Crise politique : «La France peut se relever, il y a de l'espoir», déclare Patrick Vignal

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00:00Europe 1 Soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.

00:04Toujours avec un plateau de rêve sur Europe 1, gentil Pierre.

00:08Europe 1 Soir, je ne parlais pas de Jules Torres, Adrien Matou est là.

00:11Candidat aux élections législatives, cher monsieur, je le sens.

00:14Ah bon, vous pensiez que Jules Torres...

00:16Je ne sais pas, je crois que là, il défend tellement la dissolution qu'à mon avis, il est prêt.

00:20Patrick Vignal, ancien député Renaissance de l'Héro, qui vient de parler,

00:23Laurence Garnier, sénatrice de l'Ourop Atlantique, vice-présidence des LR,

00:26et Adrien Matou, je le disais, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.

00:28On parlait de l'éventuel...

00:31Je ris, mais c'est nerveux.

00:34Bien sûr qu'on ne voudrait pas la suspension de la réforme des retraites.

00:39Roland Descure, ministre de l'économie, démissionnaire, était sur France Inter ce matin.

00:43Il a estimé le coût de cette suspension.

00:47Modifier la réforme des retraites, ça va coûter des centaines de millions en 2026,

00:52et des milliards en 2027.

00:54On a besoin qu'une majorité de l'Assemblée nationale se mette d'accord

00:58pour ne pas censurer un gouvernement et faire passer un budget.

01:01Il faut que tout le monde fasse des concessions.

01:03Est-ce que la France peut se permettre une telle suspension ?

01:05C'est facile de mettre des plus dans l'atmosphère.

01:07Face à des plus, il va falloir des moins.

01:10Et ça, c'est des choses qu'on va devoir négocier.

01:11Donc ce que je vous dis, c'est que moi je suis prêt à faire des concessions.

01:14Ce que je vous dis aussi, c'est qu'elles ont toutes un prix,

01:17et qu'il va falloir les financer.

01:18Laurence Garnier, comment est-ce qu'on peut détricoter la seule mesure

01:22de ce quinquennat Macron qui a été acquise au forceps ?

01:27Excellente question.

01:28Moi, personnellement, je ne comprends pas.

01:30On a besoin de cette réforme pour des raisons démographiques.

01:33Ce n'est pas très compliqué à comprendre.

01:35C'est arithmétique.

01:35Cette réforme a été pensée après la Deuxième Guerre mondiale.

01:40Il y avait beaucoup de jeunes, beaucoup d'enfants,

01:42une démographie dynamique qui pouvait payer les retraites de nos anciens.

01:46Aujourd'hui, c'est l'inverse.

01:47Il n'y a plus d'enfants, il y a beaucoup d'anciens.

01:49Ça ne peut pas fonctionner.

01:50Soit on touche au niveau des pensions.

01:51Je crois que les retraités français ne le souhaitent pas.

01:53Ils ont travaillé toute leur vie.

01:54Soit on touche à la durée de cotisation et à l'âge de départ.

01:57Mais ce qui est terrible, c'est que...

01:59Vraiment, j'ai le sentiment aujourd'hui que certains sont prêts à tout lâcher.

02:04Et c'est terrible.

02:06C'est terrible parce qu'on lâche tout avec un niveau de déficit qu'il faut absolument...

02:10Avec un niveau de dette jamais atteint.

02:12Il faut absolument s'entendre, vous comprenez ?

02:15Il faut absolument s'entendre.

02:17Comme s'il n'y avait pas d'autre solution.

02:19Il faut aller plus loin, madame.

02:20Il y a plus de décès que de natalité.

02:23Il y a un vrai débat.

02:24Notre jeunesse ne veut plus faire d'enfants.

02:27J'ai eu des assistants qui m'ont dit...

02:30Ne veut plus ou ne peut plus ?

02:33Adrien Matouf, parce qu'il y a des problèmes de pouvoir d'achat.

02:36Juste pour une petite remarque, il y a eu des chiffres sur le désir d'enfant qui ne descend pas.

02:40Le nombre d'enfants désirés pour les jeunes 20-30 ans ne descend pas.

02:44Par contre, il y a des conditions économiques, notamment, qui ne font que problème de pouvoir d'achat.

02:47Mais je vais aller plus loin.

02:48J'ai eu une nana qui a fait science pour Paris qui m'a dit...

02:51Je préfère un gamin de 0 à 20 ans, ça coûte 400 000 euros.

02:56Je préfère acheter une maison.

02:58Non mais Laurent, vous imaginez où on en est ?

02:59C'est notre faute.

03:00C'est un exemple isolé.

03:01Non, non, c'est pas que ça.

03:02Après, dans les études d'opinion, Adrien Matouf a raison.

03:05Il y a quand même beaucoup de gens qui disent...

03:06J'aimerais bien, mais simplement, voilà.

03:07Mais ils se trompent.

03:08La France, elle est debout.

03:10La France, elle rêve.

03:11J'ai fait un certificat à Sciences Po.

03:13La France, elle est debout.

03:14La France, elle rêve.

03:15Vous voulez qu'on aille faire un micro-crotoir en Basse d'Europe 1, tous les deux ?

03:18Moi, j'en ai marre du misérabilisme.

03:19La France, elle peut se relayer.

03:21Mais c'est pas du misérabilisme, enfin !

03:23On est contre les gens qui vous écoutent, Patrick Vignal !

03:25Mais je ne vous dis pas le contraire.

03:26Moi, j'ai envie de leur dire qu'il y a de l'espoir.

03:27Je leur dis quoi à tous ces gens ?

03:29Qu'on va tous mourir ?

03:30Mais de l'espoir en faisant quoi ?

03:31En faisant une tambouille politique où on va en essayer, comme dit M. Réussure,

03:34on est sans doute se mettre d'accord.

03:35Mais cher monsieur, passagèrement, on trouve un budget.

03:37Au détriment de la réforme des retraites ?

03:39Où on n'aurait même pas dû la fixer à 64 ans, mais à 67 avec une dose de capitalisation ?

03:43Voilà le vrai débat.

03:44Qui doit travailler plus longtemps ?

03:46Moi, j'estime qu'il faudra travailler plus longtemps.

03:49Je ne vais pas vous dire mieux.

03:50La réforme des retraites, c'est 490 milliards.

03:53Aujourd'hui, les études qu'on a faites, il y a une génération, depuis le Covid,

03:57qui vous dit qu'on veut travailler moins.

03:59C'est vrai ou pas ?

04:00Il y a une génération qui vous dit...

04:01Voilà, tous les trois, honnêtement, je pense qu'on n'est pas en train de travailler moins.

04:05Moi, je suis encore très jeune, mais je compte mourir au boulot parce que je ne travaille pas.

04:08Je suis passionné.

04:09Donc, ce que j'essaie de vous dire, c'est simplement...

04:11Il a une tante qui est jouée.

04:12Il se voit déjà parlementaire.

04:14Il est à très vite jusqu'à minuit.

04:16Après, il va boucler un papier au GZD, il ne dort pas.

04:18Et grâce à m'empayé, on y paye même les costumes.

04:20Ce que je veux vous dire, très franchement...

04:22Très franchement, je pense que oui, il fallait faire cette réforme.

04:26Je pense que cette réforme, le fait de ne pas voir la sève d'été,

04:29ça a été compliqué.

04:31Je pense que quand on dit aux Français, est-ce que vous voulez travailler plus ?

04:3485% disent non.

04:35Mais moi, j'ai envie de poser le débat pendant la présidentielle, madame la sénatrice.

04:41C'est là qu'on posera.

04:42Est-ce qu'on veut faire des enfants ?

04:43Et là, on n'a pas le temps de le faire.

04:45Est-ce qu'on est dans la bonne tactique ?

04:47Est-ce qu'on dit aux Français, est-ce que vous voulez travailler plus ?

04:50Est-ce que le narratif, ça ne serait pas de leur dire,

04:53il faut travailler plus, sinon on ne va pas s'en sortir ?

04:55Il faut remettre la France au travail.

04:57Pierre Gattaz vient de sortir un excellent livre

04:59qui dit qu'il faut remettre la semaine à 40 heures.

05:02Et qu'avec 40 heures, on dégage 120 milliards.

05:05120 milliards, il y a 60 milliards dans la poche des Français

05:07et 60 milliards dans les caisses de l'État.

05:09Les 35 heures nous ont plantés, et c'est la gauche qui les a votées.

05:11Oui, vous êtes d'accord avec Gattaz.

05:13Donc ça ne sert à rien de demander aux Français

05:14est-ce que vous voulez travailler plus ?

05:15Forcément, c'est comme si vous disiez

05:17est-ce que vous voulez dormir une heure de plus ?

05:18Pierre Gattaz, il ne dit pas ça.

05:20Il dit, moi je veux des collaborateurs

05:22qui soient mieux payés.

05:23Vous savez, j'étais chez ma coiffeuse il y a trois jours.

05:26Quand elle me dit, gamine de 34 ans,

05:29qui vit encore chez sa mère,

05:31parce qu'elle ne gagne que 1400 euros net,

05:33nous sommes en dessous de ce qu'on devrait faire.

05:34Mais bien sûr qu'il faut payer plus le travail.

05:36Mais en attendant, il faut remettre les paroles.

05:38Il faut avoir un message clair, évidemment.

05:45Alors les 35 heures nous ont plantés,

05:46c'est une évidence.

05:47C'est d'ailleurs une des raisons majeures, par exemple,

05:49de la désorganisation actuelle des hôpitaux

05:51qui fait tant parler d'elle

05:52et qui cause tant de difficultés.

05:54Et puis on a aussi une question de taux d'emploi

05:56des jeunes et de taux d'emploi des seniors

05:59qui est notoirement inférieur

06:02à celui de nos voisins, notamment allemands.

06:04Donc ça ne veut pas forcément dire

06:06qu'il y a des Français qui travaillent,

06:07qui travaillent beaucoup,

06:08qui ont déjà des grosses semaines.

06:09Mais il faut que les jeunes et que les seniors,

06:12effectivement, aient un taux d'emploi bien supérieur.

06:14C'est ce qui est important de le dire.

06:16Merci beaucoup Laurence Garnier.

06:18Merci beaucoup Patrick Vignel.

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