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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec Renaud Muselier, président (Renaissance) du Conseil régional Provence-Alples Côté d'Azur.

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Transcription
00:00Bonjour Maïa, bonjour à tous, bonjour Renaud Muselier. On dit aussi région sud, c'est ça, aujourd'hui ?
00:09Voilà, vous êtes donc des sudistes.
00:11Hier soir, le président de la République a prononcé cette phrase à la tribune de l'ONU.
00:18Le temps est venu. C'est pourquoi, fidèle à l'engagement historique de mon pays au Proche-Orient,
00:30pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien.
00:37Je déclare que la France reconnaît aujourd'hui l'État de Palestine.
00:44Est-ce que, comme la salle hier à New York, vous applaudissez ces paroles ?
00:49Je suis mitigé, partagé. La France a toujours une position assez claire, d'ailleurs, sur la reconnaissance de deux États.
00:58Alors, la question de savoir si vraiment le temps est venu, le temps aurait été parfaitement venu si les otages avaient été libérés, en réalité.
01:07Et donc, la crise, depuis octobre, la prise des otages du Hamas, le Hamas qui se cache derrière le peuple gazawi
01:19et les Israéliens qui veulent récupérer leurs otages entraînent un désastre à Gaza.
01:25Et alors, le temps aurait été venu si le temps des otages libérés était passé.
01:30Donc, vous, vous auriez attendu, c'est la position de la droite, votre ancienne famille politique,
01:35vous auriez attendu une éventuelle libération des otages pour le faire ?
01:39Je pense surtout, c'est que le Hamas aurait dû libérer les otages depuis longtemps
01:42et que ça montre bien leur volonté de faire une pression sur la communauté internationale.
01:50Et dans cette pression sur la communauté internationale, on se rend bien compte quand même d'un isolement d'Israël
01:55puisque 152 pays ont reconnu l'État palestinien.
01:58Donc, on est dans une situation extraordinairement compliquée dans la mesure où, là,
02:04c'est une reconnaissance diplomatique importante mais qui n'est pas réelle en fait
02:07puisque de toute façon, ça doit passer par le Conseil de sécurité et les Américains seront toujours contre.
02:12Donc, il va y avoir des conséquences derrière.
02:14C'est-à-dire, est-ce que la paix va arriver sur Gaza parce que le temps est venu pour la paix ?
02:18Mais on en doute tous.
02:20Est-ce que ça peut arrêter les Israéliens ? Est-ce que les otages vont être libérés ?
02:23Et est-ce que ce conflit israélo-palestinien qui perdure va percuter la politique française ?
02:31Donc, tout ça m'inquiète et ne me plaît pas trop.
02:34– Vous n'êtes pas observateur de la vie politique, vous êtes acteur de la vie politique.
02:37Vous avez été, si je me souviens bien, même secrétaire d'État aux Affaires étrangères.
02:41Vous l'auriez fait ? Vous soutenez cette diplomatie du Président de la République ou pas ?
02:45À un moment, c'est binaire. On reconnaît ou on ne reconnaît pas ?
02:47– Je soutiens la diplomatie française dans tous les cas de figure
02:50parce que la France doit avoir le même discours à l'extérieur.
02:52Mais la libération des otages est absolument indispensable
02:55et il faut protéger les juifs de France.
02:58Et donc, il faut faire très attention à ne pas importer le conflit de l'extérieur
03:01ici dans notre pays.
03:02Donc, oui, je soutiens mon pays dans tous les cas de figure
03:05et je soutiens le Président de la République.
03:06Oui, je veux absolument que les otages soient libérés.
03:09C'est la condition sine qua non.
03:10– Certains disent que la France doit désormais être,
03:12puisque, vous l'avez dit, la guerre continue à Gaza.
03:15L'ONU a dit la semaine dernière qu'il n'y avait plus de risque de génocide,
03:20mais un génocide avéré.
03:21Est-ce que vous êtes de ceux qui considérez que la France doit être plus dure avec Israël ?
03:25Amnesty, par exemple, demande un embargo désormais total sur les ventes d'armes.
03:30– Non, moi je suis… Israël, c'est la seule démocratie de cette partie du monde.
03:36Là, on reconnaît potentiellement, puisque ce n'est pas le cas encore à l'ONU,
03:41mais la France le reconnaît avec 140 autres pays, l'État de Palestine,
03:45pendant que les autres pays arabes ne reconnaissent pas Israël.
03:47Il faut qu'il y ait une juste répartition des charges dans les accords d'Abraham
03:51qui seront mis en cause.
03:52– Absolument.
03:53– Donc, les accords d'Abraham qui ont été mis en cause à cause du 7 octobre,
03:56on se retrouve dans une situation où, justement, ils ont fait marche arrière maintenant
03:59à cause de ce qui se passe à Gaza.
04:01Donc, c'est un cercle vicieux, politique, dramatique, humain, épouvantable,
04:06et il faut en sortir. Pour en sortir, peut-être que le chemin de la paix,
04:10il est temps de trouver le chemin de la paix. Ce chemin a l'air ténu et étroit.
04:13– Vous avez voulu hisser des drapeaux français nombreux devant au fronton de l'hôtel de région,
04:19la région que vous présidez. Pourquoi pas, comme sur la tour Eiffel à Paris,
04:23des drapeaux israéliens et palestiniens unis par une colombe, symbole de paix.
04:30Et ça, ça aurait été possible chez vous ?
04:33– Chacun fait ce qu'il souhaite, ça. C'est intégré en France le problème israélo-palestinien,
04:40je suis marouchement opposé.
04:42– Non, c'est dire que la France reconnaît deux États.
04:44– Oui, mais c'est la suite. C'est une façon de dire que, finalement,
04:49on met le drapeau palestinien sur le fronton de nos communes.
04:52Il n'y a que une soixantaine de communes qui l'ont fait en France.
04:56Moi, j'ai fait la position…
04:57– Mais vous êtes pour une solution à deux États.
04:58– Oui, mais je suis surtout pour une position pour la France en France.
05:02La France en France, sur nos frontons, il y a écrit liberté, égalité, fraternité.
05:07En faisant ça, j'ai eu les plus gros résultats sur les réseaux sociaux
05:10depuis mon engagement politique, ça fait près de 40 ans.
05:13Vous savez, les Français, ils veulent quelque chose qui fait nation,
05:15pas quelque chose qui nous oppose en permanence les uns aux autres.
05:19Et là, de nouveau, on veut nous opposer les uns aux autres.
05:21Et donc, je reste Français, j'aime mon pays et vive la France.
05:26Et ce qui se passe à l'extérieur doit rester à l'extérieur.
05:28– Alors, votre pays, justement, un nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu,
05:32il essaye de trouver les moyens, les voies et moyens de bâtir un budget
05:36et de former un gouvernement.
05:38Évidemment, pour ça, est-ce qu'il faut accorder aux socialistes
05:41une partie de ce qu'ils demandent, justement, pour avoir un gouvernement
05:46et pour avoir de la stabilité ?
05:48– J'ai un peu de mal à voir la stratégie des socialistes, quand même.
05:52Ils sont eux-mêmes très divisés.
05:55– Pour le coup, là, ils sont assez unanimes à réclamer plus de justice fiscale,
06:01l'abrogation de la réforme, enfin, en tout cas, la suspension de la réforme des retraites.
06:04– Ils sont unis, pour une fois ?
06:06– Pour une fois, c'est pas mal, mais pour autant, c'est pas tout à fait le cas.
06:11Sur les retraites, c'est pas tout à fait la même façon pour tout le monde.
06:14Sur la justice fiscale, on est tous d'accord.
06:17De droite comme de gauche, on est tous d'accord sur la justice fiscale.
06:19– Ah, ça m'a échappé, pour le coup.
06:21– Oui, mais ça dépend où vous mettez le niveau.
06:23Ça dépend comment vous mettez le curseur.
06:24– Taxez davantage les riches, que ce soit le revenu ou le patrimoine que vous êtes pour.
06:27– Non, j'ai surtout quelque chose qui fait en sorte que,
06:31moi, je suis président de la région, par exemple, là-dedans.
06:33« Pourquoi on me taxerait toujours, moi, la région ? »
06:36– Non, non, non.
06:36– Non, mais ça, c'est une justice fiscale ou c'est pas une justice fiscale ?
06:39Nous, nous ne dépensons rien ou pratiquement rien
06:42et nous sommes taxés près de plus de 2 milliards d'euros
06:45dans un fonctionnement de notre pays qui dysfonctionne.
06:47– D'accord, mais c'était pas ma question.
06:50Ma question est, aujourd'hui, il y a un débat sur la taxation éventuelle,
06:53soit des très hauts revenus, soit des très hauts patrimoines,
06:56qui a l'air d'une concession nécessaire à faire à la gauche
06:59pour qu'il y ait un gouvernement.
07:00Est-ce que vous y êtes prêts ?
07:01– Et quel niveau ?
07:04La justice fiscale est indispensable pour tout le monde.
07:06Le redressement de notre pays, vous avez deux choses quand même,
07:09dans un budget.
07:10Vous avez le fonctionnement du pays,
07:11qui est d'accord pour faire des efforts dans le fonctionnement du pays,
07:14qui aujourd'hui dysfonctionne.
07:15Et donc là, maintenant, il faut l'arrêter, l'enrayer.
07:18Quelle est la volonté des socialistes là-dedans ?
07:20Nous ne le connaissons pas, nous ne le positionnons pas,
07:22nous n'avons pas les réponses,
07:24mais peut-être qu'on les aura en temps et en heure.
07:25Et parallèlement à ça, pour boucher les trous,
07:27il faut faire une justice fiscale,
07:28une organisation structurelle financière.
07:30Et là-dedans, il faut que tout le monde s'y mette.
07:32Mais attention de ne pas faire en sorte
07:34que de toute façon, cette justice fiscale
07:36devienne une fracture fiscale
07:38qui entraîne des départs permanents.
07:40– Mais l'idée de dire aujourd'hui,
07:41pour trouver un semblant de majorité à l'Assemblée,
07:44au moins pour tenir jusqu'aux échéances
07:45de 2027, pardonnez-moi,
07:48il faut trouver un accord avec les socialistes,
07:50vous êtes d'accord ou pas ?
07:51– Oui, il faut trouver un accord avec les socialistes.
07:53Moi, je l'ai fait dans ma région,
07:54il faut trouver un accord qui sort les extrêmes.
07:58Le problème des socialistes,
07:59c'est qu'ils sont toujours en train de courir derrière l'FI.
08:01Et donc, essayant toujours de courir derrière l'FI,
08:04on a bien vu d'ailleurs la position de M. Faure
08:05avec le drapeau palestinien,
08:07dans l'affaire, dans ce qui nous concerne,
08:09par rapport au vote de l'ONU.
08:11Et donc, on se retrouve dans une situation
08:12où leur position, je dirais, des socialistes,
08:15historique, dans le cadre d'un parti de gouvernement,
08:18elle n'est pas claire du tout.
08:19Donc, c'est très difficile de faire un système
08:23qui nous permette d'éviter la censure
08:24avec des gens qui ne savent pas très bien
08:25où ils mettent leur curseur.
08:27– Les domiciles et bureaux de Martine Vassal
08:31ont été, père qui est la présidente de la métropole,
08:35ont été perquisitionnés dans le cadre
08:37d'une enquête préliminaire pour détournement
08:39de fonds publics, trafic d'influence
08:40et corruption passive.
08:43Est-ce que vous la soutenez toujours
08:45pour la conquête de la mairie en mars ?
08:47– Oui, bien sûr, je la soutiens.
08:48Là, c'est une affaire,
08:51c'est la beauté de la vie politique marseillaise.
08:55Vous êtes candidat, pouf,
08:56vous tapez une poubelle sur la tête.
08:59Martine Vassal, j'ai confiance en elle,
09:00je la connais depuis très longtemps.
09:01C'est une femme solide, travailleuse.
09:03À Marseille, on a l'habitude des fémicides politiques.
09:09M. Payet en a fait un déjà avec son prédécesseur,
09:12Michel-Rubier-Brolat.
09:14Eh bien, écoutez, là, on essaye de décrédibiliser
09:16une candidate performante.
09:18– Si je vous dis, et Ousmane, vous me répondez ?
09:20– Eh bien, avec Ballon d'or.
09:21– Et ça me fait plaisir, un Parisien Ballon d'or,
09:24ça me fait plaisir ?
09:24– Oui, un Français Ballon d'or, je suis content.
09:26– Et gagner un Classico tous les 14 ans,
09:27vous êtes content ?
09:28– Peut-être qu'il n'était pas là,
09:29mais on a bien gagné, en tout cas.
09:31C'est ça, je suis très content.
09:32– Eh bien voilà, vous l'avez bien gagné.
09:34Très bonne journée à tous sur France.
09:36– Allez l'OM !
09:37– Merci.
09:37– Pardon ?
09:38– Allez l'OM !
09:40– Eh bien voilà, merci beaucoup.
09:42Merci à Victoria Patricot
09:43qui a traduit cette interview en Anglais.
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