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Les 4 vérités - Gabriel Zucman
Télématin
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il y a 5 semaines
Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Gilles Bornstein revient sur les questions qui font l’actualité avec l'économiste Gabriel Zucman.
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00:00
Bonjour Maya, bonjour à tous, bonjour Gabriel Zucman.
00:08
Votre jour de gloire devait arriver aujourd'hui, il arrivera mercredi.
00:11
C'est mercredi que l'Assemblée nationale examinera la taxe qui désormais porte votre nom.
00:17
Les socialistes, d'une certaine manière, ont accepté de vous lâcher,
00:20
ou plutôt de troquer la taxe Zucman contre une mini-taxe Zucman
00:25
qui toucherait les patrimoines de 10 millions d'euros au lieu de 100 millions d'euros.
00:30
Mais en excluant les entreprises innovantes et les PME familiales, est-ce que vous prenez ?
00:36
D'abord, cette proposition des socialistes, elle reprend le dispositif d'impôt planché
00:42
qui a le grand mérite de cibler l'effort sur les personnes qui sont à la fois très fortunées et sous-imposées aujourd'hui.
00:51
Ensuite, la limitation, c'est que quand on introduit des exonérations, des échappatoires,
00:57
c'est prendre le risque de lancer la machine à optimisation.
01:01
C'est la grande leçon de l'ISF.
01:03
En 1981, le pouvoir socialiste crée l'impôt sur les grandes fortunes, l'ancêtre de l'ISF,
01:08
mais tout de suite, il en sort les mal nommés biens professionnels.
01:11
Là, ça serait dedans.
01:12
C'est-à-dire les grosses détentions actionnariales.
01:14
Et là, ce que proposent de faire les socialistes...
01:16
Il garde les biens professionnels à deux exceptions près.
01:20
Alors, il propose de sortir les détentions de plus de 50% au capital d'une entreprise.
01:25
À l'époque de l'ISF, c'était 25%.
01:27
Le risque, c'est que les personnes très fortunées, vous savez, elles sont bien conseillées.
01:31
Oui.
01:31
Et donc, elles risquent d'exploiter ces échappatoires pour échapper à l'impôt.
01:37
À l'inverse, si on veut maximiser le rendement budgétaire,
01:42
ce qui est important, c'est d'avoir un dispositif sans échappatoire possible.
01:45
C'est ça qui est gage de justice et c'est ça qui est gage d'efficacité.
01:49
Ça, d'une certaine manière, c'est mort parce qu'il n'y a pas de majorité pour la voter,
01:53
même si vous le regrettez.
01:54
La taxe Zuckman-Light.
01:57
Les socialistes disent que ça rapporterait 5 à 7 milliards d'euros,
02:00
ce qui est moins que les 20 milliards que vous proposez,
02:03
mais ce qui n'est pas négligeable, 5 à 7 milliards d'euros.
02:05
Est-ce que c'est un chiffrage qui vous paraît crédible ?
02:09
Oh, il faut regarder dans les détails.
02:11
Moi, vous savez, ce que j'ai fait, c'est un travail de chercheur.
02:15
C'est d'essayer de tirer les leçons des expériences internationales
02:19
et des expériences historiques en matière d'imposition des grandes fortunes.
02:23
Pas pour dire qu'il n'y a qu'une seule façon de faire les choses,
02:26
mais pour expliquer l'éventail des possibilités.
02:29
Et la proposition que j'ai formulée, c'est bien sûr une proposition
02:32
qui doit être discutée et qui peut être améliorée.
02:38
Vous dites que votre taxe ne nuit pas à l'économie,
02:41
et pourtant, la majorité en France, il n'y a pas de majorité pour la défendre,
02:45
elle n'existe nulle par ailleurs.
02:47
Comment vous expliquez qu'elle soit aussi impopulaire ?
02:50
Les députés sont tous des amis des milliardaires ?
02:52
Quand vous regardez les enquêtes d'opinion, il y a 86% des Français qui soutiennent cette proposition.
02:59
D'où ma question, pourquoi les parlementaires n'en veulent pas ?
03:02
Il y a une majorité dans toutes les sensibilités politiques.
03:06
Ensuite, évidemment, tout le monde l'a vu, il y a une mobilisation très forte des personnes concernées,
03:12
qui ont de bonnes raisons de vouloir s'opposer à cette taxe,
03:17
et qui ont une influence très forte dans le débat français.
03:20
Vous savez, c'est le Financial Times lui-même, la Bible du libéralisme,
03:23
qu'il rappelait la semaine dernière, qui disait
03:25
« La France, plus que tout autre pays d'Europe occidentale,
03:29
se caractérise par l'emprise de ces milliardaires sur la vie économique de la nation
03:34
et aussi sur sa vie politique, y compris sur le débat d'idées
03:37
qui constitue le cœur de la vie démocratique du pays. »
03:40
Sans le vouloir, nous sommes tous influencés par ces milliardaires ?
03:45
Tout le monde le comprend bien.
03:47
On a un besoin aujourd'hui de recettes fiscales supplémentaires
03:51
compte tenu de nos problèmes lourds de déficit et de dettes publiques.
03:55
Or, on ne va pas réussir à régler nos problèmes de finances publiques
03:59
tant que les personnes qui sont à la fois les plus riches et les moins taxées,
04:04
c'est-à-dire les milliardaires,
04:05
tant qu'on ne demandera pas d'efforts à ces personnes.
04:08
Au contraire, c'est de demander des efforts à ces personnes
04:11
qui est la clé de la stabilisation budgétaire et de l'apaisement politique.
04:17
On vous entend tout le temps sur la fiscalité,
04:19
rarement sur l'économie elle-même.
04:20
Réduire le déficit, vous estimez que c'est facultatif ou que c'est absolument nécessaire ?
04:27
Non, c'est important.
04:28
Si on replace les choses en perspective historique,
04:30
le niveau de dettes publiques qu'on a aujourd'hui,
04:32
116% du PIB.
04:33
C'est le niveau le plus élevé depuis le lendemain de la Deuxième Guerre mondiale,
04:37
avant ça la Première Guerre mondiale et avant ça la Révolution française.
04:39
Dans tous les cas, ça s'est fini par des mises à contribution des plus grandes fortunes.
04:45
Mais il faut réduire le déficit aujourd'hui ?
04:46
Oui, 5,4%, c'est élevé.
04:49
Si on continue comme ça, la dette va continuer à augmenter.
04:52
La cible, ce serait quoi ?
04:53
Ce que les économistes estiment, c'est que si on veut stabiliser la dette publique,
04:57
en gros, il faut à moyen terme diviser le déficit public par deux,
05:00
de passer de 5,4% à 2,7%.
05:02
Ah bah ça, on n'y est pas.
05:03
Oui, mais vous savez, gagner à 2,5 points de PIB,
05:08
que ce soit en recette fiscale ou en baisse de dépense publique,
05:10
avec l'impôt planché que je propose,
05:12
2% sur les personnes qui ont plus de 100 millions d'euros de patrimoine,
05:16
on peut récupérer 0,7 points de PIB.
05:18
Donc c'est quand même assez significatif dans l'équation budgétaire.
05:21
Question personnelle.
05:22
Personne, à part s'il y a un an, j'avais parlé de Gabriel Zuckman sur ce plateau.
05:26
Je pense que personne ne vous connaissait.
05:28
Aujourd'hui, vous êtes une star mondiale, Zuckman.
05:30
Zuckman, Zuckman, on entend Zuckman partout.
05:32
Comment vous vivez cette célébrité ?
05:36
Vous savez, moi, je suis chercheur, donc j'aime comprendre,
05:39
et professeur, donc j'aime expliquer.
05:42
Donc si tout ça permet aux citoyens de s'approprier les savoirs,
05:48
et c'est ce que j'ai essayé de faire dans ce livre,
05:50
« Les milliardaires ne payent pas d'impôts sur le revenu »
05:51
et nous allons y mettre fin,
05:53
pour moi, c'est le plus important.
05:57
Mais ça ne vous pèse pas d'entendre votre nom tout le temps ?
06:00
Vous savez, comme je l'ai dit, à tout prendre cette taxe,
06:04
j'aurais préféré qu'elle s'appelle « Taxe Bernard Arnault ».
06:07
Voilà, parce que là, en plus, vous avez un nom à coller à une taxe.
06:09
Voilà.
06:10
« Taxe Zuckman ».
06:10
On parle de vous pour parler de « taxe ».
06:13
Je pense qu'elle devrait s'appeler du nom des personnes
06:16
qui seraient avant tout concernées par ce dispositif.
06:20
Mais ce sur quoi j'insiste, c'est que j'encourage vraiment
06:24
les personnes qui nous regardent à lire ce petit livre
06:28
que j'ai écrit de façon la plus claire et la plus pédagogique possible,
06:33
pour que tout le monde, étudiant, retraité,
06:36
puisse comprendre ce dont on parle
06:38
et se faire un avis sur la proposition.
06:42
Les milliardaires ne payent pas d'impôts sur le revenu
06:44
et nous allons y mettre fin.
06:46
C'est signé Gabriel Zuckman,
06:48
dans la collection des libelles, chez Seuil.
06:51
Merci d'être passé par les 4 vérités ce matin.
06:55
Très bonne journée à tous.
06:56
Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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