00:00Vous voyez du pain sur la planche, mais d'abord l'ouverture des marchés américains, c'est Wall Street qui est en train d'ouvrir, 10 minutes pour New York.
00:07Voilà, c'est plus frais qu'un burger au petit-déj, l'actu américaine, chaque jour avec John Plassard.
00:11Pour Cité Gestion, bonjour John.
00:13Bonjour Guillaume, bonjour Antoine.
00:15Plus frais aussi qu'un burger au petit-déj d'Antoine Larigauderis, c'est en fil rouge.
00:18Bonjour Guillaume, bonjour John.
00:20Comment ça se passe, ouverture des marchés américains, Antoine ?
00:22Ça se passe pas très bien, hein, moins 0,67% pour le Nasdaq, 22 560 points.
00:27Alors c'est surtout le Dow Jones qui recule d'un pour cent à 46 107 points, moins 0,5% pour le S&P 500, 6 638 points.
00:37Une volatilité qui monte encore d'un cran, on est sur des plus hauts de six mois.
00:42On est à 23 75 sur l'indice VIX avec surtout un titre qui se dégage et c'est Cloudflare qui est en très forte baisse du côté de Wall Street
00:51à cause d'une panne géante qui d'ailleurs perturbe Twitter, qui perturbe ChatGPT ainsi que beaucoup d'autres sites.
01:00Là, le titre Cloudflare est en train d'ouvrir en baisse de 5%, mais autant dire que ça a encore assombri une atmosphère déjà passablement sombre.
01:07Moins 1,8% donc pour le CAC 40 qui se retrouve sous les 8 000 points, 7 964.
01:11Effectivement, cette panne chez Cloudflare nous handicapent nous aussi d'ailleurs parce que vous savez qu'on vous pose une question chaque jour sur les réseaux sociaux.
01:17On aimerait bien pouvoir afficher cet après-midi la question, mais pour l'instant, on ne peut pas.
01:20On va voir. En tout cas, Cloudflare qui est à Wall Street en ce moment, est en train de reculer très très nettement.
01:25On est sur des signaux techniques, John, extrêmement sensibles, brûlants désormais sur les marchés américains.
01:31Oui, tout à fait. On parle rarement des signaux techniques, mais là, il y en a plusieurs qui se sont déclenchés.
01:35C'est d'abord, vous avez la cassure de la moyenne mobile des 50 jours sur le S&P 500 et sur le Nasdaq.
01:42C'est le premier signe de vulnérabilité depuis quelques mois.
01:48Après, ce qu'on a aussi qui est important, c'est l'explosion du nombre de plus bas sur 52 semaines.
01:55Vous avez d'ailleurs aujourd'hui des nombres de plus bas sur 52 semaines qui sont supérieurs au nombre de plus haut pour les valeurs du S&P 500.
02:06Ça aussi, c'est assez négatif pour les marchés.
02:10Vous avez moins de 40% des actions du S&P 500 qui traitent au-dessus de leur moyenne mobile des 200 jours.
02:18Eh bien, là aussi, c'est un signal assez négatif.
02:22Et puis, le dernier qui est peut-être un petit peu plus inquiétant, c'est que vous venez sur des ruptures de canaux haussiers très suivies par les programmes CTA dont on parle des fois.
02:34Donc, ça augmente mécaniquement les risques de vente systématique qui enclenchent l'effet boule de neige,
02:43qui fait que c'est les machines qui prennent le dessus sur les humains et qui vendent parce qu'ils doivent vendre à certains niveaux.
02:53Donc, pour l'instant, depuis hier soir, les signaux techniques ne sont pas très bons.
02:59C'est vrai. Alors, du côté des entreprises, en plus, les nouvelles ne sont pas très bonnes non plus.
03:02On regarde, par exemple, l'état des consommateurs aux États-Unis à travers ses nombreuses publications attendues des acteurs de la grande distribution cette semaine.
03:09Walmart, ce sera jeudi, Target et dès aujourd'hui, le spécialiste, le leader du bricolage Home Depot qui annonce ses résultats, ses perspectives et qui les abaisse.
03:17En l'occurrence, John, le titre Home Depot perd 4% à Wall Street.
03:21Oui, ils ont abaissé leurs prévisions annuelles.
03:23Donc, c'est évidemment, vous l'avez dit, Guillaume, c'est un signe clair que le consommateur américain devient de plus en plus hésitant,
03:30notamment pour les achats coûteux liés à l'habitat.
03:33Alors, si on regarde, et ça, c'est aussi assez intéressant parce qu'il y a des détails là-dessus,
03:39si on regarde les ventes comparables et les bénéfices du dernier trimestre,
03:43ils sont ressortis en dessous des attentes, mais ils sont pénalisés par l'absence d'ouragans majeurs aux États-Unis, notamment.
03:53C'est une bonne nouvelle, bien évidemment.
03:55Mais d'un autre côté, à chaque fois qu'il y a un ouragan qui passe et qui casse une partie de votre maison ou toute votre maison,
04:00tout le monde se précipite chez Home Depot aux États-Unis.
04:04On voit ça assez souvent.
04:06On a le groupe qui anticipe une baisse de 5% de son bénéfice par action.
04:11Et puis, il confirme que la reprise attendue en seconde partie de l'exercice ne s'est finalement pas matérialisée.
04:21Alors, ce qu'on voit lorsqu'on regarde la facture de Home Depot, la facture de tous ceux qui vont dans le magasin,
04:28on voit que les Américains privilégient désormais les petits projets peu coûteux plutôt que les rénovations majeures.
04:39Et ça, c'est un nouveau signe de la fameuse économie en cas avec très peu de personnes qui gagnent la majeure partie de l'argent aux États-Unis,
04:49qui continuent à vivre d'une manière absolument extraordinaire.
04:53Et de l'autre côté, la classe moyenne aux États-Unis et la classe pro,
04:58eux, essaient de se serrer encore plus la ceinture.
05:02Et ça, c'est la démonstration par A plus B des résultats de Home Depot.
05:06Ce titre est en baisse aujourd'hui à Wall Street.
05:08Home Depot, premier des grands acteurs de la grande distribution à publier cette semaine,
05:12moins 4% en ce moment à Wall Street.
05:14Wall Street qui a donc ouvert encore en baisse.
05:16Le Nasdaq abandonne 0,6% actuellement.
05:18Le S&P 500, moins 0,4%.
05:22Et dans les valeurs à ne pas rater,
05:24est une des sept magnifiques et une de plus qui lève de la dette pour investir.
05:29C'est Amazon, cette fois après Alphabet.
05:32Après Meta, Amazon lève 15 milliards de dollars.
05:34C'est une émission colossale.
05:38C'est sa plus grande depuis près de trois ans.
05:41Et puis, évidemment, ça donne un signal, qu'il soit juste ou faux,
05:45ça c'est une autre chose, mais un signal que le financement de la technologie
05:49devient de plus en plus coûteux.
05:51Et ça pousse les géants, vous en avez cité quelques-uns,
05:54à verrouiller les taux avant potentiellement une remontée des taux l'année prochaine
05:59s'il devait y avoir notamment de l'inflation aux États-Unis.
06:02Alors, évidemment, on est dans une situation où la taille,
06:07vous l'avez dit, elle est estimée entre 12 et 15 milliards.
06:10C'est une taille inhabituelle d'émissions qui a été vraiment perçue
06:15comme un signe de tension sur le cash flow, sur les liquidités,
06:20notamment liées aux dépenses d'intelligence artificielle.
06:23Et puis, les investisseurs hier, parce qu'on a vu les marchés qui,
06:27tout d'un coup, lorsqu'il y a eu cette annonce, ont baissé encore plus.
06:30C'était dans la deuxième partie de la séance d'hier soir à New York.
06:34Eh bien, on s'interroge sur le timing, parce qu'on a déjà pas mal d'interrogations
06:40sur la valorisation des entreprises, sur le fait que potentiellement,
06:46ces entreprises grillent plus de cash, grillent plus de liquidités
06:51qu'un apport qui pourrait être des sociétés qui pourraient être bénéficiaires
06:59dans plusieurs années.
07:00Donc, ça a mis le doute, en plus, sur un marché qui n'en avait absolument pas besoin.
07:05Effectivement.
07:05Et d'ailleurs, il y a ce rapport Bank of America intéressant sur les assets managers.
07:09Au mois de novembre, eh bien, pour la première fois en 20 ans,
07:11les assets managers sont des estimes.
07:13Pour la première fois en 20 ans, donc, il y a un excès d'investissement
07:15de la part des entreprises.
07:16Alors, qui a raison ? Qui a tort ?
07:18En tout cas, Amazon, donc, lève de l'argent, la plus grosse levée obligataire en dollars
07:22depuis trois ans pour Amazon.
07:24Le marché s'interroge, mais est-ce qu'il est forcément malsain
07:27de voir un groupe comme Amazon lever de la dette, John ?
07:31Pas vraiment.
07:33Ce n'est pas un manque de cash.
07:34On voit que les géants de la tech, ils empruntent,
07:37alors qu'ils ont quand même pas mal de cash.
07:40Ils ont des dizaines de milliards de dollars, pour la majeure partie, en trésorerie.
07:45C'est plutôt une optimisation, je dirais, du capital,
07:49puisque vous voyez que le coût de la dette qui reste inférieur
07:52au rendement attendu sur les investissements dans l'intelligence artificielle, dans le cloud,
07:57donc ça, fondamentalement, ça améliore la rentabilité du capital.
08:03Et puis, on sait qu'aux États-Unis, en tout cas, c'est un avantage fiscal
08:07parce que les intérêts sont déductibles.
08:10Donc, ça réduit le coût réel de l'emprunt.
08:14Donc, je dirais que ce n'est pas un signe avant-coureur de quoi que ce soit,
08:21d'un crash ou quoi que ce soit.
08:23C'est plutôt qu'on essaye d'optimiser, notamment, comme je l'ai dit, fiscalement,
08:28ces emprunts.
08:30Et on essaye aussi d'optimiser le fait que les taux ne soient pas aussi élevés que cela.
08:35– Effectivement, les intérêts, quand on emprunt, quand on lève de la dette,
08:38les intérêts sont déductibles fiscalement aux États-Unis.
08:41Et c'est aussi ça que jouent les géants de la tech à travers ces émissions obligataires.
08:45En plus, c'est plus rentable que laisser leur argent comme ça en fonds propres.
08:49Les actionnaires exigent un rendement implicite de 8-10% sur les géants de la tech.
08:53Pour une entreprise investment-grade, comme Amazon par exemple,
08:56la dette coûte moins cher que les fonds propres.
08:58C'est une des autres raisons pour lesquelles Amazon et les autres se mettent à lever de la dette.
09:02Antoine, ça ne veut pas dire que tous ceux qui lèvent de la dette sont sains.
09:06Il y a des levées de dette qui, elles, posent vraiment fondamentalement question.
09:09– Vous vous souvenez, il y a quelques semaines,
09:12on s'était beaucoup posé de questions autour d'oracles.
09:15C'est vrai qu'ils sont les auteurs d'un financement massif auprès d'OpenAI
09:21de 300 milliards de dollars, si j'ai bonne mémoire.
09:24Et là, on a un article du Financial Times ce matin,
09:27qui s'auto-qualifie de provocation, si on regarde bien l'article,
09:33mais qui dit que fondamentalement, au vu de ce que Oracle déclare vouloir dépenser,
09:38des fondamentaux de l'entreprise Oracle, de ce que perd ChadGPT,
09:43en réalité, ces 300 milliards, là, en ce moment, sont réduits à 72 milliards.
09:50En raison de la perte de valeur du cash, en raison du manque de génération de cash,
09:57de la tendance de ces entreprises à en brûler, au contraire.
10:00Voilà, ils incitent à la prudence sur ce financement en circuit fermé,
10:04dans le sens où tout est en train de perdre de sa valeur,
10:07si jamais il y a un grain de sable dans la mécanique.
10:11Et ça, le marché l'a identifié, en un mois, Oracle, pour le coup,
10:14Oracle, lui, a perdu 30% là, en un mois.
10:17Wall Street ouvre dans l'onde rouge, donc, se devient une mauvaise habitude,
10:20le Nasdaq perd 0,6, le S&P perd 0,4%.
10:23Et le Bitcoin, alors là, n'en parlons pas.
10:25John, le Bitcoin est repassé tout à l'heure sous les 90 000 dollars,
10:28un plus bas de 7 mois, il est désormais négatif sur l'année, le Bitcoin.
10:32Oui, et puis, on parlait de signes techniques.
10:36On sait qu'il y a des signaux qui font que sous les 90 000,
10:39vous avez beaucoup de stop-loss qui ont été déclenchés.
10:43Donc, si vous regardez les analyses techniques,
10:46alors, ça vaut ce que ça vaut,
10:47mais on voit le Bitcoin aller vers les 70 000 avant de rebondir.
10:51Vous savez qu'on a des cycles, des cycles de 4 ans, souvent, sur le Bitcoin.
10:56Mais ce qu'on voit, c'est que, si on va un peu plus dans le fondamental,
11:01c'est qu'à un moment, on voyait le Bitcoin qui était décorrélé du Nasdaq,
11:07décorrélé des actifs dits risqués, et tout d'un coup, on est rentré.
11:13Le Bitcoin est rentré dans la danse et s'est corrélé à nouveau avec le Nasdaq,
11:20avec les valeurs liées à l'intelligence artificielle.
11:22Et on a l'impression que les acheteurs plus profonds, si je peux dire,
11:27ont aussi pris leurs bénéfices ou ils pouvaient les prendre.
11:32On rappelle quand même que le Nasdaq a connu une progression à plus de 125 000 dollars
11:37et que, évidemment, vous avez des gens qui peuvent prendre des bénéfices.
11:42Alors, il faut faire, évidemment, attention.
11:45C'est plutôt le reflet d'une réduction généralisée du risque
11:49plus que de la fin d'une histoire sur les crypto-monnaies,
11:55ce qui n'est absolument pas vrai.
11:56Mais tout ce marché, qu'on le veuille ou non, il a besoin de respirer.
12:00Il a besoin d'avoir des rotations.
12:02Et c'est ce qu'on est en train d'assister.
12:05C'est le phénomène auquel on est en train d'assister.
12:08Donc, je dirais que, pour l'instant, il n'y a pas le feu au lac,
12:12comme on dit en Suisse.
12:12Mais on est dans une situation où il faut faire attention sur le court terme.
12:18Mais il va y avoir des opportunités absolument extraordinaires,
12:22que ce soit sur les cryptos, que ce soit sur le Bitcoin
12:24et, bien évidemment, sur l'intelligence artificielle.
12:27Mais on l'espère.
12:28Et Lockheed Martin, il faut quand même qu'on en dise un mot,
12:30de cet acteur, ce géant de la défense aux États-Unis.
12:33Quand même, parce que dans cette séance de baisse,
12:35Lockheed Martin gagne quasiment 1%.
12:38C'est peut-être un game changer, d'ailleurs,
12:39pour l'ensemble des équilibres au Moyen-Orient.
12:41Lockheed Martin est sur le point de vendre son F-35 à l'Arabie saoudite.
12:45Ce serait une première, John.
12:47Un tournant majeur dans la politique de transfert de technologies militaires
12:52avancée vers le Golfe.
12:54Et puis, ça pourrait potentiellement, il faut que ce soit confirmé,
12:57mais ça pourrait potentiellement avoir un impact sur l'équilibre régional.
13:01Parce qu'il faut rappeler que, jusqu'ici,
13:04Israël était le seul pays de la région à disposer de F-35.
13:08Donc, l'arrivée de F-35 dans un autre pays pourrait bouleverser cet équilibre.
13:17Alors, évidemment, il y a des obstacles, il y a des conditions.
13:21Cette vente de F-35 doit passer l'approbation du Congrès.
13:25On a des questions aussi, et c'est mis en avant par les membres du Congrès,
13:30sur les droits de l'homme et les inquiétudes sur la protection de la technologie dite sensible.
13:37Donc, évidemment, ça a une dimension économique, ça a une dimension diplomatique
13:43et ça a une dimension aussi géopolitique.
13:47Donc, si ça devait se faire, ce serait vraiment un game changer
13:51pour l'équilibre qu'on a, l'équilibre difficile qu'on a dans cette région.
13:57Ils ne doivent pas être contents en Israël, en l'occurrence, Antoine.
13:59Si l'Arabie saoudite a des F-35, elle aussi.
14:01Cela dit, c'est vrai que ça peut poser question dans le contexte actuel
14:06et surtout en ce qui concerne deux caractéristiques du F-35,
14:10qui sont sa furtivité, parce que c'est vrai qu'il se voit très très peu au radar,
14:13et puis ce qu'on lui reproche beaucoup, c'est-à-dire sa capacité à être connecté en permanence.
14:18C'est un avion archi-connecté et qui a l'inconvénient
14:23que si Lockheed Martin décide de le clouer au sol, il peut le clouer au sol.
14:26Cela dit, si on regarde bien historiquement, l'Arabie saoudite a toujours bénéficié
14:32des meilleures attentions des vendeurs d'armes américains.
14:35Quand Israël a eu le F-15, ils ont eu des F-15 aussi.
14:38De la même manière que le Japon aussi, qui est un des poids chauds du globe
14:42et partenaire de défense américain actif, a toujours reçu le top niveau aussi des F-15
14:47et sans doute des F-35 aussi.
14:50Ce titre Lockheed Martin gagne en ce moment 1%, puis alors une autre valeur gagne 1%.
14:54On est dans les terres rares MP Materials parce que la milliardaire australienne
14:58Jaina Renite est désormais la principale actionnaire de ce producteur américain
15:03de terres rares MP Materials.
15:04Le titre gagne 1%.
15:05Merci John de nous avoir accompagné.
15:07Cité Gestion régulièrement à nos côtés.