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  • il y a 2 jours
Dans son édito du 15/10/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00Aujourd'hui, on parle de l'État PS
00:01et avec, normalement, une définition assez simple.
00:04C'est le grand contraste.
00:05On dit, d'un côté, la nullité électorale abyssale d'Anne Hidalgo
00:09et, de l'autre, le score moins de 2 %.
00:12Guillaume Perrault notait, dans l'émission précédente,
00:14un moins bon score que Jean Lassalle.
00:17On dit comme ça.
00:18J'ai entendu.
00:19Et de l'autre côté, on a le PS,
00:22par ses, on pourrait dire, ses apparatchiks,
00:24qui contrôlent le Conseil constitutionnel,
00:26le Conseil d'État, la Cour des comptes,
00:28mais plus largement l'audiovisuel public
00:30et ce qu'on pourrait appeler l'État profond à la française.
00:33D'ailleurs, je précise que le concept d'État profond
00:36qui était assimilé au complotisme il y a quelques années
00:38correspond de plus en plus à une réalité telle
00:40qu'on peut utiliser ce concept sans être un méchant,
00:42vilain, complotiste.
00:43Il correspond à une réalité.
00:45Or, quand on parle de ce pouvoir socialiste
00:47incrusté dans l'État,
00:49il faut en faire l'histoire minimalement.
00:51Et le point tournant, il faut toujours y revenir,
00:53c'est véritablement à partir des années 80,
00:55mais plus encore 90, le basculement dans la Mitterrandie,
00:58avec cette idée que la gauche, lorsqu'elle prend le pouvoir,
01:01et c'est ce qu'elle fait en 81,
01:02et c'est ce qu'elle fera ensuite à chaque fois qu'elle prend le pouvoir,
01:05la gauche ne veut pas le pouvoir pour gouverner seulement,
01:07ce qui est la fonction première du pouvoir.
01:09Elle veut le pouvoir pour transformer la société en profondeur
01:12de manière irréversible selon ses idéaux et son projet.
01:16Donc, quand elle prend le pouvoir,
01:18elle veut être certaine d'une chose,
01:19si jamais elle en est chassée,
01:20eh bien la société doit être transformée de telle manière
01:22qu'on ne puisse plus revenir en arrière.
01:24Et on l'a vu sur bien des domaines,
01:25je reviens dans un instant.
01:27Donc, rupture irréversible,
01:29mais aussi parce qu'on risque d'être battu aux élections de temps en temps,
01:32ça arrive en démocratie,
01:34eh bien la gauche a eu cette idée,
01:36soit de créer de nouvelles institutions,
01:38ou de s'emparer des institutions déjà présentes
01:40en y plaçant ses hommes, en y plaçant ses cadres,
01:42pour s'assurer que même lorsqu'elle est chassée du pouvoir,
01:45elle contrôle encore l'appareil d'État.
01:47Donc, soit en créant des nouvelles institutions,
01:49toutes les autres autorités dont on parle,
01:51ça permet, soit dit en passant,
01:52de recaser les copains lorsqu'on est battus,
01:54parce que n'oublions jamais par ailleurs
01:55que la classe bureaucratique est une classe prospère.
01:59C'est une classe qui sait replacer les amis
02:01une fois qu'on perd les élections.
02:03C'est une classe qui n'oublie pas les siens.
02:04Ça fait presque penser une organisation politique italienne,
02:07genre sicilienne, dont on ne dira pas le nom.
02:09Comme vos lunettes.
02:10Non, j'ai dit que c'est une lettre pour penser aux parents.
02:15C'est tellement gros blivant.
02:16Alors, j'y reviens, donc, il y a toute cette technostructure.
02:20Même lorsqu'ils sont battus,
02:22ils contrôlent encore l'appareil d'État.
02:24Ça permet de replacer ses amis, je l'ai dit.
02:26Et par ailleurs, ça accompagne du mythe propre au socialisme.
02:29Il faut prendre au sérieux le mot socialisme.
02:31On avait l'habitude de penser que le socialisme, en France,
02:33c'était un mot venu des temps anciens
02:36qui ne voulait plus rien dire aujourd'hui.
02:37C'est faux.
02:38Le propre du socialisme, c'est cette idée
02:40que l'État doit, en dernière instance,
02:42tout planifier, tout organiser,
02:44prendre en charge tous les domaines de la vie
02:46en plaçant un fonctionnaire par-dessus la tête de chaque personne.
02:49Et nous y sommes aujourd'hui.
02:50Et c'est une construction qui s'est opérée
02:52sur une quarantaine d'années
02:53et aujourd'hui qui implose.
02:54Mais parce qu'elle implose,
02:55elle cherche à se radicaliser,
02:56à se verrouiller à tout prix.
02:58Alors, concrètement, qu'est-ce que ça veut dire tout ça?
03:01On a un appareil d'État
03:03qui coûte toujours plus cher
03:04et qui a besoin de toujours plus d'impôts.
03:06Gabriel l'évoquait avec Roland Lescure
03:08qui dit « Deux nouveaux impôts seront nécessaires
03:10pour poursuivre les activités de l'État. »
03:13Tout le monde crie à l'étouffement fiscal
03:15et pourtant, l'appareil,
03:17la machine a besoin encore de vampiriser les Français.
03:21Mais ça va plus loin aussi.
03:22Contrôle, au fil du temps,
03:24la multiplication des lois sur la liberté d'expression
03:26pour s'assurer que l'opposition
03:27ne puisse pas exister autrement que dans les marges.
03:30Donc, le socialisme, chaque fois qu'il passe au pouvoir,
03:33lorsqu'il en profite pour nous imposer des lois
03:35qui dureront ensuite,
03:37parce que la droite, évidemment,
03:38quand elle arrive au pouvoir,
03:39elle ne détricote jamais les lois liberticides
03:41ou les impôts trop insensés de la gauche.
03:45Donc, la droite, elle dit « Ah, c'est dommage tout ça,
03:46mais on ne changera rien, néanmoins. »
03:49De la même manière, elle a imposé,
03:51les socialistes ont imposé au fil du temps,
03:52leur vision de la sécurité,
03:53leur vision de la justice,
03:55et on l'a vu notamment avec Robert Badinter,
03:57qui a été sacralisé récemment
03:59tel un nouveau dieu républicain
04:00devant lequel on devait tous s'agenouiller
04:02en faisant des compliments.
04:04Il y avait des journalistes de Libé,
04:05et ainsi de suite,
04:05qui traquaient ici et là
04:06ceux qui ne faisaient pas de compliments
04:07en disant « Ah, ah, on voit bien
04:09que vous êtes un salaud,
04:10vous ne complimentez pas le nouveau dieu. »
04:13Leur vision de l'éducation nationale,
04:15même quand la gauche est chassée du gouvernement,
04:17elle contrôle encore l'éducation nationale.
04:18C'est ça aussi l'État PS.
04:20Elle est parvenue aussi à imposer
04:21sa vision de l'histoire.
04:22Je pense que ça vaut la peine de le dire.
04:24La réécriture de la vision de l'histoire
04:25dans les manuels,
04:26globalement, plus largement dans l'université,
04:28eh bien, la conscience historique des Français
04:31est conditionnée par l'idéologie
04:32socialiste ou néo-socialiste aujourd'hui.
04:35Mais ça va encore plus loin.
04:36Nos amis socialistes, l'État PS,
04:39est parvenu aussi à imposer
04:40sa vision de l'identité.
04:41La vision de l'identité de la France
04:43pour l'ÉPS,
04:44et plus largement pour les socialistes,
04:45c'est une vision strictement désincarnée.
04:47La France, ce sont des principes,
04:49ce sont des valeurs lointaines,
04:51c'est la République,
04:52c'est leur conception de l'État de droit,
04:54mais ce n'est pas la France charnelle,
04:55ce n'est pas la France identitaire,
04:56ce n'est pas la France des terroirs,
04:58ce n'est pas la France comme pays,
05:00ce n'est pas la France comme culture.
05:01Donc, ils ont même réussi
05:02à imposer leur conception de l'identité
05:04et à dire à ceux
05:05qui ont une autre conception de l'identité,
05:07plus traditionnelle,
05:08plus historique, plus culturelle,
05:09vous êtes de mauvais Français
05:10parce que vous êtes fermés
05:11à l'autre et à la diversité.
05:12Ils ont imposé ça.
05:13Notez tous les discours publics
05:15aujourd'hui quand on dit
05:15que veut dire adhérer à la France,
05:17c'est adhérer aux valeurs de la République.
05:19Laurent Nunez l'a encore dit ce soir,
05:20si je peux me permettre,
05:21donc la France comme peuple disparaît,
05:22les valeurs de la République
05:23apparaissent comme nouveau totem.
05:25Une étape plus loin
05:26parce que leur oeuvre est quand même généreuse.
05:28SOS Racisme, début des années 80.
05:30Alors, ils ont quand même réussi,
05:32les socialistes à travers cela,
05:33à créer un dispositif juridique,
05:35symbolique, légal, médiatique
05:37qui vise à pénaliser toute critique,
05:39toute remise en question sérieuse
05:41de l'immigration massive,
05:42toute remise en question
05:43de leur conception de l'antiracisme.
05:45Ils ont créé les conditions
05:46d'un système de persécution généralisé
05:48de ceux qui n'adhèrent pas
05:49au multiculturalisme.
05:50Les plus drôles dans tout ça,
05:51ce sont ceux qui ont endossé SOS Racisme
05:53et tout son discours pendant 30 ans, 40 ans
05:55et qui aujourd'hui pleurent
05:56et font semblant de ne pas être coupables
05:57des idées dont ils ont fait la promotion
05:59pendant des décennies.
06:00Je ne parle de personne en particulier.
06:03Emmanuel Macron,
06:04est-ce qu'il n'est quand même pas étranger
06:05quand même à cette étape
06:07et à ce que vous décrivez?
06:08Eh bien, justement pas.
06:10Justement pas.
06:10Je pense qu'on doit voir
06:11au-delà des affiliations partisanes.
06:13Renaissance, Ensemble,
06:14Ensemble pour Renaissance,
06:16je ne sais pas trop
06:16comment il s'appelle aujourd'hui.
06:17Ce que je note,
06:19c'est qu'il y a une parenté idéologique
06:21d'imaginaire à tout le moins
06:22entre l'extrême-centre
06:23et la gauche classique,
06:25même la gauche radicale.
06:26Et ça fait le bloc,
06:27on appellera ça le bloc progressiste.
06:29Alors, n'oublions pas
06:30qu'Emmanuel Macron
06:31vient du Parti socialiste à l'origine.
06:33C'est vrai qu'on l'oublie.
06:33Et lorsqu'il rompt
06:34avec le Parti socialiste,
06:36ce n'est pas un désaccord idéologique,
06:38un désaccord de fond,
06:40un désaccord de programme.
06:42C'est un désaccord circonstanciel
06:44sur le mode
06:45François Hollande ne pourra pas gagner
06:47et pour sauver le système socialiste,
06:49on doit changer son visage,
06:51on doit changer le nom,
06:52on doit changer le décor
06:53pour ne pas changer
06:54l'essentiel des choses.
06:56C'est la formule
06:57dont on parle dans le guépard.
06:58Il faut que tout change
06:59pour que rien ne change.
07:01Eh bien, la Macronie
07:01était une manière, en fait,
07:03de faire renaître l'État PS
07:05sous un nouveau visage.
07:06Et d'ailleurs,
07:07quand on pense, par exemple,
07:08je l'évoquais un instant,
07:09à la nomination de Richard Ferrand
07:10à la traite du Conseil constitutionnel,
07:12c'est cette histoire
07:12qui se poursuivait.
07:14Donc, il y a quelque chose
07:16comme une forme
07:16de progressisme technocratique
07:19hégémonique
07:20qui s'impose à tous,
07:21quels qu'ils soient,
07:22avec une idéologie,
07:23je crois,
07:24Mme Yael Brown-Pivet,
07:26qui parlait aujourd'hui
07:26et qui a livré
07:27une charge au vitriol
07:29contre l'héritage
07:30et la transmission des patrimoines.
07:32Corrigez-moi,
07:32mais elle ne représente pas
07:33exactement aujourd'hui
07:35autre chose que le bloc central
07:36dans sa fierté décomplexée.
07:38Donc, le bloc central
07:38est en guerre
07:39contre l'héritage aujourd'hui.
07:41Rappelez-vous
07:41l'hostilité des premiers jours
07:42d'Emmanuel Macron
07:43contre les biens immobiliers,
07:46c'est-à-dire le fait
07:47d'avoir une résidence.
07:48Lui, il aimait
07:49ce qui était fluide,
07:50mobile,
07:51le capital flottant.
07:52Eh bien,
07:52qu'est-ce qu'on voyait avec ça?
07:53C'était une autre...
07:54Merci, d'ailleurs.
07:54C'est une hostilité,
07:55encore une fois,
07:56à tout ce qui relève
07:56du langage de l'enracinement.
07:59De ce point de vue,
07:59on peut dire
07:59que nous sommes tous
08:00aujourd'hui,
08:01de gauche,
08:01de droite,
08:02de centre,
08:02même les extrêmes
08:03comme ils les appellent,
08:04nous sommes tous,
08:05volontairement ou malgré nous,
08:06un peu socialistes aujourd'hui.
08:08C'est le règne du socialisme mental
08:09et de l'État PS.
08:11À vous entendre,
08:12Mathieu a toujours regardé LFI.
08:14On a oublié que le PS,
08:17à sa manière,
08:17représentait aussi
08:18une force inquiétante.
08:20Plus qu'inquiétante,
08:22l'œuvre,
08:22la France...
08:23On se désole aujourd'hui
08:24de ce que la classe dirigeante
08:26a fait de la France
08:27depuis 40 ans,
08:28depuis 50 ans.
08:29On pleure le mauvais sort
08:30réservé à ce si beau pays.
08:32Si je peux me permettre,
08:32ce n'est pas LFI
08:33qui était au pouvoir
08:34depuis 40 ans,
08:34depuis 50 ans.
08:35Globalement,
08:36ceux qui sont au pouvoir,
08:37c'est quand même
08:38la convergence
08:38des compétences autoproclamées
08:40qui sont là
08:40et dont les socialistes
08:41étaient l'expression
08:42la quintessence technocratique.
08:44Donc, pendant que le PS...
08:45Et donc, leur œuvre,
08:46leur œuvre,
08:47l'immigration massive,
08:48le multiculturalisme à tout grain,
08:49tout ce que j'ai évoqué plus tôt,
08:50la déconstruction de la justice,
08:52ce n'est pas l'œuvre de LFI.
08:54C'est l'œuvre globalement
08:55du PS et associé,
08:57PS & Co.
08:58Alors, ajoutez une chose
08:59à travers cela.
09:01Eh bien, le génie du PS,
09:03c'est d'avoir créé LFI
09:04comme le repoussoir absolu.
09:05LFI, méchant, pas gentil.
09:07LFI, danger.
09:08Nous, modérés.
09:09Nous, très modérés.
09:10Nous, compétents,
09:10en plus d'être modérés.
09:12Et le fait est qu'on constate
09:14qu'ils sont parfaitement capables,
09:15même s'ils s'habillent
09:16peut-être mieux que les autres,
09:17et encore là,
09:17ce n'est pas certain,
09:18ils sont parfaitement capables
09:19d'avoir ravagé le pays
09:20avec beaucoup d'énergie.
09:23L'œuvre du PS,
09:24si je peux me permettre,
09:24c'est l'œuvre de François Mitterrand,
09:26Lionel Jospin,
09:27Anne Hidalgo,
09:29Richard Ferrand,
09:29Laurent Fabius,
09:30des gens qui apparemment
09:31passent pour des réformistes
09:32modérés et ainsi de suite.
09:34Donc, c'est l'œuvre,
09:35si je peux me permettre,
09:36autrement dit,
09:36d'un parti qui a réussi
09:37à se faire passer pour modérés,
09:39pour une forme de centrisme
09:40technocratique civilisé,
09:42pas du tout radical,
09:43dans les faits,
09:43le bilan des 40 dernières années.
09:45Ce n'est pas l'œuvre
09:47du PS et de tous ceux
09:48qui tournent autour d'eux.
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