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  • 04/07/2025
🎙️ Quel rapport les journalistes et producteurs de Radio France entretiennent-ils avec la langue française ?
Armand Peyrou Lauga, Journaliste à Franceinfo , nous parle de son rapport à la langue.

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Transcription
00:00Je ne pense pas avoir de tic de langage parce que moi je présente les journaux,
00:03donc ils sont écrits à l'avance, c'est-à-dire qu'il y a une préparation qui évite ce biais-là.
00:13Les messages des auditeurs sont importants et ils sont inspirants
00:16parce qu'à la radio on ne parle pas dans le vide, on s'adresse d'abord aux auditeurs,
00:20donc c'est vraiment pour moi très important d'avoir leur retour, c'est un peu comme une boussole.
00:23Ils peuvent être contraignants dès lors qu'on s'impose des petites rectifications.
00:27Je pense souvent à des messages où on nous reproche des raccourcis, des formules un peu toutes faites,
00:33par exemple les policiers manifestent, les agriculteurs sont en colère,
00:36donc on s'oblige à trouver d'autres formules.
00:38Il y a une petite contrainte mais c'est aussi un bon défi
00:41et je trouve que c'est très stimulant de suivre les avis des auditeurs dès lors qu'ils sont constructifs.
00:50La langue française, oui, sur une antenne publique c'est absolument primordial de parler correctement
00:55parce que d'abord en radio les auditeurs sont attentifs aux mots, il n'y a pas l'image,
01:00donc forcément ça résonne et la moindre faute de français, la moindre incorrection,
01:04elle peut heurter les oreilles de nos auditeurs.
01:06Et puis on est sur des radios de référence, France Info ou France Inter,
01:09donc c'est important pour notre crédibilité de bien parler, d'avoir les bonnes formules,
01:16qu'il n'y ait pas de faute d'accord, qu'il n'y ait pas de faute de grammaire.
01:18Voilà, ça je pense que c'est essentiel pour notre crédibilité.
01:25Alors a priori il n'y a pas d'interdiction que je m'impose,
01:28mais évidemment il y a des limites, c'est-à-dire que toutes les formules vulgaires, grossières, on s'abstient.
01:33Après j'évite aussi le langage trop technocratique, sauf vraiment nécessité,
01:38c'est-à-dire que s'il y a une formule compliquée j'essaie de l'expliquer pour que ça soit clair,
01:40c'est-à-dire qu'un mot que moi-même j'ai du mal à comprendre,
01:42j'essaie de donner sa définition, une petite explication.
01:45Mais l'idéal est d'avoir tout le champ lexical de Libre,
01:50sachant qu'en radio c'est aussi un langage parlé,
01:52donc il faut penser qu'on parle à des gens, qu'il faut essayer de faire simple,
01:56tout en étant précis et concis,
01:58et en gardant des formules un petit peu percutantes pour accrocher de l'attention aussi des auditeurs.
02:04Je ne pense pas avoir de tic de langage parce que moi je présente les journaux,
02:07donc ils sont écrits à l'avance, c'est-à-dire qu'il y a une préparation qui évite ce biais-là,
02:10mais il y a certainement des mots que j'emploie souvent à l'antenne.
02:14Je sais que l'adverbe « notamment » est très pratique, je l'emploie,
02:17parce qu'en radio on ne peut pas tout dire,
02:19donc ça permet d'hierarchiser, de dire « le gouvernement annonce une série de mesures pour les agriculteurs »,
02:24notamment tel ou tel point.
02:26Donc il y a certainement des mots qui reviennent plus souvent,
02:29le mot « tension » aussi, « la tension reste vive »,
02:31alors là aussi j'essaie de ne pas en abuser, mais c'est des mots bien pratiques,
02:35qu'on emploie un petit peu, parfois peut-être trop souvent,
02:39mais je ne pense pas avoir de tic de langage, en tout cas dans les journaux,
02:43ça c'est presque certain.
02:47Il y a un mot que j'aime beaucoup, c'est le mot « merci »,
02:49parce qu'il est tout simple, il est universel, ça exprime la gratitude,
02:52il y a une forme d'universalité dans ce mot, et puis il est court.
02:56Après en radio on ne l'utilise pas beaucoup,
02:58mais c'est un mot que j'aime bien avec eux,
03:00et j'aime dire « merci », et j'aime qu'on me dise « merci »,
03:02c'est toujours très gratifiant.
03:03C'est un vaste débat, parce que je pense qu'on en utilise de plus en plus.
03:10Moi il y a des mots que j'essaie de ne pas utiliser quand il y a l'équivalent français,
03:13je ne vais pas dire « challenge », je vais plutôt dire « défi »,
03:15mais c'est vrai que dans le milieu économique, numérique, aussi culturel,
03:19il y a beaucoup de mots qu'on emploie,
03:21j'ai quelques exemples récents, on avait parlé de « fast fashion » récemment à l'antenne,
03:26qui désigne la mode éphémère,
03:27mais c'est vrai que c'était le terme qui est utilisé un peu par tout le monde,
03:29donc je l'ai utilisé, mais en essayant juste derrière de donner l'équivalent français,
03:33la mode éphémère a pris cassé.
03:35Je me souviens aussi il y a quelques jours avoir parlé de « homejacking »,
03:37qui désigne un cambriolage avec agression,
03:40et c'est vrai que « homejacking », ça sonne bien, mais ce n'est pas le terme français.
03:43Donc si je peux, je préfère les mots français,
03:46parce que c'est important de garder la richesse de la langue française,
03:49de ne pas l'appauvrir.
03:53Alors la radio, pour moi, c'est d'abord un poste,
03:55c'est-à-dire pour moi c'est d'abord le média,
03:57c'est l'accès à des programmes variés, informations, musiques,
04:00juste en appuyant sur un bouton, dans la voiture, à la maison, sur le téléphone maintenant.
04:05Après, il y a effectivement des noms qui m'ont marqué quand j'étais petit,
04:09moi j'écoute la radio depuis tout petit,
04:10donc il y a des voix qui m'ont marqué.
04:13Je sais qu'à France, j'écoutais France Inter,
04:14donc j'écoutais souvent le journal 19h,
04:16donc c'était Patrice Bertin, c'était une des grandes voix de France Inter à l'époque.
04:20J'écoutais beaucoup le multiplex aussi, foot,
04:22voilà, donc il y avait Jacques Vendroux, Pierre Loctin,
04:24je me souviens de ces voix enthousiastes,
04:26et c'est ça qui m'avait donné aussi envie d'être journaliste,
04:28de me dire, mais ils ont l'air de prendre du plaisir à l'antenne,
04:30ils sont payés pour ça, mais waouh, quel métier !
04:35Alors, est-ce qu'il y a une voix qui m'emporte ?
04:37Moi j'aime les voix qui sont chaleureuses,
04:39qui sont bien posées,
04:40parce qu'il y a évidemment le timbre de la voix,
04:42mais il y a la façon dont on utilise sa voix,
04:44donc c'est important que cette voix,
04:45on sente qu'elle est chaleureuse, enveloppante,
04:48une voix de proximité.
04:50Moi, il y a des voix de collègues que j'aime bien,
04:52des voix féminines, masculines,
04:53Inter, par exemple, j'aime bien la voix d'Hélène Filly,
04:56qui présente le journal 19h,
04:57qui est très agréable,
04:58qui est plutôt sympathique,
05:00même pour présenter des infos qui ne sont pas forcément drôles,
05:04je trouve que c'est apaisant,
05:06et voilà, c'est ce genre de voix que j'aime bien à l'antenne.
05:08Sous-titrage Société Radio-Canada
05:11Sous-titrage Société Radio-Canada

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