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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Jean-François Copé, maire LR de Meaux.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Jean-François Copé, maire LR de Meaux.
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00:00Bonjour Jean-François Copé, l'info de la nuit, c'est l'élection d'un maire très à gauche à New York
00:08et luttant pas sur l'idéologie que sur des promesses de vie quotidienne, loyer, transport.
00:14Qu'est-ce que ça, cette élection d'un homme très à gauche, qu'est-ce que ça inspire à l'homme de droite que vous êtes ?
00:18C'est la nouvelle illustration de la radicalisation extrême à laquelle on assiste dans toutes nos démocraties.
00:25C'est comme si finalement il y avait besoin de violence pour exprimer des idées qui pourtant devraient être au service de l'intérêt général.
00:35Et c'est cette radicalisation qui m'inquiète, aussi bien à droite qu'à gauche en fait.
00:40Parlons budget et l'impôt sur la fortune improductive, c'est une bonne idée ?
00:44Ah ben non, c'est une des innombrables idées idiotes à laquelle on assiste dans cette période affreuse
00:51où les extrêmes se lâchent, uniquement en impôts d'ailleurs, comme vous avez pu le constater.
00:56Enfin ça, c'est un impôt modem, c'est pas un impôt extrême, c'est un impôt modem.
01:00Oui, ça c'est une remarque très juste, mais c'est pas un impôt modem en fait.
01:03Il y a un type au modem qui est déchaîné sur les impôts depuis toujours et qui est très créatif.
01:09Et donc il se trouve que ceux qui votent pour ces propositions sont systématiquement des gens
01:13qui sont soit à l'extrême gauche, soit à l'extrême droite.
01:16Alors parce que vous savez, il faut quand même avoir ça en tête, le parti qui propose
01:19les plus importantes hausses d'impôts dans ce budget de dingue, c'est le Rassemblement National.
01:24C'est un record absolu, c'est 42 milliards d'euros qui a été voté par le Rassemblement National
01:30de hausses d'impôts, 42 milliards, dont 40 pour les entreprises.
01:34Alors vous avez d'un côté Bardella qui passe son temps à aller voir les entrepreneurs,
01:38en disant « votez pour nous, on est des libéraux, on adore les entreprises ».
01:40Et puis vous avez, il est président de ce parti, il est député du RN sous l'impulsion de Mme Le Pen,
01:45qui dans la folie absolue, vote 42 milliards de hausses d'impôts.
01:50Donc je le dis à la fois aux Français qui nous écoutent, mais aussi aux entrepreneurs.
01:55Parce que beaucoup nous disent « ah bah finalement, le Rassemblement National, etc.
01:59Ah bon, vous ne faites pas une alliance ».
02:00Je voudrais rappeler qu'on est fondamentalement différents quand même.
02:03La droite de gouvernement, elle est plutôt libérale, elle est plutôt pro-entreprise,
02:09elle pense que la croissance, elle vient de la création de valeurs.
02:11Le Rassemblement National, ils sont pour les hausses d'impôts.
02:14Alors il faut quand même que tout ça soit bien en tête quand même.
02:16C'est votre seul différence, je vous ai connu, disant que franchement,
02:19il y avait une ligne infranchissable sur des valeurs avec le Rassemblement National.
02:23Et là, vous nous dites finalement, on n'a pas la même façon de gérer l'économie.
02:26Non, non, non, non, vous savez très bien, en vérité, nous avons deux couloirs parallèles.
02:29Et c'est la raison qui fait que je m'oppose avec beaucoup d'autres à ce qu'il y ait des alliances électorales contre nature.
02:35Parce qu'en fait, le Rassemblement National, il est plutôt dans une logique nationaliste et anti-européenne,
02:42là où nous, on est plutôt patriotes et pro-européens.
02:45Ils sont fiscalistes, là où nous, on veut baisser les dépenses.
02:48D'ailleurs, le Rassemblement National ne propose aucune baisse de dépenses,
02:51sauf des trucs démago habituels sur les immigrés et les contributions à l'Europe,
02:55qui ne font jamais le bon compte.
02:56Mais on ne touche pas aux fonctionnaires, on ne touche pas à moderniser le temps de travail, etc.
03:00Et donc, on a des différences très importantes sur tous ces sujets, sur beaucoup d'autres.
03:05Ils sont socialistes, vous savez, M. Bansani, ils sont socialistes.
03:08Là, nous, on est libéraux.
03:09La Rassemblement National, il est socialiste.
03:10Est-ce que votre parti et son chef, Bruno Retailleau,
03:13est-ce que ce parti est assez clair sur la ligne vis-à-vis du RN ?
03:16Écoutez, c'est un débat sur lequel j'ai eu l'occasion, comme d'autres,
03:20de dire qu'il fallait qu'on soit bien clair.
03:22Alors, Bruno Retailleau me l'a répété à de nombreuses reprises,
03:26qu'il était tout à fait hostile à une alliance avec le RN.
03:31Vous êtes sceptique ?
03:32Non, pourquoi ? Je n'ai pas de raison de ne pas le croire.
03:34Mais ce que je veux simplement vous dire, c'est qu'en fait, ce qui est sûr,
03:37c'est que les Républicains aujourd'hui, on est trop petits tout seuls.
03:41Donc, il faut qu'on reconstitue un parti de droite de gouvernement,
03:44par opposition à des partis populistes, qui en fait sont dans le simplisme.
03:48Avec des macronistes en déshérence ?
03:50Vous savez, moi, je sais qu'il y a des millions d'électeurs de droite,
03:55des millions, qui ont voté Macron, qui sont extrêmement déçus par Macron,
03:59parce qu'on ne peut pas ne pas l'être, vu le désastre dont il est aujourd'hui responsable
04:04et qui conduit la France, malheureusement, à couler dans des proportions qui sont honteuses.
04:09Et donc, en réalité, ces millions de Français de droite, ils sont orphelins,
04:12et ils attendent que la droite de gouvernement, un, ne les oblige pas à aller voter
04:17pour le Rassemblement National, faute de mieux, et deux, s'organisent
04:20et assument qu'il faudra un candidat unique.
04:22Voilà, parce que s'il y a deux candidats, la droite, elle regardera le match
04:26entre Mélenchon et Le Pen au deuxième tour de la présidentielle
04:30avec une boîte de pop-corn, parce qu'elle n'aura rien d'autre à faire.
04:32Et ce candidat, on désigne comment, avec une primaire ?
04:34Écoutez, il n'y a pas de très bonne solution, malheureusement.
04:37Alors, il y en a certains qui ont proposé des vagues de sondage,
04:39mais enfin, les vagues de sondage sont un peu contestables.
04:41La primaire, c'est un système qui est assez difficile,
04:45parce que les candidats, ils se tarvent un peu dessus,
04:46mais il y a plein de démocraties dans lesquelles les primaires se font.
04:49On en a fait aussi.
04:51Moi, je ne pense pas que ce soit la primaire qui a fait perdre
04:53François Fillon à la présidentielle, en fait.
04:54C'est d'autres sujets.
04:55Donc, je crois que, malheureusement, c'est le moins mauvais des systèmes,
05:00ou le pire, sauf tous les autres, pour paraphraser Churchill.
05:03On a très vite parlé politique, alors que je veux vous parler budget.
05:06Quand même, cet impôt sur la fortune improductive,
05:08qui taxe les yachts, les voitures, les œuvres d'art,
05:11mais pas l'outil de travail, il faut trouver de l'argent,
05:14et surtout, il faut se concilier l'accord des socialistes.
05:17Est-ce que c'est une si mauvaise idée que ça ?
05:19D'abord, je regrette que les socialistes n'aient rien de mieux à proposer.
05:22C'est un parti qui est censé être moderne,
05:24et qui donc pourrait renier sans état d'âme,
05:26puisqu'il a renié bien d'autres choses.
05:29C'est Fortemull, idiot, qui constitue le symbole de la haine du « riche »,
05:34là où, en réalité, tous les Français sont importants,
05:37et on a besoin de tout le monde.
05:39Première remarque.
05:39Deuxième remarque, taxée…
05:40Est-ce que vous niez qu'il y a un problème d'inégalité et d'inéquité fiscale ?
05:44Ce que je nie surtout, c'est qu'on ne veuille pas voir
05:50que la France est le pays le plus généreux du monde,
05:52et que c'est parce qu'il y a un certain nombre de fortunes
05:54qui contribuent beaucoup, contrairement à ce qu'on raconte,
05:57comme tous les Français, à l'effort de solidarité,
06:00qu'en France, on est aidé dans toutes les épreuves de la vie,
06:04beaucoup plus que dans tous les autres pays du monde.
06:06Et ça me paraît important de le rappeler, parce que personne ne le fait.
06:09Et deuxième remarque que je voudrais dire,
06:10c'est quand vous dites qu'on taxe les yachts,
06:12il n'y a personne qui a des yachts, en fait, il y a très peu de yachts,
06:14ce n'est pas le sujet des yachts.
06:15Quand je vois qu'on taxe les fonds euros dans l'assurance-vie,
06:18c'est-à-dire ce qui va financer la dette publique,
06:21et qui est détenue par des millions de Français, en fait,
06:24je me rends compte qu'il va y avoir beaucoup de Français
06:25qui vont être concernés par cette taxe des fameux « riches ».
06:28Et puis, derrière tout cela, excusez-moi,
06:30j'entends parler qu'on veut intégrer des œuvres d'art.
06:33Mais donc, ça veut dire que Paris,
06:34qui est une des grandes places mondiales du marché de l'art,
06:37ce sera terminé.
06:38Alors, on peut continuer comme ça, à éroder vers le bas,
06:41à faire du le péno-mélenchonisme.
06:44Mais à la fin de tout cela,
06:45la France va rentrer dans un déclin inexorable,
06:49parce que comme la France n'est pas une île,
06:50dès que vous allez à l'étranger,
06:51vous voyez que vous avez des rendez-vous majeurs
06:54pour le prestige de la France.
06:56Et si vous êtes dans une approche d'hyper-taxation,
06:59à la fin, non seulement vous ne réglerez pas
07:01vos problèmes d'inégalité,
07:02mais vous allez voir la France décliner.
07:04Et c'est ça, le dilemme horrible de ce budget
07:07qui est honteux.
07:09Jean-François Copé était l'invité des 4V ce matin.
07:12Merci beaucoup.
07:13Merci.
07:13C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
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