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  • il y a 1 jour
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.

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Transcription
00:00Le Louvre, est-ce que finalement, ce n'est pas le corollaire de tout ce qu'on dit aujourd'hui ?
00:04C'est-à-dire que c'est un naufrage français aussi, le Louvre, avec la nouvelle commission administrative
00:09qui nous dit que finalement, si on veut remettre le Louvre à niveau, il faudrait le fermer.
00:14Dans tous les cas, du côté du Sénat, on a écouté, regardé, enquêté et tiré les conclusions.
00:21Il y a le fait que la caméra qui fonctionne et qui filmait clairement la nacelle,
00:29comme elle n'apparaissait pas à l'écran du PC de sécurité, il a fallu plusieurs minutes
00:35pour qu'au sein du PC, on décide d'activer, d'aller chercher les images.
00:40C'est même essentiel ces 4 minutes parce que le rapport montre très bien qu'à 30 secondes près,
00:45les cambriolores ont pu être arrêtés, surtout le bulletin retrouvé.
00:50Donc les quelques secondes sont importantes.
00:52Ces quelques secondes, l'audit le montre très bien.
00:54Si les recommandations, par exemple, de l'audit Van Cleef avaient été mises en œuvre,
01:00à une épaisseur plus importante de la vitre extérieure, ces 30 secondes, on les récupérait.
01:05Avec des scies, effectivement, le casse n'aurait jamais eu lieu.
01:08C'est vrai quand même, Alexandra González, que les conclusions de l'enquête sont accablantes.
01:13Oui, alors c'est une enquête administrative qui a été menée par deux institutions
01:17et donc les deux responsables ont été auditionnés ce matin devant la commission d'enquête du Sénat,
01:23une commission qui s'était ouverte après le braquage pour faire la lumière sur les défaillances.
01:28Et c'est vrai que leurs déclarations sont effarantes.
01:31Ces responsables, en menant cette enquête administrative,
01:34ont découvert qu'il y avait en fait une succession de petits problèmes.
01:39et tout cela a conduit à ce casse-catastrophe avec le vol des bijoux
01:47qui ne sont toujours pas entre les mains des enquêteurs,
01:51qui n'ont toujours pas été retrouvés.
01:52Et quand on dit à 30 secondes prix, il y avait une caméra quand même qui surveillait.
01:55Une caméra qui a tout filmé.
01:56Une caméra a tout filmé, sauf qu'à l'intérieur, dans le poste de sécurité,
02:00faute d'avoir suffisamment d'écran,
02:02à ce moment-là, le flux de cette caméra n'était pas retransmis
02:06et l'agent qui était à l'intérieur, dans le poste de sécurité,
02:10lorsqu'il prend le flux de cette caméra, c'est déjà trop tard.
02:13Les voleurs sont déjà passés devant cette caméra,
02:16ont été filmés, ils ne s'en rendent pas compte.
02:17Et donc c'est pour ça que ça fait dire à l'un des responsables
02:21qui était entendu aujourd'hui, à 30 secondes près,
02:24les voleurs auraient pu être arrêtés.
02:25On voit aussi quand même que le risque de vol a été sous-estimé
02:28par l'administration, par les dirigeants du Louvre.
02:32Oui, par la nouvelle direction, mais aussi par l'ancienne.
02:35C'est ce que pointe aussi cette enquête administrative
02:37qui montre que toutes les alertes qui avaient pu être faites
02:40à la fois par des audits menés sur la sûreté du Louvre
02:46mais aussi par les différents syndicats qui gèrent aussi ces questions-là
02:50n'ont pas été entendues, n'ont pas été prises au sérieux.
02:53Il cite par exemple cette audite qui avait été faite en 2019
02:57qui pointait des défaillances précisément sur la galerie de l'Apollo
03:02où se trouvaient les bijoux qui ont été volés.
03:04Eh bien, cette audite n'a jamais été portée à la connaissance
03:08de la nouvelle direction qui est arrivée en 2021.
03:12Donc vous voyez, c'est pour ça que je dis que c'est une succession
03:14de petits cailloux qui ont mené à ce cambriolage rocambolesque.
03:19Sylvain Bellery, bonsoir.
03:20Vous avez aussi des infos à nous donner ce soir ?
03:22Oui, à la fois sur les conditions de préparation de cette commission.
03:26J'ai pu dialoguer avec une dizaine de sénateurs qui tous me confirment
03:31que tout s'est fait avec une énorme nervosité.
03:34Le rapport n'a pas circulé dans les couloirs du Sénat.
03:37On me confirme qu'une dizaine seulement de sénateurs ont pu consulter ce rapport
03:41dans une pièce fermée, sous surveillance de membres du Sénat,
03:45sans leur téléphone portable, impossible de prendre de notes également.
03:49Du coup, c'est mieux gardé que le Louvre.
03:51C'est exactement.
03:51Un sénateur me dit que le rapport est mieux surveillé que les joyaux de la couronne.
03:54Beaucoup de sénateurs, d'ailleurs, m'ont confié leur amertume
03:57en disant qu'ils n'ont pas pu préparer cette commission de manière sérieuse
04:00puisqu'ils n'ont pas eu accès à ce rapport.
04:01Je précise que, justement, l'audit de 2019 préparé par Van Cleef,
04:05il figure en annexe de ce rapport.
04:09Ça montre aussi toute cette nervosité que je ressens également
04:11avec de nombreux salariés du Musée du Louvre
04:14avec lesquels j'ai pu dialoguer ces dernières semaines,
04:17notamment des syndicalistes.
04:18Il y a d'ailleurs une grève qui est annoncée.
04:20Lundi, probablement.
04:21Et certains syndicalistes me disent
04:22« J'ai l'impression, à chaque fois que je vous parle, que je suis un lanceur d'alerte,
04:25il y aurait comme ça une forme de tension extrêmement forte
04:28depuis le cambriolage du 19 octobre. »
04:29Monique Desclos, madame la sénatrice écologiste,
04:31effectivement, c'était…
04:32Vous êtes vice-présidente de la Commission de la Culture.
04:34Oui, tout à fait.
04:35C'était le secret total autour du rapport ?
04:36Écoutez, quand on nous annonçait qu'on avait ce rapport à disposition,
04:40moi, je me suis précipité deux jours après,
04:42je crois vendredi, pour le consulter.
04:44Mais ça n'a pas été possible.
04:45Il voulait vraiment savoir s'il était possible de pouvoir examiner ce rapport.
04:51Il voulait vraiment prendre toutes les précautions.
04:53Je suis revenu lundi.
04:55Effectivement, comme vous le dites, ce rapport était à disposition,
04:58mais sans possibilité d'être isolé dans une pièce,
05:04dans la salle du secrétariat, avec le personnel.
05:07Comment vous l'expliquez, ça ?
05:08Moi, par contre, j'avais un stylo, un papier et un crayon.
05:11Non, oui. Donc, j'ai pris des notes, parce que c'est assez compliqué.
05:14Et pourquoi autant de précautions, selon vous ?
05:16Je ne sais pas. Parce que, permettez-moi de vous dire,
05:19il y avait quand même eu des fuites dans la presse.
05:21Moi, j'avais vu le canard enchaîné, j'ai vu d'autres fuites.
05:24Donc, ce rapport, finalement, il était plus secret pour les sénateurs
05:27de la Commission de la Culture que ce qu'il ne l'a été,
05:29peut-être pour des journalistes.
05:30Mais est-ce qu'il faut le protéger,
05:32parce qu'il pourrait donner des idées à d'autres cambrioleurs ?
05:34Puisqu'on y voit les failles, finalement.
05:37Oui, oui, non, je ne crois pas,
05:38parce que les failles qui ont été indiquées dans le rapport,
05:41là, aujourd'hui, on les connaît.
05:42Elles n'ont pas été corrigées.
05:43Elles vont être corrigées, certainement.
05:47Visiblement, certaines, ça demande aussi des travaux.
05:49Il faut qu'il soit publié, ce rapport.
05:51Il faut que le grand public en ait connaissance.
05:53Écoutez, pourquoi pas.
05:54En réalité, la ministre a demandé ce rapport.
05:57Je pense que tout le monde peut en avoir connaissance.
05:59Par contre, ce que je trouve inquiétant,
06:01et donc, les personnes qui ont été éditionnées l'ont dit,
06:03c'est-à-dire que ça met quand même des failles
06:04sur le musée du Louvre, mais également aussi des failles
06:08sur les musées que nous avons en France.
06:10Donc, où, en réalité, la sécurité des musées,
06:14des conservations des œuvres, finalement,
06:16ne serait pas du tout, tout à fait, vraiment,
06:19sur votre surveillance.
06:20David Desclos, vous êtes un ancien braqueur et détenu.
06:23Quand on vous apprend qu'il y avait quand même une caméra
06:25qui filmait, mais que finalement,
06:27personne n'était là pour regarder les images,
06:29parce que ce n'était pas le bon flux,
06:30et qu'un agent de sécurité a quand même fini
06:32par voir ce qui se passait, et ça s'est joué
06:34à quelques secondes, d'ailleurs.
06:35Il y a un facteur, pas de chance quand même,
06:37il faut le reconnaître, mais on parle quand même
06:39du Louvre, le musée le plus visité au monde,
06:42avec des joyaux qu'on n'a d'ailleurs
06:44toujours pas retrouvés.
06:45Moi, je vois, il y a toujours des grains de sable
06:49dans la machine, des faits, voilà,
06:51qui font soit en faveur des cambrioleurs,
06:52soit en faveur de la sécurité,
06:54ou quoi, là, c'est la sécurité
06:55qui n'a pas eu le bon truc.
06:58Et quand il y a eu, on a eu quand même de la chance.
07:00Voilà, il y a eu une petite part de chance,
07:01il y a eu une part de chance chez les cambrioleurs.
07:03Mais là, ce que, là où je voudrais rebondir,
07:05c'est que j'imagine la tâche immense
07:08qu'ils ont, là, à essayer de retrouver
07:10cette sécurité au Louvre et tout.
07:12Moi, par expérience, je vais au Louvre,
07:14j'y vais, je regarde, et les failles,
07:16en fait, vous êtes en train de mettre le point
07:17sur les failles qu'il y a eues,
07:18mais vous ne voyez pas les failles
07:19qu'il y a encore, et sans prétention aucune,
07:22on les voit par les toits,
07:25il y a des failles par les toits,
07:27il y a des failles par les toits,
07:27mais c'est surtout dans le culot et l'audace
07:30qu'il y a dans les braqueurs et tout ça.
07:33Et des fois, je me dis,
07:35je ne me le dis pas en rigolant,
07:36je me le dis sérieusement,
07:37je me dis, faut-il qu'on aille se prendre
07:40en selfie devant la Jocombe
07:41à 3h du matin pour leur faire comprendre
07:43qu'il y a des failles au niveau du système d'art ?
07:46En fait, moi, je disais toujours,
07:47quand je cambriolais,
07:48ce que l'être humain fait,
07:48l'être humain peut le défaire.
07:50Et en fait, vous n'imaginez pas
07:52le nombre de failles,
07:53le nombre de possibilités qu'il y a
07:55de cambrioler, de braquer, de faire,
07:57c'est énorme les possibilités.
07:58En tout cas, il faudrait fermer le Louvre.
08:00La question est posée.
08:02On ferme le Louvre,
08:04on remet à plat,
08:05pendant 6 mois, 1 an ?
08:06Une autre suggestion,
08:07puisqu'en définitive,
08:08je l'ai évoqué à la fin de l'audition,
08:11est-il besoin d'atteindre 12 millions de visiteurs par an ?
08:16C'est un peu moins maintenant.
08:17On est à 9 millions actuellement,
08:19mais l'objectif est quand même
08:20d'aller jusqu'à 12 millions.
08:21C'est pour ça qu'il y a ce fameux projet
08:22Louvre-Renaissance.
08:25800 millions, 1 milliard.
08:261 milliard, 1 milliard prévu,
08:281 milliard prévu au détriment certainement
08:30de l'urgence de la sécurité.
08:32Est-ce qu'on veut vraiment...
08:33Est-ce qu'on a besoin, par exemple,
08:34de construire une nouvelle entrée ?
08:35Oui, une nouvelle entrée,
08:36puis l'injocante isolée dans une salle, etc.
08:40Est-ce qu'on a vraiment besoin...
08:41Il faut revoir ce plan, en fait,
08:43c'est ce que vous dites.
08:43Oui, à autant de visiteurs.
08:45Nous avons des merveilles en France,
08:46notre musée,
08:48qu'il faudrait aussi favoriser.
08:50C'est mon sens, là, ça ne va pas être...
08:52Il va falloir qu'Emmanuel Macron se déjuge.
08:53Ah, mais oui, c'est peut-être là le sujet.
08:56Et puis, notre ministre,
08:58Rachida Dati, qui va aussi...
08:59Enfin, si on enlève des entrées,
09:01on enlève des ressources aussi.
09:03Des mesures, il y a une jauge maximale par jour,
09:05il y a une augmentation très importante
09:06de prix d'entrée à partir du mois de janvier
09:08pour les non-européens.
09:0932 euros, il y a peut-être beaucoup de touristes
09:10qui ne pourront plus se le permettre
09:12et qui feront le choix de ne plus venir.
09:14Il y a des envies dans le Louvre
09:14d'améliorer les conditions.
09:16100 caméras seront installées
09:18d'ici la fin de l'année,
09:18a déclaré la présidente du musée.
09:20Moi, je pense que vous pouvez mettre
09:23même 200 caméras, même 300 caméras.
09:25Il y a des failles que seuls
09:26des vrais braqueurs professionnels...
09:30Ils ont fait des études,
09:30ils ont fait des audits,
09:31ils ont demandé...
09:32En fait, je l'ai déjà dit sur le plateau,
09:34une phrase,
09:35j'ai toujours dit qu'en matière de vis,
09:37pour stopper le vis,
09:38il faut avoir le tournevis.
09:40On le disait ça, nous, en rigolant,
09:42dans notre façon,
09:43mais il faut vraiment voir la phrase,
09:46il faut bien la comprendre.
09:47Je ne dis pas ça en rigolant, c'est vrai.
09:48Dans les commissions qu'ils ont,
09:50il faudrait des anciens braqueurs,
09:51cambrières qui ont le vis,
09:52qui leur disent,
09:53voilà, là, faites attention à ça.
09:55Vous n'imaginez pas...
09:56Pourtant, vous aviez été auditionné,
09:58entre guillemets, par le Louvre.
09:59Vous l'aviez raconté sur ce tapot.
10:00Oui, exactement.
10:01Cinq ans avant,
10:02j'avais fait le podcast pour le Louvre,
10:04pour le vol du régent,
10:06on avait fait le podcast,
10:07ça s'était très bien passé,
10:08et à la fin du podcast,
10:10je leur ai dit,
10:10je dis, rassurez-moi,
10:11les bijoux sont des faux.
10:12Ils m'ont dit, non, c'est des vrais.
10:13Je dis, mais vous êtes dingues.
10:14Et ils m'ont dit,
10:15mais vous avez vu la sécurité que nous avons ?
10:17Je dis, mais vous avez vu vos fenêtres ?
10:19Et ils me disent,
10:19mais il faudra avoir du culot pour rentrer.
10:20Et je dis, mais il y a du culot.
10:22Des pompiers qui arrivent,
10:24on simule un incendie,
10:25ou des travailleurs simulent des...
10:27Ce qui s'est passé d'ailleurs,
10:28parce que c'était des...
10:28Les convoyeurs se sont fait passer
10:29pour des travailleurs intervenants.
10:30Exactement, cinq ans après,
10:31jour pour jour,
10:32j'allume la télé,
10:33ce que j'avais vraiment prédit exactement,
10:35c'est exactement passé
10:36comme je l'ai prédit.
10:37Ça, on ne comprend pas,
10:39madame assénatrice.
10:40Il y a des rapports,
10:41il y a des témoignages,
10:43il y a des alertes,
10:44et on n'en prend pas compte.
10:46Il y a une leçon à tirer.
10:48Ce n'est pas seulement une question de moyens,
10:49on voit bien.
10:50C'est une question de prise en compte.
10:51Oui, oui.
10:52Donc, en définitive,
10:54ce matin,
10:54on a appris quand même
10:55qu'il y avait une sorte de direction en silo.
10:58C'est-à-dire qu'il n'y avait pas non plus
10:59entre le dernier président du Louvre,
11:03Jean-Luc Martinez,
11:05et la présidente actuellement,
11:07vraiment une continuité
11:09sur ce qui était donc
11:10Donc, de fait,
11:12l'audit qui avait été fait
11:14par le joaillier,
11:15finalement,
11:16avait été égaré.
11:17Il n'avait pas été...
11:18Il n'était pas égaré,
11:19il était rangé aux heures sur l'eau.
11:21Le précédent président,
11:23mécontent de ne pas avoir été reconduit,
11:25aurait caché des informations ?
11:27Ça, on ne peut pas le dire.
11:28On ne peut pas le dire.
11:28J'imagine qu'il y a quand même
11:29un changement de ministre.
11:31Mais au-delà de la science
11:33de communication des audits,
11:35ce qui transparaît aussi,
11:36c'est que la présidence actuelle,
11:38je ne sais pas pour l'ancienne,
11:39mais la présidence actuelle
11:40ne semblait pas placer
11:41la sûreté au cœur
11:43de ses préoccupations.
11:44C'est ce que tous les syndicalistes
11:45le disent.
11:45Oui, parce que si la sûreté
11:47avait été au cœur
11:47de ses préoccupations,
11:48elle se serait demandée
11:49est-ce qu'on a déjà fait
11:50des audits ?
11:51Est-ce qu'il existe des choses ?
11:52Ou est-ce qu'il faut
11:53qu'on fasse exister des choses ?
11:55Comment on peut mieux sécuriser ?
11:56Et c'est ce qui ressort
11:57effectivement des conversations
11:58qu'on peut avoir
11:59avec les responsables syndicaux
12:01qui disent
12:01nous, on n'était pas entendus
12:02et on sentait bien
12:03qu'on n'était absolument
12:04pas la priorité
12:05parce que, en fait,
12:06ça ne venait pas à l'esprit,
12:08ça n'effleurait pas à l'esprit
12:09de cette nouvelle présidence
12:10qu'un jour,
12:10quelqu'un puisse s'attaquer
12:12à des œuvres d'art
12:13et puisse s'attaquer
12:14au plus beau musée du monde.
12:15Et Mme Descartes
12:16sera entendue
12:17mercredi prochain, d'ailleurs.
12:19Moi, j'en suis arrivé
12:19à ne plus vouloir prédire.
12:21Je pourrais vous faire
12:21trois scénarios aujourd'hui,
12:23vous n'en reviendrez pas
12:24et ça serait...
12:26Voilà, j'en arrive à me taire
12:28à plus dire...
12:29Parce que j'ai des scénarios
12:30que je vous l'ai dit tout de suite,
12:31vous vous direz
12:31« Ah, on n'est pas pensé à ça ! »
12:32« Ah, on n'est pas pensé à ça ! »
12:34Et ça se trouve,
12:34ça pourrait arriver
12:35quelques années plus tard.
12:36Nous sommes avec
12:36François Chatillon
12:38qui est architecte
12:38en chef des monuments historiques
12:40en charge du Loup,
12:40fondateur de l'agence Chatillon Architecte.
12:42Bonsoir, M. Chatillon.
12:43Merci d'être avec nous.
12:44Bonsoir.
12:45Si on veut aménager
12:47les bâtiments
12:47ou aménager le Loup,
12:49est-ce qu'on peut le faire
12:50en l'État
12:51pour le sécuriser
12:52ou il faudrait le fermer ?
12:53Qu'est-ce que vous en dites ?
12:55Écoutez,
12:56je vous ai écouté
12:58avec intérêt
13:00je dois quand même
13:02bon, c'est pas tout à fait mon rôle
13:04mais je dois quand même vous dire
13:07que c'est pas exactement comme ça
13:10que les choses se passent.
13:11Moi, j'ai pris mes fonctions
13:12très récemment en décembre.
13:15J'ai eu des premières
13:16réunions de travail
13:18avec la direction du Loup
13:19et la première inquiétude
13:21de la direction
13:22et notamment de Mme Descartes,
13:24c'était le constat
13:25qu'elle a fait en arrivant
13:26de toutes les difficultés
13:28dont la sûreté
13:29qui était évidemment
13:30une grande préoccupation pour elle.
13:32C'est pas la seule.
13:33Il y en a d'autres.
13:34Il y a la gestion des flux,
13:35il y a l'obsolescence technique,
13:37il y a tout ce qui...
13:38Aujourd'hui,
13:39on a un problème de sûreté.
13:41Si on a vu un problème
13:41de sécurité incendie,
13:43on lèverait les bras au ciel
13:44en disant
13:44comment se fait-il
13:45qu'on n'a pas fait ci
13:46ou qu'on n'a pas fait ça.
13:48Le Louvre est une machine immense,
13:49250 000 mètres carrés.
13:51La complexité
13:52de ce qu'il y a à faire
13:53est immense.
13:54Pensez que
13:55que ce soit Mme Descartes
13:57ou n'importe qui
13:58nommé en 2021
13:59aurait pu
14:01régler l'ensemble
14:02de ces problèmes
14:03tout simplement
14:04et que ce serait
14:05une évidence de ce part.
14:05Il y a peut-être des problèmes
14:06prioritaires.
14:07Il fallait prioriser.
14:08Mais monsieur,
14:08s'il y avait eu un attentat
14:09devant la pyramide
14:10où il y a des centaines
14:13de personnes
14:13qui sont agglutinées
14:14avec des bus
14:15et des taxis
14:16qui passent devant,
14:17est-ce que votre problème
14:18serait la sûreté
14:20de la collection ?
14:21Votre problème,
14:21ce serait un autre.
14:22Donc tous ces problèmes-là,
14:24celui-là est mis au jour
14:25aujourd'hui,
14:26l'alerte qui est lancée
14:27et à laquelle je souscris
14:29pour y travailler
14:30depuis plusieurs mois,
14:32c'est que le Louvre
14:33est une énorme machine
14:33qui a besoin
14:34effectivement
14:35de travaux
14:36très importants
14:37pour gérer
14:39des problèmes
14:39très différents.
14:41La sûreté en est un,
14:42la sécurité incendie,
14:44les flux,
14:44l'obsolescence technique,
14:46les risques
14:48d'inondation,
14:50les failles sécuritaires.
14:52– Faut-il le fermer
14:53pour tout régler ?
14:54Ou est-ce qu'il faut
14:55continuer à laisser ouvrir ?
14:56– Parce que c'est un grand musée
14:57et que toutes les parties
14:59ne sont pas
14:59dans le même état,
15:02ne sont pas dans le même état.
15:05Donc il y a tout à fait
15:06la possibilité,
15:08c'est d'ailleurs ce qui est prévu,
15:09de phaser ces travaux.
15:11Parce que j'entendais tout à l'heure
15:12« on va le fermer six mois ».
15:13Si vous pensez qu'on peut
15:14remettre à flot
15:15un bâtiment
15:16de 250 000 mètres
15:17en six mois,
15:17vous parlez plutôt de dix ans.
15:19– Déjà, on peut sécuriser
15:20les galeries
15:20qui ne le sont pas.
15:21Cette galerie-là,
15:22c'était un point faible.
15:23J'imagine que ça pouvait
15:25être priorisé.
15:26C'est pour ça que je disais
15:26des priorités.
15:28– Mais vous imaginez,
15:29c'est ça le problème,
15:29c'est que tout le monde
15:30imagine beaucoup de choses
15:31mais personne ne connaît
15:32la réalité
15:33et l'extrême difficulté.
15:36Le fait que les gens
15:37n'aient pas vu les caméras,
15:38par exemple,
15:39c'est quelque chose
15:40d'une grande complexité technique,
15:41ça s'appelle l'hypervision.
15:42Et ce n'est pas juste
15:43quelque chose
15:44qui se fait en deux minutes,
15:45ça demande des kilomètres
15:46de câbles,
15:47ça demande des locaux techniques,
15:48ça demande
15:48de l'intelligence artificielle,
15:51c'est exactement
15:52ce qui est en route
15:54dans le schéma directeur
15:55de sûreté aujourd'hui.
15:57Et évidemment,
15:58tout le monde est conscient
15:59de ces faibles.
16:00Il n'y a pas que le musée
16:01du Loup qui a ces problèmes-là.
16:02Il y a tous les musées français
16:04et les musées étrangers.
16:05Aujourd'hui,
16:06on est devant des défis
16:08qui sont énormes,
16:09donc des travaux
16:10qui sont énormes
16:10et il faut les faire
16:11dans le bon ordre.
16:12Donc il ne faut pas juste
16:13lever les bras au ciel
16:14en disant
16:14il n'y a qu'à Faucon.
16:15– Combien de temps
16:16ça pourrait durer,
16:17ces travaux ?
16:18– Eh bien,
16:19c'est exactement
16:21le sujet
16:22du Loup-Voix Renaissance.
16:25Mais monsieur,
16:25nous travaillons
16:26d'arrache-pied,
16:27nous travaillons…
16:28– Madame Descartes,
16:28elle a eu 4 ans.
16:31– Mais qu'est-ce que
16:32vous voulez que je vous dise ?
16:33Si je vous explique
16:34qu'on ne peut pas faire
16:35250 000 m2
16:36de restauration
16:37en 4 ans,
16:38encore…
16:38– Non, mais on aurait pu
16:39commencer ça, je veux dire.
16:40Et on aurait pu peut-être
16:41sécuriser cette galerie
16:42d'Apollon
16:42puisque des rapports,
16:44ça a été avéré,
16:45avaient démontré
16:46qu'il y avait une fragilité.
16:47Pardon, moi je veux bien…
16:48Bien sûr, c'est plus facile
16:49de dire il n'y a qu'à Faucon,
16:50mais enfin, là, visiblement,
16:51il n'y a qu'à Faucon,
16:51il ne s'est rien passé
16:52pendant depuis 4 ans.
16:54– Non, il ne s'est pas rien passé,
16:56il s'est passé des choses
16:57dans des tas de domaines,
17:00il s'en passe encore.
17:04Qu'est-ce que vous voulez
17:04que je vous dise ?
17:05Si on a envie de voir les…
17:07Aujourd'hui, le problème,
17:09c'est qu'est-ce qu'on va faire
17:11dans les années à venir ?
17:11– En ce moment, est-ce que
17:11la direction actuelle peut continuer
17:12alors qu'elle a échoué jusqu'à présent ?
17:14Est-ce que…
17:15A-t-on les bonnes personnes
17:16pour faire en sorte
17:17que le Loup soit sécurisé ?
17:19– Moi, je pense que oui
17:21puisque ce sont des personnes
17:22qui précisément alertent
17:24depuis un moment sur tout ça,
17:25sont à la recherche de financement,
17:27sont à la recherche d'appui
17:28pour faire ses travaux,
17:30ont mis en route
17:30un certain nombre d'éléments
17:32de schéma directeur,
17:33chose qui n'avait pas été faite
17:34pendant des années
17:35et qui sont en train
17:36de le faire à bras courte.
17:37– Mais le temps, monsieur,
17:39le temps, l'argent,
17:40ça ne se fait pas en 5 minutes.
17:41– Pourtant, il y a de l'argent au Louvre.
17:43Même le Louvre,
17:43à mon avis, donne de l'argent.
17:45Peut-être qu'on a priorisé
17:46l'achat d'œuvres
17:47ou refaire une cuisine
17:48plutôt que mettre des caméras ?
17:50– Monsieur, l'achat des œuvres,
17:52vous avez une sénatrice
17:53à côté de vous,
17:55elle va vous le dire,
17:55l'achat des œuvres,
17:56c'est statutaire.
17:57Le Louvre est obligé
17:58d'acheter des œuvres
17:59car on se sert
18:00de la caisse du Louvre
18:01pour éviter que les œuvres
18:02ne partent à l'étranger.
18:03Madame, la direction
18:05n'a pas le choix,
18:05elle doit consacrer
18:0620% de sa billetterie
18:07à l'achat des œuvres.
18:08Ce n'est même pas un choix
18:09de la direction,
18:10c'est la loi.
18:11D'accord ?
18:11C'est la loi.
18:12Donc si on veut changer cette loi,
18:14libre aux députés,
18:15aux sénateurs
18:15de changer la loi
18:16et de dire
18:17tout l'argent
18:18de la billetterie du Louvre
18:19sert à la restauration du Louvre
18:20et on n'achète plus d'œuvres.
18:21Mais ce n'est pas
18:22un choix de la direction.
18:24Il faut avoir des...
18:25– Ça s'appellerait une priorité.
18:25– Pardon ?
18:26– Ça s'appellerait une priorité.
18:28– Merci, attendez,
18:29M. Chatillon.
18:30– Mais cette priorité,
18:31elle ne dépend pas
18:32de la direction.
18:34– Elle dépend du politique,
18:35c'est ce que vous dites.
18:35Alors attendez,
18:36un mot de la Sénatrice,
18:37vous l'avez interpellé.
18:38– Non, parfait,
18:38vous m'interpellez.
18:39Oui, je sais très bien
18:40qu'il y a 20%
18:41qui doit être justement
18:42assujetté à l'achat de l'œuf.
18:43Je reviens quand même, monsieur,
18:45pour vous signaler
18:46que ça fait 8 ans
18:47qu'on devait lancer
18:47le marché sécurité.
18:49Ce marché va juste être lancé
18:52là pour les travaux,
18:53là prochainement,
18:55alors que parallèlement,
18:56un marché pour agrandir,
18:58pour faire une nouvelle salle
18:59où on a choisi déjà
19:00des équipes d'architectes
19:02a été lancé
19:03beaucoup plus rapidement.
19:04Donc où est la priorité ?
19:06– Merci à tous
19:07pour ce débat.
19:08À suivre encore,
19:09bien évidemment,
19:10puisqu'on voit bien
19:10que loin,
19:12l'histoire du Louvre
19:13est loin d'être réglée.
19:14– Merci.
19:15– Merci.
19:16– Merci.
19:17– Merci.
19:18– Merci.
19:19– Merci.
19:20– Merci.
19:21– Merci.
19:22– Merci.
19:23– Merci.
19:24– Merci.
19:25– Merci.
19:26– Merci.
19:27– Merci.
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