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  • il y a 3 heures
Elle est montée à la capitale, seule, à 18 ans, pour réaliser ses rêves. Quinze ans plus tard, celle qui se rêvait journaliste, ou enseignante remporte le César de la meilleure actrice en 2004 pour le film Stupeur et Tremblements. Une carrière, jalonnée de choix ambitieux, qui témoigne d’un goût certain pour les histoires fortes et un appétit insatiable pour la création. Cinéma, théâtre, roman, d’où lui vient cette force créatrice ? Quel lien fait celle qui a interprété Françoise Sagan, et Amélie Nothomb sur grand écran entre cinéma et littérature ? Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Sylvie Testud dans l'émission Un monde, un regard. Année de Production :

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TV
Transcription
00:00Musique
00:01Notre invitée est une actrice qui compte dans le monde du cinéma et du théâtre français.
00:27Elle y est entrée très jeune et elle y évolue dans un grand paradoxe.
00:31Discrète mais incontournable.
00:34Jamais voyante mais toujours remarquée.
00:36Osant les films d'auteurs, pas forcément grand public mais raflant les plus belles récompenses.
00:41César du meilleur espoir féminin, César de la meilleure actrice et avant cela pris d'interprétation en Allemagne.
00:46Carnaval, les blessures assassines, stupeurs et tremblements, sagans.
00:50Elle ne les compte pas mais j'ai compté pour elle.
00:52Notre invitée a joué dans plus de 100 films, téléfilms, courts-métrages et pièces de théâtre.
00:56Dans ce parcours atypique, ajoutez-y la casquette de réalisatrice et celle d'écrivaine.
01:02Ce qui l'apporte, ce n'est pas seulement la passion ou le travail.
01:04Elle est certes capable d'apprendre une langue ou un instrument de musique pour un film.
01:08Non, ce qui frappe, c'est l'évidence de ce métier pour elle.
01:11L'évidence depuis le début que jouer et écrire, c'est fait pour elle.
01:15Comme s'il n'y avait pas d'autre chemin possible.
01:18C'est une chance dans la vie de savoir très vite ce qu'on veut faire.
01:21Aurait-elle pu faire autre chose ? Et si oui, quoi ?
01:25Écrire, jouer, lui est-il nécessaire pour se sentir en vie ?
01:28Posons-lui toutes ces questions.
01:29Bienvenue dans Un monde d'un regard.
01:31Bienvenue à vous, Sylvie Testu.
01:32Et merci d'avoir accepté notre invitation ici, au Sénat.
01:35Quand j'ai préparé cet entretien, c'est vrai que j'ai été frappée par votre amour pour ce métier.
01:39Plus encore que pour d'autres comédiens que j'ai pu recevoir dans cette émission.
01:43Auriez-vous pu faire autre chose ?
01:45Auriez-vous été capable de faire autre chose ?
01:47Non, parce que je pense qu'il aurait fallu que je fasse un choix définitif.
01:51En fait, quand on raconte des histoires, on peut en changer.
01:54Quand on endosse des rôles, on peut en changer.
01:56Alors c'est bref.
01:58Mais moi, demain, je peux devenir pilote, chirurgienne, avocate.
02:03En tout cas, je peux me projeter là-dedans.
02:05Et je crois que faire un choix définitif et obtenir un rôle pour toute ma vie, ça m'aurait posé un problème.
02:11Ça vous aurait lassé ?
02:13Je crois que ça m'aurait angoissée, même.
02:15Ça m'aurait enfermée.
02:16Un côté claustro et le cinéma, ou l'écriture, la réalisation, ça ouvre un champ des possibles.
02:22Ça ouvre l'imaginaire et puis même on se déplace dans l'espace, tout le temps.
02:29Vous dites que quand on joue, on a le droit d'être imparfait.
02:32J'ai trouvé que c'était une phrase intéressante.
02:33Est-ce que ça veut dire qu'on n'a pas le droit d'être imparfait dans le réel ?
02:36Oui, je trouve que le rôle qu'on obtient définitif dans une vie est plus dur que celui qu'on vous prête pour l'écran.
02:43On raconte des histoires et ce qui nous intéresse chez les personnages, c'est leur faiblesse, leurs défauts aussi.
02:49Alors pas que, mais beaucoup.
02:51Par exemple, je donne un exemple assez clair souvent quand on me pose cette question, c'est que si vous tombez en sortant dans la rue aujourd'hui, les gens vont rire.
02:59Si je tombe à l'écran, en poursuivant l'homme que j'aime, par exemple, les gens seront émus.
03:07Oui, on ne ressent pas la même chose.
03:09Vous avez vraiment une analyse très atypique des choses.
03:11Vous avez dit un jour, au cinéma, vous n'avez pas besoin de vous battre pour exister.
03:14La caméra est là et elle est sur vous.
03:16Dans la vie, on a plus besoin de jouer que devant une caméra.
03:20C'est quand même original comme point de vue.
03:21Oui, mais oui, parce qu'en fait, il y a une légitimité, la caméra vous filme.
03:26Donc vous êtes de fait légitime, vous êtes devant.
03:27Dans un groupe de personnes, il faut que vous preniez votre place.
03:32À l'écran, si vous prenez votre place, c'est déjà trop.
03:35Elle est là pour venir vous chercher.
03:38Ce n'est pas pareil.
03:39Il faut se battre pour être vue, être remarquée, exister.
03:42Par exemple, il y avait deux questions dans ce que vous avez posé comme question.
03:46C'est qu'il y a aussi, dans la vie, si vous n'avez pas la réponse à une question, les gens vont dire,
03:50oh, la pauvre, elle ne sait pas quoi répondre.
03:53De nouveau à l'écran, si vous n'avez pas la réponse à la question,
03:56les gens vont dire, ah, elle a un trouble, qu'est-ce qui se passe ?
04:00En fait, c'est un miroir grossissant de l'humanité, c'est ça qu'on cherche.
04:03On est presque plus compréhensif dans le public, quand on regarde une œuvre, que dans le réel.
04:08Mais bien sûr.
04:08On le dit tous les jours.
04:09Mais bien sûr.
04:10Vous dites que tout le monde peut être acteur.
04:12Pourquoi ?
04:13Alors, pas dans une grande carrière avec des gens différents, mais je pense que bien dirigé,
04:19tout le monde comporte, en fait, ce que comportent les acteurs, c'est-à-dire de la joie, de la peine,
04:23une sensibilité, une petite carapace, voilà.
04:27Les choses ne sont pas si faciles non plus pour les acteurs.
04:30Et je pense qu'une personne à sa place, qu'on emmènerait au bon endroit, pourrait nous émouvoir face à une caméra.
04:37Est-ce que c'est aussi parce que finalement, on sait tous jouer la comédie ?
04:40Parce qu'on joue tous un petit peu la comédie dans la vraie vie ?
04:42Non, c'est pas ça.
04:42C'est qu'on est tous capables d'être sincères.
04:44C'est pas pareil.
04:45Ah, c'est même l'inverse.
04:46C'est pas pareil.
04:47Moi, je trouve qu'on joue plus dans la vie que sur un plateau.
04:51À part une comédie qui nécessite des effets.
04:54Bien sûr, bien sûr.
04:55Mais je trouve que c'est plus...
04:56On joue plus dans la vie ?
04:57Mais tellement.
04:58C'est-à-dire ?
04:59Dans quelle situation on joue à ce point ?
05:00Mais regardez, vous allez dans les jardins publics, par exemple, vous voyez deux mères se dire bonjour,
05:04mais c'est impossible de faire ça à l'écran.
05:07Bonjour, tu vas bien ?
05:08C'est impossible.
05:09On se fait jeter.
05:10On est plus faux dans le réel.
05:12Mais tellement.
05:13Hyper intéressant.
05:14Il y a beaucoup plus de faux-semblants dans la vie.
05:17Et ça rejoint le thème de cette pièce dans laquelle vous jouez et qui cartonne,
05:21la vérité, la vérité de Florian Zeller, qui est le sujet au Théâtre Édouard VII,
05:25aux côtés de Stéphane Degrotte, Clotilde Courreau et Stéphane Facot,
05:29comédie sur le mensonge.
05:31Vous avez vu où je voulais vous emmener ?
05:32Absolument.
05:33Vous avez vu la subtilité du chemin.
05:35On est exactement raccord là-dedans.
05:37C'est-à-dire qu'en fait, c'est un positionnement toujours de l'un par rapport à l'autre.
05:42Donc on a deux couples qui sont amis.
05:44Et donc le personnage de Stéphane Degrotte trompe sa femme, qui est Clotilde Courreau,
05:49avec moi, qui suis mariée à Stéphane Facot.
05:51Jusqu'ici, ça va, on suit.
05:52Enfin, ça va, je ne sais pas, mais en tout cas, on suit.
05:54On suit, en tout cas.
05:55Et en fait, le personnage de Stéphane Degrotte a une arrogance telle qu'il pense qu'il maîtrise tout.
06:01Qu'il maîtrise sa femme, son amende, que tout va bien se passer, qu'il va pouvoir continuer une petite vie comme ça, double.
06:07Et il se trouve que ça commence à ne pas marcher, quoi.
06:11Et petit à petit...
06:11Ça déraille.
06:12Voilà.
06:12Et petit à petit, on se rend compte qu'en fait, il maîtrise de moins en moins les choses.
06:18Et ça, c'est génial.
06:20Parce que voir quelqu'un qui est de mauvaise foi en train de se prendre les pieds dans le tapis, c'est hilarant.
06:25Et surtout, c'est émouvant et hilarant en même temps.
06:27Parce que c'est un personnage qu'on ne déteste pas.
06:29Parce qu'il rate.
06:30On garde de l'empathie.
06:32Il rate.
06:32Et ça, c'est magnifique, quelqu'un qui essaye de faire bien et qui rate.
06:35Ce qui est frappant, c'est quand même de tout temps et à toutes les époques, parce que cette pièce cartonne, le public adore ce genre de situation et les situations de mensonges.
06:44Mais parce qu'on est tous confrontés.
06:46Voilà, on parlait tout à l'heure des faux-semblants.
06:48On est tous confrontés dans la...
06:49La société nous impose d'avoir des rapports un peu polis.
06:54Parce que voilà, ce qu'on ne fait pas à l'écran, nous, mais voilà.
06:58Et si vous voulez vraiment accéder à vos désirs, c'est compliqué.
07:03Et je ne parle pas que de l'adultère.
07:05Oui, bien sûr.
07:05C'est compliqué.
07:06Voilà, je ne sais pas, vous devez aller dîner chez quelqu'un.
07:09Et en fait, il y a un film qui vient de sortir, vous voulez aller au Cinoche.
07:11C'est impossible d'appeler votre ami et dire, je crois que je préfère aller au cinéma.
07:15Je n'ai pas envie de venir, finalement.
07:16Ça, ce n'est pas possible.
07:17Oui, il y a un effet cathartique aussi.
07:18Voilà.
07:18Donc, on tire le fil et on va jusqu'aux relations amoureuses.
07:22Et là, on se retrouve avec cet homme qui est amoureux de sa femme, qui veut rester avec sa femme, mais qui est très attiré par l'autre.
07:27Qui veut tout.
07:28Il arrange bien ses petits bidons.
07:29Et quand on lui dit, mais ça ne marche pas, là, en fait, tu es en train de mentir.
07:34Non, non, pas du tout, pas du tout.
07:36Et sa mauvaise foi, le guide, il est téléguidé par sa mauvaise foi.
07:40Et ça, c'est très drôle.
07:41Lorsque la pièce a été lancée, vous disiez, depuis que j'ai lu la pièce, je me demande quel type de menteuse je suis.
07:49Vous avez trouvé une réponse à ça ? Vous savez quel type de menteuse vous êtes ?
07:51Oh, je suis plurielle, je pense, comme tout le monde, suivant les situations.
07:54Bon, il y a des types de menteurs, oui ?
07:55Oui, on peut mentir par omission, par exemple.
07:58Ce que je fais assez bien, ça, je l'identifie assez rapidement.
08:01En tout cas, c'est le mensonge par hypocrisie, là.
08:03Oui, enfin, je ne sais pas si c'est de l'hypocrisie.
08:05Est-ce que l'hypocrisie serait de dire le contraire de ce qu'on ressent ?
08:09Mais l'omission, c'est s'en sortir de façon pleutre, plutôt, on va dire ça comme ça.
08:16Vous avez trouvé la menteuse qui est en vous ?
08:18Oh non, mais je pense que ce serait trop simple, et pour tout le monde, de dire,
08:22moi, je ne mens que comme ça, ce n'est pas vrai, et je n'y croirais jamais chez personne.
08:26Donc, ne me mentez pas.
08:28Mais non, je pense qu'on ment tous, et je ne dis pas que c'est une qualité.
08:35Oui, c'est ni bien ni pas bien, on n'est pas dans le jugement moral, c'est pas le constat.
08:38C'est presque joyeux de le constater, de se dire, on est tout petit, en fait, on n'arrive pas à s'en sortir sans ça, quoi.
08:44C'est fou parce que vous arrivez à jouer autant des œuvres drôles, comme celle-ci,
08:48que des œuvres plus graves, sur des sujets beaucoup plus lourds.
08:50Il y a quelques années, dont tout le monde savait, et j'imagine que là, ça rigolait moins, quand même, dans le public,
08:54vous étiez Valérie Bacot.
08:55Une femme qui, poussée à bout, violentée et prostituée par son mari, va finir par l'assassiner,
09:00quand elle comprend qu'il va faire la même chose avec leur fille.
09:03Histoire vraie, racontée par Valérie Bacot dans un livre avant qu'il ne soit adapté au théâtre.
09:07Une pièce coup de poing, qui avait vraiment fait l'effet d'un coup de poing à l'époque.
09:11Qu'est-ce qu'un tel rôle laisse comme trace en vous, en l'actrice que vous êtes, et en la femme que vous êtes, évidemment ?
09:18On rencontre les problèmes de quelqu'un, on rencontre une histoire, on rencontre un rythme.
09:25Moi, je jouais les deux personnages, je jouais Valérie Bacot et son avocate.
09:29J'avais quand même la chance de pouvoir montrer une femme forte à côté d'une femme qui avait été brisée,
09:35et qui est très forte, attention, qui a survécu à des choses pas possibles.
09:38Ce que ça donne, ce genre de spectacle, je ne dis pas utile, mais on sent...
09:48Exactement ce pour quoi on est là, un vecteur, en fait.
09:51J'avais l'impression d'être le passage entre la vérité et le spectateur.
09:57Je me sentais réellement porteur du message, je ne sais pas comment dire.
10:02Ça vous a rendu plus militante sur la question des violences faites ?
10:06Je l'étais déjà.
10:07Vous l'étiez déjà ?
10:07Oui.
10:08Non, ça m'a...
10:10Non, ce que je me suis dit, c'est...
10:13En voyant les gens dans la salle, c'est vrai qu'on entend beaucoup de chiffres,
10:18on entend beaucoup de stats, et sitôt qu'on raconte l'histoire et l'identité d'une personne
10:24qui a traversé ça, qui a eu l'élégance d'y survivre, les gens sont dévastés, quoi.
10:30Parce que ça fait ressentir les choses, ce qui n'est pas du tout pareil.
10:33Voilà, c'est pas...
10:33On n'est pas dans l'information.
10:34Porté à la connaissance, c'est ressenti, quoi.
10:37Et là, les gens étaient démolis, quoi.
10:39Alors, ils étaient debout, hein.
10:40Et c'est bizarre, parce qu'en fait, même quand c'est triste, les gens ressentent
10:46quand même une joie d'avoir été émus et d'en...
10:50Ils sortaient en colère, en fait.
10:52Ils sortaient pas abattus, ils sortaient remontés, quoi.
10:55Finalement, vous pouvez même déclencher du militantisme chez les gens.
10:57C'est tellement.
10:58Parce que dans le milieu du cinéma, la question des violences sexuelles et sexistes est un
11:01énorme sujet.
11:02C'est énorme.
11:02La vague MeToo déferle vraiment, en particulier, dans ce milieu-là.
11:06Vous vous dites que vous n'avez jamais été agressée.
11:08Non, ça n'est pas arrivé.
11:10Mais que beaucoup de vos copines l'ont été.
11:13Est-ce que vous sentez que, depuis MeToo, le milieu évolue dans le bon sens ?
11:17Oui.
11:17Oui.
11:18Qu'est-ce que...
11:19Oui, il y a des prises de conscience, il y a des choses qui paraissaient anodines pour
11:22certains, même pour certaines, attention, et qui, subitement, sont plus problématiques.
11:29On ne peut plus dire exactement la même chose.
11:31On ne peut plus regarder une actrice et lui dire, tu dois avoir un beau cul, tu vas
11:36tourner à poil, quoi.
11:37Ça, c'est juste plus possible.
11:38Parce que j'ai entendu.
11:40Pour vous ?
11:40Vous vous êtes entendu dire ça ?
11:42Moi, j'ai...
11:42Ah oui, oui.
11:43Moi, j'ai entendu une chose horrible un jour.
11:46Après, je n'ai pas été agressée physiquement, donc ça m'avait choquée.
11:49Et puis bon, après, j'ai balayé ça d'un revers de main et j'ai laissé la responsabilité
11:53et porté le poids de cette phrase à celui qui l'a sortie.
11:56Il m'a dit, écoute, elle était bien, la scène.
12:00Et t'as un beau cul.
12:01Et comment vous avez réagi ?
12:05Moi, comme ça.
12:07La sidération, quoi.
12:10Est-ce que vous avez l'impression qu'aujourd'hui, les femmes sont plus en sécurité lors des
12:14tournages, sur les plateaux ?
12:17Vous avez dit, donc, les mots sont un peu différents, les hommes et les femmes.
12:19J'espère que oui.
12:21Je vais vous dire, j'espère que oui.
12:22Mais vous n'en êtes pas sûre ?
12:23Jusqu'à ce qu'il y en ait un qui est trop picolé, jusqu'à ce que...
12:27On ne sait pas, c'est ce qu'on se dit.
12:29Le cinéma, en fait, c'est exactement le reflet de ce qui se passe dans la vie.
12:34C'est-à-dire qu'il y a toutes les strates, on va dire ça comme ça.
12:39Du réalisateur, au technicien, aux acteurs.
12:40Bon, bref.
12:41Et en fait, on ne se connaît pas et on se rencontre très rapidement.
12:46Mais ce n'est pas une équipe soudée, hein.
12:48Ce sont des gens qui se rencontrent, qui se font confiance très rapidement.
12:51Donc, je ne sais pas, j'espère.
12:55Moi, je n'ai pas assisté à des choses horribles.
12:57J'ai assisté à des lourdeurs, des trucs insupportables.
13:00Que vous ne laissez plus passer aujourd'hui ?
13:01Par exemple, vous intervenez ?
13:03Si c'est sur moi qu'on me dit « t'as invocu », je me suis...
13:05Et si c'est sur une femme qui est sur le plateau ?
13:08Si je la sens fragile, oui, mais sinon, si c'est une adulte et qu'elle peut gérer le truc comme ça.
13:15Après, si c'est une agression physique, c'est différent.
13:17Bien sûr.
13:18Voilà, j'espère que si j'étais témoin, j'entends beaucoup de gens témoigner,
13:22dire « moi j'ai entendu, j'ai vu, j'ai vu »,
13:24je me dis « pourquoi t'as pas intervenu non plus ? »
13:27J'ai un document à vous proposer, Sylvie.
13:29Je vais le mettre entre vos mains et puis je vais le décrire, évidemment.
13:32C'est là où il faut des lunettes.
13:33Mais non, non, non, vous inquiétez pas, je vais le décrire suffisamment pour que vous n'ayez pas besoin de vos lunettes.
13:37C'est un document qui nous a été transmis par nos partenaires sur cette émission,
13:40les Archives Nationales.
13:41Il date de 1934.
13:44Un certain Luigi Cavanaugh qui demande la naturalisation de son fils,
13:47un certain François Cavanaugh, celui que l'on surnommera ensuite
13:51« l'éternel rital » de Charlie Hebdo.
13:54Je vous vois sourire, donc j'imagine que vous connaissez.
13:56Fils de maçon, devenu écrivain, caricaturiste, éditeur, dirigeant de presse.
14:00Et sur ce document, le papa Luigi, devenu Louis,
14:04signe avec une écriture presque d'enfant, tant l'écriture lui est inconfortable.
14:07Pour certains, François Cavanaugh incarnait magnifiquement l'intégration de ces immigrés italiens
14:12arrivés en France dans les années 30.
14:15Vous aussi, vous êtes descendante d'une famille italienne,
14:17et c'est pour ça que je vous montre ce document.
14:19Vous aviez une grand-mère et une mère sicilienne, c'est ça ?
14:22Non, alors napolitaine.
14:24À chaque fois, ça descend plus bas.
14:25Oui, oui, de la région de Naples, oui, oui, oui.
14:28Cette intégration-là des immigrés italiens, ça vous parle ?
14:33Oui, et en plus, j'adorais, moi, ces bouquins.
14:36C'est un des premiers qui a commencé à mettre des mots d'argot,
14:40des mots un peu volés à l'argot italien,
14:44où il écrivait « Wallio » à la place de « gamin », enfin bon, bref.
14:47Et oui, ça me parle, parce qu'il y a quand même une joie.
14:51Il y a quand même une joie dans cette intégration-là,
14:55c'est-à-dire que les Ritales, comme on disait,
14:59moi, je me souviens, sur les portes de la Croix-Rousse,
15:01c'était un quartier de forte immigration.
15:03Il n'y avait pas que des Ritales,
15:05il y avait vraiment des Espagnols, des Portugais, des Maghrébins,
15:08voilà, et tout ça rigolait beaucoup.
15:14Et on entendait les Italiens s'interpeller entre eux
15:17et beaucoup rigoler, quoi.
15:19Qu'est-ce que ça a créé en vous ?
15:20Une curiosité particulière pour les autres ?
15:22Ça a créé beaucoup de fraternité, je dirais.
15:24Entre peuples ?
15:25Ouais, entre mômes, on était là,
15:28d'ailleurs, je dois le dire, j'avais écrit ça dans un livre,
15:31la pire des insultes, enfin, pas d'insultes,
15:34mais des disputes,
15:35toutes nos grand-mères étaient femmes de ménage,
15:37on s'insultait à coup de grand-mère,
15:39on disait « ta grand-mère, elle fait le ménage,
15:41c'est dégueulasse ».
15:43C'est horrible !
15:46Et on savait les disputes qu'il y avait entre grand-mères et tout.
15:49« J'ai dit « ma grand-mère, elle n'aime pas ta grand-mère ».
15:51C'était vraiment la baston, là. »
15:54Donc ça vous a apporté beaucoup, quand même,
15:56cette enfance joyeuse et multiculturelle.
15:59Je poursuis quand même un peu sur vos débuts dans la vie,
16:01vous grandissez sans père,
16:02et à l'époque, ça suscite une compassion chez les autres
16:04qui vous agace un peu, voilà, vous levez les yeux au ciel.
16:07Votre père, vous en construisez, vous,
16:09votre propre image,
16:10et elle vous va très bien.
16:12En revanche, une famille de filles,
16:14donc il faut la défendre aussi.
16:15« Et c'est vous qui a endossé ce rôle de celle qui te protège.
16:18Il ne fallait pas toucher un cheveu de vos sœurs.
16:21Je me comportais comme un char d'assaut, dites-vous. »
16:24Pourquoi c'est tombé sur vous ?
16:25Pourquoi c'est vous qui avez endossé ce rôle, d'après vous ?
16:27Pourquoi c'est naturellement que c'est tombé sur vous ?
16:30Parce qu'on obtient des rôles.
16:33On ne sait pas comment ils arrivent, ces rôles.
16:36Mais on obtient des rôles.
16:37D'ailleurs, je vais juste rebondir sur le fait
16:40que tout le monde avait beaucoup d'empathie pour moi.
16:42Je me disais, toute ma vie,
16:46dès que vous avez un problème,
16:47quand vous n'avez pas connu votre père,
16:48c'est...
16:49C'est à cause de ça.
16:50L'explication psychanalique.
16:51Je me casse les pieds,
16:52c'est parce que je n'ai pas connu mon père.
16:55Ça n'a pas été un sujet, vraiment, pour vous.
16:56Mais non.
16:57Quand vous ne connaissez pas quelqu'un,
16:59quand vous n'avez pas eu accès à quelque chose,
17:03ça ne vous manque pas ?
17:04Il y en a pour qui ça peut être une blessure profonde,
17:06d'identité, de ne pas savoir.
17:08Oui, mais je savais quand même.
17:11Ce n'est pas un trouble total.
17:14Et alors, pourquoi c'est tombé sur vous,
17:15ce côté bagarreur qui protège les autres ?
17:18Je crois que ça vient beaucoup de ma mère
17:21qui avait extrêmement confiance en moi, surtout.
17:24OK.
17:25Oui.
17:25Non, mais Sylvie, elle va y arriver.
17:26Ah, mais Sylvie, elle va le faire.
17:28Elle savait que vous étiez solide.
17:29Donc, je ne sais pas si je l'étais,
17:30mais en tout cas, je me suis dit,
17:32je l'ai pris le sac à dos.
17:34Je suis dit, allez.
17:34Oui, oui.
17:34Sinon, maman, elle va être dégoûtée, sinon...
17:37Et c'est cette solidité qui fait que vous partez à Paris
17:39à 18 ans ?
17:41Oui, sûrement.
17:41Tout seul ?
17:42J'avais envie.
17:43De toute façon, je ne voulais qu'une chose,
17:45habiter Paris.
17:45Pourquoi ?
17:46Je ne sais pas.
17:47Je me disais, c'est là que tout se passe,
17:49c'est là qu'il y aura de l'énergie.
17:51Je ne peux pas rester les deux pieds
17:53là où on me les a foutus la première fois.
17:55Ce n'est pas possible.
17:56Il faut que j'aille à Paris.
17:58Et vous êtes repérée lors du casting d'un copain, en plus.
18:01C'est-à-dire que vous lui donnez la réplique
18:02et on vous remarque tous les deux.
18:05Et vous avez l'euro sous les deux.
18:06Oui, j'étais hyper jeune.
18:07J'avais 17 ans et demi, 18 ans.
18:10C'était l'été, j'étais en short,
18:11j'avais les cheveux longs.
18:11La nana, elle a fait comme ça, quoi.
18:14Votre passion pour le théâtre et le cinéma,
18:15c'était un secret pour personne.
18:17Vous demandiez pour Noël un abonnement
18:18pour le théâtre à Lyon.
18:20Et vous notiez aussi vos impressions sur les pièces
18:21dans un petit carnet.
18:24Est-ce que vous vous souvenez
18:25de ce qui a déclenché quand même cette passion ?
18:26Est-ce qu'il y a eu quand même un basculement,
18:29un moment ?
18:29Oui.
18:29À Lyon, j'avais un groupe de copines
18:32qui faisaient du théâtre.
18:34Donc moi, j'en ai fait un petit peu.
18:36Et je trouvais que c'était super, l'univers,
18:39elles avaient accès à des choses.
18:41Et en fait,
18:45alors c'est un peu long,
18:45mais je vais essayer de raccourcir.
18:48Une dame, un jour, m'invite
18:49au théâtre des Célestins à Lyon.
18:52Et j'y vois le misanthrope.
18:54Très bourgeois, très...
18:55Mais quand même, j'ai aimé l'endroit.
18:57J'ai trouvé que c'était super,
18:58c'était avec Yolande Folio.
19:00Je ne sais pas si vous voyez, ça date.
19:01Et je trouvais ça génial et tout ça,
19:03les marques qui tapaient des pieds,
19:05les costumes, tout.
19:06Et puis j'ai demandé à ma mère
19:08un abonnement au théâtre.
19:10Et puis un second abonnement
19:12pour mon anniversaire.
19:13Et à la fin, j'étais abonnée à tout.
19:15J'étais au TOL, j'étais au TNP,
19:16j'étais au Théâtre de la Croix-Rousse,
19:18au Célestin, partout.
19:20Il y a l'effronter aussi,
19:21qui est un moment...
19:21Alors ça, ça me fait envie
19:23d'aller au cinéma.
19:24C'est-à-dire que le film de Claude Miller
19:26est un film absolument
19:28pour les jeunes filles de 12 ans.
19:30Voilà.
19:31Et donc je me suis immédiatement identifiée
19:34à ce personnage
19:35qui se débrouille comme elle peut dans la vie.
19:37Ce qu'on fait quand on a 12 ans.
19:39Entre mensonges, pas mensonges.
19:41On y revient.
19:42Là, on est en 1985, c'est ça ?
19:44C'est ça.
19:44Et la Charlotte Gainsbourg
19:45qui joue L'Effronter
19:46vous marque beaucoup.
19:47C'est ça.
19:48Il y a un lien intéressant aussi
19:49entre les écrivaines et vous.
19:52Vous avez joué une adaptation
19:53d'un roman d'Amélie Nothomb,
19:54Stupeur et tremblement.
19:55Vous avez incarné François Sagan.
19:57Vous-même, vous écrivez.
19:59Quel lien vous faites
19:59entre les deux ?
20:00Entre littérature et cinéma ?
20:03C'est toujours la même chose.
20:04Je crois que c'est l'envie
20:05de raconter une histoire,
20:07une intimité, en fait.
20:09Moi, je ne fais pas partie
20:10des acteurs, enfin actrices, pardon,
20:12qui remuent beaucoup de choses.
20:16C'est l'intimité qu'on livre.
20:18Et je pense qu'on a ça en commun
20:21avec les auteurs et les acteurs.
20:26Je pense qu'on a ça.
20:29Comédienne au cinéma,
20:30au théâtre, romancière.
20:31En 2019, vous étiez à l'affiche
20:32de quatre films la même année.
20:34Vous dites que...
20:35Je devais être crevée.
20:35Vous vivez dans une espèce d'urgence.
20:37J'agis au présent
20:38comme s'il n'y avait pas de futur.
20:40Il y a une urgence à jouer
20:41et du coup, une urgence à vivre un peu ?
20:43Oui.
20:43J'ai toujours eu ça.
20:44Je ne sais pas pourquoi.
20:45J'ai toujours eu du mal
20:47à me projeter loin.
20:48Ah oui ?
20:49Oui, c'est comme ça.
20:50Alors là, il faut peut-être s'allonger,
20:52je n'en sais rien.
20:54Vous y avez pensé ?
20:55Oui, j'y ai pensé,
20:56mais je n'ai jamais rencontré
20:58la personne où je me suis...
20:59Je n'avais pas identifié
21:01cette casserole.
21:02Personne ne vous apprend rien
21:03sur vous, en fait.
21:04J'ai l'impression.
21:05On me dit souvent
21:05que je suis une vieille âme.
21:06Je trouve le terme pas très beau,
21:08mais...
21:08Une vieille âme ?
21:09Oui, une vieille âme.
21:10Ça veut dire...
21:11Qui a déjà eu plein de vie ?
21:12Voilà, quelqu'un
21:12qui aurait identifié.
21:13Le terme n'est pas hyper beau,
21:15mais ce que ça raconte
21:17me parle, quand même,
21:18malgré tout.
21:19Pourquoi ?
21:20Parce que oui,
21:21parfois je me dis...
21:22Oui, je sais ça, oui.
21:23Sur moi, hein.
21:24Je n'ai pas la prétention
21:24de le savoir pour les autres,
21:26mais...
21:27J'identifie assez bien
21:28les situations que je traverse.
21:30C'est assez curieux.
21:31Même si je n'ai pas la force
21:33ou la présence d'esprit
21:35d'agir dessus, hein.
21:36Je le vois.
21:37C'est votre mère qui avait raison,
21:38vous êtes solide, en fait.
21:39Peut-être, oui.
21:41J'ai des photos à vous proposer,
21:43Sylvie Testu.
21:44Ça fait partie des rituels
21:45de cette émission.
21:49La première photo,
21:50c'est un peu des photos
21:50clin d'œil.
21:51C'est ça que je mets mes lunettes ?
21:52Non, pas forcément.
21:54Je vais vous les décrire aussi.
21:55La première photo,
21:56c'est celle-ci.
21:57Alors, je ne sais pas
21:58si vous connaissez cette famille.
21:59Vous l'identifiez ou pas du tout ?
22:00Alors peut-être qu'il vous faut
22:01les lunettes.
22:02Merci de les avoir préparées.
22:03Là, je vois.
22:04Vous les connaissez ?
22:05Vous connaissez ces gens ?
22:06Non, pas du tout.
22:06Il s'agit des membres
22:08d'une même famille
22:09d'agents immobiliers
22:10qui sont les protagonistes
22:11d'une émission de télévision
22:12qui s'appelle
22:13L'Agence.
22:14Et je vous montre cela
22:15parce qu'il paraît
22:16que vous avez la passion
22:17des déménagements.
22:19Presque 20 déménagements.
22:20Je viens de déménager.
22:21Vous venez encore de déménager.
22:22Je viens de déménager,
22:23ça fait un mois.
22:24Et vous dites
22:24« J'achète, je loue, je revends,
22:26ça m'angoisse
22:26quand les choses sont trop figées,
22:28dites-vous. »
22:28Alors, je ne veux pas
22:29être la psychanalyste de service
22:31et vous faire allonger
22:32sur un divan.
22:32Mais enfin, quand même !
22:34C'est un énorme point commun
22:35avec François Sagan.
22:36Oui, en plus.
22:37Vous le savez, ça.
22:38Oui, oui, oui.
22:39Mais je ne sais pas,
22:40c'est l'immobilisme.
22:43Je ne sais pas.
22:44Au sens propre.
22:45Oui.
22:46Ça m'angoisse de me lever
22:47et de faire claque.
22:48Et hop, d'aller aux toilettes.
22:49Hop.
22:50Et même pas avoir à regarder.
22:52Et à quel moment
22:52vous savez que c'est le moment
22:53pour vous de déménager ?
22:54Quand c'est fini.
22:56Qu'est-ce qui est fini ?
22:56L'appartement est terminé.
22:58J'ai déposé le dernier cadre.
23:00C'est vrai ?
23:01Mais ce sont les autres
23:02que ça doit épuiser.
23:03Oui, oui, oui.
23:04Je confirme.
23:05Incroyable.
23:06Et vos lieux fétiches,
23:07c'est quoi ?
23:08Donc c'est Paris,
23:08ça, on l'a compris.
23:09Et il y a d'autres endroits
23:10comme ça en France
23:11où vous êtes aussi bien
23:13qu'à Paris, non ?
23:14Ah non.
23:16Non, non, non.
23:16Moi, j'ai une maison
23:17en bord de mer
23:18où je me trouve très bien.
23:20Elle, je la change pas.
23:21Et d'ailleurs,
23:22c'est plus la maison
23:23de mes enfants
23:23que la mienne, presque.
23:25Mais non,
23:26sinon, j'aime beaucoup Paris.
23:28Et vous connaissez pas
23:29cette émission, alors ?
23:30Bon, ben, il faut aller la regarder
23:31si vous aimez
23:31les déménagements,
23:32les autres ou tout ça.
23:32Oui, mais si ça ne me concerne pas,
23:34je m'en fous, moi,
23:34de commencer chez les autres.
23:35Les déménagements des autres.
23:37Alors, j'ai une deuxième photo,
23:38peut-être, allez-vous le reconnaître,
23:39lui ?
23:40Alors, les lunettes.
23:41Oui.
23:42Ah.
23:42Oui, oui, oui.
23:43Il m'a fait une surprise
23:43il n'y a pas très longtemps.
23:44Comment ?
23:45Il m'a fait une surprise
23:46lors d'une émission
23:48il n'y a pas très longtemps.
23:48C'est vrai ?
23:49Alors, je vais le dire
23:50pour les gens qui nous écoutent,
23:51il s'agit de Pierre Cossot,
23:53l'acteur qui joue
23:54le petit ami de Sophie Marceau
23:55dans la Boum 2
23:56et qui a fait craquer
23:57pas mal de jeunes filles
23:58et peut-être de jeunes hommes
23:59d'ailleurs quand le film est sorti.
24:01Pierre Cossot m'a offert
24:03mes premiers « et moi ».
24:04Donc, vous avez eu l'occasion
24:05de lui dire ?
24:05« Et moi », non, mais...
24:07Ah, c'est vous qui l'avez dit,
24:08entre guillemets.
24:08Quand il entre dans la Boum à la fin
24:10et que Sophie Marceau le regarde,
24:12on se dit
24:12« Mais voilà, elle a trop raison,
24:14il est trop beau,
24:15c'est avec lui qu'elle doit sortir. »
24:17Oui, oui, oui.
24:17Et alors, vous l'avez revu ?
24:18Vous l'avez...
24:19Je ne le connais pas du tout, en fait.
24:21Non, il m'a laissé un message
24:22hyper charmant
24:23parce qu'il a l'air très sympathique.
24:25Je participais à une émission
24:26où ils ont dit
24:27« Il paraît que vous avez été charmé
24:28par Pierre Cossot dans la Boum. »
24:30Et je dis « Bah oui,
24:30comme toutes les petites filles. »
24:32Et il a laissé un message
24:33hyper sympa.
24:34Il vous dit quoi ?
24:34Il me dit qu'il m'aime bien.
24:36Ok.
24:37Voilà.
24:38Super.
24:39Et lui, d'ailleurs,
24:39il a beaucoup joué en Italie aussi.
24:41Ça vous fait un autre point commun ?
24:42Vous savez qu'il fait
24:43une grande partie de sa carrière
24:43en Italie.
24:44Ah, je ne savais pas.
24:44Ben voilà.
24:45Pierre Cossot.
24:46Je le connaissais très peu.
24:48Alors, elle,
24:48je ne sais pas si vous allez la connaître.
24:50Probablement pas.
24:51Il s'agit de Marie Kondo.
24:53Marie Kondo.
24:54Ah, qui est écrivain ?
24:55Alors, jeune japonaise
24:56qui s'est fait connaître
24:57pour sa théorie du rangement.
24:59De l'obsession du rangement.
25:02Le rangement des objets
25:03comme source de bonheur.
25:05Sauf qu'elle vient de dire « Stop ».
25:06Elle a arrêté tout ça.
25:08Elle dit « L'ordre peut attendre. »
25:09que vous aussi,
25:10vous avez tendance
25:10à vouloir tout ranger.
25:12Non ?
25:12Vous ne faites pas aussi partie
25:13de vos...
25:13Alors, tout sauf mon bureau.
25:15Qui est un bazar.
25:17C'est mon royaume.
25:19Je sais quelle page est sous
25:21tous les trucs.
25:23Je la tire et je la trouve.
25:25Si quelqu'un me range mon bureau,
25:27je suis perdue.
25:28En revanche,
25:29la cuisine,
25:30le salon,
25:31il faut que ça...
25:32Oui, oui.
25:32Intéressant.
25:34Alors, j'ai une autre question
25:35et c'est la dernière.
25:36C'est la dernière de cette émission.
25:37Donc, c'est mon rapport
25:37à l'autre, je pense.
25:39Quoi donc ?
25:39Si mon bureau est en désordre,
25:43c'est mon entre
25:43et que tout le reste,
25:45c'est mon rapport à l'autre.
25:47C'est bizarre, hein ?
25:47Oui, voilà.
25:48On avance, on évolue,
25:49vous voyez ?
25:50Il n'y a pas de divan,
25:50mais j'ai une dernière question
25:52qui est en lien
25:53avec le décor
25:54qui nous entoure.
25:55Nous sommes entourés,
25:56en tout cas virtuellement,
25:57de quatre statues
25:58qui représentent
25:59chacune une vertu.
26:00Il y a la sagesse,
26:02la prudence,
26:04la justice
26:04et l'éloquence.
26:06S'il y a une de ces vertus
26:08qui vous parlent,
26:09qui vous caractérisent,
26:10ce serait laquelle,
26:11Sylvie Testu ?
26:12La sagesse,
26:13la prudence,
26:15la justice,
26:15l'éloquence.
26:16La sagesse,
26:17j'essaie.
26:18La justice,
26:21j'essaie de l'être à fond.
26:23L'éloquence,
26:23pas toujours.
26:25Il nous reste...
26:26La prudence.
26:27Le moins glorieux,
26:27mais...
26:28Pourquoi ?
26:29Non, c'est bon ?
26:30Parce que je fais partie
26:34des gens
26:34qui ont une imagination
26:36assez fertile
26:37et donc le danger
26:38n'est jamais très loin.
26:40J'ai écrit un livre dessus,
26:41oui.
26:42Je n'ai pas peur
26:43que de l'attaque.
26:44J'ai peur de la météo,
26:45j'ai peur du...
26:46de la nuit noire,
26:47j'ai peur...
26:49Voilà.
26:50Donc vous êtes très prudente.
26:53J'essaie.
26:55Eh bien, ce sera votre vertu,
26:56votre mot à vous
26:57de la fin.
26:58Merci infiniment
26:59d'avoir été avec nous
27:00dans cet entretien.
27:01Merci à vous
27:01d'avoir accepté
27:01notre invitation
27:02et merci à vous
27:03de nous avoir regardé
27:04comme chaque semaine,
27:04émission à retrouver
27:05en podcast et en replay
27:06sur notre plateforme
27:07publicsena.fr.
27:08À très vite,
27:09merci beaucoup.
27:16Sous-titrage Société Radio-Canada
27:17Sous-titrage Société Radio-Canada
27:20Sous-titrage Société Radio-Canada
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