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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Vers la fin du consentement à l'impôt?»
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il y a 12 heures
Dans son édito du 22/10/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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00:00
On pourrait dire « back to 20th century », un retour au 20e siècle.
00:04
C'est-à-dire...
00:05
En français, donc.
00:05
Non, non, non, je l'ai dit sur le mode du clin d'œil à retour vers le futur.
00:10
Retour au 20e siècle, pourquoi ?
00:11
Parce qu'au 20e siècle, jusqu'en 1900, on va dire 89, mais un peu avant,
00:15
le siècle des philosophies économiques, des systèmes économiques s'opposent politiquement.
00:21
Certains disent « on a un système, c'est le communisme, le socialisme »,
00:23
d'autres disent « c'est le capitalisme, il y a la troisième voie sociale démocrate ».
00:26
Mais les systèmes s'opposent, clairement.
00:28
À partir de 1989, la chute du communisme, on a l'impression de basculer dans un moment de consensus.
00:34
Il n'y a plus de débat sur les systèmes économiques.
00:37
Il y a une forme de consensus partout en Occident.
00:40
Capitalisme, plus état social, donc l'état de la redistribution, plus mondialisation.
00:45
Et le seul débat consiste à faire des ajustements techniques à l'intérieur de ce modèle,
00:50
par tous partagés.
00:52
Mais, donc ça, c'est cette idée que la question économique était derrière nous,
00:56
donc on n'avait plus à débattre, par exemple, dans un budget à partir de philosophies différentes.
01:00
On avait simplement besoin de bons techniciens budgétaires, de bons comptables,
01:04
de bons ministres pour gérer les comptes publics dans un modèle qui n'était pas contesté.
01:09
Mais pendant ces 40 dernières années, 35-40 dernières années,
01:12
que s'est-il passé ?
01:14
Derrière l'illusion d'un monde économique qui n'avait plus vraiment de problème
01:18
parce qu'on allait vers un progrès pour tous,
01:20
mais le monde occidental, lui, connaissait une situation bien moins bonne en réalité.
01:25
Derrière le grand récit de la prospérité pour tous, la réalité était autre.
01:29
Donc, premièrement, rappelons-le, la désindustrialisation occidentale.
01:33
L'industrie quittait le monde occidental.
01:35
Qui a cru un instant que ça pourrait rester sans conséquences ?
01:38
L'état social devenait de plus en plus lourd.
01:41
On nous disait que le néolibéralisme triomphait partout,
01:43
mais dans les faits, les droits sociaux se multipliaient,
01:45
les dépenses sociales se multipliaient,
01:47
donc le budget continuait d'enfler et la dette enflait aussi.
01:51
La bureaucratie était de plus en plus lourde.
01:55
Et j'y reviens, le surendettement de l'État faisait en sorte que tout au tard,
01:59
tout au tard, on savait que ça créait un problème de souveraineté.
02:02
Rappelez-vous, François Fillon, à qui vous avez consacré un livre, si je ne me trompe pas,
02:06
François Fillon disait en 2007, je crois, ou 2008,
02:10
« Je suis à la tête d'un État en faillite », disait-il.
02:14
Évidemment, dans ce monde-là, il y avait une forme de super-classe mondialisée
02:18
qui, elle, s'amusait, donc une oligarchie mondialisée,
02:22
une élite mondialisée qui existait dans chaque grande métropole,
02:24
qui jouissait de la société mondialisée,
02:27
sans voir que l'immense, ou à tout le moins en faisant tout,
02:29
pour ne pas voir qu'une bonne partie de la population souffrait,
02:32
que les classes moyennes se désintégraient.
02:34
D'ailleurs, pendant tout ce temps-là, parmi les problèmes qu'on avait,
02:36
mais qu'on ne parvenait pas à nommer,
02:38
l'inefficacité des services publics.
02:39
Donc, l'État vous prend toujours plus d'argent dans votre poche
02:42
et est de moins en moins efficace quand vient le temps de le dépenser.
02:45
Fiscalité abusive, déséquilibre territorial,
02:47
selon que vous habitez en métropole ou ailleurs,
02:50
telle ville, tel village, vous payez autant,
02:52
mais vous n'avez pas les mêmes services publics.
02:54
Déséquilibre générationnel, c'est tout le débat sur les retraites en ce moment.
02:57
On sait que la jeune génération sait qu'elle va payer toute sa vie
03:00
de plus en plus pour des retraites auxquelles elle n'aura pas de droit.
03:03
L'homme ordinaire constatait avec cela qu'il avait beau travailler de plus en plus,
03:07
il n'était plus capable d'acheter une maison ou un appartement pour sa famille,
03:10
même à deux salaires, comme on disait autrefois,
03:12
il n'était plus possible de construire ce havre de paix pour les siens.
03:16
Et on y revient, donc, il y avait cet écrasement fiscal
03:19
et l'épuisement social et économique.
03:22
Donc, quand on a ce constat,
03:23
aujourd'hui, il n'y a que l'extrême-sonde qui défend le modèle social
03:26
qui est le nôtre aujourd'hui.
03:27
Il n'y a que l'extrême-sonde mondialiste qui se dit que ça tient,
03:29
il faut simplement taxer un peu davantage et tout va tenir.
03:32
Eh bien, qu'est-ce que ça implique?
03:34
C'est le retour politique, ou je reprends votre mot,
03:37
philosophique, de la question économique.
03:39
Des modèles s'affrontent aujourd'hui,
03:41
ces retours au XXe siècle.
03:42
C'était le début de la chronique.
03:44
Alors, premier élément, qu'il y a de ce retour,
03:46
d'un côté, on a le retour d'une forme de socialisme,
03:49
de néo-communisme décomplexé.
03:50
On le voit à LFI, mais pas seulement, on le voit chez les écolos.
03:53
Cette idée que le capitalisme, pour eux, aurait fait faillite,
03:55
et dès lors, il faut non seulement l'améliorer de l'intérieur,
03:58
mais il faut, par la surtaxation des uns des autres,
04:01
par la guerre à l'héritage, par l'instrumentalisation
04:04
de la question écologique,
04:06
il faut, d'une manière ou de l'autre, sortir du modèle capitaliste.
04:09
Donc, c'est l'idée.
04:11
LFI représente ça de manière caricaturale.
04:13
Le capitalisme devait être ramené à sa part la plus modeste,
04:15
la plus minoritaire.
04:16
Donc, taxation, c'est le retour du socialisme décomplexé et agressif.
04:20
Et de l'autre côté, à droite,
04:22
c'est le retour de ce qu'on appelle le libertarianisme.
04:24
L'hypothèse libertarienne, on pourrait dire un libéralisme musclé,
04:27
qui ne se contente plus de dire à l'État,
04:29
« gère mieux tes ressources »,
04:31
mais qui dit à l'État,
04:32
« tu as pris trop de place, trop d'importance,
04:34
tu te mêles de tout, tu es inefficace,
04:37
tu es ruineux, tu nous coûtes cher,
04:38
pourrais-tu, s'il te plaît, rentrer dans tes fonctions de base ? »
04:42
Alors, qu'est-ce qu'on voit ça ?
04:42
On le voit un peu partout en Occident.
04:44
Évidemment, en Argentine, avec Méley,
04:46
qui représente aujourd'hui ce libertarianisme musclé.
04:49
En France, pendant des années, ne l'oublions pas,
04:51
une figure comme Charles Gave,
04:52
à la tête de l'Institut des libertés,
04:55
a mené une bataille pour ramener une perspective
04:57
vraiment libérale dans le débat public,
04:59
en reprenant, en disant cette formule,
05:01
« baissez vos foutues dépenses ».
05:02
Il le disait de manière encore plus claire,
05:03
mais on ne sera plus...
05:06
Mesures échatives.
05:07
Voilà.
05:08
Aujourd'hui, la jeune génération libérale à droite,
05:11
que ce soit Knafo, Maréchal, Bellamy, d'autres,
05:14
plaident pour un retour, une forme de tentation libérale.
05:17
Ailleurs en Occident, Farage, l'AFD,
05:19
aux États-Unis, le Parti conservateur de Pierre Poilièvre,
05:22
aux États-Unis, le Doge, tout ça.
05:24
Moment libertarien.
05:25
Donc, qu'est-ce qu'on voit à travers cela ?
05:27
Des gens disent,
05:27
« Mais il n'y a plus de consentement à l'impôt ».
05:29
À partir de ce niveau-là, c'est du vol.
05:31
Et d'ailleurs, la lutte contre le consentement à l'impôt
05:33
n'est pas que théorique.
05:35
Quand les gens travaillent de plus en plus au black,
05:37
quand ils espèrent fuir le regard de l'État,
05:39
je ne dis pas qu'ils ont raison de le faire, évidemment,
05:41
mais ce qu'ils disent, c'est que dans leur esprit,
05:43
c'est une forme de dissidence fiscale.
05:45
Je ne légitime pas, j'explique.
05:47
Et on constate.
05:48
Autrement dit, Mathieu Bocoté,
05:50
la question budgétaire redevient donc une question politique
05:53
à part entière.
05:54
Absolument.
05:54
Donc, il y a en fait que l'extrême-cente,
05:56
je l'ai dit, mais ces gens-là, on les reconnaît,
05:57
à ce qu'ils croient que tout va bien,
05:59
qu'ils se disent que les paramètres du débat public
06:02
fonctionnent bien.
06:02
Tout va bien, il n'y a pas de souci.
06:03
Donc, il faut simplement une nouvelle taxe par-ci,
06:06
une nouvelle taxe par-là,
06:07
enlever une niche fiscale, rajouter une niche fiscale,
06:10
taxer les riches, taxer les moins.
06:11
Ces gens-là croient que ça...
06:13
Fondamentalement, dans la population,
06:15
on remet en question...
06:16
En fait, juste un mot là-dessus
06:17
pour voir comment ils fonctionnent.
06:18
C'est quoi la logique de l'extrême-cente dans le budget?
06:21
Donc, une forme de socialisme centriste.
06:23
Taxer, taxer toujours, taxer beaucoup,
06:25
taxer beaucoup trop.
06:26
Une fois qu'on a surtaxé les gens,
06:28
on fait des niches fiscales
06:29
à la manière d'un cadeau offert par l'État
06:31
aux uns, aux autres,
06:32
pour qu'on dise, ah, ce que l'État est généreux,
06:33
il a pensé à moi.
06:34
Oui, mais il a pensé à moi avec mon propre argent.
06:36
C'est comme si je prenais votre argent, Christine,
06:38
ou je vous en rends partie
06:39
et je vous demande de me dire merci.
06:40
Oula!
06:41
Ben, vous me diriez effectivement...
06:42
Bye-bye!
06:44
En anglais, exactement.
06:45
Exactement.
06:45
Ensuite, il y a le chantage permanent
06:48
envers les bénéficiaires de ces niches fiscales.
06:50
Tu as une niche, mais tu pourrais la perdre
06:52
si tu n'es pas gentil.
06:53
Alors, devant tout cela,
06:55
il y a une remise en question
06:55
des paramètres même de l'État social.
06:57
Les gens se disent,
06:58
le système est irréformable.
07:00
Il est irréformable, tout simplement.
07:02
Donc là, on remet en question quoi?
07:04
On plaide pour la flat tax,
07:05
certains plaident pour le bouclier fiscal,
07:07
certains plaident pour des ondes franches.
07:08
On remet en question la logique des droits sociaux,
07:10
tout ça, mais avec cette idée toute simple,
07:12
le système est brisé.
07:13
Il faut penser à l'extérieur de ces paramètres
07:15
pour en sortir, pour être capable
07:16
de relancer la croissance et la prospérité.
07:19
Et on parle beaucoup de l'impôt sur les successions.
07:21
Pourquoi, Mathieu?
07:22
Mais parce que c'est le plus injuste
07:23
et le plus zénique qui soit.
07:24
Vous avez travaillé toute votre vie pour votre fille.
07:27
Vous espérez lui laisser quelque chose
07:28
qui soit significatif pour l'aider dans l'existence.
07:31
Eh bien non.
07:32
On dit que vous n'avez pas à faire ça
07:33
parce que si vous faites ça,
07:33
vous vous rendez coupable du délit d'inégalité.
07:36
Donc autrement dit,
07:37
vous créez des inégalités
07:38
en ayant davantage mis de l'argent de côté,
07:40
en ayant eu l'effort pour transmettre,
07:42
pour soutenir les vôtres,
07:43
eh bien on ne vous le pardonne pas
07:44
parce que vous créez des inégalités.
07:46
Donc ça, c'est vraiment la logique du socialisme.
07:48
Mieux vaut être également pauvre qu'il n'également riche.
07:51
Avec cette idée aussi,
07:52
il y a cette logique d'en faire les taxes sur les successions.
07:56
C'est l'idée du recommencement à zéro à chaque génération.
07:59
C'est la spoliation générationnelle.
08:00
Il faudrait que le monde recommence à zéro chaque fois.
08:03
Pour cela, il faudra détrousser chaque génération.
08:05
Mais n'allez pas croire un seul instant,
08:06
je termine là-dessus,
08:07
que l'argent ensuite,
08:08
on vous le détrousse,
08:09
mais il l'a donné à la bureaucratie,
08:11
il l'a donné à l'administration,
08:13
obèse, lourde, impuissant, important,
08:15
mais toujours aussi voleur.
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