Budget : «C’est le déshonneur de la démocratie française (...) On aurait dû renverser le gouvernement», lâche Hervé Morin

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00:00Franchement, j'ai été parlementaire, malheureusement,

00:02je dis malheureusement parce que je vis,

00:04mais c'est juste pathétique, pitoyable,

00:08c'est le déshonneur de la démocratie française.

00:11C'est le déshonneur de la démocratie française ?

00:13Mais qu'est-ce qui est le déshonneur de la démocratie française ?

00:15C'est cette espèce de patouillage politique partisan,

00:20avec un cynisme incroyable,

00:23où on sait très bien qu'au bout du compte,

00:25chacun va se satisfaire d'une loi spéciale

00:28pour éviter d'être face à ses responsabilités.

00:31C'est quand même ça.

00:32C'est ça la loi spéciale ? C'est ça le scénario ?

00:34Oui, c'est le seul qui sera...

00:35C'est Laurent Panifousse qui a vendu la mèche,

00:38on le précise, le ministre des Relations au Parlement,

00:40il a dit que ça va se finir par une loi spéciale

00:42s'il n'y a pas de budget avant le 31 décembre.

00:43C'est-à-dire que dès lors que le gouvernement

00:46a renoncé à son nombre d'instruments,

00:48Premier ministre,

00:49et qu'ensuite, il va y avoir un vote,

00:52donc dès lors qu'il y aura un vote,

00:53si j'en crois mal à la lecture de la Constitution,

00:55ça veut dire que l'article 47 ne peut plus être utilisé,

00:57je ne rentre pas dans les détails juridiques,

00:59donc ça veut dire qu'il ne reste plus qu'à la loi spéciale.

01:01La conséquence de la loi spéciale,

01:03c'est qu'on va se prendre 30 milliards de déficits supplémentaires,

01:06on passe de 130 à 160.

01:08Vous pensez que le Premier ministre Sébastien Lecornu

01:10a eu tort de renoncer au 49-3

01:12et de dire au parti,

01:13allez-y, prenez en charge le débat,

01:15faites-vous plaisir ?

01:16Là où on a eu tort,

01:18c'est de ne pas renverser le gouvernement,

01:20c'est autre chose.

01:21C'est que,

01:23je l'ai dit à mes amis républicains

01:25et à mes amis qui sont les quelques parlementaires

01:28avec lesquels je suis dans la même histoire,

01:31c'est que clairement,

01:35tout ça sert à quoi ?

01:38On nous a dit,

01:39c'est au nom de la stabilité.

01:42Mais ça,

01:43c'est en vérité le meilleur moyen

01:45de continuer à produire de l'instabilité.

01:49En réalité,

01:49ce n'est pas de stabilité,

01:51c'est au contraire continuer le foutoir.

01:52c'est exactement l'inverse,

01:55c'est-à-dire empêcher la France

01:57de pouvoir évoluer,

01:58se transformer.

01:59Vous dites renverser le gouvernement,

02:00c'était aller à des élections législatives anticipées ?

02:02Non, parce que je vais vous dire,

02:03Emmanuel Macron ne dissoudra pas.

02:07Non.

02:08Vous savez pourquoi ?

02:09Parce que tout ça ne sert...

02:12Qui profite de cela, en fait ?

02:15Le seul qui profite de cela.

02:16Les sondages,

02:17il n'en profite pas beaucoup.

02:18Non, soit le sondage est fini,

02:19Emmanuel Macron s'est terminé,

02:20il ne reviendra jamais

02:22jusqu'en 2027

02:25dans le cœur des Français,

02:25il n'y a pas de doute là-dessus.

02:27Mais ça ne profite qu'à une seule personne,

02:30à Emmanuel Macron.

02:31Ça lui permet de durer.

02:33Parce que s'il dissout,

02:35le lendemain,

02:36c'est lui qui est en première ligne.

02:38Et là, les Français lui diront,

02:39monsieur,

02:39il faut en tirer les conséquences.

02:41Donc, clairement,

02:43je dis aux parlementaires

02:44qui ont peur de la dissolution

02:45et de retourner devant les électeurs,

02:47je leur dis,

02:47ayez du courage.

02:48Sous-titrage Société Radio-Canada

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