00:00Revenons à l'actualité nationale et l'actualité majeure en France, c'est bien sûr la crise politique.
00:05Est-ce que nous allons connaître le nom du prochain Premier ministre ?
00:09Et si Sébastien Lecornu succédait ?
00:11Sébastien Lecornu.
00:13Et puis l'actualité de ce matin, l'actualité majeure, c'est qu'on a appris dans la nuit
00:18qu'Emmanuel Macron avait envoyé un carton d'invitation aux principaux chefs des partis
00:23pour une réunion à 14h30 à l'Elysée.
00:26Tous les chefs de partis invités, sauf le Rassemblement National et sauf la France Insoumise.
00:32Vous êtes avec nous, cher Laurent Tessier.
00:34Et Laurent, on a besoin de comprendre cette relation depuis 8 ans entre Emmanuel Macron et le Rassemblement National.
00:41Que se passe-t-il ?
00:42C'est très psychologique tout ça.
00:43À quoi joue Emmanuel Macron ? Se prend-il pour un papa qui punit les enfants ?
00:47Vous êtes mal comporté ces derniers jours, vous comptez censurer n'importe quel gouvernement ?
00:50Eh bien, vous ne viendrez pas à la fête, à la réunion à 14h30 à l'Elysée.
00:54Donc dans cette histoire, comment voulez-vous que les 11 millions d'électeurs du RN ne se sentent pas méprisés ?
00:59Déjà qu'Emmanuel Macron avait déclaré en décembre dernier lors d'une allocution.
01:04Les députés du Rassemblement National, ils ne pensent pas à vous, à vos vies, à vos difficultés, à vos fins de mois, à vos projets.
01:10Soyons honnêtes.
01:11Mais comment voulez-vous ne pas agacer les élus du RN et entraîner des censures ?
01:14Le chef de l'État n'a donc retenu aucune leçon.
01:17Emmanuel Macron et le RN, Eliott, c'est une histoire de contradiction.
01:20Quand en février 2024, il déclarait dans l'Humanité, le RN ne s'inscrit pas dans l'arc républicain.
01:25Il déclarait quelques jours avant...
01:27On ne fait pas de tri dans l'expression du suffrage universel, et ce qui sort du scrutin.
01:33On ne va pas considérer que telle ou telle formation politique aurait moins de droits parlementaires, moins de reconnaissance.
01:38Contradiction, Emmanuel Macron adapte son discours sur le RN quotidiennement.
01:42Comment voulez-vous que les 11 millions d'électeurs du RN ne se sentent pas méprisés
01:45lorsqu'ils tenaient ses propos en janvier 2024, lors de sa conférence de presse à l'Elysée ?
01:51C'est le parti du mensonge, et ça le continue de l'être.
01:53Et au fond, le Rassemblement National est devenu le parti de la colère facile.
01:58Du « on n'a pas tout essayé », ça paraît sympathique.
02:00Mais en même temps, le soir de son élection en 2017, il avait un tout autre discours.
02:04« Je veux enfin avoir un mot pour ceux qui ont voté aujourd'hui pour Mme Le Pen.
02:11Je ferai tout durant les cinq années qui viennent, pour qu'il n'ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes. »
02:20C'est un échec. En 2022, Emmanuel Macron continuait de caresser dans le sens du poil les électeurs du RN.
02:25« Ça fait cinq ans que je suis président, et j'ai entendu le message de toutes celles et ceux qui ont exprimé des voix extrêmes.
02:30Et je le redis, y compris celles et ceux qui ont pu voter pour Mme Le Pen. »
02:34Et en n'invitant pas cet après-midi le Rassemblement National à l'Elysée, quelle est l'ambition d'Emmanuel Macron, l'UMPS, le parti unique ?
02:40Cette ambition, il l'avait déjà donnée en janvier 2024, lors de sa conférence de presse.
02:44« Bousculons les choses et les habitudes pour montrer qu'en effet, ce bloc central qui rassemble les démocrates, les républicains, les écologistes,
02:51qui croient dans l'Europe, peut agir et changer les choses et le quotidien des gens. »
02:56C'est ça pour moi la bonne réponse.
02:57Résultat, 11 millions d'électeurs méprisés aujourd'hui.
02:59Quel réquisitoire ! C'est incroyable de voir tous ces revirements des déclarations d'Emmanuel Macron.
03:05On a l'impression qu'il a passé ces huit années à combattre le Rassemblement National.
03:10Jamais le Rassemblement National a été aussi fort et jamais il a été autant désavoué par les Français, Olivier Vial.
03:18Oui, il y a une forme, c'est Gabriel Attel qui le dit, il y a une forme d'acharnement à continuer à appliquer la méthode qui ne fonctionne pas.
03:26Depuis, les sons que vous avez passés sont impressionnants parce que depuis qu'il est là,
03:32il dit qu'il est là pour faire réduire les voix extrémistes et répondre à la colère,
03:36alors qu'il alimente cette colère-là, que les voix aux extrêmes ont continué à monter de façon très importante
03:42et qu'effectivement, sa stratégie du ni de droite ni de gauche avec un bloc central qui serait le seul respectable
03:48face à la majorité, aujourd'hui plus de 60% des Français qui sont rejetés dans les extrêmes,
03:54c'est quelque chose qui n'est pas tenable dans la durée.
03:57On est en direct avec Clément et si comme Clément vous souhaitez réagir sur Europe 1 pour Elliot de Valais-Vous,
04:04on est ensemble jusqu'à 13h, prenez votre téléphone 01 80 20 39 21,
04:10c'est un appel non surtaxé.
04:12Bonjour Clément !
04:14Oui, bonjour à vous !
04:15Comment ça va Clément ? Merci de réagir en direct sur Europe 1 !
04:21Moi ça va, mieux que la France je pense !
04:24Oui, alors ça veut dire que ça va bien, effectivement Clément !
04:27On en parle depuis ce matin, mais c'est vrai que c'est révélateur,
04:31c'est un nouveau signal qui est envoyé aux Français,
04:34c'est de dire qu'il y a un cercle, le cercle de la raison.
04:37Vincent Trémolet-De Villers ce matin a juste parlé du cercle de la déraison.
04:42Il y a un petit cercle qui se réunit à 14h30,
04:45et puis il y a des millions de Français que vous mettez aux portes, à la porte de l'Elysée.
04:50Vous le vivez comment ça Clément ?
04:53Moi je suis un peu surpris.
04:55Alors oui, évidemment le bloc macroniste s'en fiche complètement de ce que peuvent penser les Français,
05:01mais globalement, l'offre politique aujourd'hui, je trouve même le RN,
05:08a perdu beaucoup des idées qu'ils avaient en 2017, quand c'était encore le Front National.
05:14Et aujourd'hui, ils ne sont plus du tout dans la souveraineté, je trouve.
05:18Ils ne défendent plus le Frexit, ils ne défendent plus nos intérêts, ils parlent d'Europe et tout ça.
05:22Je pense qu'il y a quand même beaucoup de leurs électeurs,
05:25alors après je m'avance peut-être,
05:27mais qui pensent que le RN est vraiment dans le combat de l'Europe et pour une France forte.
05:33Et je pense qu'aujourd'hui ce n'est pas le cas et ça pose un problème.
05:36Parce qu'il y a des partis et des personnes politiques,
05:39comme par exemple M. De Villiers qui le dit sur vos antennes,
05:43moi je suis adhérent à les Patriotes de Florian Philippot,
05:47il y a une offre politique différente aujourd'hui,
05:49mais elle n'est pas médiatisée, bon, ce n'est pas forcément de votre faute, je pense.
05:53Il y a le système, l'ARCOM, tout ça empêche qu'on aille voir ailleurs, quoi.
05:57Ce n'est pas l'ARCOM qui empêche, pour le coup, pardonnez,
06:01mais je vais me faire l'avocat de l'ARCOM, vous êtes fort Clément.
06:04Qu'est-ce qui se passe ? Il y a des élections,
06:06si vous avez remporté des voix, des suffrages,
06:10vous avez un temps de parole en fonction de votre élection.
06:13Si vous êtes un micro-parti, vous avez un micro temps de parole et temps d'antenne,
06:17ça peut être frustrant.
06:19Et puis, vous parlez du Rassemblement National qui est finalement contre le Frexit,
06:22vous pouvez être pas forcément pro-Frexit,
06:26mais vous pouvez considérer qu'il y a une autre forme de souveraineté,
06:30avec d'abord une priorité à l'industrie française, l'agriculture française,
06:35mais en même temps évoluer dans une Europe des nations,
06:39et pas forcément une Europe fédérale.
06:41Et c'est la position qui, je crois, est envisagée par le Rassemblement National.
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