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  • il y a 2 mois

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00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1
00:0811h41, de retour dans Punchline sur CNews et Europe 1, avec Camille Pascal qui nous a rejoint, écrivain, bonsoir.
00:16Bonsoir Laurence.
00:16Camille, ancien conseiller aussi Nicolas Sarkozy, on l'évoquera, parce que vous étiez hier au POT, qui a été organisé par Nicolas Sarkozy pour ses collaborateurs.
00:25Par ses collaborateurs, pour Nicolas Sarkozy.
00:27Voilà, c'est l'inverse, mais en tout cas vous y étiez, vous nous avez raconté les coulisses.
00:30Peut-être un mot de la situation dans laquelle nous nous trouvons, peu glorieuse pour ce pays, ce grand pays qu'est la France.
00:35Écoutons peut-être juste Jean-Pierre Raffarin, qui était notre invité cette semaine, sur le fait d'avoir une présidentielle anticipée sur la solidité des institutions.
00:44Le raisonnement d'Edouard Philippe n'est pas un raisonnement faux politiquement.
00:48On a besoin de l'expression du peuple pour que le peuple tranche.
00:51Mais il faut qu'il tranche, non pas dans l'émiettement, comme il peut le faire avec des élections législatives,
00:57mais plutôt dans le rassemblement avec des élections présidentielles.
01:01C'est donc plutôt comme ça que je vois l'avenir.
01:03Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, Camille Pascal ?
01:05Élections présidentielles anticipées, oui ou non ?
01:08Écoutez, moi j'ai d'abord une pensée émue pour le Duc de Mortemart.
01:11Oui ?
01:12Dernier ministre, président du conseil de Charles X, dont on s'est beaucoup moqué,
01:18et dont le... j'ai regardé, puisque je me suis occupé un peu de cette affaire, dont le gouvernement a duré deux heures de plus.
01:26Très bien !
01:26Après ça s'est mal terminé pour tout le monde, sauf pour Louis-Philippe qui a ramassé...
01:32Voilà, bon ça c'était pour plaisanter, encore que, il y a des héros de l'histoire comme ça qu'on oublie,
01:38et puis surtout il y a des redites très amusantes.
01:42C'est un peu complexe là quand même.
01:43Alors là, le Raffarin, le Premier ministre a raison, c'est vrai que si on veut un résultat vraiment tranché,
01:55c'est l'élection présidentielle ou le référendum.
01:56Alors, quoique le référendum, les Français ne répondent jamais à la question qu'ils auraient posée.
02:03Je crois avoir dit sur ce plateau d'ailleurs que si on leur demandait de supprimer les impôts,
02:08et que ça venait aujourd'hui, ils répondraient non.
02:11Non mais en l'occurrence...
02:12Ah oui ? Même si on leur posait cette question-là ?
02:14Voulez-vous supprimer les impôts ?
02:15Oui, non.
02:16D'accord, ok.
02:17Voilà, j'en suis convaincu.
02:19Ou est-ce que vous voulez la semaine des... je ne sais pas quoi...
02:2232 heures.
02:22Les 32 heures et demie, ils diraient non.
02:25Donc, je suis d'accord avec lui.
02:28Après, je suis désolé, mais dans les deux cas, la décision constitutionnellement ne relève que du président de la République.
02:36J'ai été un peu étonné.
02:38Alors, c'est peut-être l'émotion qui a fait que sa langue a fourché,
02:40mais si mes souvenirs sont bons, et sur un plateau de ce service public, avec lequel vous êtes aujourd'hui dans les meilleurs termes,
02:51dont j'ai appartenu, donc...
02:54Mais, le premier ministre actuel, le démissionnaire, parce que ça, ça va très vite, a dit cette phrase étonnante...
03:02Il a dit...
03:03Vous me reprenez si je me trompe, je crois l'avoir encore vérifié là, en venant dans le taxi.
03:09Il a dit cette phrase étonnante, il a dit...
03:11J'ai pu assurer au président de la République que la dissolution s'éloignait,
03:21parce qu'il n'y aurait pas de majorité pour une dissolution à l'Assemblée.
03:26Alors là, je me suis dit, là, quand même, c'est que vraiment, il n'a pas dormi,
03:29parce que, pardon, mais celui qui décide si la dissolution est tout près, très loin, ou n'existe pas,
03:40c'est le président de la République.
03:41Et ce n'est certainement pas les parlementaires qui vont décider de se dissoudre.
03:46Donc, je n'ai pas très bien compris, mais voilà.
03:48Il voulait dire que les gens qu'il a reçus n'ont pas envie d'être dissous.
03:52Oui, alors ça, peut-être qu'il aurait pu économiser son temps et faire autre chose, parce que c'était évident.
03:58Non, les parlementaires, ils aiment assez peu les dissolutions.
04:00Mais les socialistes ou l'air ?
04:02Vous avez évoqué quelque chose dont on parle assez peu, un référendum.
04:06Quelle serait la question ?
04:07Justement, la question, c'est...
04:09Je ne sais pas, donc c'est pour ça que...
04:13Non, mais je n'en sais rien, moi.
04:15Bon, alors, ça va donner quoi ?
04:16Un Premier ministre de gauche, M. Borloo ?
04:18Quels sont vos pronostics, Camille Pascal ?
04:20Oh, écoutez, je me suis souvent trouvé sur ce plateau.
04:22Je vous prends un témoin.
04:23Et vous pouvez persévérer.
04:26Notamment récemment.
04:27Enfin, vous savez bien que les raisonnements, ce qui est intéressant, ce n'est pas leur pertinence, c'est leur virtuosité.
04:33Bon, donc, là-dessus, je dois pouvoir, comment dire, penser plusieurs choses en même temps.
04:39Donc, il n'y a pas que le président qui est omniscient.
04:42Et donc, je plaisante.
04:45Écoutez, j'en sais rien.
04:46Ma conviction, c'est qu'on va vers une reconduction de M. Lecornu.
04:55D'abord, on sait que c'était le choix du président de la République dès avant l'auto-nomination de François Bayrou.
05:03Au fond, là, il est installé, il voit les gens.
05:08Son discours de politique générale est prêt.
05:11Et bon, après, moi, il me semble...
05:14Vous avez déposé lundi ?
05:15Oui, c'est le budget.
05:17Et moi, il me semble quand même que...
05:19D'abord, un premier ministre socialiste élégant, on va dire ça comme ça, vous voyez à peu près à qui je pense,
05:27qui va chez le même tailleur que moi...
05:30C'est ce que j'appelle, moi, le socialisme à visage humain.
05:35Et donc, bon, il ne peut pas tenir.
05:40Il ne peut pas tenir.
05:41Tout à fait, l'ERN a dit...
05:43Moi, je regarde ces news, donc parfois BFM et parfois LCM, c'est plus rare.
05:50Je me dis, Retailleau ne pourra pas l'accepter.
05:56Il ne voulait pas déjà de Bruno Le Maire.
05:58Alors, bon, est-ce qu'il veut de Cazeneuve ?
06:00Il se craint que...
06:01Donc, moi, comme ça, si ce n'était pas le corps nu, la dernière cartouche,
06:09je me répète, parce que je crois l'avoir dit ici, c'est très certainement le gouvernement technique.
06:15En plus, avec des figures inconnues que personne ne peut détester.
06:18En tout cas...
06:18Est-ce qu'il y a une fatalité par rapport à la dissolution ?
06:23Est-ce qu'on n'est pas simplement en train de repousser l'échéance qui devra de toute façon s'imposer ?
06:29C'est probable.
06:30Moi, j'ai une...
06:32Alors, vraiment, ayant un peu quand même traîné mes guêtres dans cet univers,
06:39je me suis fait, moi, une maxime, c'est que...
06:41Et celle-là, vous amusez parce qu'elle ne dit rien.
06:44C'est que...
06:45En politique, ce qui est prévu n'arrive jamais et l'imprévisible est toujours certain.
06:52Quand vous avez ça, vous pouvez gouverner.
06:54Bon.
06:55Donc, ça ne nous avance pas beaucoup, mais c'est très virtuose.
06:59On parle un petit peu, Éric, de ce qui s'est passé.
07:03Vous avez encore une question d'actualité ?
07:05Non, mais simplement, on fait comme s'il ne se passait rien pendant qu'on attend.
07:08Mais la dissolution commence à avoir un prix quand même exorbitant.
07:12On parle de la montée des taux d'intérêt, la dégradation de l'image de la France à l'intérêt national.
07:17Ce n'est pas comme s'il ne se passait rien, on était dans un univers déconnecté.
07:20Toute politique a son prix.
07:24Et tout choix politique a son prix.
07:25Celui-ci est lourd.
07:28Après.
07:29Camille Pascal, hier, vous étiez donc au pot d'au revoir de Nicolas Sarkozy.
07:34Ce n'est pas comme ça qu'il l'a présenté.
07:36Non, non, mais vous m'avez dit que c'est les collaborateurs qui l'ont organisé pour lui, déjà.
07:38Donc, ce n'est pas lui qui...
07:39En fait, ça faisait suite à la tribune.
07:42Certains d'entre nous avons signé dans le Figaro.
07:44Pour dire...
07:46Qui disait quoi, cette tribune, rappelez-nous ?
07:47Qui se voulait...
07:49Qui disait, écoutez, voilà, l'homme que l'on condamne, ce n'est pas celui avec lequel on a travaillé.
07:56C'est un homme trop prudent, qui a des défauts, on les a tous essuyés,
08:01mais qui ne se serait jamais embarqué dans cette histoire-là.
08:05C'était aussi, je pense, et d'ailleurs le Président l'a dit,
08:08pour tous ceux qui ont collaboré à la campagne 2007,
08:13ce jugement condamne Nicolas Sarkozy, je ne m'exprimerai pas là-dessus,
08:18mais il condamne Nicolas Sarkozy, mais il donne quand même un blanc-seing à la campagne.
08:23Puisqu'il dit qu'il n'y a pas eu un sou d'argent libyen dans la campagne.
08:29Donc, je crois que ça a été un grand soulagement pour tous ceux, moi je n'y étais pas,
08:32pour tous ceux qui se sont engagés dans cette campagne.
08:36Je pense notamment à Emmanuel Mignon, qui a porté cette campagne, qui a porté ce projet,
08:42et qui portait cette accusation comme une croix depuis 13 ans.
08:48Et c'est pour ça d'ailleurs, et pour le Président, et pour elle,
08:50que j'ai voulu signer cette tribune, parce qu'au fond, ça l'est des douanes.
08:55Et ça, c'était important.
08:56Sur l'état d'esprit de Nicolas Sarkozy.
08:58Bon, écoutez, moi je suis arrivé avec, je vais être très très franc, je suis arrivé...
09:04En réalité, quand la condamnation est tombée, je dois avouer que j'ai pris ça avec peut-être une distance coupable.
09:14Pourquoi ? Parce que, moi, vous connaissez mon attachement pour le Président,
09:17ce n'est pas un mystère, j'en ai fait un livre.
09:21Mais, je suis les péripéties judiciaires depuis maintenant 12 ans, 13 ans.
09:29Donc, on a tout eu, les mises en examen, les sorties de nuit avec les voitures,
09:36les gardes à vue, les procès, etc.
09:39Je ne faisais pas d'illusion sur le délire.
09:42Donc, je l'ai pris.
09:44Bon, pas avec distance, mais en disant, bon, de toute façon, c'est le calvaire continu.
09:48Et c'est hier que j'étais quand même très très mal à l'aise d'aller le rencontrer,
09:54de le voir, sachant qu'il était un homme condamné,
09:57et condamné à la prison, et sans échappatoire.
10:01Eh bien, écoutez, il est arrivé, et ça a fini, c'était un meeting.
10:04C'était incroyable.
10:06L'énergie, la solidité, la force de cet homme est incroyable.
10:10Camille Pascal, on est en direct sur CNews et sur Europe 1
10:14avec cette image d'Emmanuel Macron et de Brigitte Macron
10:16qui arrivent au Panthéon pour, évidemment, la cérémonie de panthéonisation de Robert Badinter.
10:22Il salue les militaires sur place.
10:25Robert Badinter, évidemment, le garde des Sceaux qui a porté l'abolition de la peine de mort.
10:31Quelle trace l'estime dans l'histoire pour vous, Pascal ?
10:35L'abolition de la peine de mort, ce n'est pas mince.
10:37Vous savez, on parlait de Nicolas Sarkozy.
10:41On a souvent parlé ensemble de cette décision.
10:46Et il m'a toujours dit, Camille, j'ai une reconnaissance sans limite
10:50pour Robert Badinter et François Mitterrand sur cette question.
10:54Il faut oublier que c'est François Mitterrand qui portait la proposition.
10:56Parce qu'au fond, ils ont, à part les interventions militaires,
11:04ils m'ont enlevé ce poids de la grâce présidentielle.
11:08Qui est que pour toute condamnation à mort, il y avait évidemment une demande de grâce
11:12et que le président de la République, en son âme et conscience,
11:17devait, au fond, donner la mort ou sauver quelqu'un.
11:21Et il me dit, ça, c'est ce qu'il peut y avoir de pire.
11:24On écoute juste la Marseillaise.
11:25On écoute la Marseillaise.
11:26Il faut se poser.
11:26La Marseillaise.
11:27La Marseillaise.
11:28On écoute la Marseillaise.
11:29La Marseillaise.
11:30La Marseillaise.
11:33Il faut le faire.
11:35...
12:04Voilà pour cette Marseillaise avec le Président Macron qui va entrer au Panthéon pour cette cérémonie en hommage de Robert Badinter.
12:26Il continue à passer évidemment les troupes en revue, il s'avance vers le Panthéon.
12:32J'avoue que ça me fait du bien de voir ces images, dans le temps de la Marseillaise, dans ces temps troublés, de se dire qu'il y a une armée déjà, une armée, et nos institutions sont encore là quand même.
12:44Même si tout est tombé, oui, et là grâce au ciel, oui, et le Président aussi, il y a un Président toujours, et c'est une cérémonie pour un homme qui a fait une chose, voilà, enfin le Président Mitterrand, et voilà, a délivré le pays de ce mal.
13:00Donc c'est un moment où on peut avoir une commission, une communion, pardon, pour quelque chose qui nous soulève l'esprit, l'âme, et voilà, et on a une gratitude envers ceux qui ont permis que cette chose-là, l'abolition de la paix de ne mort, oui.
13:18Et c'est vrai que Robert Badinter est une icône de notre époque.
13:23Parce qu'on en a ri dans les années 30 avec Fernand L, un tout condamné à mort aura la tête tranchée, c'était quand même ça.
13:30C'était la guillotine.
13:31C'était la guillotine.
13:32Et il a fait contre l'opinion publique.
13:34Oui, alors on est une société très paradoxale parce que, en pensant à la panthéonisation de Badinter, donc Badinter, qu'est-ce qu'il a décidé ?
13:45Il a décidé que personne, au fond, ne pouvait décider de la mort de quelqu'un, sauf pour la guerre.
13:53Et dans le même temps, notre société n'attend qu'une chose, c'est l'euthanasie.
13:56Alors, je suis un peu perturbé, vous voyez, parce que l'euthanasie, on va demander à Thierry de donner la mort à quelqu'un d'autre.
14:05Alors, vous serez d'accord.
14:07Et donc, on a quand même une relation à la mort dans cette société assez étrange.
14:11Bien sûr, mais avec cette cérémonie quand même qui asséner un tout petit peu.
14:15Moi, personnellement, elle me fait du bien.
14:18Espérons que nous n'aurons pas...
14:19Il y a une forme de sacré laïque, c'est quand même du bien de voir une forme de sacré laïque, de sacré républicain.
14:24Moi, je crois beaucoup.
14:25Et on voit M. Lecornu, maintenant, à côté d'Emmanuel Macron.
14:29Oui.
14:30Après, ce sont aussi des images qui sonnent en décalage assez profond avec la réalité de la vie politique du moment.
14:38Je veux bien, oui, c'est des célébrations, il faut commémorer et c'est important.
14:43Mais c'est vrai qu'on a un président de la République qui est aussi extrêmement fragile.
14:47Il n'a jamais été aussi bas dans les enquêtes d'opinion.
14:50Un premier ministre démissionnaire dont on ne sait pas très bien s'il sera là encore demain.
14:53Et avec un champ d'incertitude qui est devant nous.
14:56Merci.
14:57Merci.
14:58Merci.
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