Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 11 heures
Les socialistes maintiennent la pression sur le gouvernement en faisant de la taxe Zucman le point central des négociations : sans victoire sur la taxation des hauts patrimoines, le PS censurera.
Alors que la mesure devrait être examinée ce mercredi dans l'hémicycle, le chef des députés socialistes Boris Vallaud détaille les modalités de cet ultimatum dans RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 27 octobre 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Il est le chef du groupe socialiste à l'Assemblée, pour dire les choses clairement, c'est donc lui qui va avoir aujourd'hui pouvoir de vie ou de mort sur le gouvernement.
00:10Boris Vallaud est l'invité d'RTL Matin. Bonjour et bienvenue sur RTL. Boris Vallaud, on va revenir évidemment sur ce qu'a dit François Langlais à l'instant, mais on ne va pas tourner autour du pot pour commencer.
00:18Le gouvernement va-t-il passer la semaine ?
00:22Mais c'est à lui, d'une certaine manière, d'en décider dans la façon dont se passeront les débats, dans les avancées dont il sera capable, dans la justice fiscale qu'il sera capable de proposer aux parlementaires ou d'accepter dans les propositions qui lui sont faites par les députés.
00:39Mais en fait, vous avez bien compris...
00:40Vous mettez quand même un revolver sur la campe.
00:41Non, le sujet n'est pas l'avenir du gouvernement, le sujet n'est pas notre avenir.
00:47La question qui nous est posée cette semaine, où nous examinons les recettes, c'est à quoi servent les recettes dans un budget de l'État et dans un budget de la sécurité sociale.
00:55Ça sert à financer nos services publics, la police, l'armée, l'école, l'hôpital.
01:01Ça sert à financer les prestations sociales, le remboursement des dépenses de maladie, dépenses de santé.
01:09Ça permet de payer les pensions, tout ça.
01:11Non mais tout ça, mais pardon. Et donc, ce que nous avons à discuter aujourd'hui pour que les Français le comprennent bien, c'est ces recettes.
01:17Et de dire, on a besoin de mettre de la justice tout ce que nous ne demanderons pas à ceux dont l'effort fiscal est inférieur très largement à la moyenne de ce qu'est cet effort fiscal pour tous les autres Français.
01:27Eh bien, nous allons aller à... Le gouvernement va nous demander de le prendre dans la poche de celles et de ceux qui n'ont que leur force de travail pour vous.
01:33Moi, je dis les choses assez simplement. Je dis que je ne veux pas, par exemple, que le boulanger, chez moi, dans les Landes, paye plus d'impôts que les multinationales ou les très grandes entreprises.
01:45Donc, pardon, mais pour reprendre ma question et pour ne pas tourner autour du pot, c'est soit la taxe Zuckman ou une version de la taxe Zuckman, c'est-à-dire une taxation beaucoup plus importante des plus fortunes dans ce pays, soit le gouvernement tombera, c'est ça ?
01:54Mais soit il nous proposera de prendre dans la poche que les choses comprennent. On dirait que c'est une obsession.
02:00Moi, ce n'est pas l'avenir du gouvernement qui m'intéresse. C'est est-ce qu'on est capable d'avoir un budget juste ? Est-ce qu'on est capable de dire que ceux dont le patrimoine et la fortune a été multipliés par presque 10 depuis 2000,
02:13peuvent faire un effort de justice fiscale, de solidarité nationale, au bénéfice de tous les autres qui passent leur temps à se serrer la ceinture ?
02:21Sinon, vous censurerez ?
02:23Écoutez, en tout cas, ça fait partie des hypothèses.
02:27Vous connaissez Olivier Faure ou pas ?
02:29Je connais bien Olivier Faure.
02:30Vous avez entendu ce qu'il a dit, ce que j'ai répété ce week-end ?
02:31Je l'ai parfaitement entendu, mais n'essayez pas de créer des...
02:34Mais je ne crée pas. J'essaie de le comprendre.
02:36Je vais juste vous citer Olivier Faure.
02:37Je vous dis que tout est possible.
02:38S'il n'y a pas d'accord avec nous cette semaine, tout va s'effondrer.
02:41Le gouvernement va s'effondrer, cette assemblée va s'effondrer, et le pays va s'effondrer.
02:45Mais je crois qu'il met les gens dans ce jeu au juste niveau. De quoi s'agit-il ? De quoi s'agit-il ? Il s'agit de donner un budget au pays. Un budget juste. Il s'agit d'être capable de financer nos services publics. Il s'agit d'être capable de demander à ceux qui, souvent, je le dis, sont les passagers clandestins de la solidarité nationale, des efforts supplémentaires.
03:05Il n'y a pas un parti politique, il n'y a pas un groupe qui dira qu'on ne veut pas un budget juste.
03:10Oui, mais à un moment donné, là, justement, c'est la semaine du passage à l'acte. Je le redis.
03:14Ça veut dire quoi ? Je veux dire concret. Est-ce que s'il n'y a pas de taxe Zuckman, vous censurez le gouvernement ?
03:18Mais s'il n'y a pas une taxe Zuckman ou des propositions que nous avons formulées, s'il n'y a pas une taxation des hauts patrimoines, une mise à contribution des très grandes entreprises,
03:28eh bien oui, plus rien ne sera possible, puisque après, nous n'aurons pas les ressources pour épargner les Français.
03:33Alors, allez expliquer aux Français que, parce qu'on n'a pas voulu, ou on n'a pas été capable de plus de justice fiscale,
03:43que les franchises médicales vont augmenter, qu'on va geler les APL, qu'on va geler le RSA, qu'on va geler l'allocation adulte handicapé.
03:54Moi, je ne sais pas l'expliquer à ceux qui n'ont que leur travail pour vivre, qui en vivent mal.
03:58Moi, je ne sais pas si, depuis plusieurs jours, vous jouez au poker, vous bluffez, ou si vous irez au bout de vos menaces.
04:04J'ai l'impression, parfois, que vous discutez avec une ceinture d'explosif et vous dites, attention, si vous ne faites pas ce qu'on veut, on fait tout péter.
04:09Mais parce que, de temps en temps, alors peut-être que c'est une faiblesse, on fait le pari de l'intelligence.
04:14On fait le pari que le Premier ministre entende les demandes qui ne sont pas les nôtres, qui sont aussi celles des Françaises et des Français,
04:22celles des retraités, qui ne veulent pas qu'on gèle leur pension.
04:24Il a un déficit d'intelligence, le Premier ministre ?
04:26Je dis qu'il doit entendre ces préoccupations-là. Je dis que le Bloc central doit entendre ces préoccupations-là.
04:32Nous, on n'est pas responsable de la situation dans laquelle le pays est.
04:34On n'a pas créé 1000 milliards de dettes supplémentaires depuis 2017.
04:38Alors, vous me posez la question de, qu'est-ce que sont les propositions ?
04:40Nous, on défend la taxe Zuckman parce que, c'est juste, parce qu'entre 1996 et aujourd'hui,
04:46les 500 premières fortunes représentent à peu près 6% du PIB.
04:49Aujourd'hui, c'est 43%.
04:51Bon, on se dit, il y a peut-être un truc quand même.
04:53Alors, on a cette taxe Zuckman qui nous paraît juste.
04:56Alors que le taux d'effort fiscal du milliardaire,
04:582% de taxes pour ce qu'on fait sur 1000 millions,
05:01eh bien, rejoignent les 50% en moyenne de ce que payent les Français.
05:04C'est celle-là que vous voulez, c'est la taxe Zuckman initiale ?
05:07On va la défendre.
05:08Donc, vous attaquez l'outil de production ?
05:10Vous taxez l'outil de production ?
05:12Mais vous savez, dans l'outil de production, c'est la foirefouille, vous voyez ?
05:16Il y a des choses qui sont qualifiées de biens professionnels
05:20et qui ne participent absolument pas à la dynamique d'investissement productif dans l'entreprise,
05:27à la distribution de rémunérations supplémentaires pour les salariés.
05:30Donc, il y a de tout.
05:30Vous m'avez interrogé ?
05:32Oui, on a, comme ça existe dans tous les groupes,
05:34ce qu'on appelle les amendements de repli.
05:35Si notre taxe Zuckman ne passe pas, et je ne désespère pas de convaincre,
05:40je ne désespère pas de convaincre,
05:42eh bien, il y a autre chose.
05:43C'est quoi le minimum acceptable en matière de taxe Zuckman ou équivalente ?
05:47Mais, vous savez, il y a 15 milliards d'économies faits sur le dos des gens.
05:50Oui.
05:50Si on n'est pas capable de trouver à peu près l'équivalent en recettes supplémentaires,
05:57eh bien, vous voyez qui passera à l'aise ?
05:59Quelle est la définition ?
06:00J'imagine Sébastien Lecornu et les autres groupes qui vous écoutent ce matin,
06:03ils disent, bon d'accord, mais ils veulent quoi ?
06:04On est prêt à discuter sur la taxe Zuckman, on ne la veut pas forcément dans sa version initiale.
06:09Mais Thomas Soto, ce que nous voulons est quand même parfaitement connu.
06:13Voilà.
06:14Moi, je ne sais pas ce à quoi est prêt le gouvernement.
06:16Je ne sais pas à quoi sont prêts les députés du bloc Macron.
06:20Ce n'est pas de notre fait qu'il manque 50 milliards d'impôts chaque année,
06:24désormais, qui manque à nos services publics,
06:26qui manque à nos prestations sociales,
06:27qui manque au fonctionnement de l'État,
06:28qui manque aux investissements d'avenir,
06:29qui manque à la transition écologique.
06:31Donc, qu'ils nous disent ce qu'ils veulent.
06:32Nous, on a mis sur la table la taxe Zuckman.
06:35Elle a été battue dans la commission.
06:36On a proposé autre chose,
06:38répondant à un certain nombre des objections,
06:40François Langlais l'a dit,
06:41à un certain nombre des objections qui nous sont faites.
06:44On a dit, attention, les licornes,
06:47les start-up, notamment du numérique.
06:49C'est très bien, on a fait une proposition qui les exclut.
06:51On a dit, oh là là, les entreprises familiales, attention.
06:53On exclut les entreprises familiales.
06:55Est-ce qu'on peut avancer sur ce sujet-là ?
06:57Est-ce que c'est 3% sur les patrimoines de plus de 10 millions ou pas ?
07:00Oui, c'est ça.
07:01Et qui exclut, je le dis, les start-up,
07:03notamment celles du numérique,
07:04qui exclut les entreprises familiales,
07:06qui posent la question d'ailleurs
07:07de ce qu'est le patrimoine actif,
07:10c'est-à-dire qui participent de l'investissement productif,
07:13qui participent du développement des entreprises.
07:14Donc pour qu'on soit bien clair, Boris Vallaud,
07:15parce que je ne voudrais pas qu'on perde nos auditeurs
07:16avec des trucs trop techniques.
07:17S'il n'y a pas ça,
07:18la taxe Zuckmann revisité 3% du patrimoine pour les...
07:21S'il n'y a pas ça, il y aura censure ?
07:23S'il n'y a pas une mise à contribution sérieuse,
07:28et nous formulons des propositions pour cela,
07:31des très hauts patrimoines, des multinationales,
07:34il manquera de l'argent
07:35pour boucler un budget autrement que sur le dos des gens.
07:38Il y aura censure dès cette semaine ?
07:39Et c'est ça l'enjeu.
07:41Mais je veux dire, je ne sais pas si c'est cette semaine,
07:42tout est possible,
07:45mais surtout, ce qui est en jeu,
07:47c'est est-ce que l'on peut continuer le débat
07:49avec la perspective d'épargner
07:52les ouvriers, les employés,
07:55les dames qui travaillent dans les EHPAD
07:56ou qui font de l'aide à domicile,
07:58les ouvriers de l'agroalimentaire,
07:59c'est ça la question.
08:00Mon boulanger, mon plâtrier,
08:02est-ce qu'on peut les épargner des efforts d'économie
08:04que le gouvernement, en réalité, leur réserve
08:07parce qu'il refuse de taxer les très hauts revenus
08:09et les très hauts patrimoines
08:10et les très hauts entreprises ?
08:11Je voudrais vous lire un tweet du député Renaissance,
08:12Carl Olive.
08:13Est-ce que le Parti Socialiste peut arrêter
08:14de faire le faux cul première langue de ce pays ?
08:16Vendredi, si on n'a pas de nouvelles lundi,
08:18on censure.
08:18Mais Carl Olive, c'est le député
08:20qui fait des chansons sur Twitter.
08:22Moi, je consacre,
08:23je le vois plus souvent sur les réseaux sociaux
08:25que dans l'hémicycle à défendre des choses.
08:27Permettez-moi, je commence de lire le tweet.
08:28Dimanche, si on n'a pas de nouvelles en fin de semaine,
08:30on censure.
08:31Moi, je propose un truc au PS.
08:32Censurez.
08:33On va aux élections
08:34et vous ne la ramènerez plus définitivement.
08:36Chiche, vous dit-il.
08:38Non, mais M. Carl Olive,
08:39il amuse la galerie.
08:41Il est député comme vous.
08:42Oui, d'accord.
08:43Mais il se met au boulot,
08:45qu'il se pose la question de savoir
08:46s'il est capable d'aller devant ses électeurs
08:48en expliquant,
08:48écoutez, vous allez rire.
08:49Petite pension, grande pension,
08:51c'est le gel.
08:52Petit revenu, gros revenu,
08:53c'est les franchises médicales.
08:55Handicapé, c'est le gel de la hache.
08:59Jeune étudiant,
09:00c'est le gel des APL.
09:02Pardon, c'est ça qui est en jeu.
09:03C'est la vie des gens, quand même.
09:04Vous n'aimez pas Carl Olive,
09:05mais Mathilde Panot,
09:06elle vous reproche de négocier
09:07avec l'exécutif.
09:08Est-ce qu'il y a des deals qui se passent ?
09:09Il y a eu une réunion vendredi entre vous.
09:10Mais moi, je rappellerai...
09:11Il y a eu une réunion vendredi ou pas ?
09:12Avec vous ?
09:13J'ai vu mes homologues
09:15de Renaissance,
09:18du Modem,
09:19d'Horizon,
09:20d'Europe Écologie des Verts,
09:21du Parti Communiste français.
09:23Il y a eu une discussion
09:23sur laquelle on a posé
09:25ces enjeux-là.
09:27Donc moi, quand j'entends,
09:28y compris dans le Bloc Central,
09:29c'est vrai qu'il faudrait mieux
09:31et plus taxer les riches,
09:32mais que derrière,
09:33il n'y a pas de passage à l'acte
09:34et que c'est non à tout,
09:35je le dis,
09:35il y a une difficulté.
09:37Donc ce que nous disons,
09:39c'est que cette semaine,
09:40il est important
09:41d'avoir des ressources justes
09:43sur les très grands patrimoines,
09:45sur les très grandes entreprises.
09:47Ce n'est pas de l'argent pour de l'argent.
09:49C'est de l'argent pour épargner
09:50nos services publics.
09:51Je veux plus d'argent pour l'hôpital.
09:52Aujourd'hui, dans le budget,
09:54il n'y a pas de deal.
09:56Aujourd'hui, il n'y a pas de deal.
09:57Je vous le dis sincèrement,
09:57il n'y a pas de deal.
09:58Tout le monde se parle.
09:59Et Martine Panot
10:00semble découvrir
10:00qu'il n'y a pas de majorité
10:01à l'Assemblée nationale.
10:02Elle a co-signé avec moi
10:03il y a un peu plus d'un an
10:05un courrier
10:05à tous les autres présidents de groupe
10:06en expliquant qu'il faudrait
10:07construire des majorités
10:08et faire des compromis
10:09texte par texte.
10:10Bon, ben voilà, passage à l'acte.
10:11Elle dit tôt ou tard
10:12Sébastien Lecornu va tomber.
10:13Vous êtes d'accord avec ça ?
10:14Elle l'a dit hier au grand jury.
10:15Écoutez, je n'en sais rien.
10:17Ça dépend de Sébastien Lecornu,
10:19de son socle commun,
10:20de chacune et chacun d'entre nous.
10:22On ne peut pas, j'allais dire,
10:23être dans le tout ou rien
10:24et finalement, à chaque fois, c'est rien.
10:26Donc nous, on essaye
10:27d'avoir des gains
10:27à ramener aux Français.
10:29Merci beaucoup, Boris Vallaud.
10:30Merci à vous.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations