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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:01Bonsoir à tous et bienvenue à l'heure des pros.
00:03Ce soir ce sont des sentiments de tristesse, de honte ou de colère qui dominent ce soir.
00:08Un malstrom d'émotions, de sensations qui conduisent au malaise ou au dégoût.
00:14Pauvre France, pauvre pays.
00:17Abîmé un jour quand il est dégradé par une agence de notation financière.
00:20Abîmé encore lorsqu'un casque de bijoux fait le tour du monde.
00:24Abîmé toujours quand un ancien président de la République est emprisonné.
00:27Ce soir Nicolas Sarkozy est présumé innocent.
00:31Ce soir il dort en prison.
00:33Sa place n'est pas dans cette maison d'arrêt de la santé.
00:36Un jugement l'a condamné à 5 ans d'emprisonnement.
00:39Jugement assorti d'une exécution provisoire que rien ne justifiait.
00:43Sinon la volonté qu'il soit derrière les barreaux.
00:45Tout est dit depuis l'annonce du jugement le 25 septembre.
00:49Trois chefs d'inculpation sont tombés.
00:51Pas d'enrichissement personnel, pas de corruption, pas d'argent libyen.
00:55Dans la campagne présidentielle de 2007.
00:57Le document de Mediapart était un faux.
01:00Le tribunal l'a reconnu.
01:01Et malgré ces éléments, la justice a condamné lourdement Nicolas Sarkozy.
01:06Retenant l'association de malfaiteurs comme source du délit.
01:10« L'injustice en quelques lieux qu'elle se produise menace la justice en tous lieux » disait Albert Camus.
01:21C'est une phrase que nous pouvons méditer ce soir avec nos invités.
01:24Sarah Salman, Jules Torres, Richard Millet, Joseph Massescaron, Johan Ozaï et Franck Louvrier, maire de La Baule, qui a été longtemps un collaborateur de premier plan de Nicolas Sarkozy.
01:38Puisque vous êtes resté 15 ans avec lui depuis le matin, midi, soir et parfois la nuit.
01:42Et je disais, et même souvent la nuit j'imagine, et je disais sentiment de tristesse, de honte ou de colère.
01:49Qu'est-ce qui domine ce soir pour vous ?
01:51Au-delà de l'émotion personnelle, vous les soulignez, la tristesse, c'est moi je pense surtout l'incompréhension.
01:58On le voit bien, les Français, moi je suis sur ma ville et ils ont plutôt soutenu Nicolas Sarkozy dans ses différentes campagnes.
02:06Et ils ne comprennent pas pourquoi ce président de la République, qui est présumé innocent, se retrouve aujourd'hui à la maison de la santé.
02:14Alors que le procès n'est pas terminé, alors qu'il reste bien évidemment plein d'éléments à démontrer.
02:22Donc tout ça fait que je pense qu'il y a une incompréhension.
02:24Vous savez, il y a deux tiers des Français qui estiment que la justice n'est pas juste, justement.
02:30Je crains que ce fossé s'alléargisse encore plus avec cette décision d'aujourd'hui.
02:35Alors je voulais qu'on voit quelques images, beaucoup de réactions, bien sûr.
02:38Mais l'image qui restera, l'image très forte, bien sûr, c'est la sortie de Nicolas Sarkozy ce matin.
02:43Peu après 9h avec son épouse Carla Bruni.
02:46Nicolas !
02:49Nicolas !
02:50Nicolas !
02:51Nicolas !
02:52Nicolas !
02:53Nicolas !
02:54Nicolas !
02:56Nicolas !
02:57Nicolas !
02:59Nicolas !
03:00Nicolas !
03:01Nicolas !
03:03Nicolas !
03:04Nicolas !
03:05Nicolas !
03:06Nicolas !
03:07Nicolas !
03:08Nicolas !
03:09Nicolas !
03:10Nicolas !
03:11Nicolas !
03:12Nicolas !
03:13Nicolas !
03:14Nicolas !
03:15Nicolas !
03:16Et puis vous avez peut-être suivi ce qui s'est passé ensuite.
03:25Et si vous n'étiez pas devant votre poste de télévision, je vous propose de voir le résumé avec Maxime Leguay.
03:32Sous les acclamations de la foule et accompagné de son épouse Carla Bruni,
03:36Nicolas Sarkozy quitte son domicile parisien dans le 16e arrondissement, devant des Français qui ne décolèrent pas.
03:42La condamnation dont il était victime c'est scandaleux, c'est tout. Procès stalinien.
03:50A bord de son véhicule, Nicolas Sarkozy salue une dernière fois la foule,
03:54avant de prendre la direction de la prison de la santé, lieu de son incarcération.
03:58Un peu plus tôt ce matin, et à l'initiative de ses fils, des amis et des Français se sont rassemblés pour témoigner leur soutien.
04:04Tout patriote qui, en ce moment, vit ces heures dramatiques, ne peut qu'exprimer une certaine forme de stricesse,
04:14de consternation également et d'incompréhension.
04:18Condamné à cinq ans de prison, c'est à l'intérieur de ces murs que Nicolas Sarkozy doit purger sa peine.
04:24L'ancien chef d'État est placé à l'isolement, seul moyen de garantir sa sécurité.
04:29Seules trois visites par semaine lui sont autorisées.
04:31Quelques minutes seulement après son incarcération, ses avocats ont déposé une demande de remise en liberté.
04:37Notre tâche, c'est de le faire sortir de détention le plus rapidement possible pour mettre un terme à cette situation,
04:45puisque je rappelle qu'en fait et en droit, Nicolas Sarkozy est innocent au moment où on parle.
04:51Et en dépit de ça, il est incarcéré.
04:54La demande de remise en liberté devrait être examinée par la cour d'appel dans un délai maximum de deux mois.
05:00J'ai vu d'ailleurs Jules Thores et Yohann Ouzahi, j'ai vu qu'aujourd'hui Emmanuel Macron a parlé de l'exécution provisoire,
05:06disant qu'elle est un sujet qu'on peut aborder.
05:10Oui, c'est dommage parce qu'il faisait partie de la majorité de François Hollande quand elle a été votée,
05:15même si elle concerne ni Marine Le Pen ni Nicolas Sarkozy dans cette affaire.
05:17On a créé cela et on a mis ça dans le droit.
05:19Et donc c'est quasiment aujourd'hui obligatoire de mettre cette exécution provisoire qui bafoue complètement le double degré de juridiction,
05:27qui consiste à ce que quand on a des recours, des voies d'appel, des voies de cassation,
05:32eh bien on est présumé innocent et donc on ne va pas en prison, surtout quand on ne menace pas à l'ordre public.
05:37Ce qu'il a dit sur l'exécution provisoire était un peu, comment dirais-je, confus.
05:42C'est-à-dire qu'il dit quelque chose parce qu'il est obligé d'avoir un mot,
05:45donc il dit je ne suis pas contre le retour d'un débat concernant l'exécution provisoire.
05:50La parole du président de la République valant ce qu'elle vaut, je ne suis pas très optimiste.
05:55Moi je pense qu'il pense quand même à l'avenir quand il dit ça.
05:58Parce qu'il imagine bien que l'exécution provisoire, vous savez, c'est un mal qui au fur et à mesure du temps s'est installé dans la vie politique.
06:08On l'avait vu avec notamment l'affaire de Toulon avec le maire qui avait eu cette exécution provisoire,
06:15il avait été obligé de démissionner tous ses mandats du jour au lendemain.
06:18Hubert Falco.
06:20Et je pense que bien sûr les politiques, ils ont cette épée de Damoclès.
06:24Et bien évidemment maintenant peut-être les chefs d'entreprise dans les situations compliquées.
06:30Je pense que c'est vraiment quelque chose qui va être regardé de près par les politiques.
06:35Enfin, vous me direz.
06:36C'est le politique qui l'a voté.
06:37Mais exactement, c'est pour ça qu'il ne faut pas condamner les juges en la matière.
06:40C'est les politiques qui l'ont voté, toujours dans des lois de circonstance,
06:44au moment où il y a des tensions dans le pays et on vote et on n'est plus royiste que le roi.
06:48Ils ont l'attitude pour l'adapter ou pas.
06:52C'est l'appréciation souveraine des juges, effectivement.
06:55Et manifestement, là, ça a été interprété d'une certaine manière.
06:59Vous avez un gouvernement dans les mains de la gauche.
07:02Vous imaginez bien que la gauche n'accepterait pas de revenir sur l'exécution provisoire qui, aujourd'hui, touche Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen,
07:09qui sont les deux pires adversaires pour cette gauche-là.
07:12Donc, ce gouvernement socialo-macroniste, naturellement, ne reviendra jamais sur cette exécution provisoire en l'état.
07:17C'est pour ça que la parole d'Emmanuel Macron n'a aucune valeur en l'espèce.
07:21Oui, enfin, si on est condamné maintenant sur une intention, je vais vous dire que si ça fait jurisprudence,
07:24beaucoup de gens risquent d'être condamnés à l'avenir.
07:26Donc, cette exécution provisoire peut concerner l'autre personne dans l'affaire de l'exécution.
07:30Alors, pour l'affaire des écoutes téléphoniques, moi, je pense qu'il pourrait être...
07:34Enfin, que la Cour européenne des droits de l'homme pourrait aller en son sens.
07:37Pourrait, mais dans combien de temps ?
07:39Ça prend du temps.
07:40Mais en tout cas, moi, je suis avocate et je vais vous dire que cette affaire avait été extrêmement choquante.
07:44Oui, mais...
07:45Bah, oui.
07:45J'entends ce que vous dites, mais on ne va pas rouvrir aussi le débat.
07:48Voilà, les avocats... En fait, comme tout le monde se tait toujours...
07:50Vous allez dire que tous les avocats se sont tus ?
07:52Mais bien sûr, tout le monde se tait.
07:54Les politiques, aujourd'hui, ils devraient monter au créneau...
07:57Non, parce qu'ils ont peur. Ils ont peur d'affronter les...
07:59Parce que ce qui se passe au-delà de Nicolas Sarkozy, ça touche tous les politiques.
08:03Oui.
08:03Avec l'autorité judiciaire qui veut entrer dans le pouvoir exécutif.
08:06Mais tout le monde est aux abonnés absents, parce que tout le monde a peur.
08:09Les avocats, lorsqu'il y a eu cette affaire, ils auraient pu...
08:13Non, mais vous avez raison de le dire, parce que pour la réforme des retraites,
08:15les confrères étaient dehors, et pour Nicolas Sarkozy, vous avez raison de le dire.
08:19Ils auraient pu dire, on ne plaide plus, on arrête, et on fait le rapport de force.
08:23Ils l'ont fait pour les retraites en 2019, ils ne l'ont pas fait pour les retraites.
08:25Mais ils ne le font pas.
08:26Ils n'ont pas cru dedans aussi.
08:27Je voulais qu'on avance sur ce qui s'est passé aujourd'hui avec Jean-Michel Darrois,
08:30parce que la première journée en prison de l'ex-président de la République,
08:35il a pu rencontrer son avocat, et son avocat a même appris
08:39qu'il avait pu rencontrer son épouse, Carla Bruni Sarkozy.
08:44Il a vu sa femme.
08:46Voilà, ce qui est important pour lui, c'est...
08:49S'il se fait du souci pour quelque chose, c'est pour sa famille.
08:52On m'a dit, il est dans une cellule de 9 mètres carrés.
08:56Il y a du bruit, tout le temps, il y a du bruit dans la prison.
09:02Ça m'a stupéfait, bouleversé.
09:07Mais je sais qu'il va tenir le coup et qu'il ressortira combatif, comme vous dites.
09:14Il envisage de passer son temps en écrivant, en faisant le plus de sports possible,
09:20en recevant les visites de sa famille, de ses avocats.
09:23Je pense que personne ne pouvait passer avec plus de force
09:29et d'optimisme dans l'avenir que lui.
09:37Franchement, une première journée en prison, c'est terrible.
09:40Et bien, il l'a surmonté.
09:42Voilà, j'admire son...
09:43Vous l'admire, non ?
09:44Oui, je l'admire.
09:45Franck Louvry et tous ceux qui rencontrent Nicolas Sarkozy ces derniers jours
09:50sont frappés par d'abord son courage, sa dignité,
09:53en fait qu'il ne se plaigne jamais.
09:55Et l'autre jour, il a réuni tous ses collaborateurs.
09:57Oui, tout à fait.
09:57Il y a une forme de résilience chez lui qui fait que lorsqu'il a réuni ses collaborateurs,
10:02il y en avait une centaine,
10:03on avait l'impression qu'il partait en campagne pour sa probité.
10:06C'est lui qui a remonté tout le monde en disant
10:09« Vous n'avez pas pleurniché, vous devez avoir le moral,
10:12on va réussir, on va obtenir ce qu'il faut ».
10:15Donc voilà, il y a cette force qui est incroyable,
10:18qui lui a permis notamment d'accéder à la présidence de la République.
10:21Richard Millet, ce qui est intéressant, je ne veux pas faire de parallèle bien sûr,
10:27mais à l'écrivain que vous êtes, il y a eu la mort du roi avec Louis XVI.
10:33Et d'une certaine manière, ce qu'on vit aujourd'hui peut-être,
10:35c'est la mort du président de la Ve République.
10:38Ce mélange d'exécutifs très forts,
10:45ce mélange capétien, j'ai envie de dire, et de l'unité républicaine.
10:50Est-ce que ça vous inspire une réflexion sur l'époque que nous vivons aujourd'hui ?
10:55– Ça m'inspire la réflexion suivante, c'est-à-dire qu'il me semble que la question de l'autorité
11:00est constamment dévaluée, de plus en plus dévaluée dans tous les régimes démocratiques,
11:06occidentaux en tout cas, et que là, avec Nicolas Sarkozy,
11:09j'ai vu, si je peux me permettre, la couverture de Libération ce matin,
11:13elle est aussi abjecte que celle d'il y a 15 jours ou 3 semaines à l'ombre.
11:17– La dernière, c'était des barreaux.
11:19– Mais Libération est abjecte.
11:21– Libération est abjecte.
11:22– Et ces gens sont abjectes.
11:24– Et ceux qui ont cette joie mauvaise sont abjectes.
11:26– Alors, pour moi, c'est leur fond de sauce, ils sont comme ça.
11:30– Absolument, mais c'est une manière de vous répondre, si vous voulez.
11:32Il y avait la canaille qui hurlait, la canaille révolutionnaire
11:36qui hurlait à l'exécution de Louis XVI,
11:40et là, Libération, ils ont concentré de racailles gauchistes françaises
11:44qui se réjouit au fond.
11:45Voilà, il y a aujourd'hui, ce soir, 5 Français qui sont en prison
11:51et qui ne devraient pas y être.
11:52Nicolas Sarkozy, Boalem Sansal, le journaliste sportif
11:56et les deux otages iraniens en prison.
11:58Voilà.
11:59– Bon, je modère vos propos sur nos confrères
12:01que vous avez taxés de racailles journalistiques.
12:04Bien sûr, c'est…
12:05– Quand vous dites abjecte, Pascal, c'est moi.
12:08– Oui, alors c'est le…
12:09– Vodérez-vous vous-même ?
12:10– Alors, je me vodère moi-même, vous avez raison.
12:12Non, mais c'est vrai qu'en l'espèce, avec cette couverture,
12:17et ce jour-ci, il y a quelque chose d'abject avec cette couverture.
12:21Voilà.
12:22Je vais limiter ce que je dis là.
12:24– Oui, on a l'impression que Jacques Maestrin a été arrêté
12:26et qu'il est enfin à l'ombre.
12:27C'est vrai ?
12:28C'est à peu près ça.
12:29Or, je ne sache pas que Nicolas…
12:30– Mais si c'était Jacques Maestrin, je pense qu'il ne tritrerait pas.
12:33Voilà, il ne tritrerait pas l'ombre.
12:35Il ne tritrerait pas l'ombre.
12:37C'est bien autre chose.
12:39Vous voulez dire quelque chose ?
12:40– Non, non, je pensais en effet à l'image de Richard,
12:43à cette tricoteuse dans la Révolution française
12:45qui était au pied de la guillotine.
12:47Donc c'était à ça qu'on est en train de dire.
12:48– Non, mais je faisais ce parallèle entre, évidemment, audacieux sans doute,
12:52mais la mort du roi…
12:53– Ah ben oui, c'est ça.
12:54– Et la volonté de tuer la Vème République est à travers…
12:58– Non, mais c'est évident parce que, moi, je…
13:00Pardon, on va certainement parler.
13:02On va parler de la sortie de M. Haynes qui a critiqué à la fois M. Darmanin
13:09et à la fois M. Macron.
13:12– M. Haynes qui doit beaucoup à Nicolas Sarkozy dans sa carrière, si vous me permettez.
13:15– Parce qu'il estime, pardonnez-moi, que c'est un crime.
13:17– Mais c'est vrai, il faut le dire.
13:19– Il estime ?
13:19– C'est ça qui est formidable.
13:20Rémi Haynes, je vous coupe parce que…
13:22– Allez-y, vous avez raison.
13:22– Je vous coupe parce que ça me met le saignement.
13:24– Sur la sécurité routière, Nicolas Sarkozy était ministre.
13:27– Voilà, il était préfet de la sécurité…
13:29– Délégué interministratif.
13:30– Voilà, et c'est plutôt Nicolas Sarkozy, même pas plutôt,
13:33c'est Nicolas Sarkozy qui a fait sa carrière.
13:35– Oui, en tout cas, il a eu des opportunités qui ont été saisies par lui,
13:40mais pas au même par Nicolas Sarkozy.
13:41– Je vous referme la parenthèse.
13:42– Non, vous aviez raison.
13:43– Non, je vous en prie.
13:43– Et en fait, lui, il estime que ces deux interventions
13:48portent atteinte à l'indépendance de la justice.
13:51– Quand il dit que ça porte atteinte à l'indépendance de la justice,
13:54ça signifie que pour lui, il y a un crime de l'injustice.
13:57Donc c'est la preuve, c'est la preuve, là pour le coup, chimiquement pure,
14:01qu'il y a un gouvernement des juges qui est en train de s'installer
14:03pour qu'il fasse cette sortie.
14:04– Non, mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'il dépend…
14:05– Donc ça veut dire, le gouvernement des juges…
14:07– Dans le fonctionnement, il dépend, nous sommes d'accord, de Gérald Darmanin.
14:11Donc Gérald Darmanin dit, je vais aller voir Nicolas Sarkozy,
14:14et vous avez quelqu'un qui est sous son autorité, sous ses ordres,
14:17qui remet en place le garde des Sceaux.
14:19Mais si demain, le garde des Sceaux veut le convoquer dans son bureau,
14:22il peut quand même.
14:23– Oui, mais il ne pourra pas le muter.
14:24– Oui, ça n'ira pas pour moi.
14:25– Non mais il peut, Gérald Darmanin peut dire…
14:27– Il peut, en théorie.
14:28– Autrement, le ministre ne sert à rien.
14:31Un garde des Sceaux, j'espère qu'il a un peu de pouvoir sur ses juges,
14:34ou sur ses magistrats, ou sur le parquet, au moins sur le parquet.
14:37– C'est le ministre qui contrôle le moins son administration.
14:39– Alors il ne sert à rien, il ne faut pas qu'il y ait un garde des Sceaux.
14:41– Il y a des orientations générales, on ne peut pas non plus…
14:44– La question qui se pose, c'est comment on peut empêcher un garde des Sceaux
14:46d'aller dans une prison ?
14:47– Et on ne peut pas.
14:47– C'est quand même assez extraordinaire.
14:48Oui, mais c'est un faux débat.
14:50Donc ils sont là pour faire du commentaire.
14:52– En plus, c'est pour la sécurité.
14:53– Il peut y aller, il n'y a pas besoin de passer par le barloir.
14:56Il peut aller…
14:56– Bon, reprenons le fil de notre émission avec des témoignages,
15:00et notamment celui de Christophe Ingrain,
15:02qui était tout à l'heure chez Laurence Ferrari,
15:05et qui s'est avoué bouleversé à des avocats de Nicolas Sarkozy.
15:10– On est, je pense, bouleversés.
15:13Tous ceux qui ont travaillé, qui ont participé à l'équipe de défense
15:16de Nicolas Sarkozy sont bouleversés,
15:18parce qu'il n'a rien à faire en détention.
15:20Mais rien à faire en détention.
15:21Il n'a pas à être incarcéré.
15:23Tout ça est délirant.
15:25N'empêche, à la fin, ce matin,
15:28on accompagne notre client à la santé pour qu'il y soit incarcéré.
15:31Il y a quelque chose de totalement irréel
15:34entre cette accusation qui s'est effondrée
15:37et cette mesure d'une telle violence
15:40qui est de voir notre client partir en détention.
15:45En effet, on est tous très émus.
15:48– Maître Ingrain était à l'Élysée en tant que magistrat.
15:51Donc il a été magistrat avant d'être avocat.
15:53Donc il connaît parfaitement bien l'univers dans lequel il est.
15:56Et vous voyez, le commentaire qu'il fait,
15:59il est bouleversant.
16:00parce que je pense que toute l'équipe qui travaille avec lui,
16:04n'imaginez pas ça.
16:06N'imaginez pas ça.
16:07Ils ont sorti ça de leur poche
16:10sans que le parquet puisse en parler avant.
16:13Donc c'est incroyable.
16:14On est dans un truc incroyable.
16:16– Et on rappelle que l'exécution provisoire n'est pas contestable.
16:18– Et insusceptible d'appel.
16:20– C'est ça qui est…
16:21– Alors qu'on a demandé un sens, qu'on veut faire appel.
16:23– Et que le parquet ne la demandait pas.
16:25– C'est ça aussi.
16:25– Puis le taux d'occupation à la santé, c'est 188%.
16:28quand vous avez des gens qui sont extrêmement dangereux,
16:30placés sous contrôle judiciaire,
16:31et qu'on met Nicolas Sarkozy à la maison de la santé,
16:33ça interroge.
16:34Voilà.
16:35– Alors comment est-il ?
16:36Justement, M. Ingrin répond à cette question.
16:39– Il était strictement identique au Nicolas Sarkozy,
16:45avec lequel j'ai la chance de travailler depuis plusieurs années,
16:48aux côtés duquel, plutôt, j'ai la chance de travailler depuis plusieurs années.
16:52Pas un mot pour se plaindre, mais pas un mot pour se plaindre,
16:56pas un mot pour regretter des choses, on aurait mieux,
17:00on a mal fait si…
17:01– Exprimer de la peur, de l'appréhension ?
17:02– Aucune, aucune, aucune.
17:06Je crois que si la détention était faite pour le casser,
17:11pour lui casser le moral,
17:12ou pour le forcer à se courber, c'est raté.
17:15Ça a renforcé, moi le sentiment que j'avais ce matin,
17:18c'est que ça renforce sa rage.
17:21À cette force, à cette violence qu'on lui oppose,
17:24il répond par une force encore plus importante.
17:27On veut le mettre à terre, il se relève et il est encore plus fort.
17:32– Franck Louvry, je sais que vous devez partir à la pause,
17:36donc c'est avec vous qu'on va terminer cette première partie.
17:38Il y a une forme d'inquiétude de ce qu'est la France aujourd'hui.
17:43– Parce qu'à tout niveau, dans tous les domaines,
17:48le pays, ce matin, Vincent Herouet disait,
17:52c'est la folle du logis, la France.
17:54Le monde entier nous regarde.
17:56Et le monde entier se dit, qu'est-ce qui ne va plus dans ce pays ?
17:59Un jour c'est le Louvre, un jour c'est une note qui est dégradée,
18:01un jour c'est un président de la République.
18:03Vous qui suivez, qui avez suivi évidemment Nicolas Sarkozy
18:06pendant tant d'années, est-ce que vous percevez,
18:09est-ce que vous êtes conscient de cette difficulté ?
18:12Est-ce que ça peut aussi modifier, pourquoi pas, votre regard sur les choses
18:19et peut-être imaginer d'autres solutions à l'avenir ?
18:22– En tout cas, il y a une chose dont on est sûr,
18:24c'est que l'État ne se dirige pas comme une entreprise.
18:28Ce n'est pas, comme on dit en anglais, top down.
18:30Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
18:32Et c'est vrai que le parcours du président de la République actuelle
18:34a fait qu'il n'a aucune expérience de la démocratie locale.
18:38et que la démocratie locale, ça permet justement de travailler de façon différente
18:42que de haut en bas.
18:45C'est justement, on essaye de trouver des consensus pour avancer.
18:48Que vous soyez maire, que vous soyez président de région, président de département,
18:53vous ne dites pas, j'ai raison et tout le monde suit derrière.
18:55Et je crains que là, les tensions qu'on voit dans le pays,
18:59elles sont dues en partie à un comportement qui est très top d'un trait entrepreneurial.
19:05Ce n'est pas la France.
19:07Ce n'est pas comme ça qu'on le dit.
19:09Et je sais que, moi j'ai souvent vu Nicolas Serri prendre des décisions,
19:13que ce soit sur les retraites, quand il a fallu trancher entre 62 ans et 63,
19:17sur d'autres sujets.
19:18Il allait écouter des élus locaux, il appelait le maire de Nîmes,
19:23il appelait le maire de tel et tel endroit pour savoir quels étaient les sentiments.
19:27Là, on a le sentiment qu'il y a un conseil d'administration à l'Élysée,
19:31très restreint, et qui prend des décisions sans que les élus locaux,
19:34d'une façon ou d'une autre, donnent leur avis,
19:36parce qu'on considère que ce n'est pas leur rôle.
19:38Et je pense que c'est ça sans doute qui fait le conflit actuel.
19:42– Moi je vois des inquiétudes dans beaucoup d'autres domaines.
19:46Je vois des inquiétudes dans la sécurité, je vois des inquiétudes dans l'immigration,
19:49je vois des inquiétudes dans l'économie, je vois des inquiétudes dans la légitimité du pouvoir,
19:53je vois des inquiétudes XXL en France, au-delà de ce que vous dites,
19:56j'entends ce que vous dites, mais ces sujets-là,
19:59quand vous avez Sébastien Lecornu qui fait un discours de politique général l'autre soir
20:03et qui ne prononce même pas le simple mot « immigration »,
20:05qui est un sujet majeur pour la France,
20:07je pense qu'effectivement il y a de quoi être inquiet ces prochaines semaines, ces prochains mois.
20:12– Et je pense qu'il faudra aller vers l'organisation d'une république des territoires,
20:16donner beaucoup plus de pouvoirs déconcentrés
20:18pour permettre justement que les choses de proximité soient gérées par les élus de proximité.
20:23Pourquoi on gère un hôpital de Paris ?
20:25Pourquoi on ne le gère pas de la région ?
20:28Pourquoi on gère d'un côté le département avec une entité et la lycée avec une autre ?
20:34– Alors c'est un autre débat qu'on ne va pas là entamer,
20:37mais c'est vrai que si on gérait l'hôpital en région,
20:41on ne mettrait peut-être pas…
20:42– On aurait la pression pour que ça marche bien.
20:43– Voilà, on ne mettrait peut-être pas un hôpital comme à Nantes
20:45où il va être construit sur une île,
20:47ce qui est quand même assez extraordinaire de construire un hôpital sur une île.
20:50– Et deux milliards.
20:51– Et deux milliards, mais on n'est pas là pour parler de ça, bien évidemment.
20:54Mais c'est encore une folie qui sera faite à Nantes.
20:58Il est 20h28, je vous remercie vraiment grandement
21:01et j'imagine votre chagrin et votre tristesse.
21:05– Oui, oui, bien sûr, c'est une tristesse, mais bon, il faut être combatif.
21:09– La pause et on vient tout de suite.
21:13– Nous sommes toujours avec Sarah Salman, avec Jules Torres, avec Richard Millet,
21:16avec Joseph Massescaron et avec Johan Ouzahi.
21:19Je voudrais qu'on écoute de nouveau Maître Ingrain
21:21sur le scénario le plus favorable pour Nicolas Sarkozy
21:25et celui peut-être qui sera le moins favorable.
21:28Écoutons-le, il était tout à l'heure avec Laurence Ferrari.
21:31– Le scénario, en tout cas, le plus favorable,
21:34ce serait que la cour d'appel, dans le délai habituel,
21:37là non plus il n'y aura pas de privilège,
21:40ce sera trois semaines, un mois d'audiencement,
21:42donc trois semaines, un mois de détention
21:44avant de voir cette demande de mise en liberté examinée,
21:47que la cour d'appel dise qu'en effet,
21:49aucun des critères prévus pour maintenir Nicolas Sarkozy
21:51en détention s'applique.
21:53C'est-à-dire qu'il n'y a pas de risque de fuite,
21:55risque de destruction de preuves,
21:57il n'y en a pas dans le dossier des preuves,
21:58donc je ne vois pas ce qu'il peut détruire,
21:59risque de concertation avec les autres prévenus,
22:03ça fait douze ans que l'enquête a commencé,
22:04vous imaginez bien que si ces personnes
22:06avaient dû se concerter, ce serait déjà fait.
22:09Donc normalement, dans un monde normal,
22:11si la cour d'appel, sans a priori, examine la situation,
22:15oui, dans trois semaines, un mois,
22:17on pourrait, je ne sais pas si je dois dire imaginer ou rêver,
22:21que Nicolas Sarkozy sera libéré.
22:23Le scénario plus négatif, c'est que la cour d'appel
22:27considère qu'elle ne remet pas en cause
22:29la décision d'exécution provisoire
22:31qui a été prise par le tribunal correctionnel
22:34et que donc elle le maintient,
22:36ce qui ferait, ce qui aboutirait à un examen
22:38seulement une fois tous les deux mois
22:41ou tous les mois selon l'audiencement,
22:43de demandes de mise en liberté.
22:45Donc on est limité, si vous voulez,
22:47dans le nombre d'examens de demandes de mise en liberté.
22:50Quel est votre avis, Sarah Salmane, avis d'avocat ?
22:52Moi, je serais extrêmement étonnée
22:54que la demande de mise en liberté soit rejetée.
22:56Il n'y a pas de risque de récidive,
22:58il y a des garanties de représentation,
22:59il est en domicile, il n'y a pas de risque de fuite,
23:02il s'est présenté à toutes les convocations judiciaires.
23:05Alors j'ai déjà du mal à comprendre
23:06pourquoi il est en détention provisoire.
23:08Donc c'est la première chose.
23:10D'un point de vue strictement juridique,
23:12mon confrère l'a brillamment expliqué,
23:14il n'y a rien qui justifie
23:15qu'il soit maintenu en détention provisoire.
23:17Mais est-ce que cette cour d'appel,
23:17elle doit motiver, justifier,
23:19ou elle fait ce qu'elle veut ?
23:20Non, il faut motiver.
23:21Mais elle le motiverait comment ?
23:22Puisqu'on explique...
23:23On a réussi à mettre quelqu'un en détention provisoire
23:25sans preuve et sur une intention.
23:27Donc je vais vous dire, à partir de là,
23:28vous pouvez motiver comme vous voulez.
23:29Pardonnez-moi de ce rêve de...
23:31Précisément, ça fait peur.
23:32Évidemment que ça fait peur,
23:33parce qu'à partir du moment où vous condamnez quelqu'un
23:35sur avoir une intention
23:37pour être, je caricature, derrière les barreaux,
23:39vous pouvez extrapoler à l'infini
23:41et il y a beaucoup de gens qui vont être inquiétés.
23:43Disons-le clairement, Nicolas Sarkozy
23:44n'a rien à faire en prison.
23:47Il n'a rien à faire ce soir à la prison de la santé.
23:50Mais la réalité des faits
23:51est qu'on a une ivresse de toute puissance de la justice
23:54qui a voulu se payer Nicolas Sarkozy.
23:56Et d'ailleurs, les réactions que l'on voit aujourd'hui,
23:59pardonnez-moi, le montrent et le démontrent
24:01quand on voit le procureur général de la Cour de cassation
24:03qui s'arroge un pouvoir d'ailleurs qu'il n'a pas
24:05en disant que le ministre de la Justice,
24:07le garde des Sous-Gérald de Darmanin,
24:09commet une erreur.
24:10C'est absolument faux.
24:11Il est parfaitement dans son droit.
24:12Et moi, je vais vous dire,
24:13j'ai accompagné Gérald de Darmanin
24:15à plusieurs reprises dans des prisons justement,
24:17notamment à Marseille-Bomet.
24:18Il en a vu des détenus.
24:19Et là, ça n'a dérangé personne,
24:21y compris à gauche.
24:22La gauche qui, je vous le rappelle quand même,
24:25ça ne leur posait pas de problème
24:26quand ils allaient voir le terroriste
24:28Georges-Ibrahim Abdallah
24:29à plusieurs reprises,
24:30alors que lui, pour le coup,
24:34il a commis des crimes et délits.
24:36Nous sommes d'accord, mais...
24:37Non, mais on parle beaucoup des magistrats.
24:40On a de bonnes raisons d'en vouloir
24:41à certains magistrats,
24:42mais moi, j'en veux encore plus
24:43aux responsables politiques
24:44qui ont donné ce pouvoir aux magistrats.
24:47Parce que si on a des magistrats
24:48qui, aujourd'hui,
24:49peuvent mettre en prison
24:50un ancien président de la République
24:52qui est prisé mais innocent,
24:53c'est parce que les législateurs,
24:55les parlementaires,
24:55leur ont donné ce pouvoir.
24:56S'il y a des juges
24:57qui peuvent remettre en liberté
24:59ou faire en sorte
25:00que des multirécidivistes,
25:02des délinquants du quotidien
25:03ne passent pas un jour
25:04derrière les barreaux,
25:05c'est parce que le législateur
25:06leur a donné les moyens
25:07de ne pas emprisonner
25:08ces délinquants-là.
25:09Donc, les responsables politiques
25:11sont plus encore responsables
25:12de la situation
25:13que les magistrats,
25:14me semble-t-il.
25:15Alors, on va écouter Emmanuel Macron
25:16qui a évoqué
25:17cette décision de justice.
25:18De là où je suis,
25:21il ne m'appartient pas
25:22de commenter,
25:23critiquer
25:24les décisions de la justice.
25:27Je suis le garant
25:28du bon fonctionnement
25:29de nos institutions
25:30et ce faisant
25:31de la bonne articulation
25:32entre l'autorité judiciaire,
25:35l'exécutif,
25:36le législatif
25:37et y compris
25:37quand cela touche
25:38l'ancien président de la République.
25:40Donc, vous ne me verrez pas ici
25:42faire quelques commentaires
25:43que ce soit
25:43et je pense qu'il est important
25:46que les choses
25:47soient ainsi gardées.
25:49Néanmoins,
25:49que l'image
25:50pour beaucoup
25:51de nos compatriotes,
25:52je pense surtout à ça,
25:53de voir un président
25:54incarcéré
25:54par cette décision de justice
25:56puisse susciter
25:57des commentaires,
25:58c'est normal
25:58et je pense qu'il faut
26:00distinguer l'émotion,
26:01y compris l'émotion légitime
26:02de proches,
26:04d'une partie du pays,
26:06le respect
26:07qui est dû
26:07à toute personne
26:08et le bon fonctionnement
26:11de la justice
26:12qui, de là où je suis,
26:12ne suppose
26:13pas de faire des commentaires.
26:15Le fait quand même
26:16qu'Emmanuel Macron
26:17ait reçu
26:18Nicolas Sarkozy
26:20vendredi dernier
26:21montre
26:22qu'il était lui-même
26:24peut-être étonné
26:25qu'il aille en prison
26:26ce mardi.
26:27Mais encore heureux.
26:28Tout le monde est étonné.
26:29Oui, mais il l'a reçu.
26:31Donc, c'est un signal quand même.
26:34Oui, vous avez raison de le dire.
26:35C'est un signal.
26:36C'est-à-dire qu'il ne reçoit pas
26:38n'importe qui.
26:39Et en plus, ils le font savoir
26:40qu'il y a une volonté
26:41effectivement de dire
26:42qu'on ne peut pas dire
26:43que c'est un soutien non plus.
26:45On peut l'interpréter
26:46comme une forme de soutien.
26:48Oui, une forme de soutien.
26:50Une désolée.
26:51Oui, une forme de soutien.
26:53Et je trouve que, pour le coup,
26:55il a plutôt raison.
26:56C'est la moindre des choses.
26:57C'est la moindre des choses.
26:59Oui, mais...
26:59Un ancien chef de l'État
27:00en prison, oui,
27:02c'est la moindre des choses.
27:02J'entends bien,
27:03mais les magistrats ont bien compris
27:04le signal aussi.
27:05Richard Millet.
27:06Je voulais simplement dire
27:07quelque chose de beaucoup plus précis.
27:09Tout à l'heure,
27:10Maître Darwa et Franck Louvrier
27:12disaient que Nicolas Sarkozy
27:15est très combatif en ce moment.
27:16Mais vous avez vu ce qu'a dit
27:17Maître Darwa.
27:18Il a dit,
27:19il parlait du bruit.
27:20Et je pense que c'est la chose
27:21la pire en prison,
27:23c'est que le bruit ne cesse pas.
27:2524 heures sur 24.
27:26Vous êtes isolé dans une cellule,
27:28vous avez du bruit et du boucan.
27:29C'est plus que du bruit,
27:30c'est du boucan.
27:31Et ça, c'est terrifiant.
27:33L'exécution provisoire,
27:35Emmanuel Macron l'a également évoqué.
27:38Quant aux questions
27:39d'exécution provisoire,
27:42j'ai vu que plusieurs
27:43responsables politiques
27:46souhaitaient s'en emparer.
27:47Le président du Sénat
27:48l'a indiqué,
27:49le garde des Sceaux aussi.
27:50Je pense que c'est un débat
27:51légitime dans une démocratie.
27:53Parce que tout le monde souhaite
27:55qu'il puisse y avoir
27:57des voies d'appel
27:58et de recours.
27:59Mais c'est un débat
28:01qui doit être mené
28:01dans le calme
28:02et indépendamment
28:04des cas spécifiques.
28:07Là aussi,
28:07pour que notre justice
28:08puisse se faire
28:09et puisse évoluer
28:10dans la sérénité
28:12qui convient.
28:14Et je souhaite
28:14que ce soit cette sérénité
28:16qui accompagne
28:17tous les débats
28:18sur ce sujet.
28:19C'est marrant parce que
28:20je suis vraiment
28:22très très sévère
28:22sur le président de la République.
28:24Et sur ces deux interventions,
28:26je vois peut-être
28:26des choses que vous ne voyez
28:27pas de la même manière.
28:28Il n'a rien dit.
28:29Vous vous rendez compte ?
28:30On se faisait la réflexion
28:32avec Joseph.
28:33On se disait
28:33Emmanuel Macron
28:34se présente encore
28:35comme le garant
28:36du bon fonctionnement
28:37des institutions.
28:38Ça ne manque pas de sel
28:39quand même.
28:40Ça ne manque pas de sel.
28:41Il a foutu en l'air
28:42les institutions de la 5e.
28:43Mais non mais pardon,
28:44mais c'est vrai ou pas ?
28:45Il a foutu en l'air
28:46les institutions.
28:46Tout est bloqué.
28:48Je vous dis que
28:49sur l'exécution provisoire...
28:50Mais il dit juste
28:51qu'il y aura un débat.
28:52Non, oui.
28:53Mais le fait même
28:53qu'il en parle...
28:55On a se félicité
28:56qu'il dise qu'il peut
28:57éventuellement
28:57il y avoir un débat.
28:58Il n'a rien dit.
28:59Il n'a rien dit.
28:59Il n'a rien dit.
29:01Une fois de temps en temps de défendre le président de la République, je n'y serais pas arrivé.
29:05Mais je pense qu'il fait passer à la manière d'Emmanuel Macron, avec subtilité, nuance, à demi-mot, tout ce que vous voulez.
29:14Il n'empêche que d'un côté, il reçoit Nicolas Sarkozy le vendredi.
29:18Et de l'autre, il dit que l'exécution provisoire, il faut la repenser.
29:22Donc je vois un continuum.
29:25Et de l'autre côté, il fait en sorte que Nicolas Sarkozy n'ait plus sa Légion d'honneur.
29:29Parce qu'il y a largement contribué aussi.
29:31Mais ça, c'est un autre chose.
29:35Oui, parce que ça concerne aussi Nicolas Sarkozy.
29:37Vous avez dit que cette décision de justice avait un petit peu brisé le sacré du poste présidentiel.
29:43J'ai posé la question, effectivement.
29:44Je fais le parallèle entre le roi et le président de la Vème.
29:50Vous voyez, c'est-à-dire que c'est la chute du roi et la chute du président de la Vème.
29:54Qui était l'héritier, le président de la Vème République, de mille ans d'histoire.
29:59De Gaulle, il a réuni mille ans d'histoire avec sa constitution de 58.
30:04Mais donc moi, je fais partie de ceux qui pensent qu'en effet, cette décision de justice a brisé un peu plus le sacré de la fonction présidentielle.
30:09Oui, vous avez raison.
30:10Donc quand le président actuel...
30:11Mais je pense qu'il en a conscience.
30:12Oui, mais je veux bien qu'il y ait l'indépendance de la justice.
30:15C'est une des rares choses, je pense.
30:18Alors, il ne l'exprime pas clairement parce qu'aujourd'hui, c'est toujours très compliqué avec Emmanuel Macron.
30:24Mais je pense qu'il a pris conscience de quelque chose.
30:27Et comme il pense peut-être revenir en 2032...
30:30Oui, il espère.
30:30C'est une petite bouche alors.
30:32Vraiment, c'est tellement subtil qu'on ne prend pas pensée.
30:34C'est la pensée complexe.
30:35Je vous livre mon sentiment et je ne suis pas sûr.
30:39Je vous le livre.
30:40Mais manifestement, je suis minoritaire.
30:42Il a tellement bien réussi, on en prendrait bien pour 15 ans.
30:44Il faut dire.
30:46Vraiment.
30:47Pourquoi pas 15 ans après tout ce qu'il a fait ?
30:49Vous n'allez pas beaucoup aller dans l'aile madame, cher Yoann Ozaï.
30:54Je pense qu'ils ne vont pas souvent vous recevoir.
30:58Écoutez ce que disait Henri Guéno, qui a été remarquable hier soir.
31:01Henri Guéno sur ce plateau.
31:03Et qui est toujours d'ailleurs remarquable.
31:05Dans l'expression, dans le sentiment, dans la loyauté aussi.
31:09Et dans son ethos, comme dit l'autre.
31:11Et je vous propose d'écouter.
31:12Il disait que les voyous se marrent ce matin.
31:16C'est grave, c'est grave.
31:18Il va peser sur l'avenir de nos institutions, de notre pays.
31:23Aller donc après ça, essayer de restaurer l'autorité dans ce pays.
31:27Vous savez qui est content aujourd'hui ?
31:28Qui se marrent ? Les voyous.
31:30Je laisse la justice faire son examen de conscience.
31:34En tout cas, moi, aujourd'hui, j'ai honte de mon pays.
31:37Et puis...
31:39Là, c'est clair.
31:40Oui, c'est clair.
31:40Eh oui.
31:41Eh oui, c'est clair.
31:42Il a raison.
31:43Et derrière, souvent les propos de Henri Guéno, c'est des moments, il y a quelque chose de très juste.
31:48C'est la crainte.
31:49La crainte que les juges, quand vous regardez la décision, c'est-à-dire que sur les 400 pages, il y a 20 pages sur Nicolas Sarkozy.
31:55Et puis, dedans, cette crainte, c'est que les juges disent, ils, les personnes accusées, n'ont pas fait ceci ou cela, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne l'aient pas fait.
32:04Alors moi, pardonnez-moi à ce type d'argument, moi, ça me fait froid.
32:07Mais il y a même pire que ça.
32:08Mais il n'y a pas de preuve.
32:09Mais il y a même pire que ça.
32:10Dans le jugement, il est écrit noir sur blanc que Claude Guéant et Brice Hortefeux ont dit qu'ils n'avaient pas prévenu Nicolas Sarkozy et que c'était une preuve, précisément, qu'ils l'avaient.
32:24J'ai la phrase.
32:25Le soin particulier...
32:27Je vous assure, là, on est...
32:28C'est stalinien.
32:31Adonnez-moi.
32:32C'est stalinien.
32:32Le soin particulier que Claude Guéant et Brice Hortefeux ont mis à présenter Nicolas Sarkozy comme étant étranger à ce processus corrobore au contraire le fait qu'il en était parfaitement informé.
32:42Non, mais c'est magnifique.
32:43Quand on n'a pas de preuve, on cherche en train de faire.
32:45Non, mais là, c'est magnifique.
32:46Je dis, c'est les procès staliniennes.
32:48Là, pardonnez-moi.
32:49Donc, chaque phrase...
32:50Alors, je veux bien que Philippe Bézière, qui n'est pas là, nous dise que le jugement est parfaitement...
32:52Tout citoyen, aujourd'hui, doit être inquiet.
32:54Oui, je pense, oui.
32:55Tout citoyen, aujourd'hui, doit être inquiet.
32:56Bien sûr.
32:57Bien sûr.
32:58Nous le sommes.
32:58Nous le sommes inquiets.
33:02À l'Assemblée nationale, il y a eu un échange, et on en a parlé tout à l'heure.
33:06On peut revoir, d'ailleurs, la phrase de Rémi Hetz.
33:07Rémi Hetz, là aussi, ça montre la toute puissance de la justice.
33:11C'est-à-dire qu'un procureur qui dit ça de son ministre de tutelle...
33:15Vous imaginez ça, il y a 30 ou 40 ans ?
33:18Et vous avez un procureur qui dit qu'il y a un risque qu'une telle visite soit ressentie par les magistrats et perçue par l'opinion comme une forme d'obstacle à cette sérénité recherchée.
33:27C'est extraordinaire, d'ailleurs.
33:29C'est extraordinaire.
33:30Alors, tout à l'heure, je me demandais le pouvoir du ministre du garde des Sceaux.
33:36Il a une autorité hiérarchique sur les procureurs, et c'est lui qui les nomme.
33:40Et c'est lui qui les nomme.
33:41Vous savez, quand les juges se sont aussi pris le goût de s'essuyer les pieds sur les ministres de la justice, qu'il s'agisse de Pierre Méniori ou de M. Mercier,
33:49on a oublié ça, ça n'étonne pas aujourd'hui.
33:53En tout cas, je ne sais pas si M. Darmanin, c'est à M. Darmanin de le convoquer demain matin.
33:59Oui, et après, une fois qu'il l'a convoqué.
34:01Et donc, M. Darmanin, il applique les règles, tout simplement.
34:04Déjà, tu peux avoir une explication entre hommes, quand même.
34:07Les juges ne sont responsables de rien.
34:09Il va peut-être y avoir une explication entre hommes.
34:10D'accord.
34:10Même quand les juges font d'énormes erreurs, souvenez-vous, dans l'affaire Outreau, le juge Burgot a écopé d'un blâme.
34:16Donc, à partir du moment où ils sont responsables de rien, je vais vous dire, et M. Darmanin ne fait qu'appliquer...
34:20Je vous propose d'écouter cet échange entre Benjamin Lucas, qui est député...
34:25Écologiste, mais gauche-pastèque, génération-tôt.
34:29Et Gérald Darmanin, précisément, sur sa visite possible, même certaine, à la prison de la santé.
34:37Et c'était au Parlement, à l'Assemblée nationale, aujourd'hui.
34:40M. le garde des Sceaux, vous hisserez-vous à la hauteur de votre devoir républicain, au-delà de vos sentiments légitimes pour l'homme,
34:48et même de la compassion pour le repris de justice, et vous réjouir que la France compte encore au rang des démocraties,
34:54dont la justice est indépendante et condamne ceux qui doivent l'être, sans épargner les puissants.
34:59Le président Nicolas Sarkozy n'a pas été condamné définitivement pour les faits pour lesquels il est en prison.
35:05Il y a une exécution provisoire qui l'a exécutée.
35:08C'est la décision souveraine et indépendante de la justice, que nous respectons toutes et tous.
35:12Je voudrais simplement, en tant que parlementaire, corriger le fait que quelqu'un qui est condamné définitivement,
35:18c'est quelqu'un qui a fait épuiser son appel et sa cassation.
35:21Je pense qu'en tant que parlementaire, vous pourriez le souligner.
35:23Pour le reste, vous avez parfaitement raison, monsieur le député.
35:28La justice est parfaitement indépendante dans notre pays.
35:31C'est le cas pour tous les citoyens, et Nicolas Sarkozy n'est pas une exception.
35:36Mais par ailleurs, il est tout à fait normal, et c'est tout à fait légitime,
35:40de s'enquérir, comme pour tous les détenus de France.
35:42Mais celui-ci, avouez-le, pose des questions plus complexes de sécurité, de sa sécurité.
35:48Monsieur le garde des Sceaux, vous êtes décidément bien macroniste.
35:51On vous reconnaît bien là.
35:52Le en même temps, appliqué à Nicolas Sarkozy.
35:54On ne peut pas être au Panthéon une semaine et à la santé l'autre.
35:57On ne peut pas glorifier Badinter et piétiner, tergiverser avec l'état de droit la semaine suivante.
36:01Il est tout à fait normal que dans la séparation des pouvoirs,
36:05l'exécutif ou le législatif vienne voir ce qui se passe en prison.
36:07Vous ne vous en privez pas d'ailleurs.
36:09Votre groupe, ainsi qu'un groupe de la France insoumise, a visité plus de dix fois
36:12monsieur Georges Ibrahim Abdallah, condamné définitivement pour crime à perpétudé pour assassinat.
36:18Voilà, j'ai dix-sept visites de parlementaires.
36:22Vous regardiez la condition du détenu.
36:24Je pense, je pense que tous les détenus, tous les détenus, qu'on soit parlementaire ou ministre,
36:30puissent voir les conditions de détention.
36:31Un peu de hauteur, monsieur le député, vous grandirez.
36:33Musclé, vous avez dit tout à l'heure que le président Macron avait enlevé sa légion d'honneur à Nicolas Sarkozy
36:43et sur les réseaux, ce que vous avez dit est contesté.
36:46Alors, ça revient un peu à ça, mais ce n'est pas tout à fait ça.
36:49Ça revient beaucoup à ça.
36:50C'était démuni de ce pouvoir qu'il avait donné au chancelier, je crois.
36:54Absolument, au grand chancelier.
36:55Parce qu'Emmanuel Macron, sentant la condamnation de Nicolas Sarkozy arriver,
37:06s'était dit, je vais devoir lui retirer la légion d'honneur.
37:09Comme il n'a pas voulu le faire lui-même, il a dit dorénavant,
37:13je vais confier ça au grand chancelier de la légion d'honneur.
37:15Donc, il s'est défaussé quelque part.
37:17Donc, ça revient au même.
37:18Je considère qu'Emmanuel Macron a retiré la légion d'honneur de Nicolas Sarkozy.
37:22Oui, je peux vous le redire.
37:22Non, c'est rare, c'est vrai, c'est rare.
37:26Quand on a donné la relation entre les deux hommes ces dernières années...
37:29Bon, voilà ce qu'on pouvait dire, évidemment, sur ce sujet.
37:31Ce soir, on avait beaucoup d'autres thèmes à effleurer,
37:34à passer en revue plus exactement.
37:37Et hélas, nous allons les effleurer,
37:38parce qu'il nous reste une dizaine de minutes.
37:41Un mot sur les retraites.
37:42Alors, c'est très...
37:43Sur les retraites, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron a dit aujourd'hui...
37:46Vous voyez à quel point la parole d'Emmanuel Macron est fiable.
37:49C'est-à-dire...
37:50Il n'a dit...
37:51Il a dit aujourd'hui qu'il n'y avait pas de suspension, c'est bien ça.
37:54Il dit qu'il n'y a pas de suspension.
37:56On l'a d'ailleurs le son, je demande à Benjamin Nau.
37:57Mais Sébastien Lecornu, deux heures plus tard, dit si, si, il y a suspension.
38:00Alors, écoutez ce qu'a dit Emmanuel Macron,
38:02puisqu'il a dit le contraire de ce que dit son Premier ministre.
38:06Le Premier ministre a fait un choix pour apaiser le débat actuel qui a consisté à proposer le décalage d'une échéance.
38:18Je le dis ici parce que ça n'est ni l'abrogation ni la suspension.
38:22C'est le décalage d'une échéance qui est la prochaine échéance, celle des 63 ans au 1er janvier 2027,
38:27qu'il a décalée au 1er janvier 2028, avec un financement par des économies.
38:32C'est ce qu'il a dit dans son discours de politique générale.
38:35Il l'a fait dans un souci d'apaisement, et c'est le débat parlementaire qui donnera l'issue de ce sujet.
38:42Et donc maintenant, c'est le travail du gouvernement et du Parlement.
38:46Pour ma part, je ne peux simplement vous dire qu'une chose.
38:49L'avenir de notre système par répartition, qui, je le rappelle, est un système où les actifs payent pour la retraite de leurs contemporains,
38:56n'est pas équilibré avec l'âge de départ actuel.
39:00Et donc, ce faisant, on a décalé à 2033 la perspective des 64 ans.
39:06De toute façon, il faudra reposer le débat.
39:08Et je me félicite que le Premier ministre ait souhaité en même temps réouvrir ce débat,
39:14et que plusieurs forces syndicales et patronales aient manifesté leur envie de le reprendre.
39:19Et il faut le faire de manière apaisée.
39:21Rouvrir, hein ?
39:22Rouvrir, oui.
39:23Rouvrir ce débat.
39:24Mais, donc, il dit le contraire.
39:27Il n'y a pas de suspension ni abrogation.
39:29Il a été...
39:29C'est le décalage.
39:30Je ne contrôle plus rien.
39:30Il a été démenti deux heures plus tard par Sébastien Lecornu lors des questions au gouvernement.
39:35Mais, effectivement, ce n'est même plus lui qui décide, en fait.
39:37Emmanuel Macron, il n'est plus maître de grand-chose.
39:40Ce sont les parlementaires qui vont décider.
39:42Sébastien Lecornu...
39:43La parole de Sébastien Lecornu est plus importante que celle du président de la République en ce moment.
39:47Il veut juste récupérer un petit peu la main sur le débat,
39:50remacroniser le débat, neutraliser un petit peu Sébastien Lecornu,
39:53parce qu'on sait que le président n'a toujours pas avalé la pilule de cette suspension de la réforme des retraites
39:57que Sébastien Lecornu, en réalité, lui a arraché notre pilule.
40:00Mais, à ce point-là, vous vous rendez compte, ce que dit Jules,
40:03c'est qu'il veut reprendre la main sur Sébastien Lecornu.
40:06Il veut neutraliser Sébastien Lecornu.
40:08Enfin, ça devient maladif, parce que Sébastien Lecornu,
40:14c'est la dernière personne grâce à laquelle Emmanuel Macron tient encore, je veux dire.
40:18Donc, s'il en est à se dire...
40:19Le dernier fusible.
40:20S'il en est à se dire, comment est-ce que je vais pouvoir neutraliser mon Premier ministre ?
40:24Là, c'est vraiment maladif.
40:25Il faut reprendre la lumière.
40:25Et encore une fois, Emmanuel Macron s'était quand même fait...
40:29Comment dire ?
40:30Il ne parlait jamais, normalement, de politique intérieure quand il était à l'étranger.
40:35Depuis quelques semaines, il le fait de plus en plus.
40:37C'est bien la preuve qu'il veut être dans le débat politique, même si...
40:40Est-ce que ça change l'accord entre Lecornu et Olivier Faure, ce qui s'est dit aujourd'hui ?
40:45Non.
40:45Non, absolument pas.
40:47Non, mais de toute manière, Sébastien Lecornu, on a quand même un peu compris qu'il s'était un petit peu affranchi du président de la République
40:52lorsqu'il a fait son deuxième gouvernement.
40:54Il y en a un qui s'est beaucoup affranchi, manifestement, c'est Emmanuel Valls, parce qu'il vient de dire à l'instant,
40:58c'est assez drôle d'ailleurs, le macronisme a été la négation du politique.
41:03Et il est resté donc dans un gouvernement, mais il vient de sortir du gouvernement.
41:07C'est une interview qu'il a donnée au point.
41:13Écarté du gouvernement, l'ancien Premier ministre vide son sac et défend une coalition de centre-droit au centre socialiste pour la présidentielle.
41:19Macron, Lecornu, Rotaillot, Darmanin, effectivement, ça va être...
41:23Il a raison, je pense, Pascal.
41:25Tactiquement, il a raison de son point de vue.
41:27C'est-à-dire qu'effectivement, la seule chance, c'est d'avoir un bloc central pour...
41:33Je crois qu'il parlait du macronisme.
41:34Plus largement, quand il dit, il ne dit pas de la politique, il dit du politique.
41:38Et ça me fait rebondir ce que vous avez dit tout à l'heure à propos de la fin de quelque chose qui était représenté par l'emprisonnement de Nicolas Sarkozy.
41:45Mais il me semble que c'est plutôt Emmanuel Macron qui est le faux soyeur de la Ve République.
41:50Ils ne sont pas très reconnaissants, tous ces gens.
41:52Moi, c'est ça qui me gêne.
41:53Dès qu'ils sortent du gouvernement, ils crachent dans la soupe.
41:56Emmanuel Valls existait avant Emmanuel Macron.
41:58Vous avez raison, ça fait partie des politiques.
41:59Qui est reconnaissant dans les mondes ?
42:02Moi, je peux vous en citer, des gens reconnaissants.
42:04Rachida Dati.
42:05Jamais un mot contre Emmanuel Macron, ni contre Nicolas Sarkozy.
42:08Rachida Dati a fait preuve de loyauté.
42:09Gérald Darmanin, je peux vous en citer.
42:11Non, mais vous avez raison.
42:12Rachida Dati, vous avez raison.
42:12Ils font tous le bon diagnostic, mais 8 ans trop tard.
42:16Ce que dites-vous ?
42:17Je dis, ils font tous le bon diagnostic, mais 8 ans trop tard.
42:21Je vois que vous êtes assez en forme aujourd'hui, Yohann Ozaï.
42:24Sur les retraites, on a dit qu'on effleurait.
42:27Un mot sur le Louvre également.
42:29Peut-être que vous vouliez...
42:31Ah oui.
42:32Parce que là aussi, c'est hautement symbolique.
42:33Moi, je ne peux pas m'empêcher de penser, ça va faire plaisir peut-être à Yohann, sûrement,
42:38à cette cérémonie de 2017 où Emmanuel Macron était le premier solitaire du Louvre
42:43et traversait le Louvre comme bel fégor.
42:46Et tout le monde disait, c'est absolument formidable, il a trouvé une symbolique formidable.
42:49Et là, c'est en train de lui revenir en boomerang.
42:51Et Claude Alain Croix.
42:52Ah, je suis désolé.
42:53C'est hautement symbolique pour la Macronie, ça, ce qui vient de se passer.
42:56On ne peut pas ne pas mettre les deux en relation, ce n'est pas possible.
42:59Bon, vous avez vu également que ce changement de vitrine a fait parler parce que les vitrines
43:04d'avant étaient, paraît-il, plus efficaces que les vitrines de maintenant.
43:07Parce que les vitrines d'avant permettaient, si la vitrine était attaquée, un coffre-fort
43:13de se rabaisser.
43:15Comme dans les films.
43:16Oui, comme dans les films, comme vous dites.
43:17Mais visiblement, on a changé ces vitrines, Richard Niel.
43:20On sait aussi, pardon, que Mme Laurence Descartes a dit à ses équipes que, de toute façon,
43:24le verre avait tenu parce qu'il n'était pas tombé.
43:26Voilà.
43:27Alors qu'il y a eu un trou dedans et que les personnes se soient saisies, ça ne pose pas de problème.
43:31Mais le verre avait tenu.
43:32Donc, alléluia, le verre a tenu.
43:34La deuxième chose qu'on a vue, pardonnez-moi, c'est qu'aussi, ces bijoux n'étaient pas assurés.
43:42Ça, pardonnez-moi, ça aussi, c'est quand même quelque chose de baroque.
43:46Mais est-ce que c'est assurable ?
43:48Oui, c'est assurable.
43:49Vous vous rendez compte de l'image, quand même.
43:51Oui, l'image, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, mais c'est un tout.
43:53Richard Millet.
43:54Souvenez-vous, hier matin, Rachida Dati disait, pour remédier à tout ça, il y a des appels d'offres concurrentiels.
44:01Donc, ça veut dire qu'il faut attendre encore des semaines.
44:03Des mois, des mois.
44:04Tout va bien, tout va bien.
44:05Mais oui, mais qu'est-ce qu'on peut faire autrement ?
44:10Est-ce qu'on pourrait faire autrement ?
44:12C'est ça la difficulté, réformer l'État ?
44:14Est-ce qu'on peut se passer des appels d'offres, etc. ?
44:17Je pense que ça va être très difficile.
44:19C'est-à-dire que vous avez monté un véritable barnum depuis des années, des années, des années,
44:24et que tout devient compliqué pour agir sur le réel.
44:27C'est-à-dire que vous ne pouvez plus construire un stade de football.
44:29Vous ne pouvez plus construire une ligne de chemin de fer entre laquelle, aujourd'hui, c'est Toulouse et Castres, je crois.
44:37Vous ne pouvez plus rien faire.
44:40Vous ne pouvez pas construire un élément en France.
44:41Mais un maire, pour une poubelle, il est obligé de demander à la gloire.
44:44En tout cas, je ne comprends pas que Mme Laurence Descartes soit toujours en poste.
44:49Je ne comprends pas.
44:51En 1911, lorsque son prédécesseur, Glorieux Prédécesseur, il y a eu la Joconde, qui avait été volée,
44:57il n'est pas allé présenter sa démission, il a démissionné.
45:00Voilà, le directeur de Louvre et Mme Laurence Descartes est toujours en poste.
45:04Avec un certain nombre, en plus, de mensonges.
45:08On dit qu'il y a eu du personnel en moins, c'est totalement faux, il n'y a pas de personnel en moins.
45:13C'est toujours, depuis 2010, 2015, 2025, c'est 1200 agents de surveillance.
45:19Elle jouit, Mme Descartes.
45:20D'une impunité.
45:21Non, d'une bonne réputation.
45:23Elle a été à l'origine du Louvre...
45:25Elle n'est pas la seule, là, pardon.
45:27Oui, mais du Louvre d'Abu Dhabi.
45:29À Abu Dhabi, elle a été à l'origine...
45:31Il y a-t-on à dire que le Louvre-Lens, c'est elle aussi ?
45:33Mais, vous me doutez bien, quand vous êtes nommée au Louvre, vous êtes dans l'excellence.
45:40Oui.
45:40Donc, cette femme que je ne connais pas...
45:41On avait son prédécesseur, son prédécesseur, c'était formidable.
45:44Cette femme que je ne connais pas a une réputation dans ce monde-là et dans ce milieu-là...
45:49Oui, dans un certain milieu, dans un milieu mondain.
45:51Voilà.
45:52Oui, dans le milieu de la culture, pas dans le milieu de...
45:54Le milieu culturel n'est pas forcément mondain, vous savez.
45:57Je vais te trouver de marrant.
45:59Mais de toute façon, c'est un ministre mondain, pardonnez-moi.
46:02Là, le ministre de la culture, c'est un monde mondain, si j'ose dire.
46:07C'est un univers...
46:08Je crois justement que Rachida Dati, elle fait le boulot.
46:10Oui.
46:11Elle est là-dessus, elle ne l'est pas.
46:12Mais elle ne l'est pas, bien évidemment.
46:14Parce qu'elle, elle est cash, bien évidemment.
46:16Mais tout ce monde-là, vous le connaissez ?
46:18Vous connaissez les directeurs de musées ?
46:20Vous connaissez le monde de la culture ?
46:22Vous connaissez les personnels qui décident ?
46:25C'est effectivement...
46:26À mon donné, c'est personne qui est responsable de rien.
46:28Un espace mondain, oui, on peut le dire.
46:31C'est trop tard pour parler de ça.
46:32Mais avec les établissements publics, Emmanuel Macron n'a pas de chance.
46:38Regardez le temps qu'il a mis pour nommer quelqu'un à la tête de la Médicis,
46:41qui est quand même la vitrine de la France en Italie.
46:43Regardez ce que c'est devenu.
46:45Bon, les dispositifs et bords de sécurité ont fonctionné, visiblement.
46:48Les agents étaient au complet.
46:50Et dès son arrivée, Laurence Descartes avait demandé des audits de sécurité.
46:54Alors, tout va bien.
46:55Tout a fonctionné.
46:56Il faut tout avancer parfait.
46:57Mais je ne dis pas ça.
46:58Je ne dis pas ça.
46:59Vraiment, je ne dis pas ça.
47:00Aucun dysfonctionnement.
47:01En 2011, le directeur du Louvre, lui, avait un son de l'honneur et démissionne.
47:05Oui.
47:06Enfin, personne ne démissionne jamais, vous le savez bien.
47:09En tout cas, sauf le général de Gaulle et quelques-uns.
47:13Effectivement.
47:13Parce que les gens gardent leur pouvoir et gardent leur poste.
47:16Et ils sont attachés et ils expliquent que ce n'est pas de leur faute.
47:19C'est 88 millions d'euros.
47:21Oui.
47:2388 millions d'euros.
47:24Le préjudice.
47:24Le préjudice du butin.
47:26Donc ça, on laisse.
47:28C'est personne ne responsable de rien.
47:30Mais vous avez raison, Pascal.
47:33Une enquête, ce que je veux vous dire, c'est que peut-être une enquête peut être en place avant de couper des têtes.
47:38Peut-être.
47:39Non, mais il y a quelque chose qui s'est fait.
47:40Le mal est fait.
47:42Voilà.
47:42Oui, vous voulez dire quelque chose, Richard ?
47:44Non, je voulais dire que le fait qu'on ne puisse pas démissionner en France, on ne démissionne de rien aussi, type d'époque.
47:49Oui, alors vous pensez qu'on démissionnait il y a 50 ans ?
47:54L'honneur voulait qu'on se retirera en 1911, quand la joie qu'on démissionne.
47:58Voilà, écoutez, moi j'ai été dans un domaine longtemps qui s'appelait le football.
48:04Il y a eu le drame du ESL, avec 40 morts.
48:07Et le président de l'Union Européenne, qui s'appelait Jacques Georges, n'a jamais démissionné.
48:11Jamais.
48:11Et puis quand il y a eu la catastrophe de Furiani, que je sache, le président de la Fédération n'a pas non plus démissionné.
48:19Qu'est-ce que je vous dis ?
48:20Il s'appelait M. Fournet-Faillard.
48:21Donc c'était un domaine que je connaissais bien.
48:24Avant de rencontrer la politique, M. Gauthier Lebrette va arriver sur ce plateau.
48:30J'ai tenté, je vous préviens, de défendre le président de la République.
48:33Ce n'était pas arrivé depuis je ne sais combien de temps.
48:35Sur l'exécution provisoire ?
48:36J'ai vu une forme de soutien du président de la République à Nicolas Sarkozy,
48:42à travers le fait qu'il ait reçu vendredi dernier,
48:46et le fait qu'il se soit prononcé pour repenser.
48:51Contre l'exécution provisoire.
48:51Voilà, repenser les...
48:52Qu'il ait pensé de faire un débat.
48:53Je n'ai pas fait le mécanisme.
48:56Je soutiens cette excellente analyse.
48:58Ah !
48:59C'est-à-dire qu'il n'y a pas mille raisons de souligner en ce moment
49:03les gestes qui vont plutôt dans le bon sens d'Emmanuel Macron.
49:07Et quand vous recevez le vendredi Nicolas Sarkozy
49:09et que vous êtes plutôt sceptique sur l'exécution provisoire le mardi,
49:13c'est plutôt un signe qui va dans le sens du président.
49:17Écoutez, vous soumettrez ça à vos éditorialistes et vous me direz,
49:19et je vous écouterai tout à l'heure,
49:21même s'il y a le Paris Saint-Germain qui joue évidemment sur ce canal.
49:25C'est reparti.
49:25C'est reparti.
49:27Merci.
49:27Ah non, je veux quand même vous dire que dans un instant,
49:29on sera avec Nadine Morano.
49:30Nadine Morano, qu'on n'a pas entendue depuis un long moment.
49:32Oui, et on a beaucoup pensé à elle, évidemment, cet été.
49:36Et elle sort de son silence et de sa réserve aujourd'hui pour défendre Nicolas Sarkozy.
49:40On sera aussi avec Pierre Lelouch qui a été son ministre,
49:43avec Maître Pardot qui était au rassemblement ce matin,
49:46avec Franck Tapirot qui l'a conseillé aussi, Nicolas Sarkozy.
49:48Donc voilà, on va évidemment aborder encore une fois en longueur ce qui s'est passé aujourd'hui.
49:52Merci beaucoup.
49:56On va vous suivre et évidemment être avec vous jusqu'à 23h.
50:01Minuit.
50:0150.
50:01Jusqu'à 23h, évidemment, 50.
50:04Vous dormez déjà avec nous, nous sommes encore là.
50:06Exactement.
50:07Qui était terrible.
50:10Bon, mais voilà, mais tout ce que vous voulez, c'est...
50:14Il sait que je suis gentil, donc il en profite.
50:17Gérald Ventura et Gérald Ventura étaient à la réalisation.
50:20Juliette était à la vision.
50:21Merci à Raphaël Lissac qui était au son.
50:24À Benjamin Aneau, à Lucas Consalves et à Astrig Yalik qui étaient avec nous.
50:29Toutes ces émissions se sont retrouvées sur CNews.fr.
50:32Bonne soirée.
50:33Bonne soirée et pensées particulières, bien évidemment,
50:36pour un ex-président de la République qui peut-être nous écoute ce soir.
50:40et qui va passer sa première nuit en prison.
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