Un député jugé "sexiste" abusivement ?

Sud Radio

Avec Gérault Verny, député UDR des Bouches-du-Rhône  Abonnez-vous pour plus de contenus : https://www.youtube.com/ ———————————————————————   🎧 Retrouvez nos podcasts et articles :https://www.sudradio.fr/  ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook :https://www.facebook.com/profile.php?... ▪️ Instagram : / sudradioofficiel ▪️ Twitter : / sudradio ▪️ TikTok :https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr ———————————————————————  ##ACTU_DU_JOUR-2025-11-18##

Transcript

00:00France dans tous ses états.

00:01Madame Rousseau, est-ce que vous pourriez éviter d'hurler quand vous prenez la parole ?

00:05Vous nous cassez les oreilles ?

00:07Ou à défaut, est-ce que vous pourriez baisser le micro ?

00:09Non, ça n'est pas acceptable. Je vous rappelle à l'ordre immédiatement.

00:12Et votre appel au règlement est terminé.

00:15Vous avez un rappel à l'ordre.

00:18C'est insupportable.

00:20C'est honteux.

00:22Je ne tolérerai aucune attaque sexiste dans cet hémicycle.

00:25C'est fini ! C'est fini !

00:28C'était mercredi dernier dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale.

00:31Le député UDR Géraud Verny rappelait à l'ordre par la présidentielle Brun Pivet

00:35pour avoir demandé à Sandrine Rousseau de parler un peu moins fort,

00:38ce qui selon certaines mœurs serait apparemment sexiste.

00:41Alors quelles étaient les intentions de Géraud Verny ?

00:43On en parle tout de suite sur Sud Radio.

00:45Bonjour M. le député.

00:46Bonjour Géraud Verny, merci d'être sur Sud Radio.

00:49Vous êtes sur la sellette.

00:51Moi j'aime bien vous entendre parce que vous avez été mis en cause.

00:54C'est violent quand même sexisme.

00:56Voilà, c'est peut-être fondé, c'est peut-être pas fondé.

01:00On a vu, alors on aurait dû également écouter la prestation de Sandrine Rousseau.

01:05Et c'est vrai que sur les bancs de la gauche extrême ou de l'ultra-gauche,

01:08quelquefois il y a des propos véhémants.

01:10Il y a même certains propos qui sont allés très loin,

01:12qui ont été rappelés à l'ordre.

01:13Il faut le reconnaître aussi.

01:15Là ma seule question est, alors je ne dis pas que c'est bien ou que c'est mal,

01:18c'est vrai que sur le fond, dire à quelqu'un arrêter de hurler,

01:22c'est peut-être une attaque un peu personnelle.

01:23Ensuite il vous dit, vous nous cassez les oreilles.

01:25Admettons que votre propos soit sujet à un commentaire.

01:29Mais ce que je n'ai pas compris, c'est en quoi c'est sexiste,

01:32puisque si ça aurait été un homme, les termes auraient été les mêmes.

01:35Tout à fait.

01:36Vous auriez pu dire à M. Coquerel, enfin il ne hurle pas Coquerel.

01:40Non, non.

01:40Mais enfin il y a d'autres, M. Delogu, vous auriez pu dire arrêter de hurler.

01:44Et là, tout de suite on vous tacle de sexisme.

01:48Vous admettez la comparaison ou l'allusion ?

01:52Non mais je ne comprends pas.

01:53En réalité c'est plutôt une tempête dans un verre d'eau,

01:55parce que si vous voulez, il faut regarder les choses de façon très factuelle.

01:58Premièrement, il y a un vrai problème de bruit dans l'hémicycle.

02:01C'est quelque chose qui est reconnu.

02:02Ce que les gens ne savent pas.

02:03Les auditeurs, voilà, moi j'ai été à l'Assemblée, je sais ce que c'est.

02:06Tout à fait.

02:07Et les personnels de l'Assemblée se plaignent d'ailleurs de ce bruit.

02:10Et on est au-delà des normes réglementaires concernant la santé au travail.

02:14Donc c'est une réalité.

02:15On est à un moment du budget assez intense.

02:18On siège depuis des semaines et des semaines.

02:20Les esprits s'échauffent.

02:21Après je demande à Madame la Présidente, Yael Brunpivet,

02:25de pouvoir faire moduler aussi les micros.

02:27Parce que c'est possible.

02:28C'est ce que je demande dans la phrase.

02:29Je demande à Madame Brousseau d'arrêter de hurler.

02:31Ou à défaut, qu'on baisse le son tout simplement.

02:36Voilà, donc ce n'est pas dirigé vers Madame Brousseau spécifiquement.

02:40C'est le brouhaha qui est dénoncé.

02:42Madame Yael Brunpivet, un an avant, avait demandé à la France Insoumise,

02:48sur Twitter, d'arrêter de hurler.

02:50Voilà.

02:51Oui, oui, en France.

02:51Le mot hurlement, ce n'est pas un mot qui sort de nulle part.

02:55C'est que vraiment, véritablement, il y a des hurlements.

02:58Et donc...

02:59C'est un problème de décibel.

03:00C'est un problème de décibel.

03:01Voilà.

03:01Si je peux m'exprimer ainsi.

03:02Quand je dis que vous nous cassez la soirée, j'aurais pu dire que vous nous faites mal à la tête.

03:05Oui.

03:05En l'occurrence, c'est le cas.

03:06Faites moins de bruit, parlez moins fort.

03:08Enfin, il y a mille places françaises.

03:10Soit étant dit, ce qui est plus dérangeant,

03:11ce qui est plus dérangeant, c'est qu'au-delà de cette anecdote,

03:14parce qu'on est dans le domaine de l'anecdotique,

03:17alors Madame Brunpivet fait un rappel à l'ordre.

03:21Bon, il paraît qu'il y a des conséquences financières qui sont attachées.

03:24Alors, si j'allais vous poser la question, la sanction consiste en quoi, le rappel à l'ordre ?

03:27Écoutez, normalement, il y a plusieurs grades dans le rappel à l'ordre.

03:30Je ne sais pas, je ne sais même pas si ça a été...

03:31C'est votre premier, vous avez déjà eu un...

03:33Non, c'est mon premier, parce que je suis un...

03:34Vous êtes déjà anti-discipliné.

03:37Exactement.

03:38Non, ce qui est plus dérangeant, c'est qu'il y a eu des attaques ad nominem

03:41extrêmement violentes de la part de l'extrême-gauche

03:43qui n'ont pas été sanctionnées.

03:45Notamment ma collègue Anand Mansouri,

03:47qui a été traité de caution par un député de la France insoumise,

03:52Anand Mansouri, qui est d'origine marocaine,

03:54qui a été traité de caution quand elle montait à la tribune.

03:58Yael Brunpier a considéré que ce n'était pas grave.

04:03Ah oui, la diversité a deux poids.

04:05Si elle est à gauche, elle est légitime.

04:07Et si elle est à droite, ça devient une caution politique.

04:09Exactement.

04:09On a un député communiste qui a expliqué

04:14que potentiellement, le communiste ferait encore plus de morts

04:18à l'endroit de mon collègue Olivier Fessa.

04:20C'est quand même grave.

04:21Olivier Fessa qui rappelait que le communiste avait fait 100 millions de morts.

04:25Un député communiste lui répond qu'il faudrait faire attention

04:27parce que peut-être ce bilan pourrait s'alourdir.

04:30Pas de rappel à l'heure non plus.

04:32Dans l'échelle des gravités, on n'est pas tout à fait sur le même plan.

04:34Donc demander à quelqu'un de parler un petit peu moins fort pour la qualité des débats,

04:37c'est mal.

04:38Traiter une députée d'origine marocaine de caution, c'est ok.

04:44Expliquer que potentiellement, il faut faire attention

04:46parce que le communisme pourrait générer plus de morts, c'est ok aussi.

04:49Donc c'est plutôt ça qui me dérange.

04:50Donc vous considérez qu'il y a un peu de poids, de mesures ?

04:52Complètement.

04:53En fait, il y a une soumission, à minima une soumission,

04:57voire une complaisance de la présidence de l'Assemblée

05:00à l'endroit de l'extrême gauche.

05:03Et ça, c'est gênant.

05:03Et pourtant, on sent, monsieur le député, de ce côté de l'hémicycle,

05:07le groupe Assemblée Nationale et UDR.

05:09UDR, pour moi, c'était le Parti Gaulliste quand j'étais gamin.

05:11Toujours.

05:12Union de la Force de la République, c'est pour ça,

05:14qui était le parti majoritaire et qui était du temps du général de Gaulle.

05:18Et donc, Éric Ciotti a repris de façon tout à fait légitime.

05:21D'ailleurs, personne n'a été propriétaire.

05:24Non, on sent une précaution de tenue.

05:27Vous êtes en costume cravate, vous êtes tous élégants,

05:29tels que j'ai toujours vu les députés à l'Assemblée Nationale jusqu'à il y a quelques années.

05:32Et vous essayez de soigner votre expression.

05:35Voilà.

05:36Il y a rarement de débordements.

05:38Bon, quelquefois, dans le débat, il y a une tension, il y a un petit peu de...

05:40Voilà.

05:40Là, vous êtes vraiment fustigé comme un...

05:42Alors, sexiste.

05:44En plus, Mme Brande-Pivet a l'air très en colère.

05:47C'est fini, c'est fini.

05:48Comme s'il y en avait tous les jours, ou s'il y en avait régulièrement.

05:52C'est pas le cas non plus, on est bien d'accord.

05:53Absolument pas.

05:54Alors, le groupe Uguerre a une vraie spécificité, c'est que nous sommes un parti où il y a

05:5875% des députés qui sont issus du monde du privé, beaucoup de chefs d'entreprise.

06:03Je suis moi-même chef d'entreprise, je dirige un groupe industriel.

06:07Rappelez-moi votre circonscription.

06:0814e des Bouches-du-Rhône.

06:09Des Bouches-du-Rhône.

06:11Donc, bah oui, effectivement...

06:12C'est-à-dire ?

06:14Bah, sociologiquement, vous succédez à qui, vous avez ?

06:17À une députée macroniste, c'est une circonscription qui bascule en fonction des résultats majoritaires.

06:25Donc, députée de terrain, et vous connaissez ce qu'est la fracture sociale, notamment dans

06:28les Bouches-du-Rhône.

06:29Tout à fait.

06:29Voilà.

06:30Ça ne vous empêche pas d'être en cramade, vous êtes quand même assez proche des gens

06:33du terrain et du peuple.

06:33Tout à fait.

06:34Tout à fait.

06:35Aucun rapport, mais au contraire, je pense que c'est respecter nos électeurs que de les

06:38représenter le plus dignement possible.

06:41Donc oui, on essaye d'apporter de la qualité au débat, systématiquement, on argumente

06:45beaucoup.

06:45Il y a un travail qui est mené par l'UDR, où on a organisé énormément de colloques

06:50d'ailleurs, pour faire avancer le débat sur les questions fiscales, de façon majoritaire,

06:56sur l'économie en général, et sur la défense des entreprises.

06:59C'est vraiment nos axes.

07:00Du coup, vous n'avez pas pu formuler votre observation au règlement.

07:07Ça vaut le coup de la rappeler ou non ? C'était vraiment un détail technique, si

07:10je peux dire ?

07:11Ou c'était une...

07:12Bah, écoutez, je ne sais pas.

07:13Je ne sais pas la suite qui sera donnée.

07:15Non, non, non, mais elle vous dit, il n'y a plus de rappel au règlement.

07:19C'était quoi votre rappel au règlement ?

07:20C'était uniquement, justement, la possibilité d'avoir des débats paisibles.

07:25Ah, d'accord.

07:25Parce que je considérais que l'intervention nuisait à la qualité des débats.

07:28Votre propos, c'était l'illustration de votre rappel au règlement qui, finalement, n'a pas été entendu.

07:34Tout à fait.

07:34Bon, peut-être que, finalement, cette altercation et cette sanction que vous allez subir permettra, peut-être, à l'Assemblée nationale, aux représentants de la nation, de modérer un petit peu leur temps.

07:46Parce que, on est quand même, pour les Français, je peux vous dire, et quelle que soit leur opinion politique, les gens vous disent, l'Assemblée nationale, c'est quand même les représentants de la nation, c'est les députés de la nation.

07:54On attend un petit peu plus de sérénité, de tenue, même s'il peut y avoir des échanges véhéments.

07:59Et dans l'histoire, il y a même eu des coups de feu, des menaces de mort.

08:05Mais là, vu l'importance du débat et la tension qu'il y a dans le pays, on attend un peu plus de sérénité.

08:10Ça, je pense que c'est quelque chose à...

08:11Oui, mais vous savez, j'ai reçu des milliers de marques de soutien, vraiment des milliers de personnes qui me disaient qu'effectivement, c'était bien de rappeler qu'on n'est pas dans une cour de récréation

08:21et qu'il faut être capable de mesurer ses propos et la façon dont on les prononce.

08:27Et c'est ce que je fais remarquer à ce moment-là.

08:28C'est-à-dire, essayons d'avoir un débat et une expression de ce débat qui soit à la hauteur des enjeux.

08:35Et les enjeux sont graves, parce qu'effectivement, c'est le quotidien des Français, c'est la fiscalité dans sa globalité, donc c'est les perspectives économiques, etc.

08:43Donc c'est des enjeux qui touchent le quotidien des Français dans leur ensemble.

08:46Vous aviez des relations, j'allais dire, normales de parlementaires avec son île Rousseau, vous vous croisez à la buvette ou autre,

08:51ou non, pas vraiment ?

08:52Tout à fait, enfin, très cordial.

08:53Et vous vous êtes vu depuis, d'ailleurs, ou vous vous êtes recroisé depuis ?

08:55Non, on n'a pas eu l'occasion de se recroiser depuis, mais si vous voulez, moi j'ai des relations cordiales avec tout le monde,

08:59je respecte l'intégralité des députés, je combats farouchement, effectivement, l'idéologie d'extrême-gauche,

09:04mais je combats l'idéologie, je ne combats pas les hommes, donc je combats l'extrême-gauche, mais je respecte les personnes, bien évidemment.

09:11Bon, en tout cas, sur ce plateau, vous vous êtes comporté très correctement.

09:14J'en sais.

09:15J'espère que je n'ai pas hurlé.

09:17Non, voilà.

09:17Alors, qu'est-ce que je peux vous dire ? Soignez votre langage, monsieur le député, faites attention à ce que vous dites, voyez,

09:22ne provoquez pas la colère, lire de madame Brown-Pivet qui essaie de présider de l'Assemblée nationale,

09:28mais qu'elle veille aussi à ce qu'il y ait beaucoup de sérénité, c'est aussi son rôle, je pense, de veiller à cela.

09:32Je pense aussi.

09:32Merci d'être venu sur ce plateau.

09:33Merci beaucoup.

09:35Restez bien avec nous, on est ensemble jusqu'à 14h avec Louis Ouzalter, auteur de La Foudre et les Cendres,

09:40aux éditions L'Observatoire.

09:42On parlera d'Emmanuel Macron et de sa fin de règne un petit peu difficile.

09:45A tout de suite.

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