00:02Il est c'est 17h18, le sondage choc, nous sommes avec Sabrina Amidjeber, Richard Millet, Gauthier Lebrette, Olivier Guenek.
00:08Le sondage choc de l'IFOP sur la jeune génération musulmane et la tentation islamiste qui gagne du terrain.
00:13Alors les jeunes de moins de 25 ans sont 42% à ressentir de la bienveillance pour les islamistes, alors qu'ils étaient 29% en 1998.
00:22Même chose chez les 25-34 ans qui passent de 22% en 1998 à 43%.
00:27Le port du voile a progressé de 16 à 45% chez les filles, c'est-à-dire que chez les 15-25 ans, une jeune femme sur deux porterait le voile.
00:40Ce qui me paraît beaucoup...
00:42C'est beaucoup maintenant.
00:44Il suffit de sortir dans la rue.
00:45Il suffit de sortir dans la rue.
00:47Bon, 57% des 15-24 ans pensent que les lois de la République passent après les règles de l'islam.
00:5345% des hommes de moins de 35 ans et 57% des femmes du même âge refusent au moins une forme de contact, comme serrer la main, se faire soigner par une personne de l'autre sexe, fréquenter une piscine mixte.
01:10Là, on est à une personne sur deux, pour les moins de 35 ans, parce que les fractures sont assez générationnelles.
01:17Un jeune musulman de moins de 25 ans sur deux refuserait, par exemple, de faire la bise à une personne de l'autre sexe.
01:24Je répète cette phrase tellement elle me paraît folle.
01:27Un jeune musulman de moins de 25 ans sur deux refuserait de faire une bise à une personne de l'autre sexe.
01:34Richard Millet, quand vous entendez cela, vous vous dites que c'est religieux ou c'est identitaire ?
01:40C'est le problème de l'islam.
01:42C'est-à-dire que la porosité entre l'islam et l'islamisme est extrêmement, comment dirais-je, vague.
01:48Mais sauf que ce n'est pas vrai au Maroc.
01:49Par exemple, les jeunes gens au Maroc, il n'y a pas ce retour du rigorisme.
01:54On est en France.
01:55On est en France, donc on est en Europe.
01:58Oui, mais vous dites que c'est le problème de l'islam.
01:59Je m'aperçois qu'au Maroc, il n'y a pas les mêmes jeunes.
02:03Le problème de l'islam en France et en Europe.
02:05Le problème de l'islam en France.
02:06Je ne pensais pas, moi, il y a 40 ans, puisqu'on parlait tout à l'heure d'il y a 40 ans,
02:10que je verrais la France hérissée de mosquées.
02:12Ça, c'était une chose inimaginable pour moi.
02:15Je ne pensais pas non plus, quand j'étais prof, il y a encore 25 ans,
02:19que je verrais tout ce qui se passe aujourd'hui.
02:21J'ai eu quelques élèves au moment de l'affaire du voile de Creil à Chelle,
02:24où j'ai enseigné, qui ont commencé à venir avec un hijab.
02:27Je leur ai dit, vous enlevez ça tout de suite,
02:30parce qu'elles ont accepté et il n'y a pas eu de problème.
02:33Aujourd'hui, ça ne se passerait pas de la même façon.
02:35Le problème de l'islam, c'est qu'il est en train d'élever un mur
02:39entre une certaine immigration et les Français, disons, de tradition ou de souche.
02:45L'islam, pour les autres que pour ces gens qui ne refusent de s'assimiler,
02:49c'est un ensemble de mots négatifs.
02:52Hijab, fatwa, charia, etc.
02:54Il y a une espèce d'incompatibilité entre les deux
02:58qui est absolument terrifiante.
02:59Et je ne sais pas où on va.
03:01On ne va pas très loin, à mon avis, avant...
03:04On observe quand même que 7% simplement des Français
03:09sont de religion musulmane.
03:117%, ce n'est pas un chiffre extrêmement important.
03:16Il y avait 1% simplement en 1995 et 0,5% en 1985.
03:21Alors, vous me direz, il faut relativiser ce chiffre.
03:23Il faudrait savoir, par exemple, en dessous de 25 ans,
03:26je ne sais pas si vous me saisissez,
03:28si on prenait que la population de 25 ans,
03:30combien de jeunes gens en France sont musulmans ?
03:33Donc là, ça serait sans doute plus que les 7% globales.
03:38De la même manière, il faudrait savoir
03:39comment sont répartis ces musulmans sur le territoire de France.
03:44J'ai l'impression qu'évidemment, ils sont plus dans les grandes métropoles,
03:46les grandes villes, que dans les territoires ruraux.
03:49Une ville comme Roubaix, c'est 50%, paraît-il.
03:53C'est quelque chose que je sens.
03:54Bon, Sabrina Medjaber, la question que je posais,
03:57c'est identitaire ou c'est religieux ?
03:58Parce que la une du Figaro, aujourd'hui,
04:00c'était le retour d'une forme de rigorisme.
04:02Moi, je souligne que ce rigorisme n'existe pas forcément au Maroc,
04:07notamment et dans certains pays de tradition musulmane.
04:11Je vais vous expliquer pourquoi,
04:12parce que le Maroc, comme l'Algérie, comme les pays du Maghreb,
04:15tiennent à ce que ce soit uniquement l'islam sunnite.
04:18Je peux vous dire que ce sont des courants de l'islam.
04:21Islam sunnite malekite, il est strictement appliqué,
04:24rigoureusement appliqué en Algérie, comme au Maroc, par exemple.
04:27Il faut que vous expliquiez ces courants,
04:29parce que celui qui nous écoute, ceux qui nous écoutent,
04:31ne savent pas forcément.
04:32Je vais faire une différence très claire.
04:34Le courant chiite, par exemple,
04:35qui est habité en actualité ou en activité en Iran,
04:41n'est pas du tout le même que le courant sunnite, par exemple.
04:45Il y a une distorsion très claire.
04:46Non, je ne vais pas rentrer dans les modalités.
04:49C'est par rapport au califat, la croyance du calife,
04:51les compagnons du prophète, etc.
04:52C'est très très long à expliquer.
04:54Mais ce qui est sûr, c'est que cet islamisme-là,
04:57il a prospéré comment ?
04:58Il a prospéré dans les fameux quartiers prioritaires de la ville.
05:02Ça fait 40 ans, Pascal, qu'on a érigé l'islamisme.
05:05Ça fait 40 ans que les élus ont pactisé avec l'islamisme.
05:09Vous parliez tout à l'heure du nombre de mosquées.
05:11Il est effrayant.
05:12En 40 ans, il est passé de 65 à 2500 mosquées.
05:15Pourquoi ? Parce que les islamistes savent très bien comment
05:18rentrer dans les interstices de la loi.
05:20Ils passent par le culturel pour transformer ces lieux-là en cultuels.
05:25Regardez ce qu'on appelle les madrassas.
05:28Les madrassas sont des écoles coraniques.
05:30Mais à l'intérieur de la madrassas,
05:32vous trouvez tout un écosystème.
05:34Vous trouvez des bibliothèques,
05:35vous trouvez des salles de formation,
05:36vous trouvez des restaurants,
05:38vous trouvez des boutiques de vêtements,
05:39vous trouvez des librairies, etc.
05:41Donc, on a créé des écosystèmes dans les cités,
05:44ce qui renforce évidemment le poids du traditionnalisme.
05:48Et ce que révèle cette enquête,
05:49c'est évidemment une retraditionnalisation des mœurs,
05:53qui passe par le fait que ce soit très cloisonné,
05:56mais également parce que les parents aussi
05:57jouent une espèce de sur-musulmanité.
06:01Ils ont une vanité religieuse à afficher précisément
06:04leur appartenance à cette identité religieuse.
06:07Donc, on observe plusieurs phénomènes.
06:08Et il y a aussi, et ça c'est très important
06:10parce que très peu de personnes le savent,
06:14c'est le phénomène des réseaux sociaux,
06:16le réarmement idéologique des réseaux sociaux,
06:19où aujourd'hui par exemple,
06:20à l'heure où je vous parle,
06:21il y a le phénomène de ce qu'on appelle la mahramisation,
06:24c'est-à-dire le mahram en islam,
06:26c'est le tuteur, c'est-à-dire un membre de votre famille
06:28auquel vous n'êtes pas marié,
06:29avec lequel, pardon, vous n'êtes pas marié,
06:31qui doit être votre garant,
06:33qui doit vous accompagner lors de vos sorties.
06:35Il y a une influenceuse qui a fait sa omrah,
06:37c'est-à-dire son voyage à la Mecque,
06:39qui l'a fait sans son mahram.
06:41Elle s'est faite insulter conspieux,
06:42pour le balcet, il s'agit de Maéva Guenam,
06:45et donc tout ça participe à la retraditionnalisation,
06:48encore une fois, de l'islam rigoriste,
06:51traversé par le courant salafiste,
06:53c'est-à-dire l'identification à la vie du prophète
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