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Mercredi 8 octobre 2025, retrouvez Bertrand Haumesser (Président, Elea Capital), Jérôme Barré (Avocat Associé, cabinet YARDS) et Vincent Auriac (Président, Axylia) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles
00:15et l'émission qui décrypte également avec vous les tendances et les enjeux du secteur de la gestion de patrimoine.
00:23Une émission que vous retrouvez tous les jours sur Bsmart4Change. Au sommaire de cette édition,
00:28nous commencerons avec un grand sujet, le glissement de la taxe foncière vers l'IFI.
00:34Cet impôt local que vous payez une fois par an, la taxe foncière, quand vous êtes propriétaire d'un bien immobilier,
00:41un impôt qui glisse donc vers l'IFI, l'impôt sur la fortune immobilière qui a remplacé l'ISF en 2018.
00:48Certains parlent d'un glissement donc de la taxe foncière vers l'IFI avec les hausses des taxes foncières.
00:54On en parle dans un instant avec Jérôme Barré, associé chez Yards.
00:58Dans Enjeux patrimoine, on s'intéressera au marché asiatique.
01:02Trois focus, un sur la Chine, un sur l'Inde et un sur le Japon.
01:07Faut-il investir et faut-il conseiller d'investir quand vous êtes gestionnaire de patrimoine sur ces marchés asiatiques ?
01:14C'est la question que nous allons poser à Bertrand Haunser, président d'Elea Capital, dans un instant sur ce plateau.
01:21Enfin, dans la dernière partie de l'émission, nous recevons Vincent Aurillac, fondateur et président d'Axilia,
01:27avec qui nous évoquerons le climate factor de la Banque Centrale Européenne
01:31et comment la BCE intègre donc le climat dans sa politique monétaire.
01:37Ce sera donc la dernière partie de l'émission.
01:39Bienvenue à tous qui nous rejoignez.
01:41Smart Patrimoine, c'est tout de suite.
01:43Et c'est parti pour Patrimoine Thématique.
01:50Nous sommes ravis de retrouver Jérôme Barré.
01:53Vous êtes associé chez Yards.
01:54Bonjour Jérôme.
01:55Bonjour.
01:56Alors aujourd'hui, vous nous parlez d'un thème qui est la mutation de la taxe foncière,
02:01le glissement de la taxe foncière vers l'IFI.
02:05Est-ce que vous pouvez nous expliquer d'un impôt local à un impôt patrimonial, Jérôme ?
02:09Exactement. C'est bien le danger de la hausse générale de la taxe foncière
02:13qui fait que ce n'est plus simplement un simple impôt technique
02:17qui est destiné à en financer les communes et les collectivités locales.
02:20Ça devient maintenant un impôt récurrent sur la détention immobilière.
02:24Donc si on est propriétaire, on doit quitter cette taxe.
02:26Avec la suppression de la taxe d'habitation, les communes ont été obligées de trouver de la ressource.
02:30Et cette ressource, évidemment, elle est passée des usagers.
02:34Parce que la taxe d'habitation, c'est pour les usagers,
02:35à des personnes qui ne sont pas forcément usagères, mais qui sont propriétaires.
02:39Et donc, en recentrant sur les seuls propriétaires,
02:42qu'ils soient occupants ou qu'ils soient bailleurs ou bien héritiers d'un bien ancien,
02:46on alourdit forcément leur taxation.
02:47Et donc, en pratique, ce glissement implicite vers une logique d'IFI,
02:50de masse, tous les propriétaires, quels qu'ils soient, paient à leur niveau une taxe foncière.
02:55Donc c'est un poids désormais comparable, voire supérieur à l'IFI ?
03:00Et oui, alors c'est ça le paradoxe, parce qu'on a l'impression que l'IFI, c'est très symbolique,
03:04et que ça affecte les gros patrimoines, et que si c'est les gros patrimoines, on a des gros revenus.
03:09Si je prends un exemple concret sur un bien de 500 000 euros, à peu près,
03:13on a une taxe foncière de l'ordre de 2 500 euros par an.
03:16Ça fait donc 25 000 euros sur 10 ans.
03:18C'est l'équivalent de l'IFI sur la plus basse tranche.
03:20Ah d'accord.
03:21Pour le bien en question, donc c'est pas simple.
03:22En 2024, la taxe foncière a représenté 55,3 milliards,
03:30alors que l'IFI, pour lequel tout le monde se bat pour des symboles, c'est 3 milliards.
03:34Donc on voit que la différence est énorme.
03:36D'accord.
03:36Donc c'est un vrai héritable impôt patrimonial, et qui a un véritable impact budgétaire.
03:41Donc l'IFI, lui, il est limité à 186 000 foyers,
03:45alors que la taxe d'habitation, elle va concerner 34 millions de foyers.
03:48C'est-à-dire qu'en fait, c'est un IFI pour chacun, si je puis dire.
03:51Chacun étant propriétaire va payer cet IFI indirect, puisqu'on voit cette hausse qui affecte bien son patrimoine.
03:56Oui, c'est une mécanique de hausse structurelle et quasi automatique, du coup.
04:01Alors exactement, puisque chaque année, les valeurs locatives sont indexées sur l'inflation,
04:05donc il y en a fait cliquer, alors même si effectivement, mais c'est supérieur à l'impôt sur le revenu,
04:10c'est-à-dire qu'en 2023, on avait 7,1 d'augmentation.
04:12D'accord.
04:13En 2024, 3,9, et avant 2023, c'était encore supérieur.
04:17C'est plus que la revalorisation du barème de l'impôt sur le revenu.
04:21Oui.
04:21C'est donc énorme.
04:22Et les communes disposent, en plus d'un pouvoir autonome d'augmenter leurs taux.
04:25Oui, c'est ça.
04:26Et là, c'est l'inflation.
04:28C'est elle qui décide dans une fraction qui est non négligeable.
04:31On a vu plus 19,2 à Nice, plus 15, à Saint-Étienne, plus 14,5 à Nancy et presque 20, à Paris.
04:37Le résultat, c'est une inflation véritablement fiscale sur la détention immobilière qui est difficile à contrecarrer.
04:43Pouvez-vous nous parler de l'extension de l'assiette et de la superposition des taxes, Jérôme ?
04:48Alors, l'État, pour recouvrer ces taxes, il va mettre un arsenal en place, il y a l'IA.
04:54C'est encore le début, mais on voit que ça a marché, puisqu'on l'a vu notamment pour les balcons,
04:58pour le petit local qu'on a mis dans un coin dans lequel on a fait son abri de jardin, la piscine.
05:04La piscine, c'est extrêmement visible, donc ils sont passés sur le géoportail, ils sont allés regarder ça.
05:08Donc, avec ça, on a un croisement pour retrouver l'assiette.
05:11Et puis, la taxe foncière, on a des taxes annexes, on a la taxe sur les ordures ménagères,
05:16on a la taxe GEMAPI, vous savez, pour la gestion des risques d'inondations, qui s'est rajoutée,
05:20la taxe spéciale d'équipement, la TSE.
05:23Donc, pour un même bien, on a un cumul de ces impositions.
05:25Ah oui, c'est d'autres taxes en plus.
05:27Qui se rajoutent. Dès lors que vous avez la taxe foncière, vous avez ces taxes qui se rajoutent,
05:31et vous n'avez pas de possibilité de vous en sortir.
05:33Donc, à la fois, vous élargissez l'assiette par la recherche,
05:36et vous superposez ces taxes sur une même taxe foncière qui va déclencher toutes les autres.
05:40Donc, c'est une fiscalité déconnectée de la capacité contributive.
05:44C'est bien la difficulté.
05:46L'IFI, vous avez la possibilité, d'une part, d'imputer des passifs.
05:49D'accord.
05:50D'autre part, vous avez un plafonnement qui existe.
05:52Pour la taxe foncière, il n'y a pas.
05:54Donc, c'est innomérant pour les classes moyennes, et la taxe foncière, elle va frapper tous les patrimoines qui sont non liquides,
06:00la résidence principale, le bien dont on a hérité de longue date,
06:02et ça crée finalement un sentiment, un effet confiscatoire quand les revenus disponibles ne suivent pas.
06:07C'est bien la difficulté.
06:09Qu'en est-il de la convergence implicite entre la taxe foncière et l'IFI ?
06:14C'est un double étage fiscal, Jérôme ?
06:16Vous avez un IFI qui est progressif, plafonné, et donc, je le disais, qui autorise des déductions,
06:21mais qui est un impôt national.
06:23La taxe foncière, elle est forfaitaire, elle est indifférente à la structure d'endettement,
06:27et elle est sans progressivité.
06:28Donc, vous avez, pour les patrimoines supérieurs, l'IFI, vous savez, c'est un patrimoine supérieur à 1,3 million.
06:33Vous avez, en fait, un cumul double pour un même bien.
06:36L'IFI au niveau national, et la taxe foncière au niveau local.
06:39Donc, on peut parler d'un impôt patrimonial bicéphale, donc cet impôt national, l'IFI, est l'impôt local.
06:45Et l'impôt local n'est pas le dernier, parce que, pour un certain nombre de contribuables,
06:51on voit que, finalement, l'IFI a doublé, si on ajoute, l'impôt sur la taxe foncière.
06:58C'est donc quelque chose d'élevé.
06:59Est-ce que vous pouvez nous parler du risque futur de la révision des valeurs cadastrales entre 2026 et 2028 ?
07:06La définition de la valeur cadastrale, elle a été fondée en 1970.
07:10C'était, normalement, la valeur de rendement du bien.
07:13Sauf qu'on l'a mal calculée, on n'a pas beaucoup avancé.
07:16Le projet qui est sous-jacent, c'est de dire, on va réactualiser les valeurs pour qu'on ait une vraie valeur réelle.
07:22Mais si on rajoute ça aux valeurs qui sont là, je ne sais pas quel va être le quotient multiplicateur.
07:26Ça va être très important.
07:27Quelles sont les conséquences économiques et sociales, Jérôme ?
07:32On sait que le marché immobilier est difficile.
07:34Hausse des taux, la part qui est allouée au revenu versus l'endettement est devenue plus stricte.
07:41Le marché est fragilisé.
07:43Et donc, évidemment, votre capacité contributive va diminuer parce que vous avez une taxe foncière qui est plus élevée.
07:50Et donc, également, ça touche toute personne.
07:52Donc, vous avez un retraité qui a des revenus plus faibles, même si on parle des retraités en disant qu'ils ont des forts revenus,
07:57mais ils ont un revenu plus faible.
07:59Ils ne peuvent pas augmenter ce revenu.
08:01Et donc, en fait, il y a une forme d'injustice intergénérationnelle qui vont taxer les biens qui sont peut-être un peu passifs.
08:06Mais certes, c'est les leurs, c'est leur propriété.
08:08Et ça va quand même engendrer des difficultés de paiement.
08:11Dans ce contexte, est-ce que vous avez des conseils à donner aux propriétaires, Jérôme Barré ?
08:16Alors, je ne suis pas polémiste ni polémique.
08:18Mais effectivement, il faut vérifier bien les données cadastrales.
08:21Parfois, vous vous apercevez que dans une commune, vous payez un peu la tête du client.
08:25Il faut regarder les surfaces.
08:26La catégorie, c'est plus compliqué parce que la catégorie, c'est la faction dont le bien.
08:30Est-ce que vous avez tant de salles de bain, machin, ce que vous trouvez dans la taxe d'habitation,
08:33vous le retrouvez partiellement dans la taxe foncière.
08:35Et à ce moment-là, engager une réclamation.
08:36Pour engager une réclamation, ce que je conseillerais, c'est de payer d'abord et faire établir la réclamation en plus.
08:41Derrière, on en a de plus en plus.
08:43Ensuite, vous avez des exonérations temporaires, mais qui sont relatives.
08:46C'est la construction neuve, c'est la rénovation énergétique dans certaines communes, pas dans toutes.
08:52Utiliser les mécanismes de dégrèvement en cas de vacances involontaires, etc.
08:55Mais vous voyez, c'est compliqué, c'est subtil.
08:57Ça ne concerne qu'une fraction de la population.
08:59Il faut y être attentif, mais ça ne satisfera pas tout le monde.
09:02Merci beaucoup, Jérôme Barré.
09:03Vous êtes associé chez Yard.
09:05Merci de nous avoir accompagnés.
09:08Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
09:11Bienvenue dans Enjeu patrimoine.
09:19Aujourd'hui, je suis ravie d'accueillir Bertrand Omser.
09:22Vous êtes président d'Elea Capital.
09:24Bonjour Bertrand.
09:25Merci pour cette invitation.
09:27Merci d'être avec nous.
09:28Alors aujourd'hui, on va parler d'un sujet d'actualité, d'un sujet qui est d'actu cette année.
09:33Et encore plus aujourd'hui, c'est l'investissement sur les marchés asiatiques.
09:37Quand on parle d'Asie, on pense à plusieurs grandes puissances.
09:42Mais nous, aujourd'hui, on va se concentrer sur la Chine et l'Inde.
09:47Alors Bertrand, première question.
09:49Est-ce que c'est une bonne idée aujourd'hui d'aller sur ces marchés asiatiques selon vous ?
09:54Merci pour cette question.
09:56Peut-être déjà vous dire que nous, on considère que la Chine et l'Inde sont des très bons cas d'investissement.
10:03D'accord.
10:04Mais le plus important dans un portefeuille, c'est peut-être de le diversifier.
10:08Oui.
10:08Et qu'aujourd'hui, tous les flux des investisseurs internationaux, qu'ils soient retail ou qu'ils soient institutionnels,
10:14se concentrent dans les trackers.
10:17La gestion passive, qui représente maintenant 60% à peu près de la capitalisation aux États-Unis,
10:24c'est un peu plus du tiers en Europe.
10:25Et les flux continuent de manière croissante à s'accélérer sur la gestion passive.
10:31Et ce n'est pas sans effet parce qu'en fait, avant la gestion passive et la gestion active augmentaient significativement.
10:39Mais depuis une dizaine d'années, on voit la gestion active qui décollecte et qui va vers la gestion passive.
10:44Et la gestion active, historiquement, elle allait un peu dans tous les segments des investissements,
10:50les smalls, les milles, les grosses capes, toutes les régions.
10:53Et depuis ce phénomène, avec les trackers qui s'accélèrent depuis une dizaine d'années,
10:57on voit qu'il y a un certain nombre de segments d'investissements qui sont complètement délaissés,
11:01et notamment les pays émergents, tout particulièrement l'Asie.
11:04Ça ne revient pas un peu en force, là, cette année, les pays émergents ?
11:08Alors, on a parfois des rebonds un peu sporadiques qui sont liés à la macro, à la confiance dans ces zones.
11:15Mais structurellement, quand on regarde les gros indices internationaux,
11:18ne serait-ce que le MSCI World, les États-Unis, maintenant, représentent trois quarts de l'indice.
11:23Donc, notre premier message aux investisseurs, c'est peut-être déjà chercher à diversifier.
11:30Les pays émergents, aujourd'hui, vous prenez l'Inde et la Chine,
11:34représentent à peu près le quart du PIB mondial.
11:38Je me permets de rappeler aussi que l'indice MSCI Asie-Pacifique a inscrit des nouveaux plus hauts récemment.
11:45Oui, totalement.
11:47C'est-à-dire qu'il faut voir que depuis 5-6 ans,
11:50tous les investisseurs internationaux ont délaissé ces zones.
11:52D'accord. Pourquoi ?
11:55Tout particulièrement, déjà, les gros investisseurs,
11:58les plus internationalisés, que sont les Américains,
12:01et notamment les fonds de pension.
12:03Aussi parce que ça a été un petit peu un mot d'ordre,
12:06une thématique plus ou moins forcée.
12:10En tout cas, le mot d'ordre était pour ces fonds de pension de sortir de ces zones à risque.
12:14Il y a eu des tensions géopolitiques, je ne vous apprends rien.
12:18Et qu'aujourd'hui, même un fonds de pension, Delaware,
12:21peu importe où ils se trouvent, c'est politiquement incorrect,
12:25voire même un peu anti-patriote,
12:26d'avoir des actions chinoises en portefeuille, par exemple.
12:29Super, ça fait une transition toute trouvée.
12:33Restons peut-être sur la Chine pour commencer un peu le focus.
12:37Beaucoup d'investisseurs sont inquiets après la crise immobilière
12:41et les tensions avec les États-Unis aussi.
12:43Est-ce qu'il faut encore croire à la Chine comme un moteur d'investissement ?
12:48Vraiment un moteur ?
12:50Ça reste une locomotive en termes de croissance.
12:53Alors effectivement, il y a des débats sur la croissance chinoise.
12:56Il y en a qui la mettent à 5, il y en a qui la mettent à 3.
12:58Quand on regarde des indicateurs un peu plus incontestables,
13:02on voit qu'avec l'Inde d'ailleurs dans les deux premiers pays en forte croissance
13:06en termes de consommation d'électricité, c'est l'Inde et c'est la Chine.
13:09Donc il y a quand même des éléments tangibles, factuels,
13:12qui plaident encore sur le fait qu'il y ait beaucoup de croissance.
13:15Maintenant c'est vrai que la Chine, on est arrivé à un PIB par tête,
13:19on est autour de 12 ou 13 000 dollars par tête.
13:21En parité de pouvoir d'achat, c'est un pays de l'OCDE.
13:25Donc est-ce que la croissance va être celle d'un pays complètement émergent
13:29avec une classe moyenne, qui n'a pas de compte bancaire ou qui n'a pas de voiture ?
13:34Non, c'est déjà un pays très développé.
13:37Pour autant, vous regardez en détail la Chine.
13:41Mais il y a des disparités entre l'Est et l'Ouest par exemple ?
13:44Il y a des disparités entre les grosses villes et la campagne,
13:47il y a des disparités entre Hong Kong et la Chine, on va dire, continentale, ça c'est clair.
13:51D'accord.
13:52Il y a plein de disparités.
13:53Maintenant il y a des centaines de millions de personnes
13:55qui vivent dans des conditions très occidentales de consommation.
14:00Donc ça c'est quand même un élément important.
14:05Et puis après il faut voir qu'en train d'innovation,
14:09ce sont aujourd'hui près de la moitié des dépôts de brevets dans le monde qui sont faits en Chine.
14:14D'accord.
14:15Donc en fait on a encore cette image d'épinal de la Chine qui nous copierait,
14:19mais en fait ils sont leaders en dépôts de brevets en intelligence artificielle,
14:23ils sont leaders sur les segments de tout ce qui est renouvelable,
14:26que ce soit l'éolien, 70% des panneaux solaires.
14:29Les voitures électriques.
14:29Les voitures électriques.
14:31Alors on pourrait élargir, mais en fait tous les secteurs d'avenir,
14:37l'État a massivement investi, les entreprises sont mobilisées.
14:41Et aujourd'hui, dans quasiment tous les segments,
14:45les semi-conducteurs, les télécoms, la 5G, la production même de téléphones mobiles,
14:49enfin ils sont quand même leaders dans la quasi-totalité des secteurs d'avenir.
14:54Oui, mais justement Pékin peut intervenir brutalement aussi sur les entreprises.
14:59Est-ce que ça c'est un risque un peu politique qui n'est quand même pas trop élevé selon vous ?
15:05C'est clairement la raison pour laquelle aujourd'hui,
15:08et c'est la justification des gros indices internationaux,
15:11vous prenez la Chine, c'est à peu près avec Hong Kong,
15:1417 trilliards de dollars de capitalisation.
15:17D'accord.
15:1920% du PIB, et pourtant ça représente dans les indices 20 fois moins que les États-Unis.
15:24La raison principale, c'est celle que vous énoncez,
15:27c'est qu'effectivement ce sont des pays sur lesquels il y a moins de liquidité,
15:30moins de profondeur, peut-être plus de risques pour les investisseurs étrangers.
15:34D'accord.
15:36Donc aujourd'hui c'est la raison pour laquelle ils sont sous-pondérés.
15:38Pour autant, nous on pense que peut-être l'investment case en Chine,
15:42justement, et j'imagine que vous m'interrogerez sur les doigts de droits,
15:46les doigts de droits, pardon.
15:50Effectivement, c'est les facteurs principaux de risque,
15:53mais aujourd'hui c'est largement intégré en fait.
15:55Et je pense qu'au-delà de ça, il y a peut-être des manières de s'exposer à la Chine.
16:01Par exemple, pour être très concret, peut-être aller investir dans des entreprises
16:05sur les small mid-cap qui sont moins sensibles à des aléas politiques,
16:09au pouvoir qui pourraient effectivement décider que certaines personnes
16:13ou certaines entreprises sont gênantes ou nécessitent d'être limitées dans leur pouvoir.
16:18Alors, un autre exemple aussi, sans vouloir trop aller en amont de vos questions,
16:22mais si les droits de douane sont un sujet,
16:25peut-être aussi s'exposer à des entreprises qui sont très ancrées
16:29dans leur croissance sur le développement interne de la Chine
16:32et pas sur les exports royaux.
16:33Il y en a beaucoup ça, des entreprises ?
16:35Énormément.
16:35C'est un marché intérieur qui est en train d'exploser.
16:38Ah d'accord.
16:38Mais depuis les droits de douane ou même depuis avant ?
16:41Bien en amont, bien en amont.
16:44En fait, la Chine a un certain nombre de secteurs,
16:46a une classe moyenne maintenant de plusieurs centaines de millions de personnes.
16:49Donc, il y a un tas de secteurs, en fait, d'entreprises
16:51qui font la quasi-totalité de leur développement avec la croissance intérieure.
16:57Je vous propose de passer à l'Inde, qu'on voulait aborder également.
17:03On en parle beaucoup comme du nouvel Eldorado.
17:06Qu'en pensez-vous, Bertrand ?
17:08Arlan, c'est un cas d'investissement qui est très intéressant
17:12parce que beaucoup de similitudes avec la Chine, finalement, d'il y a 15-20 ans.
17:18Ok.
17:19Donc, on peut dire que c'est la Chine d'hier ?
17:22Peut-être que toutes les analogies ne sont pas bonnes à faire,
17:24mais en tout cas, on a aujourd'hui un pays, pour le coup,
17:29qui est dans une croissance démographique, une croissance économique très forte,
17:32qui est probablement la locomotive économique mondiale des dix prochaines années.
17:37D'accord.
17:38Ça, c'est une certitude.
17:39Et aussi, ce qui est intéressant pour les investisseurs,
17:41avec une très forte visibilité des secteurs qui vont fonctionner
17:45parce que c'était nos secteurs de nos économies traditionnelles d'il y a 10, 20, 30 ans.
17:49Par exemple, vous prenez le nombre de comptes bancaires ouverts en Inde il y a 10 ans,
17:54et aujourd'hui, ils ont été multipliés par 15.
17:56Ça peut nous faire sourire.
17:58Mais voilà, les individus, les privés, là-bas, n'étaient pas forcément équipés d'un compte bancaire.
18:05D'accord.
18:06Maintenant, en moyenne, ils ont, je crois, deux comptes bancaires par personne,
18:09ce qui est encore en dessous de nos statistiques au CDE de la Chine.
18:12Mais voilà, il y a eu un rattrapage.
18:14C'est la même chose dans un tas de secteurs d'équipements à la consommation,
18:18que ce soit à la maison, l'automobile.
18:19En fait, on a un tas de secteurs avec une forte visibilité.
18:23On a un PIB par tête qui est aujourd'hui de 2 500 dollars par personne
18:27et qui va probablement être multiplié par 3 dans les 10 à 15 ans à venir.
18:31Donc, c'est forcément un eldorado, effectivement,
18:35pour un investisseur qui cherche des secteurs pérennes
18:38avec une vraie visibilité des résultats et de la croissance des boîtes.
18:42Pour conclure, si on résume un peu les principales opportunités d'investissement en Asie,
18:49sur quoi on va ?
18:53Alors, probablement, majoritairement sur ces deux pays qu'on a énoncés,
18:57un des Chines, parce qu'en plus, ils ont l'avantage d'avoir une très forte profondeur.
19:02À eux deux, on parle de plus de 20 trilliards, 22 trilliards de capitalisation.
19:07C'est considérable.
19:08C'est quasiment 22% de la capitalisation mondiale.
19:12Y aller, certes, avec prudence, mais ne pas, je dirais, sanctionner doublement ces zones.
19:17Elles sont déjà sanctionnées dans les trackers, dans les gestions indicielles,
19:22pour les raisons qu'on a énoncées.
19:24Donc, ça ne sert à rien de rajouter une couche prudentielle
19:27et d'avoir une petite louche de 1-2% de zones
19:30qui représentent aujourd'hui 20-25% du PIB,
19:34qui, à horizon 20 ans, vont faire le tiers du PIB mondial.
19:37Il faut quand même faire attention à ne pas s'isoler de ces zones,
19:39qui sont les moteurs économiques mondiaux,
19:41et là où va se créer la valeur demain.
19:43Donc, voilà, il faut quand même diversifier.
19:47Et aujourd'hui, les investisseurs, globalement,
19:49nous semblent un peu trop sous-pondérés sur ces zones.
19:51D'accord.
19:51Et à part les risques qu'on avait évoqués un peu juste avant,
19:56donc les risques politiques, etc.,
19:58est-ce qu'il y a d'autres risques, quand on investit en Asie,
20:01peut-être le risque monétaire ?
20:03Oui, bien sûr.
20:04Oui.
20:04Mais le risque monétaire, en fait,
20:08il est souvent allégé aussi d'autres facteurs.
20:13Si demain, vous avez des problématiques de dévaluation,
20:15par exemple du yuan ou de la devise indienne,
20:18il ne faut pas oublier aussi que ces aspects-là sont très limités,
20:22sous surveillance du commerce international,
20:24et notamment des Américains,
20:26et que ça aura des effets bénéfiques aussi sur leur exportation.
20:29Donc, les effets ne sont pas si évidents que ça.
20:31On se rend compte que oui, ça peut être des devises volatiles,
20:33mais au final, on conseille vraiment aux investisseurs
20:35d'aller sur ces zones exposées en devise et de ne pas le couvrir.
20:39Ça coûte trop cher,
20:41et sur longue période, ce n'est pas un bon calcul.
20:43Merci beaucoup Bertrand Omser,
20:45vous êtes président d'ELEA Capital.
20:48Merci beaucoup.
20:50Et quant à nous, on se retrouve dans l'œil de l'expert.
20:57Et c'est parti pour l'œil de l'expert.
21:00Nous sommes ravis de recevoir Vincent Aurillac.
21:03Vous êtes le fondateur et le président d'Axilia.
21:05Bonjour Vincent.
21:06Bonjour Pauline.
21:07Alors aujourd'hui, on va parler d'un grand sujet
21:10qui concerne la Banque Centrale Européenne,
21:12qui a décidé d'intégrer le climat dans sa politique monétaire
21:17avec le climate factor de la BCE.
21:19Vincent, est-ce que vous pouvez nous expliquer
21:22ce qu'est exactement ce climate factor
21:24voté par le Conseil des gouverneurs de la BCE
21:26fin juillet dernier ?
21:28Oui, fin juillet, le 29, en pleine torpeur de l'été,
21:31sous 40 degrés.
21:33Oui, c'est un signal important.
21:36Très simplement, c'est un malus.
21:37D'accord.
21:38Si on fait le parler avec l'assurance,
21:39c'est un malus qui sera calculé
21:41et qui sera appliqué à des actifs financiers
21:44pour mesurer le risque climatique de cet actif.
21:47D'accord.
21:48Et plus il y aura de risques climatiques,
21:50plus il y aura un malus important.
21:52Donc, ça va avoir effectivement une incidence
21:55sur la politique monétaire.
21:56Qu'est-ce qui a motivé la décision de la BCE, selon vous ?
21:59C'est la multiplication des incidents climatiques.
22:01D'accord.
22:02On a bien vu à Valence, en Espagne,
22:04en France aussi, on a malheureusement des manifestations.
22:07Donc, comme ça a de plus en plus de conséquences,
22:09la BCE ne pouvait pas rester à côté de ça.
22:11Sans rien faire.
22:13Imaginez un peu, vous avez une hypothèque,
22:15vous êtes une banque,
22:15vous avez une hypothèque sur une maison.
22:17qui est dans une zone inondable.
22:19Oui.
22:19Il y a inondation.
22:20Que vaut la maison ?
22:21Que vaut l'hypothèque ?
22:22Rien.
22:23La BCE, à son niveau, a des hypothèques sur des papiers
22:26que remettent à la BCE les banques françaises ou européennes.
22:32Comme elle a des hypothèques sur ce papier
22:33et que ce papier risque effectivement de subir des risques climatiques,
22:37elle n'a pas envie de faire comme la maison qui est inondée.
22:38Donc, elle se protège et elle va calculer un malus sur ses actifs.
22:44Justement, comment il va être calculé ce malus ?
22:47Quels facteurs vont être retenus dans le calcul ?
22:50Oui, c'est assez logique et évident.
22:53Ils vont prendre déjà, il va y avoir trois critères.
22:55Il y aura le secteur.
22:56D'accord.
22:56Des secteurs qui sont plus exposés à risque climatique que d'autres.
22:59Il y aura l'émetteur, donc la société concernée.
23:03Et puis, il y aura l'actif qui aura été financé avec le prêt qui aura été fait.
23:07Donc, ce sera ces trois composantes.
23:08On ne connaît pas encore les proportions de chaque,
23:11mais on voit à peu près se dessiner selon le secteur,
23:14selon l'émetteur, selon l'actif qui a été financé.
23:16Et ce sera quoi à peu près selon vous ?
23:19Les pondérations ?
23:20Oui.
23:21Je pense que le secteur déjà est assez déterminant.
23:23Le carbone, il y a des secteurs où il y a beaucoup de carbone.
23:26Donc, je ne sais pas, vous prenez le ciment,
23:28vous prenez le papier, vous prenez la sidérurgie,
23:30vous prenez, voilà, il y a des secteurs comme ça qui émettent beaucoup de CO2.
23:34C'est lié au process de production.
23:36Puis après, il y a des sociétés qui font plus ou moins d'efforts,
23:39qui sont plus ou moins exemplaires dans la décarbonation.
23:42Et donc, il faudra effectivement trouver le, je dirais, le bon équilibre.
23:47Le juste milieu.
23:47Pour avantager, pour quand même envoyer un signal qu'il faut décarboner.
23:51C'est ça.
23:51À ceux qui émettent le plus.
23:53Et puis, en même temps, récompenser ceux qui font les efforts.
23:55Voilà.
23:55Ça, on n'a pas encore le détail.
23:57C'est prévu pour le début de l'année 2026.
24:00Et quand est-ce que ça entrera en vigueur, du coup, début 2026 ?
24:02Alors, début 2026, c'est les premiers détails sur, effectivement, les calculs exacts.
24:06Et la mise en place, c'est prévu pour le deuxième semestre 2026.
24:10Donc, à l'échelle de ces banques, qui sont des grands pétroliers ou de grands navires, c'est demain.
24:15C'est ça.
24:16Voilà.
24:16Donc, il n'y a rien de nouveau.
24:18Les banques ne peuvent pas dire qu'on n'est pas prête.
24:21La BCE, on avait parlé dès 2021.
24:24Il y avait des stress tests climatiques.
24:25Elle avait fait des calculs pour voir quelles étaient les banques qui étaient les plus risquées.
24:28Avec des premiers résultats en 2024.
24:30Avec d'ailleurs, la BCE indiquait qu'il y avait pas mal de banques qui étaient en retard.
24:33Qu'ils n'avaient pas forcément beaucoup réfléchi au sujet.
24:36Donc, la préparation, ça fait maintenant, ça va faire cinq ans que le sujet est dans le tuyau.
24:40Donc là, la BCE appuie un peu sur le bouton en disant, bon, là, pour l'instant, c'était du volontariat.
24:45Vous faisiez des choses un peu comme vous aviez envie de le faire.
24:47Maintenant, moi, j'appuie sur le bouton et je vous demande de faire des efforts.
24:50Et je vais calculer un climate factor parce que c'est le nom de...
24:54Et je vais effectivement appliquer des malus sur les papiers que vous mettez en dépôt à la banque centrale quand vous avez besoin de l'équité.
25:00Et du coup, quel sera l'impact vraiment concret pour ces banques justement et ces entreprises concernées ?
25:05Pour les banques, ça va renchérir le coût de refinancement.
25:08Pour les entreprises, ça va renchérir le coût du crédit parce qu'à la banque, ça ne pourra pas porter un risque climatique
25:15puisque ça, ça lui sera refusé au dépôt à la BCE.
25:19Donc, on va, je dirais, enclencher une seconde vague après la CSRD pour les gens qui vous suivent.
25:26Donc, la CSRD, c'est la réglementation qui a imposé aux entreprises de publier des données extra-financières.
25:31On a dit parfois qu'il y en avait trop.
25:33Il y avait plus de 1000 indicateurs qui étaient demandés.
25:35La BCE dit, en fait, il y en a un, moi, que je regarde tout de suite, c'est les émissions de CO2.
25:41Et je vous demande de vous améliorer là-dessus.
25:43D'accord.
25:43Voilà.
25:44Donc, ça, c'est le signal.
25:45Il est de ce côté-là.
25:46Certains redoutent aussi que ça puisse pénaliser les entreprises en transition ou les PME
25:52qui manquent justement de données plus fiables climatiques.
25:56Qu'en pensez-vous ?
25:58Ça, c'était peut-être vrai il y a quelques années.
26:00D'accord.
26:01Je pense qu'aujourd'hui, on est passé à autre chose.
26:04Quand vous voulez faire un bilan carbone, c'est pris en charge par la BPI.
26:08Oui.
26:10À 40%.
26:11Donc, ça ne coûte pas grand-chose.
26:13C'est le point de départ.
26:14Ensuite, il y a eu la CSRD qui a été mise en place.
26:17Donc, les grandes sociétés se sont mises à l'index un peu là-dessus.
26:21On travaillait.
26:22Donc, oui, il va y avoir des conséquences.
26:24Les entreprises qui n'ont encore rien fait, surtout si elles sont dans les secteurs les plus concernés,
26:31il va falloir pédaler maintenant très, très vite.
26:33Donc, oui, ça veut dire plus de coût de fidèles, le coût du crédit va augmenter.
26:37D'accord.
26:38Et donc, quand vous êtes deux sociétés dans un même secteur,
26:40une qui a pris de l'avance sur les calculs climatiques, l'autre qui ne l'a pas fait,
26:43qui va emprunter plus cher auprès de sa banque, ça va faire baisser sa rentabilité.
26:47Donc, le cours de bourse, quelque part, si elle est cotée en bourse,
26:50va être à l'avantage du premier, qui aura fait les efforts avant la seconde.
26:54Est-ce que ce changement fait de la BCE une institution verte ?
27:00Oui, parce qu'elle est la première à le décider.
27:03C'est la première banque centrale du monde ?
27:05Oui. En ce moment, la Fed est un peu sur d'autres...
27:08Oui.
27:09Notre tonalité, elle est plutôt en train de casser le thermomètre
27:12et puis de mettre ça un peu sous le tapis.
27:14En même temps, la BCE n'est pas encore allée jusqu'au bout.
27:20Ça ne concerne que les papiers d'entreprise,
27:22la dette dite corporelle qui est amenée en refinancement.
27:25Donc, ça ne concerne pas les papiers de banque,
27:27ça ne concerne pas les papiers d'État qui restent sans risque.
27:33Mais oui, c'est quelque chose qui fait partir la BCE sur un nouveau chapitre.
27:38Merci beaucoup, Vincent Aurillac.
27:39Vous êtes le fondateur et le président d'Axilia.
27:42Merci d'avoir été avec nous.
27:45Et merci à tous de nous avoir suivis.
27:47Vous pouvez nous retrouver en replay sur bismart.fr,
27:51nous écouter en podcast sur toutes vos plateformes préférées
27:54et nous suivre sur les réseaux sociaux de Bsmart.
27:57À plus tard.
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