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  • il y a 58 minutes
Depuis longtemps, la France se targue d'une système de santé et de solidarité d'exception. Cependant, si la France se place en 4ème position des pays dont les dépenses de santé sont les plus élevées au niveau international, la question se pose de l'organisation des dépenses, le suivi des malades de longue durée et de la balance de rentabilité entre la prise en charge publique et privée qui laisse à désirer.

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Transcription
00:00On est à 13 millions de personnes en ALD, on va vers 17, il y en a 3 millions en Allemagne.
00:05Est-ce qu'ils sont beaucoup moins malades que nous ? 3 millions en Allemagne.
00:08Donc ça veut dire qu'il y a trop de Français qui se déclarent en affection de longue durée ?
00:11Oui, quand ils guérissent, ils le restent.
00:13Parce qu'il y a des gens qui guérissent, Dieu merci.
00:15Quand les personnes guérissent, ils restent en affection de longue durée.
00:17Et puis il n'y a pas non plus ce qu'on devrait appeler les prescriptions biosourcées.
00:21C'est-à-dire que quand vous êtes en ALD, pour le mal qui justifie que vous soyez en ALD, la maladie,
00:26il est normal que vous soyez pris en charge.
00:28Mais pour le reste, si vous développez une rhinopharyngite, il n'y a pas de raison.
00:33Et vous voyez, un chiffre aussi inquiétant, bouleversant.
00:37Un médecin généraliste prescrit en France pour 800 000 euros de dépenses.
00:42Un médecin généraliste en Allemagne ou en Belgique prescrit pour 300 000 euros de dépenses par an.
00:48Vous ne voyez pas en Allemagne ou en Belgique, moi c'est près de chez moi, je suis sénateur du Nord,
00:52les gens tombaient comme des mouches.
00:54L'espérance de vie est presque la même.
00:56Il y a une question d'organisation.
00:57On a longtemps cru, vous voyez, cette espèce d'autosatisfaction française,
01:02que notre système était parfait.
01:04C'est comme notre système de solidarité, il est parfait, mais on sort d'ici,
01:07on voit des SDF dans tous les coins.
01:09Il faut quand même s'interroger sur notre système et sur notre modèle social.
01:12– Simon Pierre, tout à l'heure, vous disiez, c'est d'abord le visissement de la population
01:14qui explique la situation.
01:16Il y a peut-être aussi des questions à se poser sur le fonctionnement,
01:19l'administration peut-être trop présente dans notre système de santé,
01:23notamment à l'hôpital.
01:24– Effectivement, moi je suis d'accord avec le constat que vous évoquez,
01:27il y a un problème de dépenses, il y a effectivement un problème sur le marché du travail,
01:30et donc la nécessité effectivement d'avoir des réformes structurelles
01:33pour corriger la trajectoire de la sécurité sociale.
01:37Mais il faut savoir ce qu'on met derrière le terme de réforme structurelle.
01:41Moi j'ai le sentiment que c'est les réformes structurelles passées,
01:43de précarisation du marché du travail,
01:45qui ont causé la hausse des dépenses de santé.
01:48Parce que lorsqu'on a des travailleurs qui sont précarisés,
01:51déjà ils cotisent moins parce qu'ils sont moins payés.
01:53Donc cela réduit l'assiette des cotisations.
01:56Par ailleurs, on est en France assez mauvais sur les accidents du travail
01:59et les maladies professionnelles.
02:00Cette branche qui est certes modeste dans la sécurité sociale,
02:03coûte 10 milliards d'euros par an.
02:0410 milliards d'euros qui veut dire de mauvaises conditions de travail.
02:07Et par ailleurs, au niveau européen, on est aussi en queue de peloton
02:10dans tout ce qui concerne vraiment la qualité concrète du travail.
02:13On a des taux de suicide parmi les plus élevés,
02:15des taux de risque psychosociaux parmi les plus élevés.
02:17Donc on a effectivement besoin de réformes structurelles
02:20pour améliorer la qualité du travail,
02:22de telle sorte que nous tombions moins malades,
02:25nous soyons moins accidentés sur le marché du travail.
02:28Et donc, en butée, on coûte moins cher à la sécurité sociale.
02:32Il y a une autre réforme structurelle qu'il faut faire
02:35et qui n'a pas été évoquée,
02:36c'est le partage entre la santé publique et la santé privée.
02:40Si on a autant de déficits dans la sécurité sociale,
02:43c'est aussi parce que 70% des infections longue durée
02:46sont traitées par le secteur public
02:47et que nos acteurs privés, évidemment, sont marchands
02:51et donc se positionnent sur les segments rentables du marché de la santé.
02:55Donc ils traitent des personnes qui sont soutenables financièrement
02:58sur des maladies qui coûtent beaucoup moins cher
03:00et donc on laisse finalement au secteur public
03:02ce qui coûte le plus d'argent.
03:04Il y a ces deux réformes structurelles
03:05d'amélioration de la qualité du travail
03:07et de meilleur partage entre les acteurs publics et privés
03:09qui réduiraient nécessairement le déficit de la sécurité sociale.
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