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  • il y a 2 jours
Député engagé sur les questions de souveraineté numérique, d’intelligence artificielle et de régulation des plateformes, Philippe Latombe met en lumière les défis que l’État français doit relever pour protéger ses citoyens et maintenir son autonomie technologique. Face à l’essor des géants du numérique et à la montée de l’IA, il plaide pour un cadre législatif renforcé et une stratégie nationale capable de conjuguer innovation et protection des libertés.

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Transcription
00:00...
00:00Le député de Vendée, Philippe Latombe, est mon invité, mon grand invité aujourd'hui dans Smartech,
00:11membre du groupe Les Démocrates, mais surtout figure politique active,
00:15respectée dans l'écosystème tech français pour sa maîtrise de ces sujets,
00:19engagée sur le logiciel libre, la protection des données personnelles,
00:23puisque Philippe Latombe, merci d'être connecté avec nous,
00:26vous êtes un des membres représentants de l'Assemblée nationale à la CNIL,
00:30vous êtes aussi très engagée sur tous les enjeux stratégiques d'autonomie technologique de l'Europe.
00:36Je précise également que vous êtes le président, vous avez présidé la commission spéciale
00:41chargée d'examiner le projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques
00:45et au renforcement de la cybersécurité, précision dans laquelle on retrouvait Madame Anne Le Hénanf,
00:51qui était l'une des rapporteurs dans cette commission.
00:55D'ailleurs, peut-être un petit mot pour commencer, Monsieur le député,
00:57sur la nomination au poste de ministre déléguée d'Anne Le Hénanf ?
01:03Moi, je suis très content qu'une des rapporteurs du texte Résilience,
01:07donc qui parle de cybersécurité, devienne ministre déléguée au numérique.
01:11Ça montre que la cybersécurité est quand même un sujet qui va l'occuper,
01:14et j'en suis très content.
01:15Le petit bémol, c'est que j'aurais aimé qu'elle ne soit pas rattachée à Bercy,
01:18mais rattachée à la fonction publique, comme c'était le cas dans l'éphémère gouvernement précédent,
01:22parce que ça lui aurait donné une administration complète et pas d'être simplement sous la tutelle de Bercy,
01:28ce qui est toujours un peu difficile pour le numérique.
01:30Mais voilà, c'est ce petit bémol.
01:32Ah d'accord, donc vous faisiez partie des militants pour un rattachement au ministère de la fonction publique,
01:37mais parce qu'on avait l'impression que ça donnerait une connotation très transformation numérique de l'État,
01:42finalement au numérique et que ce serait un peu réducteur ?
01:46Oui, mais ça a un gros avantage, c'est que du coup,
01:49la DINUM qui est fonctionnellement rattachée au ministère de la fonction publique
01:52aurait été sous la responsabilité d'un ministre de plein exercice.
01:55Donc ça avait du sens aussi, et on voit bien qu'aujourd'hui,
01:59la question de la commande publique, la question de la transformation numérique de l'État
02:02est quand même une des questions particulières dont le ministre du numérique doit se saisir.
02:08C'est plus simple quand on a l'administration directement sous sa responsabilité.
02:10Alors on va en parler de la DINUM, mais pas tout de suite.
02:12Je voulais qu'on continue sur le sujet de la résilience, de la cybersécurité.
02:16Donc ce texte de projet de loi, vous l'avez amendé, qui a été voté par Sénat,
02:23vous l'avez amendé en septembre.
02:24Est-ce que vous pouvez nous préciser aujourd'hui quelle est la stratégie finalement nationale
02:28en matière de cybersécurité et de résilience ?
02:31Qu'est-ce qu'on a choisi aujourd'hui en France ?
02:33Le texte, il a le gros avantage d'abord d'être un projet de loi,
02:36donc ça veut dire qu'il est passé entre les mains du Conseil d'État,
02:39ce qui n'est pas fréquent depuis quelques mois, années.
02:43Et il a surtout, il transpose trois directives en même temps,
02:46ce qui permet d'être sûr qu'il n'y a pas d'incohérence entre les directives qui sont transposées,
02:51entre NIS2 et DORA par exemple, entre REC et NIS2,
02:54parce qu'un certain nombre d'entreprises ou d'organisations seront concernées par les trois textes.
02:58La stratégie aujourd'hui, c'est ce qu'on a fait avec le Sénat,
03:01et on continuera dans ces pas,
03:04et je remercie d'ailleurs Olivier Cadic du travail qu'il a fait au Sénat,
03:08c'est qu'on souhaite une transposition qui soit une transposition la plus juste possible,
03:12pour que ce ne soit pas ni une sous-ni une sur-transposition,
03:15parce qu'une sous-transposition législative entraînerait forcément une sur-transposition administrative,
03:19c'est-à-dire qu'il y aurait beaucoup de textes d'application
03:20qui n'auraient pas été cadrés par la loi,
03:23et donc il pourrait y avoir une créativité administrative assez importante,
03:27ce qu'on a cherché à limiter.
03:29On a quelques points encore à améliorer,
03:31la question du guichet unique des déclarations des incidents,
03:34la question du référentiel,
03:35dans lequel on souhaite que soient intégrées des normes internationales
03:39ou des référentiels déjà existants,
03:41par exemple ceux de l'ENISA ou des normes ISO,
03:43et puis la question des sanctions pour les entités publiques.
03:46On ne pense pas forcément qu'aux collectivités,
03:49là je pense essentiellement aux entités publiques,
03:51qui ne sont pas directement l'État central.
03:53On peut penser par exemple à France Travail,
03:55qui a subi de nombreuses attaques
03:57et pour lesquelles le système d'information ressemble quand même à une passoire.
04:00Et on a encore eu des fuites de données hier,
04:04ça a été confirmé hier.
04:06Voilà, il va falloir qu'on fasse quelque chose
04:07et il faut que les entités publiques prennent conscience
04:09qu'il peut y avoir une sanction.
04:11Pour autant, on nous dit qu'une fois que cette transposition sera votée,
04:15on aura encore sans doute deux, trois années pour être vraiment conformes.
04:21à la volonté du texte et en particulier de Nice 2.
04:26Donc ça veut dire que le côté passoire,
04:27on va encore vivre avec quelques temps.
04:30Oui, très certainement,
04:31mais parce qu'on part aussi très très loin sur un certain nombre d'organisations.
04:33Par exemple, pour les entreprises qui sont soumises à DORA
04:36ou à REC ou à Nice version 1,
04:40la maturité est déjà là.
04:41C'est justement tout l'intérêt de Nice 2,
04:43c'est d'abaisser le niveau d'exigence à des collectivités
04:49ou à des entités de plus petite taille.
04:51Et donc forcément, ça veut dire qu'il y a du travail à fournir
04:53pour être au bon niveau.
04:55Mais c'est l'objectif du texte.
04:57Donc on ne pourra pas demander à des PME
04:59qui seraient soumises à Nice 2,
05:00qui n'étaient pas préalablement à Nice 1,
05:02d'être au niveau de Thalès ou d'Airbus.
05:05Ce n'est pas possible.
05:06Il va leur falloir du temps
05:07parce que ça nécessite du temps homme,
05:09ça nécessite des investissements
05:10et ça nécessite assez fondamentalement
05:12un changement de gouvernance
05:13pour intégrer la cybersécurité
05:15comme un risque particulier
05:16au même titre que la perte d'un client
05:18ou qu'une perte d'approvisionnement.
05:20Alors, l'arrivée de Anne Le Hénor
05:22justement au gouvernement,
05:24est-ce que ça va accélérer peut-être
05:26l'adoption de ce texte ?
05:27Ça va être une de ses priorités ?
05:29On peut l'imaginer ?
05:30Non, ça ne va pas l'accélérer.
05:31Non, on a reçu le calendrier du gouvernement.
05:35La résilience sera examinée en janvier,
05:37c'est-à-dire après les textes budgétaires.
05:40Il n'y a pas de bande passante aujourd'hui
05:42autre que les textes budgétaires
05:43jusqu'à la fin du mois de décembre.
05:45Et donc, la mauvaise nouvelle,
05:47c'est qu'on pensait que peut-être
05:49qu'entre deux morceaux du texte budgétaire,
05:52milieu novembre,
05:53on aurait pu passer trois jours sur résilience.
05:56Ça a été reporté à janvier,
05:58ce qui n'est pas forcément mal
05:59parce que les textes budgétaires
06:01sont tellement éruptifs
06:03que ça aurait certainement été
06:04peut-être un texte défouloir
06:07et donc ça n'aurait pas forcément été
06:08la meilleure des choses pour résilience.
06:09C'est un texte qui mérite du sérieux et du travail.
06:12Le faire début janvier, moi, ça me va très bien
06:13parce qu'on sera en petit comité,
06:16on ne sera pas forcément tous présents
06:18parce qu'ils seront tous fatigués
06:19sur le texte budgétaire.
06:20Donc, on pourra travailler sérieusement.
06:22Avec ceux qui connaissent bien le dossier,
06:24c'est ça que vous nous dites.
06:25C'est un peu ça l'idée.
06:27Pour rester sur la question,
06:29vous parliez du sujet du guichet unique.
06:32Aujourd'hui, on a l'ANSI,
06:33qui est l'agence nationale
06:35qui pilote la sécurité des systèmes d'information
06:37pour l'État.
06:38On a aussi cybermalveillance.gouv.fr.
06:42D'ailleurs, j'ai vu que dans le texte,
06:44vous vouliez lui attribuer un rôle plus important
06:45aussi de pilotage sur la sensibilisation.
06:48C'est entre les deux que ça se joue ?
06:50Ce n'est pas entre les deux.
06:52L'ANSI ne pourra pas gérer
06:53l'accompagnement de toutes les entités
06:55qui seront soumises à Nice 2.
06:57Surtout si on intègre toutes les collectivités
06:58à partir de 30 000 habitants.
07:00Ça fera une masse phénoménale.
07:02Il faut que l'ANSI reste coordonnateur
07:03des grandes directives de politique publique.
07:06C'est pour ça qu'on lui a confié
07:07l'objectif de définir la politique cyber
07:10de l'État et de la nation.
07:12Et derrière, ensuite,
07:13on a besoin d'opérateurs.
07:14Par contre, on ne peut pas se permettre
07:15d'avoir 50 000 opérateurs
07:17partout sur le territoire.
07:18Ce qui serait un mal français
07:19que de créer un opérateur
07:20par EPCI ou par grande filière.
07:24C'est pour ça que l'idée,
07:25c'est aussi de se dire
07:25que nous avons des outils
07:26qui existent déjà.
07:28Le 17Cyber est un outil
07:30qui permet d'être cohérent
07:31sur le territoire national,
07:32qui permet d'homogénéiser les choses.
07:34Et donc, on veut lui confier
07:35une forme de cohésion territoriale
07:39pour qu'on soit en Vendée
07:42comme à Paris,
07:43comme du côté de Marseille.
07:45On ait le même niveau de réponse
07:46quand on est une TPE-PME
07:48qui a un souci numérique
07:49avec une attaque.
07:51OK.
07:52Alors, moi, j'ai entendu
07:53un RSSI d'un grand CHU,
07:56je ne vais pas le préciser davantage,
07:57que j'ai rencontré aux assises
07:59de la cybersécurité à Monaco,
08:00qui étaient scandalisés
08:03par les textes Nice 2,
08:05le CRA et tout ça,
08:06qui ne prenaient pas en compte,
08:07finalement,
08:08les problèmes très concrets
08:10des hôpitaux,
08:11à savoir qu'aujourd'hui,
08:12les logiciels qui sont fournis
08:14dans les établissements de santé
08:15ne sont pas labellisés,
08:16ne sont pas soumis
08:17à des responsabilités,
08:18ne sont pas contraints
08:19à des obligations
08:20de cybersécurité.
08:21Vous avez entendu parler de ça.
08:23Est-ce que c'est quelque chose
08:24qui pourrait être intégré
08:25dans le texte français ?
08:27Alors, c'est un texte,
08:29c'est une question
08:30qu'on s'est posée en commission,
08:31que nous avons ouverte,
08:32donc la réflexion n'est pas terminée
08:34parce que le dossier
08:35n'est pas passé encore
08:35en hémicycle.
08:36Nous attendons de voir,
08:38c'est pour ça que c'est bien
08:39qu'on ait un tout petit peu de temps,
08:39nous attendons de voir
08:40si c'est définitivement inscrit
08:42dans le texte CRA
08:43ou si ça ne l'est pas.
08:45Si ça ne l'est pas,
08:46nous prenons nos responsabilités
08:47pour l'intégrer dans Nice 2.
08:49Si c'est dans le texte CRA
08:51et que nous avons bien
08:52les modalités d'application du CRA
08:53concernant les dispositifs médicaux,
08:55parce qu'on parle de beaucoup de choses
08:58en termes de dispositifs médicaux.
08:59On parle du scanner
09:00jusqu'au pacemaker connecté.
09:04Il y a plein de dispositifs.
09:06Et donc, on verra
09:07s'il faut qu'on l'intègre dedans.
09:08Pour l'instant,
09:09d'après ce que nous dit l'Europe,
09:10c'est plutôt du domaine du CRA.
09:12Mais on attend de voir
09:13si d'ici la fin de l'année,
09:16on a la transposition
09:18en termes opérationnels
09:20du texte CRA
09:21avec ce dispositif-là
09:23ou sinon on l'intégrera
09:24dans Nice 2.
09:24D'accord.
09:25Donc, vous êtes vigilant
09:27sur ce point.
09:29Parfait.
09:30En termes de sujets européens,
09:31justement,
09:32il y a la question
09:32des échanges de données
09:33entre l'Europe et les États-Unis.
09:35Sur ce sujet,
09:37vous avez déposé un recours
09:38contre la Commission européenne
09:39qui vise à faire annuler
09:41le Data Privacy Framework.
09:44Ce recours a été rejeté
09:45par la Cour de justice
09:46de l'Union européenne.
09:48Est-ce que vous pensez
09:49qu'il y aura une suite ?
09:49Est-ce que vous allez donner une suite ?
09:51Vous avez dit que oui.
09:51Alors, il a été rejeté
09:54par le tribunal de l'Union
09:55qui a considéré
09:57qu'au moment
09:58de la signature du DPF,
09:59un certain nombre
10:00de garanties
10:00d'équivalence,
10:02en tout cas de protection
10:02des données,
10:03était donné par le gouvernement américain.
10:05On a bien vu
10:06que depuis la signature du DPF
10:07et l'arrivée de Donald Trump,
10:08il y a quand même
10:08un certain nombre de choses
10:09qui ont changé
10:10et notamment un certain nombre
10:11de juges
10:11d'un organe très particulier
10:13qui est le PCLOB
10:14ont été révoqués
10:16parce qu'ils étaient démocrates
10:18et qu'il n'y a plus
10:19de garantie d'équité.
10:21Donc, le tribunal de l'Union
10:22m'a dit
10:24qu'il n'y avait pas
10:24de sujet
10:25à ce moment-là.
10:26À partir de ce moment-là,
10:27j'ai donc décidé
10:28d'aller devant
10:29la Cour de justice de l'Union,
10:30c'est-à-dire de faire appel
10:30de la décision,
10:31ce qui est parfaitement possible.
10:33Donc, c'est fait.
10:34Pour être très clair,
10:38mon recours a été déclaré
10:40recevable par le tribunal
10:42de l'Union,
10:42ce qui est une première.
10:43Donc, c'est une nouvelle voie
10:44de recours qui vient d'être
10:45ouverte en Europe
10:46et c'est déjà un premier succès.
10:48Maintenant, il reste
10:48à la Cour de justice
10:49de regarder ce DPF
10:51à l'aune de ce qu'il avait
10:52déjà dit au moment
10:53des arrêts Schrems 1
10:54et Schrems 2.
10:56OK.
10:56Sur ce sujet de la souveraineté,
10:58justement,
10:58alors je ne sais pas
10:59si ce terme vous convient,
11:00vous me direz,
11:01vous avez demandé au gouvernement
11:02aussi de dénoncer
11:03deux contrats
11:04qui ont été signés
11:04avec Microsoft,
11:06l'un par le ministère
11:07de l'Éducation nationale,
11:08l'autre par l'École Polytechnique.
11:09Polytechnique a finalement
11:11décidé de suspendre
11:13ce contrat.
11:15Vous interpellez
11:15la nouvelle ministre,
11:16Madame Le Hénanf,
11:17aussi sur cette thématique
11:18du choix des marchés publics,
11:20de l'exposition
11:21aux lois extraterritoriales.
11:25Là, de la même façon,
11:25est-ce que vous pensez
11:26qu'il faut engager
11:27une procédure
11:27contre ces décisions ?
11:30Alors, c'est très clairement
11:32la vraie question,
11:33c'est est-ce que
11:33l'État peut se réformer
11:35et peut décider
11:36une fois pour toutes
11:38de faire en sorte
11:39que la commande publique
11:40aille plutôt
11:40vers des entreprises
11:41européennes,
11:42françaises si c'est mieux,
11:44mais européennes
11:44en règle générale ?
11:46Et comment est-ce
11:46qu'on peut se décorréler
11:48des problèmes américains ?
11:49On a vu que
11:49ce n'est pas simplement
11:50un problème de transfert
11:51des données,
11:52c'est aussi une question
11:52de disponibilité
11:53des services.
11:55Je ne reviendrai pas
11:55sur l'épisode
11:56de la Cour pénale internationale
11:57où un certain nombre de juges
11:58n'ont plus accès
11:59aux services américains.
12:00On voit aussi,
12:01et c'est très récent,
12:03on l'a eu déjà
12:03avec Microsoft
12:04et CrowdStrike,
12:05il y a au moment des JO,
12:06une petite mise à jour
12:07qui s'est mal passée
12:08et qui a quand même
12:09posé un certain nombre
12:10de problèmes
12:10à beaucoup d'entreprises
12:12dans le monde.
12:13On a eu la même chose
12:14il y a quelques jours
12:14avec AWS.
12:15On voit bien que
12:16la concentration
12:17des outils
12:18utilisés
12:20par l'ensemble
12:21des organisations,
12:22que ce soit des entreprises
12:23ou des États
12:24et que ce soit
12:25des outils américains
12:26pose un problème
12:27de droit
12:28et pose un problème
12:28technologique
12:30et que donc
12:31il faut qu'on arrive
12:32à s'en défaire
12:33le plus possible.
12:34Ça ne veut pas dire
12:35qu'on peut faire
12:35d'un seul coup
12:36d'un seul,
12:36mais voilà.
12:38Quant à Polytechnique,
12:40des universités
12:42avaient déjà fait ce choix,
12:43on leur avait dit
12:44que ce n'était pas bien,
12:45elles avaient fait
12:45machine arrière,
12:46Polytechnique
12:47a été obligée
12:47de faire machine arrière.
12:48Très bien.
12:49Je constate malheureusement
12:50que l'éducation nationale
12:51n'est pas encore trop
12:52dans ce système-là.
12:54Je donne un petit éclairage aussi,
12:56c'est regardons
12:58combien va nous coûter
12:59le passage de Windows 10
13:00à Windows 11
13:01en termes d'acquisition
13:02d'ordinateurs
13:03parce que l'ordinateur
13:04n'était pas au niveau
13:05de Windows 11.
13:07Ça a été estimé
13:07aux alentours de 50 millions
13:08pour le budget de l'État.
13:10Je pense qu'on aurait pu
13:11faire autre chose
13:11des 50 millions
13:12dans un contexte budgétaire
13:13aussi restreint.
13:15Vous appelez même
13:16la ministre
13:17à faire appel
13:18à la DGCCRF
13:19pour regarder
13:20les pratiques commerciales
13:22de ces géants du numérique
13:23justement.
13:25Oui, parce que
13:25très clairement,
13:26il y a un nombre d'offres
13:27qui sont des offres
13:28quasiment à zéro
13:29concernant un certain nombre
13:30de publics.
13:30Et bizarrement,
13:31c'est plutôt des offres
13:32très peu chères
13:33quand ça concerne
13:34le milieu éducatif.
13:36Parce que très clairement,
13:37quand on a appris
13:38à fonctionner en informatique
13:39avec une suite logicielle
13:41très connue
13:42qui est Office 365,
13:43on a tendance
13:43à la conserver
13:45et à conserver ce réflexe
13:46de toujours l'utiliser.
13:48Et donc,
13:49c'est un peu comme on le dit
13:50pour les écrans
13:50et pour l'addiction.
13:51C'est une addiction
13:52qui ne dit pas son nom
13:53technologique
13:54qui fait qu'on continue
13:55ensuite quand on est plus grand
13:56à vouloir les utiliser.
13:57Or, on a aujourd'hui
13:58des solutions
13:59qui marchent très bien.
14:00Elles ne sont pas aussi
14:01puissantes peut-être
14:02sur un certain nombre de sujets,
14:03mais il y a des briques
14:04qui permettent
14:04de les transformer.
14:06Mais elles marchent très bien
14:07sur les utilisations
14:08de base
14:08dont tout le monde a besoin,
14:09c'est-à-dire un tableur,
14:11un traitement de texte,
14:12une présentation
14:13à diffuser sur écran.
14:16Tout ça,
14:16ça marche très bien
14:17et on sait le faire.
14:18Donc, il faut que l'État
14:19soit agnostique
14:20sur ce sujet-là.
14:21Vous avez des nouvelles
14:22du Health Data Hub.
14:24Vous avez dû suivre
14:24comme tout le monde,
14:25comme beaucoup l'audition
14:27de Stéphanie Combe
14:28au Sénat,
14:29c'était en mai dernier.
14:30Depuis,
14:31que s'est-il passé ?
14:33Deux choses.
14:34La première,
14:34c'est qu'il y a
14:35un premier appel d'offres
14:36qui a été lancé
14:36qui demande
14:37à ce qu'on puisse
14:37trouver des solutions
14:38qui respectent
14:39la doctrine cloud
14:40au centre,
14:41cloud de confiance
14:42qui a été publiée.
14:44Un certain nombre
14:44d'entreprises françaises
14:45et européennes
14:45ont répondu
14:46à cet appel d'offres.
14:47Donc, j'espère
14:47qu'on va pouvoir
14:48enfin avoir
14:49un bout de commencement
14:51de réversibilité
14:53vers des solutions souveraines.
14:55La deuxième chose
14:56qui est plus importante,
14:56c'est que la gouvernance
14:58du Health Data Hub
14:59a changé
14:59et qu'il y a
15:00un directeur général
15:01par intérim
15:01qui a été nommé
15:02il y a quelques jours.
15:04Et donc, j'espère
15:05qu'on va pouvoir
15:05enfin avoir
15:06un apaisement
15:07sur ce sujet-là.
15:08et que le Health Data Hub,
15:10la plateforme
15:11des données de santé,
15:11puisqu'il faut l'appeler
15:12comme ça maintenant,
15:13jouera vraiment son rôle.
15:14Il ne faut pas la détruire.
15:16Je pense que nous en avons
15:16besoin vraiment.
15:18Mais il faut qu'elle soit
15:18beaucoup plus
15:19appuyée sur les territoires,
15:21sur les CHU
15:22des différents territoires,
15:24qu'elle soit simplement
15:25une grande fédératrice
15:27des données de santé,
15:29des entrepôts
15:29de données de santé,
15:30notamment pour répondre
15:31à des appels d'offres
15:32européens
15:33en termes de recherche.
15:34Mais il ne faut surtout pas
15:35qu'elle phagocyte
15:36la totalité de la recherche,
15:37ce qui était un peu
15:38le cas avant,
15:39ce qui faisait que des CHU,
15:41même la PHP,
15:42refusaient de leur donner
15:45et que du coup,
15:46ça bloquait la recherche.
15:47Donc voilà,
15:48on a besoin de changer
15:48la gouvernance,
15:49il faut qu'elle soit
15:50beaucoup plus décentralisée
15:51et qu'elle s'appuie plus
15:52sur les territoires.
15:53Et je pense que c'est
15:53la bonne stratégie
15:54et j'ai l'impression
15:55que le nouveau directeur général
15:56par intérim
15:57a envie que ça marche.
15:58Donc voilà,
16:00on va laisser sa chance
16:01au produit.
16:02C'est comme ça.
16:02En parlant d'apaisement,
16:04ça me fait penser
16:05au conflit
16:06qui oppose
16:06la DINUM,
16:07donc la direction
16:08du numérique
16:08avec le CNLL,
16:10le Conseil national
16:11du logiciel libre.
16:12J'imagine que vous avez
16:13suivi les échanges,
16:16notamment qui passent
16:17par les réseaux sociaux
16:18ou par voie de presse.
16:19le Conseil national
16:20du logiciel libre
16:21qui dénonce
16:22une concurrence irresponsable
16:23de la part de la DINUM,
16:24une stratégie d'exclusion
16:25des entreprises françaises
16:27du logiciel libre
16:27dans les politiques publiques.
16:29Le sujet,
16:30c'est est-ce
16:30à la direction
16:32du numérique de l'État
16:32de développer
16:33ses propres solutions
16:35open source
16:36en concurrence
16:38avec des solutions
16:39qui sont déjà disponibles
16:40sur le marché ?
16:42Quelle est votre position
16:42dans ce débat ?
16:44J'ai très clairement pris
16:46position sur le sujet.
16:47Donc je vais être
16:48très très cash
16:49et ça aura une transposition
16:52très claire
16:53en termes budgétaires.
16:54Aujourd'hui,
16:55la DINUM doit avoir
16:56un rôle de fédérateur,
16:57un rôle de cohésion
17:01au sein des politiques publiques
17:02de traitement des données
17:03et des politiques publiques
17:04informatiques
17:04au sein de l'État.
17:06Ça n'est pas la DINUM
17:06de faire à la place
17:08du secteur privé
17:09qui sait déjà faire,
17:10à la place d'associations
17:11qui savent déjà faire.
17:13Ce n'est pas son rôle.
17:14Et donc aujourd'hui,
17:15je trouve que la DINUM
17:16a pris ce rôle
17:17qu'elle avait
17:18et qu'elle avait commencé
17:20à vouloir avoir
17:21dès 2016
17:22avec l'ancien DINSEIC
17:24qui avait du coup
17:26été débarqué.
17:28L'arrivée
17:29de la nouvelle directrice
17:30de la DINUM
17:31qui a pris
17:32comme conseiller spécial
17:33son ancien prédécesseur
17:34de la DINSEIC,
17:35ça ne va pas.
17:37En fait,
17:37on est dans une doctrine
17:38qui est toujours la même.
17:41Je fais à la place
17:42du secteur privé,
17:43je développe
17:43pour le compte
17:44de l'État
17:44et quand on regarde
17:45objectivement
17:46ce qui s'est passé,
17:47ça ne marche pas très bien.
17:49Je ne reparlerai pas
17:50de Louvois
17:51pour le ministère des Armées.
17:52Là, moi,
17:52j'ai un problème
17:53avec la CNAM.
17:55on utilise Tchap,
17:57oui, dès qu'on peut
17:58mais il faut qu'on ait
17:59la possibilité de le faire
18:00parce qu'un certain nombre
18:01de personnes
18:01refusent de le faire
18:02mais on va être obligé
18:04de, ce qui est très bien
18:04qu'on puisse utiliser
18:05ces logiciels-là,
18:06on a des logiciels
18:07qui sont en cours
18:09de développement
18:10qui sont des logiciels français
18:11qui marchent très bien.
18:12Ce n'est pas la peine
18:13que la DINUM
18:14entre en concurrence
18:15et donc en conséquence,
18:16j'ai fait la somme
18:17des trois derniers appels
18:18d'offres que la DINUM
18:19a lancés
18:19pour faire des produits
18:20à la place du secteur privé.
18:22Ça fait à peu près
18:23700 millions
18:23et donc je vais proposer
18:24de faire l'économie
18:25de ces 700 millions
18:26dans le cadre du budget 2026
18:27en annulant
18:30ces crédits
18:31pour 700 millions.
18:32Vous allez proposer aussi
18:34de revoir
18:35le crédit d'impôt recherche
18:36si j'en crois
18:38votre tribune
18:38dans le point.
18:40Vous appelez en fait
18:41à passer de l'arrosoir
18:43au ciblage stratégique.
18:45Qu'est-ce que vous proposez exactement ?
18:47Je propose
18:48de pouvoir
18:49faire en sorte
18:50que ce ne soient pas forcément
18:52les grands groupes
18:52qui soient bénéficiaires
18:53du crédit d'impôt recherche
18:54au maximum,
18:56que ce soit plutôt
18:57les TPE, PME
18:58parce qu'il y a
18:58de la création
18:59et de l'innovation
18:59dans les TPE, PME
19:00et que les dossiers
19:01crédit d'impôt recherche
19:02sont beaucoup trop compliqués
19:04pour ces entreprises-là.
19:05Et donc,
19:06je propose
19:06une inversion des choses
19:08et donc une simplification
19:09de l'attribution
19:10du crédit d'impôt recherche
19:11pour ces TPE, PME.
19:13et puis très clairement
19:15de prioriser un certain nombre
19:17de secteurs stratégiques
19:18pour qu'on puisse avoir
19:19une vision cohérente.
19:20Je pense notamment
19:21éventuellement,
19:22enfin effectivement à l'IA,
19:23mais aussi au quantique,
19:25mais aussi à un certain nombre
19:26de sujets
19:27qui méritent que nous investissions
19:29pour l'avenir.
19:29et donc aujourd'hui...
19:31Oui, pardon.
19:32Non, j'allais dire,
19:32on n'a plus beaucoup de temps
19:33et je voulais quand même
19:34que vous passiez au test
19:35de l'interview
19:36oui ou non.
19:38Question très binaire,
19:39Philippe Platon,
19:40je vous préviens.
19:41Je vous en prie.
19:42Oui ou non,
19:42en tant que président
19:43de la commission
19:44chargé d'examiner
19:45ce projet de loi Résilience,
19:47vous jugez qu'aujourd'hui
19:48on a un bon texte
19:49en termes de sécurité
19:51mais aussi de protection
19:51de la vie privée
19:53et de contraintes économiques ?
19:55Oui, mais il peut s'améliorer.
19:57Donc oui.
19:58Vous êtes pour
19:59ou contre ce doublement
20:00de la taxe
20:01sur les services numériques
20:02qui a été voté ?
20:04Oui, mais c'est à nuancer.
20:09Oui, ça permettra
20:09de pouvoir commencer
20:11à se poser la question
20:12d'utiliser des produits européens
20:13plutôt que des produits américains.
20:16Je vous ai posé la question
20:16tout à l'heure,
20:17je vous la repose.
20:17D'accord ou pas d'accord
20:18avec le Conseil national
20:19du logiciel libre
20:20qui dénonce la stratégie
20:21d'exclusion des entreprises
20:23du libre
20:24par la DINUM ?
20:27Oui, au carré.
20:27Vous aimez
20:30ou vous n'aimez pas
20:30le mot souveraineté ?
20:32Il a été trop galvaudé
20:34donc je l'aimais bien avant,
20:36maintenant non,
20:36je préfère autonomie stratégique.
20:39Et vrai ou faux,
20:39la stratégie Startup Nation
20:41avec tous les objectifs
20:43de licorne
20:44a manqué son objectif principal ?
20:46Oui, ça a manqué
20:48son objectif principal.
20:49Donc oui,
20:50nous avons fait des licornes
20:51B2C
20:51alors que nous aurions dû faire
20:52des licornes B2B
20:54avec de la deep tech.
20:55on a raté ce virage-là.
20:57J'y crois ou j'y crois pas
20:58à l'annulation
20:59du Data Privacy Framework
21:01qui encadre
21:02ces échanges de données
21:03entre l'UE et les Etats-Unis ?
21:05Ah oui, oui, j'y crois
21:06sinon je ne le ferais pas.
21:08Mais alors du coup,
21:09c'est mieux
21:09ou c'est moins bien
21:09d'avoir aucun cadre
21:10pour ces échanges ?
21:13Ah, il faut qu'on ait un cadre
21:14mais il faut que ce soit
21:15un cadre respectueux
21:16des valeurs
21:18que nous avons en Europe
21:18sur la donnée personnelle.
21:19Rêve ou cauchemar
21:21lié à Génératif selon vous ?
21:23Ah, un rêve.
21:24C'est l'avenir.
21:25C'est une révolution.
21:26Et votre prochaine question
21:27au gouvernement ?
21:29J'en ai eu une cette semaine
21:30sur Exaion
21:31qui est un de mes gros
21:32combats en ce moment.
21:33Exaion, c'est une société
21:34qui fait du calcul
21:35haute performance
21:35et qui pourrait faire
21:36du minage de bitcoin
21:37quand on a des surcapacités
21:39d'électricité.
21:40Donc je suis très actif
21:42sur le sujet.
21:43Merci beaucoup Philippe Laton
21:44d'avoir répondu
21:45à toutes mes questions
21:46y compris les oui ou non.
21:48Je rappelle que vous êtes
21:49député de la première circonscription
21:50devant des membres du groupe
21:51Les Démocrates.
21:52Merci encore.
21:53Et merci à tous
21:54de nous avoir suivis.
21:55C'était Smartech
21:56avec la grande interview
21:58aujourd'hui
21:58et aussi une découverte
21:59de cet écosystème en Turquie.
22:01A très bientôt
22:02sur la chaîne Bismarck.
22:05Sous-titrage Société Radio-Canada
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