00:01Good morning business, le pitch.
00:046h14, le pitch ce matin avec nous c'est Laurent Tronion, bonjour, vous êtes fondateur et président d'Ecolan, Ecolan ou Ecolan ?
00:11Ecolan.
00:11Ecolan, une minute pour pitcher et en débrief.
00:13Bonjour à toutes et à tous, Ecolan c'est une première mondiale, c'est la première fois qu'on a recyclé dans un contexte propre environnementalement parlant, du polyamide.
00:25Je vais vous faire un peu la genèse en trois mots de l'histoire.
00:27En fait il y a 30 ans j'ai créé mon entreprise de bycolan, qui s'appelle Divin.
00:31J'ai très vite été confronté à la problématique de déchets, le collant.
00:36Ça verrait que le collant est un produit qui n'est normalement pas recyclable.
00:40Donc j'ai une carrière de sportif derrière moi, donc quand on dit que ce n'est pas possible, j'essaie de faire le contraire.
00:44Donc j'ai mobilisé les meilleures universités, les meilleurs centres techniques et avec une équipe de choc on a créé Ecolan.
00:51Et on a réussi à faire une bobine, une bobine de fil qu'on a tricotée et qui s'est avérée de la même nature qu'un textile normal.
01:03Donc maintenant qu'on a passé cette étape, on est en phase d'industrialiser notre process pour apporter une partie de la solution à l'énorme problème du déchet textile qu'on vit actuellement en France.
01:14Alors le problème c'est qu'il faut collecter. Comment vous arrivez à récupérer de la matière, du déchet ?
01:20C'est une excellente question. Donc on a déjà une soixantaine d'entreprises avec lesquelles nous sommes en partenariat.
01:25Alors ça va de la conciergerie, l'hôtel, en passant par des administrations, des lieux où il y a beaucoup de personnels féminins qui vont redonner leur collant.
01:33Mais c'est surtout grâce à vos interventions à tous de faire savoir maintenant qu'il faut faire œuvre de pédagogie, de dire que le collant se recycle.
01:40Parce qu'il faut arrêter de le mettre dans les poubelles. Aujourd'hui c'est 7500 tonnes de collant qui sont jetées chaque année en France.
01:48Pour vous donner une idée, c'est le poids de la tour Eiffel. Donc c'est colossal. C'est une gabgie terrible.
01:52Mais vous n'allez pas le mettre dans la poubelle jaune ? Du coup, où est-ce que vous le mettez ?
01:55Justement, on organise des tris, on a des partenariats avec des collecteurs trieurs. La filière s'organise. En fait, il faut créer une filière.
02:03Et ce à quoi on s'est attaché depuis 2021, parce qu'on a commencé en 2021, on a réussi à collecter 900 kilos.
02:10L'année dernière, c'était 25 tonnes. Et cette année, on va être pas loin des 30 tonnes.
02:15Et alors du coup, comment ça fonctionne ? Vous disiez qu'on a créé une bobine. Ça veut dire quoi ?
02:19C'est-à-dire que vous récupérez les collants, vous les désintégrez et ensuite vous les refilez ?
02:23Alors, en fait, on passe par un intermédiaire de granules. À la base, on est sur une matière plastique.
02:29Donc en fait, on a un secret, un brevet qui nous permet de mettre les collants dans des bacs
02:37et de récupérer à l'issue du granulé qu'on va refaire en fil ensuite.
02:42Ou garder en granulé parce que ça peut être aussi une autre utilisation du polyamide.
02:46Et c'est infini ou pas ? C'est un cycle infini ou il y a une dégradation quand même ?
02:49Alors, il y a une dégradation dans notre procédé. On peut recycler de nombreuses fois.
02:57Néanmoins, on sait qu'à terme, l'analyse de cycle de vie du produit montre qu'il y aura une limite.
03:03Néanmoins, on est capable de traiter beaucoup de volumes de cette façon-là.
03:08Ce qui est déjà une prouesse et dont on est très fiers.
03:10Et bien, ces nouvelles bobines, ce fil recyclable, il va servir pour quel type de produit ensuite ?
03:15Alors, a priori, nous, on avait fait au début égoïstement pour notre industrie textile.
03:19Par contre, on s'aperçoit que dans le monde, le premier utilisateur du polyamide, c'est l'industrie automobile.
03:2455% du polyamide dans le monde, c'est l'industrie automobile.
03:27Que le textile, il y a un bouchon sur les déchets.
03:31Donc, il y aurait peut-être un transfert de matière qui pourrait s'opérer à un moment donné.
03:34Mais néanmoins, notre premier engagement à nous, notre promesse, c'était de l'utiliser pour faire nos produits.
03:40Mais en étant plus cher, non, j'imagine ?
03:42Parce que c'est souvent la question qu'on a quand on a des produits recyclés qui arrivent.
03:46C'est comme quand on a des ordinateurs avec du plastique recyclé.
03:49Paradoxalement, ils coûtent souvent plus cher que des ordinateurs avec du plastique non recyclé.
03:52C'est la même chose dans votre industrie, j'imagine ?
03:55Paradoxalement, non, pas forcément.
03:56Il y a un investissement de base qui est important.
03:59On est sur un procédé qui est, j'allais dire, relativement simple.
04:02Ce n'est pas faire honneur au laboratoire que de dire ça, mais ils ont beaucoup travaillé.
04:05Mais on est sur un procédé qui s'industrialise facilement et qui n'aura pas un coût très élevé.
04:10Et donc, on arrive sur des bases de prix qui sont assez proches de la matière honnête.
04:17Et c'était dans le cahier des charges au départ, lorsqu'on a créé l'entreprise, qu'on a donné au labo.
04:21C'était d'abord d'être très propre, c'est-à-dire de ne pas créer de problèmes sur l'environnement
04:25et se rapprocher le plus possible du prix du marché.
04:28Vous en êtes où en termes de développement ?
04:30C'est-à-dire qu'aujourd'hui, j'ai du collant recyclé dans les voitures, c'en est où ?
04:34Alors aujourd'hui, on est en phase d'industrialiser notre procès, c'est-à-dire qu'on va monter notre démonstrateur.
04:40On a fait le kick-off cette semaine du lancement pour avoir les plans.
04:44Le but, c'est que l'usine soit prête, le démonstrateur industriel, début 2026,
04:51avec l'objectif de sortir 100 tonnes fin 2026.
04:54Ce qui est à la fois peu, compte tenu des enjeux qu'on a face à nous,
05:00mais à la fois très ambitieux, parce que c'est une nouveauté, c'est une première mondiale,
05:03personne ne l'a fait auparavant.
05:04Aujourd'hui, on enfouit ou on brûle le déchet ?
05:06On brûle, il faut savoir que les industriels et les collecteurs trieurs,
05:12ils payent environ 180 euros de la tonne pour brûler, ce qui est une hérésie complète.
05:16Parce qu'ils ne peuvent pas valoriser.
05:17Eva ?
05:18Ah non, je crois que vous aviez une dernière question, mais sinon le temps est fini, donc il n'y a pas de problème.
05:21Il est 6h19 sur BFM Business et sur AMC Live.
05:25Merci beaucoup Laurent Tronion d'être venu ce matin pour nous parler d'y collant.