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  • il y a 3 mois
Sandra Budimir, fondatrice et associée du fonds Expansion, était l'invitée de Laure Closier dans French Tech, ce vendredi 29 août. Elle a parlé du fonds Expansion dédié aux start-up du new space, de la défense et des nouvelles mobilités aériennes, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:008h22 sur BFM Business et sur AMC Découverte, retour de la matinale de l'économie.
00:04Notre invitée ce matin c'est Sandra Budumir.
00:06Bonjour, vous êtes fondatrice et associée du fonds Expansion.
00:09On va parler avec vous Tech et Défense.
00:11Vous avez un fonds de 140 millions d'euros que vous avez closé en janvier
00:15avec un objectif à 200 millions.
00:17Ça fait de vous l'un des plus gros fonds pan-européens pour financer les startups
00:21du New Space, de la Défense et des nouvelles mobilités aériennes.
00:25Vous envisagez même de lancer un deuxième fonds.
00:27C'est pour voir à quel point on a besoin d'argent dans ce secteur.
00:31Qu'est-ce qui manque aujourd'hui ?
00:33Est-ce que vous avez désormais beaucoup d'acteurs du private equity qui s'y mettent ?
00:37Est-ce que vous avez toujours besoin des banques ?
00:39Est-ce que vous vous sentez toujours un peu seul sur ce marché du financement de la Défense ?
00:43On en est où ?
00:44Heureusement on n'est plus seul.
00:46On a été clairement précurseur.
00:48Notre levée de fonds a pris du temps.
00:50Nous on a démarré sur le segment aéronautique, spatial et défense européen en fin 2021.
00:58Donc quelques mois avant le début de la guerre en Ukraine
01:00et avant cette espèce de prise de conscience de besoin de réinvestissement
01:04et de réarmement national et européen.
01:08Et on est arrivé à ce first closing fin 2024, janvier 2025,
01:13avec un fort soutien public, donc également prise de conscience du fonds européen d'investissement
01:20qui a investi massivement chez nous, de la banque, de la BPI,
01:24mais également de particuliers, d'individuels et d'institutionnels.
01:29On a fini à 140 millions pour le mois de janvier,
01:33ce qui fait de nous effectivement le plus gros fonds européen aérospatial et défense
01:38avec déjà 23 lignes d'investissement.
01:41Ce qu'il nous faut aujourd'hui et ce qui nous manque,
01:43c'est des fonds complémentaires pour monter à 200
01:45et ainsi atteindre un modèle de fonctionnement
01:48qui nous permet d'avoir les ressources et les moyens
01:49de continuer à accompagner ces start-up vers le succès
01:52et attirer les co-investisseurs.
01:55Voilà ce qu'il va nous falloir,
01:56puisque nous on intervient sur des tours d'investissement early stage.
02:00Il ne faut pas être seul quoi.
02:01Voilà, c'est que maintenant nos start-up commencent à lever
02:04plusieurs dizaines de millions d'euros à des valorisations significatives
02:08et pour cela, il nous faut des investisseurs à nos côtés.
02:12Anthony ?
02:12Dans quel domaine en particulier ?
02:14Vous parliez de 23 lignes d'investissement.
02:15C'est quoi les tendances dans la défense aujourd'hui ?
02:18L'intelligence artificielle, on imagine, mais à part ça, il y a quoi ?
02:21Alors nous, on investit dans l'aéronautique,
02:22le spatial et la défense en panne européen.
02:25Donc d'abord, c'est essentiellement des start-up en France,
02:28mais également au travers de 7 pays en Europe
02:30qui couvrent tous les segments.
02:32Alors si on parle de spatial,
02:34ça va être des lanceurs à l'observation au service in-orbite.
02:39Si on parle de la défense,
02:41ça va être effectivement de l'intelligence artificielle du drone.
02:45On en entend beaucoup parler ces dernières années, évidemment.
02:48Mais quand on parle de la défense,
02:49on en parle aussi de manière transverse,
02:51c'est-à-dire qu'elle touche toutes nos start-up,
02:53qu'elle soit du segment spatial ou même nouvelle mobilité urbaine.
02:56On a dans notre portefeuille Ascendance
02:58qui fait de l'hybridation d'aviation.
03:03Donc à la base, focus marché civil
03:06et qui aujourd'hui développe des programmes avec la DGA.
03:10Mais 23 entreprises et vous n'avez investi que 40 millions.
03:13C'est-à-dire que les tours sont petits en fait.
03:15Les besoins de financement, c'est des petits tours de table.
03:17Alors il y a deux raisons à cela.
03:18C'est que nous, on a démarré les investissements
03:20avant le closing du fonds,
03:22donc avec des plus petits moyens.
03:24Donc on a, grâce à des individuels,
03:26réunis une vingtaine de millions déjà il y a trois ans,
03:29ce qui nous ont permis de rentrer dans les start-up assez tôt,
03:32donc avec des plus petits tickets.
03:34Mais aujourd'hui, nos tickets sont plutôt autour de
03:37un million sur les tours à 5-10 millions.
03:42Et puis après, on pourra aller jusqu'à 10 millions.
03:43Et du coup, est-ce qu'on joue à armes égales
03:45avec notamment les États-Unis
03:46où on voit que les ordres de grandeur
03:47ne sont pas les mêmes sur les levées de fonds ?
03:49Alors il y a eu l'une des stars, c'était Anduril ces derniers temps.
03:51Ils ont levé quelque chose comme 2 milliards de dollars.
03:54Enfin c'est énorme, on voit que vraiment,
03:55c'est plusieurs zéros en plus.
03:57Donc est-ce qu'on peut être aussi performant que les Américains ?
03:59Alors si on parle de performance,
04:01on va parler de performance,
04:02il y a la taille du ticket et la valorisation des start-up.
04:06Donc c'est ça qui rend aussi l'investissement
04:09dans les start-up européennes très attractif aujourd'hui,
04:12c'est que les valorisations sont un petit peu moindres,
04:15le coût d'entrée est un petit peu moins élevé,
04:17mais le gain potentiel est très élevé.
04:19Parce qu'effectivement, ce n'est pas parce que nos start-up
04:22démarrent avec moins de fonds
04:24qu'elles ne peuvent pas atteindre des valorisations significatives
04:27et des tailles significatives.
04:29On a une de nos start-up de notre portefeuille
04:30que je ne peux pas citer encore,
04:32mais qui vient de réaliser pour la première fois
04:34en tant que start-up européenne,
04:36un exercice sur le sol américain,
04:39sur une base militaire américaine,
04:41avec 30 000 soldats, 7 ou 8 nations.
04:43Donc ça veut dire que nos start-up,
04:46elles ont un potentiel de croissance et de marché,
04:50et donc derrière, de pouvoir lever des fonds.
04:52Ce qui va être effectivement important,
04:54c'est quand il va falloir lever
04:55de 100 millions, 500 millions, 2 milliards,
04:58il va falloir savoir qui va le faire.
05:00Et alors qui ?
05:00Parce qu'on a vu des banques fruleuses pendant des années,
05:03des banques qui changent,
05:04des investisseurs institutionnels qui ont toujours du mal.
05:06Est-ce qu'aujourd'hui, vous les trouvez à vos côtés ?
05:08On commence à les trouver à nos côtés,
05:11également pour plusieurs facteurs.
05:13Nous, quand on a démarré,
05:14on était les seuls à s'intéresser
05:16au marché européen aérospatial et défense.
05:18Aujourd'hui, il y a quand même d'autres fonds
05:21qui se sont structurés et qui se sont lancés.
05:24Ça va être pareil pour les plus gros fonds
05:27ou le private equity.
05:28C'est-à-dire qu'on voit bien
05:29que tout ça est en train de se structurer.
05:30Et d'ailleurs, il y a un effort important
05:32qui est top-down.
05:34Donc c'est bien que nous, on s'y intéresse,
05:36mais c'est bien aussi qu'il y ait une impulsion gouvernementale
05:39au niveau national et au niveau européen.
05:41On le voit bien avec, au niveau européen,
05:43réarme Europe.
05:44C'est-à-dire qu'on envoie des signaux forts au marché
05:46qui disent qu'il y a du budget.
05:48Il y aura peut-être de la préférence nationale ou européenne.
05:52Il y aura des marchés pour nos boîtes
05:53et pour nos start-up.
05:55Et on fait la même chose au niveau national
05:56avec cette fameuse journée
05:59qui a eu lieu au mois de mars
06:00entre le ministère de l'Économie
06:02et le ministère de la Défense
06:03pour apporter un peu de pédagogie
06:05au marché financier.
06:06Donc il n'y a plus cette différence d'état d'esprit
06:07entre l'Europe et les États-Unis
06:09avec les États-Unis
06:10où, en gros, les investissements dans la Défense
06:12sont considérés comme patriotiques et stratégiques
06:14et la France, on donne des sous aux grands méchants.
06:18Alors, ça a énormément changé.
06:21Ce qui est toujours un petit peu différent,
06:24c'est qu'aux États-Unis,
06:25l'investissement dans la Défense,
06:26c'est une commodité.
06:27On investit de manière...
06:29parce que c'est rentable.
06:31Ce n'est pas très patriotique.
06:32Évidemment, c'est un investissement de conviction,
06:34mais aussi parce que ça rapporte de l'argent.
06:36En France et en Europe,
06:37ça commence à être le cas.
06:39Nous, on est un fonds d'investissement
06:40indépendant et privé.
06:42Donc si on s'est lancé sur ce marché-là,
06:44c'est qu'on va...
06:45on promet et on va atteindre
06:48une certaine performance
06:49et on va rendre le fonds
06:50à un certain niveau de performance
06:52parce qu'on croit à ça.
06:54Mais ce dont on a besoin,
06:56parce qu'on a pris du retard
06:57sur ce sujet d'investissement privé
06:58des startups,
07:00c'est quand même d'un lien public-privé
07:01beaucoup plus fort
07:02qui s'est bien mis en place
07:04depuis 2-3 ans.
07:06C'est quoi les manques aujourd'hui ?
07:08Où est-ce qu'il faut investir ?
07:09Il y avait le sujet des drones.
07:10Désormais, on a avancé.
07:11On a Thurgis et Gaillard.
07:13On a Altares.
07:14Ils ne font pas la même chose,
07:15mais c'est des boîtes qu'on suit aujourd'hui
07:16et qui cartonnent.
07:18Où est-ce qu'il faut investir aujourd'hui ?
07:20C'est quoi le petit levier ?
07:22Le petit...
07:23Donc, vous l'avez cité,
07:24le drone,
07:25l'intelligence artificielle,
07:26il faut continuer à investir massivement.
07:28Mais je dirais,
07:28il ne faut pas délaisser
07:31aucun de nos segments.
07:33On a, je trouve,
07:35personnellement,
07:35ces derniers mois,
07:37dernières années,
07:37peut-être délaissé
07:38la nouvelle mobilité urbaine.
07:40C'est vrai que nous,
07:41on couvre ces sujets-là.
07:42On a vu quelques échecs
07:43en Europe.
07:44Je pense que là,
07:45il y aura un travail
07:45non seulement d'investissement,
07:47parce que c'est du...
07:48C'est cash intensive,
07:50comme on dit,
07:51à partir d'un certain moment,
07:52mais également de régulation.
07:54C'est-à-dire qu'à un moment donné,
07:55il va falloir aider
07:55les nouvelles mobilités urbaines
07:59et les drones
08:02à évoluer
08:03dans l'environnement aérien.
08:05Merci beaucoup,
08:06Sandra Bédimir,
08:07d'être venue ce matin
08:07dans la matinale de l'économie.
08:09de l'économie.
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