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  • il y a 2 jours
Nicolas Bourgerie, fondateur de Teach Up, et Guillaume Sarkozy, vice-président de Rizlum, partagent leur vision de l'IA appliquée à leurs secteurs respectifs. Le premier défend une intelligence artificielle pédagogique qui rend autonome plutôt que dépendant, tandis que le second dévoile comment les agents IA peuvent réinventer les processus métiers de l'assurance. Les deux entrepreneurs plaident pour une approche responsable de l'innovation, au service de l'élévation des individus et de la souveraineté numérique européenne.

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Transcription
00:00Les interviews de l'IAC, le rendez-vous avec les acteurs qui font l'actualité dans le domaine de l'intelligence artificielle.
00:10Aujourd'hui, deux personnalités, Nicolas Bougerie est en plateau avec moi.
00:13Bonjour Nicolas, entrepreneur depuis plus de 20 ans dans le domaine de l'éducation, de la formation professionnelle.
00:20On va se poser ensemble cette question.
00:22Et si la matière, la manière dont nous concevons aujourd'hui nos IA pédagogiques,
00:26changeait la manière dont nous apprendrons demain ?
00:29Eh oui, en plus j'attends vos réponses.
00:32Et puis avec nous également, mais à distance, Guillaume Sarkozy, référent dans l'écosystème assurantiel français.
00:40Avec vous, on posera la question plutôt de l'IA comme une révolution nécessaire pour ce monde de l'assurance et on verra pourquoi.
00:47Alors on va commencer déjà en plateau, Nicolas, ensemble.
00:50Vous êtes le CEO fondateur de TeachUp, qui est une plateforme qui permet aux entreprises de créer des formations sur mesure
00:56qui vont en plus s'adapter en temps réel au niveau de chaque apprenant.
01:00Tout ça grâce à l'intelligence artificielle, ça va sans dire.
01:03Mais alors ça marche comment, très concrètement ?
01:05Alors, TeachUp, c'est une technologie, une plateforme qu'on met à disposition des entreprises.
01:10Il y a deux propositions de valeurs.
01:11La première, c'est quand une entreprise identifie qu'un savoir-faire est clé pour sa réussite sur un projet où une compétence est déterminante.
01:19Elle va pouvoir, par ses experts ou par ses documents, mettre ça dans la plateforme.
01:23Et la plateforme est capable de créer, avec des assistants à l'IA, des objets pédagogiques extrêmement variés.
01:29Oui, mais là où je vous dis comment ça marche, c'est-à-dire que moi, si j'arrive avec une idée juste,
01:33bah tiens, j'aimerais bien former mes collaborateurs à l'IA.
01:36Alors à l'IA, en général, les entreprises ont...
01:38Tu vas avoir des petits agents qui vont...
01:40Exactement, c'est des experts que vous avez dans votre organisation qui ont un savoir-faire.
01:43On va les capter avec la plateforme.
01:45On va les transformer en plusieurs objets pédagogiques, de façon automatique,
01:49où les experts vont juste avoir à relire.
01:50Alors des experts, des vrais experts ?
01:52Des vrais experts métiers.
01:53Par exemple, quelqu'un qui est expert sur un produit, sur un processus, sur une méthode,
01:56va pouvoir parler avec la plateforme.
01:58La plateforme va transposer ce qu'elle lui dit...
02:00Grâce au modèle de langage ?
02:01Grâce au modèle de langage.
02:02Et va pouvoir apporter, créer automatiquement des objets pédagogiques très différents.
02:06Et ces objets-là vont être proposés aux apprenants,
02:09donc les salariés de l'entreprise, qui vont apprendre comme ils ont besoin d'apprendre.
02:12Comme tous les salariés ont des niveaux différents,
02:14en fait c'est l'IA qui va, en temps réel, adapter les contenus, les exercices,
02:18les entraînements aux besoins de chacun.
02:20Mais cette formation, elle est construite à partir aussi de briques de l'entreprise ?
02:24Oui, essentiellement de briques de l'entreprise.
02:26D'accord.
02:26Et d'ailleurs, les entreprises mettent leur contenu, c'est leur contenu.
02:29On n'est pas sur des IA généralistes.
02:30D'accord.
02:31On est sur le contenu de l'entreprise.
02:32Et on vient transformer ce contenu en formation qui s'adapte en temps réel aux salariés.
02:36Et ça prend quelle forme ?
02:37Ça prend la forme de quiz, de jeu ?
02:39Alors ça prend multi-formes.
02:40Des ateliers pratiques ?
02:41Non, alors c'est des formations digitales aujourd'hui.
02:43Ok.
02:44Qui prennent plusieurs formes.
02:46Ça prend la forme de modules.
02:47Alors tout le monde a vécu des modules d'e-learning tels qu'on les a conçus et opérés pendant des années.
02:51Oui.
02:52Au lieu d'avoir un tunnel d'apprentissage où tout le monde fait la même chose,
02:54dans le même ordre, dans le même sens, par exemple,
02:56un des formats, c'est d'avoir un objet qui s'adapte en temps réel.
02:59C'est-à-dire que quand je fais un exercice, un entraînement, etc.,
03:01en temps réel, la plateforme va voir si je suis expert, pas expert,
03:04va adapter le niveau de difficulté du jeu, va me faire un feedback qui est personnalisé,
03:07va être capable de créer des entraînements avec ma voix
03:10pour me faire pratiquer et utiliser la connaissance dans des situations pratiques,
03:13va me mettre à disposition des agents pédagogiques qui vont s'adapter à moi,
03:16va me faire des fiches mémo, qui sont des fiches adaptées à ce que j'ai besoin de mémoriser
03:21en matière d'ancrage mémoriel.
03:22La différence, c'est que dans la plateforme,
03:24on a mis plein de bonnes pratiques de sciences cognitives
03:26que les gens ne connaissent pas,
03:27et que les experts n'ont pas forcément toujours
03:29pour venir élever les collaborateurs dans leurs apprentissages.
03:33On craint parfois que ces IA nous rendent plus bêtes,
03:37que finalement on ait moins besoin d'apprendre
03:40puisqu'elles savent faire des choses à notre place.
03:43Est-ce que vous êtes de cet avis-là ?
03:45Et pour reprendre la question que j'avais au démarrage,
03:49est-ce que le fait d'apprendre comme ça avec des nouveaux outils d'IA,
03:51ça transforme aussi finalement notre savoir ?
03:53Complètement. Et d'ailleurs, nous, la destination, la mission du groupe que je dirige aujourd'hui,
03:59c'est de faire réussir tout le monde.
04:00Et faire réussir, en fait, aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui vont très très vite.
04:03L'IA, on ne la conçoit pas comme un objet qui fait à la place d'eux.
04:06Sur des compétences déterminantes, on essaie d'élever la personne pour l'aider à développer la compétence.
04:11Donc en fait, l'IA va être plutôt le coach qui va adapter l'exercice,
04:14qui va faire un feedback immédiat,
04:15qui va aller chercher la zone proximale de développement en sciences cognitives.
04:18Vous savez, c'est la zone où on est assez challengé pour progresser.
04:21Ce n'est pas trop facile, ce n'est pas trop compliqué.
04:23Je suis aidé pour réussir à développer la compétence.
04:25Donc l'IA, elle est au service de la personne qui a envie de développer cette compétence
04:29pour être à l'aise quand elle est dans une interaction avec un client ou avec un collègue,
04:33quand il s'agit d'utiliser la connaissance en situation.
04:35Il y a ça pour les enfants.
04:37Moi, j'en ai entendu parler au moment du lancement de Powers, PowerZ,
04:41qui disait que justement, il fallait trouver le bon niveau de difficulté
04:44pour que ce soit suffisamment difficile pour qu'on ait envie de progresser,
04:47mais pas trop difficile pour ne pas qu'on abandonne.
04:49Exactement, c'est le cœur du jeu.
04:51En fait, il y a plusieurs principes de sciences cognitives qui sont très importants.
04:54C'est le fait de faire des petits exercices bien ciblés,
04:57parce que ça a un impact très positif sur l'apprentissage.
05:00Le fait d'aller chercher cette zone proximale de développement,
05:03qui est la zone où on tire l'élastique assez pour progresser,
05:06mais pas trop, pour qu'on soit quand même en confiance dans une démarche de progrès.
05:09Et le fait de faire des feedbacks très proches de l'action.
05:11C'est-à-dire que quand je m'exerce sur un exercice et je m'entraîne,
05:15parfois avec ma voix, parfois avec mon clavier,
05:17en fait, j'ai des IA qui sont entraînés à me faire un feedback immédiat
05:19et qui me font refaire une fois, deux fois, trois fois.
05:22Et par la répétition, on développe l'ancrage.
05:24Donc, on développe la montée en compétence.
05:25C'est pour ça qu'on appelle ça des IA pédagogiques.
05:27C'est différent ? C'est un domaine spécifique, l'IA pédagogique ?
05:31C'est simplement qu'on embarque plein de principes de sciences cognitives.
05:33Alors nous, on a des algorithmes et on a des IA propriétaires dans le groupe.
05:37Et on utilise des IA génératives.
05:38C'est la combinaison des deux qui crée la valeur dans le produit.
05:42L'IA Act, j'imagine que ça vous concerne directement,
05:44parce qu'on est dans le domaine de l'éducation.
05:47Donc, c'est un sujet hyper important.
05:49Comment est-ce que vous voyez cette réglementation européenne ?
05:52Adaptée ?
05:53Adaptée, assez structurante.
05:55Très intéressante, parce que c'est une réflexion qu'on a menée bien avant l'IA Act,
05:58mais il y avait une dimension qui est assez clé dans l'apprentissage.
06:01C'est que dans la formation professionnelle, par exemple,
06:03on a des grandes entreprises, je sais qui en forme 10 000, 20 000, 50 000 personnes.
06:07Quand on développe des entraînements,
06:09je vais prendre un exemple pour illustrer des entraînements
06:11qui permettent aux collaborateurs de progresser sur des situations de terrain.
06:14On les met en situation, on les entraîne avec l'IA.
06:16L'IA leur propose un entraînement, donc une situation très pratique.
06:19Je suis face à un client, le client me dit ça, qu'est-ce que je lui réponds ?
06:21Le collaborateur s'entraîne, il fait une tentative,
06:23l'IA évalue sa tentative sous l'angle plein d'éléments qu'on lui a donnés,
06:27fait un feedback, lui demande de le refaire jusqu'à ce que la personne n'y arrête.
06:30Ça a une dimension, une destination qui est formative.
06:33Je suis là pour former la personne.
06:35Mais on voit bien qu'une entreprise pourrait l'utiliser pour évaluer ses collaborateurs.
06:39Et donc se servir de la donnée, qui est la donnée générée par l'IA,
06:43pour faire remonter les collaborateurs qui arrivent, qui n'y arrivent pas.
06:46À partir du moment où on fait évaluer les collaborateurs par une IA,
06:48ça pose d'autres questions éthiques qui sont
06:50est-ce que j'ai le droit ou pas de faire évaluer mes collaborateurs par une IA ?
06:53Quelles sont les conséquences de cette évaluation ?
06:55Est-ce que cette personne va progresser ?
06:57Elle ne va pas progresser dans mon organisation ?
06:59C'est pour ça que l'IA vient poser un peu le cadre
07:01de ce qu'on a le droit de faire ou pas en fonction du risque.
07:04Alors il y a deux éléments de risque.
07:06Il y a nous en tant qu'éditeurs de plateforme qui portons un niveau de risque
07:08parce qu'on met à disposition des fonctionnalités.
07:11Et il y a celui qui l'utilise, qui porte une responsabilité d'usage.
07:14Et l'IA Act vient un peu accompagner et cadrer la façon dont on interagit avec nos clients.
07:19On a beaucoup de grands groupes.
07:21Je trouve que c'est très structurant.
07:22Ça nous met dans des schémas de réflexion qui sont hyper sains
07:24pour savoir ce qu'on veut en faire et ce qu'on ne veut pas en faire.
07:27Guillaume Sarkozy, vous êtes sur la même ligne sur le texte de l'IA Act.
07:30Et éventuellement, est-ce que vous avez une question ou une réaction
07:33sur la présentation que vient de nous faire Nicolas
07:35sur la transformation finalement de l'éducation et de la formation
07:39sur tout notre cycle professionnel ?
07:42Oui, moi je trouve extrêmement important qu'il y ait des règles de gouvernance
07:47et des règles de bonne conduite dans cette question de l'IA.
07:51La question que j'avais pour Nicolas, il l'a un peu abordée,
07:54c'est la question de l'évaluation, la question de l'acquisition des compétences.
07:58Ça me semble majeur d'être sûr que le collaborateur en question
08:02a bien acquis les compétences qu'on cherche à lui transmettre
08:06par ce système que je trouve formidable.
08:09C'est déterminant parce que l'IA est quand même basé sur une capacité
08:13qu'on a à évaluer une compétence.
08:14Ce qui veut dire qu'on aide celui qui conçoit la formation
08:17à découper sa formation avec un objectif à atteindre,
08:20avec des critères observables qui permettent de déterminer
08:22si l'objectif a été atteint.
08:24On donne à l'IA ces éléments-là et on l'entraîne
08:27pour pouvoir évaluer elle-même les éléments.
08:30On donne toujours la main à l'humain à la fin.
08:32C'est-à-dire que même quand il y a une évaluation par l'IA,
08:34il y a toujours la personne qui apprend,
08:36qui a de façon visible les critères qui ont été utilisés.
08:39Elle a toujours la possibilité de remonter qu'il y a eu un souci
08:41ou de dire qu'elle n'est pas d'accord,
08:43comme elle aurait pu le faire avec un humain.
08:45Et la façon dont c'est utilisé de l'autre côté,
08:47en fait, est intéressante parce qu'on essaie de le coupler
08:49avec des données de performance sur le travail.
08:51En fait, ce qui est très intéressant aujourd'hui,
08:52c'est qu'on a des remontées de données
08:54qui nous permettent de coupler avec les API
08:55des données d'apprentissage.
08:56La performance sur le travail, ça, ça peut faire peur
08:58parce que là, on est vraiment sur le management algorithmique.
09:01Aussi.
09:01Et c'est vrai que c'est tout l'enjeu de l'IA,
09:04c'est de venir cadrer la façon dont c'est fait.
09:06C'est-à-dire que ça nous oblige,
09:07à partir du moment où on est sur un risque élevé,
09:08à mettre en place des processus, des accompagnements,
09:11des formations qui vont nous permettre d'aller vers l'évaluation.
09:14Ce n'est pas interdit.
09:14L'IA ne l'interdit pas.
09:16Elle encadre simplement la façon dont c'est fait.
09:18et qu'est-ce qu'on doit faire pour assurer une sécurité
09:21de toutes les parties prenantes
09:22quand on met en place des IA qui évaluent.
09:24Donc la frontière est très ténue.
09:26Elle est très ténue parce que former,
09:28c'est forcément à un moment donné,
09:29coacher, évaluer, faire des feedbacks.
09:31La frontière, elle est là.
09:32La destination et l'usage qu'on en a
09:34et qu'est-ce qu'on fait de la donnée qui est générée,
09:36c'est ce qui fait finalement le risque dans l'entreprise.
09:38Oui.
09:39On est content quand les entreprises
09:41qui sont dans ce secteur
09:43se posent ces questions-là, s'interrogent.
09:45Donc déjà, c'est plutôt rassurant.
09:47On va passer la parole à Guillaume,
09:50donc Guillaume Sarkozy, vice-président de Rizlom,
09:53qui est une start-up deep tech fondée en 2024 à Station F.
09:57Et vous êtes toujours à Station F d'ailleurs,
09:59spécialisée dans l'IA pour les assurances et les mutuelles.
10:03Alors, Rizlom, en fait, c'est une plateforme aussi,
10:06mais une plateforme d'agents IA personnalisables
10:08conçues pour traiter des processus métiers de l'assurance.
10:11Ma question, Guillaume, c'était
10:12est-ce que tous les processus métiers de l'assurance sont concernés ?
10:17Tous les processus métiers sont à terme concernés.
10:21En fait, on se rend compte, en lisant la presse,
10:23on voit que 80-90% des projets d'époque
10:27ne passent pas à l'échelle.
10:30Pourquoi ?
10:30Parce que souvent, une des grandes raisons, me semble-t-il,
10:33c'est que les données ne sont pas de bonne qualité.
10:37Et l'IA, ça veut dire avoir un data lake
10:40avec des données de très bonne qualité
10:42qui permettent de travailler sur ces données
10:45pour en tirer des conséquences.
10:47Et nous, notre métier, c'est d'abord et avant tout
10:49de structurer toutes les données,
10:52que ce soit des données de textes manuscrits,
10:55de textes imprimés, de mails, de chats,
10:58de voix et de mains, de vidéos,
11:00qu'on va mettre ensemble, qu'on va structurer
11:03pour les organiser et les rentrer de manière cohérente
11:08dans le système d'information de nos clients.
11:10C'est notre première mission.
11:12Parce que cette transformation numérique,
11:13elle a quand même déjà eu lieu, rassurez-moi,
11:15dans le secteur de l'assurance, des mutuals.
11:18Ils ont numérisé déjà tous ces documents
11:21sous lesquels, j'imagine, ils croulent d'ailleurs.
11:24Alors, un, pas tout à fait.
11:27Pas partout, pas complètement.
11:30Et surtout, la technologie jusqu'à maintenant
11:32ne permettait pas d'avoir des taux de réussite
11:35suffisants pour faire confiance à la technologie.
11:38Aujourd'hui, avec une IA spécialisée,
11:42les fameux SLM, Small Language Model, spécialisés,
11:47on peut très bien entraîner les modèles soi-même
11:50et faire en sorte que le taux de réussite de l'IA
11:54soit d'entre 95 et 99 %,
11:56c'est-à-dire meilleur que l'humain.
12:00Ce qui n'était pas le cas jusqu'à maintenant.
12:02En quoi ça va transformer, selon vous,
12:06peut-être les métiers de l'assurance ?
12:08Peut-être que vous allez me dire non,
12:08ça ne les transforme pas vraiment,
12:09c'est juste une évolution linéaire, je ne sais pas.
12:14Alors, on va voir.
12:16On va voir.
12:16Personne ne sait aujourd'hui ce qui va se passer.
12:18Moi, ce que j'essaie de faire,
12:19c'est de sortir de ce débat.
12:20L'IA va remplacer les gens.
12:23L'IA, pour l'instant, va nous servir
12:25à compléter l'action des personnes.
12:28Je prends un exemple.
12:30Une plateforme téléphonique,
12:31nous avons une IA, chez SLUM,
12:33qui sait parfaitement parler comme une personne physique.
12:37Est-ce que pour autant,
12:37on va remplacer les acteurs sur les plateformes ?
12:40Non, pas forcément.
12:42On va d'abord leur permettre d'avoir un script.
12:44On va leur donner des conseils
12:45lorsqu'ils vont parler à leurs clients.
12:47On va résumer en temps réel,
12:50à la fin de la conversation,
12:52résumer l'objet de la conversation
12:55pour pouvoir stocker dans les systèmes d'information.
12:59Et puis, lorsque les personnes auront fini leur travail à 18 heures,
13:03l'IA permettra toute la nuit, jusqu'au lendemain matin,
13:06de prendre le relais, de répondre aux clients.
13:09Et donc, on va bien sûr faire de la productivité,
13:11je l'ai dit en résumant les conversations,
13:14mais on va aussi améliorer considérablement
13:16le service client.
13:17On parle beaucoup, justement,
13:19des capacités des IA à détecter les fraudes.
13:24Est-ce qu'il y a comme ça des domaines,
13:26des particularités qui vont pouvoir vraiment accélérer,
13:30être accélérées grâce à l'intelligence artificielle, selon vous ?
13:33Alors, la fraude,
13:34l'histoire de la fraude est absolument considérable.
13:38Elle est extrêmement importante.
13:40Et l'évolution des technologies fait
13:43qu'elle va augmenter encore.
13:45Donc, avoir une IA spécialisée pour détecter la fraude,
13:49pour savoir si un document,
13:51à combien de pourcents,
13:52ce document a la chance ou pas d'être frauduleux,
13:56est absolument majeur.
13:57Et nous avons, nous,
13:58des agents qui permettent d'évaluer
14:00la qualité du document,
14:02de savoir est-ce qu'il a été photoshopé ou pas,
14:05est-ce que c'est une intelligence artificielle
14:06qu'il a conçue ou pas,
14:08est-ce qu'il faut poser des questions
14:09avant de savoir s'il faut rembourser,
14:11par exemple,
14:12l'acte de santé ?
14:13Ça, c'est des questions fondamentales.
14:15Sinon, notre système social
14:16va être remis à plat,
14:18va être écrasé par la fraude.
14:19Mais finalement,
14:21on arrive un peu à près,
14:23c'est-à-dire que les documents
14:24peuvent être falsifiés,
14:27voilà,
14:27il peut y avoir cette fraude,
14:28et ensuite,
14:28on va demander à l'IA
14:29de faire le tri.
14:31Moi, je me dis toujours,
14:32pourquoi on ne trouve pas un moyen,
14:33déjà,
14:33de s'en prendre à la racine,
14:35en fait,
14:35aux documents numériques
14:36et à son authentification ?
14:39C'est bien ce qu'on essaie de faire,
14:41c'est une course de vitesse
14:42entre les technologies.
14:44Et ça a toujours été comme ça,
14:45depuis que le monde existe.
14:47Les fraudeurs aussi
14:48se servent de technologies,
14:50et nous,
14:50nous sommes acharnés
14:52à détecter les fraudes.
14:54Et dans le domaine,
14:56par exemple,
14:56de l'assurance santé,
14:57il est essentiel
14:58de détecter la fraude
15:00avant même
15:01qu'elle se produise,
15:02avant qu'on ait réussi
15:04à rembourser
15:05un acte
15:06qui n'a pas été exécuté
15:08par un professionnel de santé.
15:09Oui,
15:09on est d'accord.
15:10Et sur l'anticipation
15:12des risques,
15:13alors,
15:13parce qu'on nous dit
15:14que les IA sont vraiment
15:15des aides à la décision
15:16importantes,
15:18est-ce qu'aujourd'hui,
15:19vraiment,
15:19ça fonctionne ?
15:20Est-ce que c'est fiable
15:21de ce que vous avez pu
15:23expérimenter déjà
15:24auprès des assureurs ?
15:27Nous,
15:27nous sommes
15:28partis pris
15:29dans la guerre
15:30qui existe,
15:31dans le combat
15:31qui existe
15:32entre les large language models,
15:34les LLM
15:35et les SML,
15:36et les SLM
15:37pour des opérations
15:38de productivité
15:40simples.
15:42Nous pensons
15:42que le
15:44small language model
15:45est majeur
15:46de manière
15:47à proposer
15:48des solutions
15:48frugales
15:49à nos clients
15:50et des solutions
15:51qui sont extrêmement sûres
15:53et qui protègent
15:54les données
15:54en laissant
15:55les données
15:56sur leur système
15:57d'exploitation.
15:57C'est la première étape
15:59pour nous
16:00d'une bonne
16:01IAïsation,
16:02si j'ose dire,
16:03de l'entreprise.
16:04Il faut commencer par là,
16:06sur des choses simples,
16:07de manière à arriver
16:08à passer à l'échelle.
16:10Et petit à petit,
16:11nous allons conquérir
16:12d'autres cas d'usage,
16:14mais ceci est une transformation.
16:15Et en fait,
16:16c'est une transformation RH
16:17également
16:17de l'entreprise.
16:19Donc,
16:19ça ne peut pas se faire
16:20en cinq minutes.
16:21Il n'y aura pas
16:21de grands bouleversements
16:22tout de suite.
16:24C'est une évolution
16:24qui va se faire.
16:25Et comme je le disais
16:26tout à l'heure,
16:27il faut commencer d'abord
16:28par avoir des données
16:29structurées
16:30d'excellente qualité.
16:32Je vous vois opiné
16:33du chef, Nicolas.
16:34Oui,
16:35je trouve qu'il y a
16:35deux éléments
16:36qui me parlent
16:36beaucoup dans ce que dit Guillaume.
16:38C'est le fait
16:39d'inventer des méthodes
16:40pour appeler
16:41les modèles de langage
16:43qui sont plus frugaux
16:44que ceux
16:44qu'on a utilisés
16:45au démarrage,
16:46en vraiment se posant
16:47la question même
16:48d'utiliser plusieurs technologies
16:49en même temps
16:49pour avoir des systèmes
16:51qui sont plus petits,
16:52qui sont plus ciblés,
16:53qui sont moins consommateurs
16:54d'énergie.
16:55C'est extrêmement intéressant
16:56parce qu'en plus,
16:56ça améliore la qualité
16:57de ce qu'on arrive à générer.
16:58Donc, il y a un bénéfice
16:59qui est à la fois pour la planète
17:00et aussi pour la qualité
17:01de ce qu'on génère.
17:02Donc, super intéressant.
17:03Je pense que le deuxième élément
17:04qui m'appelle,
17:06c'est sur le million
17:07d'utilisateurs
17:07qu'on a chez Tichep,
17:08on en a à peu près
17:09100 000 dans la banque
17:09et l'assurance.
17:10Donc, ça me parle.
17:11C'est un domaine
17:11dans lequel il y a
17:12beaucoup d'utilisation.
17:13Il y a beaucoup
17:14d'automatisation qui arrive,
17:16lot par lot,
17:16usage par usage.
17:17Et on voit bien
17:18que le sens du métier,
17:20des compétences de demain,
17:21comment demain
17:22on va apporter de la valeur
17:23quand on est conseiller clientèle,
17:25est en train de changer.
17:27Et donc,
17:27comment je redonne confiance
17:28à des personnes
17:29qui voient leur métier changer ?
17:30Et c'est inexorable.
17:31Comme disait Guillaume,
17:32la qualité de ce que peut faire
17:33une IA sur certains gestes,
17:35elle est nettement supérieure
17:36à ce que peut faire un humain.
17:37Est-ce qu'il faut résister ?
17:37Non.
17:38En revanche,
17:38il faut accompagner
17:39les nouvelles compétences,
17:40notamment dans les moments de vérité
17:41qu'on a avec les clients,
17:42dans les interactions,
17:43souvent dans l'assurance.
17:44Ce ne sont pas des moments
17:45qui sont drôles.
17:46Et la qualité humaine,
17:47le fait d'être présent,
17:48d'avoir des interactions
17:49de qualité,
17:50savoir bien les générer,
17:51c'est un enjeu très fort
17:52aussi qu'il peut y avoir
17:53dans des métiers
17:53comme celui de Guillaume.
17:55Guillaume,
17:56sur cette partie formation,
17:57vous allez pouvoir
17:58vous rencontrer peut-être
17:59tous les deux.
18:00Très bonne idée.
18:01Merci, Bismarck.
18:02Parce que ça fait partie
18:03de l'enjeu, j'imagine.
18:04Quand on est une entreprise
18:05technologique,
18:06il y a convaincre son client
18:08qu'on a la bonne solution
18:09pour lui.
18:09Mais après,
18:10il faut aussi que le client
18:11lui-même,
18:12au sein de ses équipes,
18:13réussisse à faire
18:14cette acculturation
18:16en interne.
18:18Et ça,
18:19vous les accompagnez aussi
18:20sur cette partie-là ?
18:22C'est pour ça que nous disons
18:24que nous sommes des spécialistes
18:25de l'IA et de l'assurance.
18:27Et nous essayons
18:28d'attaquer les entreprises,
18:30de proposer aux entreprises
18:31par secteur d'activité
18:33pour leur montrer
18:34qu'on connaît leur métier,
18:35qu'on connaît leurs problématiques
18:36et que nous avons
18:38des solutions concrètes
18:39à leur apporter.
18:41Et tout en discutant
18:42avec les opérateurs.
18:44Parce que ce n'est pas
18:44en faisant du top-down
18:45qu'on va y arriver.
18:47Le top-down va permettre
18:48de donner les règles
18:50de gouvernance,
18:51de donner les règles d'éthique.
18:52Mais c'est le bottom-up
18:53en partant de l'opérateur
18:55qui va permettre
18:56d'optimiser
18:56les circuits de décision,
18:58d'optimiser les processus
18:59et d'apporter
19:00une meilleure qualité
19:01de service aux clients.
19:02J'ai une question
19:03pour vous deux
19:03pour terminer rapidement.
19:06En fait,
19:06je voulais vous interroger
19:07sur la rapidité
19:10des clients
19:11que vous voyez
19:12ou que vous ciblez
19:14à embrasser
19:15cette révolution
19:16de l'intelligence artificielle.
19:17Est-ce que vous avez
19:18le sentiment
19:18que les gens se disent
19:19« Ah bah ouais,
19:20c'est super,
19:20il faut que j'y aille
19:21parce que c'est une baguette magique
19:22et je vais gagner
19:23en productivité,
19:24en rapidité ? »
19:25Ou est-ce que les gens freinent ?
19:26Comment vous voyez aujourd'hui
19:27les réactions des entreprises
19:28ou des clients
19:29que vous ciblez ?
19:30Une très forte évolution.
19:32La baguette magique,
19:33ce n'est pas forcément positif.
19:34Oui, et puis les deux dernières années,
19:35on voit une évolution.
19:36Moi, je me dis
19:37que ça fait maintenant
19:38cinq ans qu'on est dans l'IA.
19:40On avait une IA prédictive
19:40et du coup,
19:41dès le départ,
19:41on a pris plutôt
19:42d'ailleurs les adopters
19:43des personnes
19:43qui étaient plutôt
19:43des explorateurs.
19:45Maintenant,
19:45on commence à avoir
19:46d'autres typologies
19:47de personnes
19:48avec qui on converse
19:49et une plus grande maturité
19:51dans le fait
19:51d'accompagner des POC,
19:52de mettre en place
19:53des pilotes
19:54et donc une meilleure méthodologie.
19:55On a aussi
19:55de nouvelles parties prenantes
19:57dans les entreprises.
19:58Maintenant,
19:58on a le département IA
19:59qui existe,
20:00qui n'existait pas.
20:00Ils n'attendent pas
20:01de miracle de l'IA.
20:02Non, mais ils ont
20:03une bonne connaissance déjà.
20:03Ils ont une meilleure connaissance
20:04de ce que c'est
20:05et ce que ce n'est pas.
20:06Et on voit bien
20:07la valeur qu'on est capable
20:08de créer
20:08et qu'on n'est pas capable
20:09de créer à ce stade.
20:10On trouve que ça s'inscrit
20:11dans un processus plus long.
20:13Moi, je trouve qu'il y a des visions.
20:14On commence à parler
20:14de vision 2030
20:15avec des étapes
20:16là où, jusqu'à présent,
20:17on avait la volonté
20:18de créer la valeur tout de suite.
20:19Donc, ce changement-là
20:20est hyper important.
20:21Guillaume, très rapidement,
20:22on a 15 secondes.
20:25Moi, je suis tout à fait d'accord.
20:30C'est long parce qu'il y a
20:31des enjeux RH
20:32et de transformation,
20:34mais ça démarre.
20:35Tout le monde est au courant
20:36qu'il faut y aller.
20:37Pas de baguette magique,
20:38un travail de fond.
20:40Merci beaucoup,
20:40Guillaume Sarkozy,
20:41d'avoir été connecté avec nous.
20:42Je rappelle que vous êtes
20:42le vice-président de Rizlum
20:44ou Rizlum, d'ailleurs,
20:45comme je vous ai entendu
20:46le prononcer,
20:47et Nicolas Bougerie,
20:49cofondateur et CEO
20:50de TeachUp.
20:51Merci à vous.
20:52Nous, on enchaîne
20:52avec ces questions
20:53autour des données personnelles.
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