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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale

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Transcription
00:00Le docteur Millau avec nous, bonjour Brigitte.
00:02Bonjour.
00:02Depuis hier, la HAS, la Haute Autorité de Santé, recommande de ne plus prescrire un test sanguin,
00:07pourtant fréquemment utilisé et depuis longtemps.
00:10On attend vos explications.
00:11Oui, il s'agit de la vitesse de sédimentation.
00:14Je pense que tout le monde a lu un jour sur sa prise de sang, vitesse de sédimentation.
00:18Voilà, c'est un examen qui était couramment demandé et qui l'est sûrement encore d'ailleurs.
00:23C'est quoi la vitesse de sédimentation ?
00:26On l'indiquait pour mesurer, pour savoir s'il y avait une inflammation dans le corps ou pas.
00:32En fait, cette vitesse de sédimentation, elle se calculait comment ?
00:35C'était le temps que les globules rouges mettaient à tomber dans le tube.
00:40Donc plus ce temps était élevé, plus il y avait d'inflammation.
00:46Reconnaissez, somme toute, que quand on le raconte comme ça, ça paraît un petit peu archaïque,
00:51ce qui n'est pas tout à fait faux.
00:52Attention, ça a été utilisé.
00:56Moi, j'ai demandé plusieurs fois, tous les médecins le demandaient plusieurs fois.
00:59C'est vrai que ça servait de référence pour savoir si on avait une inflammation ou pas.
01:04Alors, quels étaient les inconvénients majeurs ?
01:05Je vous les ai mis là.
01:08Peu reproductifs, c'est-à-dire qu'on le faisait par exemple à 8h du matin,
01:11puis on le refaisait à 10h du matin, on n'avait pas tout à fait les mêmes chiffres.
01:14Embêtant.
01:15Embêtant.
01:15Peu spécifiques, on ne savait pas du tout de quelle inflammation il s'agissait.
01:22Ça dépendait de l'âge, ça dépendait du sexe, ça dépendait de la nature des maladies.
01:26Donc, peu reproductibles.
01:27Mais on savait quand même qu'il y avait une inflammation.
01:29Une cinétique lente.
01:30C'est-à-dire qu'en fait, vous pouviez très bien avoir une vitesse de sédimentation normale
01:36alors que l'inflammation avait déjà commencé.
01:39Ça mettait du temps.
01:40De même qu'à l'inverse, vous pouviez très bien avoir une vitesse de sédimentation encore élevée
01:45alors qu'il n'y avait plus d'inflammation.
01:47Donc, devant tous ces inconvénients majeurs,
01:50mais surtout devant le fait qu'on a une alternative.
01:55On a ce qu'on appelle la CRP.
01:57Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler.
01:59Très peu.
02:01Si, bien sûr.
02:04Donc, maintenant, on demande une CRP.
02:08Le nom anglais, c'est C-réactive-protéine.
02:11On l'appelle CRP ou PCR-protéine.
02:13Et le C, c'est quoi ?
02:14C, c'est le nom de la protéine.
02:15Ah oui, d'accord.
02:16Donc, nous, on dit aussi PCR-protéine, C-réactive, peu importe.
02:21Cette CRP est beaucoup plus précise.
02:25Déjà, ne serait-ce que par son mode de fonctionnement.
02:28C'est-à-dire qu'en fait, quand il y a une inflammation dans le corps,
02:31il y a une libération de petites molécules qu'on appelle des cytokines,
02:35qui vont partout sur des petites molécules inflammatoires.
02:37Et c'est en fait, cette libération de cytokines
02:39va entraîner la fabrication par le foie de cette protéine C.
02:43Donc déjà, on n'est plus aux petits globules qui tombent et qui sédimentent dans le tube.
02:49Donc, elle est véritablement le signe d'une inflammation.
02:53Et en fonction, c'est toujours pareil,
02:55elle ne va pas vous dire de quelle inflammation il s'agit.
02:59Mais on va voir à quel moment on demande cette protéine C-réactive.
03:04Quand on a un soupçon ou d'inflammation ou d'infection,
03:08le médecin va le demander.
03:10Encore une fois, ça ne va pas vous dire de quelle infection,
03:13si c'est pulmonaire, urinaire ou autre,
03:16ou de quelle inflammation, si c'est articulaire ou autre chose.
03:20Soupçons de cancer aussi, on peut le demander.
03:22Suivre l'évolution d'une inflammation.
03:24Et ça, c'est important parce que, par exemple,
03:26dans une maladie chronique, la fièvre méditerranéenne
03:29ou une maladie de Crohn, une maladie inflammatoire des intestins,
03:32on peut suivre, savoir si la personne est en poussée
03:35ou au contraire, si le traitement a été efficace.
03:38Donc, ça permet tout de même de suivre tout ça.
03:41Et je vous ai mis, évaluer le risque cardiovasculaire.
03:45Alors là, ce n'est pas tout à fait la même protéine.
03:47Enfin, c'est la même protéine,
03:48mais ce qu'on appelle ultra-sensible high density CRP.
03:53C'est beaucoup plus fin.
03:55Et vous allez me dire, mais comment on peut prévoir
03:57le risque cardiovasculaire avec une protéine inflammatoire ?
03:59En fait, vous savez, quand vous avez une plaque d'athérome,
04:02on en parle souvent de la plaque d'athérome,
04:04c'est ce qui est à risque.
04:06Donc, une plaque qui est à risque dans les artères,
04:08qui est à risque de se fissurer et d'envoyer un petit caillot.
04:11S'il va dans le cerveau, c'est un accident vasculaire cérébral.
04:14S'il va dans le cœur, c'est un infarctus.
04:16Eh bien, cette plaque d'athérome, elle n'arrive pas par hasard.
04:19Dans une artère, en fait, à un moment,
04:21il y a une inflammation de la paroi interne de l'artère.
04:25Cette inflammation qui est due soit au tabac,
04:28soit au cholestérol, soit au sucre, soit à l'hypertension.
04:33Et en fait, comme les parois ne sont plus lisses,
04:35après, tout va se caler sur cette inflammation.
04:38Les globules blancs, le cholestérol, les globules, tout ça,
04:41vont arriver dessus.
04:43Mais à la base, tout au début, c'est l'inflammation de la paroi.
04:46Et avec cette ultra-sensible CRP,
04:49les cardiologues, maintenant, peuvent prévoir
04:52si vous êtes à risque de développer une maladie cardiovasculaire.
04:57Ça fait partie, maintenant, de l'arsenal thérapeutique des cardiologues.
05:01Donc, une toute petite inflammation,
05:03au tout début de l'inflammation de la paroi artérielle.
05:06Donc, c'est très important.
05:07Donc, on peut dire aujourd'hui,
05:09adieu la vitesse de sédimentation
05:11et bienvenue à la CRP.
05:13Sous-titrage Société Radio-Canada
05:18Sous-titrage Société Radio-Canada
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