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00:00Bonjour Sabrina Agresti-Roubache, merci d'être en direct avec nous.
00:05Avant de vous faire réagir bien sûr et de nous raconter un peu ce qui s'est passé hier à Marseille, la mobilisation,
00:13c'est vrai qu'on espérait, nous depuis Paris, et j'ai cru comprendre, même la famille, cette semaine, Amit Kessassi,
00:20disait plusieurs dizaines de milliers de personnes, certains disaient même 100 000 personnes qui allaient se réunir du côté de Marseille
00:26pour être au plus près de cette famille qui est d'un courage absolu.
00:30Mais on a été surpris de voir finalement 6 500 personnes.
00:38Je me suis demandé où étaient les sportifs, les grandes légendes de Marseille, je me suis demandé où étaient les artistes également.
00:46Pourquoi n'étaient-ils pas au plus près de vous ?
00:48Et je sais que Sabrina Agresti-Roubache vous mobilisez depuis plus d'une semaine et vous êtes au plus près de cette famille-là.
00:55Et d'ailleurs, ce matin, dans l'Art des Pros, on a passé une séquence et on l'entendra dans un instant.
01:01Vous prenez un peu pour tous les élus locaux qui finalement, certains ont la sensation que pendant des années,
01:11on a refusé de parler du problème de la drogue et qu'aujourd'hui c'est devenu non pas un problème,
01:16mais un défi existentiel pour la France.
01:20Mais avant cela, je voudrais qu'on écoute Amine Kessassi, frère de Mehdi Kessassi,
01:24Mehdi, 20 ans, tué le 13 novembre 2025, il y a donc 10 jours.
01:3013 novembre alors qu'il rêvait d'être gardien de la paix, qu'il n'avait rien à voir avec le trafic de drogue
01:35et qui a été tué parce que, frère d'Amine Kessassi, un militant qui lutte contre le narcotrafic.
01:41Mon frère est mort pour rien et on nous traite comme des moins que rien.
01:46Je ne me tairai pas, je continuerai à dire ce que mes yeux voient, ce que mon esprit sait et ce que mon cœur me dicte.
01:54Depuis des années, nous alertons, nous parlons parce que nous savons que le silence tue.
01:59Chacun des reculs des institutions a favorisé l'avancée du narcotrafic.
02:03Le départ des services publics, la fin de la police de proximité, les moyens trop faibles des enquêteurs,
02:09les enseignants auxquels on demande tant, tant l'heure, donnant si peu.
02:14Nous ne demandons pas la charité, nous demandons la justice.
02:17La France entière doit comprendre ce qui se passe dans nos quartiers.
02:20Ce pays a fermé les yeux sur ce que nous vivons et maintenant il se réveille avec un monstre qu'il s'est infiltré partout.
02:27Le narcotrafic contrôle, le narcotrafic corrompt et le narcotrafic tue.
02:32Plus personne ne peut dire que nous ne savions pas.
02:36Mes frères sont morts, mais vous tous, vous êtes vivants.
02:40Entrez en résistance, luttez parce que lutter c'est vivre.
02:44Et on a vu beaucoup d'élus présents hier en première ligne au plus près de la famille.
02:51Plusieurs élus d'ailleurs qui ces derniers mois n'étaient pas au front pour lutter contre le narcotrafic.
02:57Sabrina Agresti-Roubache, est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi 6500 personnes ?
03:04Alors les médias ont dit qu'il y a une foule.
03:06Plusieurs choses.
03:08Après il faut, moi j'appartiens à une génération, donc j'ai 49 ans, j'ai connu.
03:13Vous voyez nous à l'époque on avait vécu l'assassinat d'Ibrahim Ali qui déplaçait des centaines de milliers de gens à Marseille.
03:22Et donc moi j'appartiens à une génération où on se mobilisait beaucoup, on sortait beaucoup.
03:26Et les artistes, les sportifs, tout le monde était toujours uni.
03:31Dès qu'il y avait un drame, dès qu'il y avait quelque chose qui touchait la jeunesse, ça mobilisait.
03:36Ça a changé, moi je ne sais pas l'expliquer, je ne sais pas pourquoi, il faudrait peut-être.
03:39Ce qui serait intéressant c'est de leur poser la question à eux.
03:42Je ne veux jamais parler à la place des autres.
03:44Moi en tout cas, je n'ai jamais quitté mon engagement.
03:46Ça c'est une certitude.
03:48Donc ça c'est la première chose.
03:49Donc on a bien changé d'époque.
03:50On a bien changé d'époque.
03:52La deuxième chose, c'est que vous disiez, j'ai pris pour les autres ou pas.
03:57Bon, vous savez, quand vous faites de la politique, vous êtes toujours à portée d'engueulade.
04:00Mais je note quelque chose.
04:02C'est que lorsque d'autres membres d'autres partis politiques ont pris la parole,
04:07qui n'ont jamais mis un pied à Marseille,
04:08qui n'était pas avec la famille d'Amine Kessassi,
04:10ni avec aucune autre famille de victimes.
04:13J'en profite pour saluer le collectif des familles de victimes.
04:17Avec Aïcha, avec Laetitia, avec Attica.
04:21Ces gens-là, je ne les ai pas vus.
04:21Et par contre, ils ne se font pas interpeller.
04:24Parce que les Sabrina, les Rachida, les Fatima, on les interpelle.
04:27Mais les Marines, les François, les Sandra, les Christine, on ne les interpelle pas.
04:32Donc moi, je me questionne toujours, vous savez, sur ces gens des quartiers qui viennent.
04:35Dès qu'il y a une caméra, ils viennent vous interpeller.
04:37Puis quand il n'y a pas de caméra, personne n'ose venir s'approcher de vous ou vous parler.
04:41Donc ça, c'est la deuxième chose.
04:42Moi, c'est l'analyse que je fais.
04:44On me connaît pour ma discussion, enfin, ma parole très cash.
04:48Donc je pense que c'est eux.
04:49Parce que le monsieur qui m'a interpellé, sa mère, l'a bien mal élevé.
04:53Bien mal élevé d'interpeller comme ça une femme.
04:56Alors qu'il y avait des caméras.
04:58Et quand il n'y avait pas de caméra, il ne s'est pas approché de moi.
04:59Il n'est pas venu me parler.
05:01Donc je le plains.
05:03Je le plains dans sa mentalité.
05:06Et je vais vous dire une chose.
05:08Hier, la famille a été d'une dignité absolue.
05:10Ce monsieur a été d'une indécence absolue.
05:12Parce que moi, dimanche dernier et le week-end dernier,
05:15quand il fallait s'occuper de Wasilla, de Amine, de tout le monde.
05:19D'accord ?
05:20Je n'ai pas vu des gens.
05:21Je n'ai vu personne.
05:21Je n'ai pas vu qui que ce soit venir s'occuper de la famille.
05:26Après, c'est trop facile, vous savez, d'expliquer qu'un tel est venu.
05:31Et puis vous étiez où ?
05:32Moi, je lui ai dit au monsieur, vous avez vu la réponse.
05:34Et vous, vous étiez où ?
05:35Vous parlez, Sabrina, agression au bâche.
05:38Parce que moi, personnellement, j'étais là.
05:38Sabrina, s'il vous plaît.
05:41Oui, mais parce que vous parlez d'une séquence que les auditeurs n'ont pas attendue.
05:45Sabrina, agression au bâche.
05:46Ils n'ont pas interpellé ceux qui n'ont pas voté la loi contre le narco.
05:50Ils n'ont pas interpellé ceux qui n'ont jamais mis un pied dans les quartiers.
05:54Et encore moins à Marseille.
05:55C'est la seule personne qui est là.
05:57Dès qu'on a besoin de moi, dès qu'on me sonne, je suis là.
05:59Tout le monde me connaît.
06:00Je suis toujours là à portée de tout le monde.
06:01Sabrina, agression au bâche, s'il vous plaît.
06:03Je rappelle que vous êtes ancienne secrétaire d'État chargée de la ville et de la citoyenneté.
06:06Vous êtes mobilisée du côté de Marseille.
06:07Mais vous parlez d'une séquence qui a été diffusée sur CNews,
06:10mais qui n'a pas été entendue par les auditeurs d'Europe 1.
06:12Donc, permettez-moi de vous couper.
06:13puisque, effectivement, vous avez été interpellé par, visiblement, un habitant de Marseille.
06:18Alors, est-ce que cet habitant de Marseille a des ambitions politiques ?
06:23Est-ce que c'est un militant ?
06:24En tous les cas, ça a donné cette séquence.
06:26Je vous propose de l'écouter attentivement.
06:28La lutte contre le narco, évidemment, que la lutte contre les conduites addictives,
06:32pour moi, quand je suis arrivée aux fonctions, et tu te rappelles, j'en ai parlé.
06:35Et pareil, je vous invite à aller regarder les commentaires qui m'ont été faits.
06:39D'accord ?
06:39Pardon, madame, mais parlez-vous.
06:40Vous qu'on arrête de parler, voilà.
06:42Non, moi, je fais... Non, moi, j'ai toujours été avec la famille.
06:44Vous parlez beaucoup.
06:44Non, moi, j'ai toujours été là.
06:45C'est pas le lieu aujourd'hui de faire de la pluie.
06:46Non, non, non, c'est pas ça.
06:47Arrêtez de parler pour rien.
06:48J'ai demandé. Non, moi, je suis toujours avec la famille.
06:50Vous avez trouvé ça à la pluie.
06:52Arrêtez de parler pour rien dire.
06:53Non, non, moi, je suis engagée.
06:55Moi, je suis engagée depuis combien de temps ?
06:57Place nette. Elle est où, la place nette, là ?
07:00Je l'ai fait. On fait comme on peut.
07:03Arrêtez de parler pour rien dire.
07:05Arrêtez de parler pour rien dire.
07:06Il y a un gamin qui est mort.
07:09Respectez ça, madame.
07:10Respectez ça.
07:11Arrêtez de faire de la politique pour rien.
07:13Je suis une enfant, je suis une enfant, je suis une enfant.
07:14Arrêtez de faire de la politique pour rien.
07:15Et cet homme qui vous interpelle a ensuite répondu plus longuement au micro de journaliste.
07:21Je vous propose de l'écouter.
07:24Ah, on ne l'a pas.
07:25On l'entendra dans un instant, à ce moment-là.
07:28Ce n'est pas très grave si on ne l'entend pas,
07:29parce que je ne pense pas qu'on perde quoi que ce soit.
07:32Je reprends mon propos, Elod de Valle, si vous le permettez.
07:34Je ne l'ai pas entendu interpeller Marine Tondelier.
07:37Ça aurait été très intéressant qu'il lui pose la question
07:39« Pourquoi vous n'avez pas voté la loi contre le narco ? »
07:41Pourquoi est-ce que votre groupe s'oppose ?
07:42Vous comprenez ce que je veux dire ?
07:44Les mêmes qui m'accueillent...
07:45Hier, vous savez, c'est tellement facile d'interpeller quelqu'un devant les caméras.
07:50Et quand il n'y a pas de caméras, il n'y a plus personne.
07:52Moi, ce monsieur, je ne l'ai pas vu auprès de la famille.
07:54Enfin, moi, en tout cas, personne.
07:55Je n'ai vu personne.
07:56Je suis là, je vous le dis encore une fois, depuis une semaine aux côtés.
07:59Et hier, on se posait quand même une question.
08:01Vous voyez, je suis encore une fois toujours très surprise.
08:06On vous accuse de faire de la politique.
08:10Et les mêmes qui font eux-mêmes de la politique.
08:12Parce qu'il a parlé quand il y avait des micros et des caméras.
08:15Et il ne parle pas quand il n'y a pas de micro et pas de caméras.
08:17Parce que la semaine dernière, auprès de la famille, il n'y avait pas de micro, il n'y avait pas de caméras.
08:21Il n'y avait que ceux qui étaient là pour...
08:22La question qu'on peut se poser, c'est est-ce que s'il y avait peu de monde hier après-midi autour de la famille d'Amin Kessassi et de sa mère et de son papa, c'est peut-être aussi la peur.
08:36Certains peut-être se disent, mais attendez, à Marseille désormais, on est capable de tuer des gens parce qu'ils sont les frères ou les sœurs de militants antidrogue.
08:46Est-ce que c'est cette peur aussi qui a fait que les Marseillais étaient moins présents hier après-midi qu'espéraient ?
08:53Alors moi, je n'ai pas encore pris le recul nécessaire pour pouvoir analyser ce qui s'est passé en tout cas hier en termes de mobilisation, encore une fois.
09:00Ce que je sais, c'est que le narco, et c'est une réalité, les narcos, ces assassins, ces criminels, bien sûr qu'ils font peur.
09:07Vous imaginez ce qu'ils sont capables de faire ?
09:10Un innocent est parti, encore, le petit Médic Kessassi, qui n'avait rien à voir avec...
09:17C'était le garçon le plus gentil de la Terre, et j'écoute ce qu'en dit sa maman et sa famille et son frère Amine.
09:25La chose, c'est que je ne pense pas que ce soit bon d'emmener aussi les gens vers la psychose.
09:31C'est-à-dire, vous savez, de se lever, de parler et de se battre, Amine l'avait très bien dit.
09:37Je reprends ces phrases, ce ne sont pas les miennes, c'est vraiment sa phrase qui était merveilleuse.
09:42Ils peuvent tuer des gens individuellement, ils ne pourront jamais tuer tout un peuple.
09:46Eh bien, merci d'avoir réagi.
09:47On est un peuple, le peuple français.
09:49Et encore une fois, si vous me permettez, on est un grand pays, vous connaissez mes positions,
09:54on est la sixième puissance mondiale, et comme on dirait à Marseille,
09:57ne risque pas que nous, on ait peur de ces gens-là.
10:00Mais par contre, le combat va être long.
10:01Merci Sabrina Agressi-Roubache, ancienne secrétaire d'État chargée de la ville et de la citoyenneté.
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