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  • il y a 4 semaines

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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:05Bonjour Vincent.
00:06Vincent, vous n'allez ce matin nous parler ni du budget, ni de dissolution, ni de taxe Juckman,
00:10vous voulez épargner nos chers auditeurs et vous préférez donc évoquer pour eux ce matin Raymond Aron.
00:15Pourquoi Raymond Aron ?
00:16Parce que nous sommes de retour en 1981, Dimitri, ISF, retraite anticipée, délire fiscale,
00:22bienvenue dans les années Mitterrand, mais en moins bien, sans Coluche, sans des proches, sans le Luron.
00:27Je vais vous parler de Raymond Aron parce que nos auditeurs n'en peuvent plus,
00:30des combines de couloirs, des menaces d'Olivier Ford, des effets de manche de Maurice Vallaud,
00:34de cette potion écœurante et indigeste que l'on appelle budget.
00:38Comme l'ère politique est viciée, je vous propose de prendre un peu d'altitude
00:41et de voir ce que disait Raymond Aron de l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir.
00:45Pour les plus jeunes qui nous écoutent et ne savent plus très bien qui est Raymond Aron,
00:49c'était un grand penseur de la liberté du siècle dernier, l'un des plus clairvoyants et les plus importants.
00:54Ils peuvent le découvrir en achetant ses mémoires dont Robert Laffont publie une remarquable nouvelle édition.
00:59Éditorialiste au Figaro puis à l'Express, cet esprit intègre disait
01:02« Tantôt j'affirme, tantôt je doute ».
01:05Quand il critiquait un ministre, il se mettait d'abord à sa place en se disant
01:08« Mais que ferais-je moi-même dans cette situation avec ces mêmes contraintes ? »
01:12Puisque le mot est à la mode, il était un homme de compromis, un partisan de la politique du moindre mal.
01:18Il n'avait donc rien du donneur de leçons du Yaka Faucon, de ces éditorialistes que François Bayrou compare parfois aux spectateurs du Tour de France,
01:25qui à quelques kilomètres du sommet du Mont Ventoux hurlent au cycliste épuisé « Mais pédale, feignant ! »
01:30Aron, lui, définissait magnifiquement le métier d'observateur.
01:34« Je ne conclue pas, disait Pithil, je ne prophétise pas, j'interroge. »
01:38Alors, que disait Raymond Aron du socialisme au pouvoir ?
01:41Il reconnaît d'abord que le socialisme fut un accélérateur du déclin plus qu'un déclencheur.
01:46Mais ce qu'il saisit très bien, et ça c'est très actuel, c'est comment le socialisme a fait du renoncement,
01:51renoncement à l'effort, au mérite, à la transmission, à la préservation, à l'innovation, une matrice politique.
01:57Écoutons Aron, « La gauche va très loin dans l'aveu d'impuissance, création de fonctionnaires et mise à la retraite anticipée
02:03caractérise bien la médiocrité intellectuelle et morale de ce parti. »
02:09Et sur l'abaissement de la retraite, il continue,
02:11« Plus encore que par leurs conséquences, ces mesures sont désastreuses par leur signification symbolique.
02:18Par quelle aberration la gauche se croit-elle obligée de faire croire aux Français
02:22que le salut viendra par miracle des changements qui satisfont leurs aspirations égoïstes ?
02:28Travailler moins et gagner plus.
02:30Travailler moins et gagner plus, ce pourrait être la devise du budget 2026. »
02:34Mais comment vous expliquez que la France soit figée dans un socialisme hors d'âge, Vincent ?
02:38Alors on l'a souvent dit ici, une génération s'est partagé le pouvoir et ses privilèges,
02:42enfermée dans le culte du présent, de l'instant.
02:45Elle a piétiné un passé auquel elle devait pourtant tout,
02:48et méprisé l'avenir des générations suivantes.
02:50Pire encore, elle ne s'est pas souciée qu'il y ait une génération après elle.
02:54Écoutez encore Raymond Aron Dimitri.
02:56« Alors que le taux de natalité ne suffit plus au renouvellement des générations,
03:00la banalisation de l'interruption de grossesse voulue par les socialistes,
03:03les mesures fiscales, la modification du quotient familial,
03:06révèlent une indifférence sinon quelque hostilité à l'égard de la politique dite nataliste.
03:11Et plus loin, Aron poursuit, on est en train de se suicider par dénatalité,
03:17les peuples dont les générations ne se reproduisent pas,
03:19sont condamnés au vieillissement et du même coup guettés par un état d'esprit d'abdication de fin de siècle.
03:25Ils peuvent combler les vides par des étrangers,
03:28mais par là même, ils risquent d'aggraver les tensions entre les immigrés et les travailleurs.
03:34Ce signal d'alarme a été déclenché il y a presque 50 ans.
03:37Le socialisme qui nous gouverne depuis trop longtemps ne veut toujours pas l'entendre,
03:41mais comme toutes les idéologies, il finira écrasé par la réalité et par la liberté. »
03:46L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.
03:49À la lune du Figaro ce matin, les universités françaises.
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