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00:00Histoire complètement dingue. Alors là, accrochez-vous chers auditeurs parce que là on ne sait même plus où on marche sur la tête.
00:06C'est gravissime ce qui est en train de se passer, gravissime.
00:10C'est l'un des narco-trafiquants les plus dangereux de France.
00:12Il fait partie de la liste des 100 narco-trafiquants, des 100 détenus les plus dangereux de France.
00:18Il est actuellement incarcéré dans le quartier de lutte contre la criminalité organisée,
00:23dans la prison la plus surveillée de France, à savoir la prison de Vendin-le-Vieil.
00:28Et pourtant, une permission de sortie lui a été délivrée contre l'avis de la procureure,
00:37contre l'avis de la prison de Vendin-le-Vieil, alors que même la direction s'était prononcée contre cette permission.
00:44Une permission de sortie pour une sorte de baron de la drogue.
00:48Écoutez le sujet de Wilfried de Villeur.
00:51Oui, ce narco-trafiquant de 52 ans passera demain matin la porte de la prison de Vendin-le-Vieil pour sa permission de sortie.
00:57Le motif, un entretien professionnel, alors même qu'il purge actuellement une peine jusqu'en 2029.
01:03Une autorisation refusée d'abord par le directeur de la prison,
01:06mais le détenu a fait appel et c'est finalement le juge d'application des peines
01:09qui a donné un avis favorable à cette sortie.
01:12Dans un communiqué, l'UFA punte sa justice dénonce une décision déconnectée et incohérente,
01:17tout comme Maxime Albertier, secrétaire interrégional FO Justice.
01:20On est en face d'une contradiction totale qui interroge sur la cohérence de cette décision judiciaire.
01:26Il est légitime d'attendre des magistrats qui les expliquent.
01:30Comment ils ont pu prendre cette décision ?
01:32Comment on peut considérer que ce détenu est suffisamment dangereux pour être en QLCO,
01:36mais en même temps suffisamment fiable pour sortir en permission ?
01:39Cette permission de sortie sera donc valable demain toute la journée
01:42et ne prévoit aucun dispositif de sécurité ni d'accompagnement d'un surveillant pénitentiaire.
01:47Et pourtant, ce détenu est déjà connu pour une tentative d'évasion.
01:51La semaine dernière à Rennes, un autre détenu s'est évaporé dans la nature
01:54alors qu'il bénéficiait d'une permission, lui aussi.
01:57On sera dans un instant en direct avec le secrétaire général FO Justice, Emmanuel Baudin.
02:04Mais là, je me tourne vers vous, Thomas Bonnet et Éric Revelle,
02:07et j'interpelle les auditeurs.
02:09Est-ce que cette histoire que vous découvrez peut-être à midi 6 sur l'antenne d'Europe 1,
02:14est-ce qu'elle vous choque ? C'est une histoire de fou.
02:16C'est incroyable.
02:17Thomas Bonnet.
02:17J'ai l'impression que chaque semaine, on gravit un palier dans la surenchère
02:21de la déconnexion de la justice, avec des décisions vraiment incompréhensibles.
02:26On nous parle d'un homme considéré comme un baron de la drogue
02:28parmi les 100 détenus les plus dangereux de France.
02:30Au moment où la France dit vouloir déclarer la guerre au narcotrafic,
02:33on va lui permettre de sortir une petite journée
02:35avec un encadrement assez allégé, d'après ce que j'en comprends,
02:39alors même qu'il a déjà essayé de s'évader il y a une dizaine d'années.
02:42Honnêtement, il n'y a aucun moyen de comprendre cette décision,
02:45si ce n'est un pied de nez d'une partie des magistrats
02:48à l'égard de l'autorité judiciaire, à l'égard du politique,
02:52à l'égard donc de Gérald Darmanin.
02:53Moi, c'est comme ça que j'interprète cette décision.
02:55Ce n'est pas la première fois qu'on voit des décisions
02:57qui semblent être teintées d'une sorte d'idéologie politique
03:00pour dire écoutez, vos discours de fermeté à Place Vendôme,
03:04c'est bien gentil, la justice c'est notre affaire
03:06et quand on doit prendre des décisions, voilà ces décisions qu'on rend.
03:09Donc, c'est absolument incompréhensible.
03:12Je suis pourtant de ceux qui pensent que les sorties doivent être autorisées
03:15pour certains détenus, pour la réinsertion,
03:17mais pas pour un baron de la drogue,
03:19pas pour celui qui est considéré comme un des 100 détenus les plus dangereux de France.
03:21Bruno Retailleau, l'ancien ministre de l'Intérieur, a réagi.
03:24Il a dit, c'est une aberration.
03:26La priorité absolue de la justice, explique-t-il,
03:29pénale doit être la protection des Français,
03:31pas le bien-être des narcotrafiquants.
03:34Seule la France et l'Italie ont un juge d'application des peines,
03:37puisque c'est le juge d'application des peines qui a accordé ça.
03:41Ensuite, il y a eu un appel,
03:42mais la Cour, on appelle finalement à valider la décision du juge d'application des peines.
03:47Et il dit, Bruno Retailleau,
03:48il faudra supprimer ce dispositif du juge d'application des peines
03:52qui, trop souvent, désespère les victimes et révolte les Français.
03:56Il parle d'aberration.
03:57Mais là, je peux vous dire que le standard, il est en train de chauffer.
04:0001, 80, 20, 39, 21.
04:02Vous allez voir ce qu'ils vont dire, les Français.
04:05Je suis très inquiet.
04:06C'est pour ça qu'ils ne sont pas d'accord avec le juge d'application des peines.
04:08Mais ils vont nous dire,
04:09mais vous êtes un fou de nous mettre ça un dimanche,
04:11vous voulez nous plomber le dimanche.
04:12Bruno Retailleau a raison,
04:13le vrai sujet, c'est le juge d'application des peines,
04:15qui d'ailleurs, celui-ci, se réfugie derrière l'idée
04:17que pour la réinsertion de ce baron,
04:19il serait sur le point de trouver un job,
04:22alors qu'il est libérable en 2029.
04:24Bon, en fait, c'est une sorte de provocation.
04:27Donc, j'espère que Gérald Darmanin va monter au créneau aussi,
04:31parce que Retailleau n'est plus en charge.
04:32Mais Gérald Darmanin, il a été capable de, sinon de virer,
04:36en tout cas, de trouver un autre job au directeur de la prison de Rennes,
04:40qui lui-même avait quand même failli en envoyant un de ses détenus au planétarium.
04:46Peut-être là, il va y avoir une réaction.
04:47Parce que pour tous les Français...
04:48En priori, il n'y aura pas de réaction,
04:50parce qu'il s'agit d'une décision de justice.
04:51Oui, d'accord.
04:52Mais alors attendez,
04:53si vous voulez accroître la déconnexion
04:55entre les citoyens français et leur justice,
04:58faites ce genre de choses,
04:59et là, vous êtes en plein dans le sujet.
05:00Et je vais vous dire, je suis certain d'une chose,
05:02c'est qu'avant, avant, ça arrivait régulièrement.
05:05Mais qu'est-ce qui se passait ?
05:07Personne n'en parlait.
05:08Personne.
05:09Ces informations n'étaient pas relayées.
05:11Donc le ministère de la Justice,
05:13le ministre, il ne peut pas,
05:15puisque c'est une décision de justice,
05:17il ne peut pas, aujourd'hui, réagir.
05:19En revanche, qu'est-ce qu'il pourrait faire ?
05:21C'est de dire, écoutez, on va proposer une loi
05:23pour que ça n'arrive plus jamais, ces histoires-là.
05:26Parce que là, les Français sont sous le choc.
05:28Ils se disent, mais on se fout de nous.
05:30On nous dit que c'est la guerre contre le narcotrafic,
05:32et on a un narcotrafiquant présenté comme un des barons de la drogue,
05:35qui est dans le classement des 100 plus dangereux,
05:38qui purge une peine jusqu'en 2029,
05:41et qui va avoir une permission de sortie pour un job.
05:43Je rêverais de rencontrer, d'ailleurs, l'employeur.
05:47L'employeur, il faut l'avoir en direct.
05:48Et puis, 7h21 pour un entretien d'embauche,
05:51c'est un long entretien d'embauche.
05:52Vous avez raison.
05:53Vous pensez que cette loi sur une possible interdiction
05:55des permissions de sortie,
05:56les gens qui étaient à Marseille hier,
05:58les Olivier Faure, Marine Tondelier,
05:59ils voteraient cette loi, à votre avis ?
06:00Il faut leur poser la question.
06:02On est en direct, donc, je le disais,
06:04avec Emmanuel Baudin.
06:05Merci d'être avec nous.
06:06Vous êtes secrétaire général FO Justice.
06:08La justice, c'est avec un petit J,
06:11ce dimanche midi, quand on voit cette information.
06:15Oui, mais je crois que vos intervenants ont tout dit.
06:17Je pense que c'est un pied de nez.
06:19Je pense qu'on a des syndicats de magistrats corporatistes,
06:22qui d'ailleurs étaient contre la création de ces quartiers,
06:25qui, effectivement, ont démontré à Darmanin
06:28que ceux qui commandaient, c'étaient eux.
06:31Et qui, sur des tas de choses,
06:33aujourd'hui, les magistrats gèrent les flux
06:35dans les prisons, les entrées, les sorties.
06:37Aujourd'hui, on a 22 500 détenus de trop.
06:41On a 6 000 matelas au sol,
06:4211 000 bracelets qui ne sont pas utilisés.
06:45Et aujourd'hui, le coup de poignard,
06:46c'est la mise à mal de ces quartiers de haute sécurité
06:48qui sont là pour protéger nos concitoyens,
06:51les personnels qui y travaillent,
06:52et les magistrats.
06:53C'est dommage.
06:55Est-ce qu'il va falloir attendre que,
06:56comme en Italie, on ait un magistrat
06:57qui se fasse abattre ou assassiner
06:59pour qu'il prenne la mesure de la situation ?
07:01Tous les jours, moi, en Réunion,
07:03je me bats contre ces syndicats de magistrats corporatistes
07:05qui mettent à mal tout notre système.
07:08Donc, il faut un changement de paradigme.
07:09Nous, on demande à ce que, comme en Espagne,
07:11que ce soit l'administration pénitentiaire
07:12qui ait la main sur les aménagements de peines,
07:14sur les décisions d'aménager des peines,
07:18où on demande la création de nouveaux régimes de détention.
07:21Il faut qu'on change de ce système
07:23où les magistrats ont tout pouvoir.
07:25Alors là, vraiment, il faut être dans le concret,
07:27Emmanuel Baudin, pour les auditeurs.
07:29Et nous, on n'est pas au cœur du réacteur comme vous.
07:32Donc, on a besoin de comprendre.
07:34Déjà, c'est combien de magistrats
07:35pour une telle décision ?
07:37La permission de sortie ?
07:38Comment ça se passe concrètement ?
07:40Expliquez-nous le cheminement, s'il vous plaît.
07:43Alors, il y a eu le détenu qui a fait,
07:45via son avocat, une demande.
07:46Donc, une commission s'est réunie au sein de la prison
07:49pour émettre un avis.
07:50Donc, dedans, vous avez les surveillants
07:52qui accompagnent ce détenu,
07:53les conseillers d'insertion et de probation,
07:55les psys, le chef d'établissement, officier.
07:57Donc, plusieurs personnels de l'administration pénitentiaire
08:00qui connaissent bien le dossier de ce détenu,
08:01qui, donc, émettent un avis.
08:03Et en l'occurrence, cet avis était négatif.
08:05Et là, le juge d'application des peines,
08:10malgré aussi le parquet qui était contre cette sortie,
08:14est passé outre.
08:16Donc, le proc a fait appel de la décision du JAP,
08:20qui a été rejetée.
08:21Mais c'est un juge, le JAP ?
08:23Le juge d'application des peines, c'est une personne ?
08:26Voilà, c'est une personne qui a pris cette décision.
08:28Une personne qui dit,
08:28vous me donnez un avis ?
08:30Vous êtes en train de me donner un avis ?
08:31Moi, votre avis, j'en ai que faire.
08:33Moi, je décide qui va avoir sa petite permission de sortie.
08:37C'est ça qui se passe ?
08:38C'est ça.
08:39C'est ça.
08:40Moi, j'ai été défendre à l'Assemblée nationale,
08:42notre projet, là, pour...
08:44Et ensuite, vous avez dit...
08:45Attendez, pardon, je vous ai coupé,
08:46mais là, je veux vraiment qu'on refasse le cheminement.
08:48Un, demande de l'avocat du détenu.
08:51Deux, il y a une commission, donc, au sein de la prison,
08:55et qui a rendu un avis défavorable.
08:58Trois, le parquet est d'accord avec cet avis défavorable.
09:02Quatre, finalement, c'est un juge d'application des peines qui dit,
09:05bah si, si, il va sortir parce qu'il a besoin d'un job.
09:08Cinq, il y a quoi ? Il y a un appel qui est fait, c'est ça ?
09:10Il y a eu, donc, un appel du parquet qui a été rejeté.
09:16Parce que l'appel aurait été suspensif, était suspensif,
09:19mais très vite, il a été rejeté.
09:21Donc, le détenu sortira lundi à 7h du matin jusqu'à 21h.
09:24Thomas Bonnet a une question pour vous.
09:26Il nous reste une minute avant la pause,
09:27mais je peux vous dire, on va traiter ce sujet quasiment toute l'heure,
09:30parce que c'est évidemment la question de la justice au cœur de ce débat.
09:33J'ai une question parce que vous dites que l'administration pénitentiaire
09:35a donné un avis défavorable,
09:37mais est-ce que vous m'accordez le fait que ça arrive souvent
09:41que l'administration pénitentiaire, les surveillants, pour être clair,
09:44soient plutôt favorables à des sorties ?
09:46Et moi-même, je disais que j'étais parfois favorable au fait
09:48que les détenus puissent avoir des parcours de réinsertion.
09:50Et donc là, s'il y a eu un avis défavorable,
09:52c'est que manifestement, ce détenu ne remplit pas les critères
09:55qu'on attend d'un détenu pour faire une sortie.
09:59Oui, tout à fait.
10:00Nous, on est aussi favorables à des permissions de sortie.
10:02Et ça fait partie de la réinsertion et du travail de la pénitentiaire.
10:07Mais là, il y avait un avis unanime de tous ceux qui l'entourent,
10:11pas que des surveillants, des conseillers d'insertion de pénvaluation,
10:13des psychologues, chefs d'établissement,
10:15qui, au vu du profil,
10:17et puis on est quand même dans un quartier...
10:18Le but de ce quartier, c'est de mettre les détenus sous cloche
10:20pour pas qu'ils puissent se communiquer avec l'extérieur.
10:22Ils ont même des parloirs hijiophones.
10:24Ils sont limités dans leur rencontre.
10:27Et là, on va lui permettre de sortir toute une journée
10:28pour aller voir un employeur.
10:30Je ne suis pas sûr qu'avec les revenus qu'il a,
10:33je ne suis pas convaincu qu'il ait besoin de trouver un travail.
10:36Et enfin, on met tout le système.
10:37Donc moi, j'ai demandé à l'administration pénitentiaire, au cabinet,
10:39à ce que ce détenu ne puisse pas être réintégré
10:42au quartier de haute sécurité.
10:43Il n'a plus sa place dans ce quartier.
10:45Soit l'administration s'est complètement plantée
10:47sur les 100 détenus les plus dangereux,
10:50ce dont je ne pense pas.
10:53Et dans ce cas-là, ce détenu, malheureusement,
10:55qui est une vraie menace,
10:56et on sait ce qui s'est passé à Marseille,
10:58d'ailleurs, celui qui a commandité, visiblement,
11:00le meurtre du jeune de Marseille,
11:02lui, n'y était pas dans ces quartiers.
11:04Là aussi, il faut se poser la question.
11:06Pourquoi ce détenu n'y était pas ?
11:08Il aurait peut-être eu toute sa place.
11:09Et vous voyez, on a...
11:10Et là aussi, pour mettre ces gens dans ces quartiers,
11:13c'est aussi le magistrat qui accède tout le monde.
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