00:00BFM Bourses, vos placements, nos conseils sur BFM Business.
00:06Et chaque lundi, le portefeuille BFM Responsable, ce portefeuille d'une vingtaine de valeurs,
00:10toutes, toutes, éligibles aux critères ESG, tels que nos trois experts les perçoivent.
00:15Et Frédéric Crozier nous rejoint, il est l'un d'eux, maître expert Frédéric pour Mirabeau, bonjour.
00:19Bonjour messieurs.
00:20Bienvenue, c'est vrai, vous êtes l'archevêque de ce portefeuille, en tout cas le chef d'orchestre.
00:24Je préférais être l'archevêque que l'archevêque, je ne sais pas pourquoi je...
00:28Voilà, et c'est vrai que désormais on est à vingt valeurs qui composent ce portefeuille.
00:32Régulièrement il y a des arbitrages, des sortants, des entrants.
00:35Là sur la semaine écoulée en garde la perf, elle est moyenne.
00:38On a gagné sur la semaine écoulée 0,5%, c'est trois fois moins bien que l'Eurostock 50.
00:42Il y a un facteur X, il y a un facteur X dans le portefeuille et c'est une valeur qui s'appelle ASML,
00:48qui fait partie du portefeuille, qui aujourd'hui est la plus grosse capitalisation boursière européenne.
00:54Et donc quand une valeur gagne 15% mécaniquement et le poids qu'elle a dans l'Eurostock,
01:01pour le coup c'est un peu difficile de tenir la cadence, donc elle a fait un parcours exceptionnel.
01:07On en a profité parce que c'est une valeur du portefeuille, maintenant on n'a pas la pondération dans l'indice européen.
01:13Ce qui est assez amusant c'est qu'on a vu par exemple les Soitec, les ST Microelectronics réagir favorablement,
01:19parce que ce gain est justement issu de cette annonce de l'investissement d'NVIDIA chez Intel.
01:25C'est peut-être aussi la preuve que, quel que soit le nom qu'on ait, le plus ronflant possible dans le domaine des semi-conducteurs,
01:35on a besoin d'ASML derrière ?
01:37Alors, il y a une histoire assez spécifique entre Intel et NVIDIA, et ASML.
01:45Intel a acheté la première machine produite par ASML qui produit des semi-conducteurs,
01:52alors la génération des 2 nanomètres, en gros c'est ce qui va équiper demain vos téléphones,
01:57donc on est dans l'ultra petit.
01:59Juste pour information, on est aujourd'hui sur des machines lithographiques,
02:02ça coûte 400 millions de dollars, et c'est la taille d'un bussin impérial.
02:06Il faut la transporter avec des avions cargo.
02:08Donc Intel qui a acquis ces 2 machines, il ne savait pas très bien quoi en faire,
02:12parce qu'on était sur une absence de saut générationnel chez Apple par exemple,
02:17et donc on se trouvait avec des machines payées quand même 400 millions,
02:19sur lesquelles il n'y avait pas encore de débouchés.
02:21Les débouchés semblent arriver, ces machines-là ont quand même une particularité,
02:25c'est qu'on arrive peut-être dans la limite de ce que l'humain peut imaginer produire.
02:31Pourquoi ? Parce que lorsque vous êtes à 2 nanomètres, vous êtes à 2 encablures de l'ultra petit,
02:37de l'atome de carbone.
02:38Donc aujourd'hui on est capable de graver à haute densité de production des semi-conducteurs
02:44qui sont de la taille d'un atome de carbone.
02:46Donc on n'ira pas forcément beaucoup plus loin.
02:50Alors on dit ça aujourd'hui, peut-être qu'on aura autre chose demain,
02:53mais on est dans ce qui se fait de mieux.
02:55Le fait que Nvidia consolide finalement la position d'Intel,
03:01conforte l'idée qu'ASML aujourd'hui a un marché et un client très important
03:06qui va se renforcer et donc continuer à produire ces machines aujourd'hui
03:10qui coûtent 400 millions de pièces et qui va pouvoir rentabiliser les investissements qu'ils ont fait.
03:15Donc le potentiel d'ASML aujourd'hui en étant quasiment seul sur le marché
03:19est assez unique et en termes de profitabilité,
03:23ils ont prévu d'en vendre quand même quelques dizaines à 400 millions de dollars pièces.
03:28Vous voyez tout de suite le seuil de rentabilité.
03:30On garde surtout, on garde précieusement ce titre en portefeuille.
03:32Oui, on aura des aléas avec une baisse du Nasdaq et autres.
03:35On pourrait avoir une contraction des cours,
03:36mais globalement l'histoire est quand même assez favorable avec un petit facteur X.
03:41En plus aussi, c'est sur la mémoire, ce qu'on appelle la drame,
03:44qui est en train de repartir.
03:45Donc tous les facteurs porteurs pour ASML,
03:48que ce soit le semi-conditeur ou la mémoire,
03:50sont en train de se remettre en forte croissance sur les années à venir,
03:53sachant qu'on a eu plutôt une stagnation de ce marché-là ces deux dernières années.
03:56Bon, une autre valeur forte de ce portefeuille FM responsable,
04:00depuis que vous avez choisi de l'intégrer,
04:02Bruno Cotinelli, ça continue.
04:04Sur la semaine écoulée, encore 6% de hausse.
04:06L'ultra-lux, vous allez dire, oui, mais même Kering a beaucoup progressé depuis quelques semaines.
04:09Enfin, tout le luxe progresse désormais ?
04:11Il y a Ferrari aussi, donc on a l'ultra-lux qui progresse.
04:15Effectivement, ces entreprises à haute capacité,
04:18de pricing power, capacité d'augmenter les prix,
04:21quoi qu'il arrive, quelle que soit la conjoncture,
04:24Brunello fait partie de ces rares valeurs aujourd'hui qui ont cette capacité.
04:27Alors, la différence, vous parliez de Kering,
04:30Brunello, les derniers chiffres, c'est 10% de croissance.
04:32Dans un monde qui ralentit, soi-disant,
04:34avec une Chine qui se contracte et autres sur le domaine du luxe,
04:37vous avez une société qui, aujourd'hui, a une croissance pérenne à deux chiffres.
04:40Ils ne sont pas nombreux.
04:41Il y a Hermès qui est capable de le faire.
04:44Vous pouvez chercher, vous allez avoir du mal à en trouver d'autres.
04:46Donc, aujourd'hui, Brunello, c'est pour nous le gage
04:50de passer, quoi qu'il arrive,
04:52quels que soient les aléas conjoncturels,
04:54de passer le cap et de continuer à avoir une croissance relativement robuste.
04:58Oui, il y a cet ultra-lux,
04:59et puis il y a le luxe un peu moins ultra,
05:02qui, parfois, c'est vrai, se fait un peu disrupté,
05:05qui ne tient pas forcément la route complètement face à l'inflation,
05:07qui finit par mordre aussi sur les classes supérieures.
05:09Et puis, par exemple, L'Oréal.
05:10Alors là, on a un petit cran, on est encore en dessous.
05:13L'Oréal, sur la semaine, a perdu 3%.
05:14Et beaucoup d'experts qui investissent en Chine nous disent,
05:17là-bas, en Chine, les gens achètent de moins en moins
05:19de produits cosmétiques.
05:20L'Oréal est de plus en plus de marques locales.
05:22Un groupe comme L'Oréal, là-bas,
05:23alors, disrupté, c'est peut-être exagéré,
05:24mais il se fait vraiment concurrencer de plus en plus.
05:26Alors, c'est un marché que L'Oréal a développé
05:28depuis de nombreuses années.
05:30C'est ce qu'on appelle de l'ethnique,
05:32aujourd'hui, chez L'Oréal.
05:33C'est-à-dire que ça dresse plutôt localement
05:34avec les spécificités locales.
05:36Donc, c'est un marché, effectivement,
05:38assez fort pour L'Oréal.
05:40C'est un marché de digitalisation.
05:42C'est-à-dire que lorsqu'on regarde la croissance du digital
05:45et les ventes du digital, aujourd'hui, pour L'Oréal,
05:47elles sont de plus en plus fortes, plus présentes.
05:49Donc, oui, il y aura une demande,
05:51il y a une concurrence là-dessus.
05:52Maintenant, L'Oréal, aussi, est en capacité
05:53de maintenir des croissances à deux chiffres.
05:56Il n'y a pas de raison.
05:57On sait qu'il y a une sensibilité, quand même,
05:59à la consommation.
06:00Ça, c'est clair.
06:00On verra la reprise de la consommation en Chine,
06:02si elle se confirme.
06:04Mais pour l'instant, je n'ai pas d'inquiétude.
06:07Juste un rappel, L'Oréal, aujourd'hui,
06:08un tiers du chiffre d'affaires, c'est aussi du luxe.
06:10Il n'y a pas que du cosmétique.
06:12C'est un tiers qui est lié au luxe.
06:13Donc, ça, ça restera quand même,
06:15quoi qu'il arrive, robuste.
06:15Et peut-être un jour, intégreront-ils Armani ?
06:18Giorgio Armani, dans son testament,
06:19explique qu'il aimerait, pourquoi pas,
06:21voir sa marque reprise par LVMH,
06:23ou L'Oréal, ou Essilor Luxottica.
06:24Alors, ce n'est pas illogique,
06:25parce que la franchise Armani,
06:28ça représente 1,5 milliard à peu près pour L'Oréal.
06:34En plus, avec des contrats qui sont relativement longs,
06:37certains vont jusqu'à 2050.
06:39Donc, c'est tout à fait logique de penser
06:41qu'à un moment donné, Armani...
06:43Alors, attention, on parle de 15%
06:45de la capitalisation d'Armani,
06:49sachant qu'il y a une répartition
06:51entre conjoints, familles, fondations.
06:54Et donc, ça serait effectivement
06:55une acquisition à terme.
06:56Mais pour l'instant, oui, 15%,
06:58L'Oréal ou Essilor, ça paraît
07:00les prédateurs les plus logiques.
07:02Très grosier.
07:03Et l'un des trois co-gérants
07:04de ce portefeuille BFM responsable
07:06avec Delubac AM et Sycomore Asset Management.
07:09C'est Mirabeau qui nous accompagne
07:10à travers vous, Frédéric.
07:11Merci d'être passé le voir.
07:12Merci à vous.