Quelle Époque : En 1980, Julien Clerc prenait publiquement position pour l'abolition de la peine de mort

Jeanmarcmorandini.com

En 1980, Julien Clerc  prenait publiquement position pour l'abolition de la peine de mort, avec sa chanson "L'Assassin assassiné". En octobre dernier, il l'a interprétée lors de la panthéonisation de Robert Badinter.

Transcript

00:00Un moment à part dans votre carrière, on est à la fin des années 70,

00:04la société française se déchire autour de la peine de mort,

00:06qui est encore en vigueur à l'époque.

00:09En 1976, Michel Sardou prend part au débat en sortant une chanson intitulée

00:13« Je suis pour » dans laquelle il incarne un père favorable à la peine de mort.

00:17C'est cette chanson.

00:17Tu as tué l'enfant d'un amour, je veux ta mort, je suis pour.

00:26Alors vous, Julien, vous hésitez à vous engager publiquement,

00:30vous ne l'avez jamais fait sur aucun sujet,

00:32et là on peut dire que le sujet est vraiment explosif.

00:35Et puis, vous assistez à un procès, un procès d'assise,

00:38où un homme accusé d'assassinat encourt la peine de mort

00:40et est défendu par un certain Robert Bain d'Inter.

00:43C'est le déclic qui manquait, vous décidez de sauter le pas

00:46en sortant en 1979 « L'assassin assassiné »,

00:50une chanson qui est un cri contre la peine de mort.

00:52Deux ans plus tard, François Mitterrand abolit la peine de mort

01:05et Robert Bain d'Inter lui-même va vous dire

01:07que votre chanson a fait plus avancer la cause

01:09que tous les discours politiques,

01:11à tel point que vous avez été invité à chanter

01:13« L'assassin assassiné » lors de la panthéonisation de Robert Bain d'Inter.

01:17Oui, quel honneur.

01:18On écoute.

01:18Ça, c'était un moment, j'imagine, incroyable pour vous.

01:48Le moment était évidemment, moi qui suis assez traqueur,

01:52c'était un moment intense et en même temps,

01:56c'était une grande fierté, un très grand honneur.

02:00Tout ce que vous avez dit est vrai, sauf que c'est notre petite fierté,

02:04je dis bien à Jean-Loup et à moi.

02:07En fait, nous avions écrit la chanson avant que je vois Badin d'Inter.

02:10Avant le procès.

02:10C'est incroyable.

02:11Elle était dans les tiroirs.

02:12Elle était écrite.

02:14Et puis, je ne voulais pas l'enregistrer.

02:17Et ça rendait Jean-Loup fou.

02:19Il m'a dit « Mais pourquoi tu ne veux pas enregistrer ? »

02:21Je disais « Écoute, de quoi je me mêle ? »

02:24Il y a 70% de gens qui sont pour la peine de mort.

02:27Et puis, il a eu une émission qui lui était consacrée sur La Troie,

02:31un dimanche après-midi, qui a été présentée par un de vos anciens collègues,

02:35qui s'appelait Paul Giannoli.

02:35Et elle était consacrée à Jean-Loup d'Abadi.

02:38Et là, il m'a coincé.

02:40Il m'a dit « Écoute, là, ce n'est pas l'auteur qui te demande,

02:43mais c'est l'ami.

02:44Je te demande de venir chanter cette chanson dans cette émission. »

02:48Et alors là, j'y suis allé.

02:49J'ai fait la chanson.

02:51Alors à l'époque, il y avait un terme qui disait

02:52« Quand un truc faisait de l'effet, le standard a sauté, on disait. »

02:58Vous avez été attaqué à l'époque pour ça ?

02:59Vous avez été attaqué à l'époque pour cette chanson ?

03:01Parce que c'était vraiment le sujet qui divisait la société.

03:04Mais c'est normal, ça la divise encore.

03:07Et puis, il y a certainement encore un pourcentage identique.

03:10Et pourquoi pas ?

03:13Si la personne que j'aime le plus au monde est sous mes yeux,

03:17je vais avoir une première pulsion vraisemblablement de haine et de mort, moi aussi.

03:22Mais nous avions réfléchi avec Jean-Loup là-dessus.

03:26Et puis surtout, après avoir vu Bad Inter,

03:29croyez-moi, quand vous aviez vu Bad Inter piedé,

03:32vous étiez contre la peine de mort.

Catégorie

Transcription

Écris le tout premier commentaire

Recommandations