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  • il y a 5 semaines
La finance serait aveugle. Alors que notre climat se dégrade, la dette des Etats s’envole, la guerre dure en Ukraine, la guerre commerciale favorise l’inflation… Wall-Street et le Cac 40 sont à un plus haut. Explications. François Monnier, directeur de la rédaction d’Investir, répond aux questions de Guillaume Sommerer sur BFM Business.

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Transcription
00:00se réagir aux mauvaises nouvelles et à passer très vite sur les bonnes.
00:04Et là, il y a des vrais facteurs qui militent pour une bonne tenue de la bourse.
00:08D'abord, vous venez d'en parler, les publications des résultats des entreprises sont rassurantes, voire très rassurantes.
00:14On va avoir encore aux États-Unis, au sein du S&P 500, une croissance des bénéfices nets par action de près de 11% cette année.
00:22Il est prévu encore une croissance à deux chiffres l'an prochain.
00:26Donc Wall Street est en bonne santé pour des bonnes raisons.
00:28D'abord, concrètement, les bénéfices sont au rendez-vous.
00:31Ça, c'est capital.
00:33La deuxième bonne raison, c'est qu'on voit qu'il y a beaucoup d'investissements qui sont réalisés.
00:36Donc on prépare la croissance de demain.
00:38On ne sait pas si ça va rapporter, mais en tout cas, il y a de l'argent qui est dépensé et qui fait fonctionner l'écosystème autour de l'intelligence artificielle.
00:44Vous venez encore d'en parler là.
00:47Et puis, on le voit aussi que finalement, on craignait les dégradations des notes, des dettes souveraines des États.
00:54Mais finalement, ce qu'ont fait les financiers, c'est qu'ils se sont adaptés.
00:59Ils ont quasiment tous, en tout cas, ils sont en train tous de changer les règles du jeu.
01:04Avant, lorsque vous étiez un gérant obligataire, on vous disait que vous ne pouvez avoir que des bonnes notes.
01:09Vous ne pouvez avoir que du triple A ou du double A.
01:11Mais en tout cas, attention, si vous achetez de la dette d'un État noté A+, vous ne devez pas la garder, vous devez la sortir.
01:21Et qu'est-ce qu'ont fait les grands acteurs ?
01:23Ils se sont dit finalement, on va baisser le ratio.
01:26Donc on n'est plus sur du A+, mais on est sur du triple B.
01:29Donc quoi qu'il arrive, vous allez pouvoir garder encore de la dette française ou de la dette belge.
01:32Et notamment la dette française si notre note continue de baisser.
01:36Parce que sur le marché, on se dit beaucoup que ça vaut plutôt un double B ou un triple B.
01:41Donc on a adapté le curseur pour que finalement, il n'y ait pas de vente massive.
01:46Ou on a estimé aussi d'autres acteurs.
01:49On se dit finalement, on peut garder des mauvais élèves.
01:51Ce qui compte, c'est la moyenne.
01:53Donc en fait, on est en train de changer les indices pour ne pas qu'il y ait de déstabilisation.
01:57Donc on voit, il y a une vraie capacité d'adaptation.
01:59Et puis bien sûr, les banques centrales sont là.
02:02Demain, on va beaucoup parler de la banque centrale américaine qui va baisser ses taux.
02:07Et là, c'est aussi extrêmement rassurant parce qu'il y avait eu un débat en début d'année en disant,
02:12on a une banque centrale américaine qui préfère combattre l'inflation.
02:16Et là, on a vu depuis quelques semaines que finalement, le véritable enjeu, c'est pas l'inflation, c'est la croissance, c'est l'emploi.
02:21Et ça, ça plaît bien sûr aux investisseurs d'avoir une banque centrale plutôt accommodante.
02:25Donc on est sur un système où la banque centrale américaine va encore baisser ses taux.
02:29Donc l'histoire peut continuer.
02:31En tout cas, ça ne monte pas sur du vide.
02:33On a des bonnes nouvelles du côté monétaire, du côté obligataire et puis du côté action avec des résultats des entreprises qui sont vraiment au rendez-vous.
02:42Moi, j'avais une question, mais on a toujours cette peur de la bulle.
02:46Et on se dit, mais quand elle va arriver et quand elle va éclater ?
02:48Ce qu'on observe, c'est que quand on parle bulle, on est plutôt sur les valeurs technologiques.
02:54On a vu qu'il y avait jusqu'à fin août un comportement tout à fait normal et rationnel des marchés.
03:01À partir de septembre, il y a eu un début de constitution de bulle parce qu'on s'est mis à moins regarder la croissance bénéficiaire des entreprises.
03:08Mais l'histoire tout autour d'OpenAI qui fait des partenariats, qui est prêt à échanger des titres contre des commandes de semi-conducteurs, etc.
03:16Donc, OpenAI, c'est une boîte noire.
03:19On ne sait pas ce que ça va donner.
03:20Ce qui est sûr, c'est que CHGPT, ça marche bien, qu'il y a une vraie adoption.
03:23Mais ça, ça ne suffit pas pour rassurer les investisseurs.
03:27Donc, on est rentré dans une nouvelle phase en septembre où on regarde, et ça fait référence notamment à 2000,
03:33à 2000, on regardait beaucoup les carnets de commandes.
03:35Quand Alcatel sortait, Alcatel annonçait toutes les semaines un nouveau carnet de commandes et ça faisait monter le titre.
03:40Là, on est sur OpenAI, fait une déclaration et ça permet de raconter une nouvelle histoire et de pousser les titres.
03:46Mais attention, on a dérapé en septembre, on dérape encore en octobre.
03:52Et là, on voit commencer à avoir une multiplication d'acquisitions.
03:56Une bulle, ça se finit toujours au moment où il y a plein de deals, plein d'opérations de fusion-acquisition
04:01parce que les managers commencent à avoir extrêmement confiance, ils ont une grosse capitalisation.
04:05Et donc, ils disent, on est tout puissant, on va pouvoir acheter des participations à droite, à gauche.
04:09Et ça, on l'a vécu aussi en 2000.
04:10En 2000, il ne faut pas se rappeler que la première capitalisation qui a été en tête au niveau mondial, c'était Cisco.
04:19Cisco était passé devant Microsoft et Cisco, c'était un équipementier, comme Nvidia aujourd'hui.
04:24Alors, Cisco, à l'époque, c'était 550 milliards.
04:27Nvidia, c'est une fois plus gros, mais un équipementier ne gagne jamais un combat technologique.
04:31Donc oui, il y aura de l'IA, mais là, on commence à quitter le chemin progressif de la croissance des bénéficiaires
04:37pour voir d'autres idées, acquisitions, partenariats, etc.
04:42Et Cisco, à un moment donné, ça a fait pchit, alors qu'il a enchaîné des trimestres et des trimestres
04:48où ils ont dépassé, il y a eu près de 12 trimestres consécutifs, où ils ont dépassé les attentes des investisseurs, comme Nvidia.
04:54Donc, mais attention, on est en train de rentrer dans un écosystème, mais ça peut encore durer quelques semaines ou quelques mois.
05:00Pour vous, vous dites que l'histoire se répète, en fait.
05:02L'histoire est en train de se répéter, pas sur Internet.
05:04L'Internet a vécu, mais la valorisation et les bénéfices sont parfois un peu plus tardifs que prévus.
05:09Il nous reste une minute, Aude.
05:10Mais comment on anticipe ça ? Parce que là, vous dites qu'on a un peu changé les règles, on regarde autre chose.
05:14Mais finalement, une fois qu'on voit approcher, qu'est-ce qu'on fait ?
05:17Là, ce qu'on sait, c'est que la fête n'est pas finie.
05:19Donc, généralement, une fête, notamment sur l'IA, ça termine par une accélération de la hausse.
05:25Donc là, on guette cette accélération de la hausse.
05:27Mais il faut se dire qu'acheter aujourd'hui de la tech, on peut garder ses titres.
05:33Mais se dire qu'on va se surexposer, c'est probablement trop tard.
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