00:00On parle aux gens, on s'adresse à eux, en parlant aussi comme eux, d'une certaine manière.
00:12Inspirant, évidemment, contraignant un peu, parce qu'on ne peut pas s'empêcher de les avoir dans l'oreille et dans la tête quand on est à la radio.
00:20Mais c'est bien, déjà ça permet de savoir un peu comment ils reçoivent ce qu'on leur dit.
00:27On n'est pas obligé de tout suivre, on ne va pas être démago, on ne peut jamais faire plaisir à tout le monde, mais c'est une boussole dont on a toujours besoin.
00:37Oui, ça devrait l'être sur toute antenne et encore plus, évidemment, sur une antenne de service public.
00:43Après, parce que là aussi, il ne faut pas être démagogique, on n'est pas à l'académie française non plus.
00:47Alors, évidemment, parler français tout le temps, évidemment, ne pas parler un français relâché ou péjoratif en permanence.
00:54Après, on est dans de l'oral. Donc, moi, je ne m'interdis pas d'employer parfois des formules de langage parlé.
01:02Je ne vous dirai pas que je n'ai jamais dit à l'antenne que quelqu'un avait le seum.
01:07Voilà, ça fait partie des quelques exemples.
01:10C'est tellement passé dans un langage courant.
01:12On parle aux gens, on s'adresse à eux en parlant aussi comme eux, d'une certaine manière.
01:16Oui, les mots, et ça, je pense que j'arrive à maintenir, les mots dont l'usage est réservé à des situations bien particulières.
01:31C'est-à-dire que je ne vais pas parler de prise d'otage quand il s'agit d'une grève, d'un service public quelconque.
01:39Évidemment, si des hommes politiques parlent de prise d'otage, je vais me faire l'écho de ce qu'ils disent.
01:42Ou peut-être encore plus important, quand on entend, ah là là, quelle attitude schizophrène de ce monsieur,
01:49parce qu'il a dit quelque chose, puis il a dit l'inverse une demi-heure après.
01:53Non, la schizophrénie, c'est une maladie.
01:54Ce sont des malades, donc sur ces mots-là, je pense qu'on a un devoir de faire attention à l'usage qu'ils ont.
02:01Il y a d'autres mots qui peuvent parfaitement caractériser de telles situations.
02:06Sans doute.
02:10Honnêtement, j'ai réfléchi, je n'en vois pas un qui soit comme ça, spontané.
02:16Je dois dire malheureusement assez souvent du coup, et ce n'est pas terrible à la radio.
02:20Mais je me soigne, du coup.
02:24Non, je n'ai aucun mot préféré.
02:27Vraiment.
02:28Le bon mot, au bon moment, au bon endroit, pour la bonne situation.
02:35À éviter, évidemment, il y a des fois où c'est jamais impossible.
02:40La preuve, nos camarades québécois ne mettent aucun anglicisme dans leur langue.
02:45Que ce soit dans l'improvisation, où c'est le premier mot qui vient spontanément, ou parce qu'on ne trouve pas le mot français qui correspond.
02:55Après, des fois, on peut faire un peu d'efforts.
02:58C'est vrai que ça m'arrive d'entendre assez régulièrement.
03:01Maintenant, je ne sais pas si c'est une mode.
03:02Le mot line-up, y compris dans des situations non-sportives.
03:06Le line-up, c'est l'équipe de départ dans les sports anglais ou américains.
03:10Maintenant, on est dans les line-ups pour tout.
03:13C'est sur la ligne de départ des Césars.
03:15C'est une des départs de je ne sais quoi.
03:16C'est vrai qu'on peut essayer d'éviter ces modes-là.
03:21La proximité et l'imagination de faux.
03:26J'en ai deux.
03:29Stéphane Paoli, qui a longtemps été sur France Inter, mais qui, quand j'étais jeune, était sur Europe 1,
03:36par sa capacité à s'adresser directement à l'auditeur, à l'interpeller sans le brusquer,
03:43mais à le questionner tout le temps, à le stimuler.
03:46Jamais l'auditeur n'était absent d'aucune des phrases qu'il devait prononcer.
03:51Et puis, Pascal Clark, parce que l'intelligence des mots,
03:53parce que l'intelligence du cœur dans les mots,
03:55et parce qu'une voix qui vous emporte et vous suivez, vous y allez.
