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  • il y a 6 semaines
Avec Didier Chavand, maire de Letra (Beaujolais)
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##ACTU_DU_JOUR-2025-10-09##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, la France dans tous ses états, Péricault-Légas, Maud Coffleur.
00:07Nous recevons, enfin nous écoutons à l'instant le maire de l'Étrat dans le Beaujolais,
00:15Didier Chavant, qui nous envoyait un message bouleversant dont je vais vous lire quelques passages
00:23parce qu'il témoigne de la détresse que peut avoir un élu local
00:26qui s'édevoue totalement à ses administrés, à son territoire
00:30et qui là semble arriver un petit peu au bout du rouleau.
00:34Vous m'entendez Didier Chavant ?
00:36Je vous écoute, bonjour à vous Péricault.
00:38Bonjour Didier Chavant, l'Étrat, moi j'adore le Beaujolais, je vous enverrai mon livre sur mon Beaujolais
00:44parce que c'est parmi tous les territoires que j'aime, celui-là a une faveur.
00:50Vous êtes l'Étrat, si ma mémoire est bonne, c'est entre Chamelet-Ternan, c'est à peu près par là ou non ?
00:55La mémoire est très bonne, Péricault.
00:58Alors si ma mémoire est bonne, je vais vous poser une question très précise
01:01avant qu'on entame le sujet de votre message.
01:04Est-ce que le cèpe vert fait toujours des cuisses de grenouille en persillade aussi délicieuse ?
01:07Oui ?
01:10Je vous reconnais bien là.
01:12Le cèpe vert a changé d'exploitant, le cèpe vert existe toujours
01:18et il y a une nouvelle équipe qui travaille depuis peu.
01:20Et il y a toujours les cuisses de grenouille en persillade ?
01:24Et il y a toujours les cuisses de grenouille en persillade.
01:27Est-ce qu'on peut les arroser avec un petit chardonnay de chez Antoine Villan ?
01:31Je dis ça tout à fait par hasard, ça vous dit ?
01:33Oh là là là !
01:34Je vais vous laisser, moi.
01:37Je ne vous apprends rien, mais bien sûr.
01:40Ça nous met dans l'ambiance, monsieur le maire, du contexte dans lequel vous êtes
01:43et on voit bien ce que vous représentez.
01:45Vous représentez un pays de cocagne, le bonheur de la France, le Beaujolais que...
01:49Voilà, j'invite tous nos auditeurs qui ne connaissent pas le Beaujolais.
01:52Ils le connaissent de nom par rapport à un vin quelquefois qui a été décrié injustement souvent.
01:57Mais enfin, le paysage, le territoire du Beaujolais est une terre absolument réjouissante,
02:01de beauté, de bienfait.
02:03Et la gentillesse des habitantes et des habitants du Beaujolais fait que c'est une terre où il fait bon vivre.
02:08J'en viens à un sujet plus acide, monsieur le maire.
02:12Je suis un maire simple d'un village du Beaujolais.
02:14Je suis sympa, à l'écoute.
02:16Je paie mes repas, mes vêtements et je pense que je suis aimé pour ça
02:19et pour ma gestion financière et humaine.
02:21Je vais partir en 2026.
02:23J'en ai marre de cette lourdeur administrative
02:25et d'être toujours à préférer des courbettes aux politiques ou aux services de l'État
02:29pour prendre à des subventions.
02:32Tous mes projets ont été financés sur la période de mon mandat.
02:34Le prochain maire trouvera une situation saine.
02:37J'espère que lui aussi en fera de même.
02:39Ce que l'on vit en ce moment me désole.
02:41On ne mérite pas les hommes politiques que l'on a.
02:43Bonjour l'exemple.
02:44Que des intérêts particuliers ou de partis.
02:46J'ai honte.
02:47Je cumule mon mandat avec une vie de salarié et d'entrepreneur.
02:50Je suis un bon contribuable.
02:52Je n'ai jamais eu aucune aide publique.
02:54J'arrive à la retraite sans jamais avoir eu un arrêt maladie ou autre.
02:57Carrière longue, usée par le travail.
02:59Mais devant faire neuf mois supplémentaires.
03:01Monsieur Lecornu va-t-il avoir une retraite de Premier ministre pour ses quinze jours d'exercice ?
03:05Je me lève tôt.
03:06Je travaille dur.
03:07Souvent au détriment de ma famille.
03:08Mais ça a été un choix de vie qu'on a souvent été reproché.
03:12C'est dans mon ADN.
03:13Cette vie, je l'ai voulu.
03:14Là, j'en arrive à être dégoûté de cette gestion de la France depuis des dizaines d'années.
03:18De nous dire que l'on est responsable.
03:20Ou que la seule solution serait encore l'impôt pour redresser le pays.
03:24J'aimerais que l'on aille chercher les responsabilités du Président et des ministres.
03:27Comme on irait chercher la mienne si je mettais ma commune en difficulté.
03:32Je ne partirais pas de la France.
03:33J'aime ce pays à la folie, son histoire, ses géographies, ses paysages et ses gens.
03:38Ma vie est ici et j'espère que cette terre m'accueillera au final.
03:42Je suis peut-être parti dans tous les sens.
03:43Je ne suis pas un littéraire, mais une brute qui avance.
03:46Je pense pour autant que mon ras-le-bol est perceptible.
03:49Je me suis permis de prendre du temps, dans une émission de radio où le temps, les seconds sont comptés,
03:54pour lire ce texte qui est le cri de souffrance, je pense, d'une majorité de Français.
03:58En tout cas, ceux qui ne sont pas confrontés, ils vous comprennent, ils partagent cette souffrance.
04:03Ça a été à un moment donné le leitmotiv des Gilets jaunes.
04:06Didier Chavant, pourquoi vous en êtes arrivé à exprimer ce cri, cette douleur d'un Français qui aime la France ?
04:13Eh bien, c'est un amalgame de tellement de choses.
04:18Vous savez, quand on est à la tête d'une petite commune comme la mienne,
04:22eh bien, ce n'est pas si simple.
04:23Pas si simple de faire cohabiter tout le monde.
04:26Pas si simple d'aller chercher de l'argent à droite, à gauche.
04:31Pas si simple.
04:32Tout est compliqué, surtout quand nous, au final, on est issus du monde rural.
04:38Et c'est vrai qu'on n'est peut-être pas spécialement instruits.
04:41On n'est peut-être pas spécialement intelligents.
04:43Mais bon, on sait gérer.
04:46Moi, je n'ai jamais eu de soucis avec quoi que ce soit dans mes entreprises.
04:50Voilà, et je ne sais pas.
04:53Mais en tout cas, ce qu'on peut dire, c'est que l'offre politique en ce moment
04:58et tout ce qu'on voit à l'heure actuelle à la télévision,
05:01eh bien, ça ne nous engage pas sur la voie de la bonne humeur et de la joie de vivre.
05:08L'Etra est une commune de combien d'habitants, Didier Chavant ?
05:10On a 1 000 habitants à l'Etra.
05:13Oui, donc c'est une bourgade.
05:16Vous êtes en ruralité, vous êtes à la frontière, mais pays magnifique,
05:20entre les terres dorées et la partie plus vigneronne du Beaujolais.
05:24Le maire, c'est, j'allais dire, l'élu de la République,
05:27qui est le plus proche, avec les conseillers municipaux, bien sûr,
05:30de ses concitoyens.
05:31Je suppose que vous leur parlez, vous les écoutez, ils vous écoutent.
05:37Aujourd'hui, qu'est-ce que vous entendez quand vous vous promenez dans votre village,
05:40dans les rues de votre village, que vous rencontrez vos concitoyennes et vos concitoyens ?
05:44Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
05:45Eh bien, ils me font part de leurs difficultés.
05:48De la difficulté pour aller au travail, de la difficulté pour se loger,
05:53de la difficulté en général.
05:57En fait, vous savez, nous, je pensais à ça tout à l'heure,
06:02donc j'ai exercé pompier pendant une trentaine d'années,
06:05et je suis allé un peu partout.
06:06Vous êtes vraiment au service de l'autre.
06:09Vous êtes un altruiste, par définition.
06:12Disons que ça, ça se transmet de génération en génération.
06:16Voilà, je suis tombé dedans, parce qu'on m'a montré l'exemple.
06:19Vos parents faisaient quoi, monsieur le maire ?
06:21Mon père a été viticulteur, patron de la cave coopérative de l'Etra,
06:27que vous devez connaître.
06:27Bien sûr.
06:28Voilà, et puis comme ça, mon grand-père, c'était pareil, et ainsi de suite.
06:32Donc vous êtes dans la transmission, avec des principes et des valeurs.
06:35Et un amour de la France infinie.
06:37On a été élevés comme ça.
06:39Enfin, bon, on n'a pas grande différence.
06:41Nous, on nous a appris le travail, on nous a appris à dire bonjour,
06:44à dire merci, à dire au revoir.
06:47Les choses élémentaires de la bienséance, et c'est vrai que là, non.
06:51Vous savez, dans notre campagne, je me disais,
06:55parce que là, on voit nos gendarmes tourner, et ainsi de suite,
06:58ils sont assez intransigeants avec nous.
07:00Un gamin qui se trimballe dans nos rues sans casque,
07:04il se fait arrêter, il se fait verbaliser.
07:06Alors que quand on va dans les banlieues,
07:09ne serait-ce que de celles de Villefranche,
07:11on voit des jeunes qui se trimballent sans casque,
07:14et la police n'est pas loin,
07:16elle les voit faire, et personne ne fait rien.
07:18C'est un peu cette double...
07:22Très bonne observation, Jean-Pierre.
07:24Si vous pouvez nous écouter, j'en parlerai tout à l'heure
07:26avec Jean-Michel Fauvert, l'ancien patron du RAID,
07:29qui demande à ce qu'on ait du courage,
07:30et je crois que vous le rejoignez un petit peu
07:32dans cette approche de la situation.
07:35Est-ce que, Didier Chavant, pour utiliser une formule assez courante,
07:39est-ce que vous avez mal à la France aujourd'hui ?
07:41Ça, c'est sûr.
07:44Ça, c'est sûr.
07:45Mais, ouais, je ne sais pas.
07:48Nous, on nous a transmis des bonnes valeurs.
07:49Moi, j'ai des enfants, je leur ai transmis des bonnes valeurs.
07:52J'espère que tout va bien aller pour eux.
07:55Je les ai accompagnés pour qu'ils aient des bonnes situations.
07:59Ma foi, maintenant, la balle est dans leur camp,
08:01mais eux, ils savent dire bonjour,
08:03ils savent dire merci, ils savent dire au revoir.
08:05Comment vous expliquez que ces valeurs aient été estompées,
08:10voire perdues quelques fois ?
08:11C'est ce principe républicain très abîmé,
08:15y compris dans des territoires ruraux comme le vôtre.
08:19Où est-ce que la machine a dysfonctionné, à votre avis ?
08:22Eh bien, écoutez, je pense que chez nous,
08:24on n'est pas spécialement touchés, parce que moi, je vois...
08:26Je confirme, mais un petit peu quand même, quelques fois.
08:29Je vois les enfants à la sortie de l'école,
08:31je les vois...
08:32Parce qu'il faut savoir quand même que nous,
08:34sur la petite commune de l'Etre, aux mille habitants,
08:35il y a quand même 40 associations diverses et variées,
08:39et les associations de sport, j'y vais assez régulièrement,
08:42et les enfants viennent me voir, me disent bonjour, me tutoient.
08:48Moi, j'aime bien toutes ces choses-là.
08:50Et non, on n'a pas d'incivilité, pour dire...
08:56Oui, mais vous savez que ça existe dans des endroits en France aussi,
08:58apaisés que le vôtre, que voilà, ça dépend du contexte sociologique.
09:02Vous, la bonne question est, où est-ce que la machine a dysfonctionné ?
09:05La machine de la République, de l'école, des valeurs, de la citoyenneté ?
09:10Quand on fait une bêtise, on se fait taper sur les doigts.
09:14Enfin, je ne sais pas, moi, je ne suis pas un extrémiste,
09:15je n'ai jamais été extrémiste.
09:17Mais si on ne se fait pas taper sur les doigts,
09:19on n'a aucune raison de ne pas recommencer.
09:22Est-ce que ça signifie... Vous dites, je suis sympa, à l'écoute.
09:24Est-ce que pour autant, en tant qu'édile,
09:27est-ce que vous êtes un maire, je ne vais pas dire autoritaire,
09:30mais est-ce que vous êtes, voilà, vous n'êtes pas tolérance zéro non plus ?
09:33Mais enfin, un principe est un principe,
09:35et quand vous avez des choses à dire, vous les dites et vous les appliquez.
09:37Alors, je suis juste.
09:40Avant d'écrire aux personnes avec lesquelles j'ai des soucis,
09:44je vais les voir, je leur en parle.
09:46Je n'aime pas qu'un courrier soit envoyé sans en parler auparavant.
09:49Oui. Vous êtes dans le dialogue.
09:51Vous êtes dans le dialogue. Et la concertation.
09:53Non, toujours. Toujours.
09:55Il n'y a que ça qui marche.
09:57Et expliquer, c'est hyper important pour moi.
10:01Expliquer pourquoi ceci, pourquoi cela.
10:04Mais à la fin, la loi passe.
10:07Le maire, c'est le président de la République de la Commune.
10:09Vous êtes d'accord ?
10:10Le bureau, c'est le gouvernement,
10:11et le conseil municipal, c'est le Parlement.
10:14Non, mais je pense qu'on est important sur la Commune de l'Étrat.
10:18Alors, les maires ruraux sont importants dans leur commune, ça c'est sûr.
10:22Il n'y a pas de soucis.
10:23Ça, on le comprend bien.
10:25Il n'y a plus de curés maintenant.
10:27Donc, les gens viennent nous faire des confessions.
10:31Voilà, ils ont besoin de dire.
10:33Eh bien, nous, on accueille, on écoute.
10:34Si on peut, eh bien, on aiguille.
10:36C'est très fort ce que vous venez de dire.
10:40Et pourtant, je suis persuadé que vous êtes un élu laïc.
10:42Il n'y a pas de problème, quelle que soit votre confession.
10:44C'est un élu laïc.
10:45Voilà, mais vous êtes en train de m'expliquer
10:46que le maire peut, à un moment donné,
10:48représenter ce besoin spirituel sur les valeurs,
10:52sur l'humanisme.
10:54Voilà, et c'est vrai qu'on vient vous voir.
10:55Et vous êtes assistant social, quelque part,
10:57je suis persuadé, à un moment donné.
10:59Ainsi que le commissaire de police ou le vendarmes,
11:01quand ça va mal, on vient trouver le maire.
11:03Et je suis sûr que vous êtes toujours apte à vous mettre en cadre
11:06pour trouver une solution, même si elle sort de vos prérogatives.
11:09Je vous vois comme ça, sur votre commune.
11:11Et vous avez bien raison.
11:13Et vous avez bien raison.
11:14Mais vous savez, être maire, c'est régler tout un tas de problèmes
11:17qu'on n'aurait jamais eus en étant resté une personne civile.
11:22Mais bon, quand on arrive, moi, le maire précédent,
11:24qui était avant moi, m'a dit,
11:26le plus gros problème, c'est les petits soucis des gens.
11:31Voilà.
11:31Nous, par exemple, je vais vous dire, sur les trains,
11:35il y a 98% de gens qui ne s'expriment jamais.
11:40Et puis on a 2%, peut-être même pas,
11:43de gens qui sont un petit peu pénibles.
11:45Et encore, quand je dis pénibles, ça reste supportable.
11:49Didier Chavon, merci pour votre précieux, émouvant témoignage.
11:55Je vais venir vous voir, on partagera des cuisses de grenouille au sème vert,
11:59et on boira avec modération un verre de Beaujolais de chez Antoine Villan.
12:05Je peux venir, je peux venir.
12:06Et bien sûr, Maud, vous venez.
12:08Mais si je peux rencontrer, si on peut rencontrer vos concitoyens,
12:11ça sera avec plaisir qu'on échangera avec Didier Chavon.
12:15Merci du fond du cœur pour ce témoignage qui est le cri de la France.
12:20Vive la France, vive les trains et courage,
12:24parce que vous n'êtes pas celles dans cette résolution de nous en sortir.
12:28A bientôt.
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