Étendre Erasmus au Maghreb et au Proche-Orient ? «Un scénario délirant imaginé par l'Union européenne»

Europe 1

il y a 4 semaines

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00:008h38 sur Europe 1, nous retrouvons l'édito d'Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro Magazine.

00:06Bonjour Alexandre.

00:06Bonjour Alexis.

00:08L'Union Européenne envisage d'intégrer des pays du Maghreb et du Proche-Orient au programme Erasmus.

00:14Voilà qui pourrait selon vous inspirer les scénaristes de films, Alexandre.

00:17Oui Alexis, quand j'ai appris cette information, j'ai tout de suite pensé à l'Auberge Espagnole de Cédric Lapiche

00:23avec Romain Duris et Cécile de France, le film culte de la génération Erasmus.

00:2820 ans plus tard, Lapiche pourra bientôt tourner une suite qui s'appellera l'Auberge Algérienne.

00:35Le premier film faisait l'éloge de l'ouverture européenne, cette fois il s'agirait de vanter l'inclusivité des dictatures arabes.

00:41Lapiche pourrait même imaginer un scénario où l'Algérie démontrerait tout son sens de l'hospitalité

00:46en retenant sur son sol ses étudiants européens.

00:49Ce scénario délirant a été imaginé par l'Union Européenne qui a décidé d'ouvrir le programme universitaire d'échange à pas moins de 10 pays.

00:57L'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, les territoires palestiniens, la Syrie et la Tunisie.

01:06Rappelons par ailleurs qu'en 2023, cette même commission européenne a exclu la Hongrie du programme Erasmus

01:12sous prétexte que Viktor Orban entraverait l'état de droit et ciblerait les minorités.

01:17Est-ce à dire qu'aux yeux de l'Union Européenne, le régime d'Orban, démocratiquement élu, est moins fréquentable que celui du président Tebboune

01:24qui détient arbitrairement dans ses geôles Boalem Sansal et Christopher Gless

01:28ou moins respectable que le Hamas qui exécute les homosexuels en les jetant du haut des immeubles ?

01:33Et doit-on craindre, Alexandre Devecchio, que cet élargissement d'Erasmus soit une nouvelle filière d'immigration ?

01:40Oui Alexis, cet Erasmus Maghreb et Proche-Orient s'inscrit dans le pacte pour la Méditerranée

01:45et s'accompagne d'un doublement du budget consacré à cette région à 42 milliards d'euros.

01:50Une université méditerranéenne délivrant diplômes conjoints devrait aussi voir le jour.

01:55La région méditerranéenne constitue un pont vital, peut-on lire dans le pacte ?

02:00Plus qu'un pont, en réalité, il faut y voir une route à sens unique.

02:03On imagine mal les jeunes français ou les jeunes italiens se précipiter à Gaza ou à Damas pour poursuivre leurs études.

02:10En revanche, il ne fait aucun doute qu'une partie des étudiants extra-européens resteront en Europe une fois leur année Erasmus achevée.

02:18La commissaire Dubravka Swika, qui porte le prochain, ne cache d'ailleurs pas que l'un des objectifs de la commission

02:24est de faciliter la délivrance des visas et d'ouvrir des voies légales pour répondre aux besoins de main-d'œuvre de l'Europe.

02:30Est-ce qu'en France, on peut déjà parler de filière étudiante d'immigration ?

02:34Oui, dans notre pays, l'immigration étudiante est déjà depuis 2022 le principal motif d'octroi des premiers titres de séjour.

02:42Spécificité française, 53% des étudiants étrangers sont originaires du continent africain, du Maghreb ou du Moyen-Orient.

02:50Principalement des Marocains et des Algériens.

02:52La plupart ne repartent pas.

02:54Huit ans après leur arrivée pour motif étudiant, 61% des Algériens ont gardé un titre de séjour en France,

03:00dont les deux tiers pour motif familial.

03:02Mais au-delà de la France, tout cela en dit long sur l'Europe que veut Bruxelles.

03:07Si la montée des partis dits populistes témoignent de la révolte des peuples contre l'immigration de masse,

03:12la technostructure européenne n'entend rien céder et poursuit son projet utopique du supranational coupé de ses racines culturelles.

03:19Une Europe qui ne serait plus une civilisation, mais une auberge mondiale.

03:23Merci Alexandre Devecchio, rédacteur en chef au Figaro Magazine.

03:27C'était votre édito à retrouver bien sûr sur europe1.fr.

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