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  • il y a 7 semaines

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00:0018h39 de retour dans Punchline sur CNews et Europe 1, toujours avec Louis de Ragnel, en pleine forme, François de Laborde, Joseph Massé-Scaron, Éric Revelle.
00:10On prenait des nouvelles du Premier ministre qui est toujours en pleine consultation, il a consulté le socle commun.
00:15Dites-moi, il y a une journée de manifestation encore jeudi ?
00:18Oui.
00:18Ça va être aussi gros que la semaine dernière, Louis, ou pas ?
00:21Écoutez, on en entend un peu moins parler, donc ça m'étonnerait qu'il y ait plus de monde que la dernière fois.
00:26Parce que les syndicats appellent à nouveau à me bloquer.
00:28Oui, mais pour l'instant, comme le Premier ministre n'a pas dévoilé quelque chose de très précis,
00:33on ne sait pas, ils ne savent pas très bien, pour l'instant, contre quoi manifester précisément ?
00:38En France, on manifeste, mais on ne sait pas.
00:39Les deux premières manifs étaient contre le plan François Bayrou, qui n'était plus Premier ministre.
00:47On se souvient de ça quand même.
00:48Non, non, moi je pense exactement le contraire.
00:51Monsieur Revelle, vous pensez quoi ?
00:52Moi je pense exactement le contraire de ce que vient de dire Louis de Ragnel,
00:54c'est que la première fois, ils ont manifesté alors que le budget Bayrou était à la casse,
00:57mais là, il y a plus de précision.
00:59Là, il y a plus de précision, au contraire.
01:02Bah si, la gauche espérait la taxation des hauts patrimoines, etc.
01:05et ils ont compris que ça ne serait pas le cas.
01:07Donc là, pour la CGT qui est devenue la courroie de transmission de LFI,
01:11il y a peut-être du grain à l'eau.
01:13Maintenant, c'est vrai qu'on n'en entend pas beaucoup parler.
01:15Je ne sais pas si les syndicats...
01:16Puis attendez, les gens, ils perdent quand même une journée de salaire.
01:18Enfin, il n'est pas sauf pour ceux qui peuvent se permettre de manifester, Éric.
01:22C'est un sport de riches.
01:22Bon, on va quand même aller voir Maxime Legay qui se trouve devant l'hôtel de Matignon.
01:27Il y a eu des consultations, il y a eu le mode d'aime, horizon, renaissance, etc.
01:30Et on va voir comment tout ça avance avec notre envoyé spécial, Maxime Legay.
01:34Maxime.
01:35Oui, Laurence, les semaines se suivent et se ressemblent pour Sébastien Lecornu,
01:39qui a donc réuni pour la quatrième fois depuis son arrivée à Matignon,
01:43dont les représentants du socle commun avec comme objectif et à l'ordre du jour
01:48continuer à rassembler, consolider ce socle
01:51et notamment s'assurer de la fiabilité des Républicains,
01:55même s'il est vrai que les premières pistes budgétaires évoquées par le Premier ministre,
01:59notamment sur la fiscalité, ont eu tendance à rassurer les chefs à plume des LR.
02:04Consolider ce socle, condition sine qua non pour Sébastien Lecornu,
02:08s'il veut survivre politiquement à cette semaine décisive
02:12où il va devoir nommer un nouveau gouvernement,
02:15faire face à une nouvelle journée de mobilisation syndicale,
02:18tout en continuant à consulter les groupes politiques de l'opposition
02:22et notamment le Parti Socialiste,
02:24qui agite une nouvelle fois le chiffon rouge de la censure.
02:28C'est donc une semaine qui ressemble à celle de la dernière chance
02:32et de tous les dangers pour le Premier ministre.
02:34Merci beaucoup Maxime Leguay.
02:36Un tout petit mot, Louis de Ragnel.
02:37Donc on évoquait une nomination de gouvernement fin de semaine.
02:42Ce sont vos informations que vous confirmez ?
02:44En fait, c'est lié surtout au calendrier.
02:46C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Sébastien Lecornu, on vient de le dire,
02:49a déjeuné avec les présidents des partis du socle commun.
02:52Demain, il déjeunera avec Yael Bron-Pivet, président de l'Assemblée nationale,
02:56et Gérard Larcher, le président du Sénat.
02:58Entre-temps, Emmanuel Macron fait un déplacement, une visite d'État au Danemark.
03:01Donc il s'envole demain soir pour le Danemark.
03:05Et Sébastien Lecornu a prévu deux journées de consultation encore jeudi et vendredi.
03:10Mais il y a une option qu'on n'a jamais envisagée.
03:13C'est pas de gouvernement ?
03:14C'est de ne pas former de gouvernement.
03:15On ne lui souhaite pas, mais ce n'est pas quelque chose de totalement absurde.
03:20Comme Laurence le disait tout à l'heure, on n'est pas sûr que les Français soient nourris d'une impatience folle.
03:27À l'idée de connaître les nouveaux ministres.
03:29Jérôme Fouquet nous a rejoint. Bonsoir, Jérôme.
03:31Qu'est-ce que vous pensez de cette situation ?
03:33On a un Premier ministre à qui seulement un tiers des Français accorde leur confiance.
03:38Comment ? C'est une situation assez inédite quand même dans notre pays.
03:41Alors, qu'on ait un Premier ministre, un Président de la République qui soit impopulaire,
03:46c'est pas du tout la première fois sous la cinquième République.
03:49Mais à ce point-là ?
03:50Alors, à ce point-là, François Hollande a déjà, dans le baromètre IFOPJDD, été plus bas que naît aujourd'hui Emmanuel Macron.
03:57Là, la vraie spécificité, c'est que cette impopularité très importante de l'exécutif
04:01s'accompagne d'une absence de majorité à l'Assemblée.
04:04Et donc, c'est là la situation de blocage.
04:08Et quand on interroge les Français, à peu près 60% d'entre eux souhaitent que cette crise soit dénouée par une nouvelle dissolution.
04:19Même si les électeurs qui souhaitent cette dissolution ne pronostiquent pas qu'une majorité sortirait des urnes à l'Assemblée nationale en cas de dissolution.
04:33Donc, on est dans une impasse qui est institutionnellement de plus en plus compliquée.
04:38Et pour constituer son gouvernement et, j'allais dire, son pacte de non-censure avec soit le Parti Socialiste, soit les Républicains,
04:49eh bien, il faut que Sébastien Lecornu négocie ardemment.
04:52Sauf que les exigences du Parti Socialiste et des LR ne vont cesser d'augmenter au fur et à mesure qu'on va s'approcher des élections municipales.
05:00Jérôme Fourquet, vous auscultez les fractures françaises.
05:04Votre dernier livre, c'est Métamorphose française, passionnant, avec la France vraiment découpée en morceaux.
05:11Là, cette situation d'instabilité, d'inertie, où le pays semble à l'arrêt, où les manifestations se succèdent jour après jour,
05:19ça dit un pays en déclin, pour vous ?
05:22Oui, alors oui, en partie. Et ce que ça produit comme effet dans l'opinion publique, c'est à la fois de la résignation,
05:31mais aussi de la colère. Et puis aussi, c'est un mot à la mode, aussi chez certains, une forme de résilience,
05:39en disant on ne peut plus, comme avant, tout attendre de l'État, il va falloir qu'on s'organise et qu'on se débrouille tout seul.
05:46Et donc, quand vous circulez en France, vous voyez des chefs d'entreprise qui essaient de vaille que vaille développer l'activité de leur entreprise,
05:56des dirigeants de collectivité locale qui se disent, nous, on va continuer de porter des projets sans plus attendre forcément l'autorisation,
06:04l'aval du pouvoir central. Et beaucoup de Français qui essayent, dans cette situation complexe, à la fois sur le plan national,
06:13mais ce qui inquiète aussi beaucoup, c'est que cette instabilité politique s'accompagne d'un bouleversement géopolitique majeur.
06:21Et donc, tout se passe comme si, pour beaucoup de Français, un certain nombre de repères qui semblaient intangibles,
06:26le fait, par exemple, que les États-Unis soient notre allié inconditionnel, le fait qu'un président de la République n'aille pas en prison,
06:34un ancien président de la République n'aille pas en prison, qu'on ait un gouvernement rapidement après qu'un autre ait été débarqué,
06:42tout ça, toute cette grammaire-là, pour parler comme les macronistes, semble ne plus avoir cours.
06:47Et c'est ce qui déstabilise et désoriente beaucoup de nos concitoyens.
06:51Alors, François, d'abord, une question à Jérôme Fourquet.
06:53J'ai une question à vous poser, parce qu'à la lumière de ce que vous dites, on l'a entendu, par exemple, chez les agriculteurs,
06:58dire, nous, on est obligés d'avoir des prévisions sur plusieurs années.
07:01Quand on est agriculteur, on ne peut pas, on doit se projeter sur le long terme.
07:07Est-ce que vous avez le sentiment, est-ce que vous dites sur les élus d'aube ou sur certaines autres activités,
07:11que certains Français vont s'affranchir d'un certain nombre de règles et vont décider...
07:18Notamment le consentement à l'impôt ?
07:20Oui, ou même en matière de sécurité, d'initiative locale, de respect de la réglementation.
07:26Est-ce que c'est ça le risque ? Ou est-ce que c'est ça qui est en train d'arriver ?
07:30Quelque part, il faut regarder un modèle qui est proche géographiquement de chez nous,
07:36qui est ce qui se passe en Italie, où culturellement, historiquement, ça fait très longtemps que la société civile italienne...
07:42S'affranchit des règles.
07:43S'affranchit et s'auto-organise.
07:45Alors, s'affranchit des règles ou s'auto-organise, c'est selon, ça peut être les deux.
07:48Et donc, ce n'était pas du tout dans notre culture jacobine.
07:52Mais vous voyez aujourd'hui comment, par exemple, M. Lecornu a insisté dans un de ses premiers messages politiques
07:59sur une nouvelle étape dans la décentralisation.
08:02Comme s'il avait compris que le pays, dans ses profondeurs, aspirait une plus grande respiration.
08:09Et ça tombe bien parce que les caisses des finances publiques sont à sec
08:13et notre réglementation, notre législation ne cesse de s'alourdir.
08:17Et donc, moi, j'ai échangé notamment avec des élus locaux, des maires de petites communes,
08:22qui me disaient qu'aujourd'hui, eh bien, ce n'étaient pas des projets de très grande envergure,
08:26mais qu'ils décidaient de lancer ce projet, même s'ils n'avaient pas préalablement regardé s'ils cochaient toutes les cases.
08:35Parce que sinon, on ne s'en sortira pas, sinon on n'avancera pas.
08:39Si on regarde sur la période récente, l'année 2024,
08:42deux grandes réalisations de la République macronienne,
08:46ce sont l'organisation des JO et la réouverture en temps et en heure de Notre-Dame,
08:52ces deux grandes réalisations ont été obtenues par le fait qu'on se soit assis sur les règles et le droit classique
09:02et qu'on ait voté des lois d'exception,
09:04comme si au plus haut sommet de l'État, on avait intégré qu'aujourd'hui,
09:07les règles du jeu étaient telles qu'elles allaient plomber,
09:11elles allaient ralentir considérablement toute initiative.
09:14Et cette prise de conscience, elle existe au sommet de l'État,
09:17mais elle existe et elle se diffuse manifestement aussi dans toute la société.
09:23Jérôme Fourquet, tout à l'heure, vous avez parlé de colère.
09:26La question que beaucoup se posent, est-ce qu'on pourrait revivre un mouvement
09:29comme celui qu'on a connu avec les Gilets jaunes ?
09:31Et selon vous, les sondages que vous faites,
09:34la France des Gilets jaunes est dans quel état aujourd'hui ?
09:37Alors c'est toujours difficile et il faut être très prudent et modeste
09:40de diagnostiquer l'émergence d'un mouvement notamment comme celui des Gilets jaunes.
09:44Si l'on regarde sur la période récente,
09:47le 10 septembre et le 18 septembre ont été marqués par une mobilisation significative,
09:54mais qui n'était pas non plus spectaculaire.
09:58Et donc tout ça nous laisse à penser que pour l'instant,
10:01cette colère peine à se fédérer et à déboucher dans un mouvement qui soit très puissant.
10:09Comme vous le savez, en général, pour qu'un mouvement de protestation fédère,
10:14il faut une cible et il faut un objectif.
10:16Les Gilets jaunes, c'était le retrait de la taxe sur les carburants.
10:21Les grandes mobilisations que nous avons connues en 2023,
10:24c'était sur l'abrogation ou la non-adoption de la réforme des retraites.
10:28Aujourd'hui, le mot d'ordre du bloc en tout,
10:32on pouvait demander quoi la tête de François Bayrou,
10:35mais cette tête avait déjà roulé dans le panier deux jours plus tôt.
10:39Et donc on peine, aujourd'hui, sans doute les organisations syndicales
10:43et ceux qui sont à la manœuvre pour essayer d'amplifier cette mobilisation,
10:48peine à trouver un slogan ou un objectif qui soit fédérateur.
10:52Où en est cette France des Gilets jaunes ?
10:54Eh bien, je pense qu'elle se débat toujours dans des fins de mois difficiles
10:59et que pour une partie d'entre elles,
11:01elle est aussi dans cette attitude que j'essayais de décrire
11:03en disant de s'auto-organiser ou d'essayer de mener le moins mal possible
11:08sa vie dans cet horizon assez bouché.
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