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  • il y a 9 heures
Samedi 15 novembre 2025, retrouvez Brian Kalafatian (Chercheur, Institut d'Etudes de Stratégie et de Défense), Paul Woher (Responsable du programme Espace, Ifri), Arnaud Saint-Martin (Député et Vice-Président du Groupe d'études Aéronautique et Espace), Renée Kaddouch (Avocate à la cour, Associée Squair.) et Alix Roumagnac (Président, Predict Services) dans SMART SPACE, une émission présentée par Cécilia Severi Gay.

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00:00...
00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Space, au programme de cette émission,
00:16la stratégie spatiale française, enfin dévoilée cette semaine par le président de la République à Toulouse,
00:22Paul Vauré, responsable du programme Espaces de l'IFRI, fera le point avec nous en plateau dans cette émission.
00:28Le projet Bromo avance avec la signature d'un mémorandum entre Thales, Airbus et Leonardo.
00:35La possible naissance d'un méga champion européen du secteur spatial soulève de nombreuses questions,
00:41tant d'un point de vue compétitivité, emploi ou encore gouvernance.
00:46Alors on va aborder tous ces points avec nos invités pour le Space Talk de votre émission.
00:50Et puis on va finir avec votre séquence Espaces Durables en partenariat avec le SCO, l'Observatoire spatial pour le climat.
00:58On découvrira un outil de prédiction des événements extrêmes grâce à la modélisation de données satellites.
01:05Voilà pour le programme, on démarre tout de suite avec l'interview actue sur Bsmart.
01:13L'interview actue avec Paul Vauré, responsable du programme Espaces de l'IFRI,
01:19l'Institut français des relations internationales nous a rejoint.
01:22Bonjour.
01:22Bonjour.
01:23Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
01:25Alors le président de la République a pris la parole ce mercredi 12 novembre,
01:29alors qu'il inaugurait le nouveau commandement de l'espace à Toulouse.
01:33C'est un lieu plutôt symbolique pour évoquer, après de longs mois d'attente, la stratégie spatiale française.
01:40Oui, tout à fait.
01:41L'inauguration de la base aérienne 101, qui va abriter le commandement de l'espace à Toulouse.
01:46Toulouse étant la capitale française et pour t'en dire européenne du spatial,
01:51avec d'abord évidemment le siège du CNES, le Centre National d'Études Spatiales,
01:55qui est l'Agence Spatiale Française, qui a eu un rôle absolument historique dans la constitution du spatial français.
02:00Et puis ça abrite aussi tout un écosystème d'industrie, que ce soit des grands satellitiers comme Airbus, Thales, etc.
02:10Donc il y a une vraie histoire de l'espace et de l'aéronautique, évidemment, à Toulouse.
02:16Et donc ça a entièrement du sens, comme le président l'a souligné d'ailleurs.
02:21Le commandement de l'espace sera colocalisé avec le Centre d'Excellence Spatial de l'OTAN.
02:27Qui était déjà là.
02:28Qui était déjà là et le tout à la même localisation que le CNES.
02:33Donc l'idée, c'est de permettre des échanges justement dans une perspective
02:37qui a été annoncée comme étant très dual, finalement,
02:41avec des enjeux à la fois au niveau du spatial civil,
02:45sur tout ce qui concerne la science, l'exploration, l'accès à l'espace,
02:49et des enjeux sur le spatial militaire.
02:52Et le tout, évidemment, en réinventant des coopérations dans un contexte
02:57qui apparaît assez perturbé, voire dégradé aujourd'hui au niveau international.
03:04Alors notamment du côté de la défense, vous l'avez dit,
03:06de toute façon on est au centre, au commandement de l'espace qui vient d'être inauguré.
03:11Donc l'idée pour Emmanuel Macron, c'est aussi de montrer une stratégie offensive, on peut le dire ?
03:16Oui, il y a l'idée de montrer une stratégie offensive.
03:18Alors le mot qui a été inventé, si je puis dire, de façon assez originale
03:24dans la stratégie spatiale de défense en 2019, c'était le mot de défense active.
03:28Donc c'est l'idée qu'on pourrait répondre éventuellement à des agressions dans l'espace
03:33à l'aide de moyens spatiaux développés dans ce sens.
03:38Il ne s'agit cependant pas de l'idée d'attaquer, mais évidemment de se défendre,
03:42donc de se défendre activement.
03:44Vous avez raison de le rappeler, il a rappelé qu'il y a des technologies
03:47qui existent pour attaquer dans l'espace.
03:50La Russie, il y a quelques années, en avait fait la démonstration
03:53et ça avait créé certaines réactions au niveau international, à juste titre,
03:57ne serait-ce que pour l'encombrement dans l'espace.
04:00Pas de laser pour la France, mais une technologie pour aller protéger
04:03nos satellites qui a été évoqués.
04:05Alors les lasers ont été évoqués cependant,
04:07les armes à énergie dirigées de type brouillage, etc.
04:10l'ont été aussi, en tout cas dans le discours du président.
04:12Donc à mon sens, ce que cette stratégie indique,
04:16c'est que la France ne s'interdit rien à l'avenir
04:18et que les capacités qu'elle souhaite développer dans l'espace
04:22peuvent être de tout type.
04:24Cependant, ce que le président a mis en avant,
04:28c'est le besoin de respecter le droit international,
04:31le droit international humanitaire et les règles de la guerre,
04:36c'est-à-dire se défendre et non pas attaquer.
04:39Même si on est dans une posture offensive,
04:41ça ne serait qu'en réponse à une attaque préalable.
04:46Ça, c'est encore viable dans le contexte spatial militaire aujourd'hui,
04:49d'avoir cette approche ?
04:50Dans le contexte spatial militaire aujourd'hui,
04:52oui, je pense que c'est une approche qui est encore viable,
04:54puisque l'espace reste fondamentalement un milieu fragile,
04:57où tout est interconnecté,
04:59où les actions des uns influencent finalement sur les capacités des autres
05:03et les infrastructures des autres.
05:05Si on prend un exemple extrêmement précis finalement,
05:07qui est celui de la guerre en Ukraine,
05:08qui a démarré d'une certaine façon par une attaque dans l'espace.
05:13Le président, d'ailleurs, l'a rappelé,
05:14la prochaine guerre démarrera dans l'espace.
05:16Il s'agissait en Ukraine d'une attaque cyber sur des infrastructures sol
05:20dont dépendaient des satellites.
05:23En revanche, pendant tout le reste des opérations militaires,
05:26malgré l'impact des satellites,
05:28qui étaient d'ailleurs des satellites commerciaux à vocation civile,
05:32la constellation Starlink de SpaceX,
05:35on a constaté une forme de retenue de la part des belligérants dans le spatial,
05:42parce qu'on sait très bien que chacun est interdépendant
05:45et que les actions des uns influeraient sur les satellites des autres.
05:50Et donc, pour éviter l'escalade,
05:52pour éviter une escalade,
05:53c'est une très mauvaise idée finalement de se battre dans l'espace,
05:57en dehors des actions qu'on appelle sous le seuil de la violence armée,
06:04c'est-à-dire des actions de brouillage,
06:06des actions éventuellement au laser,
06:09des armes qui ne détruisent pas et qui ne créent pas de débris
06:12qui pourraient revenir en boomerang quelques mois ou quelques années plus tard.
06:16Donc une position plutôt cohérente, pour l'instant,
06:19de ce point de vue-là, du côté de cette stratégie spatiale.
06:21Quel autre point vous pourriez mettre en avant ?
06:23Il y a eu cinq piliers qui ont été évoqués.
06:25Est-ce qu'on peut revenir rapidement là-dessus
06:27et peut-être mettre en avant ce qui vous a frappé
06:30dans cette stratégie spatiale en quelques mois ?
06:32Oui, bien sûr.
06:32Il y a cinq piliers dans le désordre, malheureusement,
06:35je vais essayer de vous les citer.
06:37Il y a le pilier de l'accès à l'espace,
06:38celui de la coopération, celui de l'économie spatiale,
06:41celui évidemment du spatial de défense.
06:45Et le quatrième pilier, c'est celui de la science et de l'exploration.
06:49Et je pense que la stratégie spatiale, finalement,
06:54elle est une forme de clarification
06:56par rapport à d'autres stratégies qui avaient été évoquées.
07:00Donc la stratégie spatiale de défense,
07:01on n'a pas de rupture majeure, si vous voulez,
07:03dans la stratégie telle qu'elle est évoquée.
07:06On l'a attendu longtemps, mais on n'est pas surpris spécialement
07:08par ce qu'on a entendu cette semaine.
07:09On n'est pas particulièrement surpris,
07:11mais je pense qu'il y a des éléments qui ont été clarifiés.
07:13Par exemple, le positionnement de la France
07:15par rapport aux instances européennes
07:17et à la gouvernance européenne.
07:18C'est-à-dire que là, ce que la stratégie met clairement en avant,
07:21c'est le rôle moteur qu'elle souhaite donner,
07:23le rôle politique que la France souhaite donner
07:26à l'Union européenne
07:27pour définir les programmes et les stratégies futures,
07:31et le rôle, disons, de maître d'œuvre,
07:34je crois que c'est exprimé comme ça dans la stratégie,
07:37pour l'Agence spatiale européenne,
07:39qui, elle, est une agence intergouvernementale.
07:41Et ça, ce n'est pas forcément le point de vue
07:44de tous les partenaires européens,
07:45mais en tout cas, c'est exprimé comme ça dans la stratégie.
07:47Pourtant, il serait attaque à la question du retour du budget.
07:50Alors, le retour géographique, effectivement,
07:53comme dans le rapport Draghi, finalement,
07:55qui également souhaitait remettre en cause ce principe,
08:00il a souhaité le remettre en cause
08:02pour des raisons, finalement,
08:04d'efficacité industrielle.
08:09Ce n'est pas le principe lui-même,
08:11et notamment les capacités qu'il permet
08:13en termes de financement de l'effort spatial européen.
08:17Mais je pense que ce qui est exprimé,
08:19c'est un besoin d'améliorer l'efficacité
08:21de l'infrastructure industrielle européenne.
08:25Il y a des failles, on le voit aujourd'hui à Vernon,
08:28par exemple, avec la relocalisation,
08:31la fabrication des moteurs 26,
08:32c'est une conséquence directe dans votre budget
08:34il y a quelques années,
08:36où l'Allemagne avait aussi mis plus dans la balance.
08:39Et aujourd'hui, c'est tout un savoir-faire
08:41qui va être développé plutôt...
08:44Alors, ça reste un pays de l'Union européenne
08:45et un collaborateur,
08:47mais ça joue beaucoup dans la course à l'espace aujourd'hui.
08:51D'ailleurs, l'Allemagne, elle,
08:52a promis 35 milliards d'euros d'investissement.
08:55Emmanuel Macron a annoncé 4 milliards de plus
08:58et 6 milliards dans la loi spatiale.
09:00Au total, 16 milliards civils et militaires confondus.
09:05Est-ce que c'est à la hauteur,
09:06et ce sera le mot de la fin sur cette interview,
09:07est-ce que c'est à la hauteur,
09:08cette stratégie, ce budget des enjeux ?
09:11C'est une excellente question.
09:12Aujourd'hui, vous dire précisément
09:14combien il faudrait dans la stratégie spatiale nationale
09:17pour accomplir tous les objectifs,
09:19les 15 objectifs stratégiques qui sont définis,
09:22je serais un peu en mal de le dire.
09:24Il faut savoir qu'on est basé quand même en France
09:26sur un héritage, un grand héritage industriel
09:28et une grande expertise dans le domaine spatial.
09:31Après, effectivement, en Europe,
09:35d'autres partenaires souhaitent investir énormément
09:37dans le spatial.
09:40Je pense que c'est une bonne nouvelle, fondamentalement,
09:43étant donné les enjeux,
09:44et notamment les enjeux qui ont été définis
09:47dans la revue nationale stratégique
09:49qui est parue en juillet
09:50par rapport à la menace que représente
09:53dans les années qui viennent la Russie.
09:57Je pense qu'il faut se réjouir fondamentalement
09:59qu'en Europe, on a pris conscience
10:02aujourd'hui de l'importance du spatial
10:05et des enjeux qu'il représente
10:07dans le domaine de la défense.
10:08À l'échelle européenne, alors c'est plutôt une bonne nouvelle.
10:11Merci beaucoup, Paul Verheer,
10:13d'avoir pris le temps de venir analyser
10:14en quelques instants cette stratégie spatiale française.
10:19On reviendra sur le sujet, bien sûr, dans cette émission
10:20et on enchaîne avec le Space Talk sur Bismarck.
10:23C'est une étape décisive pour l'avenir de l'industrie spatiale,
10:31le MOU, Mémorandum of Understanding,
10:34désormais acté dans le cadre du projet BROMO.
10:37Ce projet de fusion des activités spatiales
10:40entre Thales, Airbus et Leonardo
10:42ouvre la voie à un nouvel équilibre industriel
10:45au niveau européen.
10:46Pour en parler en plateau avec moi,
10:48Arnaud Saint-Martin, député de la première
10:50circonscription de Sénémane,
10:53vice-président du groupe d'études aéronautiques et espaces.
10:55Bonjour.
10:55Bonjour.
10:56Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
10:58En face de vous, René Cadouche,
10:59avocate à la cour et associée chez Square.
11:01Bonjour.
11:02Bonjour.
11:02Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
11:04Et puis à distance, nous avons Brian Calafatian,
11:07chercheur à l'Institut d'études de stratégie
11:09et de défense.
11:10Bienvenue, Brian Calafatian, dans cette émission.
11:13Alors, sur le papier, ce projet BROMO,
11:16il a de quoi séduire, construire un grand champion européen
11:21du spatial, ça semble peut-être même nécessaire
11:24dans le contexte actuel.
11:26Pourtant, il soulève quand même de nombreuses questions,
11:28Arnaud Saint-Martin, notamment de compétitivité,
11:32de gouvernance, d'impact social.
11:35Mais globalement, est-ce que c'est une bonne idée
11:37d'avoir un méga géant comme ça en Europe ?
11:40Vous le formulez bien, un méga géant,
11:42est-ce que c'est une bonne idée,
11:43s'agissant des logis qui sont aujourd'hui à l'œuvre
11:46dans l'industrie spatiale ?
11:47Je n'en suis pas vraiment sûr.
11:49Ce n'est pas la première fois qu'on pose la question
11:51de construire un tel géant
11:53en faisant converger des entreprises
11:57qui sont déjà installées, déjà établies,
11:58qui sont déjà lourdes
11:59et quand même assez lourdement dotées
12:01avec des infrastructures, etc.
12:03Donc moi, je me pose la question de l'organisation,
12:05de la logistique,
12:06de comment concrètement on répond à des appels,
12:09comment on met en œuvre l'activité.
12:11Moi, franchement, je m'interroge
12:14sur le fondement proprement technologique et industriel
12:16d'abord, avant de parler d'économie,
12:18de ce type de grande convergence.
12:21Moi aussi, j'ai bien compris,
12:22parce que là, pour l'instant,
12:23les données sur lesquelles on s'appuie,
12:25elles sont maigres.
12:26Il y a beaucoup de spéculations
12:27qui sont d'ailleurs entretenues
12:28par les porteurs du projet,
12:29qui passent parfois par la presse économique
12:32pour passer des messages, etc.
12:33Vraiment, il y a une espèce de bulle de commentaires
12:35qu'il faut aussi interroger.
12:37Et moi, ce que je vois,
12:38c'est que ça serait un géant de 25 000 employés.
12:40C'est quand même énorme.
12:41C'est beaucoup plus que SpaceX, par exemple,
12:42qui est censé être le concurrent,
12:44l'adversaire technologique et commercial.
12:47Est-ce qu'on a besoin de ça
12:48pour rendre le spatial européen, agile, rapide
12:53et qui répond à des commandes
12:55qui objectivement adressent des besoins
12:57opérationnels établis de clients
12:58qui sont déjà identifiés ?
12:59Je n'en suis pas sûr.
13:00Et j'avais posé la question
13:01dans le rapport d'information
13:02que j'ai co-présenté
13:03avec ma collègue Corinne Vignon
13:05en mai dernier en Commission de la Défense,
13:07où on posait la question du projet Bromo,
13:09puisqu'il faut bien l'appeler
13:09comme il s'appelle,
13:11c'est le produit marketing
13:12des porteurs du projet.
13:15On disait déjà à l'époque,
13:17déjà, ce n'est pas sûr que ça se fasse
13:18parce qu'il y a toute une rhétorique
13:19de l'inévitabilité de la chose
13:21qu'il faut aussi interroger.
13:22Ce n'est pas forcément fatal.
13:24Il y a déjà des projets
13:24qui ont été désamorcés par le passé.
13:26Et surtout, sur le point de vue
13:28de la rationalité industrielle et technologique,
13:30je pense que...
13:30Enfin, moi, je ne suis pas du tout convaincu
13:32à tel point d'ailleurs
13:32que je suis plutôt contre.
13:33Et vous, René Cadouche,
13:35pour ou contre ?
13:36Alors moi, pour le coup,
13:37je suis pour.
13:38Je pense qu'effectivement,
13:39il faut arriver à une taille critique
13:40dans beaucoup de secteurs,
13:44mais aussi dans le secteur spatial.
13:46Il faut évoluer,
13:47avoir un champion
13:47qui est capable de concurrencer
13:49d'autres géants du secteur
13:50qu'on pourra citer tout à l'heure.
13:52Brian Calafatian,
13:53votre avis sur la question ?
13:57Bien entendu.
13:57Alors, je m'obtiendrai
13:58de donner un avis pour ou contre
14:00pour cette question-là.
14:02Alors, c'est vrai que c'est quand même
14:03une question qui est très intéressante.
14:05Alors, le projet Bromo
14:06n'est pas sans rappeler
14:07celui qui avait été fait
14:08notamment par MBDA
14:09dès la fin des années 1990.
14:11Alors, ce que je perçois
14:12de manière générale,
14:13c'est que les grandes industries
14:14européennes, notamment,
14:16naissent dans des contextes
14:17historiques, politiques particuliers.
14:19Airbus est né d'une volonté
14:20de rapprocher l'Allemagne
14:21et la France
14:22en projet A330B.
14:24Par exemple, Dassault est né
14:26pendant la Première Guerre mondiale,
14:27puis a commencé à monter
14:28pendant la Seconde Guerre mondiale.
14:29MBDA est né à la fin
14:31de la semaine de la Guerre froide
14:32aussi, avec cette multiplication
14:34des missiles liés en Europe.
14:36Ariane est née du reflux
14:37des États-Unis
14:38d'envoyer des capacités commerciales
14:40pour le compte de l'Europe.
14:41Alors, la question
14:42qu'on pourrait se poser,
14:43c'est est-ce que justement
14:43Bromo pourrait s'inscrire
14:45dans cette continuité historique
14:46ou dans un renouveau historique
14:48qui, en tout cas, est souhaité
14:50et demandé par nombre
14:52d'industries ici ?
14:53En tout cas, il y a une volonté.
14:55Ça se met dans une nouvelle ère,
14:57au moins au niveau du gouvernement.
14:59Quand on prend les discours
15:00qui ont été donnés très récemment,
15:02notamment par le président
15:02de la République
15:03ce 12 novembre à Toulouse,
15:05il fait du deuxième pilier
15:06de sa stratégie spatiale
15:08l'industrie, la compétitivité
15:09et la compétence.
15:10Alors, c'est intéressant
15:12ce que vous soulevez
15:13en rappelant tous ces projets
15:14qui ont déjà par ailleurs
15:16eu lieu de fusion ou pas fusion.
15:18On va revenir sur ce thème
15:19en particulier avec vous,
15:20René Cadouche.
15:21La question de la motivation.
15:22Et c'est une question
15:23qui a été aussi soulevée
15:24par l'État, justement.
15:26Alors, je vais vous citer
15:27peut-être son regard là-dessus.
15:29L'État soutient le projet
15:31au travers d'un communiqué
15:32mais il exprime
15:33« On encourage très largement
15:34cette opération sous réserve
15:36que ce ne soit pas
15:38une opération défensive
15:39qui vise simplement
15:39à répondre à un carnet
15:40de commandes moins rempli. »
15:42Et c'est vrai que ces carnets
15:43de commandes ont été
15:43beaucoup moins remplis.
15:45Thalès, par exemple,
15:46n'a pas vendu de satellite
15:46en 2023, un seul en 2024.
15:49Des projets de suppression de postes
15:51côté Airbus et Thalès aussi
15:52ont été mis en marche.
15:54Alors, Thalès a été frisé
15:55après la commande
15:55pour Iris II.
15:58Donc, les motivations interrogent.
16:00Est-ce qu'il s'agit ici
16:01de sauver la peau
16:03de ces géants industriels
16:05ou véritablement
16:07d'être concurrentiels,
16:09d'après vous, René Cadouche ?
16:10Vaste question.
16:15Vaste question.
16:16Je pense que c'est un mélange
16:17des deux en réalité.
16:19Je pense qu'en Europe,
16:21on n'a pas d'acteur,
16:22comme je le disais,
16:22de taille critique.
16:24Et c'est un moyen
16:24d'atteindre une taille critique
16:28pour les opérateurs européens.
16:30Mais est-ce qu'on en a besoin ?
16:31Je pense que oui.
16:33Vous n'êtes pas d'accord ?
16:34Le contexte international
16:35fait que oui.
16:37Ce n'est pas nécessaire.
16:38On a besoin plutôt d'agilité
16:39que d'un grand géant ?
16:40D'agilité et puis aussi
16:41de planification des capacités,
16:43d'anticipation
16:44de ce dont on a vraiment besoin.
16:46En effet, la vraie question,
16:47c'est à quel programme ça répond ?
16:49Quelle ambition aussi
16:50du point de vue
16:51des agences spatiales
16:51qui sont généralement
16:52celles qui passent les commandes
16:55avec des programmes structurants
16:57pour des décennies parfois ?
16:59Là, il y a Copernicus.
17:00Il y a plein de satellites
17:01à lancer.
17:01Et là, il faut assurer
17:03la continuité de la base industrielle.
17:05Est-ce que faire converger
17:06des entreprises
17:06qui sont déjà grosses
17:07en une entité plus grosse
17:09qui va poser plein de problèmes
17:10de coordination interne,
17:12de fonctionnement,
17:14avec des questions
17:15peut-être de chevauchement,
17:17des expertises, etc.,
17:18sur certains segments
17:20qui, en fait,
17:22parvenaient jusqu'à présent
17:23à coopérer ?
17:24Donc là, on est dans un modèle
17:25d'activité
17:26que je ne trouve pas forcément vertueux
17:28qui va générer,
17:31et on le sait,
17:31sans doute un peu de casse
17:32du point de vue de l'emploi,
17:34avec un emploi
17:34qui est aussi sous tension.
17:36Moi, j'ai pas mal circulé
17:37dans les industries,
17:39notamment à Toulouse,
17:40et je discute avec la base,
17:42c'est-à-dire les ingénieurs,
17:43les techniciens
17:44qui produisent concrètement
17:45les satellites
17:46et pas simplement
17:46les gens qui pilotent
17:48à vue avec des classeurs Excel.
17:50Et là, on voit
17:51une espèce de tension,
17:52parfois de déshérence
17:53et de désespérance
17:54chez les ingénieurs
17:55qui ne savent pas
17:55où ils vont
17:56et qui apprennent dans la presse
17:58où va leur entreprise.
17:59Et là, pour moi,
18:00il y a vraiment un hiatus,
18:01il y a un gros problème
18:02de vision.
18:03Et là, moi,
18:04je vois plutôt
18:05une opération tirée
18:06par une vision
18:07économico-centrée
18:08et en fait,
18:10court-termiste
18:11pour sauver les meubles.
18:12Vous le disiez,
18:12c'est une position défensive,
18:13alors que là,
18:14il faudrait peut-être
18:14mettre en avant
18:14une autre vision de l'espace,
18:16offensive, etc.
18:17On est radicalement
18:18dans une autre perspective
18:19avec Bromo
18:20qui, par ailleurs,
18:21est accompagné
18:21par des banques d'affaires
18:24qui montent le projet
18:25en coulisses.
18:26Moi, ça me pose
18:26plein de questions
18:27y compris sur la dimension
18:29de la souveraineté.
18:30Oui.
18:30Alors, on va parler
18:31de la gouvernance.
18:32C'est important
18:33que vous nous éclairiez
18:33quelque chose
18:34par rapport au New Space.
18:36On a un vrai problème
18:37de financement
18:38du New Space en Europe
18:39parce que les montants
18:39sont trop petits
18:40et surtout
18:41parce qu'il n'y a pas
18:41de sorties.
18:42Et là,
18:43parce qu'il n'y a pas
18:43d'acteurs naturels
18:45pour les sorties
18:46qui pourraient racheter
18:47toutes ces boîtes
18:48du New Space.
18:49Et ça pourrait,
18:49alors c'est une conjecture,
18:51mais ça pourrait devenir
18:52un acheteur naturel
18:54pour les start-up
18:55du New Space.
18:56Ils n'auraient pas eu
18:57le moyen de les faire avant ?
18:59De jouer ce point-là,
18:59moteur ?
19:00On le dit depuis le début
19:01du New Space.
19:02Les acteurs historiques
19:03vont absorber...
19:04Les start-up
19:04qui ont été défendues.
19:06Airbus n'achète pas.
19:08Culturellement,
19:08ils achètent très peu.
19:10Peut-être que ça...
19:11Je n'ai pas une boule
19:13de chrissage,
19:13mais peut-être
19:14que ça peut créer
19:15cet acteur naturel
19:16pour favoriser
19:17les sorties du New Space.
19:18Parce qu'on a un vrai problème
19:19de financement
19:21qui est dû
19:22à cette absence de sorties.
19:23D'autant plus
19:24que comme on est
19:25en matière de souveraineté,
19:27on ne peut pas
19:28vendre à des acteurs étrangers
19:30sans avoir
19:30l'accord des ministres.
19:32Du fait de la réglementation
19:34des investissements étrangers.
19:35C'est peut-être aussi
19:36une des raisons...
19:36Enfin,
19:37c'est très secondaire.
19:38À mon avis,
19:39je ne pense pas
19:39qu'ils aient pensé à ça,
19:41mais en tout cas,
19:41oui,
19:41c'est plus
19:43un argument
19:44en faveur
19:46de l'opportunité
19:47de...
19:48Pour faire gonfler
19:49encore un peu plus Bromo.
19:51Peut-être.
19:51Peut-être.
19:52Il y a peut-être
19:53des activités complémentaires.
19:54Alors,
19:54vous disiez,
19:55juste avant
19:55qu'on démarre cette émission,
19:56qu'il ne s'agit pas
19:57vraiment d'une fusion.
19:57Est-ce que vous pouvez
19:58nous éclairer sur le sujet ?
19:59Alors,
19:59économiquement,
20:00c'est une fusion
20:01des activités
20:01des uns et des autres,
20:02évidemment,
20:03mais juridiquement,
20:04c'est très peu probable
20:06que quand on regarde
20:07les précédents industriels,
20:09c'est très peu probable
20:10qu'il s'agisse
20:11d'une fusion
20:12au sens juridique
20:13du terme
20:13qui fait disparaître,
20:15que ce soit par absorption
20:16ou par création
20:17de sociétés nouvelles,
20:19qui fait disparaître
20:19les sociétés
20:20qui fusionnent.
20:21Selon moi,
20:22il s'agit plutôt
20:23d'un accord,
20:23de ce qu'on appelle
20:24un accord de John Venture,
20:26où on crée
20:26une société nouvelle
20:27à laquelle on apporte
20:29soit,
20:30en l'occurrence,
20:31des biens,
20:33dans notre cas,
20:36on apporte des actions,
20:37les actions de Thales
20:38à Letian Space,
20:40par Thales et Leonardo,
20:42et des branches d'activité.
20:45Donc,
20:45on apporte des biens.
20:46Dans certains autres cas,
20:47on peut apporter aussi
20:48du numéraire,
20:49mais là,
20:49on apporte des biens.
20:50Et on crée
20:51une société nouvelle
20:52et de la manière
20:53dont j'ai analysé
20:56les précédents,
20:57en fait,
20:58la nouvelle société,
20:59appelons-la
21:00la société Bromo,
21:01je ne sais pas
21:02comment elle va s'appeler,
21:03mais en tout cas,
21:04la nouvelle société
21:05sera une société holding
21:06qui va gérer
21:08des participations.
21:10Donc,
21:10vous dites,
21:11là,
21:11la gouvernance
21:12pourrait se jouer
21:12de manière assez intelligible
21:14avec cet aspect,
21:15cette entité à part,
21:16finalement.
21:17Et la question de souveraineté
21:19serait peut-être protégée
21:20par des gardes-fous ?
21:20Oui,
21:21tout à fait.
21:21En fait,
21:23la gouvernance
21:24va être tripartite
21:25et assez égalitaire,
21:27puisque nous sommes
21:28à peu près
21:29un tiers,
21:30un tiers,
21:30un tiers
21:30dans la nouvelle entité.
21:32Donc,
21:32dans les précédents
21:33et notamment
21:34dans le précédent
21:35de Thales
21:35à l'Egna Space,
21:36on a des droits
21:37de veto
21:38qui se jouent
21:40à deux niveaux.
21:41Au niveau
21:41du conseil
21:42de surveillance,
21:43puisque c'est une SAS,
21:44on fait à peu près
21:44ce qu'on veut,
21:46au niveau du conseil
21:46de surveillance
21:47et au niveau
21:48de l'Assemblée
21:48des actionnaires.
21:50Et notamment,
21:50quand on regarde
21:51les statuts
21:52qui sont publics
21:53de Thales
21:54à l'Egna Space,
21:55on se rend compte
21:55que le transfert
21:57des centres
21:58de RND
21:58hors France,
22:00en l'occurrence
22:01hors pays
22:01d'immatriculation
22:02de la société,
22:04est soumis
22:04aux droits de veto.
22:05Donc,
22:05on protégerait
22:06notre savoir-faire
22:06avec ça.
22:08Mais vous l'avez dit
22:08très justement,
22:10trois parties prenantes
22:11dans les décisions.
22:12Est-ce que ce n'est pas là
22:13que le bas blesse ?
22:14Sans doute.
22:16Et vous avez utilisé
22:17le mot clé,
22:17gouvernance.
22:19Gouvernance.
22:19Et quand on commence
22:20à parler de gouvernance,
22:20c'est que,
22:21ce n'est pas que ça va
22:22mal se passer,
22:23mais qu'il faut déjà
22:24parler équilibre,
22:25rapport de force,
22:26d'autorité,
22:27partage des chaînes
22:28de décision,
22:29etc.
22:29Et puis,
22:29clairement,
22:30il y a aussi
22:30un contrôle politique
22:31in fine.
22:32Les États sont
22:33partie prenante
22:34de l'histoire
22:35et on a bien vu
22:36hier avec la présentation
22:37de la stratégie
22:38spatiale nationale
22:39du gouvernement,
22:40du SGDSN,
22:42que le gouvernement
22:42accompagnait.
22:43Donc,
22:43ça devient politique
22:44intrinsèquement,
22:45ce projet.
22:46Et le genre d'entité
22:49qu'on est en train
22:49de faire émerger,
22:50c'est le contraire
22:51de ce qui est porté.
22:52C'est-à-dire,
22:53on parlait d'agilité,
22:54d'une organisation
22:55qui va répondre
22:56aux enjeux
22:57du New Space,
22:58de la transformation
22:59des organisations
22:59qui étaient jusqu'à présent
23:00relativement inertielles.
23:02C'était la guerre froide.
23:04Ils sont tous nés de ça,
23:06le complexe militaire
23:07ou industriel.
23:08Là,
23:08on est dans un autre modèle,
23:09celui de la start-up.
23:10Et on voit bien
23:10que c'était le modèle
23:11qu'on essayait de faire
23:12entrer dans ces organisations.
23:14Oui,
23:14mais ça ne marche pas.
23:15Je sais bien.
23:17Puisque ça ne marche pas,
23:18pourquoi il y a
23:20cette copie,
23:20ce conformisme
23:21qui veut qu'on essaie
23:23de faire comme SpaceX,
23:24mais en montant
23:25une espèce de groupe
23:25achiderme bureaucratique
23:27qui va poser
23:28plein de questions
23:29de qui décide,
23:31qui décide,
23:31quand bien même
23:32les précarés sont protégés
23:33sur la propriété intellectuelle,
23:35sur la place
23:37des uns et des autres
23:38au sein du conseil
23:38d'administration,
23:39de la gouvernance,
23:40etc.
23:40Mais le simple fait
23:41qu'il faille en discuter
23:42maintenant,
23:42je suis à peu près sûr
23:43que ça va créer
23:44une usine à gaz.
23:45Branan Calafatien,
23:46est-ce que vous êtes
23:46toujours avec nous ?
23:50Bien sûr.
23:50Je voudrais vous poser
23:51la question,
23:52on ne vous voyait plus
23:53à l'image,
23:54on voudrait vous réintégrer
23:56dans ce talk,
23:57est-ce que pour vous
23:58c'est un danger
23:58ou pas,
24:00pour le reste
24:01de l'écosystème
24:02qu'on évoque ici,
24:03ces acteurs
24:04qu'on appelle
24:04le new space,
24:05mais il y a aussi
24:05les PME
24:06qu'on ne cite
24:07que trop peu,
24:08mais qui sont
24:08partie prenante
24:09de cet écosystème ?
24:13Alors c'est vrai
24:13que c'est un peu
24:14les problématiques
24:15avec la création
24:17de méga structures
24:18de ce type,
24:19c'est-à-dire
24:19que c'est en tendance
24:19un peu à passer
24:21sous silence
24:21d'autres entreprises
24:22qui ont essayé
24:22d'émerger,
24:23notamment avec les apports
24:26qui ont été fournis
24:26par les derniers gouvernements,
24:28notamment France
24:28ProLens 2030,
24:29qui a cherché
24:30à mettre en avant
24:30de nouvelles compétences
24:31dans le domaine spatial,
24:32donc ça pourrait être
24:33quelque chose
24:33qui est un peu
24:34contre-réputif
24:34par rapport
24:35à la démarche générale
24:37actuelle,
24:38on va dire,
24:38qui est de justement
24:39faire une sorte de matrice
24:42entre les industries classiques
24:43puis d'autres nouvelles entreprises
24:45que l'on appelle aussi
24:46New Space,
24:47notamment aux Etats-Unis.
24:48Un danger,
24:49c'est un peu trop tôt
24:50pour le dire,
24:50en réalité c'est vrai
24:51que pour l'instant
24:51on se positionne
24:53sur très peu de choses,
24:54on a très peu d'indices
24:54si ce n'est un communiqué
24:55qui a annoncé
24:56cette joint venture,
24:58ce rapprochement,
24:58cette affiliation,
24:59quel que soit le nom,
25:01donc c'est un peu
25:02difficile pour le moment.
25:04La réalité
25:05pour ce type d'entreprise
25:06c'est quel sera
25:07le rôle
25:08des gouvernements respectifs ?
25:10Alors le SCAF
25:11est un projet de coopération
25:12pour un programme
25:13qui a été établi,
25:14mais on voit déjà
25:15les difficultés
25:15qu'il y a parfois
25:16notamment avec des questions
25:18de représentativité,
25:19de représentation
25:20au sein des orientations,
25:22des prises de contrôle,
25:23ce genre de choses,
25:24notamment vis-à-vis de l'Allemagne.
25:25Donc on pourrait se demander
25:26dans un contexte actuel
25:28un peu difficile,
25:30notamment par rapport
25:31à des entreprises
25:32comme OHB notamment,
25:33comment pourraient se jouer
25:34les mécaniques internes,
25:36le respect aussi
25:37de l'histoire propre
25:39de chaque entreprise,
25:40de leurs ambitions
25:41propres ou partagées.
25:43Donc ce sera des questions
25:44qu'il faudrait régler
25:45si le projet
25:46continue à évoluer.
25:48Alors c'est vrai
25:48que les chiffres sont fous,
25:49on l'a dit tout à l'heure,
25:51sur la base des infos 2024,
25:53on parle avec cette alliance,
25:55appelez-le comme ça
25:56pour l'instant,
25:57de 25 000 salariés
25:58réunis sous le même égide,
26:006,5 milliards d'euros
26:02de chiffre d'affaires,
26:03près de 20 milliards
26:04d'euros de carnet
26:05de commandes.
26:08Forcément,
26:08on se pose la question
26:09est-ce que la cohabitation
26:10est possible ?
26:10Vous dites que oui,
26:12la cohabitation est possible
26:13et peut-être qu'eux
26:13auront le financement
26:14pour épauler
26:16cet écosystème européen.
26:19Les start-up
26:20du Newspace,
26:21mais pas que,
26:21ont besoin des grands groupes.
26:23Je pense qu'il est un peu vain
26:24d'opposer les uns
26:25et les autres.
26:27Et d'autre part,
26:28il y a quelque chose
26:29dont je voudrais parler
26:30qui est le respect
26:31des règles de droit
26:33de la concurrence
26:33au niveau européen.
26:35Toute l'opération
26:36dont on parle beaucoup,
26:37en réalité,
26:38elle est soumise
26:39à l'approbation
26:40de la Commission européenne
26:42sur le fondement
26:42du contrôle des concentrations.
26:44Et c'est la raison
26:45pour laquelle
26:46l'opération
26:49ne se fera
26:51qu'en 2027.
26:53Si elle a l'accord.
26:55Si elle a l'accord.
26:56Et ça,
26:56tout est soumis.
26:58Donc,
26:59quand je regarde,
26:59alors évidemment,
27:00moi je ne suis pas du tout,
27:02je n'ai pas une boule
27:02de cristal,
27:03je ne sais pas du tout
27:04ce que la Commission
27:05va décider
27:06et d'autant moins
27:07que je ne suis pas impliquée
27:08dans les aspects concurrence
27:09de ce dossier.
27:11Donc,
27:11j'imagine que mes confrères
27:12qui sont en charge
27:13ont un dossier
27:14de la taille de la pièce,
27:15voire plus grand.
27:16Mais en tout cas,
27:17quand on regarde
27:18les activités,
27:19il y a deux activités,
27:20il y a une,
27:21il y a des activités,
27:22notamment Airbus,
27:23Space Systems,
27:25et j'ai oublié
27:28quelle était l'entité,
27:29mais en tout cas,
27:30qui sont très,
27:31très proches,
27:33qui est la fabrication
27:35de gros satellites.
27:36Donc,
27:37est-ce que là,
27:38il ne va pas y avoir
27:38une zone de frottement ?
27:40D'ailleurs,
27:40c'est là qu'alertent
27:41les syndicats
27:42et tous,
27:44alors tous ne se positionnent
27:45pas contre.
27:45Par exemple,
27:46le FO était plutôt pour
27:49la structuration
27:50d'un champion européen
27:52pour les questions
27:52de souveraineté,
27:53notamment,
27:54mais alerte,
27:54attention,
27:55qu'est-ce qu'on va faire
27:56de ces emplois ?
27:57Et ça va dépendre,
27:58en fait,
27:59pour moi,
28:01de la décision
28:02de la Commission,
28:03c'est à ce niveau-là
28:04des gros satellites
28:05qu'elles risquent
28:06de se jouer
28:07et ça va dépendre.
28:07Il peut y avoir
28:07des conditions posées
28:09par l'Union européenne ?
28:09Il peut y avoir
28:10des conditions,
28:10bien sûr,
28:11et ça va dépendre
28:13de la part,
28:14dans la nouvelle activité,
28:15de la part
28:15des gros satellites.
28:16Est-ce que ça sera
28:17l'activité majoritaire
28:19ou est-ce qu'elle sera
28:20équilibrée
28:22avec les autres activités
28:24type système d'optique
28:25ou type digital,
28:28donc logiciel
28:29ou cyber-sécurité spatiale ?
28:32Ça,
28:32je n'ai pas la réponse.
28:33Mais en tout cas,
28:34ça risque de se jouer ici,
28:35la décision de la Commission.
28:36Si on parle
28:37de concurrence espécifique,
28:38c'est vrai ?
28:39Parce que c'est
28:40l'argument numéro un.
28:41Ça n'a aucun sens.
28:42Aucun sens.
28:42Alors là,
28:43pour le coup,
28:43on est d'accord.
28:44C'est deux business
28:44complètement différents.
28:46SpaceX a écrasé
28:47la concurrence,
28:48que ce soit sur le plan
28:49du transport spatial
28:50et évidemment
28:51avec sa filiale
28:52Starlink
28:52qui a littéralement
28:54saturé l'orbite
28:54basse terrestre.
28:55C'est un monde.
28:578000 satellites
28:57aujourd'hui en opérationnel.
28:59Ça n'a aucun sens
29:01et puis ça montre
29:01à quel point,
29:02par moment,
29:02ils utilisent
29:03des arguments
29:04franchement en bois
29:05ou même en carton,
29:07pâte.
29:07Parce que là,
29:08ce n'est pas du tout
29:08les mêmes business models,
29:09ce n'est pas les mêmes acteurs.
29:11Ils sont beaucoup moins gras
29:12d'une certaine façon.
29:14SpaceX,
29:14ce n'est pas plus de 10 000 employés,
29:15peut-être un peu plus
29:16avec la Starbase à Boca Chica.
29:18Mais n'empêche
29:19qu'on n'est pas du tout
29:19dans le même modèle.
29:20En gros,
29:21SpaceX,
29:21c'est du fordisme hardcore
29:22texan
29:23qui va très vite,
29:24qui écrase
29:25la concurrence
29:26qui est dans un capitalisme
29:27de domination
29:29et de monopole.
29:30C'est peut-être ça,
29:31le modèle.
29:31Mais moi,
29:32ça ne me rassure pas du tout
29:33du point de vue de la durabilité
29:33des activités spatiales.
29:35Et du point de vue des usages,
29:37parce que là,
29:37l'enjeu,
29:38c'est aussi de produire
29:38des satellites
29:39pour les télécoms,
29:40etc.,
29:40il se trouve que Starlink
29:41a tout écrasé.
29:43Y compris en Europe,
29:44avec des gouvernements
29:45qui commencent à acheter.
29:46Il y avait le cas en Italie,
29:48mais sans doute aussi
29:48bientôt en France.
29:49On le sait.
29:50Le précédent à Mayotte,
29:52qui était une espèce
29:53de produit d'appel
29:54vendu par le gouvernement
29:55à l'époque,
29:56ce qui m'avait profondément
29:56scandalisé.
29:58En tout cas,
29:58pour boucler sur Starlink,
30:01sur SpaceX,
30:01l'argument SpaceX
30:03n'a aucune espèce de sens.
30:05Ça a toujours été brandi
30:06d'ailleurs par le président
30:06de la République
30:07depuis 2016.
30:08Il disait déjà
30:09qu'il faut faire comme SpaceX
30:10depuis la station F.
30:12Alors,
30:12il ne le disait pas spécialement
30:13à propos de ce genre d'allié,
30:15en tout cas pour encourager
30:16la création de d'acteurs similaires.
30:18Et puis,
30:19par ailleurs,
30:19pour les politiques publiques,
30:21en règle générale,
30:22il faut transformer l'État
30:23en mode plateforme,
30:24en mode start-up.
30:25Et SpaceX faisait partie
30:26de l'argument.
30:27Et c'est devenu force
30:27de politique publique
30:28avec l'encouragement
30:29à diverses start-up
30:30qu'il faudrait aujourd'hui racheter.
30:32Et pour moi,
30:33ça me pose plein de questions
30:33parce qu'il y a une déperdition
30:34de ressources.
30:35Il y a à un moment donné
30:35une base industrielle
30:36qui est mal sécurisée,
30:39s'agissant des applications
30:40les plus souveraines
30:40dont on a besoin
30:41sur les questions de défense.
30:42Moi,
30:43le rapport sur le spatial de défense
30:45m'a beaucoup appris
30:45à ce niveau-là.
30:46Et donc là,
30:46on a des besoins
30:47très fermes,
30:48très établis,
30:48avec des utilisateurs
30:50qui ne rigolent pas
30:50quand on parle plateforme
30:51et opérations et émissions.
30:53Et là,
30:55précisément,
30:56de faire miroiter
30:56le modèle SpaceX,
30:58je trouve ça n'a aucun sens.
30:58Et surtout,
30:59ça construit une imagerie
31:00du spatial
31:01qui n'est pas du tout la bonne.
31:02Pas du tout la bonne.
31:03C'est sérieux, le spatial.
31:04Brian Calafatian,
31:05est-ce que vous voulez réagir
31:06vous aussi peut-être
31:06à cette question-là
31:08qu'on évoque ensemble ?
31:09Être concurrent
31:10d'un acteur
31:11similaire à SpaceX
31:12aux États-Unis ?
31:14Alors,
31:14c'est vrai qu'à mon sens,
31:16c'est un peu difficile
31:16de dire qu'il y aurait
31:17une concurrence
31:17entre ces deux acteurs.
31:18Alors,
31:19notamment vis-à-vis SpaceX,
31:20parce que le segment
31:21n'est pas le même
31:22entre les LAS ou les lancements,
31:23notamment,
31:23et de l'autre côté,
31:24le satellitaire.
31:26Alors,
31:26en fait,
31:26ce qui est intéressant,
31:27c'est que c'est aussi
31:27des altitudes,
31:29des orbites qui sont différentes.
31:30C'est-à-dire que,
31:30historiquement,
31:31Airbus,
31:32des Front and Space,
31:33notamment,
31:33plutôt vers du GEO,
31:34là où Starlink
31:35serait plutôt tenté
31:36d'utiliser le LEO,
31:37parce que c'est là
31:38où réside tout son modèle économique.
31:40Alors,
31:41ce qui est intéressant
31:41dans cette question
31:43de concurrence,
31:44précisément,
31:45c'est que le modèle
31:46qui a été mis en place,
31:47notamment pour SpaceX,
31:50Starlink a créé
31:51son propre problème,
31:52c'est-à-dire qu'ils avaient besoin,
31:53pour consolider
31:54leur constellation,
31:56de lancements rapides
31:57sur étagères,
31:59et c'est pour ça
31:59que SpaceX aussi
32:00était une solution.
32:01Donc,
32:01il y a eu une sorte
32:02de problème
32:02qui a été créé,
32:03notamment par les États-Unis
32:05et par leur vision,
32:06qui a été résolu
32:07par la même entreprise
32:08ou du moins une filiale,
32:10c'est-à-dire que,
32:10voilà,
32:11c'est-à-dire que
32:11c'est une approche holistique
32:14qu'il faudrait considérer,
32:15ce qui est difficilement envisageable
32:17pour le cas
32:17des industries
32:18qui sont européennes.
32:19Un dernier mot peut-être
32:22pour conclure,
32:24on a donné une échéance,
32:26la prochaine étape
32:26c'est l'Union européenne,
32:28est-ce que l'État français
32:30peut jouer un rôle
32:31dans la décision
32:31qui doit être prise
32:32par l'Union européenne,
32:33peut prendre davantage position ?
32:34Alors,
32:35en théorie,
32:36non,
32:37en pratique,
32:41oui,
32:42il y a une vraie volonté politique
32:43en France
32:44et en Europe
32:45que cette opération se fasse.
32:47je crois savoir,
32:49si j'en crois
32:49ce que j'ai lu dans la presse,
32:51que la commission
32:52est déjà au courant,
32:54est déjà impliquée
32:55depuis,
32:55avant même,
32:56la conclusion.
32:57Bien sûr.
32:57Donc,
32:58moi,
32:58ce que je voudrais dire,
32:59c'est que,
33:01pour moi,
33:01cette opération
33:02est une bonne chose,
33:04mais si c'est uniquement
33:05pour concurrencer SpaceX,
33:07non.
33:08Pour une raison simple,
33:08c'est que les lanceurs
33:09qui sont le cœur
33:10de l'activité de SpaceX
33:11sont hors champ
33:12de cette opération.
33:13Bien sûr.
33:13On les a exclus
33:14pour des raisons stratégiques,
33:16réglementaires
33:17et également
33:18de concurrents.
33:20Qu'est-ce qui pourra
33:21concurrencer SpaceX,
33:22à mon avis ?
33:23Parce que SpaceX
33:26sera disrupté
33:27un jour ou l'autre.
33:27C'est la loi du genre.
33:29SpaceX sera disrupté
33:30un jour ou l'autre,
33:31mais ça ne sera pas
33:32par un géant,
33:33ça sera par une start-up.
33:35Et il y a une révolution
33:37copernicienne
33:38à faire en Europe
33:38qui est la culture du risque,
33:40la culture
33:41de l'innovation
33:42de rupture.
33:43Nous,
33:43on est plutôt
33:44dans une innovation
33:45incrémentale
33:46que de rupture.
33:47On n'est pas assez
33:48dans le coup d'après.
33:49Alors,
33:50est-ce que cette manœuvre
33:51est le coup d'après ou pas ?
33:52En tout cas,
33:52elle fait partie
33:53du nouveau paysage politique.
33:55On verra si elle se vérifie
33:56dans les prochains mois
33:57et si ce projet Bromo
33:58obtient une approbation.
34:00Merci à tous les trois
34:00d'avoir pris le temps
34:01de venir échanger
34:02sur ce plateau
34:03pour un sujet
34:03qu'on aurait pu évoquer
34:04sans fin.
34:06On en reparlera
34:06évidemment dans cette émission.
34:08On enchaîne,
34:08quant à nous,
34:09avec la dernière séquence
34:10sur Bsmart.
34:16Espaces Durables,
34:17c'est parti.
34:17Aujourd'hui,
34:18on découvre le projet
34:19Gadez l'appli
34:20porté par l'entreprise
34:21Prédict Service
34:22et accompagné
34:23par l'Observatoire
34:24Spatial pour le Climat,
34:25une alliance internationale
34:26qui catalyse
34:27des solutions concrètes
34:28d'adaptation
34:30au changement climatique.
34:31Alors,
34:32Alix Roumaniac,
34:33président de Prédict Service
34:34est avec nous.
34:35Bonjour.
34:37Bonjour.
34:37Alors,
34:38vous êtes dans un lieu
34:38assez impressionnant.
34:39c'est les locaux
34:40de Prédict Service ?
34:42Oui,
34:43c'est le sémaphore,
34:44c'est la salle
34:45de Prédict Service
34:46depuis laquelle
34:47on fait le suivi
34:49de tous les événements
34:50climatiques à risque
34:51sur l'ensemble
34:52de la planète.
34:54Alors,
34:54effectivement,
34:55j'ai zoomé
34:56derrière moi
34:56sur Haïti
34:57pour parler
34:58de Gadez l'appli,
34:59mais depuis ces outils,
35:01on observe
35:01ce qui se passe
35:02sur l'ensemble
35:03du globe.
35:04Alors,
35:04vous l'avez dit,
35:05prévenir les événements
35:06climatiques extrêmes
35:07comme par exemple
35:08les inondations,
35:09c'est ce que vous avez
35:10mis au point
35:11avec ce projet
35:12Gadez l'appli
35:13et ce terrain
35:14d'expérimentation
35:15que vous avez cité,
35:16c'est Haïti,
35:17c'était le début
35:18de l'histoire
35:18du projet.
35:19Racontez-nous
35:20un petit peu.
35:20Oui,
35:23on le sait,
35:24malheureusement,
35:25il y a encore
35:25ces derniers jours,
35:27Haïti est fréquemment
35:28touchée
35:29par des épisodes
35:31extrêmes
35:31lorsque les cyclones
35:33passent à portée
35:34de l'île
35:34et ce territoire
35:36qui est très vulnérable
35:38connaît régulièrement
35:41en fait
35:41des conséquences
35:42très graves
35:43d'inondations torrentielles
35:45qui touchent
35:46les différentes communes
35:47du pays
35:50et c'est pour cela
35:51que depuis
35:53à l'issue
35:54d'un projet
35:55que l'on a mené
35:55qui a démarré
35:57avant le séisme
35:58de 2010,
36:00on a travaillé
36:01avec les autorités
36:03haïtiennes
36:03et la protection civile
36:04pour essayer
36:05d'imaginer des solutions
36:06et puis récemment
36:08effectivement
36:08avec le CNES
36:10et le projet
36:11du SCO,
36:12on a imaginé
36:13de développer
36:14un outil,
36:16une plateforme
36:17Gadelappli
36:18pour utiliser
36:19les données
36:19du spatial
36:20dans l'anticipation
36:21des risques extrêmes
36:22et permettre
36:23aux autorités
36:24de mettre en sécurité
36:25les populations
36:26avant que les événements
36:27touchent les territoires.
36:29Comment ça fonctionne
36:30concrètement ?
36:30Vous recevez
36:31ces données satellites
36:32que vous avez appris
36:33à modéliser
36:34pour prédire
36:36le plus tôt possible
36:37en événements extrêmes ?
36:39Oui,
36:40c'est tout à fait ça
36:41en fait.
36:41Aujourd'hui,
36:42l'intérêt
36:43du spatial,
36:45c'est de pouvoir
36:46récupérer de la donnée
36:47sur l'ensemble du globe
36:48et notamment
36:48dans le cadre
36:49d'un projet
36:49avec l'Agence spatiale
36:51européenne,
36:52on a mis en place
36:52un produit
36:53qui s'appelle
36:54Cosparine
36:54qui estime
36:56les précipitations
36:574 km par 4 km
36:59sur l'ensemble du globe
37:00toutes les demi-heures
37:00et ce produit
37:02nous permet
37:02en le mettant
37:03sur des modèles
37:04numériques de terrain
37:05en trois dimensions
37:06comme on l'a vu,
37:07de pouvoir anticiper
37:09les bassins versants
37:10sur lesquels
37:11il peut y avoir
37:11des inondations
37:12et du coup
37:13les villes
37:13sur lesquelles
37:14il va y avoir
37:14des conséquences
37:15et activer
37:16des plans d'action
37:16c'est toute la base
37:17de ce qu'on appelle
37:18l'alerte précoce
37:19et on a développé
37:21toute cette plateforme
37:21et on l'a mis à disposition
37:23des services haïtiens
37:24que ce soit
37:24les services
37:25d'hydrométéorologie
37:26les services
37:27de la protection civile
37:28les services
37:29de la cartographie
37:30et à tout événement
37:32en fait
37:32on va anticiper
37:34les messages
37:34pour leur dire
37:35attention
37:35il y a un cyclone
37:36qui s'approche
37:37il y a des fortes pluies
37:37qui vont arriver
37:38c'est plutôt tel secteur
37:40qui va être impacté
37:41de manière à ce que
37:42les protections civiles
37:43mettent en place
37:44toutes les actions
37:45de mise en sécurité
37:46des populations
37:47sur le terrain
37:48et une demi-heure
37:49pour ça
37:49c'est suffisant
37:51ça fonctionne ?
37:53alors les mesures
37:54se font
37:54toutes les demi-heures
37:55et du coup
37:56en fait
37:56ça veut dire
37:57qu'on anticipe
37:58c'est à dire
37:59que comme avec
37:59les données satellites
38:00on voit
38:00les pluies
38:02au large
38:03dans l'océan
38:04on peut
38:05anticiper
38:06leur venue
38:07par exemple
38:08lorsque Mélissa
38:09est passée
38:09à proximité
38:10de l'île
38:11trois jours avant
38:12on leur a dit
38:12attention
38:13ça va arriver
38:14plutôt sur
38:16la presqu'île
38:17du côté sud
38:17de la région
38:18des Cailles
38:19un jour avant
38:21on a dit
38:21ça se confirme
38:22quatre heures avant
38:24on dit
38:24ça y est
38:24les pluies
38:25vont se mettre
38:25en place
38:26et il y a
38:26un protocole
38:27progressif
38:28qui se met en place
38:28pour faire
38:29l'alerte
38:29des populations
38:30c'est un exemple
38:31très concret
38:32ça veut dire
38:33que cet outil
38:33que vous aviez
38:34développé à Haïti
38:35aujourd'hui
38:36il est fonctionnel
38:37et il est déjà
38:38au service
38:38des territoires
38:39notamment en France
38:40Oui tout à fait
38:42c'est tout ce qui se passe
38:45autour de l'air précoce
38:47en France
38:48on travaille
38:49avec plus de 25 000
38:50communes françaises
38:51en enclenchant
38:52un peu tous
38:53ces mêmes processus
38:54en France
38:54ça s'appelle
38:55le déclenchement
38:56des plans communaux
38:56de sauvegarde
38:57et à l'échelle internationale
38:58aujourd'hui
38:59on est fortement sollicité
39:00pour transférer
39:01ce savoir-faire
39:02de salles comme ça
39:03de méthodologie
39:04d'utilisation
39:05des données
39:06spatiales
39:06dans ces systèmes là
39:08et notamment
39:09il y a un grand projet
39:10mondial
39:12qui s'appelle
39:13Early Warning
39:13for All
39:14le secrétaire général
39:15des Nations Unies
39:16a fait le constat
39:17en 2022
39:18que moins d'un pays
39:19sur deux
39:19sur la planète
39:20disposait de systèmes
39:21d'alerte
39:21avec ses quatre piliers
39:23connaître le risque
39:24se préparer
39:26monitorer
39:26et disséminer
39:27de l'action
39:27et donc
39:29il a fixé un objectif
39:30en disant
39:30dans cinq ans
39:31en 2027
39:32tout citoyen
39:33du globe
39:33doit être
39:33concerné
39:35par un système
39:36d'alerte
39:36et c'est notamment
39:38ces avancées
39:39ces outils
39:40qu'on a mis en place
39:41toutes ces procédures
39:42qui sont utilisées
39:43pour aller
39:44faire de la formation
39:45du transfert
39:46de savoir-faire
39:47au Maroc
39:48en Tunisie
39:49en Côte d'Ivoire
39:50au Sénégal
39:50au Comores
39:51et donc
39:52on continue
39:53la démarche
39:55et pour Haïti
39:56Gadelappli
39:57était un projet
39:58un projet
39:59qui s'est terminé
40:00mais on continue
40:01aujourd'hui
40:02les services
40:03avec les autorités
40:05haïtiennes
40:06parce que
40:06chaque fois
40:07qu'un événement arrive
40:08ils comptent
40:09sur tout cet ensemble
40:10pour pouvoir
40:11activer leurs actions
40:12ça veut dire
40:13qu'il y a aussi
40:13une bascule
40:14des projets
40:15qui peuvent être
40:16menés
40:16au travers du SCO
40:17notamment
40:18vers un objet
40:19commercial
40:20que vous pouvez
40:21aller vendre
40:22et proposer
40:23à tous les états
40:25à tous les gouvernements
40:25à tous les territoires
40:26Oui
40:28l'idée
40:28vraiment
40:29c'est de disposer
40:30d'outils
40:31de disposer
40:32de plateformes
40:32de disposer
40:33de solutions
40:33et après
40:34de trouver
40:35les modèles économiques
40:36qui vont bien
40:37pour pouvoir
40:38continuer
40:38à porter
40:39et à faire vivre
40:40ces services
40:41dans la durée
40:42et c'est toute
40:43la particularité
40:45de Prédit
40:45qui a aujourd'hui
40:4620 ans
40:46et qui a su
40:47trouver un modèle
40:48économique
40:48qui dépend
40:50de financements
40:50soit de collectivités
40:52soit d'états
40:53soit du monde
40:53de l'assurance
40:54aussi
40:54le monde
40:55de l'assurance
40:55intervient
40:56beaucoup
40:57dans ces sujets-là
40:58parce que
40:59lorsqu'on finance
41:00la prévention
41:01lorsqu'on fait
41:01de l'alerte
41:02la première des choses
41:03c'est qu'on sauve
41:04des vies
41:05c'est vraiment
41:05notre raison d'être
41:06mais on peut arriver
41:07à faire diminuer
41:08les sinistres
41:08et ce modèle économique
41:10qui empêche
41:11la destruction de valeur
41:12et qui permet
41:13de financer
41:14de la prévention
41:15c'est quelque chose
41:16de très vertueux
41:16que l'on a mis en place
41:18Sauver des vies
41:19vous l'avez dit
41:19grâce à de la donnée
41:21spatiale
41:21ça paraît assez impressionnant
41:23et ça ramène aussi
41:24l'usage de la donnée spatiale
41:26de la technologie spatiale
41:27à la réalité
41:28et au service
41:30de l'humanité
41:31aujourd'hui
41:32ça prouve
41:33à quel point
41:34on a besoin
41:34d'un écosystème
41:36spatial
41:37Oui
41:39c'est au quotidien
41:40que dans cette salle
41:41et comme je le disais
41:42depuis 20 ans
41:43on se rend compte
41:44dans le prédict
41:45il y a trois partenaires
41:46qui ont assisté
41:48à la création
41:49BRL sur l'hydraulique
41:50Météo France
41:51pour les données météo
41:52et Airbus
41:52pour le spatial
41:53et on se rend compte
41:54depuis 20 ans
41:55qu'effectivement
41:55on peut apporter
41:57de la valeur ajoutée
41:58depuis le spatial
41:59sur de la vie
42:01du citoyen
42:02sauver des vies
42:02depuis le spatial
42:03vous l'avez dit
42:03et aujourd'hui
42:04à l'échelle de la planète
42:05avec ces enjeux énormes
42:07liés au dérèglement climatique
42:09c'est une solution
42:10qui permet
42:10très rapidement
42:11d'avoir des solutions
42:12homogènes
42:13sur l'ensemble du globe
42:14et c'est extrêmement utile
42:15c'est extrêmement valorisant
42:17d'où l'importance
42:19de continuer
42:20à avoir cet écosystème
42:21et de continuer
42:22à innover
42:23sur ces solutions
42:24Et d'ailleurs
42:25ces outils
42:25de prédiction
42:27ils servent aussi
42:27à alimenter
42:28la recherche
42:29vous le mettez
42:29au service
42:30peut-être de la donnée
42:31que vous arrivez
42:32à récupérer
42:32Dans l'écosystème
42:35haïtienne
42:36par exemple
42:36la Gadelaply
42:37les universités
42:38étaient présentes
42:39et on a par ailleurs
42:41de très nombreux
42:42projets de R&D
42:43au sein de Prédic
42:44parce que l'innovation
42:45fait partie vraiment
42:46de l'ADN
42:47on doit être toujours
42:48en pointe
42:49sur ces sujets
42:49et on fait
42:50extrêmement souvent
42:52des travaux
42:53avec des laboratoires
42:54de recherche
42:54français
42:55internationaux
42:56en ce moment
42:57on travaille
42:57à l'échelle
42:58méditerranéenne
42:59sur un projet
42:59qui s'appelle
43:00Gobion
43:00avec l'université
43:01polytechnique
43:02de Catalogne
43:03avec tout un tas
43:05de chercheurs
43:06italiens
43:06grecs
43:06portugais
43:07et dans cette idée
43:09on développe
43:10une plateforme
43:11qui s'appelle
43:11Early Warning
43:12for Med
43:12pour la Méditerranée
43:13où justement
43:14on partage
43:15tous ces savoir-faire
43:16autour de la Méditerranée
43:17le nord
43:17le sud
43:18l'est
43:18l'ouest
43:18de la recherche
43:20de l'opérationnalité
43:21et tout ça
43:22est sur la base
43:22du spatial
43:23merci beaucoup
43:25Alix Roumaniac
43:26présidente
43:26Prédic Service
43:27d'avoir pris le temps
43:27de nous présenter
43:28ce projet
43:29Gadez la pluie
43:30et puis votre technologie
43:31de prédiction
43:32des événements
43:33météorologiques
43:34extrêmes
43:35merci à tous
43:36de nous avoir suivis
43:37on se retrouve
43:38dès le mois prochain
43:39sur Bsmart
43:40pour votre émission
43:41dédiée au secteur spatial
43:42à bientôt
43:43Gadez la pluie
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