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  • il y a 2 mois

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00:00En tout cas, vous parliez du Rassemblement National très justement, et vous disiez, mais j'allais dire, il y a quelques heures encore, le Rassemblement National disait, de toute façon, il n'y a qu'une solution, c'est la dissolution ou la démission du Président de la République.
00:11Alors, qu'a dit aujourd'hui Jordan Bardella, qui était au Parlement Européen ? Écoutez-le.
00:17Moi, je viens dire une chose extrêmement simple. Nous sommes à la tête du premier groupe, à l'Assemblée Nationale. Soit il y a rupture, soit il y aura censure.
00:24Nous avons toujours été fidèles à nos principes, celui de ne pas censurer a priori, et d'écouter le discours de politique générale, et d'écouter les orientations sans illusion, qui sont celles du Premier ministre nommé par le Président de la République.
00:36Je n'ai aucune illusion. Mais parce que nous sommes l'expression aujourd'hui d'une contestation très importante dans le pays à l'égard de la politique du Président de la République,
00:44nous sommes à disposition du Premier ministre pour lui faire connaître, encore une fois, nos lignes rouges dans le cadre du budget.
00:50Et si le nouveau Premier ministre poursuit la politique d'Emmanuel Macron, alors il tombera de la même manière que sont tombés M. Barnier et M. Bayrou,
00:58parce qu'ils ont refusé de mettre en place une politique de rupture avec la politique qui est menée depuis 7 ans.
01:02Ça, c'est intéressant parce qu'il y a encore une fois, je le disais à quelques heures, c'est la dissolution ou rien.
01:07Et puis là, on est quand même prêt à venir voir M. Lecornu pour une rupture.
01:12Lui-même, aujourd'hui, prononce le mot de rupture.
01:14Alors, c'est très ténu sur la sémantique, mais j'ai envie de dire, il ne faut pas se faire non plus trop d'illusions, Jérôme Fourquet.
01:20Parce que ce qu'a dit Jordan Bardella, nous attendons de voir sans illusion.
01:25Donc là, on est bien dans des jeux de posture, on est un peu sur la poursuite de ce qui a été appelé à un moment la stratégie de la cravate
01:32qui avait été adoptée par le Rassemblement National.
01:35Nous sommes le premier groupe à l'Assemblée Nationale, nous représentons, ils le disent tout le temps, 10 millions et demi d'électeurs.
01:40On en revient à la tripartition dont vous faisiez allusion dans le journal, dans le Figaro.
01:44C'est-à-dire qu'on n'y arrivera pas avec ces trois couloirs de nage totalement hermétiques l'un à l'autre.
01:48Jusqu'en 2027, on est quand même coincés.
01:51Sachant qu'encore une fois, c'est de plus en plus difficile au fur et à mesure qu'on s'approche des échanges électorales.
01:57Il n'y a néanmoins pas d'attaque ad hominem sur Sébastien Lecornu.
02:01Et on sait que c'est un personnage qui n'a pas le même rapport au Rassemblement National que les précédents.
02:07D'abord parce qu'il est d'une génération qui n'a pas la même histoire, c'est-à-dire qu'il est plus jeune.
02:13Et donc il est habitué d'une certaine façon aussi à travailler ou à s'opposer à des gens du Rassemblement National,
02:19y compris localement dans l'heure où il a été confronté à une montée du Rassemblement National.
02:24Donc lui, il sait exactement quel est le parcours de ces gens, leur histoire, leur implantation électorale
02:29et les raisons pour lesquelles aussi il prospère dans le pays.
02:31Donc il ne les regarde pas avec, je dirais, un prisme strictement idéologique,
02:35comme ça a pu être le cas de Michel Barnier qui a été nourri au cordon sanitaire, ou de François Bayrou.
02:41Et puis il y a un lien personnel avec Sébastien Lecornu, puisqu'il a reçu Jordan Bardella à l'hôtel de Brienne.
02:46Il a dîné avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.
02:49Et donc il n'a pas cette espèce d'aversion qui fait que le Rassemblement National,
02:54intuitivement considère qu'il est discrédité aux yeux de ce dirigeant.
02:59Donc, je ne dis pas que ça va faire la maille, mais je dis que dans cette nuance-là,
03:04elle est quand même intéressante parce que ça n'est pas le même traitement qui a été réservé
03:07ni à Michel Barnier, ni à François Bayrou.
03:09Mais ça n'en fait pas non plus un officier de liaison,
03:11comme il y avait ce visuel de LFI hier immédiatement avec le RN.
03:15Évidemment non.
03:16Jérôme Fourquet.
03:17Non, non, et surtout s'il s'agit aussi d'essayer d'obtenir la non-censure de la part des socialistes.
03:25À un moment, ça ne marche pas.
03:27Si on va prendre une image qui n'est pas du tout politologique,
03:31je ne sais pas si vous avez déjà essayé de fermer un tupperware avec un couvert qui est trop court.
03:36Quand vous fermez d'un côté, ça se rouvre de l'autre et inversement.
03:39Et donc là, on est exactement dans cette situation-là.
03:43Donc on peut nous parler de rupture, etc.
03:44Et j'ajoute aussi, il y a quand même cette contrainte budgétaire.
03:49On n'en a pas parlé ce soir.
03:51Mais on va en parler.
03:51On va en parler dans un instant.
03:52Et ça me fait une bonne transition, 19h43.
03:54Merci, je vais vous en aîtrer plus souvent,
03:56parce que c'est rare quand même qu'on ait des bonnes transitions avec les invités.
03:58Tous les jours, de 7h à 9h, vous retrouvez toute l'équipe d'Europe 1 Matin.
04:02Dimitri Pavlenko, Anissa Haddadi, Olivier Delagarde, Sonia Mabrouk, Vincent Hervoy,
04:05toutes les signatures d'Europe 1, Vincent Trémolet-Devillère, Laurent Tessier,
04:09Catherine Ney et l'ensemble de la rédaction.
04:11Europe 1 Matin, c'est de 7h à 9h, tous les jours sur Europe 1, la Radio Libre.
04:15Et nous, on revient dans Europe 1, soir, dans un instant,
04:18avec notre invité Jérôme Fourquet, à tout de suite.
04:20Toujours avec lui aux altères du Figaro,
04:22Antonin André du JDD,
04:23et le directeur de l'opinion à IFOP,
04:26Jérôme Fourquet,
04:27qui a écrit son dernier livre,
04:30Métamorphose française.
04:31Vous parliez, à juste titre, juste avant la pause publicitaire,
04:34Jérôme Fourquet, du budget.
04:36Que va changer Sébastien Lecornu au budget ?
04:39On est à une dette de 3 345 milliards,
04:44on est à un remboursement de la dette de près de 70 milliards,
04:47et ça va sans doute être 100 milliards en 2029,
04:52d'après les économistes.
04:53on est devant une note,
04:56sans doute une dégradation de la note française,
04:59par l'agence Fitch vendredi,
05:01donc après-demain,
05:02on est à 1 700 milliards d'euros de dépenses,
05:06et ça augmente chaque année pour la dépense publique,
05:09on est à 1 000 milliards rien que pour la dépense sociale.
05:12M. Lecornu arrive,
05:14M. Bayrou parlait de l'Himalaya,
05:16je crois qu'en même au-delà de l'Himalaya,
05:17qu'est-ce qu'il peut bien faire M. Lecornu ?
05:19Alors, sans doute déjà,
05:21remiser la proposition de suppression des 2 jours fériés,
05:26qui avait cristallisé énormément de mécontentements,
05:29une fois qu'on aura fait ça,
05:32il faut s'attaquer au gros sujet.
05:35Alors, c'est un gros sujet,
05:37parce que le nœud gordien,
05:38dans toute l'économie, on le sait,
05:40c'est la valeur travail,
05:42et si on remet les gens au travail,
05:43que ce soit par l'intervenir des 2 jours fériés
05:45ou par l'allongement de la durée hebdomadaire,
05:48et plusieurs économistes le disent,
05:50il faut sortir des 35 heures,
05:52et M. Gattaz, dans un dernier livre,
05:54dit qu'il faut remettre les Français à 40 heures,
05:57comme c'est le cas dans d'autres pays d'Europe,
05:58est-ce que ça, on peut le faire,
06:00ou est-ce que l'opinion dont vous êtes,
06:02j'allais dire, non pas le censeur,
06:03mais l'observateur en chef,
06:05est prête à travailler 40 heures par semaine,
06:08alors que, en fait, dans les faits,
06:09il y a beaucoup de gens qui travaillent déjà 40 heures ?
06:12Alors, ça dépendra des catégories de la population,
06:16ça dépendra aussi des modalités de cette mesure,
06:20est-ce que c'est 40 heures payées 40 ?
06:22Est-ce qu'il y a des heures supplémentaires ou pas ?
06:25On peut aussi rappeler à M. Gattaz
06:28le bilan du patronat français en termes d'emploi des seniors,
06:33parce que faire travailler davantage les Français,
06:35c'est aussi peut-être...
06:37C'est une spécificité française,
06:39d'ailleurs, il y a plein de pays d'Europe
06:40où, quand on a 55 ans,
06:41il n'y a aucun problème pour retrouver un boulot.
06:43Il y a peut-être une dimension qui est
06:44dans la notion de maîtrise des dépenses budgétaires.
06:48D'abord, on peut sans doute avoir une courbe
06:49qui soit un peu moins forte de réduction des déficits.
06:52Ensuite, il faut bien entendre,
06:54enfin, ce qui me semble important,
06:56c'est qu'on parle aux Français
06:56de juste répartition des efforts.
06:58En gros, on ne leur offre comme horizon
07:00qu'une juste répartition des sacrifices,
07:02de la souffrance et de la douleur.
07:04Est-ce qu'il n'y a pas une voie
07:06pour faire en sorte qu'on puisse,
07:07vous parliez de travailler davantage,
07:09les Français ne sont pas forcément cons
07:11de travailler davantage
07:11s'ils sont bien rémunérés,
07:13voire s'ils sont plus rémunérés ?
07:14Je vous suis là-dessus.
07:15Est-ce qu'il n'y a pas une façon
07:16de trouver un chemin
07:17où on réduise un peu moins les déficits,
07:19où on fasse plus d'efforts d'économie
07:21du point de vue des dépenses de l'État,
07:23où on négocie une contribution
07:25des hauts revenus peut-être temporaire,
07:27transitoire,
07:28comme ça avait été fait
07:29dans le budget de Michel Barnier,
07:30qui ne soit pas la taxe Zuckman,
07:31qui est un non-sens économique,
07:33mais qui soit quand même symboliquement...
07:34Ce qui est stigmatisant surtout.
07:35Oui, mais qui symboliquement
07:37donne quand même le sentiment aux gens
07:38et dire aux gens,
07:39vous allez travailler plus,
07:40mais vous allez gagner plus.
07:41Et ce sera du pouvoir d'achat supplémentaire.
07:43Est-ce qu'il n'y a pas un chemin
07:43à trouver dans cette nuance-là ?
07:45Parce que tant qu'on ne promet aux gens
07:47que de répartir les efforts,
07:49c'est un discours, si vous voulez,
07:50que personne ne peut entendre.
07:51Alors, répartir les efforts,
07:53c'est ce qui a été annoncé jusqu'à maintenant,
07:55sans qu'on s'attaque vraiment
07:57à la dépense publique
08:00et aux millefeuilles territoriales
08:03et aux doublons.
08:04Et donc, beaucoup de Français se disent,
08:07en fait, si l'État, à chaque fois,
08:09si l'État commençait à balayer devant sa porte,
08:12et donc, on est dans une situation,
08:13là aussi, qui est totalement bloquée,
08:15et dans des situations bloquées,
08:17vous regardez toujours,
08:18avant de faire un pas en avant,
08:19si quelqu'un, avant vous,
08:20a fait le premier pas.
08:22Et éventuellement, là, vous acceptez.
08:23Sinon, on va dire,
08:24mais pourquoi, moi,
08:25on va me demander l'effort
08:25alors que les autres ne le font pas ?
08:27Et donc, il y a aussi
08:28cette question de l'exemplarité,
08:29alors à la fois sur les très hauts patrimoines
08:30ou les très hauts revenus,
08:32mais également aussi,
08:33politiquement, c'est important
08:34dans la période actuelle,
08:35aussi sur le statut des élus,
08:38et peut-être aussi,
08:40alors ça peut paraître cosmétique
08:41et un peu gadget ou démago,
08:42mais sur le train de vie de l'État.
08:45Et notamment,
08:46des sommets de l'État,
08:47parce que ça revient
08:47quand même sans cesse.
08:49On a toujours dit
08:50que c'était peanuts,
08:50le train de vie de l'État.
08:52Oui, on est dans le symbole.
08:53Et Gattas, dans son dernier livre,
08:55chiffre même à 2700 milliards,
08:57l'ensemble du patrimoine immobilier
08:59de l'État.
09:00Je ne suis pas là
09:01pour mettre les ministres
09:01dans des algécos,
09:02mais en attendant,
09:03c'est vrai que parfois
09:04les dorures et les lambris
09:05se sont montonnés.
09:07Et nous-mêmes,
09:07on renonce
09:08à tel ou tel avantage
09:11et voilà l'écho
09:13qu'on apporte.
09:14Pour les pays du Nord,
09:15les élus payent leur note de frais,
09:16ils payent leur repas,
09:17ils ne sont pas effrayés.
09:18Ils payent leur repas.
09:19Alors, c'est pas la même culture,
09:20mais ils doivent justifier
09:22chaque dépense
09:22et on ne paye pas
09:23le loyer des ministres,
09:25y compris quand ils sont en province.
09:26Et quand ils sont à la retraite,
09:27et quand ils sont à la retraite.
09:29Donc, effectivement,
09:30il y a peut-être
09:30une petite révolution à insuffler
09:32qui ne serait pas forcément
09:34uniquement démagogique,
09:35d'ailleurs,
09:35qui serait aussi...
09:35Symbolique.
09:36Oui, et puis de bonne gestion.
09:37Mais on ne trouvera pas
09:383 400 milliards.
09:39Effectivement,
09:40mais c'est vrai que ce qui a beaucoup
09:41frappé François Bayrou
09:41dans ces derniers jours à Matignon,
09:43c'est quand il a ouvert
09:43une adresse mail
09:44pour que les Français
09:44puissent lui écrire.
09:46Énormément de mails
09:47portaient exactement
09:48sur ce sujet-là,
09:48sur les avantages français
09:50qui, à tort,
09:51dans certains cas
09:51et à raison dans d'autres cas,
09:53imaginent des avantages
09:55mirobolants
09:55pour les anciens premiers ministres
09:57et les anciens ministres
09:57et les parlementaires.
09:58C'est quand même pas
09:59Jacques Iberoyer
09:59dans Nul part ailleurs.
10:00C'est-à-dire,
10:01c'est-à-dire,
10:01c'est-à-dire,
10:01c'est-à-dire,
10:01c'est-à-dire,
10:02normalement versé
10:03aux archives nationales.
10:04C'est possible, ça.
10:04Normalement.
10:05Avec le cahier de doléance
10:06des gilets jaunes
10:06dans le même hangar
10:07qui doit coûter...
10:09Oui, très long.
10:10Très long.
10:10On a loué un hangar en plus
10:13parce qu'il n'y avait pas assez.
10:14Parce qu'il était vrai
10:15que l'autre question
10:16qui se pose sur le budget
10:16et qui rejoint
10:18la notion de rupture
10:19que vous évoquiez, Pierre,
10:20c'est de savoir
10:21est-ce que la rupture
10:22va aller jusqu'à amender
10:24l'héritage économique
10:25d'Emmanuel Macron ?
10:26Ça, c'est la question centrale.
10:27C'est-à-dire,
10:28est-ce que, oui ou non,
10:28il va être contraint
10:30de lâcher sur un aspect ?
10:32Alors, est-ce que c'est
10:32la taxation des revenus,
10:34la flat tax
10:34ou ce genre de choses ?
10:36La politique de l'offre,
10:37ça paraît quand même
10:38très compliqué.
10:39Mais il y a à l'évidence
10:40dans ce que,
10:41en tout cas,
10:42de ce que dit
10:43Sébastien Lecornu
10:44et ce qui tiendra parole,
10:45c'est qu'on va changer
10:46sur le fond
10:46et il y aura des ruptures
10:47sur le fond.
10:48On attend de voir.
10:49Et c'est un mouvement
10:50qui, à l'intérieur,
10:52dans les troupes présidentielles,
10:53les troupes macronistes,
10:54il y a désormais,
10:56pas un accord,
10:57mais quelque chose
10:57se dessine pour bouger
10:58sur la fameuse politique
11:00de l'offre
11:00qui, avant,
11:01était un tabou absolu
11:02pour le président
11:03et pour cette...
11:03Dernier mot, Jérôme Fourquet.
11:04Oui, on disait tout à l'heure
11:05que le chronomètre
11:06était enclenché
11:07pour les oppositions,
11:09mais ça vaut aussi
11:09pour le camp présidentiel.
11:10C'est-à-dire que Gabriel Attal
11:12et Édouard Philippe
11:13se disent
11:13à quel moment
11:14on saute du train
11:14et dans quelles conditions
11:15et comment nous,
11:16on arrive à,
11:18comme Nicolas Sarkozy
11:19l'avait fait,
11:20incarner une forme de rupture
11:21par rapport à cet héritage.
11:24Et c'est la dissolution,
11:24c'est eux qui sont ratiboisés
11:25et vos souhaits.
11:26Merci beaucoup.
11:27Merci Jérôme Fourquet.
11:28Merci à vous.
11:28Vous revenez quand vous voulez.
11:30Merci à votre invitation.
11:30Et Antonin André
11:31et Muzaltère,
11:32vous allez les retrouver,
11:33bien sûr,
11:33dans un repassoir.
11:35Chaque semaine,
11:36dans un instant,
11:36le journal de 20h
11:37avec un bilan
11:38peut-être d'ailleurs
11:40updaté,
11:40comme on dit en bon français,
11:42du blocage d'aujourd'hui
11:44et à 20h10
11:45pour commenter l'actualité également,
11:47le député LFI,
11:48Antoine Léomant.
11:48Restez avec nous sur ordre.
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