Passer au playerPasser au contenu principal
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Et en ce 11 novembre, Brigitte Millot, bonjour docteur, bonjour Brigitte.
00:04En ce 11 novembre, vous nous dites que de l'horreur de la guerre, notamment en 14-18,
00:09est née la médecine moderne dans plusieurs domaines.
00:13Oui, oui, on va le voir, c'est vrai que notre médecine d'aujourd'hui est liée à l'inventivité des médecins
00:19devant l'urgence, devant l'horreur, devant la souffrance, dans plusieurs domaines.
00:24Je vous ai mis les principaux domaines, il y en a sûrement d'autres,
00:26mais on ne pouvait pas absolument tout décrire, mais c'est dans le domaine de la anesthésie,
00:31de la chirurgie réparatrice, de différents domaines, l'urgence organisée.
00:35On va commencer par l'urgence organisée.
00:38Vous savez, les urgences d'aujourd'hui, elles doivent pratiquement tout à ce qui s'est passé
00:42pendant cette horrible guerre.
00:44Les bancardiers, être en urgence, savoir faire ce qu'on appelle, même si le mot est très vilain,
00:50le tri des patients, des hôpitaux de campagne qui sont arrivés.
00:55Quand je dis le tri des patients, c'est important, c'est encore tous les jours aux urgences
00:59où on se dit pour lequel le pronostic vital est-il engagé.
01:05Et on va trier, même si le mot, je le répète, est horrible.
01:08C'est ce qu'on fait tous les jours, c'est ce qu'on fait le docteur Denis Safran au Batatlan,
01:13c'est ce qu'on fait tous les médecins.
01:15Voilà, donc c'est de là qu'est née cette organisation des urgences.
01:19Ensuite, les transfusions.
01:21Alors, les groupes sanguins existaient avant la guerre, mais on ne savait pas comment les apporter.
01:28Là, on s'est dit, tiens, où est l'urgence ?
01:30Ce n'est pas en ville, c'est sur le terrain.
01:33Donc, il a fallu mettre ce sang dans des fioles stériles.
01:38Vous voyez, même si les groupes sanguins existaient, mais on ne savait pas.
01:41Et finalement, c'est de cette guerre que sont nées nos banques de sang actuelles,
01:46où il a fallu conserver le sang, savoir.
01:50Et voilà, il faut réfléchir à tout ce qui s'est passé pendant cette guerre.
01:53Je vous ai mis encore l'asepsie.
01:58Pasteur était déjà passé par là, mais on ne savait pas.
02:01On savait qu'il y avait des microbes.
02:02N'oubliez pas qu'il n'y avait pas encore les antibiotiques.
02:05Donc, on savait qu'on s'infectait.
02:06Et vous imaginez, sur le terrain de campagne, les terrains de guerre, les microbes,
02:11tous les plaies ouvertes, etc.
02:12Donc là, on a commencé à mettre au point le Daquin, un désinfectant.
02:17Vous voyez, tout est né de là.
02:19On a commencé à faire les premiers instruments, à les stériliser.
02:23Avant, un pansement, on le prenait sur une personne et on le mettait sur une autre personne.
02:27Là, on a commencé les pansements individualisés.
02:31Vous voyez, c'est tout ça.
02:33Après, et encore, je ne vous ai pas tout mis.
02:36Il y a aussi les premières anesthésies, je ne l'ai pas marquée,
02:40mais les premières anesthésies, avec l'éther sur le terrain.
02:43Vous imaginez les souffrances de ces blessés.
02:47Il y en a même un, un médecin, qui a commencé les premières rachies anesthésies,
02:52c'est-à-dire passer entre deux vertèbres et mettre un...
02:55Oui, comme vous dites, vous ne voyez pas la tête de Romain,
02:58mais il fait le...
02:59Après, il y avait aussi la chirurgie plastique d'aujourd'hui.
03:07On la doit énormément à ce qui s'est passé pendant la Grande Guerre.
03:11Ils arrivaient...
03:13Ils avaient complètement mutilé les gueules cassées,
03:16dont beaucoup sont aux Invalides aujourd'hui.
03:19Il a fallu apprendre à les réparer, à faire des greffes de peau,
03:24à faire des greffes osseuses.
03:25Tout ça, on ne savait pas le faire avant.
03:27Donc, c'est vraiment de là que sont nés avec une femme,
03:31une chirurgien, Suzanne Noël, Hippolyte,
03:33enfin, d'autres chirurgiens qui ont commencé ça.
03:36Après, je vais en terminer, Romain,
03:39mais il y a encore des petites choses importantes.
03:40La rééducation, avant, on ne savait pas rééduquer les gens.
03:45Là, on a appris la rééducation,
03:48leur redonner une autonomie,
03:50leur réapprendre le mouvement,
03:51avec des prothèses qui étaient en bois,
03:52qui étaient en métal, comme on va le voir sur ces images.
03:55C'est de là qu'est née, vous voyez, avant les prothèses.
03:58Bon, là, on a l'évolution de différentes prothèses,
04:00des prothèses aussi au niveau du haut.
04:02Finalement, nos masseurs kinésithérapeutes d'aujourd'hui,
04:05eh bien, la kiné est née de cette guerre.
04:07Ensuite, j'en termine avec quelque chose qui me semble important.
04:12C'est de là aussi qu'est née la santé mentale.
04:14Les premiers psychiatres sont arrivés après la Grande Guerre.
04:17C'est-à-dire qu'on voyait arriver des blessés
04:19qui ne dormaient plus, qui tremblaient,
04:22ou alors qui étaient totalement enfermés dans un mutisme absolu,
04:26ou alors qui faisaient des cauchemars.
04:27Et c'est là qu'on s'est dit,
04:28mais finalement, ce n'est pas parce qu'une blessure n'est pas visible
04:32qu'elle n'entraîne pas de souffrance.
04:34Donc, on le voit de cette horreur,
04:36sont nés les piliers de la médecine moderne d'aujourd'hui.
04:40Sous-titrage Société Radio-Canada
04:45Merci.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations