Et si un dessin disait tout de l’entreprise ?

Sud Radio

il y a 6 semaines

Avec Gabs

—

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOffi...
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradiooff...
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos du Grand Matin Week-End : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDSoOQuH74IIXMno3AffxfUT

##OSEZ_ENTREPRENDRE-2025-08-31##

Catégorie

🗞

News

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:01Sud Radio, Oser entreprendre, Thomas Binet.

00:04Et en cette rentrée nouvelle saison avec vous, Thomas Binet, bonjour.

00:08Bonjour Laurence.

00:09Au sommaire d'Oser entreprendre.

00:10Je vais vous transporter dans un lieu chargé d'histoire, l'auberge de la mer Poulard au Mont-Saint-Michel.

00:16Et il dessine, il imagine, il croque le monde de l'entreprise sous toutes ses formes.

00:20Nous sommes avec Gaps, il est dessinateur et c'est notre invité de la semaine.

00:24Manager avec authenticité, faut-il tout dire à son équipe ?

00:27Bonne ou mauvaise idée ? On en parle dans un instant.

00:30Eco-Réseau Business, le magazine de référence pour entreprendre, présente.

00:35Sud Radio, Oser entreprendre, la saga des entreprises.

00:40Alors Thomas, vous nous emmenez dans un lieu mythique au cœur de la baie du Mont-Saint-Michel.

00:44Derrière ces pierres séculaires se cache une saga culinaire vieille de plus de 130 ans.

00:48Vous allez nous raconter l'histoire de la mer Poulard.

00:51Laurence, tout commence en 1888.

00:54Annette Poulard ouvre une auberge dans la cité médiévale du Mont-Saint-Michel.

00:57Elle y accueille les voyageurs de passage, souvent bloqués par les marées.

01:01Pour les faire patienter, elle invente une recette devenue célèbre dans le monde entier.

01:05L'omelette soufflée, cuite au feu de bois, légère, dorée et spectaculaire.

01:11En quelques années, la mer Poulard devient une légende.

01:14Alors justement, comment cette auberge familiale est-elle devenue un véritable groupe touristique ?

01:18Cela leur a mis un sietle quand même.

01:20Mais tout s'accélère en 1986 quand Eric Vanier rachète l'établissement.

01:24Il voit le potentiel incroyable du lieu, relance l'activité, attire les touristes et développe une vraie marque.

01:30En 1998, il lance même une biscuiterie pour faire rayonner les recettes traditionnelles de la mer Poulard.

01:36Et aujourd'hui, c'est un groupe incontournable sur le Mont-Saint-Michel avec hôtels, restaurants, musées.

01:41Plus de 2 millions de visiteurs chaque année quand même.

01:43Oui, et la marque continue à cultiver son héritage aujourd'hui.

01:47Et plus que jamais, tout est fait dans le respect des traditions.

01:50Les œufs viennent toujours de la même ferme locale.

01:52D'ailleurs, les omelettiers, comme on les appelle, sont formés pendant des semaines pour maîtriser le fameux coup de fouet.

01:58Et surtout, l'esprit d'accueil à la française, celui d'Anette Poulard, est toujours bien présent.

02:02Une main tendue entre le passé et le présent dans l'un des sites les plus visités de France.

02:08Sud Radio, oser entreprendre, l'invité.

02:11Votre invité ce matin, nous sommes avec Gaps, dessinateur et auteur d'une vingtaine de livres sur le monde du travail et de l'entreprise.

02:20Bonjour.

02:21Bonjour Gaps.

02:22Vous êtes né un 13 mars.

02:24Vous faites des études de littérature et en sortez avec une maîtrise.

02:28Vous partez pour autant en Colombie enseigner le français à l'Alliance française pendant 4 ans.

02:32Et vous revenez en France à Paris pour débuter votre carrière de dessinateur.

02:37Tout commence ainsi.

02:37Exactement, tout est vrai.

02:41Vous aviez la bougeotte ?

02:42Ah oui, j'avais vraiment envie de voyager, donc la littérature c'est très bien.

02:45On voyageait également dans les poèmes et les romans, mais voyager en vrai c'était...

02:50Non, non, je tenais absolument à faire ça pendant que j'étais encore jeune.

02:54Mais vous allez mettre 3 ans à votre retour à Paris, donc en France, pour réussir à vendre votre premier dessin dans la presse écrite.

03:02Oui, il faut bien ça, parce que changer de continent, changer de métier, puis se décider vraiment à faire ce qu'on voulait faire dès le début, ça prend du temps, c'est compliqué, c'est long.

03:13C'était compliqué ?

03:14Oui, c'est compliqué.

03:15Enfin, compliqué pour moi, mais à l'époque, ce n'était pas compliqué, parce que les journaux étaient vraiment ouverts au public, c'était très euphorique.

03:24Enfin, il n'y avait pas cet esprit de plomb qu'il y a aujourd'hui.

03:26Pour situer, on est dans la fin des années 70, début des années 80, c'est ça ?

03:29Exact, voilà, c'est ça.

03:31Et donc, c'était compliqué, mais pas autant que vous le pensiez ?

03:35Oui, moi, je n'ai pas l'impression d'avoir galéré.

03:39J'ai mis beaucoup de temps pour constituer un dossier, pour savoir un peu, moi, ce que je voulais faire.

03:44Mais une fois que ce dossier a été constitué, les gens m'ont reçu et conseillé de façon très optimiste et sympathique.

03:53Alors, vous allez donc, comme je le disais, vendre votre premier dessin, puis un deuxième et un troisième.

03:59Et puis, en plus de la presse écrite, parce que c'est là-dessus que vous avez probablement de mémoire commencé,

04:04vous avez travaillé pour la publicité.

04:06Bon, il faut dire que dans les années 80, on est dans l'âge d'or de la publicité.

04:10Là, ça va dans tous les sens.

04:12Et là, vous êtes sollicité.

04:13La publicité, c'est clair que par rapport au prix de la presse, c'est un appel d'air incroyable.

04:18Donc, moi, je n'ai pas eu d'état d'âme.

04:21J'ai travaillé pour la publicité et j'ai eu affaire en publicité à des gens très compétents, des vraies équipes.

04:29Et j'ai un très, très bon souvenir de mon travail en publicité.

04:32Il est vrai qu'à l'époque, on faisait beaucoup appel aux dessinateurs, aux illustrateurs.

04:36Je pense à Savignac, par exemple, qui avait été sollicité par Jacques Seguela pour les publicités Citroënnes.

04:42Alors voilà, moi, je suis arrivé bien après, mais effectivement, il y avait encore du dessin.

04:47Alors que maintenant, c'est vraiment que de la photo.

04:49Et puis alors, je ne parle même pas avec Internet.

04:51Oui, l'image de synthèse.

04:52Les images de synthèse, le vrai, vrai dessin.

04:55Et en plus, le dessin d'humour, ça n'existe presque plus en publicité.

04:59Mais à l'époque, c'était encore porteur.

05:04Donc, vous êtes un entrepreneur, en fait.

05:07À mon avis, moi, je ne me considère pas comme un artiste.

05:10Mais chaque artiste et tous les gens qui vivent comme moi, musiciens, écrivains, dessinateurs,

05:16on est fatalement entrepreneurs.

05:17On est obligés de se prendre en main.

05:19Alors, comme tout entrepreneur que vous êtes, notoirement à vous entendre,

05:22vous allez partir dans l'édition.

05:24Ça, c'est au début des années 2000.

05:25Vous allez sortir Management Je Me Marre.

05:27Je le montre à l'antenne.

05:30Pour ceux qui nous suivent sur sudradio.fr

05:32ou qui nous regarderont sur la chaîne YouTube de Sud Radio,

05:34c'est chez Erols.

05:36Ça va être un véritable succès, d'ailleurs.

05:38Complètement.

05:38Vous allez en vendre 250 000.

05:41Au moment où on dit l'édition, ça ne marche pas.

05:44Franchement, vous avez démontré le contraire à l'époque.

05:46Oui.

05:46Alors, j'ai fait ça.

05:48Les premiers livres ont été faits avec un ami.

05:50Puis après, j'ai volé de mes propres ailes.

05:52Mais effectivement, on a été les premiers à proposer de l'humour sur l'entreprise.

05:59Et ça a très, très bien marché.

06:00Alors, vous allez faire du monde du travail votre nouveau terrain de jeu.

06:05Complètement.

06:06Expliquez-nous pourquoi.

06:08Parce qu'il y a tellement de sujets.

06:11D'abord, moi, je n'ai aucun a priori.

06:13Donc, le monde du travail est un monde comme les autres.

06:16Et j'ai été...

06:19Il y a eu la mode des grandes conventions,

06:20des grandes réunions d'entreprises.

06:23Et donc, ils ont été les...

06:25Comment on appelle ça ?

06:28Les gens qui...

06:30Ah, excusez-moi.

06:32Les gens qui organisent ces réunions avaient besoin d'un peu d'humour.

06:35Et donc, j'ai été appelé pour faire des dessins en direct pendant ces grandes messes d'entreprise

06:39qui commençaient très, très tôt le matin, qui terminaient jusqu'à 17, 18 heures.

06:43Et donc, le dessin d'humour permettait de faire passer une meilleure journée aux gens qui assistaient à ça.

06:49Parce que les messages étaient rarement sympathiques, positifs ou drôles, quoi.

06:55Donc là, moi, j'ai été appelé à rentrer dans ce domaine-là.

06:59Et là, j'ai eu plein de remontées de terrain qui m'ont permis de faire ces dessins-là.

07:03Donc, en fait, vous n'avez pas décidé de commencer par l'édition en tant que telle.

07:06Vous avez fait des illustrations dans des colloques en direct,

07:09mises en place par les organisateurs des entreprises.

07:12Et à ce moment-là, ça vous a donné l'étincelle.

07:14L'idée de se dire, c'est très riche, j'ai beaucoup de matière,

07:18je vais en sortir le premier ouvrage qui s'appelle Management, je me marre.

07:22Et puis, tout en sachant que vous en avez sorti une vingtaine.

07:26Une vingtaine, oui.

07:27Le dernier, c'est le télétravail.

07:28Voilà, je le montre aussi à l'antenne sur sudradio.fr, le télétravail, je me marre.

07:33Vous nous en avez amené également le bonheur au boulot.

07:38Le bonheur au boulot.

07:40Oui, ça, c'est une compilation des différents volumes que j'ai fait avant.

07:43Donc, à l'intérieur du bonheur au boulot, on retrouve quelques dessins de mes livres précédents

07:48sur la communication, sur les réunions, sur le commercial.

07:51Alors, moi, j'ai essayé de sortir.

07:54On va faire un exercice qui n'est pas simple en radio.

07:56C'est d'expliquer, de montrer un dessin par la force des choses.

07:59Mais j'ai regardé avec beaucoup d'intérêt Management, je me marre,

08:01parce que c'est quand même votre succès de librairie.

08:03J'en ai sorti quelques-uns et il y en a un qui m'a un peu interpellé.

08:07Alors, on voit deux personnes sur l'image.

08:10Je la montre aussi à l'antenne.

08:12Et on a un monsieur, une dame, devant une fenêtre où on voit des buildings derrière.

08:18On pourrait penser que c'est la Défense, par exemple, si on se met dans un cadre français.

08:22Et le monsieur dit, il n'y a rien de plus déprimant pour un manager que de ne plus pouvoir manager.

08:27Et puis, vous avez la femme qui a un dossier sous le bras qui lui rétorque,

08:30avez-vous déjà essayé le travail ?

08:32En fait, c'est déjà assez drôle,

08:35mais ça veut dire que vous maniez une pointe d'ironie aussi par rapport au monde du travail.

08:41Oui, de toute façon, l'humour, c'est toujours un peu ironique.

08:45On est obligé de gratter là où ça pique, là où ça fait mal.

08:51Mais ce que je veux dire, c'est que mes dessins, ils ne sont jamais...

08:54Personne ne m'a dit que j'avais été trop loin.

08:57En fin de compte, j'ai l'impression d'être une soupape pour les gens

09:00pour lesquels je fais ces dessins en direct pendant les grandes conventions.

09:04J'ai l'impression de porter le message inconscient qu'ils ont.

09:08Parce que moi, je fais l'éponge, j'arrive dans un milieu que je ne connais pas.

09:11Je suis briefé une semaine avant, dans les meilleurs des cas,

09:15quelques heures avant, quand la décision est un peu tardive.

09:20Mais je viens sans a priori, j'écoute, je regarde,

09:24je fais l'éponge et je me laisse porter.

09:26Et j'ai le sentiment, mais vraiment profond,

09:29que si moi j'ai cette idée-là,

09:31les 350, voire 1000 personnes qui sont dans l'assistance,

09:35il y a bien fatalement une ou deux personnes qui ont la même idée.

09:38Je ne suis pas un extraterrestre.

09:39Donc je pars du principe que mon idée est fatalement partagée par d'autres.

09:43Et c'est pour ça que ça marche.

09:44C'est que c'est des remontées de terrain que me donne ce public

09:47et ce que j'entends sur scène.

09:48Vous êtes un observateur, forcément, depuis une vingtaine d'années

09:51du monde de l'entreprise.

09:52Nous sommes en 2025.

09:54Donc il s'est passé une bonne vingtaine d'années

09:56depuis que vous avez intégré ce milieu en qualité d'observateur

09:59et donc de dessinateur.

10:00Aujourd'hui, vous en tirez quelle conclusion de ce milieu ?

10:03Comment il a évolué ?

10:04Pas forcément en bien.

10:07On me demande toujours, vingt ans après, de refaire le même dessin.

10:10Gaps dit, il faut vraiment que vous me fassiez un dessin

10:12pour dire aux gens de dire bonjour quand ils arrivent le matin.

10:16Ce dessin-là, j'ai dû le faire vingt fois.

10:18J'ai commencé à le faire dans les années 90.

10:21Et on me demande encore à le faire.

10:23En fait, c'est le comportement des gens qui, lui, n'a pas changé.

10:27Le monde de travail a changé.

10:28Il est très dur.

10:29On le voit, il suffit d'écouter les informations.

10:32Donc il est encore plus dur pour les gens qui y vivent,

10:34qui tous les matins prennent le métro

10:36et vont travailler dans des univers faussement sympathiques.

10:40Parce que la plante verte, la moquette, ça ne cache pas la réalité du métier.

10:43Mon ultime question pour vous, Gaps.

10:45Vous êtes entrepreneur, vous nous l'avez dit aussi,

10:47et vous adressez donc ce matin au micro de Sud Radio aussi aux entrepreneurs.

10:50Vous avez quelque chose à leur transmettre,

10:51au regard justement à se passer, à cette expérience, cette expertise ?

10:56Je crois qu'il faut écouter, il faut faire comme moi.

10:58Il faut écouter les gens qui sont autour de nous.

11:01C'est valable dans le monde entier.

11:02Enfin, dans tous les domaines.

11:04Écoutez.

11:05Écoutons.

11:06Merci à vous.

11:07Merci beaucoup Gaps.

11:09Écoutez les managers.

11:11Allez, c'est la suite avec les essentiels de l'entrepreneuriat.

11:15Sud Radio.

11:16Oser entreprendre.

11:17Les essentiels de l'entrepreneuriat.

11:19Et Thomas, on entend souvent justement que les managers doivent être transparents avec leurs équipes.

11:23Concrètement, faut-il vraiment tout dire ?

11:26Tout se dire ?

11:27Pas forcément, Laurence.

11:28Vous savez ce que disait Pierre Desproges.

11:30On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui.

11:32Eh bien, on va essayer de s'inspirer de cela en disant, on peut parler de tout, mais probablement pas avec tout le monde.

11:38Être authentique ne veut pas dire se transformer en livre ouvert.

11:41Un manager doit partager ce qui aide à comprendre, à avancer, à donner du sens.

11:45Mais certaines informations trop techniques, trop anxiogènes ou encore confidentielles, risquent de déstabiliser sans apporter de valeur ajoutée.

11:53Oui, être authentique, ça a des limites en fait.

11:55Exactement, Laurence.

11:56L'authenticité, ce n'est pas non plus la brutalité.

11:59C'est trouver le juste équilibre.

12:00Être vrai dans ses intentions.

12:02Expliquer les choix.

12:03On peut reconnaître quand on ne sait pas.

12:06Mais ça ne veut pas dire tout déballer et s'affranchir de toute règle de prévenance.

12:09Alors concrètement, Thomas, comment un manager peut pratiquer cette authenticité au quotidien ?

12:14En étant d'abord cohérent.

12:15Dire ce qu'on fait et faire ce que l'on dit, c'est déjà une bonne manière de fonctionner.

12:19Être attentif aux émotions de son équipe.