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Il a remporté dimanche la Législative partielle de la 2e circonscription de Paris et il est désormais l'unique député LR de la capitale. L'ancien Premier ministre Michel Barnier est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 30 septembre 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 30 septembre 2025.
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00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:03Il a été élu largement dimanche député de la deuxième circonscription de Paris.
00:07L'ancien Premier ministre Michel Barnier est l'invité d'RTL Matin.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL, Michel Barnier.
00:11Bonjour M. Soto.
00:12Alors Michel Barnier, est-ce que vous êtes candidat ?
00:15Je suis candidat à être utile.
00:17Non mais candidat à la mairie de Paris.
00:18Non, je ne suis pas candidat à la mairie de Paris, je l'ai dit.
00:21Je m'étais engagé pour être député, grâce à la confiance très large des habitants du 5e, du 6e et du 7e arrondissement.
00:29Je suis aujourd'hui à l'Assemblée nationale avec cette légitimité que donne seul le suffrage universel, mais je ne suis pas candidat à la mairie de Paris.
00:35Le rendez-vous judiciaire de Rachida Dati en septembre prochain ne change rien ?
00:39D'abord Rachida Dati qui était très loyal et solidaire de ma candidature a droit à la présomption d'innocence et donc je n'ai pas d'autres commentaires à faire.
00:48Vous êtes donc de retour à l'Assemblée, vous avez donc retrouvé ceux qui vous ont fait tomber et qui peut-être dans quelques jours, quelques semaines,
00:54feront aussi tomber Sébastien Lecornu après avoir fait tomber François Bayrou.
00:59Faut-il soutenir ce Premier ministre coûte que coûte aujourd'hui ?
01:03Non, ce n'est pas automatique.
01:05Il y a des conditions pour faire partie d'un gouvernement.
01:08On en parlait il y a quelques heures avec Bruno Rotaillot, qui est le président de notre mouvement,
01:15et qui continue à redresser ce parti et à renforcer sa crédibilité.
01:19Il y a des conditions et donc ils en discutent avec Gérard Larcher, avec Laurent Wauquiez, avec le Premier ministre pour dire...
01:28Il n'y a pas de ligne rouge, on n'est pas dans cet état d'esprit-là, mais à quoi nous tenons pour la réduction des dépenses publiques ?
01:34Vous venez d'en parler à l'instant sur la prime rénov' ou les voitures électriques et les fonctionnements de l'État.
01:39Il faut que l'État fasse moins de choses et les fasse mieux sur la folie fiscale, l'inflation fiscale qui empêche et qui bloque toutes les initiatives,
01:48sur la sécurité, sur la maîtrise de l'immigration.
01:50Attendez, je me permets de vous interrompre parce que la question fiscale, elle est centrale en ce moment.
01:54Hier, Sébastien Lecornu a dit, semble-t-il, qu'il était ouvert au débat sur la justice fiscale sans abîmer la croissance et l'emploi.
02:01Vous traduisez, s'il vous plaît, ça veut dire quoi ?
02:03Oui, mais je ne suis pas choqué par ces mots puisque ce sont ceux que j'ai utilisés moi-même il y a un an, quand j'étais Premier ministre.
02:08J'ai moi-même prononcé le mot de justice fiscale et en même temps, on ne peut pas taper comme cette taxe Zuckman sur l'entreprise.
02:15On ne peut pas taper sur les entrepreneurs dont on a besoin. C'est eux qui créent la croissance avec leurs salariés.
02:19C'est quoi la bonne formule, la bonne solution, le bon équilibre ?
02:22Le bon équilibre, c'est d'abord réduire les dépenses publiques, réduire le périmètre de l'État qui a connu des inflations,
02:30des agences, des opérateurs qui se sont multipliés des dispositifs financés que personne n'a contrôlé ni évalué.
02:37Il faut que dans ce pays, on retrouve la culture de l'évaluation et qu'on se dise au bout de 3 ou 5 ans,
02:42est-ce qu'une loi est bonne, est-ce qu'une dépense est juste ?
02:44Parce que tout ça, au bout du compte, ce sont les contribuables qui payent, notamment les nouvelles générations.
02:48On est en train de tirer des chèques en blanc sur les nouvelles générations, on n'a pas le droit de faire ça.
02:53Est-ce que l'effort demandé aux plus riches que veut une partie de la gasse politique est l'air le soutien ?
02:57Est-ce qu'augmenter les impôts pour les plus riches...
02:59Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'on acceptera telle ou telle augmentation ciblée,
03:02mais moi-même, j'avais proposé une augmentation sur les plus hauts revenus, ciblée, temporaire, pendant 2 ans.
03:07Et je pense que c'est ça qu'il faudra, au bout de la route, faire pour que tout le monde ait le sentiment que l'effort est juste.
03:12Vous savez, il y a deux conditions que les premiers ministres doivent comprendre.
03:15C'est un, que l'effort doit être juste et bien réparti, il doit être expliqué.
03:19Les Français doivent comprendre et on doit leur expliquer de manière claire et sincère à quoi sert leur effort,
03:24qu'est-ce qui est au bout de la route.
03:26Et c'est ça qui manque pour l'instant.
03:27Vous avez dit qu'il n'y a pas de ligne rouge de votre côté.
03:30Qu'est-ce que vous dites au Rassemblement National et aux socialistes ?
03:33Alte au feu, arrêtez de faire tomber les gouvernements ?
03:35Moi, je leur dis ce que je leur ai dit en vain quand j'ai été Premier ministre.
03:39Pensez à la France.
03:40Pensez à la future génération plutôt que de penser à la prochaine élection.
03:44Et c'est ça le problème.
03:45Il faut que les partis soient à la hauteur.
03:47Ils n'ont pas été à la hauteur lorsque j'étais Premier ministre,
03:48puisqu'ils m'ont fait tomber pour des raisons d'opportunités politiques ou d'idéologie,
03:52les uns ou les autres, à droite ou à gauche.
03:53Arrête pour François Bayrou ?
03:55Oui, bien sûr.
03:55Donc, le moment, les Français, qu'est-ce qu'ils nous demandent ?
03:58Moi, je les ai entendus dans les rues de Paris pendant toutes ces semaines
04:01et partout en province, c'est la même chose.
04:04Mettez-vous d'accord ?
04:05Comme on arrive à le faire dans une commune,
04:07on n'a pas les mêmes idées, on ne vient pas du même endroit,
04:09on ne va pas au même endroit, mais on se met d'accord
04:10parce que c'est l'intérêt du pays.
04:12Et c'est ça que les Français nous demandent.
04:14Après, il y a un problème quand même,
04:15c'est que ça fait trois semaines que Sébastien Lecornu a été nommé à Matignon
04:18et personne ne sait ce qu'il veut faire exactement.
04:20Il maintient tout le monde dans une espèce de grand flou.
04:23Hier, le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure,
04:25a réclamé qu'il présente une copie complète
04:27de son projet de budget avant la fin de la semaine.
04:29Vous êtes d'accord avec Olivier Faure là-dessus ?
04:31Maintenant, Sébastien Lecornu doit accélérer ?
04:32Je crois qu'il travaille à cela.
04:34Si je suis bien informé, il écoute tout le monde,
04:37il a pris le temps d'écouter.
04:39Ça prend du temps d'écouter sincèrement tout le monde.
04:40Je crois qu'il est dans cette démarche.
04:42Il va être amené à présenter un budget
04:43parce qu'il n'y a pas de possibilité de faire autrement.
04:45Il faut que ça aille vite maintenant ?
04:46Ce ne sera pas une copie blanche comme ça a été dit.
04:47Il va présenter un budget dans les semaines qui viennent
04:49ou les jours qui viennent parce qu'il y a des délais constitutionnels.
04:52Il faut que le Parlement soit saisi début octobre,
04:54ensuite les commissions et le travail va se faire sur la part de ce budget.
04:57Ce budget ne sera pas parfait comme le mien n'était pas parfait.
04:59Et moi, j'avais laissé des discussions s'ouvrir et aller jusqu'au bout.
05:02Vous avez une somme d'économie, un chiffre ?
05:05C'est 44 milliards pour François Bayrou ?
05:07Je pense qu'il faut rester autour de ces 40 milliards d'économie
05:10parce que c'est des chiffres qui passent incroyables
05:13pour les Français qui nous écoutent.
05:14Mais derrière ça, il y a un point de déficit en moins.
05:17Et un jour, enfin, peut-être en 2029, la réduction de notre dette.
05:21On le doit à nos enfants.
05:23C'est comme la dette écologique.
05:24Je pense qu'on n'est pas responsable.
05:26On n'est pas à la hauteur si on ne réduit pas ce déficit.
05:28Mais il faut encore une fois qu'il soit juste l'effort
05:30et deux, que ce soit expliqué, que les gens comprennent pourquoi.
05:33Si Sébastien Lecornu vous appelle pour dire
05:35j'ai besoin de toi dans mon équipe, vous lui direz quoi ?
05:37Non, je lui dirais non.
05:37Je viens d'être élu député de Paris.
05:39C'est un grand honneur de représenter les Parisiens et les Français,
05:43d'être représentants du peuple, c'est ce que je souhaitais.
05:45Je vais être utile là, à l'Assemblée nationale,
05:47en travaillant sur des sujets concrets.
05:48Par exemple, je vais reprendre avec d'autres députés
05:51une proposition d'Olivier Marlex qui est tragiquement décédé,
05:54qui consiste à augmenter le délai de rétention
05:56pour des personnes étrangères dangereuses.
05:59On va faire la jeune Philippine.
06:01Je vais faire un travail de fond sur la santé mentale
06:03qui concerne une famille sur cinq.
06:06Je vais faire un grand travail sur la réforme de l'État
06:08pour que, dans le débat présidentiel qui va bientôt commencer,
06:11dans un an, on ait les éléments d'une réforme profonde
06:14et juste de l'État.
06:15Voilà les sujets sur lesquels je vais travailler.
06:17C'est ça qu'un député est utile.
06:18Sur la présidentielle, on évoquait tout à l'heure
06:20avec Yann Gernel ce sondage.
06:21On sait que vous êtes pour un candidat unique du socle commun.
06:24Sondage publié ce matin par l'Opinion
06:26qui dit deux choses très claires.
06:29Le candidat ou la candidatée Rennes
06:30sera très très loin devant,
06:32serait très très loin devant si on votait dimanche.
06:34Et derrière, c'est très serré
06:35entre Édouard Philippe et Raphaël Glucksmann à 15-16%.
06:38Est-ce qu'il y a une urgence aujourd'hui
06:40à se ranger derrière un candidat unique dès maintenant
06:42et peut-être Édouard Philippe ?
06:43Il n'y a pas urgence.
06:43Il y a urgence à travailler sur le fond.
06:45Qu'est-ce qu'on propose aux Français ?
06:46Il faut respecter les Français.
06:47Ce n'est pas d'abord la tête de tel ou tel candidat,
06:50c'est qu'est-ce qu'on veut faire dans les 5 ou 10 ans qui viennent
06:52pour redresser ce pays
06:53et que retrouver de l'unité sociale
06:55et éviter les fractures et les sentiments d'injustice,
06:58la colère actuelle.
06:59Donc ça, c'est le premier point.
07:00Oui, il faut travailler ensemble.
07:01Moi, j'ai travaillé pendant 3 mois
07:03et je vais continuer maintenant comme député
07:05à travailler pour l'unité, le travail en commun.
07:07Ce n'est pas l'uniformité.
07:08Chacun a des différences entre les centristes,
07:11les gaullistes, les républicains.
07:14Maintenir l'esprit commun,
07:15parce qu'on en a besoin à l'Assemblée pour avoir un budget,
07:17on en a besoin dans les municipales
07:19qui arrivent dans quelques semaines.
07:21On en a besoin pour gagner les présidentielles.
07:23Et le moment viendra de choisir un candidat des républicains,
07:26de la droite et du centre,
07:27et j'espère que ce sera le cas.
07:29En tout cas, moi, je vais travailler à ça.
07:30L'autre sujet qui fait beaucoup réagir,
07:32c'est la condamnation de Nicolas Sarkozy.
07:33Faites-vous partie de ceux qui disent que la justice s'est trompée,
07:36qu'elle a mené un mauvais combat,
07:37qu'elle a fait de la politique en condamnant l'ancien président de la République ?
07:40Moi, j'ai une règle,
07:42M. Soto, ne m'en veuillez pas de la rappeler,
07:44qui est de ne pas commenter l'édition de justice.
07:46Personne ne commente, mais tout le monde dit ce qu'il en pense.
07:48Oui, mais je vous le dis.
07:49Deuxièmement, je pense qu'on ne peut pas accepter que des juges soient attaqués.
07:53La justice doit être respectée et indépendante.
07:55Troisièmement, j'ai de l'amitié,
07:56elle restera durable avec Nicolas Sarkozy.
08:00J'ai été son ministre.
08:01Enfin, je pense qu'il y a des questions,
08:03qui concernent d'ailleurs Nicolas Sarkozy ou Mme Le Pen ou d'autres,
08:07qui est celle de l'application immédiate d'une peine.
08:10L'exécution provisoire.
08:11L'exécution provisoire.
08:13Vous qui êtes député, est-ce qu'il faudrait voter un texte qui permette de...
08:15Je pense qu'à soi, indépendamment de tel ou tel cas,
08:17je pense que cette question mérite d'être posée.
08:19Je ne suis pas le premier à le dire.
08:20Maintenant, on a beaucoup parlé de la politique française,
08:23de ces questions-là, mais il faut quand même regarder aussi,
08:25ce qui se passe dans le monde et en quoi notre pays est impacté
08:28par les menaces, les enjeux.
08:30J'espère que la paix va pouvoir revenir ou cesser le feu au Proche-Orient
08:34avec l'appui de M. Trump.
08:35Je pense qu'il faut continuer à être solidaire de l'Ukraine
08:38et je pense qu'il faut continuer à résister à l'agressivité américaine
08:41en matière commerciale.
08:42Je veux dire simplement, ne regardons pas notre pays seulement en ce qu'il est,
08:46il faut regarder aussi ce qui se passe autour de nous.
08:48Et pourquoi il faut le remettre en route ?
08:49Pourquoi il faut que l'État redémarre le plus vite possible ?
08:52C'est qu'on a besoin d'être en ordre de marche et nous ne le sommes pas aujourd'hui.
08:55On entend cet appel que vous lancez ce matin.
08:57J'ai quand même une dernière question sur Nicolas Sarkozy.
08:58Christian Estrosi, le maire de Nice, a décidé d'appeler Nicolas Sarkozy
09:01le parvis où va s'ériger le nouvel hôtel des polices à Nice.
09:05Je ne comprends pas ce que vous dites, excusez-moi.
09:06Il y a une place avec un commissariat.
09:08Et hier, Christian Estrosi a dit, moi, mon ami Nicolas Sarkozy,
09:11je vais donner le nom de cette place, place Nicolas Sarkozy.
09:13Écoutez, je pense qu'il y a d'autres moyens, en tout cas,
09:18d'exprimer son avis de ciel et de Nicolas Sarkozy.
09:20Bon, donc ce n'est pas une très bonne idée.
09:21Merci Michel Barnier.
09:22On peut aussi vous lire ce que j'ai appris de vous,
09:24Chronique pour demain, qui est un livre qui raconte,
09:25alors ce n'est pas sur les quelques mois à Matignon,
09:28c'est vraiment sur toute votre vie politique
09:30et tout ce que vous avez appris des Français.
09:32En rencontrant des Français, en rencontrant des personnes modestes ou célèbres,
09:35parfois les plus intéressantes ne sont pas les plus célèbres,
09:38mais toutes les leçons que j'ai reçues dans mon long parcours politique
09:42et jusqu'à un moment où j'ai l'honneur de rentrer à l'Assemblée Nationale.
09:45Bon, et c'est publié chez Calman-Lévy, ce n'est pas un programme pour 2017 ?
09:48Non, ce n'est pas un programme.
09:49Non, ok.
09:49Merci beaucoup Michel Barnier d'être venu nous voir ce matin.
09:51Merci beaucoup.
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