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00:00On apprend que chez les plus jeunes, le degré de religiosité progresse, mais surtout que 42% des jeunes musulmans éprouvent de la sympathie pour l'islamisme.
00:0852% des 15-24 ans interrogés pensent que les lois de la République passent après les règles de l'islam. Est-ce que vous êtes surpris, vous, par ces chiffres ?
00:17C'est terrible. C'est terrible parce qu'on n'a pas une sécularisation chez les jeunes, vous l'avez dit, des moins de 24 ans de l'islam, on a une radicalisation.
00:25Et ça, c'est très préoccupant. Qu'il y ait une pratique religieuse plus importante chez les jeunes, pourquoi pas ?
00:32Ça, ça ne vous dérange pas. Ne viole pas la laïcité.
00:35C'est une question de spiritualité. La laïcité, ça n'est pas l'interdiction de la spiritualité, de la pratique religieuse.
00:43La laïcité, au contraire, c'est la liberté de conscience, notamment la liberté de culte.
00:47Mais là, ce qui est très troublant, c'est la victoire, pour moi, du frérisme, des frères musulmans.
00:52Est-ce que ce n'est pas votre échec un peu aussi, Bruno Rotailleau ? Vous étiez un an au ministère de l'Intérieur et on voit qu'il n'y a pas eu de recul de cette mouvance, selon le sondage encore fait par l'IFOP.
01:01Si il suffisait d'avoir un ministre de l'Intérieur pendant quelques mois pour qu'on claque des doigts et que ces tendances-là, ces tendances-là, et là encore, vous ne le citez pas, mais qui sont préoccupantes,
01:13puisqu'on voit qu'il y a une accélération après 2016, c'est-à-dire juste après les attentats de 2015. C'est ça qui est préoccupant.
01:21Simplement, ce que je veux vous dire, j'ai fait en sorte qu'on puisse publier un rapport très important sur les frères musulmans.
01:29Ce rapport-là a eu un écho non seulement en France, mais dans toute l'Europe.
01:34Mais qu'est-ce qu'on a fait depuis ?
01:35Eh bien, voilà. Eh bien, moi, j'avais des mesures législatives. Je vais vous en citer deux. Première mesure législative.
01:41Aujourd'hui, vous ne pouvez dissoudre, et j'en ai dissous, une organisation qu'à la condition que cette organisation, vous puissiez la prendre la main dans le sac,
01:51notamment en termes de violence, recours à la violence, propos ou de discrimination vis-à-vis des juifs, vis-à-vis des homosexuels, etc.
01:59Les femmes qui sont les inférieurs des hommes. Moi, je propose qu'on puisse dissoudre aussi, lorsqu'il y a une atteinte à la forme démocratique et républicaine de notre République, de notre organisation institutionnelle.
02:13Deuxième élément, pour contrer l'entrisme municipal, je pense que celles et ceux qui pourraient être convaincus, évidemment, par une décision de justice, d'avoir soutenu ce type d'organisation,
02:23deviendraient, par la justice, pas par le préfet, deviendraient inéligibles.
02:26Vous allez déposer des propositions de loi sur la question ?
02:30Bien sûr, bien sûr.
02:31Vous ne savez pas quand ? Vous n'avez pas de visibilité à nous donner aujourd'hui ?
02:35Écoutez, j'arrive au Sénat tout juste. Laissez-moi le temps d'écrire.
02:38Vous êtes dans quel état d'esprit, précisément ? C'est votre retour au Sénat ? Vous êtes revanchard ? Vous êtes amer, excité par cette idée de reprendre les débats budgétaires ?
02:46Écoutez, on est au Congrès des maires. Moi, je ne suis pas une secoue volante. J'ai été président d'une intercommunalité. J'ai été président d'un département. J'ai été président d'une région.
02:55J'ai eu un long parcours local. Et d'ailleurs, comme ministre de l'Intérieur, on dit que c'est un ministère exigeant. Ce parcours local m'avait formidablement bien préparé.
03:03Donc, c'est aussi une ode aux élus locaux. Et me retrouver au Sénat, qui est la Chambre des territoires, pour moi, c'est un bonheur.
03:12Et je vais travailler pour mon pays que j'aime, pour les Françaises et les Français, là où je serai. Je serai législateur.
03:18Mais j'utiliserai précisément l'expérience que j'ai acquise comme ministre de l'Intérieur de façon différente.
03:24Alors, il faut parler, effectivement, de la sécurité et des problématiques, notamment de narcotrafic, avec ces deux drames successifs.
03:32Ces derniers jours, l'assassinat de Méni Kessassi, le frère d'un militant écologiste à Marseille. C'était la semaine dernière.
03:37Et puis, à Grenoble, le week-end dernier, cet adolescent de 14 ans qui a été grièvement blessé sur un point de deal en matière de narcotrafic.
03:44Sébastien Lecornu dit qu'il faut s'inspirer des méthodes de l'antiterrorisme, aujourd'hui. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
03:51Je souris. Je souris. Vous êtes journaliste à Public Sénat. Donc, vous ne pouvez pas ignorer l'histoire du texte qui était voté contre le narcotrafic en juin.
04:01Puisque c'est moi, Bruno Retailleau, qui étais président des Républicains et qui avais initié la commission d'enquête contre le narcotrafic.
04:08Ensuite, avec les conclusions de cette commission d'enquête, nous avons fait cette loi.
04:12Et j'ai eu le bonheur, d'ailleurs, de la porter et de la faire voter au Parlement quand j'étais ministre de l'Intérieur.
04:18Et à l'époque, j'avais voulu en faire une cause nationale. On me riait au nez.
04:22Et à l'époque, j'avais dit, inspirons-nous, il y a trois ans, deux ans, trois ans, inspirons-nous de ce qui a fonctionné avec la lutte contre le terrorisme.
04:30Ça veut dire, un, faisons un parquet national, comme on a le PNAT en matière de terrorisme.
04:35Il sera lancé au mois de janvier.
04:36Il sera lancé le 5 janvier. Mais vous n'imaginez pas les problèmes que j'ai eus pour imposer cette idée. Vous n'imaginez pas.
04:43Mais vous dites que c'est suffisant aujourd'hui. Cette loi est suffisante pour lutter contre le narcotrafic.
04:47Sébastien Lecornu parle de point de bascule. Qu'est-ce que ça veut dire ? Dans quoi on bascule exactement ?
04:51On bascule le risque sur le narcotrafic. J'avais parlé de mexicanisation à l'époque. Là encore, j'avais suscité une polémique.
04:59La mexicanisation, le mot n'est pas de moi, en fait. Je l'avais repris. Il est de Nicolas Besson, le procureur de Marseille. Très valeureux.
05:08Eh bien, cette loi, elle va déployer ses effets. Simplement, moi, je regrette que le Rassemblement national, la gauche, n'ait pas voulu voter une disposition qui nous permet, en matière de renseignement, d'intercepter des messages de ces grandes organisations criminelles qui utilisent les messageries cryptées.
05:26Parce qu'aujourd'hui, les interceptions téléphoniques à la grand-papa, vous avez un téléphone, vous téléphonez, on se branche, et voilà, ça, c'est terminé.
05:36Ils ont tous basculé sur les messageries cryptées, et on a les moyens technologiques, sans créer de porte dérobée.
05:42Là encore, en faisant en sorte que le secret des communications, pour le grand public, il n'y ait pas d'atteinte du tout, eh bien, malheureusement, il nous manque encore cette arme-là.
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