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  • il y a 14 minutes
Il a fédéré la colère des patrons face au risque d'une hausse de la fiscalité visant les entreprises dans le budget 2026, provocant des divisions dans les rangs du patronat. Qu'attend-il de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu ? Patrick Martin, le président du Medef, réagit à la nomination du gouvernement Lecornu II dans RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 14 octobre 2025.

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Transcription
00:007h42
00:00Thomas Soto, RTL Matin
00:03L'invité d'RTL Matin, c'est le président du MEDEF, le mouvement des entreprises de France,
00:07l'homme qui représente les grandes entreprises dans le pays, Patrick Martin.
00:10Bonjour et bienvenue sur RTL, Patrick Martin.
00:12Bonjour.
00:12On gagnerait à écouter Philippe Aguillon, disait à l'instant François Langlais.
00:16Eh bien, il a dit quelque chose hier sur la réforme des retraites.
00:19Il faut interrompre l'horloge pour un an, c'est évident qu'il faut faire ça.
00:23Est-ce que vous êtes d'accord avec le prix Nobel d'économie ?
00:25D'abord, petit correctif, le MEDEF, 240 000 entreprises,
00:28beaucoup, beaucoup, beaucoup de PME.
00:30Je les vois à longueur de semaine, je peux vous en parler aussi longtemps que vous voudrez.
00:34Précision utile.
00:35Oui.
00:35Philippe Aguillon, avec qui j'ai échangé cette nuit, rapidement,
00:38parce qu'on se connaît, on a travaillé ensemble, est un personnage extraordinaire.
00:42Bon, il se prononce sur cette circonstance, je dirais,
00:47de la suspension ou du décalage de la réforme des retraites.
00:51Ça s'entend, c'est quand même le prix Nobel, mais c'est tactique.
00:54Ce qui nous intéresse, ce n'est pas l'horizon à 3 mois, c'est l'horizon à 30 ans.
00:57Donc vous dites quoi ? Pas de suspension ?
00:59Écoutez, à un moment ou à un autre, ça se paiera en croissance, ça se paiera en dette,
01:02ou ça se paiera en impôts.
01:04On est bien parti pour que ça se paye en impôts, notamment sur les entreprises.
01:07Mais l'instabilité politique, elle se paye en milliards d'euros.
01:10Depuis la fin 2024, depuis la dissolution de l'Assemblée,
01:14le chiffre donné par l'OCDE, c'est 15 milliards.
01:17Est-ce que ça ne vaut pas d'éviter une nouvelle chute du gouvernement ?
01:20Une stabilité pour combien de temps ?
01:23Parce que qui tient le manche dans cette affaire ?
01:25Donc moi, je ne mettrai pas ma main à couper, que ça ne sera pas une stabilité pour quelques semaines ou quelques mois.
01:29À nouveau, nos horizons sont beaucoup plus lointains, et nos approches beaucoup plus stratégiques.
01:34Ensuite, oui, ça surajoute aux difficultés de l'économie.
01:36Mais ce n'est pas ça le sujet principal.
01:38Tous les pays du monde, la Chine, les Etats-Unis au premier chef,
01:42mais c'est vrai de l'Italie, c'est vrai de l'Allemagne, c'est vrai de l'Espagne,
01:44aident leurs entreprises.
01:45Nous, on est partis, et cette éventuelle suspension de la réforme des retraites...
01:49On est d'accord, vous ne voulez pas en entendre parler de cette suspension.
01:52Vous, contrairement à Olivier Faure, vous ne voulez pas entendre les mots
01:54suspension de la réforme des retraites ?
01:56Écoutez, tout le monde a pris acte, enfin, semblait avoir pris acte du fait que,
02:01en termes de dette publique, on est le dos au mur.
02:03Les Français, massivement, ne font plus confiance dans leurs régimes sociaux.
02:06À un moment donné, il faut en tirer les conséquences.
02:08Ce n'est pas un sujet d'entreprise, c'est un sujet pour le pays.
02:11Je reviens à ce que vous disiez, oui, un impact de cette instabilité sur la conjoncture.
02:15Enfin, quand je vois qu'il y a 75% d'augmentation des faillites
02:18sur les entreprises de plus de 50 salariés, c'est une partie de l'explication.
02:21La vraie explication, elle est dans ce que je disais.
02:23Oui, mais l'instabilité économique qui accompagnerait une chute,
02:27une nouvelle chute du gouvernement.
02:29Probablement, hier, Maud Bréjean disait,
02:31s'il y a censure, c'est une autoroute pour la dissolution.
02:34Ça coûterait encore plus cher, ça fragiliserait encore davantage, non ?
02:37Peut-être qu'il faut choisir entre deux mots, mais...
02:39Si on écoute l'orchestre, il faut écouter tous les instruments.
02:42Moi, j'écoute le Sénat aussi.
02:43Le Sénat est d'évidence opposée à ne serait-ce que ce décalage.
02:48Alors, on me dit, vous allez faire le lit du RN,
02:51il y a un sénateur RN sur 368 sénateurs.
02:55Donc, il ne faut pas amalgamer des choses qui ne le méritent pas,
02:57qui ne sont pas justifiées.
02:58Il y a un peu plus de difficultés.
02:59Il faut arrêter de se convaincre que tout le monde est favorable à ce décalage.
03:03Que tactiquement, ça soit compréhensible et que ce soit fait, why not ?
03:07Mais comprenons bien les conséquences.
03:10Comprenons bien les conséquences.
03:11Ça serait la faute la plus lourde ?
03:12Y compris sur les taux d'intérêt auxquels emprunteront non seulement l'État,
03:16mais moi, vous, pour un crédit à la consommation,
03:19pour un crédit immobilier, sur un marché immobilier qui est totalement figé.
03:22Donc, à un moment donné, il faut avoir une vision globale
03:24et puis un peu profonde dans le temps.
03:26Qu'est-ce qu'on vous a dit du côté de Matignon ?
03:27J'imagine que si vous échangez avec Philippe Aguillon la nuit,
03:29vous devez aussi avoir des contacts avec Matignon.
03:31Il va y aller ou pas sur la suspension ?
03:33C'est la tendance ?
03:33Je ne suis pas dans la confidence.
03:35Non ?
03:35Non, je ne suis pas dans la confidence.
03:36Vous n'avez pas cherché à savoir ?
03:38Non, on n'a eu pas ces tous derniers jours,
03:40mais on a eu des discussions très intéressantes, très ouvertes.
03:43La tendance vous inquiète ou pas ?
03:44La tendance de...
03:45Du choix qui peut être fait par Sébastien Lecord.
03:47Bien sûr qu'elle m'inquiète,
03:48mais ce n'est pas le MEDEF qui décidera à la fin.
03:50Mais il faut que chacun mesure les conséquences.
03:53Quel est le prix de la stabilité ?
03:54Est-ce que vous ne dramatisez pas ces conséquences ?
03:56Sophie Binet a dit que la suspension,
03:58ce serait une opération pièce jaune à l'échelle du budget de l'État.
04:01Alors, on n'a pas la même notion des pièces jaunes.
04:03On est presque à front renversé.
04:05Moi, 500 millions et 3 milliards,
04:06je n'appelle pas ça des pièces jaunes.
04:08Bernadette Chirac, à l'époque,
04:10ne récoltait pas 3 milliards d'euros en pièces jaunes.
04:12Donc, il faut raison garder.
04:15Et puis, c'est le coût marginal, si vous voulez.
04:17On est le dos au mur en termes d'endettement public.
04:20On a un déficit public de 170 milliards d'euros cette année.
04:23La dette publique s'est accrue de 70 milliards au dernier trimestre.
04:27Et on vient nous expliquer que cette réforme,
04:29qui en réalité n'a qu'un but,
04:31c'est de faire augmenter le taux d'emploi.
04:33Donc, la production de richesse,
04:34donc le pouvoir d'achat.
04:35Donc, allons au bout du raisonnement.
04:37Il y aura moins de richesse,
04:38il y aura moins d'investissement,
04:39il y aura moins de pouvoir d'achat.
04:40Il faut le dire, je le dis.
04:41Donc, pas de suspension,
04:42ne serait-ce que jusqu'à 2027.
04:44Vous êtes clair, net et précis là-dessus.
04:46Tout le monde va devoir faire des efforts dans ce budget
04:48pour arriver à un endettement sous les 5%,
04:53un déficit, pardon, par un endettement.
04:55Quels sont les efforts que les entreprises vont pouvoir faire ?
04:57On entendait tout à l'heure dire qu'il n'y aurait pas de taxe Huckman,
04:59il n'y a pas de retour de l'ISF.
05:01En revanche, une hausse d'impôts pour les plus riches
05:04ou peut-être taxer les holdings des entreprises
05:06qui font avec ça de la suroptimisation fiscale,
05:08est-ce que c'est acceptable ?
05:10On est parti pour avoir, au titre du projet de loi de finances
05:12et de finances de la sécurité sociale,
05:14de l'ordre de 10 milliards d'euros de prélèvements obligatoires
05:16supplémentaires sur les entreprises cette année.
05:18On en a eu 13 l'année dernière.
05:19Je reviens à ce que je vous disais tout à l'heure.
05:21Regardez, vous le faites évidemment,
05:23ce que font tous nos pays concurrents.
05:25Tous nos pays concurrents.
05:26Dont l'Allemagne avec une coalition gouvernementale
05:29socialiste et conservateur.
05:31On est à contresens de ce que le monde entier fait.
05:34Si on avait des performances remarquables
05:35en termes de croissance, de finances publiques,
05:38de taux de chômage,
05:38why not ?
05:40Ce n'est pas le cas.
05:41On contreperforme.
05:42On est d'accord et tout le monde est d'accord
05:44pour dire que ça ne va pas bien Patrick Martin.
05:45Mais pour reprendre ma question,
05:46en termes d'efforts,
05:47est-ce que les entreprises peuvent faire davantage
05:49en 2026 qu'en 2025 ou non ?
05:51Écoutez, vous citiez Philippe Aguillon,
05:52je vais le citer à mon tour.
05:53Lui, ce n'est pas un défenseur forcelé des impôts.
05:56Tout au contraire.
05:57Il est pour la croissance et l'innovation.
05:59Donc donnons-nous les moyens de la croissance et de l'innovation.
06:02Je rêve vers Philippe Aguillon.
06:03Vous n'avez pas répondu à ma question
06:04sur le volume d'efforts que peuvent faire les entreprises.
06:06Mais on y a droit.
06:0810 milliards.
06:10Mais c'est acceptable ?
06:11Les Allemands, que font-ils pendant ce temps ?
06:1346 milliards d'aide aux entreprises pour investir.
06:15Une baisse du taux d'impôt sur les sociétés fédérales à 10%.
06:18Il va y avoir une reconduction de la surtaxe d'IS.
06:20Ça porte le taux d'impôt sur les sociétés,
06:22sur des entreprises importantes,
06:24mais dont de taille intermédiaire,
06:26à 35%.
06:27On fait le contraire de ce qu'il faut faire.
06:29Je ne sais pas si vous avez entendu Michel Picon,
06:31ici même il y a quelques jours.
06:31Michel Picon, le président de l'U2P,
06:33les petites entreprises.
06:34Il vous a reproché de défendre le monde de la finance
06:37contre le monde du travail, je le cite.
06:38Il s'est interrogé à voix haute.
06:40C'est quoi le message des patrons ?
06:41Touche pas à mon or ou je m'en vais ?
06:43Pour le coup, ce n'est pas la CGT,
06:44ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon qui parle.
06:45C'est un responsable patronal.
06:47Oui, alors, il y a 12 millions de salariés
06:50employés par les entreprises du Medef.
06:52Donc on s'intéresse un petit peu à nos salariés aussi.
06:54Je vais vous citer un certain nombre de chiffres.
06:56Il y a un sondage Odoxa qui est tombé dimanche,
06:58qui est très intéressant.
06:5982% des Français ont une bonne opinion de l'entreprise.
07:0382%, c'est le chiffre magique,
07:05considèrent, des salariés,
07:06considèrent qu'il ne faut pas augmenter les impôts
07:09sur les entreprises.
07:10Et 84% des chefs d'entreprise
07:12considèrent qu'il faut que nous nous exprimions
07:14le cas échéant sous forme d'un grand meeting.
07:16J'ai beaucoup d'amitié pour Michel Picon.
07:18Je pense que de temps en temps, il est un peu clivant.
07:20Moi, je suis pour l'unité patronale.
07:22Et donc, quand il dit
07:22qu'il faut que le Medef se reprenne,
07:24il se trompe,
07:25vous n'êtes pas en train de vous radicaliser un peu ?
07:28Mais absolument pas.
07:29Absolument pas.
07:30Ce que je dis aujourd'hui,
07:31on l'a toujours dit.
07:32On a été parmi les premiers à le dire.
07:34Et je crois qu'on ne s'est pas beaucoup trompé
07:36sur cette forme de dérive du pays
07:38et de situation critique des finances publiques.
07:40Vous dites, vous allez peut-être faire un meeting.
07:42C'était prévu normalement hier.
07:44Ça a été annulé.
07:44Ça devait être à l'accord Arena de Bercy.
07:46Annulé pour cause d'instabilité gouvernementale.
07:48C'est parti remise ?
07:49C'est déjà coché ?
07:50C'est parti remise.
07:51Ce sera quand ?
07:51Je prendrai l'avis de Michel Picon.
07:54Très sincèrement et très amicalement.
07:56Celui de mon homologue de la CPME.
07:58Parce que si on peut être tous ensemble...
07:59Enfin, 84% des chefs d'entreprise
08:01qui veulent qu'on ait une expression,
08:03ce n'est pas...
08:03Ce sera quand ?
08:04Vous avez déjà quand vous...
08:05On va voir selon les circonstances.
08:06Mais si la potion amère
08:08qu'on nous prépare
08:08dans le cadre du projet de loi de finances
08:10et de finances de la sécurité sociale
08:13en point d'entrée,
08:14parce que je crains le pire
08:15dans les débats,
08:16à l'Assemblée nationale,
08:17ça risque d'être très pénible
08:18pour les entreprises,
08:19donc pour l'économie,
08:20donc pour l'emploi,
08:21donc pour l'investissement,
08:22donc pour le pays.
08:22Et on le dira.
08:23Dernière question.
08:24Vous nous avez dit
08:25ce que vous ne vouliez pas entendre
08:26de la bouche du Premier ministre
08:27cet après-midi.
08:28Qu'est-ce que vous voudriez entendre ?
08:30De quoi les entreprises
08:31ont le plus besoin,
08:31très simplement ?
08:32Les entreprises déjà ont besoin
08:34qu'on arrête de les accabler,
08:35de dire n'importe quoi,
08:36notamment sur les aides aux entreprises.
08:38Donc à un moment donné,
08:39on a des millions de chefs d'entreprise,
08:41petits ou grands,
08:42qui se lèvent tous les matins
08:43pour bien faire,
08:44qui sont attentifs à leurs salariés,
08:46qui veulent servir leurs clients.
08:47Donc si on peut leur envoyer déjà
08:49un signal de soutien,
08:51alors il pourrait y avoir une reprise
08:52de la baisse de la trajectoire
08:53de la CVA.
08:54Ça n'enlève rien au fait
08:55qu'en solde,
08:56on paiera 9 à 10 milliards d'euros de plus.
08:58Donc il y a des mesures concrètes,
08:59par ailleurs,
09:00pour faire ce que font
09:01tous nos voisins et concurrents.
09:03Jean-Pierre Farandou,
09:04c'est bien,
09:04ancien patron de la SNCF
09:05qui devient ministre du Travail,
09:06ça vous convient ?
09:07Vous lui dites quoi ?
09:07Je ne distribue pas les bons
09:08et les mauvais points.
09:09Je le connais Jean-Pierre Farandou,
09:10je pense qu'il a fait plutôt
09:11un bon boulot à la SNCF.
09:13C'est une personne rompue
09:14au dialogue social,
09:15alors dans un environnement
09:16un petit peu particulier,
09:17celui de la SNCF.
09:18Mais bon,
09:19il n'a pas de baguette magique.
09:21Et vous non plus ?
09:21Non.
09:22Bon.
09:22Vous restez avec nous,
09:23dans un instant,
09:23il y a Philippe Cavrier.
09:24Merci.
09:26Merci.
09:28Merci.
09:28Merci.
09:28Merci.
09:30Merci.
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