- il y a 6 jours
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Gabriel Attal, député des Hauts-de-Seine (Ensemble pour la République).
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00:00Bonjour à tous, bonjour, Gabriel Attal.
00:03Bonjour, Jeff Wittenberg.
00:03Merci d'être avec nous ce matin.
00:04On a appris cette nuit que le Président de la République allait recevoir tous les chefs de partis et des groupes parlementaires,
00:09tous sauf ceux de LFI et du Rassemblement National.
00:13Qu'est-ce que vous savez de cette réunion qui va avoir lieu à 14h30 à l'Elysée ?
00:16Est-ce que vous attendez que le Président vous annonce ce qu'on attend aujourd'hui, le nom du nouveau Premier ministre ?
00:22Je pense que si le Président de la République invite des responsables politiques à l'Elysée, c'est aussi pour les entendre.
00:27Je me rendrai évidemment à cette réunion, je me rends à toutes les réunions auxquelles je suis convié par qui que ce soit,
00:34parce qu'on a plus que jamais besoin de se parler et de chercher à trouver une solution d'apaisement pour le pays dans le contexte actuel.
00:41Vous entendez, mais vous aussi vous attendez des choses.
00:44Est-ce que vous, encore une fois, vous souhaitez qu'il vous révèle celui qui va entrer à Matignon à partir de ce soir,
00:49s'il tient effectivement son engagement des 48 heures comme il l'avait dit ?
00:52Au cours de cette réunion, je dirais ce que je dis depuis plus d'un an maintenant,
00:55et depuis la dissolution qui n'a donné aucune majorité à l'Assemblée nationale.
01:00Je dirais d'abord qu'il faut mettre le quoi avant le qui,
01:03et qu'à trois reprises depuis un an, un Premier ministre a été nommé
01:06avant que des partis puissent se mettre d'accord sur le fond, sur un compromis,
01:11et que donc à chaque fois ce Premier ministre a été renversé ou a été contraint à démissionner.
01:16Non, il faut d'abord se parler et trouver un compromis entre partis politiques,
01:19parce que je crains, encore une fois, qu'en rééditant une méthode qui conduise à nommer un Premier ministre
01:24ou une Première ministre avant qu'il y ait eu un compromis sur le fond, ça produise les mêmes effets.
01:29Et la deuxième chose que je dirais, c'est évidemment qu'il faut partager le pouvoir,
01:33et ne pas donner le sentiment de s'acharner à vouloir garder la main sur tout,
01:38parce que je pense que c'est ce qui explique aussi la difficulté d'un certain nombre de partis politiques,
01:42de l'opposition, de l'ancienne opposition, à se mettre autour de la table pour parler du fond.
01:47Mais ce compromis, vous ne risquez pas de le trouver dès cet après-midi autour d'une table
01:50avec les autres chefs de partis politiques, donc si je vous suis bien,
01:53il faudrait ne pas nommer ce Premier ministre dès ce soir ?
01:56C'est le Président de la République, selon nos institutions, qui décide de nommer ou non un Premier ministre.
02:00Moi, cette proposition, ça fait très longtemps que je la formule,
02:03je l'ai formulée au moment de la chute du gouvernement de François Bayrou,
02:05avant la nomination de Sébastien Lecornu, je suis constant avec ce que je défends.
02:09Je vais vous dire, beaucoup de travail a été fait ces dernières semaines,
02:14je veux saluer aussi ce qui a été fait par Sébastien Lecornu en la matière,
02:16pour approcher un certain nombre de positions, et je crois très profondément
02:20que si on sort des questions de personnes sur le fond,
02:23on peut arriver évidemment à trouver un compromis.
02:25Vous avez dit hier, dans un déplacement dans la Sarthe,
02:27que le Président faisait tout à l'envers, c'est un petit peu l'esprit aussi
02:30de ce que vous dites ce matin, pourquoi vous l'attaquez si fort,
02:34le chef de l'État ces derniers temps, vous dites qu'il est le seul responsable
02:38de la situation politique dans laquelle nous nous trouvons ?
02:40Moi je suis lucide, et je dis les choses telles que je les ressens aux Français,
02:44je crois que ça a toujours été ce que j'ai fait, et je viens de vous dire pourquoi.
02:48Je pense que depuis un an, désigner un Premier ministre, a fortiori un Premier ministre
02:52qui est identifié comme étant très proche du Président de la République,
02:55je pense que ça ne facilite pas la discussion ensuite avec les partis politiques
02:59de l'opposition.
03:01Je suis constant.
03:01Moi je dis la même chose, depuis la dissolution, je propose une méthode,
03:04une méthode qui n'est pas suivie, et donc je suis lucide et je dis les choses
03:09telles que je les ressens.
03:10Mais on voit des images là de vous avec le Président, vous aussi vous avez été
03:13un très proche, et vous entendez ce, non pas ce procès, mais en tout cas
03:16ces commentaires qui sont faits sur votre attitude aujourd'hui, qui, bon,
03:21pour les plus indulgents, parlent d'ingratitude, et il y a même un ancien ministre
03:24qui a été votre collègue, Éric Dupond-Moretti, qui dit, je le cite,
03:28les rats quittent le navire, vous entendez ces phrases-là, comment vous y réagissez ?
03:31Je respecte la fonction de Président de la République, je respecte l'homme,
03:35mais évidemment, je suis un responsable politique, je ne vais pas me mettre
03:38à faire la langue de bois et à dire aux Français que je comprends toutes les décisions
03:41qui sont prises, que je suis d'accord avec ces décisions, que je pense qu'elles sont
03:44bonnes pour le pays, quand ce n'est pas le cas, voilà.
03:47Encore une fois, c'est une question de lucidité.
03:48Vous lui devez votre carrière, par exemple, qu'est-ce que vous répondez ?
03:51Évidemment, je n'aurais pas eu l'honneur de servir mon pays au plus haut niveau
03:54sans que le Président de la République me fasse confiance, mais à chacune des fonctions
03:57qui m'ont été confiées, je crois que j'ai dit les choses telles que je les ressentais,
04:00y compris d'ailleurs, et j'avais entendu les mêmes commentaires au moment de la dissolution,
04:03où j'avais critiqué ce choix, pas parce que ça me conduisait à quitter Matignon,
04:07j'avais remis ma démission de toute façon, mais parce que tout ce qui se passe depuis,
04:11c'est ce que je redoutais au moment de ce choix de dissoudre.
04:13À l'époque, déjà, on m'avait reproché de dire les choses telles que je les ressens.
04:18Voilà.
04:19Est-ce que vous allez aussi loin qu'Édouard Philippe, notre ancien Premier ministre du Président,
04:23qui dit que, excusez-moi, Emmanuel Macron, lui,
04:26doit partir en 2026 et organiser une présidentielle anticipée une fois que le budget sera voté ?
04:32Non, moi, je me suis toujours opposé à ceux qui appellent à la démission du Président de la République.
04:37Ça fait un moment que la France insoumise, le Rassemblement national,
04:40appellent à la démission du Président de la République.
04:41Je m'y suis toujours opposé, parce qu'indépendamment de l'homme d'Emmanuel Macron,
04:47moi, j'appelle à une pratique plus saine de nos institutions.
04:49Donc, je ne peux pas défendre l'idée qu'on les affaiblirait
04:51en contraignant un Président de la République à démissionner.
04:54Or, ce serait un affaiblissement de nos institutions.
04:56Mais demain, s'il y a ce précédent,
04:58tous les présidents de la République qui se succéderont
05:00pourront être poussés, contraints à la démission.
05:02Tous les maires dans nos communes pourront se faire contraindre à la démission.
05:07Et puis, j'ajoute, j'étais en Ukraine il y a quelques semaines.
05:10Quand vous échangez avec les Ukrainiens,
05:11ils ont évidemment besoin de continuer à avoir le soutien de la France, de l'Europe.
05:16Si, comme c'est proposé par Édouard Philippe,
05:18le Président de la République annonçait que dans cinq ou six mois,
05:21il démissionnerait, dès aujourd'hui,
05:22la voix du Président de la République,
05:24et donc la voix de la France porterait moins à l'international.
05:26Or, on a plus que jamais besoin que la voix de la France porte.
05:30Voilà, moi je le dis, il faut de l'apaisement.
05:31Il y a le sentiment d'une forme de crise de nerfs généralisée
05:34dans la vie politique française en ce moment.
05:36Certains font sauter un gouvernement avec un tweet
05:39parce qu'ils ne sont pas contents d'un ministre.
05:40Certains appellent à la démission du Président de la République.
05:44Je crois qu'ils font de l'apaisement.
05:44Donc, vous le critiquez d'avoir pris cette option ?
05:49Je prends des positions politiques.
05:51Vous m'interrogez sur une position politique.
05:53Je vous réponds.
05:53Ce que je dis, c'est qu'on a besoin d'apaisement.
05:55Et moi, je pense que l'apaisement,
05:56c'est d'abord de se mettre autour de la table et de parler du fond.
05:58Si je vous comprends bien,
06:00vous demandez au Président de rester,
06:01mais de changer, de changer de méthode.
06:03Ça, vous l'avez expliqué.
06:04Si ce soir, par exemple, il nomme un Premier ministre de gauche,
06:06est-ce que vous dites,
06:07Banco, nous allons soutenir ce Premier ministre ?
06:10Vous voyez bien que cette question,
06:11elle revient à poser la même question,
06:14la même méthode que celle qui a été employée depuis un an.
06:16Oui, mais c'est quand même une hypothèse très proche.
06:19On verra, mais je ne vais pas...
06:20Mais qu'est-ce que vous ferez ?
06:21On a besoin de savoir quand même si cet éventuel Premier ministre...
06:24Moi, je ferai toujours tout pour que la France avance.
06:26Parce que la France, elle a besoin d'un budget.
06:28Parce que nos chefs d'entreprise,
06:28ils ont besoin de savoir s'ils pourront investir,
06:30s'ils pourront embaucher l'année prochaine.
06:32Parce que les Français ont besoin de savoir
06:33de quelle aide ils pourront bénéficier l'année prochaine
06:35pour isoler leur logement.
06:37Parce qu'il y a des jeunes couples
06:37qui veulent pouvoir acheter un logement, leur résidence.
06:40Ils voient les taux qui s'envolent
06:41tant qu'on n'a pas de budget.
06:42Ils ne peuvent pas emprunter.
06:43Donc, évidemment...
06:43Donc, le Premier ministre de gauche pourrait le faire,
06:45par exemple, en suspendant la réforme des retraites,
06:47une réforme à laquelle vous avez contribué aussi.
06:50Est-ce que vous, vous y seriez prêt
06:51à cette concession qui est majeure ?
06:53D'abord, on voit que ce débat sur les retraites,
06:55il empoisonne la vie politique française.
06:57Et c'est bien qu'il y a urgence
06:59à changer de système.
07:00Moi, je propose
07:00qu'on change de système de retraite.
07:02On a un système qui a bout de souffle,
07:04qui ne tient plus.
07:04Et donc, on réforme cette réforme actuelle ?
07:06Moi, je propose un système par points,
07:08un système libre.
07:09On enlève l'âge légal,
07:11uniquement une durée de cotisation
07:12et un système qui intègre
07:13une part de capitalisation.
07:15C'est la proposition que je formule,
07:16mais depuis plusieurs mois maintenant...
07:17Donc, on met de côté celle-ci.
07:18Parce qu'on y a travaillé avec Renaissance.
07:20Maintenant, est-ce qu'on va pouvoir
07:21changer ce système
07:22avec ce Parlement actuellement
07:24d'ici à 2027 ?
07:25Évidemment, non.
07:26D'ici là, il y a probablement
07:27des adaptations à faire,
07:28des ajustements.
07:29Moi, je ne sais pas concrètement
07:30ce que ça veut dire une suspension.
07:31Mais donc, vous voyez bien
07:32l'intérêt, l'urgence qui est à se mettre
07:34autour de la table pour en parler.
07:35Moi, je n'ai jamais mis de ligne rouge.
07:37Moi, je veux que le pays avance.
07:38Quel que soit,
07:39si le président de la République
07:40décide de nommer un Premier ministre,
07:41une Première ministre,
07:42quel qu'il soit,
07:43je chercherai toujours
07:44à être constructif
07:45pour qu'on puisse avancer.
07:46Parce que les Français,
07:47je crois que c'est ce qu'ils attendent.
07:48Là, ils nous regardent.
07:48Ils regardent ce spectacle.
07:49Ils sont, je pense, médusés,
07:51sidérés de voir des responsables politiques
07:53qui ne parlent que d'eux-mêmes,
07:54qui ne parlent que d'affaires
07:55de boutiques politiques.
07:57Franchement, avançons et recommençons
07:58à parler de leurs problèmes,
07:59du pouvoir d'achat,
08:00de l'accès à la santé,
08:01de l'éducation de nos enfants.
08:02C'est la fin de cette interview.
08:03Merci beaucoup, Gabriel Attal.
08:04On vous a entendu ce matin.
08:06Et c'est la suite de Télématin.
08:07Vous serez tout à l'heure
08:07dans le bureau du président de la République
08:08avec les autres chefs de parti.
08:10Merci.
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