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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet-Pillère.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa et bonjour à tous.
00:07Vincent, il y a un mois la pression à la dissolution et à la démission du président était énorme.
00:12Aujourd'hui tout ça semble retomber. Vous pensez que les citoyens sont passés à autre chose ?
00:16Oui et heureusement pour eux. Les français en fait ont déjà compris
00:201. qu'il n'y aura pas de dissolution parce que le président, le premier ministre et les députés veulent rester bien au chaud.
00:262. que les impôts vont augmenter et qu'il n'y aura pas d'économie.
00:293. que la réforme des retraites va être suspendue.
00:33Alors ensuite savoir s'il y aura vote, rejet, commission mixte paritaire, ordonnance, loi spéciale 49.3 ou 47.1
00:41et bien les français s'en moquent et ils ont raison.
00:44Pourquoi perdre du temps à suivre cette mauvaise pièce jouée dans un théâtre bruyant ?
00:48Le premier ministre lui-même devant les patrons a laissé entendre que c'était une comédie sans conséquences.
00:53Pour décrire ce que sont devenus en deux mois l'Assemblée nationale et la politique dans l'opinion,
00:57il faut aller chercher chez Baudelaire une oasis d'horreur dans un désert d'ennui, dit le poète.
01:03Et c'est une assez bonne définition.
01:06En fait Emmanuel Macron est parvenu à renvoyer la marque du désordre sur les députés
01:09alors qu'il est depuis la dissolution la cause première, le patient zéro du chaos.
01:14Et de son côté Sébastien Lecornu a accompli la mission que lui demandait le président de la République,
01:19c'est-à-dire gagner du temps à n'importe quel prix, c'est exactement ce qu'il a fait.
01:25Même si tout est encore fragile ici mais qu'un élément extérieur au budget comme par exemple le Mercosur peut venir tout chambouler,
01:31le premier ministre peut dire au président
01:32« La chute continue mais elle est sérieusement ralentie, jusqu'ici tout va bien ».
01:36Vous dites que la consigne était gagner du temps quoi qu'il en coûte,
01:39à combien vous évaluez le coût de ce temps gagné ?
01:42Eh bien on nous a tympanisé avec le coût de l'instabilité.
01:45Mais le coût de la stabilité est mirobolant Dimitri et sur tous les plans.
01:49Des hausses d'impôts qui se comptent en dizaines de milliards
01:52et qui annoncent quoi qu'il advienne une augmentation de la pression fiscale,
01:56une suspension de la réforme des traites aux coûts financiers importants
01:59et aux coûts symboliques gravissimes.
02:01Au moment où nos autorités militaires invoquent la force d'âme,
02:04nos députés veulent épargner les futurs retraités du moindre trimestre de travail supplémentaire.
02:09On parle du sacrifice des vies de nos jeunes soldats,
02:12alors que les élus de l'Elysée à l'Assemblée
02:14n'osent même pas demander le premier effort aux boomers ou aux bénéficiaires de prestations sociales.
02:19On attend donc la création d'une allocation courage majorée,
02:23d'une aide au dévouement remboursée par la Sécu.
02:26Et vous demandiez quel est le coût politique de ce sauf qui peut Dimitri ?
02:29Eh bien pour la Macronie et tous ceux qui y sont associés, il sera fatal.
02:33Tout le bloc central va être emporté dans un siphon qui a déjà commencé son travail d'aspiration.
02:37Et les Français, en attendant, sont déjà passés à 2027.
02:40Alors est-ce que vous y voyez clair justement pour 2027 ?
02:43Eh bien pas du tout.
02:44Et il serait fou de faire des pronostics tant la situation est mouvante.
02:48Alors bien entendu, les élections avaient lieu dimanche.
02:50Jordan Bardella serait le grand favori du premier tour,
02:53sans qu'il soit évident qu'ils réunissent une majorité au second.
02:55Vous remarquerez qu'aujourd'hui, chaque force est traversée de divisions et de contradictions.
03:00LFI et le reste de la gauche s'affrontent.
03:01Le bloc central compte 3 à 4 candidats possibles.
03:04Les LR sont divisés entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez.
03:07Et même au RN, difficile de dire si Marine Le Pen et Jordan Bardella sont alignés
03:10sur l'économie et le jeu des alliances.
03:13Plus profondément, s'il y a un consensus des Français contre Emmanuel Macron,
03:17si 8 électeurs sur 10 disent vouloir une rupture politique profonde,
03:21il n'y a aucune évidence et j'allais dire espérance qui se dégage pour l'alternance.
03:26La décomposition politique est inéluctable et interminable,
03:30mais on peine à savoir ce qui va pousser sur le compost du macronisme.
03:34Les élites économiques et financières sont complètement perdues,
03:37les chefs d'entreprise aussi, les gens d'ordinaire tout autant.
03:40Cette élection sans Emmanuel Macron et peut-être sans Marine Le Pen
03:43a un côté rendez-vous en terre inconnue.
03:45Et tout est possible, Dimitri, même l'apparition d'un candidat
03:47qui déboule et qui emporte la mise.
03:49Comme Emmanuel Macron il y a 7 ans finalement.
03:51Exactement.
03:52L'édito politique sur Europe 1.
03:53Merci Vincent Trémolet de vie.
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2:21:16
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