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  • il y a 17 heures
Jeudi 9 octobre 2025, retrouvez Marino Fragnito (Directeur commercial et des services de lancement, Avio) dans SMART SPACE, une émission présentée par Cécilia Severi Gay.

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Transcription
00:00L'ESA confie à Avio un contrat de 40 millions d'euros pour concevoir un étage sur payeur
00:08réutilisable sur son lanceur Vega Marino Franito, directeur commercial et des services de lancement
00:14chez Avio. Vous êtes en plateau avec nous, bonjour. Bonjour. Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
00:19Alors vous avez donc deux ans pour livrer un projet de lanceur réutilisable ? Oui tout à fait donc c'est
00:25effectivement une première étape importante pour nous pour préparer le futur. Je pense que c'est
00:30pas important uniquement pour Avio, c'est important pour toute l'Europe spatiale. C'est une question de
00:35souveraineté à ce stade. Absolument, absolument. Et ce contrat bon c'est un premier pas, c'est pas un
00:40contrat qui va nous permettre d'arriver jusqu'au bout pour livrer un étage réutilisable. 40 millions ce
00:47serait pas suffisant. Tout à fait mais c'est quand même une étape importante et surtout ça va nous
00:52permettre de développer des briques technologiques qui seront utilisées pour un étage réutilisable
00:58européen et qui sera pas uniquement pour la famille de Vega mais ça sera pour toute la
01:05famille de lanceurs européens qui vont insister un jour, j'espère. Donc on parle d'interopérabilité ?
01:10Absolument, oui absolument. Donc nous vous savez on a déjà lancé en 2015 la mission
01:16EXV et on a la mission Space Rider dans le pipe je dirais pour, disons, c'est une mission d'un avion, d'un space plane réutilisable. Donc on a déjà développé, testé un vol et qualifié des technologies de rentrée atmosphérique avec la mission EXV en 2015. Et la mission Space Rider, elle est encore plus évoluée et va vraiment nous permettre d'avoir à disposition
01:21un système de rentrée de l'espace vers la Terre avec un atterrissage sous.
01:51Et donc cet étage réutilisable, il va utiliser une partie des technologies qu'on a déjà testé, validé avec l'XV et puis le Space Rider. Et en plus on va rajouter des briques technologiques comme le réservoir et d'autres systèmes de propulsion qui seront utilisés pour cet étage. Donc on est très content d'avoir signé ce contrat avec l'ESA et on est très content de préparer l'avenir de l'Europe.
02:19Alors vous l'avez dit, c'est les premiers stades. On peut parler d'un processus de maturation pour l'instant qui va appeler évidemment d'autres étapes importantes. Est-ce qu'on a une idée du calendrier que ça représente tout ça ?
02:31Alors le calendrier, c'est difficile de faire des prévisions.
02:36C'est la question cruciale aujourd'hui, le timing.
02:38Pour l'instant on a un contrat de deux ans. Donc deux ans, on devrait arriver à une ACDR. Donc c'est déjà une phase de design, de conception avancée de cet étage.
02:48Après, arriver à faire voler un système complètement réutilisable. Parce qu'il y a déjà des projets de premier étage réutilisables en Europe.
02:58Il y a Temis, donc il y a MySpace qui s'engage là-dessus. Et nous on est plutôt sur le deuxième étage, donc je dirais un peu plus complexe.
03:09Parce que, vous savez, il y a SpaceX qui fait le Starship très connu. Et on voit les problèmes et les difficultés qu'ils ont.
03:18Mais ce n'est pas la même taille de vaisseau.
03:19Ce n'est pas la même taille, mais ce n'est pas du tout la même taille.
03:20Parce que là, on est quand même sur un petit lanceur. Alors on le dit en titre, on vous compare un peu au mini Starship avec ce projet.
03:26Mais ce n'est pas la même envergure en termes de vécu.
03:28Ce n'est pas du tout la même taille, mais surtout il n'y a pas de taille. Là, c'est vraiment le concept d'un étage réutilisable.
03:33Après, une fois qu'on a développé ces technologies, les technologies à priori sont applicables à n'importe quelle taille des tâches de lanceurs.
03:42Avec les difficultés qu'on peut voir chez SpaceX notamment.
03:45Si on se projette un petit peu, quand on compare par exemple avec le projet Ariane, qui au moment de ce processus de maturation,
03:54a mis après à peu près 10 ans pour une mise en service, sans compter les délais, les retards de délais, etc. qu'on a connus.
04:0010 ans, ça paraît très long en fait dans le contexte actuel. Vous l'avez dit, c'est une question de souveraineté.
04:06Comment vous allez convaincre le carnet de clients de patienter ?
04:09D'abord, je dirais qu'on n'a pas besoin d'avoir un deuxième étage réutilisable pour convaincre nos clients.
04:17Parce que nos clients sont déjà convaincus. Ils viennent chez nous régulièrement.
04:21On n'a pas de problème de carnet de commande aujourd'hui. On a plutôt le problème inverse.
04:24Aujourd'hui, le problème, et c'est pour ça peut-être qu'on a besoin de réutilisabilité, parce que pour accroître la cadence,
04:32effectivement avec un système expendable comme ce qu'on a aujourd'hui, comme Ariane et comme Avega d'aujourd'hui,
04:38on n'arrive pas à aller sous des cadences élevées comme SpaceX.
04:41Donc la réutilisabilité n'est pas tellement un moyen de réduction de coût pour avoir plus de clients,
04:50mais c'est un moyen pour avoir plus de flexibilité en production et pour arriver à aller sous des cadences plus élevées.
04:56Donc avoir effectivement un lanceur sur le pas de tir tous les deux jours comme a fait SpaceX.
05:01Après, pour avoir un lanceur sur le pas de tir tous les deux jours, il faut avoir des clients tous les deux jours.
05:06Le marché européen ne sera peut-être pas suffisant pour ça ?
05:08Disons que nous, aujourd'hui, on n'a pas encore Starlink en Europe.
05:11Donc on aura peut-être l'Illisquare qui va effectivement alimenter...
05:14La constellation de télécommunications.
05:17Effectivement, qui est très important pour d'autres raisons de souveraineté.
05:21Donc ce n'est pas à moi d'en parler, mais effectivement, aussi AirSquare,
05:25il y a un sujet de souveraineté important pour l'Europe.
05:27Et effectivement, AirSquare va aussi alimenter la chaîne de production des lanceurs
05:32parce qu'on va avoir besoin de lancer plus régulièrement.
05:36Mais on n'est pas encore sous la taille de Starlink, vous voyez ce que je veux dire ?
05:40Donc si SpaceX lance 150 fois l'année, c'est parce que 100 lancements sont pour Starlink.
05:48Et même 120.
05:50Parce que disons que les lancements commerciaux qui sont disponibles et ouverts au marché dans le monde,
05:56il n'y en a pas des centaines.
05:58Alors la vérité, c'est qu'on a aussi des acteurs français, européens,
06:01qui sont obligés de se tourner aujourd'hui vers SpaceX.
06:04Et l'idée, c'est aussi de proposer une solution européenne à ces entreprises-là,
06:09ces start-up qui ont besoin de lancer à bas coût aussi, même si ça reste un enjeu de bas coût.
06:14Absolument.
06:15Honnêtement, je pense et j'en suis convaincu qu'on n'a pas vraiment un problème aujourd'hui de compétitivité.
06:21Même avec nos lanceurs Expendable, on voit que Vega et Ariane sont quand même compétitifs.
06:27Moi, je parle pour Vega aujourd'hui et on n'a pas un problème de compétitivité contre SpaceX.
06:33On a plutôt un problème de disponibilité de lanceurs, on a un problème de cadence et on a un problème de tenue du planning.
06:38Parce que si on ne peut pas lancer quand on veut, on est obligé de mettre les clients l'un après l'autre et on les fait attendre.
06:45Et donc, ça crée un problème plutôt de cadence de lancement plutôt que de carnet de commande.
06:51Alors cette cadence qui freine un petit peu, c'est peut-être aussi lié aux méthodes de production.
06:56Est-ce que l'idée, c'est aussi de faire évoluer ces méthodes de production, d'industrialisation ?
07:00Si vous voulez arriver à cet objectif-là, il faut être capable d'accélérer la cadence de production ?
07:03Absolument. Il y a plusieurs choses.
07:04Comme je disais, il y a effectivement les briques de réutilisabilité qui peuvent favoriser le fait de pouvoir ajuster une cadence de production aux besoins réels de l'année.
07:14Parce que quand on est sur des systèmes Expendable, il faut bien prévoir à l'avance la cadence dans les deux ou trois ans à venir pour éviter de dépenser trop de coûts fixes.
07:22Pour moins de lancements, c'est ce qui s'est passé jusqu'à présent. L'Europe était trop risque adverse.
07:28Et donc, on n'a pas visé des cadences trop élevées pour la peur de se retrouver avec une cadence plus faible et donc de dépenser plus de coûts fixes en production.
07:37Donc, c'est une mauvaise stratégie finalement ?
07:39Alors, est-ce que c'est une mauvaise stratégie ? Je ne sais pas si c'est du commerce.
07:43Si on parle de commerce, ça dépend. Est-ce que c'est mieux de faire plus de lancements, beaucoup plus de lancements avec moins de chiffres d'affaires par lancement ou est-ce que c'est mieux de faire plus de profits par lancement et en faire moins ?
07:56Ça dépend. Nous, disons, nous, à Viau, on a une société cotée en bourse. On est en Europe, on n'est pas aux États-Unis.
08:03Donc, les investisseurs n'achètent pas les rêves uniquement, peut-être un peu, mais surtout, ils regardent les comptes.
08:10Donc, il faut être en règle avec nos comptes. On voit des sociétés aux États-Unis qui sont valorisées 26 fois la valorisation d'Avio et qui font beaucoup moins de chiffres d'affaires et qui font des pertes sur tous les lancements.
08:23En Europe, ce n'est pas possible. Donc, l'Europe, c'est un système risque adverse à la fois sous les lanceurs et en bourse dans tout ce qui concerne le business.
08:33D'un plus exigeant sur ce que vous devez proposer. Et finalement, vous parlez d'investisseurs. On peut terminer là-dessus.
08:40Ces 40 millions d'euros de contrats avec l'ESA, c'est aussi une main tendue vers les investisseurs européens pour dire tournez-vous vers Avio, on leur fait confiance ?
08:49Nous, encore une fois, nous, je ne sais pas si vous avez regardé le cours de l'action Avio la dernière année, je pense qu'on a pris 300% ou quelque chose comme ça.
08:59Donc, ça veut dire que les investisseurs, ils croient qu'Avio a un gros potentiel. Ils croient probablement que notre société est encore sous-valorisée par rapport à nos concurrents américains, surtout.
09:12Ce ne sont pas les 40 millions qui vont faire la différence. Je pense que c'est tout ce qu'on est en train de construire.
09:18C'est tout le système Avio et les perspectives que la société a qui donnent confiance aux investisseurs.
09:25Merci beaucoup, Marino Franito, d'avoir pris le temps de venir répondre à cette actualité sur le plateau de Smart Space.
09:31On enchaîne, quant à nous, avec le Space Talk sur Bsmart.
09:33On enchaîne, quant à nous, avec le Space Talk sur Bsmart.
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