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  • il y a 6 heures
Jeudi 9 octobre 2025, retrouvez Sylvain Bataillard (cofondateur et directeur de la stratégie, HyPrSpace), Marino Fragnito (Directeur commercial et des services de lancement, Avio), Maxime Puteaux (Conseiller industrie, Novaspace), Charles Beigbeder (General Partner, Expansion) et Basile Goussard (Cofondateur, Netcarbon) dans SMART SPACE, une émission présentée par Cécilia Severi Gay.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Space, votre rendez-vous dédié au secteur spatial et de retour sur Bsmart pour une édition mensuelle.
00:20Alors au programme de votre émission de l'actualité avec un invité Marino Franito, directeur commercial et des services de lancement chez Avio.
00:27Alors même que l'ESA vient d'octroyer au constructeur de la fusée Vega un contrat de 40 millions d'euros pour mettre au point un étage réutilisable.
00:36L'espace se tourne vers la guerre et les financements pourraient bien se trouver là eux aussi.
00:42Maxime Plutot de Nova Space, Charles Beck Bédé d'Expansion et Sylvain Bataillard d'Hyperspace débattront en plateau de l'essor économique du virage défense du secteur spatial.
00:53Et puis on conclura avec une toute nouvelle séquence dans votre émission dédiée aux entreprises qui mettent à profit la donnée spatiale au service de l'environnement.
01:03Une séquence en partenariat avec le SCO, le Space Climate Observatory.
01:09Voilà pour le programme, on démarre tout de suite avec l'interview d'actualité.
01:12L'ESA confie à Avio un contrat de 40 millions d'euros pour concevoir un étage sur payeur réutilisable sur son lanceur Vega Marino Franito, directeur commercial et des services de lancement chez Avio.
01:28Vous êtes en plateau avec nous, bonjour.
01:30Bonjour.
01:30Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
01:33Alors vous avez donc deux ans pour livrer un projet de lanceur réutilisable ?
01:37Oui, tout à fait.
01:38Donc c'est effectivement une première étape importante pour nous, pour préparer le futur.
01:43Je pense que ce n'est pas important uniquement pour Avio, c'est important pour toute l'Europe spatiale.
01:48C'est une question de souveraineté à ce stade.
01:49Absolument, absolument.
01:50Et ce contrat, bon, c'est un premier pas, ce n'est pas un contrat qui va nous permettre d'arriver jusqu'au bout pour livrer un étage réutilisable.
01:5940 millions, ce ne serait pas suffisant.
02:01Tout à fait, mais c'est quand même une étape importante et surtout, ça va nous permettre de développer des briques technologiques qui seront utilisées pour un étage réutilisable européen et qui ne sera pas uniquement pour la famille de Vega,
02:16mais ce sera pour toute la famille de lanceurs européens qui vont insister un jour, j'espère.
02:21Donc on parle d'interopérabilité ?
02:23Absolument, oui, absolument.
02:25Donc nous, vous savez, on a déjà lancé en 2015 la mission IKSB et on a la mission Space Rider dans le pipe, je dirais, pour, disons, c'est une mission d'un avion, d'un space plane réutilisable.
02:42Donc on a déjà développé, testé un vol et qualifié des technologies de rentrée atmosphérique avec la mission IKSB en 2015.
02:51Et la mission Space Rider, elle est encore plus évoluée, va vraiment nous permettre d'avoir à disposition un système de rentrée de l'espace vers la Terre avec un atterrissage souple.
03:04Et donc cet étage réutilisable, il va utiliser une partie des technologies qu'on a déjà testées, validées avec le IKSB et puis le Space Rider.
03:16Et en plus, on va rajouter des briques technologiques comme le réservoir et d'autres systèmes de propulsion qui seront utilisés pour cet étage.
03:25Donc on est très content d'avoir signé ce contrat avec l'ESA et on est très content de préparer l'avenir de l'Europe.
03:33Alors vous l'avez dit, c'est les premiers stades. On peut parler d'un processus de maturation pour l'instant qui va appeler évidemment d'autres étapes importantes.
03:41Est-ce qu'on a une idée du calendrier que ça représente tout ça ?
03:45Alors le calendrier, c'est difficile de faire des prévisions.
03:49C'est la question cruciale aujourd'hui, le timing.
03:51Pour l'instant, on a un contrat de deux ans. Donc deux ans, on devrait arriver à une ACDR.
03:55Donc c'est déjà une phase de design, de conception avancée de cet étage.
04:01Après, arriver à faire voler un système complètement réutilisable.
04:08Parce qu'il y a déjà des projets de premier étage réutilisables en Europe.
04:11Il y a Temis, donc il y a MySpace qui s'engage là-dessus.
04:17Et nous, on est plutôt sur le deuxième étage, donc qui est, je dirais, un peu plus complexe.
04:22Parce que, vous savez, il y a SpaceX qui fait le Starship très connu.
04:28Et on voit les problèmes et les difficultés qu'ils ont.
04:31Mais ce n'est pas la même taille de vaisseau.
04:33Ce n'est pas la même taille, mais ce n'est pas du tout la même taille.
04:35Parce que là, on est quand même sur un petit lanceur.
04:36Alors, on le dit en titre, on vous compare un peu au mini Starship avec ce projet.
04:40Mais ce n'est pas la même envergure.
04:41Ce n'est pas du tout la même taille, mais surtout, il n'y a pas de taille.
04:44Là, c'est vraiment le concept d'un étage réutilisable.
04:47Après, une fois qu'on a développé cette technologie,
04:50les technologies, a priori, sont applicables à n'importe quelle taille d'étage de lanceur.
04:55Avec les difficultés qu'on peut voir chez SpaceX, notamment.
04:58Si on se projette un petit peu, quand on compare, par exemple, avec le projet Ariane,
05:03qui, au moment de ce processus de maturation, a mis après à peu près dix ans pour une mise en service,
05:10sans compter les délais, les retards de délais, etc., qu'on a connus.
05:14Dix ans, ça paraît très long, en fait, dans le contexte actuel.
05:17Vous l'avez dit, c'est une question de souveraineté.
05:19Comment vous allez convaincre le carnet de clients de patienter ?
05:22D'abord, je dirais qu'on n'a pas besoin d'avoir un deuxième étage réutilisable
05:29pour convaincre nos clients, parce que nos clients sont déjà convaincus.
05:31Ils viennent chez nous régulièrement.
05:34On n'a pas un problème de carnet de commande aujourd'hui.
05:36On a plutôt le problème inverse.
05:38Aujourd'hui, le problème, et c'est pour ça, peut-être, qu'on a besoin de réutilisabilité,
05:42parce que pour accroître la cadence, effectivement, avec un système expendable
05:47comme ce qu'on a aujourd'hui, comme Ariane et comme Avega d'aujourd'hui,
05:51on n'arrive pas à aller sous des cadences élevées comme SpaceX.
05:54Donc, la réutilisabilité n'est pas tellement un moyen de réduction de coût
06:01pour avoir plus de clients, mais c'est un moyen pour avoir plus de flexibilité en production
06:06et pour arriver à aller sous des cadences plus élevées.
06:10Donc, avoir, effectivement, un lanceur sous le pas de tir tous les deux jours,
06:13comme a fait SpaceX.
06:14Après, pour avoir un lanceur sous le pas de tir tous les deux jours,
06:17il faut avoir des clients tous les deux jours.
06:19Le marché européen ne sera peut-être pas suffisant pour ça ?
06:22Disons que nous, aujourd'hui, on n'a pas encore Starlink en Europe.
06:25Donc, on aura peut-être Iris Square qui va, effectivement, alimenter...
06:28La constellation de télécommunications sécurisées.
06:31Effectivement, qui est très importante pour d'autres raisons de souveraineté.
06:34Donc, ce n'est pas à moi d'en parler, mais, effectivement, aussi Iris Square,
06:38il y a un sujet de souveraineté important pour l'Europe.
06:41Et, effectivement, Iris Square va aussi alimenter la chaîne de production des lanceurs
06:46parce qu'on va avoir besoin de lancer plus régulièrement.
06:49Mais on n'est pas encore sous la taille de Starlink.
06:52Vous voyez ce que je veux dire ?
06:54Donc, si SpaceX lance 150 fois l'année, c'est parce que 100 lancements sont pour Starlink.
07:01Et même 120.
07:03Parce que, disons que les lancements commerciaux qui sont disponibles et ouverts au marché dans le monde,
07:10il n'y en a pas des centaines.
07:11Alors, la vérité, c'est qu'on a aussi des acteurs français, européens,
07:15qui sont obligés de se tourner aujourd'hui vers SpaceX.
07:17Et l'idée, c'est aussi de proposer une solution européenne à ces entreprises-là,
07:22ces start-up qui ont besoin de lancer à bas coût aussi.
07:26Absolument.
07:26Ça reste à l'enjeu de bas coût.
07:27Absolument.
07:29Honnêtement, je pense et j'en suis convaincu qu'on n'a pas vraiment un problème aujourd'hui de compétitivité.
07:33Même avec nos lanceurs Expendable, on voit que Vega et Ariane sont quand même compétitifs sur le marché.
07:40Moi, je parle pour Vega aujourd'hui et on n'a pas un problème de compétitivité contre SpaceX.
07:46On a plutôt un problème de disponibilité de lanceurs, on a un problème de cadence et on a un problème de tenue du planning.
07:52Parce que si on ne peut pas lancer quand on veut, on est obligé de mettre les clients l'un après l'autre et on les fait attendre.
07:58Et donc, ça crée un problème plutôt de cadence de lancement plutôt que de carnet de commande.
08:05Alors, cette cadence qui freine un petit peu, c'est peut-être aussi lié aux méthodes de production.
08:09Est-ce que l'idée, c'est aussi de faire évoluer ces méthodes de production, d'industrialisation ?
08:13Si vous voulez arriver à cet objectif-là, il faut être capable d'accélérer la cadence ?
08:16Absolument. Il y a plusieurs choses.
08:18Comme je disais, il y a effectivement les briques de réutilisabilité qui peuvent favoriser le fait de pouvoir ajuster une cadence de production aux besoins réels de l'année.
08:27Parce que quand on est sur des systèmes expandables, il faut bien prévoir à l'avance la cadence dans les deux ou trois ans à venir pour éviter de dépenser trop de coûts fixes pour moins de lancements.
08:37C'est ce qui s'est passé jusqu'à présent. L'Europe a été trop risque adverse.
08:41Et donc, on n'a pas visé des cadences trop élevées pour la peur de se retrouver avec une cadence plus faible et donc de dépenser plus de coûts fixes en production.
08:50Donc, c'est une mauvaise stratégie finalement ?
08:52Alors, est-ce que c'est une mauvaise stratégie ? Je ne sais pas.
08:56C'est du commerce. Si on parle de commerce, ça dépend. Est-ce que c'est mieux de faire plus de lancements, beaucoup plus de lancements avec moins de chiffres d'affaires par lancement ou est-ce que c'est mieux de faire plus de profits par lancement et en faire moins ?
09:09Ça dépend. Nous, disons, nous, Avio, on a une société cotée en bourse. On est en Europe, on n'est pas aux États-Unis. Donc, les investisseurs n'achètent pas les rêves uniquement, peut-être un peu, mais surtout, ils regardent les comptes.
09:24Donc, il faut être en règle avec nos comptes. On voit des sociétés aux États-Unis qui sont valorisées 26 fois la valorisation d'avios et qui font beaucoup moins de chiffres d'affaires et qui font des pertes sur tous les lancements.
09:36En Europe, ce n'est pas possible. Donc, l'Europe, c'est un système risque adverse à la fois sous les lanceurs et en bourse dans tout ce qui concerne le business.
09:46D'un plus exigeant sur ce que vous devez proposer. Et finalement, vous parlez d'investisseurs. On peut terminer là-dessus. Ces 40 millions d'euros de contrats avec l'ESA, c'est aussi une main tendue vers les investisseurs européens pour dire tournez-vous vers Avio, on leur fait confiance ?
10:03Nous, encore une fois, nous, je ne sais pas si vous avez regardé le cours de l'action Avio la dernière année, je pense qu'on a pris 300% ou quelque chose comme ça.
10:12Donc, ça veut dire que les investisseurs, ils croient qu'Avio a un gros potentiel. Ils croient probablement que notre société est encore sous-valorisée par rapport à nos concurrents américains, surtout.
10:26Ce ne sont pas les 40 millions qui vont faire la différence. Je pense que c'est tout ce qu'on est en train de construire. C'est tout le système Avio et les perspectives que la société a qui donnent confiance aux investisseurs.
10:38Merci beaucoup, Marino Franito, d'avoir pris le temps de venir répondre à cette actualité sur le plateau de Smart Space. On enchaîne, quant à nous, avec le Space Talk sur Bsmart.
10:51Le spatial se tourne vers la guerre. Contexte oblige. La défense est en croissance et veut s'armer du spatial pour garantir sécurité et souveraineté aux États.
11:00Et c'est peut-être, finalement, l'opportunité financière que les acteurs du secteur attendaient.
11:04Maxime Putot, conseiller industrie chez Nova Space. Bonjour. Bonjour. Bienvenue sur le plateau de Smart Space.
11:09Charles Vecvedé, général partenaire du fonds Expansion. Bonjour. Bonjour. Bienvenue.
11:13Et on a, à distance depuis Bordeaux, Sylvain Bataillard, cofondateur d'Hyperspace. Bonjour, Sylvain Bataillard. Bonjour.
11:20Alors, Maxime Putot, vous avez produit chez Nova Space un rapport sur les programmes spatiaux à l'échelle mondiale.
11:25Et vous y épluchez les budgets de défense. Budget qui, finalement, augmente à peu près tous.
11:30Exactement, oui. Le civil et la défense sont en croissance. Mais depuis 2022, la défense dépasse le civil.
11:37Elle représente aujourd'hui 54% des dépenses spatiales gouvernementales à hauteur de 73 milliards de dollars.
11:43Et on a un ratio civil-militaire qui évolue pas mal aussi.
11:46Alors, la bascule a déjà eu lieu, du coup, en 2022.
11:49Oui.
11:49Et la défense a tendance à croître plus vite que le civil aujourd'hui.
11:54OK. En France, par contre, on est un petit peu bloqués.
11:58Ça, c'est la grande question. Quel va être le budget accordé à la défense aujourd'hui ?
12:03Alors, on a eu, il y a quelques mois, une annonce de préparation d'une nouvelle loi de programmation militaire,
12:09augmentation du budget.
12:10C'était à l'époque où Sébastien Lecornu était donc ministre des Armées.
12:14Il est passé depuis Premier ministre.
12:15Et au moment où on enregistre cette émission, on l'a démissionné.
12:19Donc, peut-être que le temps que cette émission soit diffusée, nous aurons un nouveau gouvernement.
12:23En tout cas, on en est là et on est un peu bloqués pour évoluer.
12:26Ce n'est pas non plus une augmentation spectaculaire.
12:28On passait de 700 millions à 1 milliard par an, à peu près.
12:31Et puis, sachant que le budget du CNES, lui, c'est à peu près 3 milliards, dont 1 milliard pour le fonctionnement de l'ESA.
12:43Ce n'est pas grand-chose par rapport à ce qu'a l'annonce du ministre de la Défense fédérale allemand de 35 milliards sur 5 ans.
12:5135 milliards ? Voilà, c'est ça.
12:52Sur 5 ans.
12:54Civil et défense.
12:55Oui, civil et défense.
12:56Heureusement, il y a aussi quand même l'annonce du cadre financier pluriannuel européen par Ursula von der Leyen en septembre,
13:07avec une enveloppe qui va de 40 à 65 milliards sur 2028-2032.
13:11Donc, ça fait quand même entre 7 et 10 milliards par an sur le spatial.
13:19Avec tous ces chiffres, espérons que l'Europe va pouvoir tenir son rang.
13:25Mais la France, puisque c'était la question, on a de gros doutes.
13:31Et donc, il faut se réveiller à un moment où il y a des contraintes budgétaires énormes.
13:35Donc, en effet, c'est un challenge.
13:37Mais je crois que les acteurs privés sont aussi prêts à jouer leur rôle.
13:42Les industriels voient bien quand même qu'il y a un marché qui explose, une demande.
13:47Donc, c'est un peu une divine surprise pour eux, parce que ça allait très très mal au niveau du civil et de l'institutionnel.
13:51Donc là, la défense, ça leur permet de recouvrir un petit peu d'oxygène.
13:55Et puis, les investisseurs, ça, c'est notre job de les mobiliser.
14:00Les entrepreneurs, ils sont là.
14:01La preuve, il y a Sylvain.
14:03Ils sont très actifs et on essaye de les accompagner.
14:07Sylvain, en tant qu'entrepreneur du spatial, ce climat politique,
14:12alors même qu'on a une espèce d'émulation et l'arrivée de nouveaux financements,
14:16qu'est-ce que ça donne pour un acteur du secteur ?
14:22Tout à fait.
14:23C'est sûr que ça fait une dichotomie intéressante entre, en même temps,
14:27l'instabilité politique actuelle qui fait qu'on ne sait pas trop où on va.
14:32Mais en même temps, on a clairement vu une augmentation des budgets
14:35et sur le spatial et sur la défense.
14:39Maintenant, je tiens quand même à rajouter un petit bémol
14:42sur cet aspect augmentation des budgets de défense,
14:45puisque beaucoup de ces budgets défense,
14:47l'essor de ces financements augmente pour une bonne partie
14:51pour des ressources, pour augmenter la production.
14:53Donc, on est là sur des systèmes déjà parfaitement existants,
14:56déjà en phase opérationnelle.
14:59Donc là, c'est vraiment pour avoir un ramp-up très fort
15:01de la production de tous ces systèmes,
15:03vu le cadre géopolitique actuel.
15:06Mais bien entendu, il y a une partie sur tout ce qui va être
15:09innovation, innovation dans le spatial, innovation dans la défense.
15:13Alors, tout de même, le spatial a toujours eu une dualité intrinsèque.
15:19Les technologies spatiales sont pour moi, par nature, duales.
15:23Et le petit changement, je pense, c'est que depuis la guerre en Ukraine,
15:27on s'est vraiment rendu compte que ces technologies sont devenues
15:29un socle de la supériorité opérationnelle.
15:32Aujourd'hui, aucune armée sans spatial,
15:35aucune armée ne peut voir, communiquer, coordonner ses actions.
15:39Donc, il y a tout cet aspect-là qui fait que le spatial et la défense
15:43fusionnent un petit peu.
15:45Et c'est un contexte, en tout cas, très intéressant.
15:49Aller vers des technologies déjà existantes,
15:51augmenter les productions, c'est ce que vous constatez
15:53de la part des investisseurs ?
15:55C'est-à-dire qu'il y a aussi des projets flagships.
15:58Donc, le mur anti-drone, le bouclier anti-missiles, le bouclier spatial.
16:07Donc, il y a des méga-projets et donc, ça stimule évidemment l'offre.
16:14Et puis, ça va se traduire par des commandes à un moment.
16:18Mais là, maintenant, il y a beaucoup d'annonces.
16:22Il y a des perspectives.
16:25Ce qu'il faut, c'est maintenant, c'est que ça se traduise dans les faits.
16:28Alors, on sent que les Allemands, je le disais tout à l'heure,
16:32ils y vont à fond.
16:33Donc, nous, il faut vraiment qu'on se ressaisisse.
16:36Parce qu'on n'a pas le choix.
16:37Et d'autant plus qu'on voit bien sur le conflit ukrainien
16:41qu'il y a une entrepreneurialisation,
16:46une start-upisation de la défense, en fait.
16:52Ce n'est pas nouveau.
16:54Pendant la Seconde Guerre mondiale, on a eu les commandos qui sont apparus.
16:58Mais là, c'est pareil.
16:59En Ukraine, c'est vraiment au niveau de la brigade que ça se passe.
17:02La brigade, elle choisit ses équipements.
17:04Elle va même chercher ses propres financements.
17:06Et elle est très autonome.
17:08Et on fait confiance à des entrepreneurs
17:10pour développer des solutions sur le terrain
17:12qui sont ensuite testées.
17:15Et ça, ça correspond à cette phase que traverse l'industrie spatiale.
17:21Cette troisième grande phase que traverse cette industrie
17:23qui est après la phase géopolitique et de prestige,
17:26après la phase commerciale,
17:28mais des grandes entreprises un peu oligopolistiques
17:32qui travaillaient avec les grandes agences internationales.
17:34Là, maintenant, on est dans une phase de business normal
17:37avec des entrepreneurs, des boîtes privées,
17:41et puis des financiers,
17:42et puis un marché qui est solvable.
17:46Oui, qui se consolide aussi avec parfois de nouveaux entrants.
17:49Donc, on a cette espèce de mouvement du new defense
17:51qu'on commence à lire.
17:53Alors, vous savez que dans la presse,
17:54c'est vrai qu'on aime bien marketer les mouvements,
17:57mais c'est plus facile d'en parler ensuite.
17:58Et ce modèle-là de nouvelles façons de faire qui attaquent la défense,
18:03il vient peut-être aussi des États-Unis ?
18:05Il faut comprendre aussi que le monde de la défense,
18:06ces cycles d'innovation, ils sont très très longs.
18:08On parle de 20 à 30 ans.
18:10Et la guerre en Ukraine est un accélérateur
18:12où on se rend compte que le spatial est dual.
18:14Pour rappel, c'est un missile interbalistique intercontinental
18:17qui a lancé Spoutnik avant de devenir un lanceur.
18:21Et c'est bien pratique.
18:22Et on se rend compte aussi que tout cet écosystème-là,
18:24il peut, comme le disait Charles, innover très rapidement.
18:27Là où encore sur des cycles de développement qui étaient très très longs.
18:30Et on a à la fois des nouveaux entrants dans le secteur de la défense
18:33qui s'intéressent au spatial,
18:34mais on a aussi des acteurs du spatial, émergents,
18:37du new space, qui s'intéressent à la défense.
18:39Et le spatial, évidemment, part de nature à double usage,
18:44dans l'observation de la Terre, les télécoms.
18:46C'est plutôt l'usage que l'objet en tant que tel qui détermine le caractère double usage.
18:52Et c'est assez porteur.
18:53Et on voit les agences gouvernementales s'adapter.
18:55Au Bourget, il y a eu beaucoup d'annonces
18:56où, justement, l'idée était de raccourcir les temps de développement,
19:01de donner leur chance aux entreprises émergentes,
19:04pour tester, pour avoir le droit de se planter.
19:06Puisque tous ces écosystèmes d'entrepreneuriat,
19:08ils testent, parfois ça fonctionne, parfois ça échoue.
19:10Et aux États-Unis, on voit énormément de mouvements là-dessus.
19:13Il y a Enduril, qui est assez emblématique,
19:15une entreprise qui a été créée en 2017,
19:17qui est très active dans les drones, terrestres, aériens, sous-marins,
19:22qui aujourd'hui est valorisé à 30 milliards,
19:24et qui s'intéresse au spatial.
19:25Donc il y a une grande, grande porosité dans tous ces écosystèmes.
19:28Et on va voir la même chose arriver en Europe.
19:30S'intéresse au spatial, parce qu'elle commence à nous aussi
19:32des partenariats avec l'Allemagne.
19:33Encore une fois, on avance sur nous.
19:35Enduril et Rheinmetall, en effet.
19:37Un missilier, un canonnier,
19:39qui s'intéresse à quelqu'un qui vient de mon biologiciel.
19:42Et ça, c'est intéressant de voir ces nouveaux entrants arriver,
19:46challenger aussi des sociétés comme la vôtre,
19:48Sylvain Bataillard.
19:49C'est-à-dire que vous avez...
19:51Alors vous, vous travaillez depuis longue date avec la DGA, par exemple.
19:55Ça veut dire que...
19:56Alors, sur d'autres secteurs,
19:58mais vos concurrents en termes de possible financement,
20:00ce sont des acteurs qui viennent du logiciel ou autres,
20:04et qui viennent entrer et essayer d'attraper des parts de marché de la défense ?
20:07Oui, tout à fait.
20:10On voit clairement ça.
20:11En plus, on voit vraiment, comme vous l'avez mentionné,
20:13une offensive des acteurs américains
20:15où vraiment cet aspect New Defense est né,
20:18venir s'implanter en Europe
20:19et venir, comment dire,
20:21se greffer sur les budgets européens
20:23qui sont déjà un peu plus faibles,
20:24beaucoup plus faibles que ceux présents aux États-Unis.
20:28Mais en effet, je pense que c'est intéressant
20:29de voir aussi ce raccourcissement de cycle,
20:31ce changement de paradigme,
20:32de façon de faire dans la défense.
20:35Nous, on le voit, comme vous l'avez dit,
20:36on travaille beaucoup avec la DGA.
20:38Et en effet, eux aussi,
20:39il y a ce shift en interne
20:40qui se fait de voir les choses différemment,
20:43moins d'aversion aux risques.
20:45On accepte les développements plus courts,
20:47on accepte qu'il y a des choses qui cassent
20:49pour avoir un développement plus itératif,
20:52un petit peu comme le New Space a commencé
20:55il y a maintenant 15 ans avec SpaceX.
20:58Pour ça, il faut de l'argent
20:58pour avoir le temps de casser.
21:01L'argent, il est là.
21:02Alors, l'argent, il y a 35 000 milliards d'euros.
21:06En Europe, dans les différents gestionnaires de capitaux
21:10et les épargnants européens,
21:12le problème, c'est qu'il n'y a que 10 %
21:14qui s'investit dans le risque, dans les actions.
21:17Les États-Unis, c'est 45 %.
21:18Donc, si on avait le même ratio,
21:20là, tout d'un coup,
21:21je vous ai trouvé 10 000 milliards d'euros.
21:23Bon.
21:23Alors, il y a un problème culturel,
21:27il y a un problème qu'il faut réfléchir davantage
21:31de cette épargne vers la prise de risque,
21:35vers les actions,
21:36non coté, le côté.
21:39Beaucoup de gens travaillent là-dessus.
21:41Mais justement, ce qu'il y a de très intéressant
21:44sur ce dont on parle ce soir,
21:46c'est qu'on a une opportunité, là,
21:51d'un marché solvable
21:52qui va nous permettre de tenir notre rang au niveau européen
21:57et de recouvrir notre souveraineté.
22:01Et puis, d'être crédible au niveau de notre défense
22:05vis-à-vis des éventuels adversaires
22:07parce qu'on l'a bien vu,
22:09nos arsenaux sont vides
22:10et on n'a pas investi suffisamment
22:13pour être crédible.
22:16Si on veut,
22:17c'est civis, passem, parabelum,
22:19il faut...
22:21La guerre, il faut tout faire pour l'éviter.
22:23Mais pour l'éviter,
22:24il faut que l'adversaire
22:26n'ait pas envie de régler
22:27ses éventuels conflits avec nous par la force.
22:30Pour ça, il faut le dissuader.
22:31On parle beaucoup de dissuasion nucléaire,
22:35mais là, il s'agit d'une dissuasion non nucléaire.
22:37C'est une dissuasion technologique,
22:39conventionnelle
22:40et ça passe beaucoup par le spatial.
22:44Et le spatial, d'abord,
22:46ça va être l'accès à l'espace.
22:47Actuellement, on a un problème d'accès à l'espace.
22:49C'est bien qu'on ait Ariane 6,
22:52on a Vega aussi,
22:53et développé à Ravio.
22:54On avait Marino Frannito
22:56il y a quelques instants sur ce plateau
22:58pour nous parler.
22:59Mais c'est trop cher.
23:00C'est trop cher au kilo.
23:01Donc, c'est pour ça qu'il y a
23:02des nouveaux acteurs
23:04qui se sont lancés depuis quelques années déjà,
23:06dont Hyperspace,
23:07mais aussi, je peux citer l'attitude
23:09parce qu'on est également actionnaire chez eux,
23:11et qui,
23:12il y en a beaucoup d'autres ailleurs,
23:13bien sûr, en Europe,
23:14en Allemagne, en Espagne,
23:16en Angleterre,
23:17et qui développent des nouveaux lanceurs.
23:19Pour l'instant,
23:20ce sont des petits lanceurs,
23:21mais ces lanceurs,
23:23ils sont économiquement viables.
23:25C'est ça qui est intéressant.
23:26C'est-à-dire qu'on va pouvoir
23:27être compétitif face aux Américains.
23:30Et donc, est-ce que ça veut dire
23:30qu'il peut y avoir ce ruissellement
23:32technologique,
23:33ou en tout cas financier,
23:34et peut-être en premier lieu
23:36pour le secteur des lanceurs,
23:38aujourd'hui,
23:39qui peuvent bénéficier
23:40de cet essor de la défense ?
23:41Les lanceurs,
23:42mais les télécoms,
23:43l'observation de la Terre,
23:44qui, historiquement,
23:45est très militaire,
23:46en bénéficient énormément.
23:49On voit énormément
23:50de projets de constellations
23:51à plus haute visite,
23:52revoir plus fréquemment,
23:54revoir aussi
23:55de manière plus diversifiée,
23:57c'est-à-dire
23:57dans des bandes de spectres élargies,
23:58en voire en radar,
23:59chose qui était autrefois
24:00l'apanage de gros satellites,
24:02donc de grosses entreprises,
24:03ça arrive,
24:04c'est disponible aujourd'hui,
24:05vous avez Aysai en Finlande,
24:06qui maintenant vend
24:08à la pelle
24:10des petits satellites radars
24:11qui permettent
24:12d'avoir une revisite
24:13quasi complète
24:14et de voir de jour
24:15comme de nuit,
24:16et c'est assez complémentaire,
24:17donc ces budgets-là
24:19vont ruisseler
24:20et vont avoir
24:21un vrai effet de levier.
24:23Après, il y a une question
24:24aussi de quel type
24:25de contrat ou d'argent
24:26on parle.
24:27La RAD, c'est bien,
24:28Sylvain pourra commenter,
24:29mais en général,
24:30la RAD n'a pas l'argent,
24:31les contrats de RAD
24:32n'ont pas la même valeur
24:33que des contrats de service,
24:34parce que le contrat de service,
24:35il y a une obligation
24:35de livrer,
24:36et on est jugé sur pièce.
24:37Là où sur la RAD,
24:38c'est plutôt vu
24:38comme une facilité,
24:40un accompagnement.
24:41Donc, il y a un enjeu aussi
24:43d'ouvrir les appels d'offres,
24:44de les rendre accessibles
24:45à ces acteurs-là
24:46et que ces acteurs-là
24:47fassent leur preuve.
24:47Et c'est aussi là
24:48qu'on va avoir
24:48une relative sélection
24:49des acteurs
24:50qui sont capables
24:50de délivrer
24:51en temps,
24:52en heure,
24:52en qualité,
24:53et de façon compétitive.
24:55Il nous manquerait peut-être
24:57des gros projets
24:59qui porteraient
24:59une certaine impulsion.
25:01Vous avez mentionné
25:02tout à l'heure
25:02le Dome d'Or,
25:04le Golden Dome
25:05aux États-Unis,
25:06qui a priori
25:07va générer énormément
25:09d'activités.
25:10Alors,
25:11la question,
25:12c'est est-ce que
25:12c'est réaliste ou pas ?
25:14Est-ce que ça va exister ?
25:15En tout cas,
25:15les acteurs sont prêts
25:16à se dire l'opportunité.
25:17C'est le directeur
25:17bien fondé du projet.
25:19La question de la part
25:20qui sera dévouée
25:22aux startups
25:22ou aux entrants,
25:23elle est en débat.
25:23Et en général,
25:24ce qu'on voit,
25:24c'est que plus les projets
25:25d'infrastructures
25:26sont complexes,
25:27moins les nouveaux entrants
25:28ont une place
25:30qui leur est laissée.
25:31J'en veux pas prof
25:32à ce qui se passe
25:32avec Iris Square,
25:33où la part
25:34aux entreprises émergentes
25:35est de temps
25:36à être de plus en plus réduite.
25:38Moi, je prends plutôt
25:38au contraire.
25:38C'est dans le foisonnement
25:40des projets
25:41où on va essayer
25:42d'incuber,
25:43de donner sa chance,
25:44de piloter,
25:45de faire la démonstration.
25:45Mais l'enjeu,
25:46l'argent de saupoudrage,
25:47d'amorçage,
25:48il est là.
25:48L'enjeu,
25:49c'est vraiment
25:49d'être capable
25:49de traverser
25:51ce qu'on appelle
25:52la vallée de la mort
25:52et d'avoir,
25:54de donner suffisamment
25:55de résilience
25:56à ces sociétés
25:56pour qu'elles puissent
25:57ensuite passer,
25:58cranter
25:58et arriver
25:59au niveau opérationnel.
26:00Sylvain Bataillard,
26:00peut-être un mot
26:01sur cette résilience
26:02nécessaire
26:02pour percer
26:03cette vallée de la mort ?
26:06Oui, tout à fait.
26:07Surtout quand on arrive
26:08dans tout ce qui va être
26:09innovation de rupture,
26:10où on développe
26:11vraiment une technologie
26:12où il faut la faire maturer,
26:15qu'elle trouve son marché,
26:15qu'elle trouve son usage.
26:17Et là,
26:17c'est sûr que c'est
26:17un petit chemin
26:19qui peut être
26:20plus ou moins compliqué
26:21en fonction du contexte,
26:22beaucoup,
26:22en fonction des entreprises.
26:23Mais en tout cas,
26:24c'est quelque chose
26:24qui est nécessaire
26:25pour vraiment avoir
26:25en effet
26:26ce foisonnement de projet
26:28qui permet de découvrir
26:31de nouveaux usages,
26:32de nouvelles technologies
26:33et vraiment d'avoir
26:34de l'innovation,
26:35de rupture
26:35et développer
26:36des nouvelles choses.
26:37Et ça permet aussi
26:38de garder l'Europe
26:40à la pointe
26:41et du spatial
26:41et de la défense
26:42et de ne pas se faire
26:43complètement distancer
26:45par nos compétiteurs,
26:46adversaires,
26:47slash alliés,
26:48un petit peu tout le monde.
26:51Mais oui,
26:51je pense que c'est
26:51très très important.
26:53D'autant plus que
26:53chaque euro investi
26:55dans le spatial
26:56et la défense
26:56et le spatial de défense
26:57a un effet vraiment
26:59multiplicateur
26:59pour l'économie civile
27:00par l'innovation,
27:01la diffusion des technologies,
27:03la création d'emplois
27:04qui sont à haute valeur ajoutée.
27:07Ce ruissellement,
27:08puisqu'on utilise
27:09le mot ruissellement,
27:10ce ruissellement structurel,
27:11il justifie pleinement
27:12que l'espace
27:14soit désormais considéré
27:15non seulement
27:15comme un outil civil,
27:18un outil militaire,
27:19mais aussi comme
27:20une infrastructure économique
27:21stratégique
27:22pour la souveraineté européenne.
27:25Puisqu'on parle
27:25beaucoup de souveraineté aussi,
27:27l'aspect
27:27chaîne d'approvisionnement,
27:30ne pas avoir
27:30des composants ITA
27:31issus des États-Unis.
27:33Donc ça,
27:33c'est très très important.
27:34Oui,
27:34c'est important de le rappeler.
27:35J'aimerais qu'on aborde ce sujet.
27:36C'est-à-dire qu'on parle
27:37de cette aubaine
27:38que peuvent représenter
27:39la défense.
27:40Mais il y a aussi
27:40beaucoup de contraintes
27:42pour développer un marché
27:43sur la défense.
27:44Vous avez parlé
27:45de ces réglementations,
27:45vous avez cité l'ITAR.
27:47Quand on exporte
27:48une technologie
27:49aux États-Unis,
27:50on perd aussi
27:52un petit peu
27:53de son secret
27:54technologique
27:54au passage.
27:55On ne peut pas
27:55se permettre ça
27:56avec n'importe quelle
27:57technologie en Europe
27:58quand on parle
27:58de souveraineté.
28:00C'est vrai que les Américains
28:02sont malins
28:03et si on veut conquérir
28:06des parts de marché là-bas,
28:07ils vont demander
28:08à ce qu'une filiale
28:09soit créée,
28:11d'engager des ingénieurs
28:12sur place,
28:13de faire évoluer
28:14peut-être la solution
28:16européenne.
28:18Et à ce moment-là,
28:18paf,
28:19on n'est plus
28:19ITAR free.
28:20Donc,
28:21il faut vraiment
28:23être très prudent
28:23et j'invite
28:25les entrepreneurs
28:25qui sont sur ces sujets
28:27de s'entourer
28:29des meilleurs conseils
28:30pour éviter les pièges.
28:31Oui, mais voilà,
28:32ils vont là où
28:32les contrats se présentent.
28:34Oui, mais on l'a vu aussi,
28:35il y a un marché européen
28:37solvable,
28:37très important.
28:39Il y a tout à faire.
28:41Donc,
28:42le nombre de satellites,
28:43dans votre émission,
28:44on connaît ça par cœur,
28:45il y a 4 ans,
28:46il y avait 4000 satellites.
28:47Là, on est à 13 000
28:48d'après le baromètre
28:50de trafic orbital
28:51de Look Up Space.
28:5240 000 dans nos prévisions
28:53dans les 10 prochaines années.
28:54Donc,
28:54ce sont des dizaines
28:55de milliers de satellites
28:56qu'il faut fabriquer
28:57en mode low cost.
28:59Il faut les lancer,
29:01donc on a parlé
29:01d'accepter l'espace.
29:02Il faut éviter
29:03qu'ils se percutent
29:03les uns les autres
29:04aussi,
29:04accessoirement.
29:06Donc ça,
29:06c'est le SST,
29:07Space Surveillance Trafic.
29:09Et on a pas mal
29:11de belles entreprises
29:12en Europe
29:12qui sont en train
29:13de se développer
29:13sur ce créneau
29:14pour catégraphier
29:15parfaitement
29:15tous les objets en orbite,
29:16les débris
29:17comme les satellites.
29:19Donc,
29:20ce mouvement migratoire
29:21qu'on peut constater,
29:23vous pensez
29:23qu'il n'est pas voué
29:24à...
29:24Nous,
29:25en ce moment,
29:25on pense que
29:27nos entreprises,
29:29on investit en Europe,
29:29on accompagne
29:31des entreprises européennes.
29:32Il y a déjà
29:33pas mal à faire
29:33en Europe.
29:35Après,
29:35il y a des marchés
29:36en Asie,
29:38au Middle East.
29:39Les États-Unis,
29:40bien sûr,
29:41c'est le vrai marché,
29:42il faut aller
29:42à Colorado Springs
29:44et ailleurs
29:45et essayer de...
29:46mais avec prudence,
29:47d'autant plus
29:48qu'on a un peu
29:50un débouclage
29:51entre ces deux continents.
29:56Les Américains
29:57vont toujours favoriser
29:58les solutions américaines.
30:00Donc,
30:00peut-être qu'il faut
30:01être prudent.
30:02Il faut passer
30:02en train un petit peu.
30:03Il faut être prudent,
30:03c'est sûr.
30:04Et puis,
30:04on a cette politique
30:05américaine.
30:05Elles ne sont pas encore
30:06peut-être mûres même
30:07pour affronter
30:08le grand marché américain.
30:09Moi,
30:10je suis assez prudent
30:12sur cette capacité
30:14d'aller à l'export.
30:15Il y a de belles opportunités
30:16en tant que fournisseur
30:18des Américains.
30:20Produire aux États-Unis,
30:20ça coûte cher.
30:21Ça vient avec plein de contraintes.
30:23Et ensuite,
30:23réexporter,
30:24on l'a vu et on l'a dit,
30:25c'est compliqué.
30:26Mais il y a énormément
30:27de produits aujourd'hui
30:28de satellites américains
30:29qui ont des composants européens
30:30parce qu'ils sont
30:31très performants,
30:32parce qu'ils sont
30:32beaucoup plus abordables.
30:34Et donc,
30:34c'est un levier d'entrée.
30:36L'aventure américaine,
30:37il y en a qui ont essayé,
30:38il y en a qui ont eu des problèmes.
30:39Il faut trouver le bon curseur.
30:41Et donc...
30:42On a des acteurs
30:43comme Inny Waves,
30:43récemment,
30:44qui a annoncé
30:45une implantation aux États-Unis.
30:46Et qui a pris
30:48une formule
30:49relativement intelligente.
30:50Là où,
30:51on a vu il y a 20 ans,
30:52des gens ont tenté
30:53l'aventure du petit satellite
30:53aux États-Unis.
30:55Et les portes
30:56des appels d'offres
30:56n'ont jamais été ouvertes.
30:58Et à la fin,
30:59c'était,
30:59on soit disparu,
31:00on soit été racheté.
31:00Donc,
31:01l'aventure américaine,
31:03elle se tente à nouveau,
31:04mais avec prudence,
31:05avec intelligence,
31:06considérant que l'Atlantique
31:07est de plus en plus large.
31:08Les deux bords
31:09sont le plus éloignés.
31:10Et il faut aussi voir
31:11le coût de l'opportunité
31:12par rapport
31:13à d'autres marchés export.
31:14Évidemment,
31:14en Europe,
31:15on a aussi nos propres contraintes.
31:16On ne veut pas vendre
31:16à certains pays,
31:17je pense notamment à la Chine.
31:19Mais il faut aussi comprendre
31:20que des fois,
31:20donner une coloration américaine
31:21à certains produits,
31:22ça peut aussi fermer
31:23certains marchés.
31:24Donc,
31:24c'est une question
31:25de curseur à trouver.
31:26Est-ce que ça veut dire
31:26mettre ce qu'on appelle
31:27un firewall,
31:28une règle de Chine,
31:29où on sépare
31:29les deux entités ?
31:30Est-ce qu'il y a une continuité,
31:31une partie de la production
31:32qui commence en Europe
31:33et terminée aux États-Unis ?
31:35C'est une formule
31:41et ses possibilités ?
31:43Dans un monde d'incertitude
31:43où les règles du commerce mondial
31:44changent tous les jours.
31:45Je reviens
31:46dans deux secondes
31:47sur l'accès à l'espace.
31:48C'est qu'actuellement,
31:49aux États-Unis,
31:50et pour l'accès à l'espace,
31:51bien sûr,
31:51il y a SpaceX,
31:53il y a quelques autres entreprises,
31:54mais sur le micro lanceur,
31:58sur l'envoi d'un satellite
31:59de 200 ou 300 kilos,
32:02ils ont Rocket Lab,
32:03qui vaut 24 milliards de dollars
32:05en bourse,
32:06mais qui perd de l'argent
32:08à chaque lancement.
32:10Et c'est là
32:10où c'est intéressant
32:11à ce que fait Hyperspace
32:13ou Latitude ou d'autres.
32:14Ou Serious Space,
32:15pas mal d'acteurs.
32:16C'est de faire,
32:18d'être très compétitif
32:19et de gagner de l'argent
32:21à chaque lancement.
32:22C'est ça qu'ils vont faire
32:23dans 3-4 ans.
32:25Et là,
32:27il y a un marché évidemment
32:28très important en Europe,
32:29et puis c'est important
32:30pour notre souveraineté,
32:31mais il y a aussi
32:31un marché chez les Américains,
32:33on verra.
32:34Ça sera intéressant
32:35parce que pour l'instant,
32:36la solution qui existe là-bas,
32:38elle est chère.
32:40Sans compter que quand on est Européen
32:41et qu'on vole aux Etats-Unis,
32:42en envoyant son satellite aux Etats-Unis,
32:44on l'importe
32:45et en le lançant dans l'espace,
32:46c'est considéré
32:46comme une exportation.
32:47Donc ça rajoute
32:47des complexités supplémentaires.
32:49Bien sûr,
32:49technologique et de droit.
32:51Exactement.
32:51Et donc de process
32:52et d'administratif.
32:54Qui sont parfois lourds à gérer.
32:56Sylvain,
32:56batailler un mot
32:57peut-être sur cette aubaine
32:58que représente le secteur
32:59de la défense
32:59pour vous aujourd'hui
33:00et demain
33:00pour votre activité
33:01avant de conclure
33:02cette émission.
33:03C'est sûr que
33:06du côté hyperspace,
33:08vu qu'on développe
33:09vraiment surtout
33:09des services de lancement
33:12basés sur une technologie
33:13de propulsion innovante.
33:14Donc forcément,
33:15la dualité est vraiment
33:16intrinsèque
33:19à tout ce qu'on fait.
33:20Donc forcément,
33:20il y a beaucoup d'opportunités
33:21que ce soit
33:22de l'offre de services
33:23de lancement orbital,
33:25suborbital.
33:26Là,
33:26il y a pas mal
33:26de grands groupes
33:28et de startups
33:28qui sont intéressés
33:29que ce soit pour le civil
33:30comme pour la défense
33:31pour qualifier,
33:32même pour du suborbital,
33:34pour qualifier des équipements
33:35en réentrée
33:36à vitesse très élevée.
33:37Il y a vraiment
33:38énormément d'opportunités
33:40pour une entreprise
33:42comme nous
33:43dans la défense.
33:45Pour conclure,
33:46la prochaine destination,
33:48vous avez tous les deux
33:49envie de rajouter
33:50un petit mot
33:50sur ces projections
33:52hypersoniques,
33:52vous disiez ?
33:53Hypersoniques,
33:54c'est la nouvelle étape
33:55clé dans les technologies
33:56missiles,
33:57pouvoir tester,
33:58apprendre rapidement
33:59aussi déployer
34:00ce sera une des composantes
34:02du Golden Dome.
34:03Avoir cette capacité-là
34:04et la développer
34:06et la maîtriser
34:06en France
34:07et en Europe,
34:08ce sera critique.
34:09C'est très bien
34:09d'avoir des sociétés
34:10comme ça.
34:12Si je peux ajouter aussi,
34:13n'oublions pas
34:14les petites capsules,
34:15les mini stations
34:17spatiales privées
34:19automatisées
34:20qui commencent
34:22à arriver
34:23et qui sont
34:24en cours
34:25de lancement,
34:27de préparation
34:29et qui pourraient
34:31être le réceptacle
34:33de certains équipements
34:34qui pourraient
34:34ensuite être déployés
34:35sur un éventuel
34:37champ de bataille
34:37si cela était nécessaire.
34:40Si nécessaire,
34:41on espère bien sûr
34:41que ces projections
34:42resteront dans le domaine
34:43de la paix,
34:44évidemment.
34:45Merci à tous les trois
34:46d'avoir participé
34:47à ce talk
34:48sur la défense spatiale.
34:50On enchaîne,
34:50quant à nous,
34:51avec une dernière interview,
34:53l'espace durable
34:54sur Bismarck.
34:59L'espace durable,
35:01c'est une nouvelle séquence
35:02dans l'émission
35:02que nous vous proposons
35:04en partenariat
35:04avec le SCO,
35:05le Space Climate Observatory
35:07qui promeut
35:08la mise en application
35:09des données spatiales
35:09au service
35:10de l'environnement.
35:11Vous découvrirez
35:12sur ce plateau
35:13ceux qui transforment
35:14la donnée spatiale
35:15au service
35:16de la Terre.
35:17Aujourd'hui,
35:17on reçoit
35:18Basile Goussard,
35:19le cofondateur
35:19de NetCarbonne
35:20qui propose
35:20un diagnostic carbone
35:22par satellite,
35:23si on peut dire.
35:24Bonjour.
35:25Bienvenue sur le plateau
35:26de Smart Space.
35:27L'idée,
35:28c'est d'adresser
35:29votre service
35:29à qui concrètement ?
35:31Aujourd'hui,
35:31on va travailler
35:32avec les acteurs
35:33de l'aménagement
35:34au sens large.
35:35On va travailler
35:36avec les territoires,
35:37on va travailler
35:37avec les responsables
35:39de la construction
35:40ainsi que les gestionnaires
35:41d'infrastructures.
35:42Du pro.
35:43Du pro, exactement.
35:45L'enjeu aujourd'hui,
35:46c'est qu'on a énormément
35:46de fonciers
35:47et sur ce foncier,
35:48on va pouvoir agir
35:49pour essayer
35:49d'absorber
35:50un peu plus de carbone.
35:52Aujourd'hui,
35:52on sait qu'il y a
35:52trop de carbone
35:53dans l'atmosphère,
35:54donc il faut évidemment
35:54réduire nos émissions
35:55de CO2,
35:56mais il faut aussi
35:57augmenter la captation
35:58de carbone.
35:59C'est pour ça
35:59qu'avec ces acteurs,
36:00on travaille pour renaturer,
36:02pour remettre de la végétation,
36:03pour absorber davantage
36:04de CO2.
36:05Est-ce que vous avez
36:06une idée de l'échelle
36:07que ça peut représenter
36:08un bâtiment,
36:08par exemple,
36:10un projet de construction ?
36:13Comment vous pouvez influencer ?
36:15À quel point
36:15est-ce que vous pouvez
36:15mesurer l'influence
36:16sur un diagnostic carbone ?
36:19Je peux prendre
36:19un exemple très concret.
36:21On a travaillé
36:21avec Anglette
36:22sur une cour d'école
36:24où l'objectif,
36:25c'était de pouvoir
36:26renaturer la cour d'école
36:27et dans ce contexte-là,
36:30Anglette a donc pris
36:31un abonnement
36:31à l'application.
36:32Sur cet abonnement,
36:34on va avoir
36:34trois étapes.
36:35La première,
36:35c'est un état des lieux,
36:36donc savoir combien
36:37est absorbé de CO2.
36:39Ensuite,
36:39c'est une simulation
36:40pour essayer
36:40de construire un scénar
36:41pour s'améliorer.
36:42Et avec Anglette,
36:43on est à peu près
36:44à 50 tonnes de CO2
36:45absorbées via la mise
36:47en place de végétation.
36:48D'accord.
36:48Donc, 50 tonnes,
36:49évidemment,
36:50si on met ça au regard
36:51des émissions de CO2,
36:53ça peut sembler négligeable,
36:54mais au fur et à mesure,
36:55à force de remettre
36:56de la nature,
36:56à force de remettre
36:57de la végétation,
36:58on peut aller
36:58beaucoup plus loin
36:59et absorber beaucoup plus.
37:00L'idée, c'est quoi ?
37:01C'est aussi de proposer
37:02une standardisation,
37:03peut-être,
37:04à terme de l'aménagement,
37:06de l'urbanisation,
37:07aujourd'hui ?
37:08Alors, ça serait
37:09exactement la vision
37:10et c'est celle
37:11qu'on porte aujourd'hui.
37:12En fait,
37:14tous les projets
37:14d'aménagement
37:16et toutes les gestions
37:17d'infrastructures
37:18ont la capacité
37:19d'aller absorber
37:20un petit peu de carbone,
37:21d'aller rendre
37:21nos vies le plus vivables
37:22en mettant de la végétation
37:24pour le carbone,
37:24pour réduire
37:25les îlots de chaleur.
37:26Pour ça,
37:27c'est nécessaire déjà
37:28de savoir où on en est,
37:29donc d'avoir un état des lieux.
37:31Et c'est ce que propose
37:32la donnée satellite,
37:33c'est d'avoir cet état des lieux,
37:34cette vision d'ensemble
37:35facilement.
37:36Et ensuite,
37:36que chaque projet
37:37on puisse passer
37:39à la moulinette
37:39de net carbone
37:40pour essayer
37:40de l'améliorer un petit peu,
37:41pour essayer
37:42de remettre
37:42de la végétation.
37:43Et finalement,
37:44si aujourd'hui,
37:45je vous pose la question
37:46combien absorbe un arbre,
37:48c'est déjà
37:49un petit peu compliqué,
37:50mais combien absorbe
37:50tous les projets
37:51de renaturation,
37:52projets de cours d'école
37:52par exemple à Paris
37:53ou Aziz,
37:54ou même combien absorbe
37:56la ville de Paris
37:56en carbone,
37:57c'est des questions compliquées,
37:58c'est tout ce qu'on propose.
38:00Et puis après,
38:01on propose de s'améliorer
38:02avec notre outil de simulation.
38:03D'accord.
38:04Alors concrètement,
38:05pour faire ça,
38:05vous utilisez
38:06de la donnée spatiale,
38:08c'est-à-dire
38:08que vous la récupérez
38:10de quel satellite,
38:10comment vous la recevez,
38:11comment vous la transformez ?
38:13Alors on s'appuie
38:14sur les données
38:15donc aériennes
38:16et des données satellites
38:17pour avoir de la photo
38:18à très haute résolution.
38:20Donc on va travailler
38:20avec des données satellites
38:21par exemple de Pléiades,
38:23qui sont des données
38:23qui permettent d'avoir
38:24du rouge, vert, bleu
38:25et du proche infrarouge.
38:27Et c'est là
38:27que c'est très intéressant
38:28parce que le proche infrarouge
38:29que nous,
38:29on n'a pas la capacité de voir,
38:31répond très bien
38:31à la végétation.
38:32Donc ça permet
38:33de détecter très bien
38:34la végétation
38:34et avec cette donnée satellite,
38:37on vient pouvoir
38:38classifier
38:38l'occupation des sols.
38:40Donc savoir s'il y a
38:41du bâti,
38:42de la prairie,
38:43de la végétation haute
38:44comme un conifère,
38:45un feuillu.
38:46Et donc sur chaque typologie
38:48d'occupation des sols,
38:49on adosse à ça
38:50un stock de carbone
38:51et une captation de carbone.
38:53D'accord.
38:53Donc vous convertissez,
38:55disons,
38:55l'espace au mètre carré
38:56avec une prospection
39:00de ce que ça peut représenter.
39:01C'est ça.
39:02Ça permet d'avoir
39:03un état des lieux précis
39:05à quelques centimètres
39:06de la captation
39:08et du stock de carbone.
39:10Ainsi,
39:10qu'en utilisant
39:11des données complémentaires
39:13comme les données
39:13du programme
39:14Copernicus Climate Change Services,
39:16donc c'est les données climatiques,
39:17projet européen encore une fois,
39:19d'avoir en complément
39:20aussi des informations
39:21sur la température,
39:22sur le vent,
39:23pour aller même
39:23jusqu'à mesurer
39:24les îlots de chaleur urbains
39:25et donc savoir
39:26la température
39:29qu'il y a sur cette place
39:30à tel endroit.
39:31Il faut convaincre
39:32les acteurs
39:32que cette donnée existe
39:34et qu'elle a
39:34le pouvoir
39:36de changer les choses.
39:39Alors aujourd'hui,
39:40ce qui est quand même
39:40très intéressant,
39:41c'est que la plupart
39:42des acteurs
39:43commencent à prendre
39:43le sujet à bras-le-corps.
39:45On sent vraiment
39:46une volonté d'agir,
39:47une volonté de renaturer.
39:50Ce qui sera encore
39:51plus moteur,
39:52évidemment,
39:52c'est à partir du moment
39:53où ça deviendra
39:54une obligation,
39:55un standard.
39:55mais aujourd'hui,
39:56déjà,
39:57la quasi-totalité
39:58des acteurs
39:58avec qui on échange
39:59sont conscients
40:00de l'impact
40:02que peut avoir la nature.
40:03Ils sont conscients
40:04qu'ils sont obligés
40:05de s'adapter
40:06aux changements climatiques,
40:07d'adapter
40:08leurs projets
40:08d'aménagement
40:09aux changements climatiques,
40:11donc de les rendre
40:11plus vivables,
40:12d'avoir plus de végétation
40:13pour rafraîchir,
40:14mais aussi d'atténuer
40:15le changement climatique
40:16et pour ça,
40:16la végétation est extraordinaire
40:17parce qu'elle absorbe
40:18du carbone.
40:19Donc aujourd'hui,
40:20les acteurs sont assez convaincus
40:22et ils n'avaient pas d'outils.
40:24Donc on arrive
40:25avec une solution.
40:27Et ça coûte cher
40:28de travailler
40:29sur de la donnée spatiale,
40:31d'utiliser
40:31de la donnée spatiale ?
40:34Alors,
40:35beaucoup moins cher
40:37que ce qui pourrait être fait
40:39en allant sur le terrain.
40:40C'est ça
40:41où toute la force
40:42du satellite,
40:43c'est-à-dire que
40:44la donnée spatiale,
40:46la donnée par exemple
40:47aérienne,
40:48comme celle qui est
40:49mise à disposition
40:50par l'hygiène,
40:51c'est la donnée qui est open,
40:52donc c'est la donnée
40:52qu'on peut récupérer,
40:53qu'on peut traiter,
40:54la donnée pléiade à un coup,
40:56c'est la donnée
40:56qui va permettre
40:57de pouvoir définir
40:59une occupation des sols
41:00partout sur Terre.
41:02Là où on serait obligé
41:03d'aller sur le terrain
41:04et de pouvoir,
41:05par exemple,
41:05définir ce qu'il y a
41:06comme occupation des sols
41:07et même aller plus loin parfois,
41:08aller mesurer le carbone.
41:10Donc ça revient finalement
41:10beaucoup plus cher
41:11pour pouvoir avoir
41:13une information,
41:14alors que finalement,
41:14l'outil spatiale
41:16permet d'avoir
41:16une information moins chère
41:17et surtout,
41:18homogène et partout.
41:20Vous avez travaillé
41:21avec le SCO
41:22pour développer
41:24votre service
41:25ou en tout cas
41:25pour mettre en valeur
41:27au mieux
41:28ces données-là
41:29et ce que vous en faites ?
41:31Oui, on a eu le soutien
41:32dès le départ
41:34du SCO.
41:35Alors on n'avait pas
41:36déposé de projet SCO
41:38au tout début,
41:38mais on a suivi
41:39l'aventure SCO
41:40quasiment au lancement
41:41et on a trouvé
41:42que c'était une initiative
41:43assez extraordinaire.
41:43déjà le spatial
41:46c'est aujourd'hui
41:46le carburant
41:47pour mesurer
41:49les changements climatiques.
41:50La plupart des données
41:51du GIEC
41:51proviennent
41:52des satellites
41:53d'observation de la Terre.
41:54après 80% des données
41:55de toute façon
41:56sur l'environnement
41:57et le climat
41:58proviennent
41:58de données spatiales.
41:59Donc la force
42:00du spatial
42:01est extraordinaire
42:03et le fait
42:03d'avoir lancé
42:04cette initiative
42:04qui est le SCO,
42:06ça a été pour nous
42:08assez logique
42:09de pouvoir essayer
42:10de participer
42:11à cette aventure
42:12et on a eu la chance
42:13il y a à peu près
42:15un an
42:15de déposer un projet
42:18dans le cadre du SCO
42:19et on a été sélectionné
42:20et donc on a été
42:21accompagné sur un an
42:22pour la construction
42:23de ce projet
42:24financé en partie
42:25par le Space Climate Observatory
42:27et surtout
42:29accompagné
42:30par le Space Climate Observatory.
42:32Et c'est quoi ce projet
42:33précisément ?
42:34L'objectif
42:34c'est qu'aujourd'hui
42:36on avait un état des lieux
42:38on avait un outil
42:39de simulation
42:40qui était à améliorer
42:41dans le cadre du Space Climate Observatory
42:43on a pu améliorer
42:43cette simulation
42:44donc elle est
42:45beaucoup plus finement
42:46sur la quantification
42:47des stocks de carbone
42:48elle est beaucoup plus finement
42:49sur la détection
42:49des îlots de chaleur urbains
42:51avec cet outil
42:52et surtout
42:54on a pu construire
42:55un système de notation
42:55autrement dit
42:57on va pouvoir comparer
42:59les projets d'aménagement
43:00c'est-à-dire que
43:01je peux faire une première version
43:02du projet d'aménagement
43:04et je vais avoir
43:04A sur la partie artificialisation
43:07B sur la partie
43:08îlots de chaleur
43:08C sur la partie
43:09stock de carbone
43:10et ce système de notation
43:11on l'a construit avec le SCO
43:12pour être en capacité
43:14de faire plusieurs projets
43:15et de pouvoir définir
43:17quel serait le meilleur projet
43:18pour ma place
43:19pour mon quartier
43:21ou par exemple
43:22pour mon projet de construction
43:23garantir aussi une agilité
43:24pour votre offre de service
43:26et les acteurs
43:27qui viennent vous voir
43:28Merci beaucoup Basile Gossard
43:30d'avoir pris le temps
43:31de venir nous présenter
43:32cette activité
43:32chez NetCarbon
43:33et ce service
43:36que vous avez développé
43:37grâce notamment
43:38aux données spatiales
43:39mais aussi aériennes
43:40Merci à tous
43:41de nous avoir suivis
43:42pour cette édition
43:43de Smart Space
43:44on se retrouve dans quelques semaines
43:46sur Bsmart
44:04Merci à tous
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