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  • il y a 6 heures
Le 107e Congrès des maires et des présidents d'intercommunalités de France se tient du 18 au 20 novembre 2025 au Parc des expositions de la Porte de Versailles. En préambule de cet événement, ce 17 novembre, une table-ronde est organisée autour de la sécurité dans les communes d'Outre-mer au Palais des congrès d'Issy-les-Moulineaux. Celles-ci sont confrontées à une criminalité et une délinquance hors normes souvent liées au narcotrafic et à la prolifération des armes. Le dernier rapport du Sénat sur l'insécurité en Outre-mer en dresse un tableau alarmant. Public Sénat vous propose de revivre ces échanges. Année de Production :

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00:00:00Générique
00:00:00Bonjour à tous, ravis de vous retrouver sur Public Sénat pour une émission spéciale.
00:00:16Toute cette semaine, nous vous proposons de suivre le Congrès des maires de France,
00:00:19organisé jusqu'à jeudi à Paris.
00:00:22L'occasion pour les élus municipaux d'évoquer leurs problématiques
00:00:25à quelques mois des élections municipales qui auront lieu en mars 2026.
00:00:29Et ce Congrès des maires de France, il commence par une journée consacrée aux Outre-mer,
00:00:33des territoires ultramarins qui sont notamment touchés par le problème de l'insécurité et du narcotrafic.
00:00:39Je vous propose de suivre un débat organisé sur ce sujet,
00:00:42un débat introduit par la sénatrice Micheline Jacques,
00:00:45présidente de la délégation aux Outre-mer du Sénat.
00:00:48Bonjour à tous les publics dans la salle et ceux également qui nous regardent en direct sur Public Sénat.
00:00:54Mon nom est Marie-Christine Ponamallé, je suis la présidente du groupe Média Outre-mer 360,
00:00:57très honoré de vous accompagner pour cette deuxième partie très importante.
00:01:01En effet, ce matin, les acteurs ont pu échanger sur le rôle des élus en première ligne
00:01:06face aux impacts du changement climatique et de la transition écologique,
00:01:10une préoccupation désormais incontournable et à tous les niveaux comme vous l'avez vu.
00:01:15Cet après-midi, la séquence est organisée en partenariat avec la délégation sénatoriale aux Outre-mer
00:01:21sur un sujet de plus en plus préoccupant sur la question de l'augmentation de l'insécurité
00:01:26et du développement croissant du narcotrafic dans les Outre-mer.
00:01:30L'occasion de voir les leviers d'action disponibles pour les maires
00:01:33et tout ce qui peut être mis en oeuvre collectivement, c'est ce qui est important.
00:01:38Et pour introduire cette séquence, merci d'accueillir chaleureusement
00:01:41le président David Lysnard, accompagné de la présidente de la délégation aux Outre-mer,
00:01:47la sénatrice Micheline Jacques, sous vos applaudissements, s'il vous plaît.
00:01:50C'est à eux. Merci de leur faire un accueil chaleureux.
00:01:55Président, c'est à vous.
00:02:00Président, c'est à vous.
00:02:05Formidable. Comme ça, je laisse Micheline s'installer au pupitre.
00:02:07Je vais être très rapide. Comme vous l'avez constaté depuis ce matin,
00:02:12notre congrès, notre rassemblement, notre réunion se fait sous le signe de la liberté,
00:02:18liberté chérie. Et parmi les libertés essentielles, quasiment existentielles,
00:02:24figurent évidemment la liberté d'être en sécurité, la liberté de pouvoir se déplacer,
00:02:30la liberté du respect de l'intégrité territoriale, la liberté des biens et des personnes
00:02:37qui est en fait le respect de la propriété et donc de la sécurité des biens et des personnes.
00:02:42Cette sécurité, cette tranquillité, cette sûreté, les trois termes se complètent,
00:02:49elle est aussi au cœur des préoccupations des maires, des élus municipaux.
00:02:54Ces thèmes n'appartiennent à personne. Ils n'appartiennent pas à un parti politique.
00:02:58Ces thèmes, cette problématique, cette logique, elle nous appartient à tous,
00:03:02en tant que citoyens et en tant que maires. Et dans nos communes, nous sommes attachés
00:03:07à contribuer à cette sécurité qui est non pas la première des libertés,
00:03:13comme on le dit souvent, mais une condition sine qua non de la liberté.
00:03:17Cet engagement municipal est une évidence dans toutes les communes de France,
00:03:22qu'elles soient, en tout cas dans quasiment toutes les communes de France,
00:03:25métropolitaine ou ultramarine. Et elle renvoie à notre vision de l'intérêt des habitants,
00:03:35qui est notre motivation. Mais elle renvoie à une mission qui est le cœur de la mission de l'État.
00:03:42L'État a été inventé pour protéger le groupe, la nation, la communauté.
00:03:49C'est donc qu'on est une somme au cœur de la raison d'être de l'État
00:03:53que de veiller à la sécurité, sécurité extérieure, l'armée, sécurité intérieure,
00:04:00les forces de l'ordre, gendarmerie et police nationale.
00:04:03Et je voudrais vraiment, du fond du cœur aujourd'hui, très rapidement,
00:04:06remercier chaleureusement les représentants de l'État ici
00:04:10et les représentants de la police nationale et de la gendarmerie nationale
00:04:13qui vont débattre de tous les sujets. Sécurité dans les rues, sécurité face au narcotrafic,
00:04:21bref, au cœur de nos préoccupations.
00:04:24Nous voyons tout à l'heure, dans notre pause méridienne,
00:04:28j'avais rarement vu autant de gradés de la police nationale et de la gendarmerie.
00:04:33J'avais envie de les emmener tous à Cannes.
00:04:36Ça m'aurait fait un complément de renfort bienvenu.
00:04:39Mais je voulais vraiment remercier la police nationale présente sur scène
00:04:44et dans la salle, vers les galons.
00:04:47On dirait presque la palme d'or sur vos épaules.
00:04:51N'hésitez pas à venir à Cannes, je le répète.
00:04:53Et la gendarmerie avec vraiment une constellation d'étoiles,
00:04:58là aussi de généraux, mon général,
00:05:01monsieur le directeur général de la gendarmerie nationale.
00:05:03Donc vous nous honorez de votre présence.
00:05:05Je voulais vous en remercier publiquement et je tenais à le faire ici
00:05:08et à saluer le travail que vous faites avec nous,
00:05:11parce qu'on est en première ligne ensemble sur le terrain
00:05:13pour protéger nos communes, pour protéger les habitants.
00:05:17Et puis je veux là aussi, tout au temps du fond du cœur,
00:05:22remercier bien sûr les intervenants,
00:05:24sénateurs, sénatrices, parlementaires, députés, maires, praticiens.
00:05:32Et remercier le Sénat, puisque cet après-midi est organisé en partenariat avec le Sénat.
00:05:36C'est une première. Et à travers notamment Madame la Présidente
00:05:41ou Madame le Président, selon le terme que l'on retient,
00:05:44de la délégation sénatoriale.
00:05:47Cher Michelin-Jacques, merci de cette implication et de ce travail
00:05:50aujourd'hui et tout au long de l'année.
00:05:52La main dans la main, la mano et la mano entre l'AMF et le Sénat.
00:05:56Merci à tous et bons travaux. Merci.
00:05:58Monsieur le Président, cher David Lissnard,
00:06:06Mesdames et Messieurs les présidents d'associations de maires,
00:06:09Mesdames et Messieurs les maires et élus,
00:06:12chers collègues parlementaires, Mesdames et Messieurs,
00:06:16s'il y a un rendez-vous auquel les sénateurs sont particulièrement attachés,
00:06:20c'est bien celui qui nous rassemble aujourd'hui
00:06:22à l'invitation du Président David Lissnard.
00:06:24La journée des Outre-mer, du Congrès des maires.
00:06:28Je le dis d'autant plus volontiers que le Sénat est constitutionnellement
00:06:31la maison des collectivités locales.
00:06:34Nous sommes tous des élus d'élus.
00:06:37Cette semaine, vous allez être nombreux à venir au Palais du Luxembourg
00:06:41pour rencontrer vos parlementaires et visiter le Palais du Luxembourg.
00:06:46Nous nous en réjouissons d'avance car cette maison, c'est aussi la vôtre.
00:06:52Comme vous le savez, le Sénat a fêté cette année les 150 ans de la République.
00:06:57C'est avec beaucoup de fierté et d'émotion que nous portons cet héritage.
00:07:02Le Président Gérard Laché le rappelait avec force lors du colloque organisé le 2 octobre dernier.
00:07:08Les Outre-mer n'ont pas été oubliés dans cette célébration.
00:07:11Notre collègue de Mayotte a rappelé très justement
00:07:14qu'un sénateur de l'Outre-mer est un pont entre l'Hexagone et son territoire
00:07:20et qu'il porte la voix des ultramarins.
00:07:24C'est la mission que s'est donnée la délégation sénatorielle aux Outre-mer
00:07:27que j'ai l'honneur de présider depuis 2023
00:07:29et qui réunit à parité les 21 sénateurs élus de nos territoires
00:07:34et 21 sénateurs de l'Hexagone.
00:07:37Ce regard croisé sent une vraie richesse
00:07:40et je vous invite à suivre nos travaux pour vous en rendre compte.
00:07:43Et la preuve aujourd'hui, puisque je suis ravie d'avoir avec nous Étienne Blanc
00:07:49qui a beaucoup travaillé sur le narcotrafic en général
00:07:52et dans les territoires ultramarins
00:07:53et tout à l'heure Jacqueline Eustache-Brignot
00:07:55qui a travaillé aussi sur la sécurité
00:07:58et qui viendra partager cette expérience avec vous.
00:08:03Nous proposons des constats précis et des outils pour l'action
00:08:08dans un esprit constructif et consensuel.
00:08:12Après une matinée déjà très riche dédiée aux impacts du changement climatique,
00:08:16j'ai le grand plaisir d'ouvrir cet après-midi un second débat
00:08:19en lien avec la gestion du quotidien,
00:08:22la sécurité dans les communes d'Outre-mer.
00:08:25La délégation a eu l'occasion de traiter ce sujet capital l'an dernier
00:08:29à l'occasion de son rapport intitulé
00:08:31« Pour un choc régalien dans les Outre-mer »
00:08:34qui a été mentionné ce matin par la ministre
00:08:37et dont j'espère qu'il ne restera pas lettre morte,
00:08:41dont les rapporteurs étaient Victorin Lurel
00:08:43qui interviendra aussi tout à l'heure et Philippe Bas.
00:08:47Je suis particulièrement heureuse que Victorin
00:08:49et que j'ai toujours plaisir à saluer
00:08:52soit présent car il pourra revenir sur les conclusions de cet excellent rapport.
00:08:57Philippe Bas a été nommé quant à lui au Conseil constitutionnel
00:09:01mais je suis sûre qu'il prendra connaissance de nos discussions avec intérêt
00:09:05tant il s'est investi sur ce sujet et bien d'autres encore.
00:09:10Nos rapporteurs ont bien montré que nos communes d'Outre-mer
00:09:13sont confrontées à une criminalité, une délinquance hors normes
00:09:17liées directement au narcotrafic et à la prolifération des armes.
00:09:22C'est notamment le cas dans les départements français d'Amérique
00:09:24mais ce phénomène se répand partout,
00:09:27dans le bassin indien comme dans le Pacifique.
00:09:29Il est donc particulièrement heureux que des maires de Polynésie
00:09:35de la Réunion, de Mayotte, de Martinique ou de Guyane
00:09:38soient présents sur ce plateau pour témoigner de leur vécu.
00:09:43Ont-ils le sentiment d'une évolution hors de contrôle ?
00:09:46Nous sommes là pour les entendre, partager les constats
00:09:50et écouter leurs propositions.
00:09:53Nos rapporteurs ont estimé pour leur part
00:09:56que pour obtenir des résultats pérennes face à des menaces de plus en plus exogènes,
00:10:01l'État devait réaffirmer sa souveraineté et user pleinement de ses prérogatives.
00:10:07Avec plusieurs pistes, le développement de la coopération régionale policière et judiciaire,
00:10:13un durcissement de l'emploi des forces, notamment contre leur paillage illégal en Guyane,
00:10:18la restauration de la crédibilité de toutes nos frontières maritimes et terrestres,
00:10:23grâce à une coordination étroite de l'ensemble des forces de sécurité,
00:10:28gendarmerie, police, armée, douane, opérant sur chaque territoire.
00:10:34A cet égard, je suis ravie de saluer le général Pierre Poti,
00:10:37commandant de la gendarmerie Outre-mer,
00:10:40qui a eu l'excellente initiative de proposer l'an dernier
00:10:43à un séminaire au Sénat, au commandant de gendarmerie,
00:10:46les com-genres en poste en Outre-mer.
00:10:48J'espère, Général, que nous renouvellerons l'expérience
00:10:51et que nous l'élargirons peut-être même à la police nationale,
00:10:56parce qu'il est vrai que nos gendarmes sont aussi en première ligne dans nos territoires
00:11:01et parfois ils payent un lourd tribut, notamment en Guyane,
00:11:05contre leur paillage illégal et je tiens vraiment à saluer
00:11:08leur investissement au service de nos territoires.
00:11:11Je me réjouis aussi de la participation de mes collègues
00:11:14Étienne Blanc, Catherine Cancon et Jacqueline Eustache-Brignot,
00:11:17qui connaissent parfaitement les problématiques municipales
00:11:20et celles de l'insécurité au quotidien.
00:11:23A tous les participants, j'exprime par avance en notre nom
00:11:26et à tous nos remerciements, car il faut beaucoup de courage
00:11:30et de persévérance pour lutter contre les menaces actuelles
00:11:34qui fragilisent nos territoires.
00:11:37Je ne veux pas être plus langue à présent, place au débat,
00:11:40je vous souhaite à tous d'excellents travaux et de fructueux échanges.
00:11:44Je vous remercie.
00:11:46Merci infiniment Madame la Présidente.
00:11:48On peut l'applaudir chaleureusement.
00:11:50Merci d'avoir dressé la problématique et maintenant place à la première table ronde
00:11:53sur l'insécurité et le narcotrafic dans les Outre-mer,
00:11:57sur la partie du constat alarmant.
00:11:59Autour de la table, nous avons le plaisir de recevoir à mes côtés
00:12:01Monsieur Serge Waraud, maire de Petite-Île et président de l'Association des maires de la Réunion.
00:12:05Bonjour et bienvenue. Vous pouvez l'applaudir.
00:12:07Merci beaucoup.
00:12:09A vos côtés Madame Sandra Trochimara, maire de Cayenne en Guyane.
00:12:13Bonjour Madame la maire. Bonjour et bienvenue.
00:12:15Oui, vous pouvez l'applaudir.
00:12:17A vos côtés Monsieur Marie Banafi, maire d'Aqua à Mayotte.
00:12:20Bonjour et bienvenue Monsieur le maire.
00:12:22Merci infiniment.
00:12:23Plus chaleureux s'il vous plaît.
00:12:24A vos côtés Madame la sénatrice Catherine Conconne, sénatrice de Martinique.
00:12:28Merci d'avoir été présent dans les temps.
00:12:31Merci Madame la sénatrice.
00:12:33A vos côtés Monsieur Joël Ballondreau, vice-président de l'Association des maires de France.
00:12:36Merci de nous recevoir également.
00:12:37Merci.
00:12:39Et enfin à vos côtés Monsieur Étienne Blanc, sénateur du Rhône.
00:12:42Nous reviendrons vers vous.
00:12:44Merci de l'accueillir chaleureusement.
00:12:46Et enfin Monsieur le commissaire général, Monsieur Jean-Baptiste Dullion,
00:12:50chef de la mission Outre-mer à la direction générale de la police nationale.
00:12:54Bonjour et bienvenue.
00:12:56Voilà.
00:12:57Et l'occasion également pour moi de saluer la présence dans la salle du directeur général de la gendarmerie nationale,
00:13:02le général Hubert Bonneau.
00:13:03Voilà.
00:13:03Vous pouvez l'applaudir également.
00:13:05Il est dans un...
00:13:06Alors je l'ai indiqué Monsieur le maire.
00:13:09Vous êtes maire de Petite-Ille et président de l'Association des maires de la Réunion.
00:13:12Mais surtout vous allez parler également au nom de la délégation Outre-mer de l'AMF.
00:13:16Double tâche.
00:13:17Je vous avais alerté longtemps sur, et récemment encore,
00:13:20sur la consommation croissante et de plus en plus importante de stupéfiants dans votre département.
00:13:25Et bien sûr qu'il y a un impact également important en termes de sécurité.
00:13:29Pouvez-vous nous en parler, nous dresser un bref état des lieux,
00:13:32les conséquences que vous devez gérer et surtout peut-être les moyens que vous utilisez pour y faire face ?
00:13:37Merci.
00:13:38Merci de me laisser la parole.
00:13:39Président, Mesdames, Messieurs les parlementaires,
00:13:43les différents corps constitués,
00:13:44Mesdames, Messieurs, chers collègues élus,
00:13:46Oui, effectivement, ce sujet est devenu un sujet prégnant également à l'île de la Réunion.
00:13:50Pendant très longtemps, ce phénomène était un phénomène plutôt localisé sur les territoires de la Guyane,
00:13:58de la Martinique et de la Guadeloupe.
00:13:59Et puis, depuis deux ou trois ans, on voit effectivement une montée du phénomène narcotrafic à la Réunion.
00:14:05Et les chiffres parlent d'eux-mêmes, puisque nous avons doublé les constats,
00:14:11donc avec plus de 127% de faits constatés,
00:14:15des interpellations de plus en plus nombreuses,
00:14:17les phénomènes de mules.
00:14:19Régulièrement, nous entendons annoncer l'arrivée de mules sur le territoire de la Réunion.
00:14:24Mais ce qui est aussi le plus embarrassant,
00:14:27c'est que nous avons aujourd'hui une entrée de la drogue
00:14:30par la voie maritime et notamment par le port Réunion.
00:14:33Et là, nous avons malheureusement peu de moyens.
00:14:37Il peut y avoir des actions qui permettent de mettre en évidence.
00:14:40Il y en a eu encore une récemment à travers un bateau transportant de véhicules neufs.
00:14:44Donc, la drogue était cachée dans les véhicules.
00:14:47Ça montre bien qu'aujourd'hui, la Réunion est plus que jamais devenue un territoire
00:14:51où circule la drogue.
00:14:53Et j'ai presque envie de dire, sans vouloir choquer personne,
00:14:57qu'en tant que maire, j'aurais souhaité qu'on puisse être préservé
00:15:00et continuer à pouvoir avoir notre drogue locale, le cannabis,
00:15:06qui par rapport...
00:15:08Mais je veux dire, je ne voulais choquer personne.
00:15:09Mais quand je compare avec ce que nous avons aujourd'hui,
00:15:12les drogues chimiques, les drogues dures, la cocaïne,
00:15:16ça devient extrêmement dangereux,
00:15:19puisqu'à travers l'arrivée de ces nouvelles drogues,
00:15:21nous avons aussi une montée de phénomènes, de bandes.
00:15:24Je ne dis pas encore de gang, mais nous y sommes presque.
00:15:28Et c'est toute notre population aujourd'hui qui est exposée.
00:15:32Quand je dis toute la population, c'est tout simplement parce que
00:15:34ce phénomène, nous le retrouvons sur l'espace public,
00:15:37dans nos rues, dans nos parcs et jardins.
00:15:40Ça montre aussi qu'à chaque fois qu'il y a ce genre d'événement,
00:15:42il peut y avoir très rapidement un dérapage.
00:15:46Et quand il y a dérapage, ça vient mettre, je dirais,
00:15:49en danger la sécurité de nos concitoyens, de nos administrés.
00:15:54Un phénomène récurrent et qui n'existait pas par ailleurs.
00:15:56Et qui n'existait pas par ailleurs.
00:15:57Mais aujourd'hui, ce que je souhaite, moi, insister,
00:15:59c'est de dire que la Réunion est devenue,
00:16:02en termes de dangerosité par rapport à ce phénomène du narcotrafic,
00:16:07au même niveau que des autres territoires ultramarins.
00:16:09Et il est nécessaire et impératif que nous puissions avoir
00:16:12les mêmes moyens, les moyens aussi bien au niveau
00:16:15de la gendarmerie nationale, au niveau de la police nationale,
00:16:19mais aussi des moyens humains supplémentaires chez nos douaniers,
00:16:23puisque nous allons, je l'espère, dans les prochaines semaines,
00:16:26prochains mois, obtenir un scanner pour le port maritime.
00:16:29Mais ce scanner pour le port maritime ne fonctionnera pas tout seul.
00:16:32Il faudra aussi avoir des moyens humains pour pouvoir
00:16:34véritablement être efficace dans la maîtrise de ce qui rentre
00:16:39sur le territoire et puis donner aussi des moyens à la justice,
00:16:42puisque les actions de gendarmerie, de police nationale,
00:16:46municipales, se retrouvent ensuite devant la justice.
00:16:50Et si la justice n'a pas les moyens également de pouvoir,
00:16:54je dirais, mener correctement les enquêtes et aller jusqu'au bout,
00:16:58et notamment jusqu'au bout, c'est la sanction, la sanction pénale.
00:17:02Je crois qu'on n'arrivera pas à véritablement défendre nos territoires.
00:17:06Donc, ça devient un sujet majeur, un sujet extrêmement préoccupant
00:17:10qui touche toutes les classes de la société, du plus jeune au moins jeune.
00:17:14Donc, ça montre bien que c'est toute la société aujourd'hui
00:17:16qui est qu'engrenée.
00:17:18Et je crois qu'il faut que l'État puisse nous donner les moyens
00:17:22et puis garder cette relation privilégiée que nous avons entre les maires
00:17:26et nos polices municipales et la gendarmerie et la police nationale
00:17:30pour que nous puissions mener des opérations coordonnées,
00:17:34des opérations qui puissent être efficaces,
00:17:36efficaces à la vue du concitoyen,
00:17:39mais efficaces dans les résultats que nous obtenons.
00:17:41Puisque quand on met une opération de tranquillité publique,
00:17:45nous le faisons, je dirais, de manière intelligente
00:17:47avec les forces de l'ordre.
00:17:48Mais ces démarches, on ne peut pas les faire tous les jours
00:17:52puisque nous sommes aussi en manque de moyens chez nous,
00:17:55comme dans la gendarmerie, comme dans la police nationale.
00:17:58Et ce problème de narcotrafic vient se rajouter
00:18:00aux autres violences que nous connaissons sur notre territoire.
00:18:03Violence intrafamiliale,
00:18:04où malheureusement, chez nous, à La Réunion,
00:18:07c'est une préoccupation également.
00:18:08Et puis, des phénomènes de violence, je dirais, urbaine,
00:18:13qu'on soit dans une grande ville ou dans une commune rurale.
00:18:16Et on peut avoir des phénomènes qui viennent déstabiliser,
00:18:19je dirais, la tranquillité publique,
00:18:21remettre en cause la tranquillité publique.
00:18:23Donc, c'est un ensemble qu'on doit gérer
00:18:25et on ne doit plus regarder La Réunion
00:18:27différemment des autres territoires ultramarins
00:18:29et différemment des autres territoires de la France hexagonale.
00:18:32Merci beaucoup.
00:18:33En effet, vous avez commencé à dresser la problématique
00:18:35et avec ce que vous venez de dire, La Réunion est aussi impactée.
00:18:38Donc, on parle même du phénomène de ubérisation,
00:18:40du trafic de drogue et de toutes les drogues.
00:18:44On va rester quand même dans l'océan indien,
00:18:46si vous en êtes d'accord.
00:18:46On va retenir quand même votre demande très forte de moyens.
00:18:49On aura l'occasion d'y revenir avec les intervenants sur place.
00:18:52On va tout de suite partir à Mayotte.
00:18:54On reste dans l'océan indien, si Mme Trochimara le veut bien.
00:18:57Avec vous, M. Anafi, vous êtes le maire d'Aquois.
00:19:00L'occasion avec vous d'aborder la situation particulière,
00:19:03et là, je le dis en raison, entre autres,
00:19:05des conséquences de l'immigration clandestine,
00:19:07que vous subissez, et les violences entre bandes,
00:19:10le caillassage de plus en plus important,
00:19:12des violences également aux personnes que vous avez,
00:19:14de nombreuses situations auxquelles vous devez faire face.
00:19:16Pouvez-vous nous dire comment vous intervenez ?
00:19:18Quels sont les moyens que vous avez ?
00:19:20Oui, bonjour.
00:19:21Je m'appelle Anafi Marib, je suis le maire d'Aquois.
00:19:25Permettez-moi de commencer par parler rapidement de ma commune,
00:19:28ce qui va avoir une conséquence par la suite
00:19:31sur ce qu'on va aborder.
00:19:32Donc, une commune plutôt rurale,
00:19:35officiellement, chiffre de 2017, 5 000 habitants.
00:19:41Et les services de l'Etat reconnaissent
00:19:44que le chiffre 5 000 habitants est très loin de la réalité.
00:19:48Là, on vient de nous sortir des chiffres en 2026,
00:19:52à quoi il y aurait 6 000 habitants.
00:19:54Encore une fois, le chiffre est très loin de la réalité,
00:19:58et moi, personnellement, j'estime la population d'Aquois
00:20:02entre 8 000 et 10 000 habitants.
00:20:05Nous sommes plutôt une commune un peu...
00:20:07Je ne sais pas si le terme rural est encore applicable à Mayotte,
00:20:11mais en tout cas, on est une commune assez éloignée
00:20:13des grandes agglomérations Mamoudzou et Congo.
00:20:16Et donc, ce que je veux vous dire là,
00:20:19il faudrait multiplier par 10 ou 20
00:20:21pour retrouver ce qui se passe dans les grandes agglomérations
00:20:24à Mamoudzou, par exemple.
00:20:26Nous avons, sur le territoire d'Aquois,
00:20:30nous sommes soumis, comme tout le territoire de Mayotte,
00:20:33à une forte immigration clandestine
00:20:34qui entraîne l'entrée de plusieurs armes,
00:20:39la prolification des armes sur le territoire,
00:20:42dont personne n'est capable de dire
00:20:44quel type d'armes entre et en quelle quantité.
00:20:47Et donc, ceci entraîne un tel problème de sécurité
00:20:52que les gens souhaitent se protéger eux-mêmes
00:20:54et peut-être même commandent des armes
00:20:57par les migrants qui arrivent.
00:21:00Et les migrants, quand ils arrivent,
00:21:01ils viennent aussi avec leurs armes
00:21:02pour se protéger, pour faire le chemin jusqu'à Mayotte.
00:21:05Ils ne viennent pas comme ça, les bras...
00:21:08Ils viennent en étant protégés,
00:21:12donc ils viennent avec des armes
00:21:13qu'ils amènent sur le territoire.
00:21:17Il y a quelques années,
00:21:20il y avait bien des personnes
00:21:23qui étaient ivres sur la voie publique.
00:21:26C'était des personnes qui consommaient du vin rouge,
00:21:30qui n'étaient pas plus en menaçant que cela.
00:21:34Mais depuis 15, 20 ans,
00:21:36nous avons des jeunes adolescents
00:21:39qui sont drogués, qui sont agressifs,
00:21:43et qui se constituent avec des bandes
00:21:47avec des groupes de chiens
00:21:48qui sont utilisés comme des armes.
00:21:50Ces chiens sont même drogués.
00:21:53Et avec ces chiens, ils se font la guerre entre eux
00:21:55ou bien ils attaquent des gens avec,
00:21:57ils perturbent les établissements scolaires.
00:22:00Donc vous les avez tous vus.
00:22:02Et donc c'est ça que nous vivons aujourd'hui
00:22:04sur le territoire de Mayotte.
00:22:05Ce phénomène des bandes a entraîné beaucoup de décès
00:22:09entre les jeunes, chez les jeunes,
00:22:12mais aussi une telle violence sur le territoire
00:22:14que tout le monde a peur sur les territoires de Mayotte.
00:22:18Aujourd'hui, personne n'est tranquille.
00:22:21Là, il y a deux semaines,
00:22:23un magasin a été attaqué en plein jour.
00:22:29C'était dans la commune de Bandabwa,
00:22:30une commune voisine d'Akwa.
00:22:33Ils ont pris la caisse, ils sont partis avec.
00:22:36Je ne sais pas quelle arme a été utilisée
00:22:37pour attaquer ce magasin.
00:22:41Donc vous voyez, nous sommes nous les mêmes
00:22:44en première ligne pour aussi bien lutter
00:22:48contre l'immigration clandestine,
00:22:50mais on ne sait pas, on n'a pas de moyens pour le faire.
00:22:52Lutter pour l'arrivée de la drogue,
00:22:54mais on n'a pas de moyens pour le faire.
00:22:56Lutter contre le phénomène de bandes.
00:22:58Et ce que je regrette un peu,
00:23:01c'est que parfois, on a beaucoup de mal
00:23:04à avoir des réponses des autorités de l'Etat à Mayotte.
00:23:07Par exemple, il y a quelques mois,
00:23:10après avoir mis beaucoup de pression
00:23:11sur les services de l'Etat,
00:23:14le préfet a accepté par mettre en place
00:23:16ce qu'on appelle un GPO,
00:23:17c'est-à-dire un groupement qui regroupe la commune,
00:23:20la gendarmerie et puis d'autres acteurs,
00:23:22la justice, entre autres, pour lutter.
00:23:25On avait obtenu quelques résultats, il faut reconnaître.
00:23:27Mais là, on nous signale un attroupement de bandes
00:23:31sur un endroit à Aqua
00:23:33et où j'ai demandé à ce qu'on intervienne.
00:23:36Parce qu'à cet endroit, il y a la drogue qui circule.
00:23:40C'est un coin où personne n'ose plus y aller.
00:23:43C'est en bas du terrain de fourte d'Aqua,
00:23:44pour ceux qui connaissent.
00:23:47Et puis des chiens, beaucoup de chiens
00:23:49qui sont utilisés comme des armes
00:23:51et qui sont drogués aussi.
00:23:52Ils se font des combats de chiens.
00:23:54Mais ça fait cinq mois et depuis,
00:23:57on n'a pas pu intervenir.
00:23:59Donc vous voyez que parfois,
00:24:00on a des difficultés à pouvoir avoir
00:24:03des moyens supplémentaires pour intervenir.
00:24:06Merci pour votre témoignage.
00:24:07On aura l'occasion d'y revenir.
00:24:08Vous le voyez également,
00:24:10une situation complexe et difficile.
00:24:12Direction Cayenne, maintenant,
00:24:13autre situation, autre problématique avec vous,
00:24:15madame Sandra Trouchimara, maire de Cayenne.
00:24:17Voyons l'importance peut-être
00:24:18de renforcer les moyens de l'ordre
00:24:20eu égard à la problématique de sécurité publique.
00:24:22Peut-être l'occasion avec vous
00:24:23d'aborder le lien police municipale
00:24:25et police nationale,
00:24:27et également votre témoignage.
00:24:29Je vous remercie.
00:24:30Bonsoir à toutes et à tous.
00:24:33Effectivement, la sécurité au quotidien,
00:24:35la tranquillité publique est nécessaire.
00:24:39Elle est au cœur de nos préoccupations.
00:24:42La sécurité en Guyane
00:24:44n'est pas un phénomène nouveau.
00:24:45Et je voudrais revenir sur un moment historique,
00:24:50puisque l'un des éléments déclencheurs
00:24:53du grand mouvement social de mars 2017
00:24:57exprimait déjà la colère
00:24:59et l'épuisement d'une population
00:25:02confrontée à la violence,
00:25:04au trafic et à la peur.
00:25:06Ce mouvement, effectivement,
00:25:08je le rappelle,
00:25:08a conduit l'État
00:25:10à prendre plusieurs mesures fortes
00:25:12matérialisées dans le cadre
00:25:14des accords de Guyane,
00:25:16dont certaines sont encore
00:25:17en cours de réalisation
00:25:20huit ans plus tard.
00:25:22Je rappelle la création
00:25:23d'un État-major de sécurité
00:25:25placé sous l'autorité du préfet,
00:25:28la présence permanente
00:25:29d'un escadron de gendarmerie mobile
00:25:31en Guyane,
00:25:32des renforts progressifs
00:25:34de gendarmes et de policiers,
00:25:36ainsi qu'une augmentation
00:25:37du nombre de réservistes,
00:25:39la mise en œuvre
00:25:39de la zone de sécurité prioritaire
00:25:42à Saint-Laurent-du-Maroni,
00:25:44la lutte contre le trafic
00:25:45de stupéfiants
00:25:46à l'aéroport Félix-et-Boué
00:25:48avec l'installation
00:25:49d'un échographe,
00:25:51la création de nouveaux
00:25:52équipements judiciaires
00:25:53importants pour répondre
00:25:55à ces problématiques,
00:25:57la cité judiciaire de Cayenne,
00:25:58le tribunal de grande instance
00:26:00et le centre pénitentiaire
00:26:02de Saint-Laurent-du-Maroni.
00:26:04Oui, tous ces éléments
00:26:06ont été importants
00:26:07puisqu'aujourd'hui
00:26:09l'hôtel de police
00:26:10de Cayenne
00:26:11est en cours d'achèvement.
00:26:12Les avancées sont réelles,
00:26:14il faut le reconnaître,
00:26:16mais huit ans après,
00:26:17force est de constater
00:26:18que les défis
00:26:19demeurent immenses.
00:26:21La délinquance
00:26:22ne faiblit pas,
00:26:23la circulation des armes
00:26:25reste préoccupante
00:26:26au regard
00:26:27de notre environnement
00:26:28amazonien
00:26:29et le narcotrafic
00:26:30continue de gangréner,
00:26:32comme vous l'avez dit,
00:26:33nos quartiers
00:26:34et nos frontières.
00:26:35Donc, oui,
00:26:36dans ce contexte,
00:26:38les maires sont
00:26:38en première ligne.
00:26:40Chaque jour,
00:26:41nos concitoyens
00:26:41nous interpellent.
00:26:43Leur sécurité
00:26:44sur la présence policière,
00:26:47sur le sentiment
00:26:47d'abandon
00:26:48et effectivement,
00:26:50tout à fait,
00:26:52nous devons répondre
00:26:52souvent avec des moyens
00:26:54limités,
00:26:55mais avec la conviction
00:26:56que la proximité
00:26:57est une force,
00:26:58elle est au cœur
00:26:59en tout cas
00:27:00de notre action quotidienne.
00:27:01Donc, à Cayenne,
00:27:03nous avons mis en place
00:27:04plusieurs mesures concrètes.
00:27:07Le renforcement
00:27:08de notre police municipale,
00:27:10pardon,
00:27:11qui fonctionne
00:27:11sept jours sur sept
00:27:12et on en parle actuellement
00:27:14au niveau des médias.
00:27:17C'est une police municipale
00:27:18qui est armée
00:27:19pour assurer
00:27:20la protection
00:27:21de la population,
00:27:22la vidéoprotection
00:27:23avec 150 caméras
00:27:25et la création
00:27:26aujourd'hui
00:27:27d'une direction générale
00:27:28de la sécurité,
00:27:30de la tranquillité
00:27:31publique
00:27:32avec les services
00:27:32de proximité.
00:27:33Et les résultats
00:27:34sont-ils probants
00:27:35au niveau de ces moyens
00:27:36que vous venez de mettre ?
00:27:37Les résultats,
00:27:38je ne dirais pas
00:27:38qu'ils sont probants
00:27:39parce que les moyens
00:27:40sont encore à renforcer.
00:27:42C'est ce que je disais.
00:27:43Des orientations fortes
00:27:44ont été prises
00:27:46et huit ans plus tard,
00:27:47il reste beaucoup à faire
00:27:49et pour aborder
00:27:50le sujet du narcotrafic,
00:27:53nous savons que la Guyane
00:27:55est une plaque tournante
00:27:56et comme vous l'avez dit,
00:27:59ce ne sont pas seulement
00:27:59les jeunes qui sont impactés
00:28:02par cette problématique,
00:28:04mais c'est toutes les strates
00:28:06de la population
00:28:08et aujourd'hui,
00:28:09comment contribuer efficacement
00:28:12pour résorber, limiter,
00:28:15enrayer un phénomène
00:28:17qui aujourd'hui impacte,
00:28:20déséquilibre la société ?
00:28:23Merci pour votre témoignage.
00:28:24En tout cas, on le voit,
00:28:25malgré les renforts,
00:28:26malgré les annonces
00:28:27qui ont été faites,
00:28:27vous faites face
00:28:28à ce que vous appelez
00:28:29en général un territoire
00:28:31comme une passoire,
00:28:32ce sont les mots
00:28:33que vous utilisez,
00:28:33en tout cas les différents maires,
00:28:35vous parlez même
00:28:35de tsunami blanc,
00:28:37pas face à la lutte
00:28:37contre le narcotrafic,
00:28:39les maires font face
00:28:40à une insécurité croissante
00:28:41dans les communes
00:28:41et vous faites un état
00:28:43d'un sentiment d'impuissance,
00:28:44malgré tout,
00:28:45vous l'avez rappelé,
00:28:46des annonces ont été faites,
00:28:47les moyens sont renforcés,
00:28:48des choses sont faites,
00:28:49on va le voir
00:28:49avec les différents intervenants,
00:28:51mais tout de suite,
00:28:51je vais passer à la Martinique
00:28:52avec la sénatrice Catherine Conconne,
00:28:54votre territoire connaît aussi
00:28:55cette situation alarmante
00:28:56et je rappelle
00:28:57que le chef de l'OFAS,
00:28:58monsieur Dimitri Zoulaf,
00:28:59était encore chez vous
00:29:00la semaine dernière
00:29:01sur votre territoire
00:29:02à la rencontre des acteurs
00:29:03pour faire le point
00:29:04sur la situation,
00:29:05sur les moyens supplémentaires
00:29:06également qui ont été dédiés,
00:29:09il a fait également le point
00:29:10sur les territoires
00:29:10limitrophes,
00:29:11il est allé à Sainte-Lucie
00:29:12sur les moyens de coopération
00:29:13et les résultats,
00:29:15si les résultats sur la lutte
00:29:17commencent à se faire sentir,
00:29:17il y a quand même des résultats,
00:29:19on voit les saisies
00:29:20qui se font en quantité importante,
00:29:22les conséquences,
00:29:25en tout cas les résultats
00:29:28sur cette lutte
00:29:28se font sentir,
00:29:29on voit encore
00:29:30les conséquences sur le terrain
00:29:31sont difficiles
00:29:32à se faire sentir,
00:29:33c'est le sentiment
00:29:34que vous voulez peut-être
00:29:35aborder avec nous,
00:29:36peut-être vous pouvez aussi
00:29:37nous indiquer
00:29:37ce que vous préconisez
00:29:39et éventuellement,
00:29:40et ça sera peut-être
00:29:41plus intéressant,
00:29:42ce qui fonctionne
00:29:43et ce qui a été mis en place
00:29:44sur votre territoire
00:29:44et que vous jugez efficace
00:29:45parce que c'est important aussi
00:29:46de parler des moyens
00:29:48qui sont mis en place
00:29:49par l'Etat
00:29:50ou les différents services
00:29:51et qui donnent des résultats.
00:29:52Bonjour à toutes,
00:29:54bonjour à tous,
00:29:55Monsieur le Président David Disnard
00:29:57et je salue également
00:29:58tous les présidents
00:30:00d'associations locales
00:30:02des maires
00:30:03avec bien sûr
00:30:04une attention particulière
00:30:05pour mon président,
00:30:07Justin Paufil.
00:30:08Bonjour à toutes et à tous
00:30:09et à tous
00:30:10et à tous les collègues élus
00:30:11qui ont fait le déplacement.
00:30:13C'est important
00:30:13de prendre cette pause
00:30:14donc n'ayez aucun complexe,
00:30:16vous avez le droit
00:30:17d'être là
00:30:17et même si parfois
00:30:19ça jase un peu
00:30:20en disant
00:30:21qu'il y a des déplacements,
00:30:22quand on a le nez
00:30:23dans le guidon
00:30:24en permanence,
00:30:25de temps en temps,
00:30:26lever la tête,
00:30:27aller voir ce qui se fait ailleurs,
00:30:28pouvoir prendre un peu
00:30:29de hauteur,
00:30:30écouter et participer
00:30:32à des séminaires
00:30:33comme ceux-là,
00:30:34c'est important
00:30:35dans la construction
00:30:35de l'élu
00:30:36parce qu'être élu,
00:30:37on ne la prend pas
00:30:37dans un livre,
00:30:38c'est l'expérience
00:30:39qui permet tous les jours
00:30:40de monter en puissance.
00:30:43Donc vous êtes
00:30:44les bienvenus.
00:30:45Et de trouver
00:30:46des solutions ensemble
00:30:47dans la salle
00:30:49et autour de vous.
00:30:50Oui, alors
00:30:51tout d'abord
00:30:52replacer les choses
00:30:53dans leur contexte,
00:30:54j'ai participé
00:30:55avec mon collègue
00:30:57Étienne Blanc
00:30:57qui est présent
00:30:58et Jérôme Durin
00:30:58qui a pris du galon
00:30:59entre-temps
00:31:00certainement parce qu'il a été
00:31:02tellement bon dans ce rapport
00:31:03qu'il a été reconnu
00:31:04par ses pairs
00:31:04et est devenu président
00:31:06de la région Bourgogne.
00:31:07Donc nous avons participé
00:31:10à moult auditions
00:31:11des déplacements également
00:31:12concernant ce phénomène
00:31:14du narcotrafic
00:31:15et je vous avoue
00:31:16que quand je me suis inscrite
00:31:17à cette commission d'enquête,
00:31:19je ne m'attendais pas
00:31:20à un tel déferlement
00:31:22d'informations graves,
00:31:24extrêmement graves
00:31:25et c'est là
00:31:26que j'ai pris
00:31:26plus que jamais
00:31:27la dimension
00:31:29de ce phénomène
00:31:32dans lequel nous sommes.
00:31:33Tous,
00:31:33c'est pareil
00:31:34sur le territoire national
00:31:35mais c'est encore plus
00:31:36ressenti chez nous.
00:31:38Nous sommes des petits pays
00:31:39le plus souvent,
00:31:40la Martinique
00:31:41c'est 1100 km²
00:31:42donc s'il se passe
00:31:43à Grand Rivière
00:31:44et au Santé
00:31:44à Sainte-Anne
00:31:45et vice-versa,
00:31:46on vit tous les choses
00:31:47de manière extrêmement compressée
00:31:50et le drame
00:31:52n'est jamais très loin
00:31:53dans les constats
00:31:54que nous faisons.
00:31:55Oui,
00:31:56alors il faut quand même
00:31:56parfois distinguer les choses.
00:31:58Il y a beaucoup de prises
00:31:59qui sont faites
00:31:59mais ce sont des prises
00:32:00souvent qui sont faites
00:32:01dans les eaux territoriales
00:32:03de navires
00:32:04qui partent vers l'Hexagone
00:32:06qui sont saisies
00:32:07par la marine
00:32:08qui est basée
00:32:09à la Martinique
00:32:09donc rentre dans nos chiffres
00:32:11bon,
00:32:12on ne va quand même
00:32:12pas tout mettre
00:32:13sur le dos
00:32:14d'un pivot martiniquais
00:32:17quel qu'il soit.
00:32:18Cependant,
00:32:19il ne faut pas être
00:32:21dans le déni non plus,
00:32:22nous sommes face
00:32:23à un phénomène mondial
00:32:24avec une redirection
00:32:26du trafic de drogue
00:32:29qui a abandonné
00:32:29plus ou moins
00:32:30les Etats-Unis
00:32:31pour se rediriger
00:32:32vers l'Europe
00:32:32avec des territoires
00:32:35qui sont au milieu
00:32:36de la route
00:32:38entre consommateurs
00:32:39et producteurs.
00:32:41L'essentiel de la drogue
00:32:42est donc produite
00:32:43en Amérique du Sud,
00:32:45en Amérique centrale
00:32:46aussi un peu
00:32:47et forcément
00:32:48nous sommes sur la route
00:32:49du narcotrafic.
00:32:52Ce que nous avons appris
00:32:53pendant cette commission
00:32:54d'enquête
00:32:55et Étienne Blanc
00:32:56le dira encore
00:32:57plus fortement que moi,
00:32:58il a été rapporteur
00:32:59de cette commission,
00:33:00c'est un phénomène
00:33:03extrêmement inquiétant
00:33:04mais vraiment inquiétant.
00:33:06Chacun de mes déplacements
00:33:08dans les communes,
00:33:10j'ai eu à réaliser
00:33:11une conférence
00:33:12où il y a eu
00:33:13plus de 200 personnes
00:33:14présentes au squash
00:33:15en la présence
00:33:17de Jérôme Durin,
00:33:18souvent les gens
00:33:19tombaient de haut.
00:33:20On n'imagine pas
00:33:21les effets collatéraux
00:33:23qu'il y a derrière
00:33:23ce phénomène mondial
00:33:25puissant
00:33:26qu'est le narcotrafic
00:33:27et en particulier
00:33:28de cocaïne
00:33:29en provenance
00:33:30d'Amérique latine.
00:33:32C'est tout un écosystème
00:33:34et c'est toute une société
00:33:35qui est bouleversée ainsi
00:33:37avec l'arrivée massive
00:33:39d'argent frais,
00:33:40d'argent à recycler,
00:33:42d'argent à blanchir,
00:33:44avec des achats
00:33:44qui se font
00:33:45et qui passent
00:33:46sous les radars,
00:33:47avec des infiltrations
00:33:49à tous les niveaux
00:33:50de la société
00:33:51de financement massif
00:33:53et qui peuvent même,
00:33:55je m'adresse
00:33:56à des élus,
00:33:57qui peuvent même
00:33:58aller jusqu'à
00:33:59bouleverser profondément
00:34:00l'organisation
00:34:02de notre société
00:34:03par des infiltrations
00:34:04ici et là,
00:34:06d'argent distribué
00:34:07massivement
00:34:08dans des quartiers
00:34:09et à des associations
00:34:10au regard
00:34:11de ce que nous
00:34:12pouvons faire
00:34:12en tant qu'élus.
00:34:13Ce sera tellement ridicule
00:34:14que le regard
00:34:15et l'intérêt
00:34:16voire la séduction
00:34:17vont se rediriger
00:34:19ailleurs.
00:34:20Donc,
00:34:20c'est un phénomène
00:34:21qu'il faut absolument
00:34:23prendre au sérieux.
00:34:24nous sommes encore
00:34:26un peu au stade
00:34:27de la sidération,
00:34:28de compter,
00:34:29décompter les morts
00:34:30avec qui on souvent
00:34:32en toile de fond
00:34:33le narcotrafic,
00:34:34mais pas que.
00:34:36Aujourd'hui,
00:34:38si toute la société
00:34:40de haut en bas,
00:34:41de gauche à droite
00:34:42ne se dit pas
00:34:44je suis concernée
00:34:45et je peux agir,
00:34:48on ne va pas y arriver.
00:34:49Certes,
00:34:50il faut que la gendarmerie
00:34:51travaille,
00:34:52il faut que la police
00:34:52travaille,
00:34:53il faut que la justice
00:34:54puisse juger
00:34:55quand il faut juger,
00:34:57mais je vois
00:34:58toutes ces personnes
00:34:59au travail,
00:35:00elles sont à fond,
00:35:02mais ça ne suffira pas.
00:35:04Ça ne suffira pas
00:35:05si dans nos quartiers,
00:35:07au plus près
00:35:07de nos habitants,
00:35:09nous ne sommes pas
00:35:09dans une observation
00:35:11optimisée,
00:35:13technique,
00:35:14avec une extension
00:35:16massive
00:35:17de la vidéoprotection.
00:35:18j'ai pu
00:35:20travailler
00:35:21à l'installation
00:35:22de la vidéoprotection
00:35:24à Fort-de-France,
00:35:25c'était dans les années
00:35:262006-2007,
00:35:28je m'étais rendue
00:35:28au Mureau ici
00:35:29et j'avais découvert
00:35:30la vidéoprotection.
00:35:31Au début,
00:35:32quand on a voulu mettre ça,
00:35:33on s'est dit
00:35:33vous allez espionner
00:35:35la vie des gens,
00:35:36bagaille,
00:35:37macrelage,
00:35:37qu'il a,
00:35:38etc.
00:35:38Non,
00:35:40la vidéoprotection
00:35:41est un élément
00:35:42indéniable
00:35:43de la lutte,
00:35:44entre autres,
00:35:45contre le narcotrafic
00:35:46parce qu'elle voit tout,
00:35:48elle peut tout voir,
00:35:49même les coins
00:35:49les plus sombres,
00:35:50de nuit comme de jour,
00:35:52parce qu'en tant qu'humain,
00:35:52on ne va pas y arriver.
00:35:54Donc,
00:35:54il ne faut pas hésiter
00:35:55à monter en puissance
00:35:56sur l'installation
00:35:58de vidéoprotection
00:35:59partout,
00:36:00même dans les territoires
00:36:01où on a l'impression
00:36:03que rien ne va se passer,
00:36:05j'aperçois mon ami
00:36:05Maurice Bonté
00:36:06à Joupa Bouillon
00:36:07ailleurs.
00:36:07Oui,
00:36:09il y a des choses
00:36:09qui peuvent arriver là
00:36:11et se passer là.
00:36:12Donc,
00:36:12il ne faut pas hésiter,
00:36:13il y a les fonds de l'État
00:36:14qui ont été mis à disposition.
00:36:16Madame la Sénatrice,
00:36:17c'est un outil innovant
00:36:18et qui a des résultats.
00:36:19Oui,
00:36:19c'est une implication
00:36:21de toutes les composantes
00:36:24de la société
00:36:25et les élus municipaux
00:36:27peuvent être au front
00:36:30dans cette lutte
00:36:31contre le narcotrafic.
00:36:32Avec les moyens
00:36:33dont on dispose,
00:36:34le renforcement des moyens
00:36:35de la police municipale,
00:36:37l'armement
00:36:37des polices municipales,
00:36:39le déploiement de médiateurs
00:36:41qui peuvent détecter
00:36:43des choses qui se passent
00:36:44dans les abribus,
00:36:45dans les pieds d'immeubles.
00:36:46Et puis,
00:36:47à nos habitants,
00:36:49qu'il faut aussi éduquer,
00:36:50non pas à la délation,
00:36:52mais au signalement
00:36:53de choses
00:36:54qu'ils trouveraient
00:36:55particulièrement douteuses.
00:36:57Parce que ce sont
00:36:58des milliers de perdieux
00:37:00qui vont permettre,
00:37:01en tout cas,
00:37:02d'avoir une observation fine
00:37:03sur un phénomène
00:37:05qui s'organise
00:37:06de plus en plus,
00:37:08qui devient
00:37:08de plus en plus discrète.
00:37:10Et n'oubliez pas
00:37:11ce petit outil
00:37:11en main
00:37:12qui peut permettre
00:37:13de gérer un réseau
00:37:15sans jamais avoir parlé,
00:37:17sans jamais avoir
00:37:18à se déplacer.
00:37:20Donc,
00:37:20il faut absolument
00:37:21que nous soyons
00:37:22tous en veille
00:37:23parce qu'il y va
00:37:24de la sauvegarde
00:37:25de sociétés
00:37:26tranquilles
00:37:27jusqu'à présent,
00:37:29jusqu'à récemment.
00:37:30On était encore
00:37:30des territoires
00:37:31très tranquilles,
00:37:32on vivait bien,
00:37:34mais qui vont subir
00:37:35un bouleversement majeur
00:37:38de nos cultures,
00:37:39de nos habitudes,
00:37:40mais également
00:37:41de notre quotidien
00:37:42par ce déversement
00:37:44des effets indirects
00:37:47du narcotrafic
00:37:48et en particulier
00:37:48du blanchiment d'argent.
00:37:50Je ne parle même pas
00:37:51des phénomènes
00:37:52de violence
00:37:53qui sont associés
00:37:55au narcotrafic.
00:37:56On aura l'occasion
00:37:57d'y revenir.
00:37:57On tue.
00:37:58On aura l'occasion
00:37:58sans scrupules.
00:38:01On tue au pied
00:38:01de l'immeuble,
00:38:02on tue sur une moto,
00:38:03on tue parce qu'on n'a pas payé,
00:38:05on tue parce qu'on n'a pas obéi.
00:38:07Et on voit tous les jours
00:38:08chez nous,
00:38:09c'est plus d'une trentaine
00:38:10de morts aujourd'hui,
00:38:11des gens qui décèdent
00:38:13comme ça,
00:38:14jeunes pour la plupart,
00:38:15dans des situations
00:38:16extrêmement embarrassantes
00:38:18et dramatiques
00:38:19pour les familles.
00:38:19Merci beaucoup
00:38:20Madame la Sénatrice.
00:38:21Merci pour votre témoignage
00:38:22passionné
00:38:22et surtout
00:38:23votre mobilisation
00:38:25au nom du collectif
00:38:26qui est à retenir,
00:38:27en tout cas,
00:38:27vous l'avez noté,
00:38:28des points qui fonctionnent
00:38:30et ça,
00:38:30c'est intéressant.
00:38:31Bonne transition
00:38:31puisque vous avez noté,
00:38:32vous avez parlé
00:38:33du sénateur Étienne Blanc
00:38:34qui est le sénateur Duron,
00:38:35auteur de la proposition de loi
00:38:37visant à sortir la France
00:38:38du piège du narcotrafic.
00:38:40Vous avez entendu,
00:38:40monsieur le sénateur,
00:38:41les différents constats
00:38:42et les exemples
00:38:43des territoires
00:38:43ici même
00:38:44et en audition également.
00:38:46Vous avez fait
00:38:46un travail poussé
00:38:47avec le rapport
00:38:48que vous avez effectué
00:38:48avec votre collègue
00:38:50Jérôme Durin,
00:38:50déjà mentionné.
00:38:51Ce rapport important
00:38:52qui a mis en avant
00:38:53le caractère systémique
00:38:55et les chiffres vertigineux.
00:38:57Comme je l'ai dit tout à l'heure,
00:38:58maintenant,
00:38:59on n'a plus les saisies
00:39:00en kilos,
00:39:00on a des saisies en tonnes
00:39:02chaque semaine
00:39:03ou chaque 15 jours.
00:39:04Peut-être faire un bref état
00:39:06des lieux rapides
00:39:07mais surtout
00:39:07nous partager vos propositions.
00:39:09Ces propositions
00:39:10qui sont dans la loi
00:39:11qui a été votée
00:39:11en juin 2025,
00:39:13si vous pouvez nous faire
00:39:14partager votre sentiment.
00:39:16C'est à vous.
00:39:16Très bien, merci.
00:39:17C'est difficile
00:39:17de faire une synthèse.
00:39:18Le rapport fait 600 pages
00:39:19et 1000 pages annexe.
00:39:22Il n'y a que Catherine Conconne
00:39:24qui l'a lu
00:39:25de la première
00:39:26à la dernière page.
00:39:27Elle a été votre ambassadrice.
00:39:28J'ai bien vu.
00:39:30En deux mots.
00:39:31D'abord,
00:39:31il faut prendre la mesure
00:39:32de l'ampleur du phénomène.
00:39:34Aujourd'hui,
00:39:34le chiffre d'affaires
00:39:35du narcotrafic en France,
00:39:36c'est 7 milliards d'euros.
00:39:39Il faut le mettre
00:39:39en rapport
00:39:39avec le budget de la justice
00:39:41qui est de 10 milliards d'euros
00:39:42en 2025.
00:39:43C'est 70% du budget de la justice
00:39:47qui finance les magistrats,
00:39:48la pénitentiaire, etc.
00:39:51Et le deuxième chiffre
00:39:52qui nous a frappés,
00:39:54c'est le nombre de personnes
00:39:55qui vivent partiellement
00:39:56ou totalement du narcotrafic.
00:39:58On estime leur nombre
00:39:59en France à 250 000.
00:40:02Il faut rappeler
00:40:02que si l'on cumule
00:40:03les forces de police
00:40:04et de gendarmerie,
00:40:05on est à 235-240 000.
00:40:07Il y a plus de narcotrafiquants
00:40:09que d'agents
00:40:10qui sont en charge
00:40:11de lutter contre eux.
00:40:12Ces deux chiffres
00:40:13sont évidemment considérables.
00:40:15Et il y en a un troisième.
00:40:18C'est d'ailleurs celui
00:40:18qui a causé notre rapport,
00:40:19c'est le nombre d'homicides.
00:40:22Aujourd'hui,
00:40:22en moyenne,
00:40:23en France,
00:40:23on est entre 130 et 150
00:40:25homicides annuels
00:40:27et 400 à 450 personnes
00:40:29qui sont blessées
00:40:30du fait de combats de rue,
00:40:33d'attaques violentes
00:40:36sur des points de deal.
00:40:37Voilà,
00:40:37ces chiffres sont importants.
00:40:38Alors après,
00:40:38la deuxième chose
00:40:39que nous avons faite,
00:40:40c'est de comprendre
00:40:41comment fonctionne
00:40:42ce système
00:40:43avec un petit regret.
00:40:46On s'y est peut-être pris
00:40:47un peu tard
00:40:48pour l'analyser,
00:40:48ce système.
00:40:49Pourquoi est-ce que,
00:40:50plutôt,
00:40:51notre société n'a pas réagi ?
00:40:52Ça, c'est un autre sujet.
00:40:53Il est très politique.
00:40:55Mais ce que nous avons constaté,
00:40:57c'est que,
00:40:57désormais,
00:40:58le narcotrafic
00:40:59se construit
00:41:01avec des entreprises
00:41:03qui fonctionnent un peu
00:41:05comme nos grands groupes
00:41:05de distribution,
00:41:06comme Lidl,
00:41:07Carrefour ou Auchan.
00:41:09Il y a un consommateur,
00:41:11il est partout en France.
00:41:12Ça veut dire
00:41:13que le narcotrafic
00:41:14est partout en France,
00:41:15France métropolitaine
00:41:16comme aux Outre-mer.
00:41:19Ça veut dire aussi
00:41:19que ces entreprises,
00:41:20elles organisent une chaîne,
00:41:23elles achètent la drogue
00:41:24en Amérique du Sud,
00:41:26elles la transforment,
00:41:27elles la transportent,
00:41:28elles la conditionnent,
00:41:29elles surveillent
00:41:30la cheminement,
00:41:30elles surveillent
00:41:31la distribution au plus près.
00:41:33Ces entreprises
00:41:34sont très, très bien organisées.
00:41:35Et pour les détruire,
00:41:38il faut taper
00:41:38à tous les niveaux.
00:41:40Évidemment qu'il faut
00:41:41taper sur ceux
00:41:42qui dealent dans la rue,
00:41:44ce qu'on appelle
00:41:44les charbonneurs.
00:41:45Il faut aussi taper
00:41:46aux très, très hauts niveaux
00:41:47parce que la destruction
00:41:49de l'entreprise,
00:41:50ça passe par la destruction
00:41:52de la tête
00:41:53de l'entreprise.
00:41:55Voilà pourquoi
00:41:55nous avons fait un texte.
00:41:57Aujourd'hui,
00:41:57on nous dit
00:41:57qu'il a beaucoup de sens.
00:41:58Il a considérablement
00:42:00fait évoluer
00:42:01la procédure pénale.
00:42:02On a mis en place
00:42:03un système à la suite
00:42:05des textes
00:42:06qui avaient été votés
00:42:06dites lois perbennes.
00:42:08On a amélioré
00:42:09le statut des repentis,
00:42:10on a amélioré
00:42:10le statut des infiltrés
00:42:12pour faire en sorte
00:42:13qu'on puisse rentrer
00:42:13dans ces entreprises,
00:42:15mieux les comprendre
00:42:15pour mieux les détruire.
00:42:18Et puis,
00:42:18puisque nous sommes
00:42:18devant des maires,
00:42:20nous avons eu
00:42:21une attention particulière
00:42:22pour la responsabilité
00:42:24des maires.
00:42:25Qu'est-ce qu'ils nous ont
00:42:25dit dans ce rapport ?
00:42:26Ils nous disent souvent
00:42:27qu'ils ont des informations
00:42:29où souvent,
00:42:31dans leurs communes,
00:42:33il y a eu un réseau
00:42:34de narcotrafiquants,
00:42:35il y a eu des violences,
00:42:37mais ils n'ont pas été informés
00:42:38en retour des moyens d'agir.
00:42:41Donc,
00:42:41nous avons mis
00:42:42tout un dispositif
00:42:42d'échange d'informations.
00:42:44Ça veut dire aussi,
00:42:45c'est peut-être un message
00:42:46à faire passer
00:42:47au sein de l'association
00:42:47des maires.
00:42:48Il ne faut pas hésiter
00:42:49à faire passer
00:42:51des informations
00:42:51parfois minimes.
00:42:53Avec une toute petite
00:42:54intervention
00:42:54d'un maire,
00:42:56la gendarmerie
00:42:57peut parfois lever
00:42:58un très, très gros lièvre.
00:43:00Donc,
00:43:01ça,
00:43:01c'est les premières
00:43:02dispositions que nous avons prises.
00:43:02Deuxième disposition
00:43:03que nous avons prise,
00:43:05c'est un dispositif
00:43:06anti-blanchiment.
00:43:07Nous avons beaucoup entendu
00:43:08qu'il y avait dans les communes
00:43:10des activités dites commerciales
00:43:12qui ne sont pas commerciales.
00:43:14Ce sont des activités diverses,
00:43:16souvent des toutes petites entreprises,
00:43:18des barbiers,
00:43:18des ongleries,
00:43:20des commerces
00:43:22d'alimentation,
00:43:23etc.
00:43:24Il n'y a jamais un client,
00:43:25mais il y a un chiffre d'affaires.
00:43:26Et comme il y a un chiffre d'affaires,
00:43:27le fonds de commerce est revendu.
00:43:29Eh bien,
00:43:29à chaque opération de revente,
00:43:30c'est une opération de blanchiment.
00:43:32Donc,
00:43:33nous avons mis en place
00:43:33un dispositif
00:43:34de saisie
00:43:36et de confiscation
00:43:38de ces fonds de commerce.
00:43:39Actuellement,
00:43:39il est utilisé
00:43:40et on nous dit
00:43:41que dans certaines préfectures,
00:43:42c'est en train
00:43:43de porter ses fruits.
00:43:44Et puis,
00:43:44troisième dispositif
00:43:45à l'attention des maires
00:43:46et des communes,
00:43:48ça a été
00:43:49les résiliations de boue.
00:43:51C'est les narcotrafiquants,
00:43:52souvent,
00:43:52ils ont un point névralgique
00:43:54dans une commune.
00:43:56C'est un appartement
00:43:57et c'est depuis cet appartement
00:43:58que l'on sert de nourrice,
00:44:00que l'on reçoit l'argent,
00:44:01qu'on le blanchit,
00:44:02qu'on le cache.
00:44:04Et c'est ici
00:44:04que vivent
00:44:05les narcotrafiquants.
00:44:05Souvent,
00:44:06dans le quartier,
00:44:06on le sait.
00:44:07Souvent,
00:44:07le maire le sait.
00:44:09Mais nous avons donné
00:44:09la possibilité au maire
00:44:10de saisir désormais
00:44:12directement le préfet
00:44:13de manière
00:44:14à ce que le préfet
00:44:15puisse procéder
00:44:15à des résiliations de boue.
00:44:17Et là encore,
00:44:18quand on lit la presse...
00:44:19Ça s'est produit
00:44:20à la Réunion récemment.
00:44:21Je parle sur le contrôle
00:44:22du président...
00:44:22Et on s'aperçoit
00:44:23que ça marche très, très bien.
00:44:24Voilà.
00:44:25Donc, un rapport charpenté
00:44:27qui nous permet
00:44:28de comprendre le système.
00:44:29Il reste maintenant
00:44:30la volonté politique
00:44:31et il reste surtout
00:44:32les moyens donnés.
00:44:33En Outre-mer,
00:44:34nous avons pointé
00:44:35le fait qu'il faut
00:44:36plus de renseignements,
00:44:37mais sur la mer des Caraïbes,
00:44:38il faut plus de frégates,
00:44:39plus de vedettes,
00:44:40plus d'hélicoptères,
00:44:41plus de bateaux
00:44:41pour pouvoir poursuivre
00:44:43le trafic.
00:44:44Et puis,
00:44:45plus d'enquêteurs,
00:44:45plus de juges
00:44:47de manière à sévir.
00:44:49Merci beaucoup
00:44:49pour votre intervention.
00:44:50Merci beaucoup.
00:44:50Vous pouvez l'applaudir,
00:44:51s'il vous plaît.
00:44:52On aura l'occasion
00:44:52de revenir
00:44:53sur les éléments
00:44:54de ce rapport
00:44:55et sur la loi
00:44:56qui a été votée
00:44:57et de voir
00:44:59à la fois
00:44:59vos différents avis.
00:45:00Maintenant,
00:45:01on va passer
00:45:01avec le commissaire général
00:45:02M. Jean-Baptiste Dullion,
00:45:04chef de la mission Outre-mer
00:45:05à la direction générale
00:45:06de la police nationale.
00:45:07Vous avez entendu
00:45:08ces constats alarmants.
00:45:10Tous les maires,
00:45:10tous les élus ici présents
00:45:12sont unanimes.
00:45:13Avec vous,
00:45:14comment plus largement
00:45:15s'insère
00:45:15la prévention du quotidien
00:45:17et le lien
00:45:17entre police municipale
00:45:19et nationale ?
00:45:20Comment se feront
00:45:20les coopérations
00:45:21sur le terrain ?
00:45:22Est-ce que vous pouvez
00:45:22nous donner
00:45:23des exemples concrets,
00:45:24des moyens
00:45:25qui portent leurs fruits ?
00:45:25Parce que ça,
00:45:26c'est important.
00:45:27Pour donner quelques exemples
00:45:28aux maires qui sont venus,
00:45:29quelle stratégie permet
00:45:30d'articuler le global
00:45:31et le local
00:45:32dans la lutte
00:45:33contre le narcotrafic ?
00:45:34Et puis,
00:45:35votre travail en lien
00:45:36avec les différents services,
00:45:38s'ils pouvaient peut-être
00:45:38donner quelques exemples
00:45:39et comment ça fonctionne ?
00:45:40Je crois que les maires
00:45:41ici présents
00:45:42ont besoin
00:45:42d'entendre
00:45:43comment il faut agir
00:45:45et comment utiliser
00:45:46les différents services.
00:45:47C'est bien ça,
00:45:48messieurs et mesdames
00:45:49les maires ?
00:45:50Voilà.
00:45:51C'est à vous,
00:45:51monsieur le commissaire général.
00:45:53Merci, madame.
00:45:53Je pense que déjà,
00:45:54il y a des liens
00:45:55très forts
00:45:56qui ont été établis
00:45:56entre les différents
00:45:57chefs de police.
00:45:58Je ne parlerai bien sûr
00:45:58que pour la zone
00:45:59police nationale,
00:46:00entre les différents
00:46:00chefs de police
00:46:01et les maires.
00:46:03Je crois que c'est
00:46:03un lien vraiment
00:46:04à entretenir
00:46:05et c'est un lien
00:46:06fondamental
00:46:07pour la réussite
00:46:08de nos opérations.
00:46:09Alors, effectivement,
00:46:10j'entends ce constat
00:46:12extrêmement alarmant.
00:46:13Je le partage
00:46:14sur beaucoup de points,
00:46:14bien entendu.
00:46:15Alors, je ne serai pas
00:46:15aussi pessimiste.
00:46:17Il y a quand même
00:46:17des résultats
00:46:20qui marchent bien
00:46:21en termes de contrôle
00:46:22de certains faits
00:46:23de délinquance.
00:46:24Après, il y a des motifs
00:46:26qui nous inquiètent
00:46:26vraiment énormément.
00:46:27Bien sûr,
00:46:27c'est l'ultra-violence
00:46:28qui est en train
00:46:28de se développer,
00:46:29notamment par la multiplication
00:46:30des homicides
00:46:31et tentatives d'homicides.
00:46:33Pas nécessairement en lien
00:46:34d'ailleurs avec le narcotrafic.
00:46:35On peut simplement
00:46:35avoir des vols
00:46:36de deux roues
00:46:37qui peuvent mal se terminer
00:46:38avec l'usage des armes à feu.
00:46:40Bien entendu,
00:46:40la circulation des armes à feu,
00:46:41en particulier en Antiguiane,
00:46:43c'est un souci majeur
00:46:44pour nous.
00:46:46Là encore,
00:46:47pas toujours en lien
00:46:47avec le narcotrafic,
00:46:48même si le narcotrafic
00:46:49est générateur
00:46:50de beaucoup d'infractions
00:46:51aujourd'hui en Outre-mer.
00:46:54Des phénomènes nouveaux,
00:46:55notamment la Réunion
00:46:55qui ont été évoqués.
00:46:57On voit se développer
00:46:58quelques séquences
00:46:59qu'on ne connaissait pas
00:46:59de violences urbaines,
00:47:00que ce soit à Saint-André,
00:47:01dans certains quartiers
00:47:02de Saint-Denis
00:47:02ou au port.
00:47:03C'est relativement nouveau.
00:47:05Donc, face à ça,
00:47:06on essaie de s'adapter au mieux.
00:47:07Déjà, on a nous provoqué
00:47:09une réorganisation territoriale
00:47:11puisque vous avez
00:47:11dans chaque département
00:47:12maintenant un seul chef de police
00:47:13qui vous permet
00:47:14de gérer en direct
00:47:15et je pense d'améliorer
00:47:17l'efficacité de notre action.
00:47:19On essaie aussi,
00:47:20bien sûr,
00:47:21de renforcer
00:47:21différentes structures.
00:47:22Alors, très sincèrement,
00:47:24je ne vais pas être provocateur,
00:47:25mais je ne pense pas
00:47:26que tout ne va pas se résoudre
00:47:27par l'augmentation des moyens,
00:47:28des moyens humains,
00:47:29même si cette question-là
00:47:30se pose, bien sûr,
00:47:32dans certains territoires
00:47:32avec beaucoup d'acuité.
00:47:35Il y a aussi
00:47:35des problèmes de réorganisation,
00:47:37de priorisation,
00:47:39d'améliorer aussi
00:47:39la gestion,
00:47:40notamment avec les élus,
00:47:41qui nous permettront aussi
00:47:42de gagner en efficience.
00:47:44Voilà.
00:47:44Donc, bien sûr,
00:47:45entendu,
00:47:45avec les...
00:47:46Une meilleure coopération,
00:47:47une meilleure information
00:47:48aux élus.
00:47:49Mais enfin,
00:47:50il y a déjà,
00:47:51les maires ici le savent,
00:47:52ce qui se trouve
00:47:53dans nos zones de compétences.
00:47:54On multiplie
00:47:55les patrouilles communes.
00:47:56On a une interaction aussi
00:47:57sur tout ce qui est
00:47:58vidéosurveillance,
00:47:59dont je partage, bien sûr,
00:48:00l'intérêt stratégique pour nous.
00:48:02Bénéficier du réseau
00:48:03vidéosurveillance,
00:48:04donc des municipalités,
00:48:05sur nous,
00:48:05c'est essentiel.
00:48:06Parce que ça nous permet
00:48:07d'avoir une couverture
00:48:08extrêmement efficace.
00:48:10Donc,
00:48:10les GPO,
00:48:11il y a tout un ensemble
00:48:13de coopérations
00:48:13qu'on mène depuis
00:48:15de nombreuses années
00:48:15avec les maires
00:48:17et leurs équipes
00:48:18et qui est pour nous
00:48:19essentiel,
00:48:20puisqu'on n'arrivera pas
00:48:20sans vous,
00:48:21on n'arrivera pas
00:48:22sans les policiers
00:48:22principaux.
00:48:23Le continuum de sécurité,
00:48:24c'est essentiel
00:48:25pour pouvoir agir
00:48:26et pour pouvoir être efficace
00:48:27dans un contexte,
00:48:29je reconnais,
00:48:30très difficile.
00:48:31Mais quand même,
00:48:32avec des points qui...
00:48:33On arrive quand même
00:48:34à maîtriser la hausse
00:48:35de certaines délinquances.
00:48:36Ce qui nous inquiète vraiment,
00:48:37effectivement,
00:48:38aujourd'hui,
00:48:38au-delà d'une narcotrafic,
00:48:39donc,
00:48:40bien entendu,
00:48:41on partage,
00:48:41on a la chance
00:48:42d'avoir le numéro 2
00:48:43de l'OFAST
00:48:43qui pourra nous faire
00:48:45une présentation
00:48:45de la menace tout à l'heure,
00:48:47au-delà d'une narcotrafic,
00:48:48voilà,
00:48:48cette violence endémique
00:48:50qui nous inquiète
00:48:52et on va essayer
00:48:52d'agir
00:48:53avec la création
00:48:54de groupes armes aussi
00:48:54pour essayer
00:48:55de mettre un frein
00:48:56à ces trafics
00:48:57d'armes à feu
00:48:58en provenance
00:48:58des Etats-Unis
00:48:59pour les Antilles
00:49:00et du Brésil
00:49:01pour la Guyane.
00:49:03Il faut absolument
00:49:03qu'on arrive
00:49:04à démanteler
00:49:06des trafics
00:49:07puisqu'un travail
00:49:08d'investigation,
00:49:09un travail d'enquête
00:49:09que ce soit
00:49:10sur les violences urbaines,
00:49:11que ce soit,
00:49:12bien sûr,
00:49:12sur le trafic
00:49:13de stupéfiants
00:49:13ou sur la circulation
00:49:15d'armes à feu,
00:49:16le fait de démanteler
00:49:17des équipes
00:49:18qui demandent
00:49:18un travail en profondeur
00:49:19d'enquêteurs,
00:49:20pour nous,
00:49:21c'est essentiel,
00:49:21c'est une arme essentielle
00:49:22pour avoir
00:49:23les meilleures solutions
00:49:23possibles
00:49:24et pour pouvoir
00:49:24réduire,
00:49:25faire réduire
00:49:26cette criminalité.
00:49:27Vous avez toujours
00:49:28l'immédiateté
00:49:28des annonces,
00:49:29bien sûr,
00:49:30les homicides
00:49:31qui se délopent,
00:49:31notamment en centre-ville,
00:49:32ça choque tout le monde
00:49:33et c'est tout à fait normal,
00:49:34mais derrière,
00:49:35il y aura des réactions
00:49:36immédiates
00:49:37en termes de sécurisation
00:49:38et d'occupation du terrain
00:49:39et c'est surtout
00:49:39le travail d'investigation
00:49:40qui se fera derrière,
00:49:41qui nous permettra
00:49:42d'être plus efficaces
00:49:43et je pense aussi,
00:49:44bien sûr,
00:49:44aux violences urbaines,
00:49:46toute une stratégie,
00:49:47notamment la Réunion
00:49:47qu'on essaie d'insulfler,
00:49:49la Réunion qui était
00:49:49plutôt un département
00:49:50cas jusqu'à présent,
00:49:51les CI, les CDI,
00:49:53les BAC,
00:49:53on les invite vraiment
00:49:54à interpeller
00:49:55un maximum d'auteurs
00:49:55et ne pas se contenter
00:49:56d'utiliser du gaz
00:49:57lacrymogène
00:49:58pour disperser
00:49:59les émettiers.
00:50:00Voilà,
00:50:01donc tout un panel d'actions
00:50:02qu'on essaie de mener
00:50:02en partenariat total
00:50:03avec nos amis
00:50:04de la gendarmerie
00:50:05parce qu'on est sur
00:50:06les taux arrêtés isolés,
00:50:07on se serre les coudes
00:50:07et on travaille main dans la main
00:50:09sur l'ensemble des thématiques.
00:50:10Merci pour votre témoignage.
00:50:11En tout cas,
00:50:12on note que vous êtes
00:50:13un peu plus optimiste,
00:50:14que tout passe par la stratégie
00:50:15et l'organisation
00:50:16et peut-être plus d'informations
00:50:18et de liens
00:50:19avec les différents services
00:50:20et avec les maires
00:50:20et que vous êtes à leur côté.
00:50:22Alors,
00:50:22avant de donner encore
00:50:23un autre tour de table
00:50:24et de voir vos réactions
00:50:25par rapport aux mesures,
00:50:27avec vous,
00:50:27Joël Ballandreau,
00:50:27le vice-président de l'AMF,
00:50:28vous avez été en Guyane
00:50:29il y a deux mois
00:50:30et vous avez pu vivre
00:50:31le 100% contrôle
00:50:32qui s'avère concluant
00:50:33mais qui a des effets
00:50:35sur les zones
00:50:36des territoires des Antilles.
00:50:38Vous avez entendu
00:50:39les différents points de vue.
00:50:40Qu'est-ce que l'AMF préconise ?
00:50:43Bonjour d'abord
00:50:44à toutes et à tous.
00:50:45En vos grades et qualités,
00:50:46comme on dit dans ces cas-là,
00:50:47je suis ravi d'être avec vous
00:50:48à nouveau
00:50:49puisque j'ai eu l'occasion
00:50:50plusieurs fois
00:50:51de participer
00:50:52à des congrès de la CCDOM
00:50:53avec plaisir et bonheur.
00:50:56Alors, effectivement,
00:50:56je suis allé en Guyane
00:50:57il n'y a pas longtemps
00:50:57et j'ai entendu un mot
00:50:58un peu positif,
00:51:00effectivement,
00:51:01sur la dernière,
00:51:01Sandra le disait aussi
00:51:04tout de suite
00:51:05que des choses
00:51:06ont été mises en place.
00:51:08Très clairement,
00:51:10on est loin
00:51:10d'un résultat satisfaisant
00:51:11encore aujourd'hui.
00:51:12Il faut être très clair.
00:51:14On va être un peu optimiste
00:51:16de temps en temps
00:51:16mais on va aussi se dire
00:51:17que les choses
00:51:18sont très compliquées.
00:51:19Ce que j'ai retenu grandement,
00:51:21c'est que comme au niveau hexagonal,
00:51:24la France n'échappe pas
00:51:25à cette très grande diversité
00:51:27et que les différents territoires
00:51:29ultramarins
00:51:29dont on a parlé tout à l'heure
00:51:30sont tous soumis
00:51:32depuis dix ans
00:51:32à une inflation
00:51:33très importante
00:51:34des violences,
00:51:36du narcotrafic
00:51:37et c'est un phénomène
00:51:38qui est très inflationniste
00:51:39partout sur le territoire
00:51:40de France,
00:51:41donc toute la France,
00:51:42qu'il y a des spécificités
00:51:44liées aux Outre-mer
00:51:45qui sont pour certains
00:51:46d'être dans la plaque
00:51:47Amérique du Sud
00:51:49et d'être
00:51:49au début d'une chaîne.
00:51:51Donc on est dans quelque chose
00:51:53où on n'est pas forcément
00:51:54intégralement le consommateur.
00:51:55Il y a 280 000 habitants
00:51:57en Guyane,
00:51:57enfin il y a moins d'habitants
00:51:58en Guyane
00:51:58qu'en Mayenne
00:52:00et pour le temps,
00:52:02il en passe beaucoup plus.
00:52:03Donc la Mayenne est plus tranquille
00:52:04de ce point de vue-là.
00:52:05Pourquoi ?
00:52:05Parce qu'on a les producteurs
00:52:06à côté,
00:52:07donc on génère quelque chose
00:52:07d'un peu fou
00:52:08avec des gens,
00:52:09des bandes armées
00:52:10qui ont aussi d'autres problématiques
00:52:11de trafic.
00:52:12On parlait de leur paillage,
00:52:13on a parlé d'autres phénomènes
00:52:15et donc il y a énormément
00:52:16de ressources,
00:52:19de gangs pour le coup,
00:52:20contrairement à La Réunion
00:52:21aujourd'hui,
00:52:21qui sont équipées,
00:52:23armées et qui font face
00:52:24comme des bandes armées
00:52:25à nos gendarmes
00:52:26qui ouvrent le feu
00:52:28régulièrement
00:52:29et à vue
00:52:30contre les forces militaires,
00:52:32armées, françaises
00:52:33aujourd'hui
00:52:33sur notre territoire de France.
00:52:35Il faut quand même réaliser
00:52:37tout ça sur ce territoire-là.
00:52:39Donc aujourd'hui,
00:52:39effectivement,
00:52:40des mesures ont été prises
00:52:41et elles ne demandent
00:52:41qu'à être amplifiées.
00:52:42Et puis il y a d'autres zones
00:52:43dont on n'a pas parlé.
00:52:44Il y a deux zones
00:52:44dont on n'a pas parlé
00:52:45tout de suite en l'entendant
00:52:47qui sont soit des zones
00:52:48d'arrivée
00:52:49comme pour le coup
00:52:50et vous le refaire,
00:52:51la Mayenne est une zone
00:52:52d'arrivée.
00:52:53Voilà,
00:52:53donc moi,
00:52:53j'ai le kebab à la fin,
00:52:55j'ai le barbeur,
00:52:56j'ai l'épicerie de nuit
00:52:57qui ouvre
00:52:58et on ne sait pas
00:52:58comment elle vit
00:52:59mais voilà,
00:52:59j'ai ça.
00:53:00Des angleries ?
00:53:01On va dire qu'à ce niveau-là,
00:53:03ça tue moins,
00:53:04c'est un peu moins violent
00:53:05mais c'est tout aussi insidieux
00:53:06et je le dirai après,
00:53:07ça dit quelque chose
00:53:07de notre République en général.
00:53:09Et donc là,
00:53:09je pense par exemple
00:53:10à la Polynésie française
00:53:11où on n'est pas
00:53:12sur une zone de,
00:53:14il y a du passage aussi,
00:53:15il y a du trafic aussi
00:53:15mais ce n'est pas
00:53:16la même problématique
00:53:17que la Guyane.
00:53:18On a l'occasion d'aborder
00:53:18ce sujet tout à l'heure,
00:53:19il y a aussi du trafic.
00:53:21Exactement,
00:53:21ça passe aussi
00:53:22dans le Pacifique,
00:53:22etc.
00:53:23Et puis,
00:53:23on a une violence spécifique
00:53:25ou en tout cas
00:53:25un armement spécifique
00:53:27en Nouvelle-Calédonie
00:53:27qui est traditionnel
00:53:28des pays de chasse
00:53:29et des pays de conquête
00:53:31historiquement
00:53:32et en même temps
00:53:33d'immenses problématiques
00:53:34de violences
00:53:35qu'on a connues
00:53:36il y a deux ans.
00:53:39Mais je vous le dis
00:53:39et pour vous faire
00:53:40un effet de comparaison,
00:53:42les quartiers nord de Marseille
00:53:43ou le sud de la Mayenne,
00:53:45Château-Gontier,
00:53:45ce n'est pas la même.
00:53:46Et pour autant,
00:53:48ça dit quelque chose
00:53:48où les maires sont
00:53:50toujours en première ligne
00:53:51sur une fonction
00:53:52qui est,
00:53:52David l'a dit tout à l'heure,
00:53:54on est sur un domaine
00:53:56du pur régalien
00:53:57et à la fois
00:53:58dans le contrôle,
00:54:00la répression,
00:54:01la sanction,
00:54:02on n'y est plus,
00:54:03on n'y est plus
00:54:03depuis un certain temps,
00:54:05donc il faut le dire
00:54:06et même dans ce qu'on porte,
00:54:07dans ce que la République
00:54:08porte de valeur
00:54:08auprès de nos jeunes
00:54:09parce qu'il ne faut pas croire
00:54:10que ça arrive comme ça.
00:54:12Il n'y a pas tout à coup
00:54:13tout le monde qui se dit
00:54:14on va se faire une ligne
00:54:15et on va se fumer le truc
00:54:17et puis on va se faire trafiquer
00:54:18et je vais faire de l'argent dessus.
00:54:20Dans des gens bien éduqués,
00:54:23ça touche toutes les classes.
00:54:25Voilà,
00:54:26ça touche toutes les classes.
00:54:27Quand je dis bien éduqués,
00:54:28ce n'est pas une exclusion
00:54:28de classe sociale.
00:54:29Quand la République vous porte,
00:54:31quand vous portez
00:54:32les valeurs de la République,
00:54:33quelle que soit la classe sociale
00:54:34d'où vous venez,
00:54:34ce n'est pas le sujet,
00:54:35je me suis mal exprimé
00:54:36si je vous l'ai fait comprendre,
00:54:37la République ne porte plus
00:54:39quelque chose
00:54:40où le travail honnête
00:54:41paye.
00:54:42Et donc,
00:54:43on est sur quelque chose
00:54:44de plus large que ça,
00:54:45il faut quand même se le dire.
00:54:46Et donc,
00:54:47c'est très sociétal,
00:54:50c'est quelque chose
00:54:50qu'il faut se ramener,
00:54:51il faut qu'on réapprenne
00:54:52à vivre tous ensemble
00:54:53et à porter les choses.
00:54:55Et en même temps,
00:54:55dans le moment,
00:54:56la comparaison de M. Blanc,
00:54:57du sénateur,
00:54:58sur les budgets de la justice
00:54:59et le budget du narcotrafic,
00:55:00nous interroge.
00:55:02Beaucoup de choses à faire.
00:55:04L'association des maires,
00:55:04là-dessus,
00:55:05on le redira aussi tout à l'heure,
00:55:06mais l'enjeu,
00:55:08et je le redis,
00:55:09on est une caisse de résonance
00:55:10pour nous tous.
00:55:12On est,
00:55:13l'AMF est une caisse de résonance
00:55:14pour tous les maires.
00:55:15Pour les maires d'outre-mer,
00:55:16et je pense en particulier
00:55:17en Mayotte,
00:55:17il y a quelques années,
00:55:19où ça se battait un peu
00:55:20dans les bus
00:55:20avec les gangs
00:55:21qui rentraient dans les bus scolaires
00:55:22à coup de machette
00:55:24pour mettre de l'ordre là-dedans.
00:55:25et je me souviens
00:55:26que la parole
00:55:27des maires de Mayotte
00:55:28avait été beaucoup portée
00:55:29par David Lissnard
00:55:30et par l'association des maires
00:55:31et que quand vous êtes
00:55:32avant un congrès
00:55:32comme celui-là,
00:55:33où vous allez avoir
00:55:3410 000 élus de France
00:55:35et tous les médias
00:55:36qui seront orientés
00:55:37sur l'association
00:55:38des maires de France,
00:55:39l'AMF doit nous aider
00:55:40des fois déjà
00:55:41à remettre
00:55:42ces sujets-là
00:55:43sur le devant de la place.
00:55:44Apporter son expertise
00:55:45sur laquelle vous voulez.
00:55:46Exactement.
00:55:47Et aussi apporter le regard
00:55:48parce que des fois
00:55:50quand on est moins vu
00:55:50médiatiquement,
00:55:51on est moins intéressant
00:55:52politiquement.
00:55:54Tout à fait.
00:55:55Voilà.
00:55:55Il faut se le dire.
00:55:56Et aussi de faire
00:55:57survient le débat.
00:55:58C'est ce qu'on va faire.
00:55:59Merci beaucoup.
00:56:00Merci.
00:56:00Merci d'applaudir
00:56:01M. Joël Ballandreau,
00:56:02le vice-président de l'AMF
00:56:03qui est là,
00:56:05qui est venu
00:56:05pour vous soutenir.
00:56:06Alors,
00:56:06on va donner
00:56:07quelques témoignages
00:56:08dans la salle.
00:56:09Avant de passer
00:56:09les témoignages,
00:56:10peut-être rebondir
00:56:11avec M. Christian de Roquigny,
00:56:12le chef adjoint de l'OFAS.
00:56:14Il est dans la salle.
00:56:14Je ne sais pas où il est.
00:56:15Est-ce qu'il a un micro ?
00:56:17Il est où ?
00:56:18S'il est présent.
00:56:19Voilà.
00:56:19C'est à vous.
00:56:20Bonjour.
00:56:21Bienvenue.
00:56:21Je rappelle
00:56:22que vous êtes
00:56:22le chef adjoint de l'OFAS.
00:56:24Vous pouvez peut-être
00:56:24apporter quelques compléments
00:56:25d'informations
00:56:26avant qu'on se rende
00:56:28dans le débat.
00:56:30Merci beaucoup
00:56:31de me donner la parole.
00:56:32Merci de mettre
00:56:33le sujet de la lutte
00:56:34contre les narcotrafiques
00:56:35ainsi sur le devant de la scène.
00:56:37Je crois que c'est un sujet
00:56:37qui est important.
00:56:39Aujourd'hui,
00:56:39on vit une époque
00:56:40un peu particulière
00:56:40sur le terrain
00:56:41des narcotrafiques
00:56:42avec une menace
00:56:42qui n'a jamais été aussi élevée
00:56:44qu'aujourd'hui.
00:56:45Ça s'observe
00:56:45à plusieurs points de vue.
00:56:46Ça s'observe
00:56:47sur l'explosion
00:56:48des saisies
00:56:49de produits stupéfiants.
00:56:50Je pense par exemple
00:56:50à la cocaïne
00:56:52pour vous donner un chiffre,
00:56:53seulement un chiffre.
00:56:54Aujourd'hui,
00:56:55au jour d'aujourd'hui,
00:56:56on a saisi 70 tonnes
00:56:57de cocaïne,
00:56:59beaucoup dans la zone caraïbe,
00:57:02mais pas à destination
00:57:03de la caraïbe,
00:57:04nécessairement,
00:57:05alors qu'il y a 10 ans,
00:57:07on saisissait 6 tonnes.
00:57:09Et donc, effectivement,
00:57:09on parle de tsunamis blancs
00:57:11qui déferlent ainsi
00:57:12dans nos territoires.
00:57:15La menace,
00:57:16elle est élevée
00:57:16dans tous les territoires
00:57:18de la République
00:57:18et elle est particulièrement élevée
00:57:20dans les territoires
00:57:20ultramarins.
00:57:21On le sait bien.
00:57:22On sait bien que Cayenne
00:57:24est particulièrement impactée
00:57:25par le sujet,
00:57:26compte tenu de sa proximité
00:57:27avec les zones de production.
00:57:28On sait bien que les îles
00:57:30des Caraïbes
00:57:31sont particulièrement impactées,
00:57:33mais je pense aussi
00:57:34à La Réunion,
00:57:35je pense aussi à Mayotte,
00:57:36je pense aussi à la Polynésie.
00:57:37Aujourd'hui,
00:57:38on voit arriver de la cocaïne
00:57:39par voie aérienne
00:57:40à l'aéroport Roland-Garros
00:57:42de La Réunion.
00:57:44Donc, c'est un sujet...
00:57:44Une augmentation de ces flux,
00:57:46justement,
00:57:46par voie aérienne.
00:57:47Voilà.
00:57:48Et la lutte
00:57:49contre les trafics de stupéfiants,
00:57:51c'est l'affaire de tous.
00:57:52Dans la police nationale,
00:57:53ce n'est pas que l'affaire de l'OFAS,
00:57:55c'est l'affaire de tout le monde.
00:57:56C'est l'affaire de la gendarmerie,
00:57:57c'est l'affaire de la douane,
00:58:00c'est l'affaire de la marine nationale
00:58:01qui est très présente par ailleurs,
00:58:03que ce soit dans l'Atlantique
00:58:05ou dans l'océan Indien.
00:58:07C'est l'affaire de l'éducation nationale,
00:58:09c'est l'affaire de tout le monde.
00:58:10Et je crois que c'est important.
00:58:11Et les maires ont un rôle particulier
00:58:14qui a été renforcé,
00:58:16comme ça a été dit
00:58:16par le sénateur Blanc
00:58:17à la suite de la loi.
00:58:19La loi, elle porte un titre intéressant,
00:58:21c'est sortir la France
00:58:22du piège du narcotrafic.
00:58:25S'il faut sortir du piège,
00:58:26c'est donc qu'on est déjà dans le piège.
00:58:28Et je crois que c'est important
00:58:29d'avoir conscience de cela.
00:58:32Alors nous, au FAS,
00:58:33on est chef de file de la lutte anti-drogue.
00:58:35Je voudrais juste dire quelque chose
00:58:36sur notre organisation.
00:58:39En France, pour toute la France,
00:58:42on a 15 antennes,
00:58:444 sont dans les territoires ultramarins.
00:58:48C'est vous dire l'importance à nos yeux,
00:58:50c'est en Polynésie, c'est à Cayenne,
00:58:52c'est en Martinique, c'est à La Réunion,
00:58:53et La Réunion est compétente sur Mayotte.
00:58:55Et puis on a 2 détachements sur 10
00:58:57qui sont aussi dans les territoires ultramarins,
00:59:00Lac-Guadeloupe et Saint-Martin.
00:59:01Il y a un phénomène de saturation
00:59:03dû à cette augmentation.
00:59:04Et c'est la raison pour laquelle
00:59:05il y a eu un plan particulier
00:59:06pour étoffer des équipes
00:59:09et faire en sorte de lutter contre ce...
00:59:11Cette menace,
00:59:12c'est une menace à saturation des trafics.
00:59:14Et c'est une stratégie
00:59:15des organisations criminelles
00:59:16de saturer pour pouvoir passer
00:59:18plus facilement.
00:59:20Et c'est la raison pour laquelle
00:59:21dans les Caraïbes, par exemple,
00:59:22on a eu un renfort de 26 personnes
00:59:24qui arrivent au mois de novembre,
00:59:26donc aujourd'hui.
00:59:279 en Martinique,
00:59:2913 en Guadeloupe
00:59:30et 4 à Saint-Martin.
00:59:31Voilà pour les moyens.
00:59:32Et un mot sur le plan
00:59:35qui est en cours de négociation,
00:59:36ça devrait être le chef qui est ici,
00:59:38le chef de l'OFAS,
00:59:39mais il est devant le directeur général
00:59:40justement pour le plan
00:59:41et pour essayer d'obtenir
00:59:43des créations de postes
00:59:45à La Réunion et à Papette.
00:59:47Donc je crois que c'est vraiment...
00:59:49Il y a une sensibilité particulière.
00:59:51Vous savez, parfois,
00:59:52quand on est loin des yeux,
00:59:53on a l'impression
00:59:53qu'on est loin du cœur.
00:59:54Eh bien, moi, je tiens à dire
00:59:56que les territoires ultramarins
00:59:59sont très près de notre cœur
01:00:00parce qu'on sait qu'on est très impactés
01:00:02compte tenu de la proximité
01:00:03avec la zone de production,
01:00:05compte tenu de ce qui se passe
01:00:05sur une île
01:00:07où on a du mal à sortir
01:00:08et où la cocaïne,
01:00:10quand elle arrive à La Réunion,
01:00:11elle coûte vraiment...
01:00:12Elle coûte 10 fois plus cher
01:00:12que ce qu'elle coûte
01:00:14quand elle arrive sur le port du Havre.
01:00:16Donc voilà ce que je voulais dire
01:00:18et puis je crois que c'est un sujet
01:00:20qui est très important
01:00:21pour la sécurité de nos concitoyens.
01:00:22Merci pour votre témoignage.
01:00:23Merci pour ces précisions.
01:00:24Vous le voyez,
01:00:25il y a quand même des annonces
01:00:26et des moyens supplémentaires.
01:00:28Ah oui, tout à fait.
01:00:29Madame la sénatrice,
01:00:29elle est tout à fait d'accord,
01:00:30elle est satisfaite.
01:00:31Vous voulez peut-être rajouter un propos,
01:00:33allez-y,
01:00:33avant qu'on prenne
01:00:34les questions du public.
01:00:35Oui, rapidement.
01:00:36Moi, j'essaie toujours
01:00:37d'être objective
01:00:37dans la construction des réponses
01:00:40et ce n'est pas parce que
01:00:41je ne suis pas dans le gouvernement
01:00:43ni à l'opposé,
01:00:44ni près
01:00:45que je vais dire quelque chose
01:00:46qui ne se fait pas.
01:00:47Oui, il y a des moyens
01:00:48qui ont été transférés
01:00:50dans nos pays
01:00:51depuis le ministère
01:00:54de l'Intérieur
01:00:55qui était occupé
01:00:56à l'époque
01:00:56par Gérald Darman.
01:00:58Suite à sa visite,
01:00:59il y a eu un renforcement
01:01:00fonctionnaire
01:01:01et depuis,
01:01:02il y a une série
01:01:03d'outils supplémentaires
01:01:05qui sont arrivés
01:01:07auprès de l'OFAST,
01:01:08des ressources humaines d'abord,
01:01:10même s'il n'y en a jamais assez,
01:01:12mais il y a des ressources humaines
01:01:13qui sont arrivées.
01:01:14Le parquet vient de m'annoncer
01:01:17que trois nouveaux juges
01:01:18viennent d'être désignés
01:01:21pour être affectés
01:01:21à la Martinique
01:01:22parce qu'il faut aussi juger
01:01:24les affaires
01:01:24et parfois là,
01:01:26il y a un bouteillage.
01:01:27Et puis,
01:01:27il y a aussi des moyens,
01:01:28des moyens techniques.
01:01:29J'ai pu voir déployer
01:01:30un nouveau drone.
01:01:32Des radars mobiles.
01:01:33Des radars mobiles,
01:01:34des radars tout court,
01:01:36deux radars à la Martinique
01:01:37qui sont en cours
01:01:39de mise en place.
01:01:40Je pense même
01:01:41qu'ils sont maintenant opérationnels.
01:01:42Il y avait six mois
01:01:43de rodage.
01:01:44un drone longue portée
01:01:45qui peut aller à 7 kilomètres
01:01:47donc qui peut permettre
01:01:48de rentrer dans les petites criques,
01:01:50d'aller voir ce qui se passe
01:01:51et je suppose
01:01:52que ça va porter ses fouilles.
01:01:53Mais forcément,
01:01:55vous savez,
01:01:55les voleurs,
01:01:56les escrocs
01:01:57ont toujours un coup d'avance
01:01:58et ils vont maintenant
01:01:59inventer des choses supplémentaires
01:02:01pour pénétrer
01:02:03le bouclier
01:02:04qui semble se mettre en place.
01:02:06Merci beaucoup,
01:02:07Madame la Sénatrice.
01:02:08On continue à suivre
01:02:09cette journée des Outre-mer
01:02:10dans le cadre du Congrès
01:02:12des maires de France
01:02:13avec un débat organisé
01:02:14sur le pouvoir réel
01:02:15des élus locaux
01:02:16dans les territoires ultramarins.
01:02:18Quel levier d'action des maires
01:02:19et quelle coopération
01:02:20avec l'État ?
01:02:21Je vous laisse écouter
01:02:22ces échanges.
01:02:23Le constat est plus qu'alarmant.
01:02:25Les chiffres sont effrayants.
01:02:26Il y a eu des propositions
01:02:27et des leviers présentés.
01:02:29L'État a déjà mis en place
01:02:30des actions encourageantes.
01:02:31On l'a entendu,
01:02:32les problématiques demeurent
01:02:33toutefois vives.
01:02:34Pour répondre à ces problématiques
01:02:36et à ces attentes fortes,
01:02:37voyons plus en détail
01:02:38ces différents leviers
01:02:39et les outils disponibles
01:02:40pour les maires
01:02:41et surtout les actions
01:02:42de coopération
01:02:43qui peuvent être mises
01:02:44en place collectivement.
01:02:45Et pour cette séquence,
01:02:46nous avons le bonheur
01:02:47de recevoir,
01:02:48sous vos applaudissements,
01:02:49le général Potty,
01:02:50commandant la gendarmerie
01:02:51Outre-mer.
01:02:52Merci de l'accueillir
01:02:53chaleureusement,
01:02:54s'il vous plaît.
01:02:55Monsieur le général,
01:02:57sur la deuxième chaise,
01:02:58voilà ici.
01:02:59Ensuite,
01:02:59monsieur le ministre,
01:03:00monsieur Victorin Lunrel,
01:03:02sénateur de la Guadeloupe,
01:03:03bonjour et bienvenue.
01:03:04Sous vos applaudissements,
01:03:05s'il vous plaît,
01:03:05juste à côté du général,
01:03:08à côté du général,
01:03:10monsieur Justin Panfil,
01:03:11maire du Lorrain
01:03:12et président de l'association
01:03:13des maires de Martinique,
01:03:14toujours sous vos applaudissements,
01:03:16s'il vous plaît.
01:03:17Voilà,
01:03:18vous rejoignez à côté
01:03:18du sénateur Victorin Lunrel,
01:03:22madame Jacqueline Eustache-Brignot,
01:03:24la sénatrice du Val-d'Oise,
01:03:25sous vos applaudissements,
01:03:26s'il vous plaît,
01:03:28voilà,
01:03:28qui rejoint
01:03:29et qui est à côté
01:03:30de Joël Ballandreau
01:03:31qui est déjà sur scène,
01:03:32madame Aline Clairot,
01:03:34procureur de la République de Cayenne,
01:03:36membre de la Conférence nationale
01:03:37des procureurs,
01:03:38bienvenue,
01:03:39bonjour et bienvenue,
01:03:40à côté de monsieur Ballandreau
01:03:42et monsieur Théry Alpha,
01:03:44maire de Teva Iouta,
01:03:46président de la communauté
01:03:47de communes de Théry et Amanou
01:03:48en Polynésie,
01:03:49merci de lui faire
01:03:50un accueil très salaire.
01:03:55Voilà,
01:03:56vous avez vu déjà
01:03:57la vidéo du président
01:03:58de l'association française
01:04:00des maires de Nouvelle-Calédonie
01:04:01pour sa situation,
01:04:02tout de suite,
01:04:03on va direction la Martinique
01:04:05avec Justin Panfil,
01:04:06je l'ai dit,
01:04:06vous êtes le maire du Lorrain
01:04:07et président de l'association
01:04:08des maires de Martinique,
01:04:10déjà dans l'audition de 2023
01:04:12avec le sénateur Etienne Ban
01:04:14et Jérôme Durin,
01:04:16vous alertiez sur les problématiques
01:04:17de narcotrafic
01:04:18qui touchent votre territoire,
01:04:20on en a parlé tout à l'heure
01:04:21avec la sénatrice,
01:04:22mais vous regrettiez
01:04:24le manque de communication
01:04:26entre les différents services
01:04:27et les différents services régaliens.
01:04:29Donc, est-ce que maintenant,
01:04:31ça va mieux ?
01:04:31Comment est-ce que ça a évolué ?
01:04:33Est-ce que vous êtes mieux informés ?
01:04:35Et comment se passent aussi
01:04:36vos contacts
01:04:37avec les différents services
01:04:38de l'État ?
01:04:39Merci.
01:04:39Bonsoir à toutes et à tous.
01:04:41Oui, nous sommes mieux informés
01:04:42parce que nous avons,
01:04:45comme tout le monde peut-être
01:04:46le sait ici en Martinique,
01:04:47nous avons signé
01:04:48ce qu'on appelle
01:04:48un contrat territorial de sécurité.
01:04:51Il y a un préfet à l'époque,
01:04:53monsieur le préfet Lallane,
01:04:54qui n'est plus là,
01:04:55avec qui on a construit
01:04:57un document qui a mobilisé
01:05:00en fait les élus,
01:05:01qui a mobilisé les EPCI,
01:05:03qui a mobilisé les communes
01:05:05et qui ont...
01:05:06Ce document nous a permis
01:05:06effectivement de faire
01:05:07un état des lieux,
01:05:08un peu ce qui a été fait
01:05:09tout à l'heure
01:05:09de la réalité
01:05:10de la problématique
01:05:11du narcotrafic,
01:05:12mais de l'insécurité
01:05:13de manière générale
01:05:14sur le territoire.
01:05:15Ça aboutit effectivement
01:05:16à un contrat territorial
01:05:17de sécurité
01:05:18avec une série d'actions,
01:05:20actions allant à la fois
01:05:22sur la police municipale,
01:05:24la formation des agents,
01:05:25la vidéoprotection,
01:05:27puisqu'on en a parlé
01:05:28tout à l'heure,
01:05:29la mobilisation
01:05:30sur le terrain
01:05:31des forces de gendarmerie,
01:05:34de police,
01:05:35avec l'implantation
01:05:35de casernes
01:05:36quand il n'y en avait pas,
01:05:37des casernes
01:05:38sur des portions
01:05:39de territoire
01:05:39qui n'existaient pas,
01:05:41avec également
01:05:41la mobilisation
01:05:43de postes de gendarmerie
01:05:45dans des communes
01:05:46où il n'y en avait pas.
01:05:47Je parle beaucoup
01:05:48de la gendarmerie,
01:05:48c'est vrai qu'une bonne partie
01:05:50du territoire
01:05:50est en zone gendarmerie,
01:05:52moins l'agglomération
01:05:53qui est en zone police.
01:05:54Et c'est vrai que la discussion
01:05:56avec les forces de l'ordre,
01:05:58on va dire ça comme ça,
01:05:59avec le préfet en l'occurrence
01:06:00et puis toutes les forces
01:06:01de sécurité
01:06:02qui ont mission
01:06:02à surveiller le territoire
01:06:04et à faire en sorte
01:06:05que nous soyons
01:06:05dans un territoire pacifié,
01:06:07fait que les éléments
01:06:10d'information
01:06:10qui nous étaient méconnus,
01:06:11je crois que c'est
01:06:12la maire de Guyane
01:06:13qui disait
01:06:14qu'il y avait
01:06:14un déficit de communication
01:06:16à un moment donné,
01:06:17aujourd'hui,
01:06:18ça n'est pas le cas.
01:06:19Les choses sont posées
01:06:20sur la table,
01:06:20les choses sont dites,
01:06:21les élus sont informés
01:06:23des situations complexes
01:06:25qui parfois
01:06:25nous étaient méconnues
01:06:26et nous sommes aujourd'hui
01:06:28dans ces échanges
01:06:29de bilan
01:06:30du contrat territorial
01:06:31de sécurité
01:06:32en capacité
01:06:33d'apporter
01:06:35des informations
01:06:35parfois
01:06:36qui sont méconnues.
01:06:38Je veux simplement dire
01:06:39qu'au moment
01:06:40où on parle,
01:06:41c'est qu'il y a,
01:06:43puisque tout à l'heure
01:06:44le collègue du Gros Monde
01:06:46est intervenu
01:06:46sur la question
01:06:47du FIPD
01:06:48et c'est vrai
01:06:49que le Fonds interministériel
01:06:51de prévention
01:06:52de la délinquance
01:06:52aujourd'hui qui existe
01:06:53nous permet,
01:06:55permet aux collectivités
01:06:56qui le veulent,
01:06:57de positionner
01:06:58des demandes
01:06:59de subventions
01:07:00notamment sur des sujets
01:07:02par le passé
01:07:03sur lesquels
01:07:04nous avions moins d'emprise,
01:07:05notamment les caméras embarquées,
01:07:07la problématique
01:07:08de la vidéoprotection,
01:07:09mais plus dans une démarche
01:07:10globale de déploiement.
01:07:12Et puis tout à l'heure
01:07:12j'aurais peut-être
01:07:13qu'une proposition à faire
01:07:14qui, dans le cadre
01:07:16du contrat territorial
01:07:18de sécurité
01:07:19qui n'a pas forcément
01:07:21été abordée
01:07:21mais qui peut contribuer.
01:07:23Alors ce n'est pas
01:07:23une proposition démagogique
01:07:25mais elle est concrète,
01:07:27elle est réelle
01:07:28et devrait nous permettre...
01:07:29Peut-être que vous pouvez
01:07:30la donner déjà.
01:07:31Si vous voulez,
01:07:32je peux la donner.
01:07:33C'est que tout à l'heure
01:07:34j'ai entendu...
01:07:35On donnera un exemple concret
01:07:36sur lequel...
01:07:36Le sénateur Blanc
01:07:37disait tout à l'heure
01:07:38que les sommes
01:07:39sont conséquentes.
01:07:40On est à plus de 7 milliards d'euros
01:07:42toutes économies confondues.
01:07:44Par contre,
01:07:45les sommes qui sont saisies
01:07:46sont des sommes également
01:07:47qui sont relativement importantes.
01:07:49Je fais la distinction
01:07:50entre le trafic global
01:07:52et puis les sommes
01:07:53qui sont saisies.
01:07:54Moi,
01:07:54l'une des propositions
01:07:55que j'ai envie de faire,
01:07:56c'est que de manière globale,
01:07:57quand on observe
01:07:58l'organisation du FIPD,
01:08:01c'est une organisation financière
01:08:03qui a plus vocation
01:08:04à financer des opérations
01:08:06plus qui relèveraient
01:08:06de l'investissement.
01:08:07Je pense qu'il y a aujourd'hui
01:08:10un déficit de moyens
01:08:11sur la prévention spécialisée,
01:08:13sur les actions
01:08:15de proximité,
01:08:17de lien social,
01:08:18de cohésion social
01:08:19pour permettre effectivement
01:08:20que les médiateurs,
01:08:21puisque Catherine Conconne
01:08:22en a parlé tout à l'heure,
01:08:23soient au contact
01:08:24avec les jeunes
01:08:25et faire en sorte
01:08:26que ces jeunes-là
01:08:27soient pris en main
01:08:27comme ça l'était
01:08:28par le passé,
01:08:29notamment dans le cadre
01:08:30des opérations
01:08:30ville-vie-vacances
01:08:31ou éventuellement
01:08:32des opérations
01:08:33de la politique de la ville.
01:08:35Les sommes qui sont saisies,
01:08:38l'argent qui est saisi,
01:08:39je pense que cet argent-là
01:08:40aurait pu parfaitement saisi
01:08:42et être utilisé
01:08:43pour permettre
01:08:44que les associations
01:08:45qui sont sur le terrain,
01:08:47qui ont besoin de moyens
01:08:47et qui n'ont pas de moyens,
01:08:49puissent en bénéficier
01:08:50et continuer le travail
01:08:51de cohésion sociale
01:08:52et éviter que les gamins
01:08:55soient livrés à eux-mêmes
01:08:56dans les territoires
01:08:57et à la rigueur,
01:08:58à la merci
01:08:59des trafiquants
01:09:00qui sont sur le terrain
01:09:01quelquefois
01:09:02ont plus de marge
01:09:02de manœuvre que nous.
01:09:03Merci pour cette proposition,
01:09:05en tout cas déjà
01:09:05une piste pour un travail,
01:09:08en tout cas pour une remontée.
01:09:09Alors on va direction
01:09:10la Polynésie justement,
01:09:11ça va répondre un petit peu
01:09:12à la demande
01:09:14de cet élu
01:09:15qui, on va avec vous
01:09:17monsieur Théry Alpha,
01:09:18maire de Teva Iouta,
01:09:19président de la communauté
01:09:20de communes de Théré
01:09:21et à Manou,
01:09:22j'espère que je prononce bien
01:09:23en Polynésie,
01:09:24l'augmentation de l'AIS
01:09:25plus connue
01:09:25sous la métanphéologie
01:09:27est un véritable fléau,
01:09:28ça, tout le monde est convaincu,
01:09:30ça a été mis comme une urgence
01:09:31à la fois pour le pays
01:09:32et pour l'État,
01:09:34voyons avec vous
01:09:34les politiques de prévention
01:09:35qui sont mises en place,
01:09:36sont-elles efficaces ?
01:09:37Et je rappelle
01:09:38que vous avez mené également
01:09:39une politique forte
01:09:40dans votre communauté
01:09:42de communes
01:09:42avec une interdiction,
01:09:45je crois que c'était
01:09:45sur le vapotage,
01:09:47voilà une interdiction totale
01:09:49même si
01:09:49elle est peut-être contestée,
01:09:51c'est ce que vous allez
01:09:51peut-être nous en parler,
01:09:53mais en tout cas vous,
01:09:53vous avez voulu donner
01:09:55un signal d'alarme,
01:09:56je vous laisse nous faire partager
01:09:58votre témoignage
01:09:59sur ces politiques en question.
01:10:02Yorana, à tous,
01:10:03merci à l'AMF
01:10:07de nous donner ce temps
01:10:08cet après-midi
01:10:09et je voudrais encore
01:10:10remercier
01:10:11toutes les interventions
01:10:12et notamment
01:10:13les interventions
01:10:14polynésiennes qui ont rappelé
01:10:17la singularité
01:10:18de notre pays.
01:10:19Donc juste pour rappeler
01:10:20que le territoire polynésien,
01:10:23il est très, très, très particulier
01:10:25puisque nous n'avons pas
01:10:26qu'une seule entrée
01:10:26avec l'aéroport international
01:10:28qui est à Fa'a,
01:10:29à Haïti.
01:10:30Il y a plusieurs entrées
01:10:31et notamment toutes les îles
01:10:33sont des entrées potentielles,
01:10:34notamment maritimes
01:10:35par rapport à l'international
01:10:37et l'intervention des marquises,
01:10:39des marquisiens nous rappellent
01:10:40que beaucoup de passages
01:10:42se fait aussi par les îles.
01:10:44Donc ce que nous souhaitons,
01:10:46en tout cas personnellement,
01:10:47en tant que maire
01:10:47d'une commune de 10 000 habitants,
01:10:49d'une communauté de communes
01:10:50de 60 000 habitants,
01:10:52c'est qu'il y ait aussi
01:10:53des réponses polynésiennes
01:10:55à la situation.
01:10:57Nous ne contestons pas
01:10:58et nous n'allons pas être
01:10:59dans la complète
01:11:00par rapport aux moyens déployés.
01:11:03Tout le monde fait du mieux,
01:11:04tout le monde a envie de faire plus,
01:11:06mais ce qu'il faut qu'on réussisse,
01:11:07c'est la coordination
01:11:08de tous nos moyens
01:11:09et chacun apporte sa part.
01:11:10En tant que président du CLSPD,
01:11:15du comité local
01:11:16de lutte contre la délinquance
01:11:18dans ma commune,
01:11:20nous avons mobilisé
01:11:21un comité de lutte.
01:11:22Le comité de lutte,
01:11:23c'est des associations
01:11:24de la commune,
01:11:25c'est des parents d'élèves,
01:11:27ce sont des paroisses,
01:11:29des confessions religieuses,
01:11:30des référents de quartier.
01:11:32Il faut aussi qu'il y ait
01:11:34une mobilisation à ce niveau-là,
01:11:36ne pas attendre que tout vienne
01:11:37du gendarme ou du judiciaire.
01:11:39Ensuite,
01:11:41cette réponse locale,
01:11:43on souhaite aussi
01:11:44qu'elle soit institutionnalisée,
01:11:46ne pas attendre
01:11:47qu'il y ait une loi de pays
01:11:50qui nous autorise
01:11:51à surveiller les parkings
01:11:53de nos écoles,
01:11:55parce que nous savons,
01:11:56et nous le voyons tous les jours,
01:11:58les points de deal
01:11:59sont juste en face des collèges,
01:12:00juste en face des lycées,
01:12:01et les parents souhaitent se mobiliser
01:12:05ou en tout cas souhaitent demander
01:12:06à la police municipale
01:12:08une mobilisation plus grande.
01:12:09Nous ne sommes pas douaniers,
01:12:11nous n'avons pas le droit
01:12:11de fouiller dans les sacs,
01:12:13mais nous avons conscience
01:12:14que l'utilisation de vapos
01:12:17est interdite pour les moins de 18 ans.
01:12:20Donc, si c'est interdit,
01:12:21si c'est invendable aux moins de 18 ans,
01:12:23aux mineurs,
01:12:24on a le droit de vérifier
01:12:25en tant que parents
01:12:26ou en tant que police municipale
01:12:29qu'il n'y ait pas
01:12:30d'utilisation de vapos interdits
01:12:33pour les mineurs
01:12:34dans nos écoles.
01:12:35Donc, ce sont ce type
01:12:37de solutions
01:12:38que nous souhaitons mettre en place,
01:12:39mettre en place
01:12:40un réseau d'écoute.
01:12:41Je disais à madame le procureur
01:12:43qui est à côté de moi
01:12:44que dans nos villes,
01:12:45dans nos quartiers,
01:12:46tout le monde sait
01:12:47qui est le trafiquant,
01:12:48tout le monde sait
01:12:49qui est le dealer,
01:12:51et on le voit,
01:12:52pas sans impunité,
01:12:53mais on le voit travailler
01:12:54au quotidien
01:12:55sans que l'enquête n'aboutisse.
01:13:00Ça fait des mois et des mois
01:13:01qu'il continue de dealer,
01:13:03au vu et au su de tout le monde.
01:13:05On nous dit
01:13:05que l'enquête est en cours
01:13:06et au final,
01:13:09pas l'impunité,
01:13:10mais le point de deal
01:13:11continue d'exister.
01:13:13Et donc,
01:13:13c'est cette incompréhension
01:13:15que nous souhaitons bien sûr casser
01:13:17par la création
01:13:18de ce comité de lutte
01:13:19où nous,
01:13:20on va réagir en tant que parents,
01:13:22on va protéger
01:13:22nos propres enfants,
01:13:23on va éduquer
01:13:24nos propres enfants,
01:13:25on va accompagner
01:13:26nos enfants
01:13:28en attendant
01:13:28la réponse judiciaire
01:13:29et en attendant
01:13:30une réponse
01:13:31beaucoup plus
01:13:32de la répression.
01:13:34Et pour aller
01:13:35dans le sens
01:13:36des marquisiens,
01:13:37il faut qu'on trouve
01:13:38une solution
01:13:39pour les entrées maritimes.
01:13:41On avait étudié,
01:13:43j'étais le ministre
01:13:44du gouvernement
01:13:45d'Edouard Fritsch
01:13:46qui avait proposé
01:13:47une modification
01:13:47du code rural
01:13:48pour que des agents
01:13:50insermentés
01:13:51et notamment
01:13:51des policiers municipaux
01:13:52voient des agents
01:13:53insermentés
01:13:54dans les îles
01:13:55où il n'y a pas de gendarmes,
01:13:56dans les îles
01:13:56où il n'y a pas de douaniers,
01:13:58dans les îles
01:13:58où il n'y a pas
01:13:59d'agents de l'Etat
01:14:00insermentés,
01:14:02qu'ils soient habilités
01:14:03à être le premier
01:14:05point de contact
01:14:07par rapport
01:14:08à ces voiliers
01:14:10ou à ces intrus
01:14:12étrangers
01:14:13à nos lagants.
01:14:14En tout cas,
01:14:15merci beaucoup.
01:14:15En tout cas,
01:14:16on voit,
01:14:16il y a une illustration
01:14:17d'une initiative
01:14:17au niveau de la commune,
01:14:20ce qui est très intéressant
01:14:20de la communauté de communes
01:14:22avec ce comité
01:14:24que vous avez mis en place
01:14:25et ce n'est pas une demande
01:14:26de plus de lois
01:14:27ou de plus de moyens.
01:14:29Ça,
01:14:29c'est quand même intéressant
01:14:30et vous demandiez également
01:14:32qu'il y ait un travail
01:14:33d'organisation
01:14:35ou en tout cas
01:14:36de collectif
01:14:36d'être mieux organisé
01:14:38entre les différents paliers.
01:14:40C'est bien ça ?
01:14:40Exactement
01:14:40et je voudrais aussi rappeler,
01:14:43bien sûr,
01:14:44on est dans un espace public laïque
01:14:46au titre de la laïcité,
01:14:49disons-le,
01:14:49tel qu'on le voit
01:14:51appliqué en France.
01:14:52Mais en Polynésie,
01:14:53nous sommes dans un
01:14:54œcuménisme religieux.
01:14:55Et vous travaillez
01:14:56avec les associations religieuses.
01:14:56Et donc,
01:14:57nous avons accès,
01:14:59nous avons beaucoup de partenariats
01:15:01avec les confessions religieuses
01:15:02et par la spiritualité,
01:15:04on peut aussi éduquer,
01:15:05on peut aussi éduquer les familles
01:15:06et rappeler aux familles
01:15:08le respect,
01:15:09le respect de son corps
01:15:12et de sa condition humaine
01:15:16par rapport à ses addictions.
01:15:18En effet,
01:15:19en Polynésie,
01:15:19les associations religieuses
01:15:20se mobilisent énormément.
01:15:22On les voit
01:15:22dans les manifestations,
01:15:24que ce soit le week-end,
01:15:25sur les bords des chemins,
01:15:26le bord des écoles,
01:15:27pour lutter contre
01:15:29toute cette criminalité.
01:15:31Alors,
01:15:31on va passer maintenant
01:15:32avec les possibles mesures judiciaires
01:15:34qui sont mises à disposition
01:15:35pour lutter contre
01:15:36cette criminalité grandissante
01:15:37avec la procureure
01:15:38de la République de Cayenne,
01:15:39Madame Aline Cléraud,
01:15:41et qui est également
01:15:41membre du conseil d'administration
01:15:43de la Conférence nationale
01:15:44des procureurs.
01:15:45Madame la procureure,
01:15:46pouvez-vous nous apporter
01:15:47votre témoignage
01:15:48sur les politiques pénales
01:15:49qui sont mises en place
01:15:50sur le territoire de Guyane
01:15:51ou peut-être
01:15:51dans d'autres Outre-mer ?
01:15:53En tout cas,
01:15:53c'est une demande.
01:15:54Votre réponse est très attendue
01:15:56puisqu'elle semblait
01:15:57avoir été oubliée.
01:15:58Et non,
01:15:58vous êtes bien là.
01:15:59Je suis bien là.
01:16:00Merci infiniment d'ailleurs
01:16:02pour votre invitation.
01:16:03Mesdames,
01:16:04messieurs,
01:16:04prise en vos grades
01:16:05et qualités,
01:16:06mesdames,
01:16:06messieurs,
01:16:07les élus,
01:16:08un salut évidemment
01:16:09appuyé aux élus de Guyane
01:16:11en cet instant
01:16:12où vous me permettez
01:16:12de prendre la parole
01:16:13avec véritablement
01:16:14un honneur particulier
01:16:15pour moi
01:16:16d'être présente ici
01:16:17en tant que petite fille
01:16:18arrière,
01:16:18petite fille de mère,
01:16:20élue d'une commune
01:16:21de 300 habitants.
01:16:22Je vous assure que là-haut,
01:16:23je pense que mes grands-parents
01:16:25doivent regarder
01:16:25cette prise de parole
01:16:26avec beaucoup d'attention.
01:16:27J'espère être à la hauteur
01:16:28de ce moment.
01:16:30Mesdames,
01:16:30messieurs,
01:16:31la mission d'une procureure
01:16:33de la République
01:16:33et en particulier
01:16:34dans les territoires
01:16:36d'outre-mer
01:16:37consiste,
01:16:38en dirigeant
01:16:39la police judiciaire,
01:16:40à élaborer
01:16:41et à animer
01:16:43une politique pénale
01:16:44efficace
01:16:45et adaptée
01:16:46aux réalités
01:16:47du territoire
01:16:47dans lequel
01:16:48elle s'inscrit.
01:16:49En arrivant
01:16:50à la tête
01:16:50du parquet de Cayenne
01:16:52en février
01:16:52de cette année,
01:16:53j'ai découvert
01:16:54véritablement
01:16:55un territoire
01:16:55tout à fait
01:16:56exposé
01:16:57aux menaces
01:16:58criminelles
01:16:58qui ont pu
01:16:59vous être exposées
01:17:00tout à l'heure
01:17:00notamment par
01:17:01madame la maire
01:17:02de Cayenne,
01:17:03des actions
01:17:04particulièrement
01:17:05violentes
01:17:05et puis des actions
01:17:06particulièrement
01:17:07complexes.
01:17:08Il s'agissait
01:17:08à ce moment-là
01:17:09véritablement
01:17:10d'établir
01:17:11un diagnostic
01:17:11sans complaisance
01:17:13pour être active,
01:17:15agir activement
01:17:16et puis déployer
01:17:17véritablement
01:17:17des politiques
01:17:18partenariales
01:17:19que j'ai souhaitées
01:17:20véritablement
01:17:20les plus larges
01:17:21et les plus actives
01:17:23possibles
01:17:24contre ces phénomènes
01:17:25qui touchent
01:17:26vous l'avez dit
01:17:27tout à l'heure
01:17:27les majeurs
01:17:28les mineurs
01:17:29et je crois
01:17:30que nous pouvons
01:17:31le dire
01:17:31encouragés
01:17:32particulièrement
01:17:32par une forme
01:17:33de vulnérabilité
01:17:34du territoire
01:17:35dans lequel
01:17:36j'exerce
01:17:37je pense
01:17:38en particulier
01:17:39à des phénomènes
01:17:40bien sûr
01:17:40comme l'orpaillage
01:17:41illégal
01:17:42aux atteintes
01:17:43à l'environnement
01:17:43et on en parle
01:17:44depuis tout à l'heure
01:17:45là aussi
01:17:45le trafic
01:17:45de stupéfiance
01:17:46qui concerne la Guyane
01:17:47le trafic
01:17:48de cocaïne
01:17:48le constat
01:17:50était véritablement
01:17:50sans phare
01:17:51et pour l'autorité judiciaire
01:17:53à laquelle
01:17:54j'appartiens
01:17:55il impliquait
01:17:56des perspectives
01:17:57d'action
01:17:58qui engagent
01:17:59on l'a beaucoup dit
01:17:59il me semble
01:18:00que c'est la clé
01:18:00probablement
01:18:01aujourd'hui
01:18:01de nos débats
01:18:02la responsabilité
01:18:04collective
01:18:04de tous
01:18:05les acteurs
01:18:06institutionnels
01:18:07et les acteurs
01:18:08de terrain
01:18:09dont vous faites
01:18:10éminemment partie
01:18:10trois points
01:18:11si vous me le permettez
01:18:12peut-être
01:18:13un mot
01:18:13rapide ou pas
01:18:14on verra en fonction
01:18:15peut-être des questions
01:18:16qui seront posées
01:18:17tout à l'heure
01:18:17sur cette loi
01:18:18du 13 juin
01:18:192025
01:18:20qui vise
01:18:21à sortir la France
01:18:22du piège
01:18:23du narcotrafic
01:18:25avec beaucoup
01:18:26de possibilités nouvelles
01:18:27qui sont aujourd'hui
01:18:28offertes
01:18:29au procureur
01:18:29de la république
01:18:30vous savez que cette loi
01:18:31crée un nouveau
01:18:33parquet national
01:18:34qui est le PNACO
01:18:36le parquet national
01:18:37anti-criminalité
01:18:39organisé
01:18:40qui va s'inscrire
01:18:41totalement
01:18:41dans le maillage
01:18:42déjà existant
01:18:43des huit GIRS
01:18:44des huit juridictions
01:18:46interrégionales
01:18:48spécialisées
01:18:48si vous le souhaitez
01:18:49je pourrais y revenir
01:18:50peut-être tout à l'heure
01:18:51mais en tout cas
01:18:51un acte fort
01:18:52de la part du législateur
01:18:53de venir positionner
01:18:54ce parquet
01:18:55à la tête
01:18:56en tant que pilote
01:18:57de l'action
01:18:58de la politique pénale
01:18:59sur l'ensemble
01:19:00du territoire national
01:19:01une spécialisation
01:19:03également
01:19:03de la chaîne pénale
01:19:05a été envisagée
01:19:06par cette loi
01:19:07qui nous semblait
01:19:07aussi porteuse
01:19:09nous l'espérons
01:19:10en tout cas
01:19:10d'un espoir
01:19:11tout particulier
01:19:11pour le ministère
01:19:14public
01:19:14auquel j'appartiens
01:19:15de nouvelles dispositions
01:19:17de procédures pénales
01:19:18c'est-à-dire
01:19:19des nouvelles techniques
01:19:19spéciales d'enquête
01:19:20de nouvelles techniques
01:19:21mises entre les mains
01:19:22des services
01:19:23de gendarmerie
01:19:24et de police
01:19:24et puis des nouveaux
01:19:25cadres juridiques
01:19:27également offerts
01:19:28au service
01:19:29du parquet
01:19:30et bien sûr
01:19:31à nos collègues
01:19:31magistrats
01:19:32du siège
01:19:33la création
01:19:34de nouvelles infractions
01:19:36en étant notamment
01:19:37cette circonstance
01:19:39particulière
01:19:40de la bande organisée
01:19:41et puis
01:19:42vous l'avez je pense
01:19:43entendu
01:19:43dans les médias
01:19:44monsieur le ministre
01:19:45a pu d'ailleurs
01:19:46en faire écho
01:19:47lorsqu'il s'est présenté
01:19:48il est venu visiter
01:19:49le territoire
01:19:49de Guyane
01:19:50la loi
01:19:51vise aussi
01:19:52à entraver
01:19:53définitivement
01:19:54l'action
01:19:55des narcos
01:19:56délinquants
01:19:57pardonnez-moi
01:19:57lorsqu'ils sont
01:19:58incarcérés
01:19:59vous avez
01:20:00deux nouveaux
01:20:00quartiers de lutte
01:20:01contre la criminalité
01:20:02organisée
01:20:03qui ont été créés
01:20:05à Condé-sur-Sartre
01:20:06et à Vendin-Leviel
01:20:07là aussi
01:20:08si vous souhaitez
01:20:08m'interroger je pourrais
01:20:09peut-être vous apporter
01:20:10quelques explications
01:20:11je veux évoquer
01:20:13deuxièmement
01:20:14si vous me le permettez
01:20:14là aussi
01:20:15les réponses
01:20:16judiciaires
01:20:17qui nécessairement
01:20:18d'ailleurs vous l'avez
01:20:19dit parfaitement
01:20:19doivent s'inscrire
01:20:21dans un pragmatisme
01:20:22tout à fait important
01:20:23et dans une nécessité
01:20:25d'adaptation
01:20:27alors trois priorités
01:20:28ont guidé mon action
01:20:29et je pense qu'elles
01:20:30guident bien volontiers
01:20:31l'ensemble
01:20:32de l'action
01:20:33des procureurs
01:20:34qui agissent
01:20:35en outre-mer
01:20:36d'abord
01:20:36judiciariser
01:20:38systématiquement
01:20:39les affaires
01:20:40de narcotrafic
01:20:40ce qui nécessite
01:20:42vous l'avez beaucoup dit
01:20:43évidemment
01:20:43des moyens humains
01:20:44et du matériel
01:20:46adapté
01:20:47deuxièmement
01:20:48et c'est très important
01:20:49et ça permet de répondre
01:20:50peut-être
01:20:50à vos interrogations
01:20:51monsieur le maire
01:20:52démanteler les réseaux
01:20:53du haut spectre
01:20:55en ciblant
01:20:56les têtes de réseaux
01:20:57et leurs flux
01:20:58financiers
01:20:59et systématisés
01:21:00et nous en avons
01:21:01aujourd'hui
01:21:02les moyens
01:21:02les saisies patrimoniales
01:21:04lors de ces fameuses
01:21:05poursuites
01:21:05pour les narcotrafic
01:21:06mais aussi
01:21:07et c'est là
01:21:08où je vous rejoins
01:21:08pilonner
01:21:09évidemment
01:21:10les points de deal
01:21:11on ne peut pas
01:21:12se satisfaire
01:21:13encore une fois
01:21:14d'enquête au long cours
01:21:14même si vous savez
01:21:15que très probablement
01:21:16pour la procureure
01:21:17que je suis
01:21:17cela représente
01:21:18un engagement
01:21:19bien sûr particulier
01:21:20et à mon avis
01:21:20une source d'efficacité
01:21:21tout à fait notable
01:21:22et puis prévenir
01:21:24le recrutement
01:21:25des jeunes
01:21:25et là je rejoins
01:21:26l'intervenante
01:21:27qui a pris la parole
01:21:28tout à l'heure
01:21:29pour la réunion
01:21:30prévenir
01:21:30le recrutement
01:21:31des jeunes
01:21:32pour les organisations
01:21:33par les organisations
01:21:34criminelles
01:21:35mission dans laquelle
01:21:36me semble-t-il
01:21:37les maires
01:21:38véritablement
01:21:38ont un rôle
01:21:39tout à fait important
01:21:41alors cette politique
01:21:42de fermeté
01:21:43puisque vous comprenez
01:21:44ce terme est important
01:21:44que les procureurs
01:21:46de la république
01:21:47s'inscrivent
01:21:47dans une politique
01:21:48de fermeté
01:21:49accrue
01:21:50je ne vais pas vous dire
01:21:51nouvelle
01:21:52parce qu'on s'inscrit
01:21:52dans cette politique
01:21:53depuis longtemps
01:21:54mais aujourd'hui
01:21:54peut-être
01:21:54en avons nous
01:21:55les moyens différents
01:21:56c'est une politique
01:21:59qui ne peut aller
01:22:01sans encore une fois
01:22:02l'action des élus
01:22:03de terrain
01:22:03que vous êtes
01:22:04dont nous savons
01:22:05qu'ils sont en première ligne
01:22:08dans cette bataille
01:22:09contre l'insécurité
01:22:10et le narcotrafic
01:22:11en particulier
01:22:12alors moi je le dis
01:22:13bien volontiers
01:22:14la connaissance
01:22:15de terrain
01:22:15des maires
01:22:16leur proximité
01:22:17bien sûr
01:22:18avec les populations
01:22:19mais aussi
01:22:20votre capacité
01:22:21à coordonner
01:22:21les acteurs locaux
01:22:23font de vous
01:22:23des partenaires
01:22:24incontournables
01:22:26alors notre action
01:22:27commune
01:22:27à mon sens
01:22:28elle doit cibler
01:22:29la prévention
01:22:30parce qu'on parle
01:22:31beaucoup de fermeté
01:22:31de la part des procureurs
01:22:32de la république
01:22:33mais vous savez
01:22:33que nous avons
01:22:34bien sûr
01:22:34un rôle à jouer
01:22:35en matière de prévention
01:22:37peut-être prévention
01:22:38d'ailleurs
01:22:38je viens de le dire
01:22:38des recrutements
01:22:40des jeunes
01:22:40pour les organisations
01:22:41criminelles
01:22:42le renforcement
01:22:43des compétences
01:22:44psychosociales
01:22:45des adolescents
01:22:46c'est tout à fait fondamental
01:22:47et là c'est l'éducation nationale
01:22:48qui a un rôle particulier
01:22:49à jouer
01:22:50me semble-t-il
01:22:51et puis l'occupation
01:22:52de l'espace public
01:22:53sur les lieux
01:22:53concernés
01:22:54par les points de dit
01:22:55je l'indiquais à l'instant
01:22:56j'évoquerai peut-être
01:22:59si vous me posez des questions
01:23:00les outils
01:23:01qui sont à notre main
01:23:01on a parlé tout à l'heure
01:23:02vous avez raison
01:23:03monsieur le maire
01:23:03des CLSPD
01:23:05moi je voudrais aussi
01:23:05vous parler de la communication
01:23:07entre les maires
01:23:08et les parquets
01:23:09et là aussi
01:23:10je peux y venir
01:23:11puisque la communication
01:23:12elle est fondamentale
01:23:13vous avez des procureurs
01:23:14qui ont presque tous signé
01:23:15c'est mon cas
01:23:16des conventions
01:23:17avec les élus de terrain
01:23:19on a créé
01:23:20des boîtes structurelles
01:23:21mail qui sont dédiées
01:23:22on vous renseigne
01:23:23on vous explique
01:23:24et puis surtout
01:23:25j'ai entendu le terme
01:23:26tout à l'heure
01:23:26de la part de madame
01:23:27la sénatrice
01:23:28nous sommes heureusement
01:23:30enfin destinataires
01:23:31de vos signalements
01:23:32puisqu'on a besoin
01:23:33fondamentalement
01:23:34encore une fois
01:23:34de tous les éléments
01:23:36d'information
01:23:36que vous voudrez bien
01:23:37nous donner
01:23:38et nous sommes au rendez-vous
01:23:39de cette communication
01:23:40voilà
01:23:40en quelques mots
01:23:41et peut-être trop long
01:23:42et tout à l'heure
01:23:43nous y reviendrons
01:23:43je pense fondamentalement
01:23:45que c'est effectivement
01:23:46par la coordination
01:23:47par cette capacité
01:23:48qui sera la nôtre
01:23:49de mieux nous renseigner
01:23:52pardonnez-moi
01:23:52sur ce qu'est la réalité
01:23:54dans vos communes
01:23:55que nous parviendrons
01:23:56à ce sursaut collectif
01:23:58auquel évidemment
01:23:58l'ensemble de nos concitoyens
01:24:00nous attendent
01:24:01je crois que vous avez
01:24:02tout à fait résumé
01:24:02et vous avez conclu
01:24:03exactement
01:24:04je n'ai plus besoin
01:24:04de résumer
01:24:05ce que vous venez de dire
01:24:05coordination sursaut
01:24:07et moyens
01:24:07judiciaires et pénales
01:24:09c'est ce que vous avez
01:24:10indiqué
01:24:11donc j'espère avoir répondu
01:24:13et j'espère que vous avez
01:24:14pu répondre
01:24:14aux différentes interrogations
01:24:16sur le pénal
01:24:16merci de l'applaudir
01:24:17chaleureusement
01:24:18c'était quand même
01:24:19très bien fourni
01:24:21et très bien résumé
01:24:22alors je vais aller
01:24:23avec madame Jacqueline
01:24:24Nostage-Brignot
01:24:25madame la sénatrice
01:24:26du Val d'Oise
01:24:26vous êtes l'auteur
01:24:27du rapport
01:24:28sur les polices municipales
01:24:29les 25 propositions
01:24:30pour donner aux polices
01:24:31municipales
01:24:32les moyens de lutter
01:24:32contre l'insécurité
01:24:34du quotidien
01:24:34voyons avec vous
01:24:36peut-être quelques
01:24:36mesures emblématiques
01:24:37vous allez me dire
01:24:38toutes elles sont
01:24:39emblématiques
01:24:39elles sont fortes
01:24:40mais peut-être voir
01:24:41peut-être celles qui sont
01:24:41adaptées au territoire
01:24:42des Outre-mer
01:24:43peut-être plus en lien
01:24:44et je rappelle également
01:24:45que l'AMF a fait
01:24:46des propositions
01:24:47sur ce sujet
01:24:48et a participé
01:24:49au Beauvau
01:24:49des polices municipales
01:24:51et avait proposé
01:24:52je crois
01:24:5355 mesures
01:24:54donc peut-être
01:24:55il y en a
01:24:55quelques-unes
01:24:56qui se rejoignent
01:24:57merci de m'avoir invité
01:24:58merci de la parole
01:24:59bonjour à toutes
01:25:00et à tous
01:25:00vous me permettrez
01:25:01de replacer
01:25:03un peu le contexte
01:25:04de cette mission
01:25:05donc moi je fais partie
01:25:06je suis membre
01:25:07de la commission des lois
01:25:08et de la dégation
01:25:08Outre-mer
01:25:09donc j'ai cette doule casquette
01:25:10et ça me passionne beaucoup
01:25:11cette mission d'information
01:25:14elle avait été souhaitée
01:25:15par François-Noël Buffet
01:25:16alors qu'il était encore
01:25:17président de la commission des lois
01:25:18pour poser un petit peu
01:25:20le devenir
01:25:21et de faire un bilan
01:25:22de ce qui se passe
01:25:23dans nos communes
01:25:24en fait
01:25:24parce que vous savez
01:25:25au Sénat
01:25:26on a la chance
01:25:26d'avoir des sénateurs
01:25:27qui ont quasiment
01:25:28tous été élus local
01:25:29ça fait une force
01:25:30c'est une chance
01:25:31et quand on parle
01:25:32de ces sujets
01:25:32entre guillemets
01:25:33on sait de quoi on parle
01:25:34donc je voudrais juste
01:25:36replacer un peu le contexte
01:25:37parce que
01:25:38tout à l'heure
01:25:38j'ai entendu des choses
01:25:39sur avant c'était mieux
01:25:41avant on avait plus
01:25:41de policiers
01:25:43etc
01:25:43je pense qu'on peut pas comparer
01:25:45la France des années 2000
01:25:47et la France de 2025
01:25:48on peut même pas comparer
01:25:50je veux dire
01:25:51moi j'ai été élue
01:25:52pendant trois mandats
01:25:53je pense qu'entre mon début
01:25:54premier mandat
01:25:55et la fin de mon troisième mandat
01:25:56je voyais pas les choses
01:25:58de la même manière
01:25:58on a un réel problème
01:26:00alors on a parlé
01:26:01d'une incotrafic
01:26:02qui s'est installée
01:26:04alors moi élue
01:26:05d'Ile-de-France
01:26:05c'est pas quelque chose
01:26:06que j'ai découvert
01:26:06à la dernière
01:26:07puisqu'en Ile-de-France
01:26:08on est confronté à ça
01:26:09depuis très longtemps
01:26:10mais en fait
01:26:10dans les territoires
01:26:12d'Itre-mer
01:26:12et dans l'Hexagone
01:26:13on a ce problème partout
01:26:15dans les petites villes
01:26:16dans les moyennes villes
01:26:17dans les villages
01:26:17donc on voit bien
01:26:18ce qui s'est installé
01:26:19donc on a
01:26:20autre sujet
01:26:21parce que c'est en lien
01:26:22avec la police viscépale
01:26:23une remise en cause
01:26:25permanente de l'autorité
01:26:26dans ce pays
01:26:26qui fait que
01:26:27les limites n'existent plus
01:26:29on tape sur le maire
01:26:30on tape sur l'enseignant
01:26:31on tape au sens
01:26:32intellectuel du terme
01:26:33je parle
01:26:34mais physique aussi
01:26:35et je sais de quoi je parle
01:26:36donc vraiment
01:26:37je pense qu'on a
01:26:38on a ça
01:26:39on a cette autorité
01:26:41cette remise en cause
01:26:42permanente de l'autorité
01:26:43qui fait que
01:26:44on n'y arrive plus
01:26:45et que
01:26:46voilà
01:26:47les polices de proximité
01:26:49la police municipale
01:26:50elle fait partie
01:26:51du continuum
01:26:52de sécurité
01:26:53à côté de la gendarmerie
01:26:55à côté de la police nationale
01:26:57pour qu'ensemble
01:26:58on puisse aider
01:26:59les maires
01:27:00en fait
01:27:00à gérer ce quotidien
01:27:01pourquoi je dis ça
01:27:02parce que les maires
01:27:03aujourd'hui
01:27:04que ce soit
01:27:05dans les Outre-mer
01:27:05ou ici
01:27:06ce sont ceux
01:27:08qui sont
01:27:09au quotidien
01:27:10interpellés
01:27:13par les concitoyens
01:27:14dont
01:27:15et on voit bien
01:27:16les sondages
01:27:16à quelques mois
01:27:17des municipales
01:27:18la sécurité
01:27:19est le souci
01:27:21majeur
01:27:21pour plein de raisons
01:27:23pas évidemment
01:27:24pour le problème
01:27:24du narcotrafic
01:27:25mais plein de raisons
01:27:26voilà pour cette journée
01:27:28des Outre-mer
01:27:28organisée dans le cadre
01:27:29du congrès
01:27:30de l'association
01:27:31des maires de France
01:27:31un congrès
01:27:32que vous pourrez suivre
01:27:33demain à 11h
01:27:34en direct
01:27:35sur Public Sénat
01:27:36toutes nos équipes
01:27:37seront mobilisées
01:27:37au parc des expositions
01:27:39de la porte de Versailles
01:27:40à Paris
01:27:40où se tient
01:27:41ce congrès
01:27:42de l'association
01:27:42des maires de France
01:27:43c'est la fin
01:27:44de cette émission
01:27:45merci de l'avoir suivie
01:27:46continuez à suivre
01:27:47l'actualité politique
01:27:48et parlementaire
01:27:49sur notre site internet
01:27:50publicsénat.fr
01:27:51je vous souhaite
01:27:51une très bonne suite
01:27:52des programmes
01:27:52sur Public Sénat
01:27:53Sous-titrage Société Radio-Canada
01:27:56Sous-titrage Société Radio-Canada
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