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  • il y a 7 heures
Le 8 octobre, la délégation aux droits des femmes présentait à la presse son rapport sur les femmes et les sciences. Intitulé “XX=XY, féminiser les sciences, dynamiser la société” il dénonce les inégalités qui jalonnent le parcours des femmes s'engageant dans la recherche scientifique (sous-représentation, stéréotypes de genre, violences...). Il formule plusieurs recommandations, parmi lesquelles l’instauration de quotas de filles dans les classes préparatoires scientifiques, ou encore la mise en place de temps non-mixtes dans les filières scientifiques. Les rapporteures ont insisté sur l’importance de l’enseignement des maths à l’école et sur la très forte présence de stéréotypes dès l’école primaire. Tous ces facteurs concourent à détourner les filles des filières scientifiques. Les sénatrices ont également mis en lumière le phénomène dit du “tuyau percé”, qui traduit la déperdition de femmes au cours des carrières scientifiques. Revivez leurs échanges. Année de Production : 2025

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Transcription
00:00:00Générique
00:00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans 100% Sénat.
00:00:13Les femmes manquent dans les filières scientifiques et cela leur cause des torts,
00:00:17mais cela cause des torts aussi à la société.
00:00:20Une inégalité qui prend racine dès l'école et qui perdure tout au long du parcours des femmes.
00:00:25Voilà ce que souligne un rapport sénatorial sur le sujet.
00:00:29Les parlementaires préconisent la mise en place de quotas. On écoute.
00:00:34Donc à l'occasion de la fête de la science qui a lieu cette année entre le 3 et le 13 octobre,
00:00:40nous vous présentons aujourd'hui le fruit d'un travail mené par notre délégation pendant plus de 6 mois
00:00:45sur la place des femmes dans les sciences.
00:00:48Notre rapport s'intitule XX égale XY, féminiser les sciences, dynamiser la société.
00:00:57Pour commencer, il faut rappeler que l'enjeu n'est pas celui de l'accès des filles et des femmes aux sciences de façon générale,
00:01:04mais bien aux mathématiques, aux sciences physiques, à l'informatique et aux sciences de l'ingénieur,
00:01:10les filières dites STEAM.
00:01:13Les femmes sont en effet nombreuses dans les sciences médicales et les sciences du vivant et de la terre,
00:01:18ou la biologie par exemple, mais ne représentent qu'un tiers des chercheurs scientifiques et un quart des ingénieurs en France.
00:01:27En tant qu'ingénieur en travaux publics, c'est un sujet qui me tenait particulièrement à cœur.
00:01:33Féminiser les sciences, ce n'est pas seulement un enjeu de justice et d'égalité,
00:01:38c'est aussi un enjeu d'innovation et de compétitivité pour notre recherche et nos entreprises,
00:01:43en un mot, de souveraineté nationale.
00:01:46Nous avons entendu plus d'une centaine de personnes lors d'auditions et tables rondes au Sénat.
00:01:52Des femmes chercheuses ou ingénieurs inspirantes,
00:01:55des chercheurs en sociologie, économie, psychologie ou sciences cognitives,
00:02:00des directeurs de grandes écoles,
00:02:03des professeurs du primaire, du secondaire, du supérieur,
00:02:07des étudiantes et des alumnis,
00:02:09des acteurs associatifs ou encore des représentants de l'État et des collectivités territoriales.
00:02:14Nous avons également effectué plusieurs visites de terrain,
00:02:18sur le campus de Paris-Saclay,
00:02:21à l'Institut Curie,
00:02:22au lycée Louis-le-Grand ou encore dans la Meuse.
00:02:25Nous nous sommes également rendus au Portugal, à Lisbonne,
00:02:29pour nous inspirer de leurs actions en matière de diffusion de la culture scientifique
00:02:32auprès du grand public et notamment du jeune public.
00:02:36Notre rapport se découpe en quatre grands temps,
00:02:40l'école primaire,
00:02:41l'enseignement secondaire et les choix d'orientation,
00:02:44l'enseignement supérieur
00:02:46et enfin les carrières professionnelles.
00:02:49Je vais maintenant laisser la parole à nos quatre rapporteurs.
00:02:53Nous aurons Jocelyne Antoine,
00:02:56puis Marie-Doach-Liman,
00:02:59Marie-Pierre Monnier
00:03:00et enfin Laure d'Arcos,
00:03:02qui interviendront au fur et à mesure de ces parties.
00:03:06Merci.
00:03:11Merci Madame la Présidente.
00:03:14Merci d'abord de nous avoir permis de faire ce travail transpartisan et collaboratif,
00:03:19un travail important.
00:03:21Et je salue d'ailleurs mes quatre collègues rapporteurs,
00:03:25pour tous les échanges que nous avons pu avoir
00:03:29et vous présenter aujourd'hui ce rapport.
00:03:32Une des principales conclusions de notre rapport,
00:03:37c'est qu'en matière de féminisation des sciences,
00:03:40tout commence dès la petite enfance à l'école primaire.
00:03:43En effet, l'école primaire est une étape clé
00:03:48dans la construction des écarts de performance
00:03:51entre filles et garçons en mathématiques.
00:03:54Alors que les filles et les garçons
00:03:56ont des résultats similaires à l'entrée en CP,
00:03:59dès quatre mois de CP,
00:04:01nous disons bien quatre mois de CP,
00:04:03et d'enseignement formel des mathématiques,
00:04:06une nette avance des garçons apparaît,
00:04:07qui ne fait que s'accroître tout au long des années du primaire.
00:04:13Ainsi, il quadruple jusqu'au CE1 en faveur des garçons.
00:04:18Ce phénomène est global,
00:04:19il se retrouve quel que soit le contexte social,
00:04:22familial, territorial,
00:04:25et quel que soit l'environnement scolaire.
00:04:27Cependant,
00:04:29et c'était quelque chose qui n'était pas obligatoirement très intuitif pour nous,
00:04:33les écarts sont encore plus précoces et marqués
00:04:36chez les enfants issus des familles très favorisées,
00:04:40sans doute parce qu'elles encouragent davantage
00:04:42la compétitivité académique de leurs fils.
00:04:45Certes, les écarts filles-garçons en mathématiques
00:04:47se retrouvent dans tous les pays de l'Union européenne
00:04:50et de l'OCDE,
00:04:53mais nous sommes le pays où les écarts sont les plus marqués.
00:04:58Les plus marqués.
00:05:00Comment expliquer ces écarts ?
00:05:02Il convient de rappeler, s'il en est besoin,
00:05:04qu'il n'existe aucune différence à la naissance
00:05:07entre le cerveau des petites filles
00:05:09et celui des petits garçons
00:05:11qui ont tous un sens du nombre parfaitement identique.
00:05:16Les différences qui apparaissent vers l'âge de 6 ans
00:05:18sont uniquement la conséquence des stéréotypes de biais et de genre
00:05:23auxquels les enfants sont confrontés dans leur environnement
00:05:26dès leur plus jeune âge et qu'ils intériorisent.
00:05:29Ces stéréotypes sont présents à la maison
00:05:33dans les interactions avec leurs parents
00:05:35qui encouragent davantage la motricité,
00:05:38l'autonomie et la compétitivité des garçons.
00:05:41À l'école,
00:05:43où les garçons interviennent davantage,
00:05:45en particulier,
00:05:47sur les questions de réflexion,
00:05:48là où les filles sont interrogées
00:05:50sur des questions de mémorisation.
00:05:52En outre,
00:05:54les enseignants et enseignantes
00:05:56qui sont, il faut le rappeler,
00:06:02au 3 quart,
00:06:03des femmes ayant suivi un cursus littéraire
00:06:06peuvent transmettre leur anxiété
00:06:08ou en tout cas,
00:06:09leur moindre appétence des mathématiques
00:06:11à leur élève fille.
00:06:12Un effet mimétique
00:06:14qu'on ne retrouve pas avec les élèves garçons.
00:06:17Ces stéréotypes sont aussi présents
00:06:19dans tout l'environnement socioculturel des enfants,
00:06:21les décès animés,
00:06:23les magazines, etc.
00:06:24À 6 ans,
00:06:26les enfants associent déjà
00:06:27le talent intellectuel et mathématique
00:06:29à la figure masculine.
00:06:30Face à ces constats,
00:06:32nous sommes donc convaincus
00:06:33de la priorité d'agir dès le plus jeune âge.
00:06:36Le premier levier à activer
00:06:38étant celui de la formation
00:06:40des enseignants et enseignantes
00:06:42et plus particulièrement sur deux volets.
00:06:45D'une part,
00:06:45la formation scientifique
00:06:47et la formation à la pédagogie
00:06:49des mathématiques
00:06:49des professeurs
00:06:51qui doivent être renforcés.
00:06:53D'autre part,
00:06:54la sensibilisation
00:06:55au biais de genre
00:06:56à la pédagogie égalitaire
00:06:58qui doivent être intégrées
00:07:00au concours
00:07:00en privilégiant notamment
00:07:02la formation entre pairs.
00:07:05Plus globalement,
00:07:06la culture de l'égalité
00:07:07doit davantage se diffuser
00:07:09au sein des établissements scolaires
00:07:10et notamment des contenus pédagogiques.
00:07:13Nous formulons également
00:07:14plusieurs recommandations
00:07:16afin de développer
00:07:18la culture scientifique
00:07:19pour toutes et tous
00:07:20et dans tous les territoires.
00:07:23La médiation,
00:07:24les stages,
00:07:25les sorties scolaires
00:07:26et les médias
00:07:27à caractère scientifique
00:07:28sont des vecteurs
00:07:29qu'il faut davantage mobiliser,
00:07:31notamment à destination des filles.
00:07:33Je vais maintenant
00:07:34laisser la parole
00:07:35à Marie-Jos,
00:07:36Marie-Dos, pardon,
00:07:37à Schliemann
00:07:37pour le deuxième temps fort
00:07:39du rapport,
00:07:40le collège,
00:07:40le lycée
00:07:41et l'orientation
00:07:42vers les études supérieures.
00:07:43Je vous remercie.
00:07:48Merci Jocelyne.
00:07:50Bonjour à toutes et à tous.
00:07:52Après le temps
00:07:53de l'école primaire
00:07:54vient le temps
00:07:54du collège
00:07:55et du lycée
00:07:55et des premiers choix
00:07:56d'orientation.
00:07:58Une étape charnière
00:07:59car si les bons choix d'option
00:08:00ne sont pas faits
00:08:01à 14-15 ans,
00:08:02il est ensuite compliqué
00:08:04de rejoindre
00:08:04un parcours professionnel
00:08:06à fortes dimensions
00:08:07scientifiques
00:08:08et mathématiques.
00:08:10Ces choix sont encore
00:08:11extrêmement genrés
00:08:12aujourd'hui
00:08:13et l'on peut douter
00:08:14de leur caractère
00:08:15entièrement libre
00:08:16et éclairé
00:08:17au vu des inégalités,
00:08:19des pressions
00:08:20et des stéréotypes
00:08:21auxquels les jeunes filles
00:08:23font face
00:08:23encore aujourd'hui.
00:08:25Si l'écart
00:08:26de niveau
00:08:27entre filles
00:08:28et garçons
00:08:28en mathématiques
00:08:29tente à se réduire
00:08:31au cours du collège,
00:08:33on note en revanche
00:08:34de réelles différences
00:08:36dans leur rapport
00:08:37à cette discipline.
00:08:39En effet,
00:08:4059% des garçons
00:08:41déclarent aimer
00:08:43cette discipline
00:08:44et 54%
00:08:45sont confiants
00:08:47dans leur capacité
00:08:48à accéder
00:08:49et à maîtriser
00:08:50la discipline mathématique
00:08:52contre respectivement
00:08:5442%
00:08:56et 40%
00:08:57des filles.
00:08:58Au lycée,
00:09:00les filles
00:09:01font très nettement
00:09:02moins que les garçons
00:09:03le choix
00:09:04de filières
00:09:05et de spécialités
00:09:06scientifiques.
00:09:07certes,
00:09:08elles sont plus
00:09:09nombreuses
00:09:10que les garçons
00:09:10à accéder
00:09:11à une seconde
00:09:11générale
00:09:12et technologique,
00:09:13mais en terminale
00:09:14générale,
00:09:16seul un tiers
00:09:16des filles
00:09:17choisissent
00:09:18une combinaison
00:09:19de deux spécialités
00:09:21scientifiques
00:09:21contre la moitié
00:09:23de garçons
00:09:23et seuls
00:09:2510% des filles
00:09:26choisissent
00:09:27l'option
00:09:28maths expert
00:09:29contre
00:09:30un quart
00:09:31des garçons.
00:09:31Par la suite,
00:09:34seuls 17%
00:09:35des bachelières
00:09:36poursuivant
00:09:37des études
00:09:38supérieures
00:09:38optent
00:09:39pour des filières
00:09:40STEAM
00:09:41contre
00:09:4144%
00:09:43des garçons.
00:09:44Second constat,
00:09:46il faut aujourd'hui
00:09:47délaisser la rhétorique
00:09:48autour du manque
00:09:49de confiance en soi
00:09:50et de l'autocensure
00:09:52des filles
00:09:53qui fait peser
00:09:54sur elles
00:09:54la responsabilité
00:09:55de leur faible
00:09:56choix
00:09:57d'une orientation
00:09:58scientifique.
00:09:59Et nous préconisons
00:10:01plutôt que de changer
00:10:02les filles,
00:10:04il faudrait sans doute
00:10:05plutôt d'une part
00:10:07changer les mathématiques
00:10:08et les sciences,
00:10:10changer la façon
00:10:11dont elles sont perçues
00:10:12et enseigner,
00:10:14mettre en valeur
00:10:15davantage
00:10:16leur utilité sociale
00:10:17afin d'encourager
00:10:19l'envie de science
00:10:20chez toutes
00:10:21et tous.
00:10:22D'autre part,
00:10:24nous recommandons
00:10:25d'agir davantage
00:10:26sur l'attitude
00:10:27des garçons
00:10:28et de promouvoir
00:10:29une réelle culture
00:10:31de l'égalité
00:10:32avec une tolérance zéro
00:10:34évidemment
00:10:34envers les comportements
00:10:36sexistes.
00:10:38Nous avons constaté
00:10:39par ailleurs
00:10:39un déficit global
00:10:40d'informations
00:10:41sur les études
00:10:42et les carrières
00:10:43scientifiques
00:10:44ainsi que sur les choix,
00:10:46sur les liens
00:10:46entre les choix
00:10:48et les orientations
00:10:49futures.
00:10:52Les choix de spécialité
00:10:53évidemment.
00:10:54Afin de lutter
00:10:55contre ce déficit
00:10:56d'informations,
00:10:57nous appelons
00:10:58à développer
00:10:58des campagnes
00:10:59de communication
00:11:00sur le portail
00:11:01ONICEP
00:11:02et sur Parcoursup
00:11:03mais aussi
00:11:05à soutenir
00:11:05les clubs,
00:11:06les stages,
00:11:07les programmes
00:11:08d'immersion professionnelle
00:11:09à l'instar
00:11:11de ce qui se fait
00:11:11et que nous avons
00:11:12découvert au Portugal
00:11:13avec cette institution
00:11:15nationale
00:11:16qui est néanmoins
00:11:17bien maillée
00:11:18sur le territoire
00:11:19du Portugal,
00:11:21Ciancia Viva
00:11:22qui permet
00:11:24de diffuser
00:11:25une culture scientifique
00:11:26intéressante
00:11:27et accessible
00:11:27à tous,
00:11:28aux jeunes,
00:11:29aux filles
00:11:29mais aussi aux familles.
00:11:33Enfin,
00:11:33il est important
00:11:34de rénover
00:11:34les modèles
00:11:35d'inspiration
00:11:36des jeunes filles
00:11:37puisque Marie Curie
00:11:38par exemple
00:11:39ne saurait être
00:11:40le seul modèle féminin,
00:11:42c'est un modèle
00:11:43imposant,
00:11:44écrasant
00:11:44et il est évident
00:11:46que toutes les jeunes filles
00:11:47ont du mal
00:11:47à se représenter
00:11:49en future Marie Curie.
00:11:50Du reste,
00:11:51on ne demande pas
00:11:52aux garçons
00:11:53de se représenter
00:11:54en Albert Einstein
00:11:55avant de s'orienter
00:11:57vers des études
00:11:58ou des carrières
00:11:59scientifiques.
00:12:00Donc,
00:12:00pourquoi faire peser
00:12:01sur les filles
00:12:02un poids aussi important
00:12:04qui pourrait
00:12:04les distinguer,
00:12:06les éloigner
00:12:07des carrières
00:12:08scientifiques
00:12:09de la sorte ?
00:12:11Il faut donc
00:12:12présenter
00:12:12aux jeunes filles
00:12:13des rôles modèles
00:12:15qui sont certes
00:12:16inspirants
00:12:17mais nous recommandons
00:12:18des rôles modèles
00:12:19surtout accessibles,
00:12:21proches en âge,
00:12:22qui ont brillamment
00:12:23réussi par leur travail
00:12:25sans être forcément
00:12:26des génies.
00:12:27Enfin,
00:12:28un petit peu le plus
00:12:28peu le moins,
00:12:29si elles sont des génies,
00:12:30on prend quand même.
00:12:30N'est-ce pas,
00:12:31la représentante ?
00:12:32Et il y en a.
00:12:35Exactement.
00:12:35Nous appelons également
00:12:36de nos voeux
00:12:37la mise en place
00:12:38d'un véritable service
00:12:40public de l'orientation
00:12:41qui soit sensibilisé
00:12:43aux enjeux d'égalité
00:12:44femmes-hommes
00:12:46et qui associe
00:12:47les familles,
00:12:48principales prescriptrices
00:12:49des choix d'orientation
00:12:51de leurs enfants
00:12:52et qui donc
00:12:53doivent-elles aussi
00:12:54sensibiliser
00:12:55aux enjeux d'égalité
00:12:56eu égard au positionnement
00:12:58et au conseil
00:12:58qu'ils prodiguent
00:12:59à leurs enfants.
00:13:00Enfin,
00:13:00il est impératif
00:13:01d'agir davantage
00:13:02sur les représentations
00:13:04et les attitudes
00:13:05des garçons
00:13:05qui véhiculent bien souvent
00:13:07dans les classes,
00:13:08ça peut arriver,
00:13:10des propos sexistes
00:13:11qui alimentent
00:13:11la petite musique
00:13:12selon laquelle
00:13:13les filles
00:13:14ne seraient pas bonnes
00:13:15en mathématiques
00:13:16et dans les matières scientifiques
00:13:17et donc pas légitimes
00:13:19à poursuivre
00:13:19des carrières scientifiques.
00:13:21Cela implique
00:13:21de donner enfin
00:13:22de véritables moyens
00:13:23aux référents
00:13:25égalité filles-garçons
00:13:26tant au niveau académique
00:13:28qu'au sein
00:13:28des établissements scolaires.
00:13:30Je laisse maintenant
00:13:31la parole
00:13:31à Marie-Pierre Monnier
00:13:32pour évoquer
00:13:33le troisième temps
00:13:34de notre rapport
00:13:35l'enseignement supérieur.
00:13:36Je vous remercie.
00:13:39Merci Marie-Ideau.
00:13:40Bonjour à toutes et tous.
00:13:42Moi, je tiens
00:13:42à remercier
00:13:43la présidente
00:13:44qui a fait le choix
00:13:44avec la délégation
00:13:45de cette émission.
00:13:46Ça me touche
00:13:47très particulièrement
00:13:48parce que j'avais une vie
00:13:49avant d'être sénatrice
00:13:50et j'ai été professeure
00:13:51de mathématiques
00:13:52pendant 35 ans
00:13:53et c'est vous dire
00:13:54combien cette émission
00:13:55a beaucoup représenté
00:13:56pour moi.
00:13:57Et vous l'avez compris,
00:13:58vous n'avez peut-être
00:13:58pas encore vu le rapport
00:13:59mais c'est un travail de fond
00:14:00comme sait faire le Sénat
00:14:01qui a été fait
00:14:02puisqu'il a 200 pages
00:14:03et de nombreuses auditions
00:14:04et déplacements.
00:14:06Donc, une fois franchies
00:14:07les barrières
00:14:08de l'orientation
00:14:08au collège
00:14:09et au lycée,
00:14:10les jeunes femmes
00:14:10se trouvent confrontées
00:14:11à de nouveaux obstacles.
00:14:14Aujourd'hui,
00:14:14minoritaires
00:14:15dans les filières scientifiques
00:14:16de l'enseignement supérieur,
00:14:18elles y affrontent
00:14:19souvent un sexisme
00:14:20ordinaire
00:14:20et parfois
00:14:21des violences sexistes
00:14:22et sexuelles.
00:14:24Les classes préparatoires,
00:14:26les grandes écoles
00:14:26et les universités
00:14:27constituent
00:14:28un maillon décisif
00:14:30pour donner aux femmes
00:14:31toute leur place
00:14:32dans les sciences.
00:14:33Si l'enseignement supérieur
00:14:35concentre
00:14:35les inégalités
00:14:36héritées du secondaire,
00:14:39il en introduit
00:14:39également de nouvelles.
00:14:40En France,
00:14:42le pourcentage global
00:14:44de femmes diplômées
00:14:45dans le domaine
00:14:45des STIM
00:14:46est très inférieur
00:14:47à celui
00:14:48des hommes diplômés
00:14:49puisqu'il est
00:14:51de 13%
00:14:52d'étudiants
00:14:52universitaires
00:14:53diplômés
00:14:54contre 40%
00:14:55d'étudiants
00:14:56diplômés.
00:14:57Les femmes
00:14:58demeurent sous-représentées
00:14:59dans les filières
00:15:00scientifiques
00:15:01les plus sélectives
00:15:02au sein
00:15:03des meilleures écoles
00:15:04d'ingénieurs françaises
00:15:06alors même
00:15:06qu'elles intègrent
00:15:07les classes
00:15:08prépa scientifiques
00:15:09avec en moyenne
00:15:10de meilleurs résultats
00:15:11scolaires
00:15:11que les hommes.
00:15:13D'une part,
00:15:14les CPGE
00:15:15scientifiques
00:15:16recrutent
00:15:16dans un vivier
00:15:17aux deux tiers
00:15:18masculins
00:15:19et même
00:15:20à 70%
00:15:21masculins
00:15:22si l'on ajoute
00:15:23l'option
00:15:24mathématiques
00:15:24experte.
00:15:26D'autre part,
00:15:27on constate
00:15:28de la part
00:15:28des filles
00:15:29une véritable
00:15:30stratégie
00:15:31d'évitement
00:15:32des filières
00:15:32à fortes
00:15:33composantes
00:15:34mathématiques.
00:15:36La plupart
00:15:37des classes
00:15:37prépa scientifiques
00:15:39affichent
00:15:40un taux
00:15:40de féminisation
00:15:41supérieur
00:15:42à 25%.
00:15:43Mais dans
00:15:45les nouvelles
00:15:45classes préparatoires
00:15:46mathématiques
00:15:47informatiques,
00:15:49l'absence
00:15:49quasi totale
00:15:50de filles
00:15:51est flagrante.
00:15:53Enfin,
00:15:53la proportion
00:15:54de filles
00:15:55admises
00:15:55dans les écoles
00:15:56scientifiques
00:15:57les plus prestigieuses,
00:15:59dans les écoles
00:16:00d'ingénieurs
00:16:00ou ENS,
00:16:02est encore
00:16:02plus faible
00:16:03puisqu'elles ne
00:16:04représentent
00:16:05plus que 20%
00:16:06des étudiants
00:16:07admis
00:16:08aux concours
00:16:08les plus sélectifs.
00:16:11Au total,
00:16:12dans les quelques
00:16:13200 écoles
00:16:13d'ingénieurs
00:16:14recensées
00:16:15en France,
00:16:16seuls 30%
00:16:17des 200 000
00:16:18élèves
00:16:19qui suivent
00:16:19un cursus
00:16:20d'ingénieurs
00:16:21sont des femmes.
00:16:22Ce taux
00:16:23était de 27%
00:16:24il y a 20 ans.
00:16:26Même au sein
00:16:27des écoles
00:16:28d'ingénieurs
00:16:29qui ont mis
00:16:29en place
00:16:30des politiques
00:16:31de féminisation
00:16:32de leurs effectifs,
00:16:34comme par exemple
00:16:35l'ESTP,
00:16:37Centrale Supélec
00:16:38ou encore
00:16:38l'ICS,
00:16:39la progression
00:16:40de la proportion
00:16:41d'étudiantes
00:16:42reste lente
00:16:42et insuffisante.
00:16:44Dans les écoles
00:16:45normales supérieures,
00:16:47autre filière
00:16:47d'excellence
00:16:48en France,
00:16:49le taux de femmes
00:16:50admises
00:16:51dans les filières
00:16:51scientifiques
00:16:52est également
00:16:53très faible,
00:16:55à l'instar
00:16:55de l'ENS HUL
00:16:56où l'on compte
00:16:57moins de 20%
00:16:58de filles
00:16:59dans la section
00:16:59sciences
00:17:00en 2023
00:17:01et 0%
00:17:03dans la filière
00:17:04math-informatique
00:17:05ou de l'ENS
00:17:07de Paris-Saclay
00:17:08où l'on compte
00:17:10seulement
00:17:1011,5%
00:17:12de femmes
00:17:12parmi les inscrits
00:17:14en mathématiques.
00:17:15Enfin,
00:17:16au sein
00:17:16des disciplines
00:17:17scientifiques
00:17:18universitaires,
00:17:20si les femmes
00:17:20sont majoritaires
00:17:21en sciences de la vie
00:17:22et en médecine
00:17:23en 2023,
00:17:2466% des étudiants
00:17:26dans les deux cas,
00:17:27elles sont minoritaires
00:17:28en sciences fondamentales
00:17:2933%
00:17:31des étudiants.
00:17:32Les raisons
00:17:33de cette faible
00:17:33présence de femmes
00:17:34au sein des études
00:17:35scientifiques
00:17:36les plus sélectives
00:17:37sont multiples.
00:17:40Elles ne s'y sentent
00:17:40pas attendues
00:17:41ou pas les bienvenues,
00:17:43pas à leur place.
00:17:44Là,
00:17:44je reprends les mots
00:17:45d'Elisabeth Borne.
00:17:48Elles redoutent
00:17:49la très faible
00:17:50mixité
00:17:50de l'environnement
00:17:51et l'éventuelle
00:17:52toxicité
00:17:53d'un milieu
00:17:53très majoritairement
00:17:55masculin
00:17:56et compétitif.
00:17:58Elles souffrent
00:17:59de la persistance
00:18:00d'un climat
00:18:00de violences
00:18:01sexistes
00:18:01et sexuelles
00:18:02dont la réalité
00:18:03n'est pas encore
00:18:04suffisamment prise en compte
00:18:05par tous les responsables
00:18:07académiques
00:18:07malgré une prise
00:18:09de conscience
00:18:10institutionnelle
00:18:11du phénomène.
00:18:11garantir un environnement
00:18:14favorable et protecteur
00:18:16est essentiel
00:18:16pour que les talents
00:18:18féminins ne se perdent pas
00:18:19à ce moment décisif
00:18:20de la formation
00:18:21professionnelle,
00:18:23alimentant ainsi
00:18:24un phénomène bien connu
00:18:26du tuyau percé.
00:18:28C'est pourquoi
00:18:29nous proposons
00:18:30d'expérimenter
00:18:31de nouvelles solutions
00:18:32pour assurer
00:18:33une véritable mixité
00:18:35des carrières scientifiques.
00:18:36L'instauration
00:18:38de quotas
00:18:39en classe préparatoire
00:18:40et à l'entrée
00:18:41des filières scientifiques
00:18:42les plus sélectives
00:18:43et les moins
00:18:44féminisées.
00:18:46La mise en œuvre
00:18:47de dispositifs
00:18:48favorables aux filles,
00:18:50bourses spécifiques,
00:18:51augmentation
00:18:52de place
00:18:52en internat,
00:18:54regroupement
00:18:54de filles
00:18:55dans les classes
00:18:56les plus sélectives
00:18:57et compétitives.
00:18:58L'expérimentation
00:19:00de séquences
00:19:01non mixtes
00:19:02ponctuelles
00:19:03dans les parcours
00:19:03académiques
00:19:04scientifiques.
00:19:06Une réforme
00:19:07de l'organisation
00:19:07des processus
00:19:08de sélection
00:19:09à l'entrée
00:19:10des grandes écoles,
00:19:12préparation
00:19:12aux concours
00:19:13et épreuve de concours
00:19:14et la facilitation
00:19:14des passerelles
00:19:15et l'hybridation
00:19:17des parcours académiques.
00:19:19Toutes ces mesures
00:19:20ne donneront
00:19:21aucun résultat
00:19:23si la politique
00:19:24de lutte
00:19:25contre le sexisme
00:19:26et contre les violences
00:19:27sexistes et sexuelles
00:19:29dans l'enseignement
00:19:29supérieur scientifique
00:19:31n'est pas appliquée
00:19:32de façon homogène
00:19:33et volontaire
00:19:34par l'ensemble
00:19:35des responsables
00:19:36académiques.
00:19:38Je laisse désormais
00:19:39la parole
00:19:40à Laure d'Arcos
00:19:40pour une présentation
00:19:41de notre quatrième séquence
00:19:43déroulée
00:19:44des carrières
00:19:44des femmes scientifiques.
00:19:49Merci beaucoup.
00:19:50La conséquence logique
00:19:51de cette faible féminisation
00:19:53des filières académiques
00:19:54scientifiques
00:19:54est donc une sous-représentation
00:19:56féminine
00:19:57dans les carrières
00:19:58que ce soit
00:19:58dans le domaine
00:19:59de l'ingénierie,
00:20:00de la recherche,
00:20:01de l'informatique
00:20:01ou du numérique.
00:20:02Les femmes représentent
00:20:04aujourd'hui moins
00:20:04d'un tiers
00:20:05des chercheurs scientifiques
00:20:06et un quart
00:20:06des ingénieurs
00:20:07en France.
00:20:08Ce chiffre stagne
00:20:09ces dernières années.
00:20:10Elles sont encore
00:20:11moins nombreuses
00:20:11à occuper des postes
00:20:12à responsabilité
00:20:13au sein des laboratoires
00:20:14de recherche
00:20:15ou des départements
00:20:16R&D des entreprises.
00:20:18Dans un contexte
00:20:19de fortes tensions
00:20:20en compétences
00:20:21dans les secteurs
00:20:24liés à la transition
00:20:24numérique,
00:20:25à la transition écologique,
00:20:27à l'intelligence artificielle
00:20:28ou encore à la santé,
00:20:29un vivier scientifique
00:20:30élargi est vital
00:20:32où la mixité
00:20:33est gage
00:20:33d'innovation,
00:20:34de performance
00:20:35et de qualité
00:20:36tant dans les laboratoires
00:20:37que dans les entreprises.
00:20:39Aujourd'hui,
00:20:40il est indispensable
00:20:41de former
00:20:41au moins
00:20:4220 000 ingénieurs
00:20:43et 60 000
00:20:44techniciennes
00:20:46ou techniciens
00:20:47de plus
00:20:47chaque année
00:20:48pour permettre
00:20:49à la France
00:20:50de rester compétitive
00:20:51dans ces domaines.
00:20:51En outre,
00:20:53environ une femme
00:20:54sur deux,
00:20:55après avoir opté
00:20:56pour une carrière
00:20:56scientifique,
00:20:57quitterait ce champ
00:20:58professionnel
00:20:59au cours des 10 années
00:21:00suivant l'obtention
00:21:01de son diplôme.
00:21:03C'est le phénomène
00:21:04effectivement bien connu
00:21:05du tuyau percé
00:21:06que Marie-Pierre Bonnier
00:21:08évoquait.
00:21:10Celui-ci
00:21:11creuse
00:21:11les inégalités salariales
00:21:12entre femmes et hommes,
00:21:14femmes et hommes,
00:21:14pardon,
00:21:15notamment dans le domaine
00:21:16de la recherche scientifique.
00:21:17On constate
00:21:18ces inégalités
00:21:18dès la procédure
00:21:19de recrutement
00:21:20des chercheurs.
00:21:20Le déroulé
00:21:21de la carrière
00:21:22ensuite est également
00:21:23pénalisant pour les femmes.
00:21:25Le modèle professionnel
00:21:26du bon chercheur
00:21:27scientifique,
00:21:28implicitement masculin,
00:21:30entièrement consacré
00:21:31à son activité
00:21:32professionnelle,
00:21:33peut être dissuasif
00:21:34pour les femmes
00:21:35pour qui la difficile
00:21:36conciliation
00:21:37entre vie professionnelle
00:21:38et vie familiale
00:21:39aggrave le manque
00:21:40d'attractivité
00:21:41de la recherche scientifique.
00:21:43Ce manque d'attractivité
00:21:44est également accentué
00:21:45par les prévalences
00:21:46de toute la palette
00:21:47des violences sexistes
00:21:48et sexuelles
00:21:49dans ce domaine.
00:21:49Que ce soit
00:21:51le sexisme
00:21:51ordinaire,
00:21:52encore profondément
00:21:53ancré dans le monde
00:21:54scientifique,
00:21:55ou toutes les violences
00:21:56sexistes et sexuelles
00:21:57dont les femmes
00:21:58peuvent être victimes.
00:22:00Ces violences
00:22:00sont particulièrement
00:22:01présentes au moment
00:22:02de l'entrée
00:22:02dans la vie professionnelle
00:22:03et il est donc
00:22:04essentiel
00:22:05d'agir en amont.
00:22:07Afin d'accélérer
00:22:07la féminisation
00:22:08des secteurs
00:22:09professionnels
00:22:09scientifiques,
00:22:10nous formulons
00:22:11donc plusieurs
00:22:11recommandations.
00:22:13Dans le domaine
00:22:13de l'enseignement supérieur
00:22:14et de la recherche,
00:22:15des quotas
00:22:16de genre
00:22:17pour le recrutement
00:22:18et les promotions
00:22:19des femmes,
00:22:21des formations
00:22:22au biais de genre,
00:22:23des jurys
00:22:23de recrutement
00:22:24et des comités
00:22:25de sélection,
00:22:26la mise en œuvre
00:22:27de programmes
00:22:28d'accompagnement
00:22:29et de mentorat
00:22:30des femmes
00:22:30vers des postes
00:22:31à responsabilité.
00:22:33Pour une plus grande
00:22:33mixité au sein
00:22:34des réarces scientifiques
00:22:35dans l'entreprise,
00:22:36notamment au sein
00:22:37des métiers
00:22:37de l'ingénierie,
00:22:38nous recommandons
00:22:39de sensibiliser
00:22:40les chefs d'entreprise
00:22:41et les directions
00:22:42des ressources humaines
00:22:43aux enjeux
00:22:44de la diversité
00:22:44des recrutements
00:22:45comme facteur
00:22:46d'innovation
00:22:47et de performance
00:22:48économique.
00:22:49La délégation
00:22:50est également favorable
00:22:51à une réflexion
00:22:52plus poussée
00:22:53concernant
00:22:54l'égat conditionnalité
00:22:55des aides publiques
00:22:56à la recherche.
00:22:58Pour maintenir
00:22:58les femmes
00:22:59dans les carrières
00:22:59scientifiques,
00:23:00nous recommandons
00:23:01des mesures
00:23:02de conciliation
00:23:02entre vie professionnelle
00:23:03et vie familiale.
00:23:05Une réforme
00:23:06du congé paternité
00:23:07et du congé parental
00:23:07pour une plus grande
00:23:08égalité
00:23:09dans le déroulé
00:23:10de carrières
00:23:10des pères et des mères.
00:23:12Pour les jeunes parents,
00:23:13un allègement
00:23:14des charges administratives
00:23:15et pédagogiques
00:23:16des chercheuses
00:23:17au retour
00:23:18des congés maternités,
00:23:19des décharges
00:23:20d'enseignement
00:23:20et un soutien
00:23:21spécifique
00:23:21aux jeunes parents
00:23:22chercheurs
00:23:23ou encore
00:23:23une valorisation
00:23:24du travail collectif
00:23:25et en équipe.
00:23:27Enfin,
00:23:28le renforcement
00:23:28de la lutte
00:23:29contre le sexisme
00:23:29ordinaire
00:23:30et les violences
00:23:31sexistes
00:23:31et sexuelles
00:23:32dans les secteurs
00:23:32scientifiques
00:23:33doit contribuer
00:23:34au maintien
00:23:35des femmes
00:23:35dans ce secteur
00:23:36et à la féminisation
00:23:37de leur recrutement.
00:23:39Je vous remercie.
00:23:39Voilà ce rapport
00:23:49très complet
00:23:50sur l'ensemble
00:23:50de la vie
00:23:51d'une future
00:23:53scientifique.
00:23:54Est-ce que vous avez
00:23:55des questions ?
00:23:56Bonjour Clément Rocher,
00:24:08journaliste à l'étudiant.
00:24:10Je voulais savoir
00:24:10si vous aviez aussi
00:24:11des préconisations
00:24:12pour lutter
00:24:13contre les inégalités
00:24:14salariales,
00:24:15notamment pour
00:24:16les femmes ingénieures.
00:24:17Je vais commencer
00:24:23à répondre,
00:24:24mais en fait...
00:24:25Oui,
00:24:27de fait,
00:24:28de toute façon,
00:24:28lutter contre
00:24:29les inégalités
00:24:29salariales
00:24:30où que ce soit,
00:24:31ça c'est de toute façon
00:24:32quelque chose
00:24:32d'important.
00:24:34En fait,
00:24:35je ne crois pas
00:24:36qu'il y ait forcément
00:24:36en début de carrière
00:24:37de vraies inégalités
00:24:38salariales.
00:24:39Ces inégalités,
00:24:40elles vont se creuser
00:24:41au fur et à mesure
00:24:43à cause de tous ces freins
00:24:45dont on vous a parlé
00:24:46et entre autres
00:24:46la maternité
00:24:47qui est vraiment
00:24:49un coup de frein
00:24:51à la carrière
00:24:52d'un certain nombre
00:24:52de femmes
00:24:53et notamment
00:24:55au niveau des doctorantes,
00:24:57au niveau des chercheuses
00:24:58où on voit
00:24:58que c'est souvent
00:24:59trois ans après
00:25:00le premier enfant
00:25:01qu'elles quittent
00:25:03finalement ce milieu
00:25:04qui n'est pas du tout
00:25:06adapté au fait
00:25:06de pouvoir avoir
00:25:07des enfants
00:25:08et qui ralentit
00:25:09énormément les femmes
00:25:10qui ont des enfants.
00:25:11Donc c'est effectivement
00:25:12un sujet qui nous préoccupe.
00:25:14Mais peut-être
00:25:14qu'il y a d'autres...
00:25:16Moi j'avais envie
00:25:17de détourner la question.
00:25:18Je peux ?
00:25:19Parce que je me disais
00:25:20au fond,
00:25:21il manque 20 000 ingénieurs
00:25:22en France à l'heure actuelle.
00:25:24On a eu du gros salaire
00:25:26de la part
00:25:26des grandes écoles
00:25:27sur ce sujet
00:25:28et les femmes
00:25:29n'y vont pas.
00:25:30Donc ce n'est pas forcément
00:25:31l'égalité salariale
00:25:31mais elles se ferment
00:25:32des métiers
00:25:35qui sont très rémunérateurs,
00:25:36qui parlent d'informatique,
00:25:38qui sont parmi
00:25:39les techniques nouvelles
00:25:40et ça je trouve
00:25:41que c'est une perte
00:25:42pour elle
00:25:42et pour la société.
00:25:43Elles choisissent souvent
00:25:44des professions
00:25:45où elles le trouvent
00:25:46un peu plus...
00:25:47Enfin elles cherchent bien
00:25:48l'intérêt
00:25:49qu'elles vont retrouver
00:25:50dans ce qu'elles vont faire.
00:25:53En tant que prof de maths,
00:25:54l'égalité était la même
00:25:56mais elles n'y sont pas non plus.
00:25:57Elles s'enlèvent
00:25:58de ces matières-là.
00:25:59Je reviendrai.
00:25:59Mais c'est surtout ça.
00:26:00C'est pourquoi nous les femmes,
00:26:02alors que nous avons un cerveau,
00:26:03ça a été dit,
00:26:04comme les hommes,
00:26:05que nous avons des qualités
00:26:06pour y arriver,
00:26:08nous nous fermons
00:26:09dans ces portes-là,
00:26:10je trouve ça absolument ça.
00:26:12Alors c'est un peu
00:26:12de nommer financière.
00:26:13Eh oui,
00:26:14eh oui,
00:26:15ça va leur permettre
00:26:16d'avoir une plus grande
00:26:17automatique
00:26:18pour tomber financière.
00:26:22Il y a une question
00:26:23en visioconférence
00:26:24de Marie-Christine Corbier
00:26:25pour les échos,
00:26:26allez-y.
00:26:27Oui, bonjour,
00:26:28est-ce que vous m'entendez
00:26:29tout d'abord ?
00:26:30Oui, oui.
00:26:31Super.
00:26:32Marie-Christine Corbier,
00:26:33des échos,
00:26:34donc je voulais revenir
00:26:34sur ce que vous avez évoqué,
00:26:38à savoir le fait
00:26:39d'expérimenter
00:26:40de nouvelles solutions.
00:26:43Vous avez parlé
00:26:43de quotas
00:26:44dans les classes prépa.
00:26:45Or,
00:26:46Elisabeth Borne avait dit
00:26:47qu'elle voulait atteindre
00:26:48au moins 20% de filles
00:26:49dans chaque classe prépa
00:26:50scientifique en 2026
00:26:52et 30% en 2030.
00:26:54Donc,
00:26:55sur ce point-là,
00:26:56est-ce que vous êtes aligné
00:26:57avec la proposition
00:26:58qui a déjà été faite
00:26:59ou est-ce que vous préconisez
00:27:00d'aller au-delà ?
00:27:02Ça,
00:27:02c'est ma première question
00:27:03et il me semble avoir entendu,
00:27:05mais voilà,
00:27:06ce n'était pas très net,
00:27:09le fait de votre proposition
00:27:11de séquence non mixte.
00:27:13Est-ce que vous pourriez
00:27:14préciser les choses ?
00:27:15Merci beaucoup.
00:27:17Alors,
00:27:18lors d'Arcos,
00:27:18je réponds
00:27:19déjà à la première volée,
00:27:21on est totalement aligné
00:27:23sur la proposition
00:27:23d'Elisabeth Borne.
00:27:24D'ailleurs,
00:27:25en fait,
00:27:25on avait commencé
00:27:26nos auditions
00:27:27avec déjà
00:27:29ce sujet-là
00:27:30et cette recommandation
00:27:32et pour rien vous cacher,
00:27:34on avait reçu
00:27:35l'administration centrale
00:27:39de l'éducation nationale
00:27:40qui nous laissait entendre
00:27:42que ça pourrait être une piste
00:27:43avant qu'Elisabeth Borne
00:27:44l'annonce.
00:27:45On était en plein
00:27:46dans notre séquence
00:27:47d'audition
00:27:48au premier semestre
00:27:49de cette année.
00:27:50Donc,
00:27:51on est bien évidemment
00:27:51tout à fait d'accord.
00:27:53On ne peut pas,
00:27:53je veux dire,
00:27:54aller au-delà de 30,
00:27:55déjà 30%,
00:27:56ça serait déjà formidable.
00:27:57mais vous voyez,
00:28:00on a dernièrement,
00:28:01on a fini par une audition
00:28:03à Louis-le-Grand
00:28:04avec Dominique Verrien
00:28:06et on a vu beaucoup
00:28:07de ces jeunes filles
00:28:10en classe prépa.
00:28:11Il va falloir aussi
00:28:12convaincre les femmes
00:28:13parce qu'elles sont
00:28:14quand même
00:28:16un peu réticentes
00:28:17pour certaines
00:28:17à aller vers ce système
00:28:19de quotas
00:28:19en se disant,
00:28:21moi,
00:28:21je veux pouvoir être prise
00:28:22dans toutes ces grandes écoles
00:28:23pour mes compétences
00:28:25intellectuelles et scientifiques
00:28:26et non pas parce que
00:28:27je suis femme.
00:28:29Et nous,
00:28:29dans notre esprit,
00:28:30c'est de dire
00:28:31à compétence totalement égale
00:28:33entre un garçon et une fille,
00:28:34c'est de pousser
00:28:35les filles
00:28:36à aller plus loin
00:28:36parce qu'on sait
00:28:37que certaines vont s'arrêter
00:28:38même au milieu du guet
00:28:39entre la première
00:28:39et la deuxième année
00:28:40de classe préparatoire.
00:28:43Et du coup,
00:28:43on s'était permis
00:28:44de prendre notre exemple
00:28:45des quotas
00:28:46dans le monde politique
00:28:47en disant d'une certaine manière
00:28:49pensez aussi
00:28:50que vous agissez
00:28:51et que vous travaillez
00:28:52pour les générations suivantes.
00:28:54La première génération
00:28:55sera toujours soupçonnée
00:28:56d'avoir été prise
00:28:57parce qu'on est un quota.
00:28:59Ça a été le cas
00:29:00pour la politique.
00:29:01Mais en fait,
00:29:02après,
00:29:02ça rentre dans les mœurs
00:29:03et vous travaillez
00:29:05pour les générations suivantes
00:29:06qui vont bien faire comprendre
00:29:07qu'elles sont aussi compétentes
00:29:09que les hommes,
00:29:10mais simplement,
00:29:10on leur laisse
00:29:11toute leur place.
00:29:12Je vais juste rajouter un propos
00:29:18à ce qui a été
00:29:18excellemment dit par Laure.
00:29:21Cet objectif nous semble
00:29:23ambitieux,
00:29:25réaliste,
00:29:25mais ambitieux déjà.
00:29:27Ce qu'il faut avoir en tête,
00:29:28c'est que cette progression,
00:29:29car il s'agit d'une progression,
00:29:31nécessite de faire
00:29:32des efforts en amont
00:29:33sur tous les stades
00:29:34de la scolarité
00:29:36de la jeune fille,
00:29:37depuis le primaire,
00:29:39le collège,
00:29:39le lycée.
00:29:40Pourquoi ?
00:29:41Parce que nous avons besoin
00:29:42de reconstituer ce vivier
00:29:44de jeunes filles
00:29:45intéressées
00:29:46et qui cultivent,
00:29:47qui acquièrent le goût
00:29:48des mathématiques
00:29:49et des disciplines scientifiques.
00:29:51Et pour cela,
00:29:52il faut les aider
00:29:53à davantage choisir
00:29:55les spécialités
00:29:56et les options scientifiques,
00:29:58à la fois en seconde,
00:30:00en première
00:30:00et en terminale,
00:30:02pour pouvoir acquérir
00:30:03les fondamentaux
00:30:04de cette culture scientifique
00:30:05et technique
00:30:06qui est nécessaire
00:30:06pour leur permettre
00:30:07de postuler
00:30:08à ces grandes écoles
00:30:10particulièrement élitistes
00:30:11et d'excellence.
00:30:12Donc, ça veut dire
00:30:13qu'il faut quelques années
00:30:14et il faut donc préparer
00:30:16ces jeunes filles
00:30:17en les aidant
00:30:18à travers cette orientation
00:30:19qui est capitale.
00:30:20Donc, ça ne va pas être
00:30:21de la magie,
00:30:22comme pour souvent
00:30:24les sujets sociétaux.
00:30:25Il faut prendre le temps
00:30:26et agir surtout
00:30:27à tous les niveaux
00:30:28d'intervention.
00:30:29Merci.
00:30:29Alors, d'abord,
00:30:32non-mixité.
00:30:33D'abord, il faut savoir
00:30:33que sur les écoles,
00:30:35les ENS,
00:30:37avant, avant 86,
00:30:38ce n'était pas mixte.
00:30:40Vous aviez d'un côté
00:30:41les filles,
00:30:42d'un côté les garçons
00:30:42et donc 50% de filles
00:30:44qui étaient présentes
00:30:45à l'ENS.
00:30:46Puis, on a rendu
00:30:47ces écoles mixtes
00:30:48et du coup,
00:30:49notre place s'est effondrée.
00:30:52Moi, je vais vous citer
00:30:53quelques exemples
00:30:54parce qu'on a repris ça aussi
00:30:55parce qu'on a rencontré
00:30:56des gens qui nous expliquaient
00:30:57qu'ils le mettaient
00:30:58déjà en place.
00:30:59Par exemple,
00:31:00je ne sais plus
00:31:01quelle école c'était,
00:31:02mais c'était des espaces
00:31:03temporaires ponctuels
00:31:05à des moments charnières
00:31:07des études scientifiques.
00:31:10Il y avait, par exemple,
00:31:11des stages thématiques
00:31:12d'approfondissement
00:31:14au cours de leurs années
00:31:15d'études.
00:31:16Parce qu'il faut savoir
00:31:17qu'il y a pas mal
00:31:18d'abandons de filles
00:31:19dans les premiers mois
00:31:20aussi avant les vacances
00:31:21de Toussaint.
00:31:22Donc, c'est aussi
00:31:22comment arriver
00:31:23à les garder.
00:31:24Il y a des coups de boost,
00:31:26des stages de boost
00:31:26qui existent
00:31:27pendant les vacances
00:31:28de Toussaint
00:31:28offert aux filles
00:31:30et il faut le faire.
00:31:31Il faut arriver
00:31:31à les fidéliser
00:31:32une fois qu'elles ont
00:31:32franchi cette étape
00:31:34qui est en fait
00:31:35la plus dure.
00:31:37C'est réussir le concours
00:31:37et rentrer dans l'école.
00:31:39Il faut continuer.
00:31:40Lyon, par exemple,
00:31:41l'ENS de Lyon
00:31:42a proposé
00:31:43des stages aussi
00:31:46pour arriver
00:31:48à les rassembler.
00:31:49Et Polytechnique
00:31:50envisage de rassembler
00:31:51les jeunes femmes.
00:31:52Alors, elle,
00:31:53elle veut aller plus loin.
00:31:53Je ne sais pas
00:31:54s'il y aura jusque-là,
00:31:55mais de faire
00:31:56une prépa étoile.
00:31:57Vous savez,
00:31:58la prépa étoile,
00:31:59c'est la plus.
00:31:59Et de faire
00:32:00une classe
00:32:01que de filles,
00:32:03une classe étoile
00:32:03que de filles.
00:32:05Parce qu'elles ont
00:32:06du mal
00:32:07parfois
00:32:07à se retrouver.
00:32:09Elles savent.
00:32:09Elles savent,
00:32:10elles ont intériorisé
00:32:11que ça va être dur
00:32:12d'être
00:32:13avec une majorité
00:32:15de garçons
00:32:16et d'arriver
00:32:17à s'imposer
00:32:18et d'éviter
00:32:19tous les comportements
00:32:22sexistes.
00:32:22Elles le savent,
00:32:23elles l'ont intégré.
00:32:23Donc, parfois,
00:32:24elles n'y vont pas
00:32:25tout simplement
00:32:25parce que ça va être
00:32:27peut-être trop dur
00:32:28pour elles.
00:32:29Elles n'ont pas envie
00:32:29d'être dans des conditions
00:32:31qui soient désarriables
00:32:32pour elles.
00:32:33Et par contre,
00:32:33je reprends sur ce qu'elles ont dit.
00:32:35Il faut vraiment arriver
00:32:36à beaucoup communiquer
00:32:37là-dessus
00:32:38et en parler largement.
00:32:39Laure, elle le dit souvent,
00:32:40nous, on est un pur produit.
00:32:41Moi, je suis un pur produit
00:32:42de la parité.
00:32:44Et s'il n'y avait pas eu ça,
00:32:46je n'y serais pas.
00:32:46Parce qu'on a quand même
00:32:48beaucoup le syndrome
00:32:49de l'imposture,
00:32:49nous les femmes,
00:32:50qui fait qu'on ne s'ouvre pas
00:32:51beaucoup de portes.
00:32:52Et donc, il faut aussi
00:32:53travailler pour expliquer
00:32:54que les quotas,
00:32:55c'est un premier temps,
00:32:55comme elles ont dit,
00:32:57pour nous permettre
00:32:57à fond d'intégrer ça
00:32:59à tout le monde.
00:32:59Et autant les garçons
00:33:00que les filles.
00:33:01On a beaucoup dit
00:33:02dans le rapport aussi,
00:33:02il faut travailler aussi
00:33:03sur comment globalement,
00:33:06hommes et femmes,
00:33:06on perçoit notre place.
00:33:08Parce que c'est ça aussi
00:33:09qui fera bouger les choses.
00:33:11Je voudrais intervenir sur le quota
00:33:14et les 30%.
00:33:15En fait, ce n'est pas tant
00:33:16les élèves,
00:33:16parce que les élèves
00:33:17seront toujours libres
00:33:18de choisir.
00:33:19C'est vraiment inciter
00:33:20les professeurs,
00:33:22donc dès le départ,
00:33:23effectivement,
00:33:23à faire en sorte
00:33:24qu'à la fin,
00:33:25on ait des filles
00:33:26qui aient envie
00:33:27d'aller faire des sciences
00:33:28et d'y aller.
00:33:29Et le 30%,
00:33:30ce n'est pas un hasard,
00:33:31c'est à partir de 30%
00:33:33qu'on se sent en mixité.
00:33:35En dessous de 30%,
00:33:36on se sent en totale minorité
00:33:38et du coup,
00:33:39on a du mal à y aller.
00:33:41Ce n'est pas un problème
00:33:42de compétence,
00:33:43c'est ce qu'on disait,
00:33:43le professeur de mathématiques
00:33:45de prépa du parc
00:33:47nous disait
00:33:48qu'au niveau
00:33:49de parcours sup,
00:33:50quand il sélectionnait,
00:33:51il sélectionnait
00:33:51les meilleurs profils.
00:33:53Dedans, il y avait
00:33:5340% de filles.
00:33:54Donc, on les a.
00:33:55Sauf qu'à sa rentrée,
00:33:57il n'en avait plus
00:33:57que 20%
00:33:58parce qu'elles étaient
00:33:59parties ailleurs,
00:34:01parce qu'elles devaient
00:34:01considérer pour certaines
00:34:03que médecine,
00:34:04ça pouvait être mieux
00:34:05et je ne vais pas dire
00:34:06le contraire,
00:34:07nous avons besoin
00:34:07de médecins,
00:34:08mais que peut-être
00:34:09ce n'était pas
00:34:09un endroit pour elles
00:34:10et c'est vrai
00:34:12que le proviseur
00:34:13de Louis-le-Grand
00:34:13nous disait aussi
00:34:14qu'il avait des filles
00:34:16qui étaient pourtant,
00:34:18et on les a rencontrées,
00:34:19donc des personnalités,
00:34:21des vraies personnalités,
00:34:22au sein d'une classe
00:34:23où elles sont en minorité,
00:34:24c'est plus compliqué
00:34:25à gérer.
00:34:26Donc, il faut,
00:34:27d'où aussi,
00:34:28cette idée
00:34:28d'avoir au moins
00:34:3030% de filles
00:34:31et d'avoir
00:34:32ces endroits,
00:34:34du coup,
00:34:34quand on n'arrive pas
00:34:35à avoir ces 30%,
00:34:36où du coup,
00:34:37les filles et les garçons
00:34:38vont pouvoir s'exprimer
00:34:39à égalité,
00:34:40avoir ces endroits
00:34:41de non-mixité
00:34:41où les filles
00:34:42vont pouvoir parler
00:34:43parce qu'on se rend compte
00:34:44que dans une foule
00:34:45de scientifiques
00:34:46ou de pas scientifiques,
00:34:48si la première personne
00:34:49qui pose une question
00:34:50est un homme,
00:34:51tant que tous les hommes
00:34:51n'auront pas posé
00:34:52leurs questions,
00:34:53les femmes ne parleront pas.
00:34:54Si la première personne
00:34:56qui prend la parole
00:34:57est une femme,
00:34:58alors la parole
00:34:59se distribuera
00:35:00entre les hommes
00:35:01et les femmes
00:35:01de façon égalitaire.
00:35:03Donc, c'est pour ça
00:35:04qu'il faut faire avec
00:35:05la façon dont notre société
00:35:07se construit
00:35:08et aider les filles
00:35:09à prendre leur place
00:35:10et former tout le monde
00:35:11à leur laisser.
00:35:15Vous avez évoqué
00:35:17l'ENS et Polytechnique.
00:35:20Est-ce que sur la non-mixité,
00:35:21vous souhaitez
00:35:22quelque chose
00:35:23de beaucoup plus large,
00:35:24c'est-à-dire
00:35:25que ça se généralise
00:35:27qu'il y ait des classes
00:35:28non mixtes
00:35:29dans toutes les classes
00:35:32prépa scientifiques ?
00:35:33Ce n'était pas
00:35:33des classes non mixtes,
00:35:34c'est des temps
00:35:35de non-mixité.
00:35:36Des classes non mixtes,
00:35:38ça sera très compliqué,
00:35:39sauf Polytechnique
00:35:40qui souhaitait peut-être
00:35:41en effet encourager
00:35:42une classe étoile
00:35:43spécifiquement féminine.
00:35:45Mais honnêtement,
00:35:46il faut aussi,
00:35:47comme l'a dit Dominique
00:35:48à l'instant,
00:35:49que les garçons
00:35:49savent travailler
00:35:50avec les filles
00:35:51et reconnaissent
00:35:52leurs compétences.
00:35:52Donc,
00:35:53revenir à une non-mixité
00:35:55totale,
00:35:55ça ne serait,
00:35:56à mon avis,
00:35:57pas judicié,
00:35:57de toute façon,
00:35:58pour notre société.
00:35:59Mais d'avoir ces temps
00:36:00sur un projet,
00:36:01par exemple,
00:36:02comme le disait Dominique,
00:36:03un projet
00:36:04où on puisse peut-être
00:36:05avoir vraiment
00:36:06une majorité de filles
00:36:07ou même peut-être
00:36:08que des filles,
00:36:09que ce soit non mixtes,
00:36:10pour qu'elles puissent
00:36:10être sûres
00:36:12de pouvoir prendre leur place
00:36:13dans la préparation
00:36:15et la présentation
00:36:17de ce projet.
00:36:19Donc,
00:36:19c'est une préconisation
00:36:21ou une recommandation
00:36:21qu'on fait
00:36:22à l'ensemble des écoles
00:36:23pour qu'elles s'en emparent.
00:36:24Mais bien évidemment,
00:36:25après,
00:36:26ça n'est qu'une recommandation.
00:36:29J'avais une question
00:36:30de Manon Lamoureux
00:36:32pour Newstank,
00:36:33éducation et recherche,
00:36:34si vous souhaitez intervenir.
00:36:40Bonjour,
00:36:41est-ce que vous m'entendez ?
00:36:42Oui.
00:36:44Oui,
00:36:44je voulais vous demander
00:36:45si certaines recommandations
00:36:46de ce rapport,
00:36:47comme vous le disiez,
00:36:48ce sont des recommandations,
00:36:49pourraient se traduire
00:36:49par des propositions
00:36:51et à quel niveau,
00:36:52notamment législatif ?
00:36:53Je pense,
00:36:54tout ce qui concerne
00:36:55la formation des enseignants
00:36:56et à ce qui concerne
00:36:58aussi la proposition
00:36:59de rendre obligatoire
00:37:00un plan de lutte
00:37:00contre les VSS
00:37:01dans les établissements
00:37:02d'enseignement supérieur.
00:37:03En fait,
00:37:10sur la formation,
00:37:11tout ne dépend pas
00:37:12de la loi.
00:37:13C'est un inconvénient
00:37:15mais parfois
00:37:16un gros avantage
00:37:17et surtout en ce moment,
00:37:18ça peut être
00:37:18un gros avantage.
00:37:20Donc,
00:37:20tout ne dépend pas
00:37:21de la loi.
00:37:21Il peut y avoir
00:37:22du réglementaire
00:37:23et en l'occurrence,
00:37:25au niveau de l'éducation,
00:37:26c'est beaucoup
00:37:26du réglementaire.
00:37:28Donc,
00:37:28sur la formation,
00:37:29par exemple,
00:37:29la formation des enseignantes,
00:37:31c'est quelque chose
00:37:32et je crois d'ailleurs
00:37:33que pour le coup,
00:37:34Elisabeth Borne
00:37:34est alignée
00:37:35avec nos propositions
00:37:36sur le fait
00:37:37que nous avons besoin
00:37:38de former
00:37:39les professeurs
00:37:39des écoles
00:37:40aux sciences
00:37:40puisque tout,
00:37:43Josephine Antoine
00:37:44le disait,
00:37:44tout commence
00:37:45au cours préparatoire,
00:37:46dans les quatre premiers mois
00:37:47du cours préparatoire
00:37:48et entre autres
00:37:50parce qu'effectivement,
00:37:51nous avons des professeurs
00:37:52des écoles,
00:37:53femmes,
00:37:54littéraires
00:37:55qui n'aimaient pas
00:37:57spécifiquement les sciences
00:37:58et qui,
00:38:00semble-t-il,
00:38:01transmettent
00:38:01plus facilement
00:38:02ce dégoût des sciences,
00:38:05alors sans aller
00:38:06ce dégoût,
00:38:07mais cette prévention
00:38:08vis-à-vis des sciences
00:38:09se le transmettent
00:38:09plus facilement
00:38:10aux filles
00:38:10qu'aux garçons.
00:38:11Donc,
00:38:11voilà,
00:38:11tout n'est pas réglementaire
00:38:13et sur la lutte
00:38:13contre les violences
00:38:14sexuelles et sexistes,
00:38:16c'est,
00:38:16alors pour le coup,
00:38:17un mantra
00:38:18de la délégation
00:38:19aux droits des femmes
00:38:21et à l'égalité
00:38:21entre les hommes
00:38:22et les femmes,
00:38:23partout,
00:38:23nous devons lutter.
00:38:25Mais le principe avance
00:38:26puisque j'étais
00:38:28lundi soir
00:38:29a une remise du prix
00:38:31ETP au féminin.
00:38:32Donc,
00:38:33c'est des filles
00:38:33qui ont fait
00:38:33l'école spéciale
00:38:34des travaux publics
00:38:35et à qui on remet un prix
00:38:36parce qu'elles ont un parcours
00:38:38justement,
00:38:38enthousiasmant
00:38:39et qu'elles seront
00:38:40nos futurs rôles modèles
00:38:41demain.
00:38:41Donc,
00:38:42effectivement,
00:38:42ce ne sera pas
00:38:42Marie Curie,
00:38:43mais des femmes
00:38:44qui ont réussi,
00:38:45réussies dans les travaux,
00:38:46réussies dans leur vie,
00:38:48dans leurs ambitions
00:38:48et donc,
00:38:49c'est des beaux modèles.
00:38:51Et j'avais deux responsables
00:38:53d'entreprise
00:38:54qui sont intervenus
00:38:55et notamment l'un d'eux
00:38:57qui a dit,
00:38:58qui a insisté
00:38:59sur le fait
00:39:00qu'il fallait sécuriser
00:39:01le lieu du travail
00:39:02et veiller à lutter
00:39:03contre les violences
00:39:04sexuelles et sexistes.
00:39:06C'était le patron
00:39:07d'une grosse entreprise
00:39:08de bâtiments
00:39:09et de travaux publics
00:39:10et donc,
00:39:10je suis ravie
00:39:11parce que quand j'ai entendu ça,
00:39:12je me suis dit
00:39:13que ça y est,
00:39:13ça infusait.
00:39:14Donc,
00:39:14il faut effectivement
00:39:15que ça infuse.
00:39:16Il faut que ça infuse
00:39:17dans l'enseignement supérieur.
00:39:18Je pense que là,
00:39:19il y a encore
00:39:19beaucoup d'omerta
00:39:20mais aujourd'hui,
00:39:22les moyens sont là
00:39:22pour le faire.
00:39:23Il faut avoir la volonté
00:39:24des enseignants,
00:39:27des dirigeants
00:39:28et des écoles
00:39:29et des entreprises
00:39:30de lutter.
00:39:31Donc,
00:39:32voilà,
00:39:32je ne suis pas sûre
00:39:32qu'il faille.
00:39:33Enfin,
00:39:33il va y avoir
00:39:34une loi cadre.
00:39:35Normalement,
00:39:35il devait y avoir
00:39:36une loi cadre
00:39:36qui arrive pour lutter
00:39:37contre les violences
00:39:38sexuelles et sexistes.
00:39:39Évidemment,
00:39:40dans le monde scolaire,
00:39:41dans le monde étudiant
00:39:43ou dans le monde du travail.
00:39:44Mais je pense
00:39:45qu'on n'a pas besoin
00:39:46d'une loi
00:39:46pour se dire
00:39:47que c'est juste absurde
00:39:48et qu'il faut arrêter
00:39:49que les femmes
00:39:50sont les bienvenues.
00:39:51On en a besoin
00:39:52dans le monde du travail
00:39:52et donc,
00:39:53il faut évidemment
00:39:54leur faire des conditions
00:39:55sans violence
00:39:56pour qu'elles puissent
00:39:57s'épanouir.
00:39:58Je peux compléter ?
00:39:59Bien sûr.
00:39:59Sur les varses
00:40:00parce que c'est un sujet
00:40:01qu'on porte
00:40:02quand on parle
00:40:02de violences sexistes
00:40:03et sexuelles.
00:40:04Tout ça,
00:40:04ça se construit
00:40:05très tôt.
00:40:06C'est-à-dire
00:40:07qu'on s'est beaucoup
00:40:08bagarré de façon
00:40:10très transpartisane
00:40:11au Sénat
00:40:11pour que les heures
00:40:12d'éducation
00:40:13à la vie sexuelle
00:40:14affective
00:40:14elles aient lieu.
00:40:15Là, pour le coup,
00:40:16le programme a été défini,
00:40:18ça devrait démarrer
00:40:19et c'est là aussi
00:40:20où la relation
00:40:22fille-garçon
00:40:23prend sa place
00:40:24et le respect
00:40:26des uns et des autres
00:40:27également.
00:40:28Donc ça,
00:40:28c'était pas directement
00:40:30dans la loi,
00:40:31tu as raison,
00:40:31c'était de l'ordre
00:40:32réglementaire
00:40:32mais on alerte
00:40:34même si c'est pas
00:40:35directement la loi
00:40:36qu'on va modifier.
00:40:37Et puis pour parler
00:40:38un peu éducation,
00:40:40il y a une réforme
00:40:41de la formation
00:40:41des enseignants
00:40:42qui est en cours
00:40:43dans laquelle normalement
00:40:44il y aura
00:40:44en particulier
00:40:45pour les professeurs
00:40:46des écoles
00:40:47parce que c'est vrai
00:40:47qu'à l'heure actuelle
00:40:48ils pouvaient venir
00:40:50d'horizons divers,
00:40:51de formations différentes
00:40:52en licence,
00:40:54il y aura un recentrage
00:40:55quand même sur les sciences.
00:40:56Nous, je crois
00:40:56qu'on a mis un passage
00:40:57où on voulait
00:40:58que justement
00:40:58automatiquement
00:40:59les sciences soient travaillées
00:41:01pour que le concours
00:41:03au niveau du concours final
00:41:05on soit sûr
00:41:06qu'ils aient tous
00:41:07bien une certaine qualification
00:41:09parce qu'après
00:41:09je reconnais
00:41:10pour qu'on ait tout bien
00:41:11ma matière
00:41:11et mathématiques
00:41:11que c'est assez abstrait
00:41:13et difficile
00:41:13tout ça
00:41:14et que donc
00:41:15il faut qu'on accompagne
00:41:17les enseignants
00:41:18qui ont
00:41:19dans le premier degré
00:41:20parfois
00:41:20enfin dans le premier degré
00:41:22à les enseigner
00:41:22après le second degré
00:41:23on est spécialisé
00:41:24vraiment
00:41:24et on avait
00:41:25une qualification
00:41:26autre.
00:41:33Merci.
00:41:34Peut-être un élément
00:41:35de complément aussi
00:41:35je voulais vous demander
00:41:36si vous pouviez
00:41:37nous donner des précisions
00:41:38sur la proposition
00:41:39dégâts-conditionnalités
00:41:40de l'aide publique
00:41:41à la recherche
00:41:41type crédit de recherche
00:41:43ou test chiffre
00:41:44comment ça peut
00:41:45se traduire
00:41:46cette proposition
00:41:47est-ce que vous pouvez
00:41:49donner des précisions
00:41:49merci
00:41:50C'est un
00:41:54oui
00:41:54c'est pas
00:41:55c'est pas évident
00:41:56mais
00:41:56d'autres
00:41:58d'autres l'ont fait
00:41:59je prends même
00:42:00par exemple
00:42:00le secteur du cinéma
00:42:02en fait
00:42:02où des subventions
00:42:03sont données
00:42:04en fonction
00:42:06aussi
00:42:07de
00:42:07le juste
00:42:10équilibre
00:42:11entre
00:42:11des productions
00:42:13faites par des femmes
00:42:14enfin des réalisations
00:42:14par des femmes
00:42:15ou par des hommes
00:42:16donc
00:42:17après c'est compliqué
00:42:19mais
00:42:19l'ANR par exemple
00:42:21l'agence
00:42:22nationale
00:42:23de la recherche
00:42:25pourrait
00:42:26en effet
00:42:27demander
00:42:28à savoir
00:42:29s'il y a
00:42:30parité
00:42:31ou en tout cas
00:42:32des femmes
00:42:32dans telle ou telle équipe
00:42:33dans tel ou tel projet
00:42:34pour pouvoir
00:42:35peut-être permettre
00:42:36des subventions
00:42:37voilà
00:42:37ça serait
00:42:38ça serait une possibilité
00:42:39c'est quelque chose
00:42:40qu'on
00:42:41on a sorti
00:42:43comme ça
00:42:44parce qu'on y croit
00:42:45et que
00:42:45on sait très bien
00:42:47que
00:42:47malheureusement
00:42:48c'est souvent la carotte
00:42:49financière
00:42:51qui pousse
00:42:52les gens
00:42:52à changer
00:42:53je pense que
00:42:55c'est très important
00:42:55comme on le voit
00:42:56dans les entreprises
00:42:57le RSE
00:42:59a pris une place
00:42:59extrêmement importante
00:43:00et donc
00:43:01avec également
00:43:02du coup
00:43:03les droits des femmes
00:43:05on voit par exemple
00:43:06sur l'application
00:43:06comme une zimmerman
00:43:07dans les entreprises privées
00:43:10donc je ne vois pas
00:43:11pourquoi
00:43:11est-ce qu'on ne pourrait
00:43:11pas conditionner aussi
00:43:13des aides du CIR
00:43:14ou du CIFR
00:43:14en fait
00:43:15en fonction
00:43:15de cette présence
00:43:17des femmes
00:43:18dans les équipes
00:43:19si on peut avoir
00:43:20en plus des chefs
00:43:21d'équipe femmes
00:43:21c'est encore mieux
00:43:22mais je pense que
00:43:23c'est très important
00:43:24donc c'est en tout cas
00:43:25une recommandation
00:43:25qui nous tient à coeur
00:43:26juste un petit point
00:43:29de précision
00:43:30à ce sujet
00:43:30parce que
00:43:31je m'étais permise
00:43:31de lancer cette idée
00:43:33à l'occasion
00:43:33d'une de nos premières auditions
00:43:35je crois que c'était
00:43:36l'Académie des sciences
00:43:37je ne suis pas sûre
00:43:38l'idée c'était en fait
00:43:40de voir ce qui se passe
00:43:41notamment en termes
00:43:42de marché public
00:43:43où il y a certains critères
00:43:45qui sont parfois distingués
00:43:46comme étant des critères
00:43:47positifs
00:43:49qui ont un impact
00:43:49je pense notamment
00:43:51à tout ce qui concerne
00:43:52la production
00:43:54les circuits courts
00:43:55par exemple
00:43:56pour les marchés publics
00:43:57en termes d'alimentation
00:43:58pour la restauration scolaire
00:44:00mais cela opère
00:44:01pour d'autres sujets
00:44:02et à partir du moment
00:44:03où on considère
00:44:03que la promotion
00:44:04de l'égalité
00:44:05entre les femmes
00:44:06et les hommes
00:44:06et l'accès des femmes
00:44:08à des études
00:44:09et carrières scientifiques
00:44:10est une priorité
00:44:11dans un objectif global
00:44:13d'équilibre de la société
00:44:15pas seulement
00:44:16d'accomplissement des femmes
00:44:17on pourrait prendre en compte
00:44:18cet argument
00:44:19d'autant que
00:44:20dans nos échanges
00:44:21et dans les auditions
00:44:22que nous avons menées
00:44:23nous avons aussi
00:44:24souvent entendu
00:44:24le fait que
00:44:25dans une entreprise
00:44:26où il y avait
00:44:27une mixité
00:44:28il y avait
00:44:29un autre état d'esprit
00:44:30il y avait
00:44:31une autre atmosphère
00:44:32et dans la matière scientifique
00:44:34nous savons aussi
00:44:34que le fait
00:44:35que la recherche
00:44:36en matière scientifique
00:44:37porte sur des sujets
00:44:39qui concernent aussi
00:44:40les femmes
00:44:40c'est à dire
00:44:41un peu plus
00:44:41de la moitié de l'humanité
00:44:42ce n'est pas une mauvaise chose
00:44:44dans l'idée
00:44:47de pouvoir régler
00:44:48certaines problématiques
00:44:49des pathologies
00:44:51etc.
00:44:52donc c'est vraiment
00:44:54en fait
00:44:54le terme éthique
00:44:55est un peu fort
00:44:57je concède
00:44:59mais l'idée
00:45:00c'est de
00:45:01considérer
00:45:02que cette préoccupation
00:45:04est une préoccupation
00:45:05à impact
00:45:06pour la société
00:45:08pour l'économie
00:45:09en général
00:45:11pour la santé
00:45:12aussi
00:45:12et pour la compétitivité
00:45:14des entreprises
00:45:15parce qu'il y a aussi
00:45:16un impact
00:45:16économique
00:45:18à ce que des entreprises
00:45:19soient bien managées
00:45:20bien gérées
00:45:21avec un bon climat social
00:45:23et donc
00:45:24à partir de là
00:45:25il pourrait y avoir
00:45:25cette égaconditionnalité
00:45:27pour que les choix
00:45:28soient faits
00:45:30en amont
00:45:30en prenant en compte
00:45:31cet objectif
00:45:33Je crois qu'il y a
00:45:35une seconde question
00:45:36de Newstank
00:45:38Alice Maë-Trachi
00:45:40si vous souhaitez
00:45:41prendre la parole
00:45:41Oui
00:45:42bonjour
00:45:43merci
00:45:43je savais une question
00:45:46concernant
00:45:46le PF
00:45:48qui a mis en place
00:45:50un concours
00:45:50réservé aux femmes
00:45:51est-ce qu'il pourrait
00:45:52servir de modèle
00:45:53pour d'autres écoles
00:45:54afin de limiter
00:45:55les effets
00:45:56des concours compétitifs
00:45:57comme ça a été mis
00:45:58en évidence
00:45:58dans une étude
00:45:59de l'Institut
00:46:00des politiques publiques
00:46:00Oui je disais
00:46:05que de mon temps
00:46:05c'était
00:46:07il y a 35 ans
00:46:08un peu plus
00:46:09même au moment
00:46:10des concours
00:46:11le PF
00:46:12ce n'était
00:46:12que pour les femmes
00:46:13c'était une école
00:46:14spécifiquement
00:46:15d'où école polytechnique
00:46:16féminine
00:46:16c'est pas pour rien
00:46:17et ensuite
00:46:18ils se sont ouverts
00:46:19alors peut-être
00:46:20aussi on découvert
00:46:21la joie
00:46:21et les avantages
00:46:23de la parité
00:46:24mais je pense
00:46:26que s'ils reviennent
00:46:27un peu à leur source
00:46:27c'est probablement
00:46:28aussi pour ça
00:46:29et avec cette école
00:46:30l'exemple que donnait
00:46:31Marie-Pierre Meunier
00:46:33c'est qu'avant
00:46:33quand on avait
00:46:34Sèvres et Ulme
00:46:36Ulme où il y avait
00:46:37des hommes
00:46:38et Sèvres où il y avait
00:46:38des femmes
00:46:39on avait en France
00:46:41de grandes mathématiciennes
00:46:43aujourd'hui
00:46:44nous n'en avons plus
00:46:45parce que depuis
00:46:46qu'on a rendu
00:46:47le concours mixte
00:46:47les filles ne vont pas
00:46:48sur le concours mixte
00:46:50alors qu'elles allaient
00:46:51à Sèvres
00:46:52et qu'elles étaient
00:46:52reconnues internationalement
00:46:54ce qui prouvait
00:46:54qu'elles avaient
00:46:55les compétences
00:46:56aucun doute
00:46:56qu'elles avaient
00:46:56les compétences
00:46:57aujourd'hui
00:46:58on a perdu ces femmes
00:46:59et c'est dommage
00:47:00donc peut-être
00:47:01qu'effectivement
00:47:01c'est une bonne chose
00:47:02je vais continuer
00:47:03à dériver
00:47:04parce que je me disais
00:47:06qu'aussi ce qu'il faut
00:47:07c'est qu'elles veuillent
00:47:08aller là-bas
00:47:09donc il faut des places
00:47:09d'internat
00:47:10parce que souvent
00:47:11il n'y en a pas
00:47:12et les internats
00:47:13sont souvent
00:47:13je pense au rural
00:47:15moi je suis rurale
00:47:16on a proposé aussi
00:47:18que peut-être
00:47:18les deux premières années
00:47:20puissent se faire
00:47:21après le bac
00:47:22en rural
00:47:23parce que quand vous avez
00:47:2420 ans
00:47:24vous avez pris
00:47:24deux années
00:47:26c'est une étape
00:47:27peut-être que vous serez
00:47:28plus enclins
00:47:29après à oser partir
00:47:30il y a des bourses aussi
00:47:31donc il y avait
00:47:33Centrale Supélet
00:47:34qui ont donné
00:47:36des bourses
00:47:37ciblées pour les femmes
00:47:38ici du milieu défavorisé
00:47:39c'est 8000 euros
00:47:40par an
00:47:40pendant trois ans
00:47:41et puis il y a aussi
00:47:42l'ENS Lyon
00:47:43encore
00:47:43alors là c'est normalement
00:47:44depuis cette rentrée
00:47:45c'est des bourses
00:47:47dans un secteur
00:47:48où tout à l'heure
00:47:48on vous a dit
00:47:49qu'il y avait très peu
00:47:49de femmes
00:47:50c'est Matéinfo
00:47:51qui sont admises
00:47:52sur des critères
00:47:53de la pertinence
00:47:54de leur projet individuel
00:47:55et là c'est
00:47:5512 000 euros par an
00:47:56pendant quatre ans
00:47:57tout ça
00:47:57ça peut faire aussi
00:47:59en plus de la mixité
00:48:01ou des quotas
00:48:02ça peut faire
00:48:02que ça favorise
00:48:03la place des filles
00:48:05il y a également
00:48:06une question
00:48:07de Delphine Schiltz
00:48:09pour le journal
00:48:09des sociétés
00:48:10allez-y
00:48:11bonjour
00:48:14vous m'entendez ?
00:48:16oui
00:48:18bonjour
00:48:19oui
00:48:19je voulais revenir
00:48:21sur les questions
00:48:22des quotas
00:48:23et des modalités
00:48:24de leur mise en oeuvre
00:48:25j'aimerais savoir
00:48:26si vous les envisagez
00:48:27comme juridiquement
00:48:28contraignants
00:48:29oui
00:48:30oui
00:48:32bien sûr
00:48:33ça sert à rien
00:48:34de mettre des quotas
00:48:34si c'est pas pour être
00:48:35respecté
00:48:35voilà
00:48:36vous savez
00:48:38alors je vais changer
00:48:39de sujet là aussi
00:48:40mais quand on voit
00:48:41en ce moment
00:48:42les maires des petites communes
00:48:42qui vous disent
00:48:43que c'est compliqué
00:48:44pour aller chercher
00:48:44des femmes
00:48:45on suppose que ça va être
00:48:46compliqué à mettre en place
00:48:47mais on est la moitié
00:48:48d'hommes
00:48:49la moitié de femmes
00:48:49donc c'est aussi
00:48:52arriver à mettre
00:48:53toute une politique
00:48:54en place
00:48:55qui nous permet
00:48:56d'avoir notre place
00:48:57c'est ça aussi
00:48:58qu'il y a derrière
00:48:59c'est parce que souvent
00:49:00on se fait des barrières
00:49:00nous mais on nous fait
00:49:01des barrières de la société
00:49:02donc ça sera difficile
00:49:04et sûrement qu'il faudra
00:49:05peut-être un texte de loi
00:49:07qui les impose
00:49:07comme madame Borne
00:49:08a commencé à le faire
00:49:09voilà
00:49:10il faudra des ministres
00:49:11qui nous soutiennent là-dedans
00:49:12mais oui
00:49:12il faut que ça soit
00:49:13une obligation
00:49:14parce que sinon
00:49:15on n'y est pas
00:49:16vous avez
00:49:32bonjour
00:49:32Noémie Barroir
00:49:33pour The Meta News
00:49:33vous avez parlé
00:49:34du modèle traditionnel
00:49:35du bon chercheur
00:49:36qui attend des femmes
00:49:39les mêmes exigences
00:49:40que les hommes
00:49:40dans la recherche
00:49:42il y a aussi
00:49:42une grande exigence
00:49:43de publication
00:49:44etc
00:49:45est-ce qu'il faut du coup
00:49:47revoir
00:49:47tout le modèle
00:49:49d'évaluation de la recherche
00:49:50alors
00:49:51peut-être pas d'évaluation
00:49:53mais en tout cas
00:49:54peut-être remettre en place
00:49:55un peu d'éthique
00:49:56je vais vous raconter
00:49:58juste une anecdote
00:49:59qu'on a vécue
00:50:00en direct
00:50:01ça n'est pas
00:50:04rare
00:50:06que des
00:50:07jeunes femmes
00:50:08jeunes chercheuses
00:50:09se fassent piquer
00:50:10leurs travaux
00:50:11par leur directeur
00:50:13de labo
00:50:15de thèse
00:50:16en disant que
00:50:18comme ils sont plus connus
00:50:19ça sera mieux
00:50:20pour la publication
00:50:21sur Nature
00:50:22ou autre
00:50:23ça
00:50:25ça n'est pas possible
00:50:26voilà
00:50:27et on l'a vécu
00:50:28en direct
00:50:29c'est une jeune femme
00:50:30qui nous l'a dit
00:50:31et en plus
00:50:33on a repéré
00:50:34on a compris
00:50:34de qui elle parlait
00:50:35et c'est terrible
00:50:36parce que du coup
00:50:37je pense que ça
00:50:38ça a toujours existé
00:50:39et quand on a reçu
00:50:42des grandes chercheuses
00:50:44des grandes scientifiques
00:50:45chez moi
00:50:46sur le plateau
00:50:47de Saclay
00:50:47elles-mêmes
00:50:49entre elles
00:50:49ont échangé
00:50:50sur le fait
00:50:51que sur le moment
00:50:52ça ne leur a pas paru
00:50:54être totalement anormal
00:50:55parce qu'il y avait
00:50:57en fait
00:50:57ce côté
00:50:58paternaliste
00:51:00en fait
00:51:00de certains
00:51:01de certaines
00:51:04directions
00:51:05de recherches
00:51:06et en fait
00:51:08elles comprenaient
00:51:08simplement maintenant
00:51:09en 2025
00:51:10à quel point
00:51:11ce n'était pas normal
00:51:12et
00:51:13qu'aujourd'hui
00:51:14elles prenaient conscience
00:51:16qu'elles avaient
00:51:16vécu
00:51:17en fait
00:51:17une violence sexiste
00:51:19d'une certaine manière
00:51:20donc
00:51:21oui
00:51:22je pense qu'il va falloir
00:51:22changer ce mode
00:51:23de fonctionnement
00:51:24et c'est aussi pour ça
00:51:25qu'on veut pouvoir
00:51:26faire de la formation
00:51:27des comités
00:51:29de recrutement
00:51:30mais des comités
00:51:30d'éthique
00:51:31pour que
00:51:32en fait
00:51:33tout le monde
00:51:33puisse
00:51:34autant hommes
00:51:36comme les femmes
00:51:36puissent comprendre
00:51:37l'importance
00:51:39de donner sa chance
00:51:39à tout le monde
00:51:40et ce n'est pas parce qu'on part
00:51:41en congé maternité
00:51:42qu'on a le droit
00:51:43de se faire piquer
00:51:44ces travaux
00:51:45et qu'on revienne
00:51:47et qu'on ait
00:51:47malheureusement
00:51:48la mauvaise
00:51:49surprise
00:51:50de voir qu'en fait
00:51:51ils ont été repris
00:51:52que vous ne signiez pas
00:51:53au bas de l'article
00:51:55et là
00:51:57je voudrais insister
00:51:58sur le courage
00:51:58que doivent avoir
00:51:59ceux qui dirigent
00:52:00pour soutenir
00:52:03celles qui se font
00:52:03voler leurs travaux
00:52:04contre ceux
00:52:06quand bien même
00:52:06sont-ils des pontes
00:52:07et très connus
00:52:08qui volent
00:52:09voilà
00:52:10parce qu'il y a aussi
00:52:11beaucoup
00:52:11de lâcheté
00:52:14et ce qui fait
00:52:15que les femmes
00:52:16se sentent
00:52:16en plus d'avoir été volées
00:52:18se sentent
00:52:19méprisées
00:52:20flouées
00:52:20et donc
00:52:21elles s'en vont
00:52:21voilà pour les conclusions
00:52:23de ce rapport sénatorial
00:52:24sur la place des femmes
00:52:26dans les sciences
00:52:27pour y parvenir
00:52:28les parlementaires
00:52:29ont auditionné
00:52:29120 personnes
00:52:30et notamment
00:52:31des femmes scientifiques
00:52:32pour qu'elles partagent
00:52:34leurs expériences
00:52:34une astrophysicienne
00:52:36une glaciologue
00:52:37la présidente
00:52:38de l'académie nationale
00:52:39de chirurgie
00:52:40entre autres
00:52:40on écoute
00:52:41leurs témoignages
00:52:42c'est évidemment
00:52:43un grand honneur
00:52:44d'être là
00:52:45parmi vous
00:52:45aujourd'hui
00:52:46mesdames
00:52:47et aussi
00:52:47merci messieurs
00:52:48d'accompagner
00:52:49notre combat
00:52:50on a absolument
00:52:51besoin de vous
00:52:52alors je me permettrai
00:52:54de me présenter
00:52:55peut-être
00:52:55pendant une 5 minutes
00:52:57et puis vous montrer
00:52:58mes préoccupations
00:52:59pour l'avenir
00:53:00alors pour me présenter
00:53:01à vous
00:53:02je suis d'origine
00:53:03lorraine et alsacienne
00:53:05un mélange
00:53:06donc merci
00:53:07aux représentants
00:53:07du Grand Est
00:53:08qui sont là
00:53:09pour soutenir
00:53:10les femmes de la région
00:53:11j'ai fait ma scolarité
00:53:13à Thionville
00:53:14et ensuite
00:53:15je suis partie
00:53:16en 1979
00:53:17à la faculté de médecine
00:53:18de Strasbourg
00:53:19où j'ai tout de suite
00:53:21été intéressée
00:53:22par la cause des femmes
00:53:24j'avais absolument envie
00:53:25de faire de la gynécologie
00:53:26obstétrique
00:53:26ce qui me semblait
00:53:27que notre présence
00:53:28était capitale
00:53:29on donne la vie
00:53:30et on accompagne
00:53:31malheureusement
00:53:32la mort
00:53:32parce qu'une des premières
00:53:35causes de mortalité
00:53:35de la femme
00:53:36c'est le cancer du sein
00:53:37donc j'ai trouvé
00:53:38que c'était important
00:53:39d'accompagner ces femmes
00:53:40du début à la fin
00:53:41et j'ai été très
00:53:43accompagnée
00:53:45je dirais
00:53:46par mon patron
00:53:47de l'époque
00:53:47qui s'appelait
00:53:47le professeur Renaud
00:53:48Robert Renaud
00:53:49qui est plus de ce monde
00:53:50et j'aimais bien
00:53:51sa notion
00:53:52de la chirurgie
00:53:53il disait
00:53:54la chirurgie
00:53:54est un métier formidable
00:53:55qui nous permet
00:53:56de nous mesurer
00:53:57à la maladie
00:53:58pour la vaincre aujourd'hui
00:53:59et la comprendre demain
00:54:01donc il nous disait
00:54:02à l'époque
00:54:02quand on était jeune
00:54:03ok vous aurez la technique
00:54:05vous réussirez
00:54:06à traiter des maladies
00:54:07mais surtout
00:54:07faites de la prévention
00:54:09essayez de comprendre
00:54:10les choses
00:54:10c'est ça
00:54:11l'avenir de demain
00:54:12c'est que la maladie
00:54:13disparaisse
00:54:14donc j'étais très inspirée
00:54:16par lui
00:54:16et c'est lui
00:54:17qui a fondé
00:54:17je ne sais pas
00:54:18si vous le savez
00:54:18mais le dépistage
00:54:19organisé
00:54:20des cancers du sein
00:54:21on en avait eu l'idée
00:54:23dans les années 85
00:54:24on avait tenté
00:54:26de convaincre
00:54:27les collègues
00:54:27c'était non
00:54:28on a retenté en 86
00:54:29il m'a dit
00:54:30on ne lâche pas
00:54:30on y va
00:54:30on continue
00:54:3187-88
00:54:32et 89
00:54:33on a réussi
00:54:3415 mai 89
00:54:36on a lancé en Alsace
00:54:37premier dépistage
00:54:38des cancers du sein
00:54:39et ça marchait
00:54:40formidablement bien
00:54:42maintenant on a des problèmes
00:54:43les taux de participation
00:54:44ne sont plus au rendez-vous
00:54:45mais voilà
00:54:47c'était cette action
00:54:47de prévention
00:54:48qui m'avait plu
00:54:49et puis on faisait
00:54:51beaucoup de recherches
00:54:52à l'époque
00:54:52et je disais
00:54:54à mes collègues
00:54:54du CNRS
00:54:55c'est grâce à vous aussi
00:54:57qu'on a transformé
00:54:58la chirurgie
00:54:58l'idée c'était
00:55:00de faire une médecine
00:55:01transdisciplinaire
00:55:02sortir notre discipline
00:55:03aller vers les autres
00:55:04disciplines
00:55:05et leur poser des questions
00:55:07et on a contacté
00:55:09notre équipe
00:55:09du CNRS
00:55:10à l'époque
00:55:10en disant
00:55:11on pense qu'on surtraite
00:55:13les femmes
00:55:13et on surtraite
00:55:14les hommes aussi
00:55:15il faut minimiser
00:55:16notre chirurgie
00:55:17il faut que l'acte
00:55:17soit plus pointu
00:55:19et on a lancé
00:55:20une technique
00:55:21on a été les premiers
00:55:22à lancer les brevets
00:55:23en France
00:55:24maintenant c'est mondial
00:55:25la technique
00:55:25du ganglion sentinelle
00:55:26et c'est nos amis
00:55:28du CNRS
00:55:29qui nous ont fabriqué
00:55:30les sondes
00:55:30et les caméras
00:55:31sans eux
00:55:32on n'aurait jamais fait ça
00:55:33et donc ça nous permet
00:55:34de faire maintenant
00:55:35une chirurgie
00:55:36pour les hommes
00:55:36et les femmes
00:55:37qui soient dans la désescalade
00:55:38ça c'est sur le plan
00:55:40un petit peu recherche
00:55:41on a fait d'autres choses
00:55:42dont on pourra parler
00:55:43et puis on a lancé
00:55:45de l'enseignement
00:55:46des maladies du sein
00:55:47en France
00:55:48bien sûr
00:55:49et puis à l'étranger
00:55:51on a fait un premier diplôme
00:55:52des maladies du sein
00:55:53en Algérie
00:55:54ensuite au Sénégal
00:55:55ensuite en Syrie
00:55:56maintenant on va accueillir
00:55:57des médecins ukrainiens
00:55:58pour une formation en France
00:56:00donc ce côté enseignement
00:56:01était très valorisant
00:56:03pour les jeunes
00:56:03je trouvais
00:56:04donc du soin
00:56:06forcément
00:56:07on assure
00:56:08les services hospitaliers
00:56:10je suis chef de service
00:56:11d'un service de chirurgie
00:56:14qui est à l'ICANS
00:56:14c'est l'Institut de cancérologie
00:56:16Strasbourg Europe
00:56:17mais ces métiers
00:56:18nous permettent
00:56:19de continuer notre recherche
00:56:21et j'en dis juste un mot
00:56:22notre recherche actuelle
00:56:23c'est s'intéresser
00:56:24à la cause des cancers
00:56:26pourquoi on a tellement
00:56:28de cancers du sein
00:56:28en France
00:56:29vous savez qu'on est
00:56:30le premier pays
00:56:31dans le monde
00:56:31en termes d'incidence
00:56:33des cancers du sein
00:56:34c'est chez nous
00:56:36en France
00:56:36que si vous prenez
00:56:37100 000 femmes
00:56:38le taux de cancer du sein
00:56:39va être le plus élevé
00:56:40et c'est un cancer
00:56:41qui touche
00:56:42à peu près
00:56:43une femme sur huit
00:56:43donc notre combat
00:56:46c'est d'essayer
00:56:47de comprendre
00:56:47la maladie
00:56:48d'où ça vient
00:56:49pourquoi ça progresse
00:56:50pourquoi ça touche
00:56:51des jeunes femmes
00:56:51et on a une piste
00:56:53très sérieuse
00:56:54qui est liée
00:56:55à l'environnement
00:56:56et pourquoi les chirurgiens
00:56:58s'intéressent
00:56:58à l'environnement
00:56:59c'est est-ce que
00:56:59les chirurgiens
00:57:00peuvent faire
00:57:01des dosages
00:57:02au moment
00:57:02ils opèrent
00:57:03dans les tumeurs
00:57:04et aller regarder
00:57:05les taux de pesticides
00:57:06les taux de pifas
00:57:07les taux de certains métaux
00:57:09il y a le même phénomène
00:57:10dans le cancer de la prostate
00:57:11ou dans le cancer du pancréas
00:57:13donc c'est important
00:57:14que les chirurgiens
00:57:15soient là aussi
00:57:16pour comprendre
00:57:17les maladies
00:57:17toujours l'idée
00:57:18de monsieur Renaud
00:57:19comprendre la maladie
00:57:20et je crois
00:57:21que nos actions
00:57:22en santé publique
00:57:23permettront de réduire
00:57:24les cancers
00:57:25on a cet objectif là
00:57:27en tous les cas
00:57:27et donc voilà
00:57:29pour mon parcours
00:57:30un peu soins recherche
00:57:31enseignement
00:57:32et ce qui m'a paru important
00:57:35c'est de rejoindre
00:57:36l'académie nationale
00:57:37de Chianji
00:57:38parce que je suis chirurgien
00:57:39et il y a très très peu
00:57:42de femmes représentées
00:57:43à l'académie de Chianji
00:57:44et je trouve
00:57:45que c'est pas bien
00:57:46parce que quand vous regardez
00:57:47le fonctionnement
00:57:48d'un hôpital
00:57:48qui fait fonctionner
00:57:49les hôpitaux
00:57:50c'est les femmes
00:57:51elles sont infirmières
00:57:52elles sont aides-soignantes
00:57:53elles sont anesthésistes
00:57:55elles sont dans les blocs opératoires
00:57:56elles sont là
00:57:57et finalement
00:57:58elles n'ont pas voix
00:57:58au chapitre
00:57:59et si on regarde
00:58:01dans les carrières
00:58:02hospitalo-universitaires
00:58:04il y a un vrai barrage
00:58:05pour les femmes
00:58:05elles peuvent assurer
00:58:07vous voyez
00:58:07le service hospitalier
00:58:09quotidien
00:58:09mais quand il y a
00:58:10une responsabilité
00:58:11à prendre
00:58:11non
00:58:11elles ne sont pas
00:58:12dans la salle
00:58:12elles ne sont pas là
00:58:13donc il faut faire bouger
00:58:15les choses
00:58:15au niveau des carrières
00:58:16hospitalo-universitaires
00:58:17pour qu'elles deviennent
00:58:18chef de service
00:58:19pour qu'elles deviennent
00:58:20présidentes de CME
00:58:21pour qu'elles deviennent
00:58:21doyennes ou académiciennes
00:58:23donc on a ce combat-là
00:58:24avec les CNU
00:58:26et on essaye de faire
00:58:27changer les choses
00:58:28et l'académie
00:58:31est comme vous le disiez
00:58:32une vieille structure
00:58:341731
00:58:35fondée par le premier
00:58:37chirurgien du roi Louis XV
00:58:38et beaucoup de décisions
00:58:41étaient prises
00:58:42jusqu'à présent
00:58:42sans les femmes
00:58:43donc on a pris une décision
00:58:45aucune grande décision
00:58:46en chirurgie en France
00:58:47il n'y a pas au moins
00:58:47une femme présente
00:58:48et qui accepte la décision
00:58:50et le combat de l'académie
00:58:52cette année
00:58:53va être un combat
00:58:54en faveur des femmes
00:58:55et les académiciens
00:58:56suivent complètement
00:58:57ce combat
00:58:58il y a une anomalie
00:59:00en France
00:59:00en termes de formation
00:59:03des chirurgiens
00:59:04qui s'occupent des femmes
00:59:05je vais m'expliquer
00:59:07il y a très spécialité
00:59:09chirurgicale
00:59:10il y a l'urologie
00:59:11l'orthopédie
00:59:12la gynéco
00:59:12etc
00:59:13mais vous n'avez pas
00:59:15de spécialité
00:59:16pour opérer
00:59:16une femme
00:59:17qui a un cancer du sein
00:59:18la scénologie
00:59:18n'est pas une discipline
00:59:19c'est-à-dire
00:59:21qu'on peut par exemple
00:59:21avoir fait de l'obstétrique
00:59:23pendant 5 ans
00:59:24avoir fait que des césariennes
00:59:25et avoir le droit
00:59:26d'opérer une femme
00:59:27qui a un cancer du sein
00:59:28or on n'a pas été formé
00:59:30on ne sait pas enlever
00:59:30la tumeur
00:59:31on ne sait pas faire
00:59:31de la chirurgie esthétique
00:59:32réparatrice
00:59:33mais on a le droit
00:59:34de le faire
00:59:34est-ce qu'un homme
00:59:36accepterait
00:59:36de se faire opérer
00:59:37d'un cancer de la prostate
00:59:38par quelqu'un
00:59:39qui n'a jamais fait
00:59:40de cancer de la prostate
00:59:41donc c'est vraiment
00:59:42une injustice
00:59:43et c'est le combat
00:59:44de l'académie
00:59:45cette année
00:59:46d'essayer de créer
00:59:47ce qu'on appelle une FST
00:59:48une formation spécialisée
00:59:50transversale
00:59:51pour que les chirurgiens
00:59:53qui opèrent des femmes
00:59:54aient une formation
00:59:55pendant 2 ans spécialisée
00:59:57qui sache faire
00:59:58une reconstruction
00:59:59qui donne
01:00:00toute satisfaction
01:00:01en termes carcinologiques
01:00:03et qu'on diminue
01:00:04cette mortalité
01:00:05par cancer du sein
01:00:06en France
01:00:06qui est de 12 000 décès
01:00:08chaque année
01:00:08pour les femmes
01:00:10qui ont un cancer du sein
01:00:11et je vous rappelle
01:00:11ça touche une femme sur 8
01:00:13donc ce sera le gros combat
01:00:14il y a 3 autres combats
01:00:16qu'on va mener
01:00:16mais c'est celui-ci
01:00:18que je voulais mettre
01:00:19un peu en valeur
01:00:20aujourd'hui parmi vous
01:00:21voilà
01:00:22j'ai essayé de vous montrer
01:00:23assez rapidement
01:00:24les axes
01:00:26voilà
01:00:27des carrières médicales
01:00:29et de donner envie
01:00:29aux plus jeunes
01:00:30parce qu'on y arrive
01:00:31et puis on va les aider
01:00:32je vous remercie
01:00:34pour votre attention
01:00:35merci beaucoup
01:00:37professeur
01:00:38alors je crois
01:00:38que nous sommes plusieurs
01:00:39ici à pouvoir témoigner
01:00:40qu'effectivement
01:00:41le cancer du sein
01:00:42touche beaucoup de femmes
01:00:43si on faisait
01:00:45un petit sondage
01:00:46que les ganglions
01:00:47sentinelles
01:00:48évitent effectivement
01:00:48des traitements lourds
01:00:49et donc c'est une
01:00:51très bonne chose
01:00:52et vous rappelez
01:00:54que c'est du Sénat
01:00:56qui est venue
01:00:56la loi de la parité
01:00:57dans la haute fonction publique
01:00:58qui s'applique
01:00:59aussi
01:01:01à la fonction publique
01:01:03hospitalière
01:01:04et qui impose
01:01:05sur un certain
01:01:06nombre de postes
01:01:07d'avoir
01:01:0750%
01:01:09de primes aux nominations
01:01:10et 40%
01:01:11de personnes
01:01:12en place
01:01:13parce que je vous rappelle
01:01:15qu'on comptait
01:01:16celles qui rentraient
01:01:17ça faisait toujours
01:01:17plus un
01:01:18mais quand elles partaient
01:01:18et qu'elles étaient
01:01:19remplacées par un homme
01:01:20ça faisait pas moins un
01:01:21et donc on s'est dit
01:01:22que comme
01:01:23ils avaient bien compris
01:01:25le principe du flux
01:01:26nous leur avons dorénavant
01:01:27appris le principe du stock
01:01:29donc voilà
01:01:31et je laisse maintenant
01:01:32la parole
01:01:33à ma collègue
01:01:35Marie-Pierre Meunier
01:01:36qui nous présentera
01:01:37notre prochaine intervenante
01:01:38l'intervenante
01:01:39Marina Kvaskov
01:01:40Merci Madame la Présidente
01:01:44Chère Marina Kvaskov
01:01:47vous êtes épidémiologiste
01:01:50et chercheuse
01:01:50à l'INSER
01:01:51vous dirigez actuellement
01:01:52un groupe de recherche
01:01:53sur l'épidémiologie
01:01:55de la santé gynécologique
01:01:56et vous vous êtes imposée
01:01:58comme une spécialiste
01:01:59incontournable
01:02:00de l'endométriose
01:02:02après une thèse
01:02:03obtenue en France
01:02:04vous partez étudier
01:02:05aux Etats-Unis
01:02:06à l'université d'Harvard
01:02:07où vous vous spécialisez
01:02:09dans l'épidémiologie
01:02:10de l'endométriose
01:02:11lorsque vous obtenez
01:02:13un poste de chargé
01:02:14de recherche à l'INSERM
01:02:15en 2016
01:02:16vous décidez de vous investir
01:02:18dans l'association
01:02:19Femmes et Sciences
01:02:20au sein de laquelle
01:02:21vous montez un programme
01:02:22de mentorat
01:02:22pour les doctorantes
01:02:24à l'université
01:02:25Paris-Saclay
01:02:26vous êtes également
01:02:28lauréate en 2008
01:02:29du prix Jeunes Talents
01:02:30L'Oréal UNESCO
01:02:32pour les femmes
01:02:33et la science
01:02:34et plus récemment
01:02:35en 2023
01:02:36du prix INSERM
01:02:37OPEX
01:02:38Sciences et Société
01:02:40votre parcours est fascinant
01:02:42et nous intéresse
01:02:43à plus d'un titre
01:02:44je vous laisse donc la parole
01:02:45sans plus tarder
01:02:46merci beaucoup
01:02:47madame Meunier
01:02:48pour cette introduction
01:02:49et merci beaucoup
01:02:50pour l'invitation
01:02:50je suis vraiment ravie
01:02:52et honorée
01:02:53d'être parmi vous
01:02:53aujourd'hui
01:02:54pour discuter
01:02:54de la place des femmes
01:02:56dans les sciences
01:02:57qui est un sujet
01:02:58qui me tient à coeur
01:02:59et je vous remercie
01:03:00pour tout le travail
01:03:00que vous faites
01:03:01tout pour le faire avancer
01:03:03la première fois
01:03:05que j'ai pris conscience
01:03:06de cette problématique
01:03:07de la place des femmes
01:03:07dans les sciences
01:03:08c'est quand j'ai reçu
01:03:09le prix Jeunes Talents
01:03:10L'Oréal UNESCO
01:03:11pour les femmes
01:03:11et la science
01:03:12en fait je me suis dit
01:03:14que comme il existait
01:03:14un prix pour cela
01:03:16c'est que certainement
01:03:17il devait y avoir un problème
01:03:17et donc je n'en avais pas
01:03:19du tout conscience avant
01:03:20et donc je me suis immédiatement
01:03:22engagée dans l'association
01:03:23femmes et sciences
01:03:24et je me souviens
01:03:26que quand j'ai su
01:03:27que j'étais lauréate du prix
01:03:28j'étais très contente
01:03:31mais j'avais du mal
01:03:32à y croire
01:03:33et je me disais
01:03:34enfin je me suis dit
01:03:35qu'il devait y avoir
01:03:36tellement d'autres
01:03:37enfin pourquoi moi
01:03:39il devait y avoir
01:03:39tellement d'autres personnes
01:03:41très beaucoup
01:03:42bien plus méritantes
01:03:43que moi
01:03:43et je me suis dit
01:03:45que ça ne devait être
01:03:46une erreur
01:03:47et que c'était
01:03:48qu'une question de temps
01:03:49avant qu'on s'en rende compte
01:03:50donc c'était
01:03:51c'est ce qu'on appelle
01:03:52le syndrome de l'imposteur
01:03:53il est bien plus fréquent
01:03:54chez les femmes
01:03:55comme on le sait
01:03:55et c'est du fait
01:03:58de l'éducation
01:03:58qu'on donne aux femmes
01:03:59et du fait des stéréotypes
01:04:01qui ont beaucoup de poids
01:04:01et en effet
01:04:02la confiance en moi
01:04:03pour faire des sciences
01:04:04a pris du temps
01:04:05donc quand
01:04:07quand j'étais petite
01:04:09j'étais fascinée
01:04:10par la santé
01:04:11et les maladies
01:04:11mais je ne me sentais pas légitime
01:04:13pour faire des études
01:04:14de science
01:04:14mes parents n'avaient pas
01:04:16fait d'études
01:04:17et n'étaient pas du tout
01:04:17au fait des formations existantes
01:04:19mais je n'avais pas
01:04:22de modèle scientifique
01:04:23mais mon père était convaincu
01:04:24que la science
01:04:25était l'avenir
01:04:26et qu'il fallait
01:04:26que je m'engage
01:04:27dans cette voie
01:04:28pour avoir un travail
01:04:29et quand j'étais au collège
01:04:32j'étais une étudiante
01:04:33brillante
01:04:34mais en seconde
01:04:35mes parents se sont séparés
01:04:36et donc là
01:04:37j'ai arrêté de travailler
01:04:38et j'ai redoublé
01:04:40ma seconde
01:04:41j'ai quand même réussi
01:04:43à passer en première S
01:04:44mais j'ai eu mon bac
01:04:45au rattrapage
01:04:46et ensuite
01:04:47j'ai passé deux fois
01:04:48le concours d'entrée
01:04:49de la fac de pharmacie
01:04:50et en fait
01:04:51j'ai passé ces deux années
01:04:52à me dire
01:04:53que je n'allais pas y arriver
01:04:54et donc voilà
01:04:55forcément je ne suis pas arrivée
01:04:57et donc au bout des deux années
01:04:58je n'ai même pas eu d'équivalence
01:04:59et donc je suis repartie
01:05:01en première année de biologie
01:05:02à l'université
01:05:03à l'âge de 21 ans
01:05:04et au bout du premier semestre
01:05:06de cette première année
01:05:07de biologie
01:05:07j'avais 10 de moyenne
01:05:09et là je me suis dit
01:05:10non je ne peux pas faire ça
01:05:13je veux faire des études
01:05:13je ne peux pas m'arrêter là
01:05:14je me sentais vraiment
01:05:16en échec
01:05:16et donc je me suis mis
01:05:18à ne plus écouter
01:05:19cette petite voix intérieure
01:05:21et à enfin
01:05:22me focaliser
01:05:23sur mon travail
01:05:24sans rien écouter
01:05:25au dehors
01:05:26et donc là
01:05:27j'ai travaillé
01:05:27travaillé
01:05:28travaillé
01:05:28et j'ai eu 15
01:05:30au deuxième semestre
01:05:31de mon année
01:05:32et donc au final
01:05:34j'ai eu une mention
01:05:35assez bien
01:05:35au DEUG
01:05:36donc qui est l'équivalent
01:05:38de L2
01:05:38et donc j'avais
01:05:40je me suis prouvé
01:05:41à moi-même
01:05:41que je pouvais y arriver
01:05:42et que j'avais trouvé
01:05:44une méthode de travail
01:05:45ensuite j'ai eu
01:05:47une mention bien
01:05:48à la maîtrise
01:05:50une mention très bien
01:05:51au master
01:05:52et ensuite je me suis engagée
01:05:54dans un doctorat
01:05:55un double doctorat
01:05:56entre la France
01:05:57et l'Australie
01:05:58une co-tutelle internationale
01:06:00et puis je suis allée
01:06:01faire mon post-doc
01:06:01à Harvard
01:06:02pendant 3 ans et demi
01:06:04et à mon retour
01:06:05j'ai eu le concours
01:06:06INSEM du premier coup
01:06:07et donc j'ai obtenu
01:06:09un poste de chercheuse
01:06:09en 2016
01:06:10comme vous l'avez dit
01:06:10aujourd'hui j'ai bientôt
01:06:1245 ans
01:06:13et donc forte
01:06:14d'une expérience
01:06:15de 20 ans
01:06:16en épidémiologie
01:06:16de l'endométriose
01:06:17je suis en train
01:06:19de créer
01:06:19une équipe
01:06:20de recherche
01:06:20centrée sur
01:06:21l'épidémiologie
01:06:22de la santé
01:06:23gynécologique
01:06:23donc pour travailler
01:06:25sur l'endométriose
01:06:27que je connais
01:06:28maintenant
01:06:29mais également
01:06:30sur d'autres problématiques
01:06:32de la santé
01:06:32gynécologique
01:06:33notamment les fibromotérins
01:06:35le syndrome
01:06:36des ovaires polycystiques
01:06:37qui sont des maladies
01:06:38non malignes
01:06:39pour lesquelles
01:06:41on a peu de connaissances
01:06:42finalement
01:06:43et également
01:06:45d'autres sujets
01:06:46tels que
01:06:46la santé menstruelle
01:06:47ou les mutilations
01:06:48génitales féminines
01:06:50et donc tous ces sujets
01:06:51sur la santé
01:06:52des femmes
01:06:53qui sont des pathologies
01:06:54associées à une mortalité
01:06:56faible
01:06:58mais une mortalité
01:06:59pardon
01:07:00excusez-moi
01:07:00une mortalité
01:07:02faible
01:07:03mais une morbidité
01:07:03élevée
01:07:04avec des gros impacts
01:07:05sur la qualité de vie
01:07:06ce sont des thématiques
01:07:07qui sont complètement sous-investiguées
01:07:09donc voilà
01:07:10maintenant aujourd'hui
01:07:10j'ai vraiment envie
01:07:11d'utiliser mon expérience
01:07:13sur l'endométriose
01:07:14pour enfin
01:07:15augmenter les connaissances
01:07:17sur ces autres thématiques
01:07:18aujourd'hui
01:07:20mon équipe
01:07:20compte 15 personnes
01:07:21et elle continue
01:07:22de s'agrandir
01:07:23depuis ma thèse
01:07:25j'ai levé près de 12 millions
01:07:26d'euros
01:07:26pour ma recherche
01:07:27j'ai formé 40 étudiants
01:07:29il y a quelques années
01:07:30j'ai eu une distinction
01:07:31un petit peu insolite
01:07:32puisque
01:07:33en fait
01:07:34j'ai été élue marraine
01:07:35du tunnelier Marina
01:07:37qui porte mon prénom
01:07:38en hommage
01:07:39aux causes que je défends
01:07:40à savoir
01:07:41la lutte contre l'endométriose
01:07:43et la place des femmes en science
01:07:44et
01:07:45voilà
01:07:46et donc récemment
01:07:47j'ai également
01:07:47obtenu un prix insam
01:07:49comme vous l'avez dit
01:07:49si on m'avait dit
01:07:51il y a 20 ans
01:07:52quand j'étais en thèse
01:07:53et que j'avais vraiment
01:07:54très peu confiance en moi
01:07:55que j'en serais là aujourd'hui
01:07:56que j'avais ce potentiel
01:07:58je n'aurais pas cru
01:07:59mais je pense que ça m'aurait
01:08:00vraiment aidé
01:08:01de le savoir
01:08:01et
01:08:02je pense que j'aurais
01:08:04beaucoup moins peur
01:08:05de faire mon chemin
01:08:06en sachant tout ça
01:08:07en ayant confiance
01:08:08en l'avenir
01:08:09alors s'il y a des jeunes filles
01:08:10ou des jeunes femmes
01:08:10qui nous écoutent
01:08:11et qui doutent d'elles-mêmes
01:08:12pour faire des sciences
01:08:13ou pour faire progresser
01:08:15leur carrière scientifique
01:08:16je voudrais leur demander
01:08:17qu'est-ce que vous feriez
01:08:19si vous n'aviez pas peur
01:08:20si vous n'aviez pas
01:08:22si vous n'aviez pas peur
01:08:23si vous n'étiez pas parasité
01:08:24par votre voix intérieure
01:08:26ou par des voix extérieures
01:08:27par la peur du jugement
01:08:28ou par la peur
01:08:29de ne pas être à la hauteur
01:08:30c'est une question
01:08:32très puissante
01:08:32car les stéréotypes
01:08:33sont profondément
01:08:34ancrés en nous
01:08:35et ils sont comme
01:08:36une barrière mentale
01:08:37invisible
01:08:37mais à côté de ça
01:08:39je ne pense pas
01:08:39que le sentiment
01:08:40d'illégitimité des femmes
01:08:41à poursuivre
01:08:42une carrière scientifique
01:08:43ne vienne que d'elles-mêmes
01:08:44et que c'est plutôt
01:08:45quelque chose
01:08:45de systémique
01:08:46les stéréotypes
01:08:48commencent très tôt
01:08:49les enfants sont exposés
01:08:50aux stéréotypes
01:08:51dès leur naissance
01:08:52et même avant leur naissance
01:08:53puisque les jeunes parents
01:08:54se comportent différemment
01:08:55en fonction du sexe
01:08:56du foetus
01:08:57et donc une première recommandation
01:08:59serait la sensibilisation
01:09:00des enseignants
01:09:01et des conseillers
01:09:02d'orientation
01:09:02aux stéréotypes
01:09:03et au biais de genre
01:09:04dans les métiers
01:09:06et les aptitudes scientifiques
01:09:07quand j'étais en seconde
01:09:09avant de la redoubler
01:09:10un conseiller d'orientation
01:09:12m'avait dit que
01:09:13puisque sans travailler
01:09:14j'avais 10 de moyenne
01:09:15en lettres
01:09:16et 4 en maths
01:09:18c'est que j'avais un profil littéraire
01:09:19et certainement pas
01:09:20un profil scientifique
01:09:21et donc heureusement
01:09:22que je n'ai pas suivi
01:09:23son conseil
01:09:24parce qu'il m'avait conseillé
01:09:25de ne pas redoubler
01:09:27et de passer en première littéraire
01:09:28donc il faudrait vraiment
01:09:30une grande campagne d'information
01:09:31pour sensibiliser
01:09:32les métiers
01:09:33qui sont au contact
01:09:34d'élèves et d'étudiants
01:09:35mais aussi le grand public
01:09:36pour toucher plus largement
01:09:37la population
01:09:38une deuxième recommandation
01:09:40serait le déploiement
01:09:41de systèmes
01:09:42de garde d'enfants
01:09:43tels que
01:09:43crèches
01:09:44dans les instituts
01:09:46et les universités
01:09:47des instituts de recherche
01:09:49et l'université
01:09:50et plus globalement
01:09:51l'augmentation
01:09:51de la durée
01:09:52du congé maternité
01:09:54mais aussi du congé paternité
01:09:55c'est une mesure
01:09:56qui faciliterait grandement
01:09:58le maintien des femmes
01:09:58dans une carrière scientifique
01:09:59parce que quand on a des enfants
01:10:01en bas âge
01:10:01on change drastiquement
01:10:02de rythme de travail
01:10:03et les difficultés
01:10:04de garde
01:10:05peuvent vraiment
01:10:06impacter les jeunes mamans
01:10:07beaucoup de femmes
01:10:08sont découragées
01:10:09à ce moment là
01:10:10et beaucoup de femmes
01:10:10scientifiques
01:10:11arrêtent leur carrière
01:10:12à ce moment là
01:10:13parce qu'elles sont
01:10:14très impactées
01:10:15par
01:10:15elles sont découragées
01:10:17devant les difficultés
01:10:19et la charge mentale
01:10:20et impliquer les pères
01:10:22aussi
01:10:22c'est très important
01:10:23pour pouvoir partager
01:10:24cette charge
01:10:24et faciliter
01:10:26la transition familiale
01:10:27on a beaucoup parlé
01:10:30de la baisse
01:10:30de la fertilité
01:10:31en France
01:10:31mais si on dénait
01:10:32aux jeunes parents
01:10:32les moyens
01:10:33d'avoir des systèmes
01:10:34de garde
01:10:34qui leur permettent
01:10:35d'avoir des enfants
01:10:36plus tôt
01:10:36finalement
01:10:37on faciliterait
01:10:38grandement les choses
01:10:39de ce point de vue là
01:10:40ensuite
01:10:41tous les systèmes
01:10:42de soutien
01:10:42qui permettraient
01:10:43aux femmes
01:10:44scientifiques
01:10:44de poursuivre leur carrière
01:10:46devraient être mis en oeuvre
01:10:47également
01:10:48tels que
01:10:49plans d'égalité professionnelle
01:10:50comme à l'INSERM
01:10:51ou au CNRS
01:10:52tels que également
01:10:53formation des membres
01:10:54de jury et commission
01:10:55quotas de femmes
01:10:57réseaux d'entraide
01:10:58peer mentoring
01:10:58tout ça
01:10:59c'est très important
01:11:00de soutenir
01:11:01toutes ces initiatives
01:11:02une troisième recommandation
01:11:05serait de réaliser
01:11:05une enquête sociologique
01:11:06qualitative
01:11:07afin de mieux comprendre
01:11:08les freins
01:11:09et les leviers
01:11:10de l'engagement
01:11:11des filles
01:11:11en sciences
01:11:12et du maintien
01:11:13des femmes
01:11:13dans les carrières scientifiques
01:11:14parce que là
01:11:15on donne une idée
01:11:17à peu près globale
01:11:18des problèmes
01:11:19qu'on pense trouver
01:11:20mais ce serait vraiment
01:11:21très important
01:11:22de documenter ça
01:11:23de manière scientifique
01:11:24pour vraiment comprendre
01:11:26quels sont les leviers
01:11:26sur lesquels on peut agir
01:11:28au niveau sociétal
01:11:29ou au niveau politique
01:11:29en ce qui concerne
01:11:31les rôles modèles
01:11:32l'association
01:11:33femmes et sciences
01:11:34fait un travail remarquable
01:11:35pour mettre en lumière
01:11:36des femmes scientifiques
01:11:36d'hier ou d'aujourd'hui
01:11:37et parmi les actions
01:11:40phares de l'association
01:11:41l'organisation de colloques
01:11:42et d'événements
01:11:43les interventions
01:11:44dans les collèges
01:11:45et les lycées
01:11:45auprès des jeunes filles
01:11:46mais également
01:11:47auprès des jeunes garçons
01:11:48l'édition d'un livret
01:11:49de 40 femmes scientifiques
01:11:50remarquables
01:11:51du 18e siècle
01:11:52à nos jours
01:11:52l'exposition
01:11:54la science
01:11:55taille xxl
01:11:56qui expose
01:11:56des portraits
01:11:57de jeunes femmes scientifiques
01:11:58d'aujourd'hui
01:11:58dans des lieux publics
01:12:00dans plusieurs villes
01:12:02de France
01:12:02et des programmes
01:12:03de mentorat
01:12:03pour mettre en relation
01:12:05des doctorantes
01:12:06avec des mentors
01:12:07pour leur permettre
01:12:08de démarrer
01:12:09et de faciliter
01:12:11cette transition
01:12:11dans leur carrière
01:12:12on peut aussi citer
01:12:14le prix Laurel-Munesco
01:12:15qui met chaque année
01:12:16en lumière
01:12:16plusieurs femmes scientifiques
01:12:17dont les portraits
01:12:18sont également exposés
01:12:19dans les lieux publics
01:12:20et on pourrait aller
01:12:21encore plus loin
01:12:22en exposant ces portraits
01:12:23dans des écoles
01:12:24ou en incluant l'étude
01:12:25de l'impact des femmes scientifiques
01:12:27en histoire
01:12:28et en science
01:12:29parce qu'il faut savoir
01:12:29que dans l'histoire
01:12:30beaucoup d'impacts
01:12:33de femmes scientifiques
01:12:34ont été gommés
01:12:35et donc on est très peu exposés
01:12:39à ces messages-là
01:12:40quand on est enfant
01:12:40quand on est étudiant
01:12:41nous progressons
01:12:43même s'il reste encore
01:12:44beaucoup à faire
01:12:44et je salue encore une fois
01:12:46l'initiative de cette délégation
01:12:47et donc merci beaucoup
01:12:48encore pour votre invitation
01:12:49écoutez merci beaucoup
01:12:52nous étions d'ailleurs
01:12:54plusieurs d'entre nous
01:12:56à la dernière manifestation
01:12:58du prix Laurel-Unesco
01:13:01et figurez-vous
01:13:03que l'une des lauréates
01:13:04est originaire de Lyon
01:13:06et j'ai moi-même dans Lyon
01:13:09et alors je salue mon collègue
01:13:11aussi Jean-Baptiste Lemoyne
01:13:13qui est à mes côtés
01:13:14et donc j'ai créé un prix
01:13:15qui s'appelle
01:13:16Les Engagés de Lyon
01:13:16où on salue les femmes
01:13:19qui ont fait rayonner
01:13:20le département
01:13:20au-delà de ses frontières
01:13:22et elle est donc
01:13:23l'une des nominées
01:13:25alors je ne sais pas
01:13:26si elle gagnera
01:13:26mais voilà
01:13:29donc effectivement
01:13:30c'est important
01:13:31et c'est important
01:13:31d'avoir cette reconnaissance
01:13:33je pense
01:13:34y compris
01:13:35de l'entourage
01:13:36etc.
01:13:37pour pouvoir
01:13:38poursuivre
01:13:39et se sentir légitime
01:13:40mais je laisse
01:13:42maintenant le soin
01:13:43à notre collègue
01:13:43rapporteur
01:13:44Marido Achliman
01:13:45de présenter
01:13:46notre prochaine invitée
01:13:47qui intervient
01:13:48en direct
01:13:49depuis le Pôle Nord
01:13:50au Svalbard
01:13:51Norvégiens
01:13:53Heidi Sevestre
01:13:54Merci Madame la Présidente
01:13:56Monsieur le Président
01:13:57de la Commission
01:13:57des Affaires Sociales
01:13:58du Sénat
01:13:59Mesdames et Messieurs
01:13:59les Sénateurs
01:14:00et Sénatrices
01:14:01Mesdames les Docteurs
01:14:03et Professeurs
01:14:04Mesdames Messieurs
01:14:06cher Heidi Sevestre
01:14:09tout d'abord
01:14:10un grand merci
01:14:11d'être parmi nous
01:14:12ce matin
01:14:13néanmoins
01:14:14à plus de 3000 km
01:14:15du Sénat
01:14:16depuis le Svalbard
01:14:17qui est un archipel
01:14:19arctique
01:14:20situé entre
01:14:21le Pôle Nord
01:14:21et le continent
01:14:22norvégien
01:14:23vous êtes
01:14:24glaciologue
01:14:25membre du Club
01:14:26international
01:14:27des explorateurs
01:14:28et du programme
01:14:29de surveillance
01:14:30et d'évaluation
01:14:31de l'Arctique
01:14:32conférencière
01:14:33internationale
01:14:34et auteur de plusieurs ouvrages
01:14:36passionnants
01:14:37dont le dernier
01:14:38paru fin 2023
01:14:40s'intitule
01:14:41Sentinelle du Climat
01:14:43vous vous revendiquez
01:14:45fervente
01:14:45communicatrice
01:14:46scientifique
01:14:47et menez chaque année
01:14:49plusieurs expéditions
01:14:50dans les régions
01:14:51les plus froides
01:14:52et glacées
01:14:53de la planète
01:14:54en 2022
01:14:56vous avez remporté
01:14:57la première médaille
01:14:58Chackelton
01:14:59pour la protection
01:15:01des régions polaires
01:15:02votre but premier
01:15:03est de rendre
01:15:04la science du climat
01:15:06plus accessible
01:15:07au grand public
01:15:08et d'inciter
01:15:09la prise de mesures
01:15:10positives
01:15:11en faveur du climat
01:15:13Cher Heidi Sevestre
01:15:14nous vous écoutons
01:15:16Bonjour à toutes
01:15:18et à tous
01:15:19merci
01:15:19merci beaucoup
01:15:20madame
01:15:20pour cette présentation
01:15:21je suis très honorée
01:15:23et très heureuse
01:15:24vraiment de vous retrouver
01:15:25ce matin
01:15:25et merci d'avoir pu faciliter
01:15:27cette intervention
01:15:28à distance
01:15:29donc depuis l'article
01:15:30je vous montrerai rapidement
01:15:30à quoi ça ressemble
01:15:32la ville la plus au nord
01:15:33de la planète
01:15:33avec ma petite webcam
01:15:34ça va pas être très beau
01:15:35on a fait un petit
01:15:36moins 10 aujourd'hui
01:15:37on a battu des records
01:15:38de température
01:15:39malheureusement
01:15:39tout le mois dernier
01:15:40et ici voilà
01:15:41quand il fait plus 4 degrés
01:15:43au mois de février
01:15:43à 1200 km du pôle nord
01:15:45c'est clair que c'est jamais
01:15:46très bon signe
01:15:47je tiens aussi vraiment
01:15:49à saluer
01:15:49tout le travail
01:15:50qui a été fait
01:15:51par cette commission
01:15:52depuis de nombreuses années
01:15:54et aussi de nombreux mois
01:15:55et je tiens à saluer
01:15:56madame la présidente
01:15:57Dominique Vérien
01:15:58je suis ravie de vous retrouver
01:15:59cette fois-ci
01:16:00à distance
01:16:00alors je tiens
01:16:03à vous remercier
01:16:04de nous offrir
01:16:04l'opportunité
01:16:05de partager ces parcours
01:16:06on voit à quel point
01:16:08c'est important
01:16:08auprès des jeunes filles
01:16:10et des jeunes garçons
01:16:11de pouvoir se retrouver
01:16:13s'identifier
01:16:13à ces différents
01:16:14parcours scientifiques
01:16:15et donc je vais commencer
01:16:16par vous raconter
01:16:17d'où vient
01:16:18cette étrange histoire
01:16:19pour moi
01:16:20de devenir glaciologue
01:16:21cette histoire
01:16:22elle a commencé
01:16:23dans un petit village
01:16:24de Haute-Savoie
01:16:25un village qui s'appelle
01:16:26Gruffy
01:16:27entre forêts
01:16:29pardon les montagnes
01:16:30maman bibliothécaire
01:16:32qui m'a biberonnée
01:16:33par les histoires
01:16:34d'Haïdi
01:16:34la petite Suissesse
01:16:35fille des montagnes
01:16:37et un papa informaticien
01:16:38qui était vraiment
01:16:40passionné de science
01:16:41et qui disait
01:16:42chaque semaine
01:16:43religieusement
01:16:44science et vie
01:16:45alors avant de me lancer
01:16:46dans la glaciologie
01:16:47j'ai commencé mes études
01:16:48dans un lycée agricole
01:16:50le lycée agricole
01:16:51de Poissy
01:16:52qui s'appelle aujourd'hui
01:16:53l'Iséta
01:16:53j'ai découvert
01:16:55vraiment le monde
01:16:56de l'agriculture
01:16:56le monde de l'agronomie
01:16:58j'étais entourée
01:16:59de fils
01:17:00et de filles
01:17:01et d'agriculteurs
01:17:01qui pensaient vraiment
01:17:02au temps long
01:17:03et qui réfléchissaient
01:17:04à préserver
01:17:05ces paysages
01:17:05et à préserver
01:17:06leur savoir-faire
01:17:07j'ai aussi eu la chance
01:17:08à ce moment là
01:17:09d'avoir
01:17:10des professeurs
01:17:11notamment des femmes
01:17:12absolument extraordinaires
01:17:14des profs
01:17:15de maths
01:17:15de physique
01:17:16de SVT
01:17:16de géographie
01:17:17qui ont vraiment
01:17:18cru en moi
01:17:19et qui m'ont
01:17:20donné la permission
01:17:22d'oser
01:17:23viser haut
01:17:23et plutôt de faire
01:17:24un bac technique
01:17:25de me lancer
01:17:27dans un bac général
01:17:28scientifique
01:17:28et ça a été déterminant
01:17:30pendant cette période là
01:17:31quand j'ai atteint
01:17:32l'âge de 17 ans
01:17:33je commençais à faire
01:17:34pas mal de montagnes
01:17:35et d'alpinisme
01:17:36et c'est pendant
01:17:37une de ces courses
01:17:38d'alpinisme classique
01:17:39entre Chamonix et Zermatt
01:17:40les deux capitales
01:17:41de l'alpinisme
01:17:42que je croise
01:17:43la route
01:17:44d'un guide
01:17:44de haute montagne
01:17:45à l'illustre carrière
01:17:46Hubert Créton
01:17:47un guide bien connu
01:17:49de Verbier
01:17:50et qui m'a dit
01:17:51écoute Heidi
01:17:52je ne sais pas si tu le sais
01:17:53mais il y a des gens
01:17:53on les paye pour étudier
01:17:54les glaciers
01:17:55on appelle ça des glaciologues
01:17:56pourquoi est-ce que
01:17:57tu ne ferais pas ça ?
01:17:58et c'est vraiment lui
01:17:59qui m'ouvre une porte
01:18:00dont j'ignorais clairement
01:18:01l'existence à l'époque
01:18:02bac scientifique en poche
01:18:04je pars à l'université
01:18:06Lyon 3
01:18:07pour faire une licence
01:18:08de géographie
01:18:08à ce moment là
01:18:09je croise la route
01:18:10d'une autre personne
01:18:11déterminante dans ma vie
01:18:12le professeur Henri Rougier
01:18:13qui me prend sous son aile
01:18:15et qui m'aide
01:18:16à concrétiser
01:18:17ce rêve
01:18:17de devenir glaciologue
01:18:18à l'époque
01:18:19je peux faire
01:18:20mon premier stage
01:18:21en glaciologie
01:18:22sur les glaciers
01:18:22du Massif du Mont-Blanc
01:18:23avec le glaciologue
01:18:24Luc Moreau
01:18:25qui dès le début
01:18:26de sa carrière
01:18:26a su conjuguer
01:18:28science et communication
01:18:29scientifique
01:18:30il a été une immense
01:18:31inspiration pour moi
01:18:32alors c'est clair
01:18:33qu'à l'époque
01:18:34je ne connais aucune
01:18:34femme glaciologue
01:18:35mais je suis entourée
01:18:36par tellement de bienveillance
01:18:38et d'encouragement
01:18:39je ne me pose aucune question
01:18:40et vraiment je fonce
01:18:41et arrive assez vite
01:18:42l'opportunité
01:18:43de faire un semestre
01:18:43à l'étranger
01:18:44avec ce formidable
01:18:45programme européen
01:18:46Erasmus
01:18:47je veux aller le plus loin
01:18:49possible
01:18:49là où les glaciers polaires
01:18:51façonnent le paysage
01:18:52et c'est là où je me retrouve
01:18:53donc ici en fait
01:18:54sur l'archipel du Svalbard
01:18:55en 2008
01:18:56c'est vraiment là
01:18:57où tout bascule pour moi
01:18:58je découvre un monde
01:18:59où mes professeurs principales
01:19:01sont deux femmes
01:19:03scientifiques extraordinaires
01:19:04Anna et Maria
01:19:06une paléontologue
01:19:07et une géologue
01:19:07d'une trentaine d'années
01:19:09chacune
01:19:09et c'est vrai
01:19:10j'ai toujours cette image
01:19:11de les voir toutes les deux
01:19:12marcher sur les glaciers
01:19:14avec leur chien
01:19:15malamute
01:19:16en laisse
01:19:17un fusil sur l'épaule
01:19:18pour se protéger
01:19:19des ours polaires
01:19:20et je découvre des femmes
01:19:21qui respirent la liberté
01:19:23et la passion
01:19:23et qui ont réussi
01:19:24une carrière
01:19:25absolument extraordinaire
01:19:26depuis
01:19:26c'est vraiment la première fois
01:19:28où je vois des modèles
01:19:29féminins
01:19:30en sciences de terrain
01:19:31je décide ensuite
01:19:33de poursuivre dans cette voie
01:19:34avec un master de glaciologie
01:19:35au Pays de Galles
01:19:37et une année de césure
01:19:38pour gagner de l'expérience
01:19:39justement sur le terrain
01:19:41et c'est là
01:19:42lors de cette première expédition
01:19:44au Groenland
01:19:45que je prends conscience
01:19:46d'une autre réalité
01:19:47le sexisme latent
01:19:48dans certaines équipes
01:19:50c'est lors de cette mission
01:19:51que notre chef
01:19:52d'expédition
01:19:54plutôt misogyne
01:19:55sur les bords
01:19:56menace
01:19:57l'autre femme
01:19:58de notre projet
01:19:59de la jeter
01:20:00dans une crevasse
01:20:01elle profitera
01:20:03d'un avion de ravitaillement
01:20:04pour fuir l'expédition
01:20:05elle a eu bien raison
01:20:06me voilà la seule femme
01:20:08avec cette équipe
01:20:09vraiment livrée à moi-même
01:20:10et ça a été un moment fondateur
01:20:11c'est à ce moment-là
01:20:13que je décide
01:20:13que je ne travaillerai plus
01:20:15qu'avec des collègues
01:20:15qui sont fiables
01:20:16et respectueux
01:20:17c'est quand même
01:20:18la base sur le terrain
01:20:19ensuite je retourne
01:20:20au Svalbard
01:20:21pour y faire mon doctorat
01:20:22j'ai deux superviseurs
01:20:24hommes
01:20:24qui m'embarquent
01:20:25dans quatre ans
01:20:25de travaux absolument magiques
01:20:27sur les glaciers de l'Arctique
01:20:28c'est aussi quatre ans
01:20:30que je vais commencer
01:20:30à enseigner dans des classes
01:20:31où la présence des femmes
01:20:33est de plus en plus forte
01:20:35et elle va même
01:20:36devenir majoritaire
01:20:37une des dernières classes
01:20:38où j'ai enseigné
01:20:39la glaciologie
01:20:39il n'y avait là
01:20:40que des femmes
01:20:41c'est aussi
01:20:42une formidable opportunité
01:20:44pour moi
01:20:44pendant ce doctorat
01:20:46de travailler
01:20:46dans une université scandinave
01:20:48où la parité
01:20:49les congés paternité
01:20:50maternité
01:20:51les aides
01:20:52envers les femmes
01:20:53sont mises en place
01:20:53depuis bien longtemps
01:20:54et on voit
01:20:55à quel point
01:20:55ça marche parfaitement
01:20:57j'enchaîne ensuite
01:20:58avec un post-doc
01:20:59en Écosse
01:20:59et c'est là
01:21:00où je fais
01:21:00mes premières armes
01:21:01en communication scientifique
01:21:02je me retrouve
01:21:03télétransportée
01:21:04sur France 5
01:21:05pour une émission
01:21:06qui s'appelle
01:21:06Terres extrêmes
01:21:07je parle des glaciers
01:21:09je rencontre
01:21:09des experts scientifiques
01:21:10dans le monde entier
01:21:11et je me prends
01:21:12vraiment de passion
01:21:13pour la transmission
01:21:14des connaissances scientifiques
01:21:15auprès du grand public
01:21:16c'est là aussi
01:21:17où rapidement
01:21:18les attaques commencent
01:21:19d'abord
01:21:20de mes collègues
01:21:21anglo-saxons
01:21:22j'étais en plein post-doc
01:21:23donc c'était assez compliqué
01:21:24de jongler tout ça
01:21:25ils voient plutôt
01:21:26d'un mauvais oeil
01:21:27ce pas de côté
01:21:28vers la sensibilisation
01:21:29et ensuite
01:21:30de scientifiques français
01:21:31avec qui je n'avais jamais
01:21:32étudié ni travaillé
01:21:34et qui cherchent
01:21:35à discréditer
01:21:36mon travail
01:21:36encore aujourd'hui
01:21:37les attaques
01:21:38de ces mêmes personnes
01:21:39persistent
01:21:40mais ils n'ont jamais
01:21:42entamé ma détermination
01:21:44en 2021
01:21:45je mène une expédition
01:21:47scientifique
01:21:48100% féminine
01:21:49Oswald-Bard
01:21:50alors très clairement
01:21:50l'idée nous est venue
01:21:52de faire une équipe
01:21:53100% féminine
01:21:54parce qu'on pensait
01:21:55que ce serait plus facile
01:21:56de trouver des partenaires
01:21:57et des sponsors
01:21:58au contraire
01:21:58ça a été quand même
01:21:59particulièrement difficile
01:22:00une fois le budget bouclé
01:22:02on part pour un mois
01:22:04d'expédition
01:22:05en traversant
01:22:06l'archipel
01:22:07à ski
01:22:07sur 430 km
01:22:09pour réduire
01:22:09notre empreinte carbone
01:22:11le plus possible
01:22:12on a eu clairement
01:22:13les pires conditions
01:22:14que je n'ai jamais vues
01:22:15en expédition scientifique
01:22:17des cyclones
01:22:17des tempêtes
01:22:18à répétition
01:22:18mais c'est là
01:22:20où j'ai vraiment
01:22:21une révélation
01:22:22je me rends compte
01:22:22que je suis vraiment entourée
01:22:23je le savais déjà
01:22:25mais de le voir
01:22:25sur le terrain
01:22:26c'est encore autre chose
01:22:27de femmes absolument
01:22:28extraordinaires
01:22:29qui avaient non seulement
01:22:29une très forte expérience
01:22:30de terrain
01:22:31mais aussi
01:22:32une empathie gigantesque
01:22:34une vraie solidarité
01:22:35et intelligence émotionnelle
01:22:37qui va vraiment nous permettre
01:22:38d'aller au bout
01:22:38de cette mission
01:22:39pas de place
01:22:41pour les égos surdimensionnés
01:22:42dans ces conditions là
01:22:43alors que d'autres expéditions
01:22:45au même moment
01:22:45sont évacuées
01:22:46sur l'archipel
01:22:47on est la seule expédition
01:22:49à terminer nos travaux
01:22:50et c'est là
01:22:51où je comprends
01:22:52qu'on a toutes les ressources
01:22:53nécessaires pour mener
01:22:54ces projets à terme
01:22:55mais à notre façon
01:22:57alors aujourd'hui
01:22:58comme vous l'avez très bien dit
01:22:59je partage mon temps encore
01:23:00entre la recherche scientifique
01:23:02et la sensibilisation
01:23:03avec encore
01:23:04beaucoup de temps
01:23:05passé sur le terrain
01:23:06que ce soit
01:23:07sur les glaciers
01:23:08dans les entreprises
01:23:09dans les territoires
01:23:10les écoles
01:23:11à travers ces engagements
01:23:12j'ai le privilège
01:23:13de croiser des femmes
01:23:14et des hommes
01:23:15qui chacun à leur manière
01:23:16façonnent un monde
01:23:17plus juste
01:23:18et plus égalitaire
01:23:19sur les glaciers
01:23:20je croise des personnalités
01:23:22extrêmement inspirantes
01:23:23comme par exemple
01:23:24Madeleine Griselin
01:23:25une des premières femmes
01:23:27glaciologues françaises
01:23:28qui a fait la trace
01:23:29pour bon nombre
01:23:30d'entre nous
01:23:31en glaciologie
01:23:32dans les entreprises
01:23:33je rencontre
01:23:34des Muriel
01:23:35ou des Hélène
01:23:35qui à la tête
01:23:37de la RSE
01:23:37de grandes entreprises
01:23:38embarquent des milliers
01:23:40de collaboratrices
01:23:41et de collaborateurs
01:23:42dans leurs actions
01:23:42je croise aussi la route
01:23:44de Camille
01:23:45Anne-Sophie
01:23:46Emma
01:23:46qui arrivent
01:23:47grâce à la science
01:23:48à faire bouger
01:23:48les réglementations
01:23:49pour la santé humaine
01:23:50et la santé environnementale
01:23:52et puis évidemment
01:23:53il y a le monde
01:23:53de l'éducation
01:23:54un pilier essentiel
01:23:56dans ce combat
01:23:57avant-hier encore
01:23:58j'échangeais
01:23:59avec deux enseignantes
01:24:00passionnées
01:24:01et leurs élèves
01:24:02Julie et Émilie
01:24:03du collège
01:24:04Henri-Thomasi
01:24:05de Corse
01:24:06depuis quatre ans
01:24:07elles animent
01:24:08un atelier
01:24:08baptisé
01:24:09les culottés
01:24:09en hommage
01:24:10à la bande dessinée
01:24:11de Pénélope Bagneux
01:24:12pour mettre en lumière
01:24:13des parcours de femmes
01:24:14elles transmettent
01:24:15à leurs élèves
01:24:16l'histoire de celles
01:24:17qui ont osé
01:24:18qui ont innové
01:24:18et qui ont bousculé
01:24:19les codes
01:24:20parce que l'inspiration
01:24:21est la clé
01:24:22on le sait
01:24:23on ne peut aspirer
01:24:25à devenir
01:24:26ce que l'on a
01:24:26jamais vu
01:24:27alors ces initiatives
01:24:29ces rencontres
01:24:29ces engagements
01:24:30tout cela me conforte
01:24:31dans une conviction profonde
01:24:32il est temps
01:24:33de créer des vocations
01:24:34il est temps
01:24:35de briser
01:24:36ces barrières invisibles
01:24:37et de montrer
01:24:38que les jeunes filles
01:24:39ont toute leur place
01:24:39dans ces disciplines
01:24:40non seulement
01:24:41comme chercheuse
01:24:41comme scientifique
01:24:42mais aussi comme leader
01:24:44comme chef d'entreprise
01:24:45comme exploratrice
01:24:46et innovatrice
01:24:47je voudrais terminer
01:24:48sur ces mots
01:24:49de Vandana Shiva
01:24:50qui résonne profondément
01:24:52en moi
01:24:52nous aurons soit
01:24:53un avenir
01:24:54où les femmes
01:24:55montreront la voie
01:24:56pour rétablir
01:24:57la paix avec la terre
01:24:58ou nous n'aurons
01:24:59pas d'avenir du tout
01:25:00et je me présente
01:25:01à vous aujourd'hui
01:25:02avec quatre casquettes
01:25:04premièrement
01:25:06en tant qu'astrophysicienne
01:25:07et chercheuse
01:25:08qui a donc un goût profond
01:25:10pour la science
01:25:11et qui la pratique
01:25:12au jour le jour
01:25:13ensuite
01:25:14comme femme directrice
01:25:16donc je dirige
01:25:17comme vous l'avez dit
01:25:17un projet scientifique
01:25:19d'envergure internationale
01:25:20de 120 personnes
01:25:21grande
01:25:22qui vise
01:25:23à détecter
01:25:24des particules
01:25:25qui viennent du cosmos
01:25:26avec un réseau
01:25:27d'antennes géants
01:25:28déployées dans des déserts
01:25:30pour sonder
01:25:30les astres
01:25:31de l'univers
01:25:32qu'on dit violent
01:25:32je suis aussi
01:25:34donc directrice
01:25:37première femme
01:25:38directrice
01:25:38depuis 1937
01:25:40de mon laboratoire
01:25:42l'institut d'astrophysique
01:25:43de Paris
01:25:44troisièmement
01:25:46je suis autrice
01:25:47effectivement
01:25:48et ça signifie
01:25:49que j'ai un désir
01:25:50de partage
01:25:51de la science
01:25:51mais aussi
01:25:52que j'ai toujours
01:25:53eu une veine littéraire
01:25:54et une envie d'écrire
01:25:55et enfin
01:25:57quatrièmement
01:25:58je suis épouse
01:25:59et mère
01:26:00de deux enfants jeunes
01:26:01de 7 et 9 ans
01:26:02donc avec ces différents
01:26:05statuts
01:26:05je ne voudrais surtout pas
01:26:07que ça fasse peur
01:26:08et que les gens
01:26:10voient ça
01:26:11comme une anomalie
01:26:11quand vous dites
01:26:12femme exceptionnelle
01:26:14enfin tout ça
01:26:14je pense qu'il faut arrêter
01:26:16je pense que
01:26:20enfin voilà
01:26:20il ne faut pas
01:26:22que ça inhibe
01:26:24toute possibilité
01:26:25d'identification
01:26:25et au contraire
01:26:27en fait mon message ici
01:26:28c'est qu'il est possible
01:26:29de combiner
01:26:30ces différentes vies
01:26:31et en vie
01:26:32je voudrais dire
01:26:35qu'il est possible
01:26:36d'être mère
01:26:36et scientifique
01:26:37à la fois
01:26:38je voudrais dire
01:26:39qu'il est possible
01:26:40d'être scientifique
01:26:42et de préserver
01:26:43sa fibre artistique
01:26:45je voudrais dire aussi
01:26:46qu'il est possible
01:26:47de diriger
01:26:47un projet scientifique
01:26:48et un laboratoire
01:26:50sans entrer
01:26:51dans le stéréotype
01:26:52du mal dominant
01:26:53mais de le faire
01:26:54en restant soi-même
01:26:55en préservant
01:26:57sa nature
01:26:59c'est ainsi
01:27:00que s'achève
01:27:01ce cycle
01:27:02sur la place
01:27:02des femmes
01:27:03dans les sciences
01:27:04des auditions
01:27:04à retrouver
01:27:05en intégralité
01:27:06sur notre plateforme
01:27:07publicsénat.fr
01:27:09100% Sénat
01:27:10c'est terminé
01:27:11bonne suite des programmes
01:27:12sur les chaînes parlementaires
01:27:13Sous-titrage Société Radio-Canada
01:27:19Sous-titrage Société Radio-Canada
01:27:23Sous-titrage Société Radio-Canada
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