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00:01Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:05Raphaël Steinville du JDD est là, Jean-Claude Dacier également pour passer en revue l'actualité.
00:09Ce n'est pas un, mais deux ministres qui étaient en déplacement à Marseille aujourd'hui,
00:13dans une semaine marquée par le narcotrafic, par bien sûr l'affaire Kessassi.
00:18Gérald Darmanin a estimé que cette menace du narcotrafic était au moins équivalente à celle du terrorisme.
00:25On écoute le ministre de la Justice.
00:27Ce qui se passe au niveau de la dizaine mafia touche au moins une dizaine d'autres départements,
00:33notamment du sud de la France, mais aussi parce que nous avons d'autres réseaux criminels
00:36que nous combattons avec la plus grande force et qui, je l'espère,
00:40grâce aux moyens de la loi narcotrafic que nous venons de faire voter très largement à l'Assemblée et au Sénat,
00:45va permettre de répondre à une menace qui tue énormément et qui est au moins équivalente
00:52à celle, comme l'a dit M. le ministre de l'Intérieur, du terrorisme sur le territoire national.
00:55Il faut donc changer de braquet. C'est ce que nous avons souhaité avec cette loi,
00:59le narcotrafic, et c'est ce que nous devons appliquer aujourd'hui avec les magistrats et les services enquêteurs.
01:03Laurent Nunez, ministre de l'Intérieur, était là également.
01:05Il a estimé que par ce meurtre du frère Damine Kessassi,
01:10Mehdi Kessassi, les narcotrafiquants visent l'État.
01:14Ce qui s'est passé à Marseille nous conduit désormais à considérer que,
01:17et notamment le meurtre du frère Damine,
01:20est un crime qui vise à faire peur et qui vise aussi à atteindre quelque part la République et l'État.
01:25C'est quelque chose qui nous interroge, nous interpelle.
01:28Et le dispositif que nous mettons en place,
01:31c'est un dispositif qui est tout à fait similaire à ce qu'on a fait en matière de lutte antiterroriste.
01:36Et quant à Sébastien Lecornu, qui n'était pas à Marseille,
01:39mais au Salon des maires, il estime que la lutte contre le narcotrafic va demander des moyens.
01:43La lutte contre le narcotrafic, qui est un combat qui va durer,
01:47sur lequel il va falloir s'adapter, adapter les moyens de l'État, la réponse locale,
01:51face à un adversaire qui, lui, est en train de muter.
01:54On aura l'occasion d'y revenir, notamment puisque le groupe socialiste à l'Assemblée nationale
01:59a sollicité un débat extraordinaire qu'on appelle le 50-1 à l'Assemblée nationale,
02:05que nous allons organiser.
02:07Donc, ce qu'on ne pouvait dire du gouvernement en déplacement à Marseille,
02:12est-ce que c'est suffisant, Jean-Claude Dessier ?
02:15Écoutez, moi j'ai tendance à considérer que, dans l'état actuel,
02:20la situation de ce pays, on en a parlé il y a quelques minutes,
02:23on peut difficilement espérer mieux que Darmanin, garde des Sceaux,
02:29et Nunez à l'intérieur.
02:31Je pense que tous les deux sont des professionnels incontestables.
02:34Il y a déjà des résultats, il y a déjà des résultats, même à Marseille.
02:39Et je vois, je ne sais pas si ça sera confirmé,
02:41mais je vois que l'aller-retour que Darmanin a fait au Qatar ou à Dubaï,
02:45je ne sais plus très bien,
02:47a obtenu, je crois, quasiment l'emprisonnement d'une bonne douzaine de très gros trafiquants.
02:53L'extradition.
02:54Extradition bientôt, si ce n'est en cours, ça va l'être.
02:57De 17 trafiquants.
02:58Donc, il y a déjà incontestablement des résultats.
03:00Cela étant, il ne faut pas être naïf,
03:02on ne gagne pas la bataille contre la drogue,
03:06simplement, on était en train de devenir un quasi-narco-État.
03:13Donc, je veux dire, on était dans une situation qu'a connu d'ailleurs,
03:16connu certaines grandes villes américaines il y a quelques années,
03:19il faut impérativement livrer bataille.
03:22– Mais par quel moyen, Jean-Claude ?
03:23– Notamment en essayant de taper sur les têtes des gens qui sont les plus importants,
03:30il y a aussi, semble-t-il, l'arrestation de tout l'état-major algérien, semble-t-il,
03:37de la DZ-mafia.
03:39Donc, il y a déjà des résultats.
03:40Encore une fois, je ne suis pas naïf,
03:42ça sera éternel, c'est un combat qui ne se terminera jamais.
03:46Mais là, le problème du trafic de drogue avait gagné quasiment le pays tout entier,
03:53même dans les plus petites villes,
03:55il y avait maintenant un point de deal qui se balonnait ici ou là,
03:58ça ne pouvait pas continuer comme ça.
04:00J'espère qu'en dépit de la situation politique compliquée,
04:04nos deux professionnels vont essayer de limiter la casse.
04:09Voilà ce que je dis ici, c'est modeste,
04:10et en même temps, je trouve que leurs résultats sont déjà là.
04:13Certains pensent qu'il faut aller beaucoup plus loin.
04:15Franck Alizio, qui est donc le député RN des Bouches-du-Rhône,
04:19qui est candidat à la mairie de Marseille,
04:21qui était ici même, dans ce studio, il y a deux jours,
04:25mardi soir, demandait l'état d'urgence.
04:28Je veux que l'on traite le narco-terrorisme
04:30comme l'on traite le terrorisme islamiste.
04:33L'état d'urgence, c'est ce qui nous permet d'aller plus vite à la police,
04:37et donc à la justice, d'aller plus vite et plus fort.
04:40Ça allège en termes de procédure,
04:42ça vous met à armes égales,
04:44ça vous allège de tout ce qui est de procédure,
04:47ça vous permet de faire des choses qui ne se sont pas
04:48en termes de perquisition, en termes de fouilles,
04:50en termes de couvre-feu, d'assignation à résidence,
04:53ça vous permet de prendre...
04:54Et à contrario, qu'est-ce qui bloque ?
04:56Tout ce que je viens de dire, c'est-à-dire toute une série de procédures.
04:59Est-ce qu'il a raison, Franck Alizio,
05:00de demander ça à Raphaël Steinville ?
05:02Moi, je ne suis pas sûr que ce soit absolument opérant.
05:07Je comprends sa volonté de vouloir marquer les esprits
05:12avec ce parallèle qui a été fait avec cette période
05:16que nous avons connue pendant les attentats.
05:19Probablement que le retard que nous avons pris
05:22dans la lutte contre le narcotrafic
05:23suppose un déploiement et une énergie absolument folle
05:27pour essayer de combler les béances que nous avons
05:31et surtout de parvenir à contrer ces réseaux
05:38qui font preuve d'une agilité.
05:40C'était exactement comme ça que décrivaient
05:42les trois magistrats marseillais
05:44qui avaient été auditionnés par le Sénat,
05:47qui décrivaient l'agilité de ces réseaux
05:49qui vont toujours plus vite,
05:51que l'État n'arrive à répondre.
05:54Mais pour autant, je ne suis pas sûr que l'état d'urgence
05:58permette de combler ces trous.
06:02En revanche, plus de policiers,
06:03plus de police judiciaire,
06:05plus d'enquêtes extrêmement bien ficelées,
06:09plus de têtes de réseau
06:12mis à l'isolement dans des présidents
06:14de haute sécurité,
06:16ça me semble aller dans le bon sens.
06:18Gérald Darmanin a expliqué
06:19qu'aujourd'hui, il y a encore 700 chefs criminels
06:24parmi les plus dangereux qui sont aujourd'hui
06:27dans des prisons
06:28qui ne sont pas des prisons de haute sécurité.
06:30Il faut pouvoir isoler...
06:32On n'a pas construit de prison, c'est un drame.
06:35C'est sûr, tu as raison.
06:36Oui, mais Gérald Darmanin,
06:38vous soulignez le professionnalisme
06:40et de Gérald Darmanin et de Laurent Nunez,
06:43il se trouve que son énergie
06:44a fait qu'il est parvenu
06:47en un temps record
06:48à créer des quartiers de haute sécurité
06:50pour isoler déjà 200 criminels,
06:52200 narcotraffiquants.
06:53Il a lancé quelques prisons,
06:55alors on verra le temps que ça mettra,
06:56mais je pense que c'est un gars
06:59qui a de l'énergie et une volonté.
07:01Il ne faut pas oublier cela étant
07:02qu'Alizio est candidat à la mairie de Marseille.
07:05On est en pleine politique,
07:07il a besoin d'état d'urgence.
07:09Bon, ça sera le candidat de l'état d'urgence.
07:11Je suis comme toi,
07:12je ne sais pas si ça pourrait donner
07:13des résultats spectaculaires.
07:15Il semble qu'il y ait déjà
07:16quelques résultats à Marseille,
07:18mais ça sera évidemment,
07:19tu as raison,
07:20pour le moment c'est encore insuffisant,
07:22la bagarre sera longue.
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