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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale

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Transcription
00:00Oui, alors il faut bien comprendre que l'obésité en France, c'est tout de même 9 millions de personnes.
00:07Malheureusement, on assiste à une épidémie d'obésité, c'est au niveau mondial,
00:10mais en France, c'est 9 millions de personnes.
00:12C'est une maladie, on ne décide pas un matin de devenir obèse.
00:17C'est une réelle maladie, c'est une maladie chronique, c'est une maladie inflammatoire, je peux y revenir,
00:22c'est une maladie complexe, c'est une maladie multifactorielle,
00:26et c'est une maladie aux conséquences redoutable.
00:28Que se passe-t-il encore quand vous êtes en situation d'obésité ?
00:32Je rappelle que pour parler d'obésité, on en est toujours à l'indice de masse corporelle.
00:37C'est vrai qu'on ne l'utilisait plus ?
00:39Non, il n'est pas assez juste, on avait fait une chronique entière là-dessus.
00:42Mais on n'a pas mieux pour le moment.
00:43Mais voilà, c'est tellement plus simple de faire poids sur taille au carré, comme on va le voir sur cette image,
00:48et on parle d'obésité quand l'indice de masse corporelle est supérieur à 30.
00:51Donc ça reste l'outil utilisé,
00:54mais c'est vrai qu'il y a d'autres facteurs qui devraient rentrer en jeu.
00:59Bref, que se passe-t-il dans le corps quand on souffre d'obésité ?
01:04En fait, il y a une inflammation, la graisse va produire des cellules inflammatoires,
01:10et donc vous avez une inflammation généralisée de tout le corps, Romain.
01:13C'est comme si je vous mettais à feu doux en permanence dans votre corps,
01:17et donc ça va créer comme ça une espèce d'inflammation de tous vos organes.
01:21Donc vous imaginez les conséquences que ça peut avoir.
01:24Après, ça va agir sur le diabète, puisque vous savez que le sucre, c'est le carburant de l'organisme.
01:29Là, il y a plein de cellules, et on va sécréter de l'insuline, de l'insuline.
01:32On sait que pratiquement tous les obèses vont développer un diabète de type 2.
01:37Ensuite, il y a autre chose.
01:39Il y a beaucoup plus de cellules.
01:40Donc il faut beaucoup plus de sang pour aller irriguer, oxygéner toutes ces cellules.
01:45Donc le cœur, il fatigue, la tension, elle monte.
01:51C'est comme si vous étiez en permanence en train de conduire sur une côte, Romain.
01:55Vous voyez ? Vous forcez, vous forcez, vous forcez.
01:57Donc on aura des conséquences, notamment cardiovasculaires.
02:01Je vous ai mis là les principales conséquences.
02:04Il y en a encore beaucoup d'autres.
02:05Donc des maladies cardiovasculaires, un diabète de type 2, des cancers.
02:10Il ne faut pas l'oublier que l'obésité est responsable, favori des cancers, liés à plusieurs facteurs.
02:19Mais notamment une baisse de l'immunité, c'est l'inflammation dont je viens de vous parler.
02:23Des maladies respiratoires.
02:25Pratiquement, on va dire plus de la moitié des personnes en situation d'obésité souffrent de ce que l'on appelle le SAHOS,
02:31le syndrome d'apnée-hypopnée obstructive du sommeil.
02:36On va simplifier les apnées du sommeil.
02:38Parce qu'effectivement, le gras s'infiltre partout, notamment là.
02:43Et donc quand vous dormez, ces personnes qui souffrent d'apnée du sommeil, c'est une conséquence aussi redoutable.
02:48Ensuite, il y a les maladies, les problèmes osteoarticulaires.
02:53Quand vous devez porter 30 kilos, c'est comme si vous portiez 24 heures sur 24, 30 bouteilles d'eau.
02:58Voilà, c'est des souffrances terribles.
03:00Et l'impact psychologique, ils sont stigmatisés.
03:04Oui, mais les gens ont un regard encore sur ces personnes qui sont en souffrance terrible.
03:09C'est incroyable.
03:10Il ne faut pas oublier que c'est 68 000 décès chaque année, l'obésité.
03:15C'est une maladie.
03:17Il faut arrêter de penser que c'est du je m'en foutisme, du laisser-aller, etc.
03:22Bref, tout ça pour vous dire qu'effectivement, hier, la Haute Autorité de Santé
03:28a dit qu'elle était favorable au remboursement d'un des trois traitements.
03:39Vous savez qu'on a trois traitements.
03:41Voilà, il y en a trois.
03:42On va quand même citer les trois.
03:43On a Saxenda, Végovi et Mounjarro.
03:48Et donc là, ils ont dit qu'ils seraient favorables au remboursement du Mounjarro.
03:53Et non seulement favorables au remboursement, mais aussi, ils l'ont passé.
03:57Vous savez qu'il y a ce qu'on appelle le service médical rendu.
04:00Il était à cinq.
04:01Et là, ils l'ont passé à quatre.
04:03C'est-à-dire qu'il a amélioré son service médical rendu.
04:06Et ça, ça ne sort pas du chapeau comme ça.
04:08Ce n'est pas une décision, une petite discussion.
04:10Ah oui, quatre, c'est une meilleure note que cinq.
04:12Voilà, quatre, c'est une meilleure note que cinq.
04:15Ça ne sort pas du chapeau.
04:16C'est sur des études.
04:18Là, il y a eu des études qui ont montré, je ne voudrais pas me tromper dans les chiffres,
04:22qu'avec ce traitement, on diminuait de 94% le risque de faire un diabète.
04:30Pas 2%, 94% le risque de faire un diabète.
04:34C'est-à-dire qu'ils ont pris des pré-diabétiques.
04:35En leur donnant ce traitement, ils diminuent de 94% le risque de faire un diabète.
04:41De 62% le risque de développer des apnées du sommeil.
04:47Et de 38%, si je ne me trompe pas, 38%, c'est ça, le risque d'insuffisance cardiaque.
04:53Donc voilà, si vous voulez, on nous répète toute la journée, ces bénéfices, ces risques.
04:57Mais là, quand même, on a quand même des bénéfices énormes.
05:00Alors, ils seraient remboursés à l'avenir, ce n'est pas encore décidé,
05:05chez les personnes qui ont un IMC, un indice de masse corporelle, supérieur ou égal à 35%.
05:11Donc c'est un espoir pour ces personnes qui souffrent d'obésité sévère.
05:15C'est une obésité morbide.
05:16Obésité sévère, oui.
05:17Sévère, sévère, oui.
05:18Donc vous imaginez l'espoir, parce que ces médicaments coûtent cher.
05:22Donc l'espoir pour cela, on est en train de franchir une étape dans le traitement de l'obésité.
05:29Je rappelle tout de même ce qui se passe actuellement.
05:31Je vous ai parlé des médicaments.
05:33Ces médicaments, depuis cet été, peuvent être prescrits par...
05:38Avant, c'était réservé aux spécialistes.
05:40Maintenant, tous les médecins peuvent les prescrire.
05:43Mais ils ne sont pas pris en charge.
05:46Voilà.
05:46Et ils sont réservés à certaines conditions.
05:49Donc juste un dernier petit conseil.
05:52Là, j'ai vu qu'il y avait énormément de personnes, comme c'est assez cher, etc.
05:56Et puis, il faut vraiment que ça corresponde à une autorisation de mise sur le marché,
06:01c'est-à-dire à des critères bien précis.
06:03Il y a énormément de gens qui en achètent sur Internet.
06:05Ne faites pas ça.
06:07C'est un scandale.
06:08Ça coûte combien ?
06:09Ça coûte à peu près entre 200 et 300 euros.
06:11Et il faut le faire toutes les semaines.
06:13Par semaine ?
06:14200 à 300 euros par semaine ?
06:15L'injection, c'est 200 à 300 euros.
06:17D'accord.
06:18Il y en a qui sont moins chers après.
06:19Plus de 1 000 euros par mois.
06:20Il y a trois médicaments.
06:22Je ne vais pas donner le prix de chacun.
06:24Mais on va dire que c'est cher.
06:25C'est de l'ordre de 1 000 euros par mois.
06:27Alors, je dis peut-être une bêtise.
06:31Non, en France, c'est un peu moins cher.
06:32C'est 300 euros par mois.
06:33Par mois.
06:34300 euros par mois.
06:37Mais ce que je veux dire par là, ce n'est pas ça.
06:39L'idée aujourd'hui, ce n'est pas de parler du prix.
06:43C'est de dire qu'on a une pathologie avec des risques redoutables
06:47et de voir qu'on a enfin des traitements pour les prendre en charge.
06:52Penser à ces personnes qui souffrent d'obésité sévère,
06:55c'est une note d'espoir pour eux.
06:57Sous-titrage Société Radio-Canada
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