L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy estime, ce samedi 27 septembre dans le Journal du Dimanche, que "toutes les limites de l'État de droit ont été violées" après sa condamnation à cinq ans de prison avec mandat de dépôt et exécution provisoire.
00:00– Alors moi j'ai été surpris par la qualité de l'articulation du jugement, j'ai lu les 380 pages et je peux vous dire que sur les flux financiers, il y a une démonstration qui est étonnante, maintenant ça n'atteint en rien la présomption d'innocence, je vous rejoins tout à fait sur le sujet de l'exécution provisoire qui est en général motivé par un problème, une question de réitération et de risque de réitération,
00:27M. Kadhafi étant décédé, je vois mal où est le risque de réitération de la part des différents acteurs.
00:33– Donc là vous avez des réserves sur cette exécution provisoire ?
00:36– En droit j'ai des réserves, mais vous savez ces réserves elles sont exprimées depuis longtemps par le barreau, il y a une justice du quotidien qui frappe les gens d'exécution provisoire sur laquelle le législateur, dont le camp de M. Sarkozy, a toujours refusé de se pencher,
00:51de même que le flou juridique qui entoure le délit d'association de malfaiteurs, qui est un délit fourre-tout.
00:56Et effectivement, là où je rejoins la démonstration, quelque chose d'un peu cruel, si vous voulez le délibérer, a duré plus de 4 heures.
01:04Nicolas Sarkozy, je pense, il fait allusion, il commence par être relaxé des trois principaux chefs de prévention.
01:12Donc il s'attend légitimement, pas forcément à une relaxe générale, mais à une décision clémente.
01:19Et donc il y a quelque chose de presque cruel.
01:21– Ça pouvait indiquer une décision clémente ?
01:24– Oui, si vous voulez, quand vous êtes poursuivi, quand on vous reproche quatre faits fautifs,
01:29et qu'on vous dit que vous n'avez commis aucune faute sur les trois premiers,
01:33vous vous dites que quand bien même on vous reconnaît très fautifs sur le quatrième,
01:37la peine qui vous sera infligée ne sera pas forcément la plus sévère.
01:40Et là, non seulement la peine est extrêmement sévère, mais en plus elle est assortie de l'exécution provisoire,
01:47non pas au nom de l'ordre public, mais au nom de l'exceptionnelle gravité,
01:51c'est-à-dire que futur président de la République, garant de l'indépendance,
01:55et donc si vous voulez, il y a une notion sur laquelle on pourra revenir si vous le souhaitez,
01:59qui est presque d'ordre public, moral et démocratique, qui est contestable juridiquement.
Écris le tout premier commentaire